Un sentiment de révolte envahit Billions Of Comrades…

Billions Of Comrades vient de publier un nouveau single. Intitulé « SCAB AALO PAM », il annonce un nouvel elpee baptisé « Trotop » qui sortira en mars 2024. Ce morceau est un exutoire destiné à combattre une police violente qui intimide, blesse et tue afin de…

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Meril Wubslin fait ça… et dans la langue de Molière…

Fondée en 2010 par Christian Garcia-Gaucher (BE/CH) et Valérie Niederoest (CH), Meril Wubslin est une formation belgo-suisse dont la musique est décrite comme lo-fi-folk-sci-fi-psyché-transe. Duo à l’origine, elle est passée à un trio en 2015, à la suite de…

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Muse

Will of the people

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Les révolutions, les conflits géopolitiques et les crises existentielles ont toujours alimenté la muse (?!?!?) de Matt Bellamy. Et « Will of the people » (Trad : la volonté du peuple) ne déroge pas à la règle, traitant de l’instabilité dans le monde, de la pandémie, du conflit en Ukraine, des manifestations et émeutes qui éclatent aux quatre coins de notre terre, des démocraties occidentales en déliquescence, des poussées d’autoritarisme et des catastrophes naturelles liées aux changements climatiques (incendies de forêt, inondations, etc.) Bref, tout ce qui fait l’actualité. Et le titre maître qui ouvre l’elpee, s’inspire de l’attaque du Capitole américain perpétré par les partisans de Trump, tout en adoptant une forme musicale ‘glam’, dans l’esprit de Gary Glitter.

« Liberation » navigue aux confins de l’univers de Queen. Que ce soit les accords de piano, les chœurs ou les envolées de guitare. Un piano qui trame également « Ghosts (How can I move on) », une ballade déchirante, pour ne pas dire larmoyante. Des chœurs que l’on retrouve sur l’impétueux « We are fucking fucked », un morceau au cours duquel, la vois de Matt se révèle parfois angoissante…

Muse se frotte régulièrement au métal voire au pseudo thrash metal. A l’instar de « Won’t stand down », découpé dans des riffs charnus et lardés de synthés acérés. Du tempétueux « Kill or be killed », Matt s’autorisant un solo de gratte dégoulinant tout comme sur « Euphoria », une piste davantage contaminée par l’électronique. Une électronique très présente sur ce long playing, à l’instar de « Verone », dont les synthés en boucle rappellent les expérimentations de Terry Riley. Des claviers qui balisent « You can’t make me feel like it’s Halloween », mais à la fois par le recours à des sonorités de synthé, mais aussi d’orgue rogné, Matt n’oubliant pas de délivrer un petit solo de guitare toujours bien dégoulinant…

Muse

Selon la volonté du peuple…

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Après avoir publié deux premiers singles, « Compliance » et « Won’t Stand Down », Muse nous en propose son troisième, toujours extrait de son album « Will Of The People », qui paraîtra le 26 août prochain. Il s’agit du titre maître dont le clip impressionne par son aspect apocalyptique.

Pour découvrir la vidéo, c’est ici

 

Glass Museum

Le reflet de Glass Museum

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"Reflet", c’est le titre du nouvel LP du groupe électro/jazz Glass Museum.

Pour ce second album, les instrumentistes belges Antoine Flipo (claviers) et Martin Grégoire (batterie) ont trouvé l'équilibre parfait entre le piano et la batterie, là où le jazz et l'électronique entrent en collision, unissant la précision chirurgicale du meilleur jazz contemporain, à la Gogo Penguin et Badbadnotgood, aux influences électroniques de Jon Hopkins ou Floating Points. 

A découvrir ici

 

Throwing Muses

Sun racket

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Sept ans déjà que Throwing Muses n’avait plus publié d’album. Paru en 2013, il s’agissait de « Purgatory/Paradise ». Ce qui n’avait pas empêché Kristin Hersh de poursuivre sa carrière solo. « Sun racket » constitue donc le dixième elpee des Muses, une œuvre mise en forme par le collaborateur de longue date, Steve Rizzo.

Première constatation, la formation n’a rien perdu de son pétillant naturel. Bien que très souvent imprimées sur un mid tempo, les compos sont viscérales, noueuses, percutantes, déchirées entre tendresse et sauvagerie. Et puis, il y a la voix de Kristin, une peu rauque, susceptible d’osciller d’un chuchotement tourmenté à un cri d’angoisse, en passant par le gémissement, l’incantation et la douceur. C’est du rock, en général, bien électrique, aux percus vivaces et à la ligne de basse profonde et solide. Des compos au lyrisme poétique, mystique, et pour la circonstance, liées au symbolisme de l’eau.

Découpé en 10 pistes, cet elpee s’ouvre par « Dark blue », un morceau propulsif, aux riffs de guitare grinçants et à la rythmique métronomique, presque en boucle. Des riffs qui grésillent et crépitent, tout au long de « Bo Diddley bridge »

Valse, « Bywater » projette des images surréalistes et évocatrices d’un poisson rouge baptisé Freddie Mercury.

Doux-amer, « Marie Laguna » se révèle plus atmosphérique. Chatoyantes les cordes de gratte finissent pourtant par devenir discordantes. Discordantes comme sur « St Charles », une compo plus expérimentale et aux percus arides, réminiscentes de Tom Waits.  

Piste la plus longue (4’58), « Frosting » se transforme progressivement en crescendo flamboyant.

« Upstairs Dan » se consume lentement, une forme de noisy à la limite du drone.

La voix est particulièrement tourmentée tout au long du ténébreux, onirique et énigmatique « Kay Catherine », une piste au cours de laquelle les cordes sonnent comme celles d’un banjo. Dans le même registre, « Milk at McDonald’s » adopte un format davantage semi-acoustique.

Le long playing s’achève par « Sue’s », une dernière valse. Atmosphérique ou plus exactement aquatique. De quoi en revenir au thème de l’album.

Excellent !

Glass Museum

Notre musique est assez cinématographique ; elle dépeint des paysages, des cadres naturels…

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Antoine Flipo (synthés) et Martin Grégoire (batterie) ont fondé Glass Museum en 2016, un duo qui a, quelque part, osé bousculer les codes du jazz. Depuis, le tandem a décroché plusieurs prix, s’est produit à Dour, à l’Ancienne Belgique et même dans le cadre de festivals renommés à l'étranger. En 2018, il a gravé “Deux”, un tout bon premier elpee. Et le second, “Reykjavik” paraîtra ce 24 avril 2020. Un disque dont la musique mêle jazz et musique électronique. Mais pas seulement. L’occasion était donc belle de poser quelques questions à la paire. Un questionnaire soumis par e-mail.

Quelle est l’origine du patronyme Glass Museum ? Et d’où vient le groupe ?

Notre duo batterie-synthé est établi à Bruxelles et notre style oscille entre jazz, électronique et néoclassique. Le nom est issu d’un morceau du groupe Tortoise. Il évoque la fragilité et la puissance du verre, qu’on peut ressentir dans notre musique.

De nombreux événements se sont produits pour vous, depuis 2016 : performances à Dour et à l’Ancienne Belgique outre les récompenses que vous avez remportées. Comment avez-vous vécu ces moments intenses ?

