Le dernier combat de Malween…

Malween est le projet emmené par Julien Buys, auteur, compositeur et interprète, originaire de Nantes. Julien a quitté le monde de la finance, sans regret, en 2017 pour devenir comédien voix-off le jour et chanteur/guitariste a sein de différents projets…

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Cold War Kids

‘Mine Is Yours’ ? Vous pouvez le garder, merci.

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Trois albums et trois concerts à l’Ancienne Belgique. Manifestement, le quatuor californien aime se frotter aux griffes aiguisées du public belge. Public qui devait délibérer sur le très controversé « Mine Is Yours », sorti le 25 janvier dernier. Une réalisation lisse en perte constante de puissance qui aurait perdu tout désir de s’énerver. La maturité et l’expérience ne sont pas forcément un gage de qualité artistique. Ainsi, à l’écoute de leur dernier long playing, les Kids donnent l’impression d’avoir franchi trop vite le cap de l’adulte modéré. Finie la guerre froide, le temps est venu de fouler sereinement les plages chaudes de Long Beach. Evoluant vers un style plus grand public, privilégiant des mélodies moins abrasives, le quatuor étasunien était vivement attendu par les aficionados. Un virage artistique dangereux que Cold War Kids devait défendre sur scène. Lieu où, généralement, le groupe excelle et ne déçoit que très rarement.

Alors, comment les Californiens se sont-ils débrouillés pour amorcer ce changement de cap ? Une nouvelle orientation où ils auraient pu se perdre à trop vouloir se démarquer de leur identité artistique en proposant un style plus commercial ? Fort heureusement, Nathan Willet est parvenu à limiter les dégâts, grâce à une performance scénique survitaminée. Une folle débauche d’énergie qui va rapidement contaminer la salle. Une course folle entre cour et jardin transportée d’une voix de fausset impressionnante (NDR : surprenante imitation de Donald Duck sous cocaïne !)

Bien rôdée, responsable de transitions parfaites, cette formation ne laisse pas le temps de respirer. Soulignons à cet égard les intros batterie de Matt Aveiro particulièrement réussies. Une machine à musique hyperactive qui nous en ferait presque oublier l’essentiel. 

L’expérience de la scène n’arrive cependant pas à gommer les irrégularités d’une setlist inégale en qualité. Pourtant taillée pour soulever des foules, cette musique n’émeut pas. Les nouvelles compos tissent les lignes d’horizon d’un rock, folk et pop exsangue, sans aspérités. Les solos de guitare se ringardisent et souffrent de banalité. Le set propose un rock moderne occultant tout ancien vestige d’âpreté (« Broken Open », titre ouvertement U2sien). Ou au mieux, reprend ses vieilles recettes en version tamisée (« Royal Blue », « Cold Toes on the Cold Floor »). Les rumeurs de Robbers & Cowards s’étiolent alors et le bruit se vend désormais sous cellophane. 

Malheureusement, on aura l’étrange impression que le concert débute sur le dernier morceau. Moment où Nathan Willet lance les premières notes de l’excellent “We Used To Vacation”. Le spectacle s’éteint sur la première piste du premier album (« Robbers and Cowards ») et, symboliquement, referme ses lourdes portes sur l’ancien monde de Cold War Kids. 

Avant la sortie de « Mine Is Yours », on aurait espéré que les quatre de Long Beach tendent l’oreille vers les profondeurs des Black Keys au lieu de s’échouer sur les rives du poncif. La profondeur aurait certainement sublimé les entrailles de l’Ancienne Belgique ce soir.

N’oublions cependant pas d’épingler la surprenante première partie assurée par Wye Oak. Né dans le Maryland, ce duo guitare-batterie se nourrit principalement de rock indépendant, de folk et de noise. Une fusion délicieuse qui s’inspire du ‘nu-grunge’ et partage les univers sonores de Giant Drag et des Breeders. Un binôme mixte atypique qui a brillé d’originalité dans une soirée décidément trop conventionnelle. Andy Stack (batterie-clavier) et Jenn Wasner (chant-guitare), deux noms à retenir.  

(Organisation Ancienne Belgique)

 

Cold War Kids

La sainte énergie des Cold War Kids

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21h. La salle est en effervescence. Il faut croire que la majorité des spectateurs n’en a cure des critiques assassines, assénées sans répit par Pitchfork, aux quatre Californiens, depuis leurs débuts. Difficile de s’en départir pourtant. Elles résonnent, cinglantes et sans appel. Les Cold War Kids ne feraient donc que du ‘pastiche poli qui insulte l’intelligence des amateurs d’indie-rock’? Du son de ‘boy-scout’ ? Du ‘storytelling superficiel’ ? De quoi s’étonner d’une telle hargne alors que les rumeurs accompagnant la sortie de « Robbers and Cowards » (2007) préconisaient la révélation de l’année. En outre, le Botanique les affichait déjà ‘sold out’ et l’album trônait dans la majorité des tops de fin d’année. Autant dire que le paradoxe, comme la salle de ce soir, est à son comble.

L’entrée est explosive. Sans un mot, le micro est saisi pour plonger à tue-tête dans les meilleurs morceaux du premier album. Même crié plus que chanté, même répété inlassablement sur le même ton, « Hang me up to dry » emporte instantanément nos esprits éméchés. On n’en mène pas large. Aucune résistance non plus sur « Used to vacation », toujours aussi implacable. La familiarité des premiers morceaux introduit en douceur ceux de « Loyalty to loyalty », un deuxième album aux mélodies moins indélébiles et plus décousues, mais finalement peut-être aussi plus matures et décomplexées. « Something Is Not Right With Me » séduit par son rock endiablé. « Welcome To The Occupation » par ses exercices de style différents, condensés en un morceau. Il aura fallu une minute, un instant peut-être, pour conquérir. Un signe de tête, une confirmation instantanée pour que le public semble unanime. C’est bien là, l’accord implicite qui est conclu : une heure et demie d’énergie sans compromis. Du coup, il faut aimer cette voix poussée à l’extrême dans les aigus; s’accommoder de cette allure brouillonne et chiffonnée, de ce côté touche-à-tout de l’accent blues du terroir, de ce riff de rock crasseux. Accepter que Nathan Willett pousse le son à l’extrême sans vraiment consulter nos oreilles déjà en feu. Mais puisque c’était dans le contrat, c’est accueilli sans réserve. La folie devient incontrôlable dès les premières notes de « Hospital beds ». Qui se soucie de savoir qu’aucun des Cold War Kids n’a jamais vraiment connu les heures glauques des soins intensifs ? Tout le monde est d’accord de mettre le feu ‘Put up the fire, don’t stop don’t stop, put up the fire on us’. Peu importe qu’on finisse tous en ‘fish and chips’ ; on est en sueur. L’énergie est carrément contagieuse et les refrains se vident de leur contenu pour imposer leurs formes, bousculer les endormis, rappeler à la vie. Laquelle ? On ne sait pas très bien s’il s’agit de celle que les Cold War Kids prêchent en invoquant Dieu par-ci ou par là ; mais puisque c’est ardemment prêché, on se fond dans cette ébullition salutaire. Bénie, en rappel, par le fascinant « Saint John ». 

Organisation Live Nation