La première année nous a réservé de nombreuses surprises. On venait de lancer le projet et notre deuxième concert s’était déroulé à Dour. Nous étions en 2016. Il s’en est suivi la finale du concours circuit, et des moments mémorables comme ceux vécus l’AB, la sortie de notre premier album, “Deux”, et des concerts accordés en Suisse, en Allemagne et aux Pays-Bas….

Cette période mouvementée vous a-t-elle rendu plus fort, quand on sait que pour de nombreux artistes, elle est souvent considérée comme préjudiciable à l’équilibre d’un groupe ?

On s’est toujours bien entendu, et les rôles ont toujours été bien répartis entre nous deux, tant pour la composition que l’organisation… Nous n’avons pas vécu de tensions majeures au cours des premières années, car je pense qu’on est toujours parvenu à bien communiquer… Maintenant, il faut reconnaître qu’au cours des derniers mois, on a accumulé beaucoup de fatigue et de stress, afin de préparer l’enregistrement du deuxième album, mais c’est finalement une bonne expérience qui s’est révélée gratifiante…

Après avoir écouté votre nouvel opus, « Reykjavik », à plusieurs reprises, il semble que vous ayez réalisé un mariage parfait entre le jazz et la musique électronique, mais dans un large contexte. Qu’en pensez-vous ?

On a attaqué les compos de cet album, directement après la sortie du premier, « Deux » en mai 2018. Ce dernier constituait une synthèse de nos deux premières années de tournée. Pour « Reykjavik » on a voulu davantage se concentrer sur la recherche de sonorités, entre morceaux acoustiques et arrangements électroniques. Contrairement au premier, celui-ci a été composé pour le studio.

Au fait, quelle est la signification exacte de ce titre ?

Lorsque le disque est sorti, nous avons posé une réflexion autour de l’ambiance générale au sein de laquelle baigne la musique. L’Islande, où nous nous sommes produits, en novembre 2019, nous rappelait le climat froid de l’album, les grands espaces, les éléments, et cet univers collait assez bien aux sonorités très aériennes de nos morceaux. C’est pourquoi on l’a intitulé « Reykjavik » …

En laissant libre cours à son imagination, le décor devient rapidement cinématographique. Des images très apaisantes qui conduisent parfois au big bang. Qu’en pensez-vous ?

Notre musique est, en effet, assez cinématographique, elle dépeint également des paysages, des cadres naturels… C’est à cause de son aspect néoclassique, de la structure de base des compos très mélodiques au piano. La batterie est destinée à imprimer un rythme à ces fresques, et les ambiances électroniques/synthé apportent une texture, une couleur en plus.

Parfois on a aussi l’impression de vivre un beau duel entre percussions et piano. Et le résultat est superbe. Qu’en pensez-vous ?

Quand on a commencé le projet, nous rêvions effectivement d’un combat entre le piano et la batterie, parce que l’impro jouissait encore d’une place de choix lors des concerts, et que les compositions étaient issues de jams. Aujourd’hui, on pense davantage à une alliance, face à face, sur scène comme lors des répétitions.

Avez-vous l’impression d’être devenus plus proches, depuis ?  

Entre les concerts, le studio, les répètes, le temps nécessaire à la composition et la fête, on passe quasiment la moitié de notre temps ensemble depuis 4 ans ! Donc oui, en évoluant ensemble pour ce projet, nous nous sommes rapprochés !

Outre le jazz et la musique électronique, votre musique laisse transparaitre subtilement des traces de post rock.

Effectivement ! On apprécie des formations comme Godspeed You! Black Emperor, Slint, Mono, Mogwai, Sigur Ros, Mùm… Je le précisais en début d’interview, le nom du groupe est directement inspiré d’un titre du groupe de post rock, Tortoise ! Il existe aussi un duo de post rock piano-batterie qui s’appelle Nordic Giants.

Et justement, quelles sont vos influences majeures ?

Nos principales influences ont toujours été puisées au sein du catalogue Gondwana Records : Gogo Penguin, Portico Quartet, Mammal Hands… On aime également les artistes du label électro Erased Tapes, et tout particulièrement Nils Frahm, Ólafur Arnalds, Rival Consoles ou des projets plus classiques du label WARP tels que Battles, Boards of Canada ou encore des producteurs comme Floating Points et Four Tet. Mais il y en a aussi d’autres…  

La manière dont vous entraînez le mélomane sur un chemin de traverse à travers des mouvements ondulatoires est de nature à combler l’aventurier que je suis. Cette approche est-elle délibérée ?

On compose parfois des ballades, comme « Colophane » ou des morceaux plus progressifs tel « Abyss », mais on affectionne les structures afin qu’elles puissent surprendre le mélomane et l’emmener sur des terrains inattendus, un peu comme si l’écoute intégrale de l’album ressemblait à un voyage…

De nombreux jeunes s’intéressent aujourd’hui au jazz. A Gand la scène est florissante ; mais il me semble également que Bruxelles n’est pas en reste….

Il se passe effectivement quelque chose dans l’univers du jazz ‘hybride’, en Belgique. En Flandre, ce mouvement a été baptisé la ‘new wave of Belgian jazz’. On y retrouve des groupes qui nous ont inspirés à nos débuts, comme STUFF. ou Black Flower… En région Wallonie-Bruxelles, c’est moins perceptible, mais dernièrement, des excellents bands de jazz y sont nés ; et on pense à Commander Spoon, Echt ! ESINAM ou The Brums !

Près de l’AB, il existe un club de jazz qui est en plein boom. Pourquoi le jazz est-t-il redevenu aussi populaire auprès des jeunes ?

A mon avis, le phénomène vient des Etats-Unis. Des artistes comme Kamasi Washington, Thundercat ou BadBadNotGood sont parvenus à mêler jazz et hip hop, en collaborant avec des Kendrick Lamar, Tyler The Creator ou des producteurs électroniques comme Flying Lotus. Une situation qui a nourri le genre, apporté une influence éclectique importante en Europe sur les nouveaux projets de jazz moderne. On peut aussi citer le label Brownswood, sur lequel on retrouve Kokoroko, Nubya Garcia, Comet is Coming. Une scène londonienne en plein essor et hyper hype pour le moment !

Alors le créneau de Glass Museum, il est jazz ou va-t-il au-delà de cette définition ?

Il est difficile de catégoriser notre musique dans un style… Je crois que le terme ‘jazz’ est un mot générique assez large du terme qui inclut de nombreuses recherches sonores associées à la musique acoustique. Dans notre cas, on a plutôt tendance à dire qu’on est influencés par le jazz, mais nous ne maitrisons pas vraiment les codes du jazz classique.

Lors de certains concerts, le public est souvent beaucoup plus âgé que vous. A moins que ce ne soit une fausse idée, dans le cas de Glass Museum…

Tout dépend des contextes… Les statistiques youtube et spotify attribuent une moyenne d’âge entre 25 et 35 ans à notre public. La réalité aux concerts est un peu différente : dans des salles plus classiques ou festivals un peu spécialisés en jazz, comme c’est majoritairement le cas pour nous, il est vrai qu’on rencontre un public un peu plus âgé que lors des festivals, comme celui de Dour par exemple.

Vu les règles actuelles relatives au confinement, votre planning en matière de concerts est plutôt aléatoire. Comment gérez-vous cette situation ? Quand espérez-vous reprendre votre tournée ?  

Actuellement, nous sommes occupés de reprogrammer un maximum de dates vers septembre/octobre, dans la mesure du possible. D’autres sont malheureusement annulées… La release party au Botanique, est reportée au 7 octobre ! Ce sera un moment important pour nous.

En peu de temps, vous avez réussi à réaliser pas mal de vos projets. Mais y en a-t-il un qui vous tient encore le plus particulièrement à cœur ? En d’autres termes, quelle est votre ambition ultime ?

Notre rêve serait d’être reconnus à l’étranger, de remplir des salles de taille moyennes partout en Europe. Et aussi, pouvoir vivre de la musique car actuellement ce n’est pas le cas !

Avez-vous un message à transmettre à nos lecteurs ?  

Oui, on espère vous voir lors de notre release party qui se déroulera le 7 octobre à Bruxelles ? ! Ce sera l’occasion de fêter la sortie de l’album dans le cadre d’une des rares dates accordées en Belgique…

Photo : Barthélemy Decobecq

Adaptation : B.D.

Glass Museum

Deux

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Marchant sur les traces de ses modèles que sont GoGo Penguin, BadBadnotGood et probablement Grandbrothers, Glass Museum possède un talent indéniable et une dextérité musicale bluffante pour sonder jazz et classique, tout en y ajoutant une multitude de touches électroniques, conférant à ses morceaux une évidente modernité. Martin Grégoire et Antoine Flipo parviennent ainsi à agréger cérébralité et émotion sur « Deux », second –étonnant et réussi de bout en bout– album enregistré au sein des studios Rubens. Lors des sessions, ils ont été épaulés par Haring, Sun Glitters, DC Salas et Monolithe Noir à la mise en forme. Une belle prouesse réalisée par ce tandem tournaisien…

Muse

Drones

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« Drones » constitue le septième elpee de Muse, un disque qui a été coproduit par le trio et Robert John ‘Mutt’ Lange (NDR : c’est lui qui a mis en forme le dernier opus d’AC/DC). Une empreinte qu’on ressent très fort sur le franchement heavy « Reapers », une piste caractérisée par des accords de guitare bourrés de testostérone. Découpé en 12 pistes, l’LP recèle bien sûr le single « Dead Inside », paru en mars dernier. C’est le morceau qui ouvre l’opus.

La musique de Muse est taillée pour les stades et les grands festivals. Un concept qui agace ses principaux détracteurs. Le combo avait promis un retour aux sources. Un style plus métallique, nerveux, explosif même. Des lyrics sombres et engagés, également. Faut dire que Matthew est convaincu qu’il existe des conspirations, des sociétés secrètes et souscrit à la théorie du complot. Des thèmes qui l’inspirent pour écrire ses chansons.

Caractérisé par ses riffs de gratte sauvages et le vocal de Matt au bord du délire, « Psycho » écrase tout sur son passage. Une voix qui lorgne carrément vers Marilyn Manson sur « Dead Inside », un choix pas nécessairement judicieux et qui peut même s’avérer irritant en fin de parcours. Elle devient opératique sur « Defector » et s’identifie à Freddy Mercury sur « Revolt », se convertissant même au chant grégorien sur « Drones ».

Dominé par le piano, « Mercy » est un titre radiophonique au refrain entêtant. « [JFK] » reproduit un discours prononcé par feu John Kennedy traitant de l'esprit humain, la liberté et l’indépendance.

« Aftermath » oscille entre blues, prog et rock. Plus atmosphérique, « The Globalist » s’étale sur plus de 10 minutes et recèle de longues parties instrumentales, dont certaines nous entraînent au cœur d’un univers cinématographique, proche des westerns d’Ennio Morricone. Et lorsque les ivoires et les vocaux entrent dans la danse, ils sont en parfaite synergie.

Muse se produira au Palais 12  de Bruxelles les 12, 13, 15 et 16 mars 2014 ; mais les 4 concerts sont déjà sold out.

 

Muse

The Second Law

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Muse est de retour ! Près de trois années se sont écoulées depuis la sortie de « The Resistance » et son flot de critiques… pro ou anti… Muse.

Il est vrai qu’une certaine rupture s’est produite entre ce que le groupe pratiquait une décennie plus tôt et ce qu’il dispense depuis trois ans. « Showbiz » et « Origine of Symmetry » proposait, fin des nineties, une musique puissante, novatrice et fougueuse. Après avoir commis une œuvre de transition intitulée « Absolution », opus qui révélait déjà deux faces bien distinctes de l’écriture de Matt Bellamy, l’une pop, l’autre plutôt symphonique, Muse publie « Black Holes and Revelation », une collection de hits monumentaux renouant quelque peu avec le passé mais laissant clairement apparaître un côté résolument commercial. La pêche au gros est ouverte ! Grâce à cet album des plus médiatisés, le trio opère son entrée sur les ondes radiophoniques ‘grand public’, envahit les plateaux TV et truste les récompenses.

Déjà, à cette période, des voix s’élèvent contre ce qu’ils considèrent comme une trahison musicale !

« The Resistance » ne fait qu’accentuer cette fracture. Les uns jetant aux orties ce qu’ils ont adoré dix ans plus tôt, les autres reconnaissant un talent certain à Bellamy et louant sa capacité à ratisser large. Le constat est clair, Muse est devenu un mutant. Mais non, on ne nage pas en pleine science fiction !!! Ben oui, le groupe évolue et se permet de déplaire. D’ailleurs, il s’en fout éperdument du ‘qu’en dira-t-on ?’. Bellamy et ses potes ont une ligne de conduite bien définie, et tant pis pour celles et ceux qui décident de quitter le navire. D’autant plus que d’autres l’ont rejoint et leur nombre ne fait que croître, serait-on tenté de dire. Finis les disques pour les amateurs purs et durs de leur pop/rock de la première heure et bonjour aux nouveaux fans qui s’abreuvent de hits monstrueux, estimant les envolées symphoniques du band géniales. Perso, j’ai pas quitté le bateau et j’avoue sans honte que cette métamorphose me plaît. Muse semble avoir embrassé la démarche adoptée par Queen, il y a une trentaine d’années. Suffit d’écouter « Madness » ou « Panic Station » pour s’en convaincre. Si vous avez la mémoire courte, souvenez-vous que Freddy et ses acolytes ont également été la risée des pseudo-spécialistes à l’époque de « Radio Gaga » et autres tubes de l’espèce, alors que l’on (sur)nageait en pleine tourmente disco. Quelques années après sa mort, le talent du brave Mercury a été reconnu tout comme ses facultés d’adaptation.

Muse a emprunté le même chemin. Le parallèle est frappant ; et pourtant le critiques émanant de gens qui, pour la plupart, n’ont jamais été capables de lire et encore moins d’écrire une seule note de musique, pleuvent à nouveau… Moi non plus, ok ; mais je ne me permettrai jamais de porter un jugement négatif sur ce que je ne maîtrise pas… (NDLR : Luc, bravo pour la détermination de ton message, mais dis-toi bien que sans Radiohead, il n’y aurait jamais eu de Muse).

« The 2nd Law » est la suite logique de “The Resistance”. Outre les plages qui séduisent instantanément ou vous donnent l’envie de remuer (« Supremacy », « Follow  Me », « Big Freeze »), on retrouve inévitablement des envolées lyriques, mais aussi des morceaux plus ‘soft’ que ceux commis par la formation insulaire, il y a une douzaine d’années. Muse est devenu un groupe qui a succombé au concept commercial, qui rassemble les foules, fait l’évènement (l’hymne officiel des J.O.) et se drape dans le gigantisme et la grandiloquence.

Pour les aficionados (dont je fais partie, j’ai aimé et j’aime encore), « The 2nd Law » est un très bon disque. A la première écoute, on n’entre pas immédiatement dans l’album. La digestion prend plusieurs écoutes et plusieurs jours, voire semaines. Sans cesse renouvelé mais toujours surprenant, le son Muse continue de se démarquer de la plupart des formations actuelles qui se contentent du traditionnel refrain-couplets pour amadouer l’auditeur. Muse va plus loin, ose et surprend toujours. A certains médias spécialistes de la presse écrite, je dirai simplement que si n’importe quel autre groupe avait concocté cet album on aurait crié au génie ; mais puisque c’est de Muse qu’il s’agit, une certaine presse manifeste un snobisme musical puant pour les clouer au pilori. Quelle élégance !

Car finalement, « The Second Law » ne navigue pas si loin des origines du band ; la preuve par « Survival », qui aurait pu facilement figurer sur « Origine of Symmetry ».

Un album détonnant et parfois épique. Une grande cuvée !

 

Muse

The Resistance

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Alerte ! Aux abris ! Pourquoi ? Ils ont débarqué. Qui ? Muse ! Vous allez être submergés, noyés, perdus, engloutis ! Gare aux fans de la première heure, préservez vos oreilles et jetez vos préjugés au loin, très loin même. A des lieues de ce que vous connaissez du groupe. Muse vient de sortir son sixième album studio. Et la nouvelle plaque du trio du Devon est surprenante. Une claque ! Osée, très osée…

Le groupe semble s’être définitivement tourné vers un rock puissant, mélodieux alternatif, progressif et même symphonique. Matthew Bellamy, Christopher Wolstenholme et Dominic Howard ne se contentent pas de ‘nourrir’ régulièrement leur capital ‘chansons’ et ‘albums’ sans prendre de risque. Ils nous prennent à contrepied, explorent de nouvelles contrées musicales. Et tant pis pour les déçus. Mais qui sait se frayer un chemin sur leurs traces en sera ô combien récompensé. 

Alors, entrons dans le vif du sujet. « Uprising » ouvre les débats. Il nous matraque les tympans à grands coups de batterie et de riffs à la Gary Glitter des années 70. Un hit dans toute sa puissance (NDR : le seul vrai morceau qui sonne ‘Muse’ ?) Quoique moins puissant, le titre maître est un peu de la même veine. Par contre « Undisclosed Desires » prend déjà un peu la tangente et force l’auditeur à l’effort. On n’avale pas aussi facilement cette plage, à contrario de celles de leur précédent Cd. Mais le jeu en vaut la chandelle et l’écoute répétée de ce morceau finit par vous ensorceler. Faut dire que ce rythme imprimé par ce pincé de cordes a de quoi surprendre. Et bien soutenue par une excellente basse et un jeu de batterie toujours aussi efficace, la voix de Matthew fait le reste. « United States of Eurasia » ressuscite Queen. Pas celui des années 80 mais le meilleur, celui des seventies. Une mélodie riche, aux saveurs orientales, rehaussée par un piano dominant, un jeu de guitare à la Brian May et des chœurs ‘tout puissants’ ! Alléluia ! Ecoute ça Freddie ! « Guiding Light » et « Unnatural Selection » jouent sur les contrastes. D’un côté une mélodie très raffinée et discrète. De l’autre, un rock puissant, brut et agressif marqué par des riffs et un rythme presque ‘hard’, surtout en toute fin de morceau. Quoique de bonne facture, « MK Ultra » passe un peu inaperçu. A cause de la richesse et la créativité déployées précédemment. « I belong to you » termine la première partie de l’elpee. Rengaine chantée pour moitié en anglais et pour moitié en français, ce titre à lui seul résume tout ce qui précède et présume de ce qui va suivre. Mélange des genres, condensé des ‘folies géniales’ du groupe, Muse papillonne partout, goûte à toutes les fleurs qu’il rencontre sur son chemin, se rassasie de tous les arômes possibles et imaginables.

Et là maintenant, on s’attaque à un autre morceau, la ‘face cachée de la lune’ en quelque sorte… Comme aux ‘Noces de Cana’, Muse nous réserve le meilleur pour la fin. Qui a dit que rock et classique ne pouvaient cohabiter ? Quel crétin oserait pondre un commentaire quelconque dénigrant les 13 minutes qui clôturent de merveilleuse façon un album aussi riche que surprenant. C’est en écoutant les trois dernières plages que l’on se rend compte de ce qu’est la ‘grande musique’, pas celle de nos parents ou ‘des vieux’ non, la vraie. La Musique avec un M majuscule. Muse nous dévoile ici toute sa culture musicale, nous démontre que leur doctorat obtenu à l’université de Plymouth n’est pas qu’honorifique. Le talent est bel et bien présent ! Matthew Bellamy évite tous les pièges inhérents à ce mélange des genres. Tel un funambule sur son fil, il virevolte sur son piano avec une assurance remarquable. Ses deux complices se mettent au diapason et sortent de leurs tripes un truc inimaginable. On est en pleine symphonie, en plein mini opéra-rock de trois morceaux seulement ; mais trois morceaux résolument modernes et classiques à la fois. Fa-bu-leux ! C’est le délire musical total. Mais attention, c’est contagieux. Ça s’écoute et se réécoute sans fin.

Laissez-vous tenter, osez, entrez dans ce disque, vous n’en sortirez plus. Muse compte 15 ans d’existence. Merci pour ce cadeau ! En concert à Anvers (complet hélas) et à Liévin (Nord de la France) le samedi 31 octobre (complet aussi !). Ça devrait valoir le coup d’œil et surtout le plaisir des oreilles…

Muse

Haarp (cd + dvd live)

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Le moins que l’on puisse écrire, c’est que la sortie de ce double Cd/Dvd s’adresse avant tout aux fans de Muse. Bien sûr, les mauvaises langues vont se délier et reprocher au trio de tirer un peu trop sur la corde. Et pour cause. Après 3 Dvd ‘live’ (dont « Hullabaloo » et « Absolution tour ») et 4 albums studio, on peut dire que le band cultive le sens du marketing ! Au niveau promotion, rien n’a été laissé au hasard, non plus : medias, projections en avant-première dans les cinémas de métropoles, etc. Néanmoins, ne gâchons pas notre plaisir. A l’écoute et la visualisation de ce show titanesque, planté au sein d’un stade qui ne l’est pas moins, on a de quoi être impressionné. Les aficionados la première heure risquent même d’être étonnés du parcours opéré par Muse en une dizaine d’années, devenant par la force des choses (ou cette force obscure du marketing dont on vous parle ci-dessus), l’un des grands groupes pop/rock incontournables, au même titre que Placebo et autre Radiohead.

Hormis la galerie photo très moyenne, le Dvd ne recèle pas de bonus. Pas question d’interview ou de reportage no plus. Uniquement le concert. Mais bon, en 1 heure 40 pour 20 titres, il n’y a pas de quoi faire la fine bouche. 

Le CD est plus… compact. Il est découpé en 14 titres. Justifiée sur le Dvd (NDR : à cause de l’entrée en scène toute en couleurs), l’intro traîne en longueur et finit par devenir pénible à supporter. Heureusement, “Knights of Cydonia”, “Hysteria” et “Supermassive black hole” embraient pour le plus grand plaisir de nos oreilles. La déferlante de tubes épingle entre autres “Starlight” et “Time is running out ». Et lors du final, “Take a bow” provoque une véritable onde épileptique. Matthew James Bellamy semble au sommet de sa forme. Souvent comparée à celle de Thom Yorke, sa voix haut-perchée est en démonstration. Pourtant, lors de cet exercice de style, elle peut devenir irritante. Il y manque cependant quelques plages pourtant incontournables. Pas de “Bliss” ni de “Citizen Erased”, pourtant bien disponibles sur Youtube lors des mêmes concerts accordés au stade de Wembley le 16 et 17 juin 2007. Quant à “Feeling Good”, il figure bien sur Dvd, mais pas sur le cd.

Comme je le précisais, ce Dvd devrait combler les inconditionnels. Mais également le grand public, qui dispose ici bonne opportunité de (re-)découvrir ce groupe. A l’instar d’« Absolution », ce Cd/Dvd constitue d’ailleurs une excellente entrée en matière pour pénétrer l’univers de Muse. Et pour que votre info soit complète, sachez que le titre de cet opus live fait référence aux pièces principales du décor de la tournée : d’immenses soucoupes relevant d’un programme d’études scientifique américain, baptisé Haarp.

 

Muse

Black Holes & Revelations

Écrit par

Le rideau se lève. Le spectacle s’annonce majestueux. En guise d’introduction, un « Take A Bow » stellaire s’échappe des baffles et envoie les auditeurs, d’entrée de jeu, dans une autre dimension. Muse est de retour, en pleine forme. Quatrième ouvrage des anglais, « Black Holes & Revelations » va bien au-delà des limites fixées par « Absolution » trois ans plus tôt. Découpée en 11 actes, la grande envolée théâtrale du trio démarre sur les chapeaux de roues mais rencontre, cependant, quelques moments de faiblesses, heureusement peu nombreux (« Exo-Politics » ou le single « Supermassive Black Holes », très loin d’être représentatif du reste de la plaque). Un peu comme si le goût de la bande à Matthew Bellamy pour l’expérimentation avait soudain décuplé, « Black Holes & Revelation » s’avère être leur œuvre la plus variée, épinglant des instants d’éclats indéniables (« Map Of The Problematique », « Hoodoo » ou un « Soldier’s Poem » qui recèle quelques légères traces de Queen). Il faut néanmoins avouer que par rapport à « Origin Of Symmetry », l’album le plus couillu de Muse, la prise de risque est moindre. Le spectacle, qui se referme par un vindicatif « Knights Of Cydonia », est indéniablement de haut vol mais risque fort, à la longue, d’en irriter plus d’un. A apprécier parcimonieusement, donc.

Amusement Parks On Fire

Out of The Angeles

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Michael Feerick a fondé Amusement Parks On Fire à l’âge de 16 ans (NDR : il en a aujourd’hui 21 !). Son A.P.O.F., puisqu’à l’origine il était seul maître à bord. Non seulement il assurait les vocaux, mais il se réservait tous les instruments : guitares, basse, drums. Ce surdoué a été bercé par la musique qu’écoutait ses parents : le Pink Floyd, Genesis, Emerson Lake & Palmer. Puis il a découvert les Pixies, Sonic Youth, My Bloddy Valentine, Smashing Pumpkins et Sigur Ros. Ce n’est que tout récemment qu’il a fondé un véritable groupe (NDR : un quintet !) responsable l’an dernier d’un premier opus éponyme. L’enregistrement du deuxième elpee de la formation s’est déroulé dans les studios de Sigur Ros. A Reykjavik, En Islande. Et Jón Bór Birgisson est venu donner un bon coup d’archet. Un disque qui a bénéficié, en outre, du concours Howie Weinberg, à la mise en forme. Un ami de Michael, qui avait déjà bossé sur son premier long playing. Bref, après tout ce que je viens de vous raconter, vous devez déjà vous faire une petite idée du style pratiqué par Amusement Parks on Fire. Fondamentalement noisy. Vous regrettez la disparition de My Bloody Valentine, Ride, Pale Saints ou encore Swervedriver ? Vous adorez Mogwai tout en regrettant que les parties vocales soient réduites à la portion congrue ? Vous ne pouvez passer à côté de ce « Out of The Angeles ». Bruit blanc mélodique, cordes de guitare rugissantes, rougeoyantes, soniques, gémissantes, bringuebalantes, orgiaques, en couches, chargées de feedback, mélodies sinusoïdales, vertigineuses, claviers fluides en filigrane, voix diaphane, éthérée ; le tout régulièrement enrichi de cordes ‘sigurosiennes’ : l’élixir sonore parfait pour vous faire tourner la tête. A jouer le plus fort possible, de préférence. Et au plus j’écoute ce disque, au plus il m’envoûte…

 

 

Throwing Muses

Throwing Muses

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En 1996, Throwing Muses commettait "Limbo", un album qui allait se révéler le chant du cygne pour la formation. Faute de succès, le groupe décidait donc de splitter. Kristin Hersh allait alors se lancer dans une carrière solo. Avec un certain succès, il faut le reconnaître. Mais dans un style totalement différent, plus intimiste, plus minimaliste, plus dépouillé. Faut croire que l'électricité lui manquait, puisqu'elle vient de remonter le combo. En compagnie de son fidèle drummer David Narcizo. Et puis du bassiste Bernard George, impliqué au sein du line up depuis 1995. Mais la meilleure surprise nous vient de la présence de Tanya Donelly. En guest. Elle ne joue pas de la guitare. Mais participe au chant sur la moitié des morceaux. Apportant cette contre voix à celle de Kristin, suivant une formule qui faisait merveille sur les premiers opus ; et en particulier sur " The real ramona ". Un elpee qui date déjà de 1991, il faut le préciser. Habillé d'une pochette au digipack exceptionnel, cet album éponyme consomme une énergie punk/pop rafraîchissante. Un disque enregistré en 3 week-ends et grevé d'un minimum d'overdubs, histoire de communiquer aux chansons le son le plus 'live' possible. Pas de morceaux acoustiques ni de ballades lentes ou atmosphériques, mais des titres âpres, nerveux, stimulants, vivifiants, hantés par les lyrics sinistres, surréalistes, maléfiques et toujours aussi imprévisibles de Kristin. Autant j'avais été déçu par le dernier opus des Breeders, autant celui des Muses m'a épaté…

Muse

Absolution

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Si à l'origine, Muse était considéré comme un clone de Radiohead, au fil des albums il est parvenu à se forger sa propre identité, son propre style. Oui, bien sûr, les voix de Matthew Bellamy et de Thom Yorke possèdent toujours d'évidents points communs. Notamment dans le registre falsetto. Hérité en ligne droite des regrettés Tim et Jeff Buckley. Mais la musique du trio de Teignmouth a pris, nonobstant le recours à l'un ou l'autre artifice technologique, une forme plus symphonique ; un peu comme si elle était le fruit de la rencontre entre néo classique et métal. Seule la ligne mélodique est demeurée pop. Et leur troisième opus en est la plus belle démonstration. Co-produit par Rick Costey (Rage Against The Machine, Mars Volta, Philip Glass), " Absolution " devrait même séduire le public prog. Et en particulier, trois fragments. " Black out ", tout d'abord. Une valse lente, tourmentée, qui flotte sur des vagues de cordes somptueuses au gré d'une bise soufflant comme une balalaïka. On se croirait presque dans l'univers de Docteur Jivago. " Ruled by secrecy ", ensuite. Une prière ténébreuse, intense, qui se développe au sein d'un climat de type 'classique', entretenu par le piano solennel de Matthew. L'influence exercée par Rachmaninov n'a jamais été aussi flagrante. Tout au long de l'opus, d'ailleurs. Toujours enrichi d'arrangements de cordes, " Butterflies and hurricanes " recèle même en son cœur, un mini récital. Seuls deux fragments retournent encore aux racines du groupe : " Apocalypse please " et le contagieux " Time is running out ". Davantage de piano donc. De chœurs opératiques aussi. Mais également des guitares tempétueuses, déchiquetées, une ligne de basse puissante, bourdonnante et des drums frénétiques, implacables. A l'instar du premier single " Stockholm syndrome " et du remarquable " Hysteria ", deux plages qui auraient pu figurer dans le répertoire d'un Tool. Et enfin de l'allègre et rigoureux " The small print ", sorte de croisement improbable entre Therapy ? et Metallica. J'accorderai cependant une mention spéciale à " Falling away from you ", un titre languissant, cosmique, qui s'ouvre et s'achève par des accords de guitare sèche 'durutticolumnesques'. Un bien bel album !

 

Muse

Hullabaloo

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Deux plaques sur le nouvel opus de ce trio insulaire. La première est consacrée à une sélection de faces B de singles enregistrés entre mars 99 et octobre 2001. La deuxième immortalise un digest des deux concerts accordés au Zénith de Paris les 28 et 29 octobre 2001. Ceux qui n'ont jamais eu le loisir de les applaudir sur scène, pourront ainsi se rendre compte de l'énergie et de l'intensité dispensés par Muse tout au long d'un concert. Et puis du registre vocal phénoménal manifesté par Matt Bellamy. Pas pour rien que sa voix soit souvent comparée à celle de Jeff Buckley. Ce double Cd sort au même moment qu'un DVD consacré à ce set live. Si c'est de la même qualité, je vous invite à vous le procurer. Mais, faudra peut-être aussi vous fendre d'un lecteur Dvd, si vous souhaitez le visionner…

 

Muse

Origin of symmetry

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Depuis le temps que le deuxième album était attendu (NDR: "Showbizz remonte quand même à plus de deux ans !), je commençais tout doucement à désespérer. Mais l'attente n'aura pas été vaine, puisque, dans son style, cet " Origin of symmetry " est tout bonnement remarquable. Dans son style, je le répète, car après avoir écouté cet opus, plus personne ne pourra clamer ou écrire que Muse n'est qu'un calque de Radiohead victime d'un complexe de Queen. En fait cette nouvelle œuvre est beaucoup plus âpre, sauvage, volcanique et surtout moins accessible que la précédente. Plusieurs écoutes sont d'ailleurs indispensables avant de pouvoir s'imprégner de cette électricité blanche qui parcourt les onze titres de ce disque. Et le falsetto dramatique, opératique de Matt n'a jamais été aussi proche de celui de Jeff Buckley. Autrement dit, il dégage une force émotionnelle hors du commun.

Vous avez certainement déjà eu l'occasion d'entendre ou d'écouter " Newborn " ou " Plug in baby " sur l'une ou l'autre station radiophonique. Ce sont les deux fragments les plus contagieux. Hormis quelques filets de clavier voire de synthés, les accords de piano très caractéristiques (NDR : à résonance symphonique, il est bon de le rappeler), le paso doble énigmatique " Screenager ", le nightclubbien " Feelin good " et l'atmosphérique, nappé de claviers fluides, " Megalomania ", la solution sonore trempe dans le rock sordide, gothique, rageur, vivifiant, qui doit plus au métal de Smashing Pumpkins ou au funk blanc de Gang Of Four qu'à la pop aseptisée de U2 auquel les médias les avaient un peu trop hâtivement comparés. Si " Origin of symmetry " devrait figurer parmi les ‘must’ de l'année 2001, son succès commercial me semble cependant fort compromis. M'enfin, tout le monde peut se tromper…

 

Muse

Hanté par le falsetto de Jeff Buckley...

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Depuis la sortie de " Showbiz ", en octobre 1999, album qui a dépassé la barre de 250.000 exemplaires vendus à travers le monde, Muse n'a jamais cessé de tourner. Le trio de Teignmouth, une petite cité balnéaire du sud de l'Angleterre, a bien gravé quelques singles depuis, mais rien de vraiment très neuf à se mettre dans l'oreille. Pourtant, Matthew Bellamy, Dominic Howard et Chris Wolsenholme ont composé un tas de nouvelles chansons au cours de ce long périple, répertoire qui devrait leur permettre de graver un deuxième opus…

Il y a cependant loin de la coupe aux lèvres, puisque depuis leurs débuts, qui remontent officiellement à 1998, le combo s'est fixé une ligne de conduite draconienne. Matt (qui tient le plus souvent le crachoir) s'explique : " Nous n'entrerons pas en studio simplement parce que nous avons trouvé le temps d'enregistrer. C'était clair depuis le départ. Nous nous y rendrons lorsque nous pourrons offrir quelque chose de radicalement différent et de meilleur que le précédent. Si nous devions nous rendre compte que ce n'était pas le cas, même après l'avoir enregistré, nous ne le sortirions pas. Et ce sera chaque fois pareil ! " La barre est donc placée très haute, puisque ‘Showbiz’ était déjà d'excellente facture. Un disque qui leur avait valu moult comparaisons avec Radiohead, dans la presse spécialisée ou non. Ce qui peut s'expliquer en partie, lorsqu'on sait que c'était John Leckie, notamment responsable de la mise en forme de ‘The bends’, qui en avait assuré la production. Des comparaisons que les musiciens ne dérangent pas du tout. Ils les trouvent même flatteuses. Matt pense d'ailleurs que ces réactions sont dues au fait qu'aussi bien Thom (Yorke) que lui-même vouent une grande admiration à l'œuvre de Jeff Buckley ; et surtout à la force émotionnelle qu'elle était capable de libérer. Il considère même que Buckley est une influence majeure pour Muse. Lorsqu'il chante, il a parfois l'impression que son falsetto le hante. Brrr… ! Matt apprécie également beaucoup Tom Waits. A cause de son sens de la mise en scène. D'ailleurs il considère ‘Blue Valentine’ comme la chanson qui le décrit le mieux. En 1994, en assistant à un set de Rage Against The Machine, accordé au Reading, il a eu la confirmation que le rock devait être une expérience corporelle et pas seulement une nourriture pour l'âme. Ce qui explique sans doute pourquoi leurs concerts sont aussi urgents et intuitifs. Il s'intéresse cependant à d'autres courants musicaux. La musique espagnole notamment. Et en particulier les arrangements orchestraux de Villa Lobos. La musique symphonique également. Berlioz en tête de liste ( !?!?) ; parce que sa muse ( ?!?!) libère une intensité et une puissance incomparables. Le blues, par contre, c'est pas trop son truc, même s'il reconnaît que ‘Falling down’ en a des connotations. " En fait, la presse m'a déniché des racines blues, parce que j'ai un jour déclaré que Robert Johnson était un de mes compositeurs favoris ". Paradoxalement le groupe n'est pas tellement attiré par la britpop des Oasis, Blur et consorts. Mais plutôt par la musique américaine. Nirvana et Smashing Punmpkins en particulier. Parce que leur musique est un conducteur idéal pour libérer des émotions.

Fils de musicien qui a sévi au cours des 60's chez les Tornadoes, Matt est incontestablement la figure de proue de la formation. Normal, puisque non seulement il chante et joue de la guitare, mais aussi et surtout écrit les paroles des chansons. " Sur le premier album, il y a des choses qui sont inspirées par des expériences personnelles. Dorénavant, j'écrirai davantage à ce qui ressemble au monde. La face sombre de la nature humaine. Ses angoisses, ses douleurs, enfin tout ce qui appartient au quotidien. En fait, toute cette énergie négative vient de la ville d'où nous sommes originaires. Beaucoup de nos amis sont allés à l'université ou sont devenus des dealers. Si je ne m'étais pas investi chez Muse, je serais probablement devenu une personne détestable et violente. La musique me libère et véhicule mes émotions. " Quelque part, on pourrait imaginer que la frustration est un des thèmes principaux de ses chansons. Et ses chansons reflètent cet état d'esprit. " Il s'agit davantage de confusion que de frustration ", réplique-t-il. " La confusion au sujet de la vie, de l'existence".

Muse possède la particularité de disposer de six contrats différents à travers le monde. Aux USA, ils ont signé chez Maverick, le label de Madonna, en France, chez Naïve, en Allemagne chez Motor et en Grande-Bretagne chez Mushroom. Une situation qui peut paraître assez compliquée au départ, et même devenir à terme un handicap. Mais qui est finalement devenue la force du groupe. " En fait, cela nous permet de choisir où on va. Nous avons le contrôle total de notre production. Cela nous permet de choisir l'endroit où on veut jouer. En outre, si tu n'es signé que par un seul label, s'il te vire tu te retrouves sans rien. Dans notre cas, si un label nous lâche, nous en avons encore cinq de rechange, et on peut continuer. C'est une forme de stratégie. Et ce n'est pas aussi compliqué que tu penses à gérer. Nous avons engagé des managers compétents pour s'occuper de nos affaires… "

 

 

Muse

Showbiz

Muse, c’est avant tout Matthew Bellamy, compositeur, guitariste et surtout chanteur. Un chanteur qui dispose d’une voix assez exceptionnelle, il faut le reconnaître. Capable d’emprunter, tout à tour, un timbre opératique, fragile, gémissant, frénétique ou taillé dans un falsetto cristallin. A l’instar d’un Thom Yorke. Radiohead est d’ailleurs le groupe auquel Muse nous fait le plus penser. Circa « The Bends ». Ce qui peut sans doute s’expliquer par la présence de John Leckie, à la production. Mais en partie. Car, la structure des chansons de cet album alterne également climats languissants, brumeux, traversés régulièrement par un piano sonore, et tempête d’électricité fomentée par l’énergie pure, passionnelle des cordes de guitare. Le trio de Devon ne se contente heureusement pas de marcher sur les plates-bandes de Radiohead. En injectant dans le sens mélodique de ses chansons, tantôt une dose de glamour (T Rex ?), de post prog rock (Mansun ?), de gothisme (Strangelove ?) et même de sophistication grandiloquente, réminiscence, oui, oui, de Queen…

 

Throwing Muses

Limbo

Neuvième album pour cette formation bostonienne qui a toujours manifesté un dédain certain pour la structure conventionnelle de la composition. Même après le départ de Tanya Donnelly. Et c'est encore et toujours le cas pour ce " Limbo " qui déploie un incroyable éventail de textures et de nuances originales, sous un format pop extrêmement mélodique. Si ce nouvel opus continue de mélanger colère, mélancolie et esthétisme dans un contexte électrique sinueux, il véhicule des lyrics à la fois torturés, obsessionnels et lascifs, lyrics épanchés par le timbre vocal souple, insidieux de Kristin Hersh...

 

Throwing Muses

University

Après la remarquable parenthèse en solitaire émise au début de l'an dernier sur l'album "Hips ans Makers", Kristin Hersh nous revient en compagnie de son groupe. Pour enregistrer un huitième opus intitulé "University". Pas très bien reçu en Grande-Bretagne, il faut le souligner. On se demande bien pourquoi. Plus conventionnel? Probablement. Moins spontané? Peut-être. A cause de la production plus polie, plus lisse. Mais conduite avec le même esprit que "The Real Ramona" ou "Hunkpapa". C'est à dire au service d'une pop savoureuse, colérique, pétillante, ruisselant d'accords de guitare réverbérés, caverneux, luxuriants, distordus, infiltrée par la voix souple et sinueuse de Kristin. Pensez au single "Bright Yellow Gun". Et puis au cours de la seconde partie de l'œuvre, le style devient plus sombre, plus languissant, plus insidieux. Comme lors du bouleversant "Fever few". Excellent!

 

Throwing Muses

C’est comme si une chanson était quelqu’un

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Kristin Hersh et David Nareizo sont les derniers membres des Throwing Muses. Tanya Donelly la lead-guitariste, les a en effet quittés. Résultat : le groupe est réduit à un duo (chanteuse/batteur). Ce qui ne l’a pas empêché de sortir un nouvel album : le bizarroïde, lancinant et superbe « Red Heaven ». Rencontre avec une rouquine, frimousse et look Bécassine, et un personnage timide, myope aussi, retranché derrière des lunettes d'étudiant en médecine tout droit sorti d'une université américaine.

Pourquoi ce titre « Red Heaven» ?

D : Parce qu'on estime que c'est un bon titre!
K : Il n'a pas de signification particulière, il reflète bien l'ensemble des chansons figurant sur le disque.

Aucun rapport avec le départ de Tanya Donelly ?

D : Non, mais rien ne t'empêche de le croire, si tu veux...

Ce départ a-t-il exercé une influence sur la façon de composer la musique, d'écrire les paroles?

D : Kristin et Tanya écrivaient séparément. Les chansons de Kristin ont toujours constitué 80% de nos albums. Ces 80% sont restés intacts, le processus est le même. On est un duo (enfin un trio) à présent. C’est vrai que nous sonnons aujourd’hui un peu différemment, parce qu'il n'y a plus vraiment de lead guitar. Et quand il y en a, nous essayons de ramener cette partie au strict minimum ou de l'incorporer dans les partitions de la guitare rythmique.

Existe-t-il un lien logique entre cet album et le précédent (« The Real Ramona ») ?

D : Probablement, mais on ne s'est pas dit: ‘OK, maintenant on va faire ce type d'album!’ C'est venu naturellement. Nous n'avons jamais essayé de savoir s'il y aurait un lien ou pas avec le précédent.

Peut-on parler de lien inconscient?

D : Oui, ce sont toujours les chansons de Kristin. Un an s'est écoulé, et donc il y a eu, de toute évidence, une sorte de progression ou de réaction par rapport au passé.

Tu veux dire que ce sont toujours les chansons de Kristin, mais qu'elle est plus âgée?

D : Pas plus âgée, plus mature! (rires)

Est-ce que les mots ont de l'importance à tes yeux, Kristin?

K : Ils sont importants, mais pas au sens intellectuel. C'est leur côté viscéral qui m'intéresse, la fibre affective qu'ils font vibrer en toi, plus que leur sens littéral.

Quels sont les sujets qui inspirent tes chansons?

K : C'est seulement plus tard, après les avoir écrites que je me rends compte de leur véritable signification. Pour moi, écrire une chanson, c'est comme rencontrer une personne : la découvrir prend du temps, des années parfois. Mes chansons m'impressionnent continuellement, j'en apprends sur elles un peu plus chaque jour. Oui, c'est comme si une chanson était quelqu'un!

La façon dont vous écrivez vos chansons est vraiment particulière, fort éloignée des canons couplet/refrain/couplet... Que processus adoptez vous pour les écrire ?

K : On ne savait pas comment imiter les autres (puisque apparemment, ils font tous de la même façon). On parle le langage qui nous vient naturellement à l'esprit. Et puis, tout le monde nous dit: ‘Comment faites-vous? Vous êtes fous !’ C'est une réaction qui nous plaît: à partir de ce moment-là, nous savons que nous sommes dans le bon, que le résultat est valable, car il n’imite pas les autres.
D : Aussi longtemps que la structure d'une chanson vient spontanément, la place du refrain n'a aucune importance. Parfois, le morceau n'a que peu de dynamique, mais c'est très excitant : on élabore des constructions mélodiques hors-normes. Les chansons standard dont tu parlais tantôt me semblent creuses. Enfin, parfois, parce que de temps en temps, j'aime aussi savoir ce que je vais entendre! Mais, mes préférences vont quand même vers des musiques qui sont inattendues, qui m'apportent ce que je n'attends pas.

Des musiques qui ne sont pas conventionnelles?

D : Oui, mais pas intentionnellement. Un peu comme Roy Orbison : si tu écoutes ses chansons et que tu les compares à d'autres de la même époque, tu te rends compte qu'elles sont bizarres, mais elles ont leur propre logique et sont très significatives.
K : Elles sont organiques, elles viennent des tripes... Quand on écoute la radio aujourd'hui, on n'arrive pas à se souvenir de ce qui est passé : ça rentre par une oreille et ça ressort par l'autre.
D : C'est difficile d'imposer le type de chansons que nous aimons aux producteurs et aux ingénieurs qui ont l'habitude de traiter une chanson comportant un ‘sommet’ dans le refrain. Ils disent: ‘Ca démarre bien, mais là, tu aurais dû faire ceci ou cela’. Ils ne comprennent pas que c'est parce qu'elles ne démarrent jamais qu'on aime nos chansons.

Pourquoi avoir choisi un label anglais plutôt qu’américain?

D : Parce qu'ils nous offraient un meilleur contrat. On cherchait une firme de disques, on leur a proposé nos démos qu'ils ont adorées. Comme on s'entend bien, nous restons chez eux. Mais au départ, nous aurions préféré un label américain.

Pourquoi ?

D : Parce qu'initialement, on s'était dit: ‘On monte un groupe et on tourne aux States’. Jouer à l'étranger et y vendre des disques, c'était à nos yeux, seulement accessible aux artistes archi-connus.
K: C'est vrai que du point de vue ‘marketing’, ce n'était pas une bonne décision de choisir un label anglais pour faire sa place sur le marché US. Nos disques se retrouvent systématiquement dans le bac ‘import’ chez les disquaires et coûtent forcément plus cher. Mais on a d’excellents rapports avec 4AD: c'est le plus important!

Pourquoi avoir choisi Bob Mould (ex-Hüsker Dü, aujourd'hui chez Sugar) pour former un duo, lors de la chanson intitulée « Dio » ?

K : Il possède une voix très reconnaissable. J'aimais l'écouter quand j'étais adolescente. Il a bien voulu participer. Voilà!

On ne voit jamais de vidéo des Muses sur MTV...

K : Ils ne les programment pas ou alors au milieu de la nuit sur ‘MTV USA’ dans une émission de ‘musique alternative’.

Est-ce que le succès des Pixies vous fait rêver ?

K : On ne savait pas qu'ils avaient du succès! (rires) Non sérieusement, j'ai entendu qu'ils avaient pas mal de succès, ici. Aux Etats-Unis, ils récoltent le même succès d'estime que nous. De toute façon, on ne se plaindrait pas si on vendait un peu plus de disques. Mais je crois qu'il est plus sain pour nous d'être concentrés sur notre travail et de pas se laisser distraire par autre chose. C’est peut-être une formule ‘cliché’, mais quand tu enregistres un bon disque, c'est ce qui importe, le reste s'efface, pour autant que tu croies à ce que tu fais. Je sais que notre disque est bon et qu'il nous survivra.

De quel autre groupe de rock vous sentez-vous proches?

D : Je n'ai pas l'impression d’appartenir à la scène musicale rock. Aucun, à mon avis.

Il vous arrive d'écouter d'autres groupes?

D : Quand je suis chez moi, j'avoue que je ne m'intéresse pas à ce qui se passe! Mais quand tu es en studio ou quand tu pars en tournée, tu es quasi obligé de t'y intéresser. Constamment des gens te disent: ‘Quoi? Tu ne connais pas ça ? Tiens, je te file une cassette!’ Je crois qu'il n'existe qu'une poignée de groupes qui comptent vraiment...

Qui?

D : J'adore le Velvet Underground, j'aime les Pixies, les Sundays, X, les Violent Femmes... Ca fait une poignée, non?

Dernière question: pourquoi Tanya a-t-elle quitté le groupe?

D : Le groupe s'est séparé au moment où elle a décidé de continuer sa propre carrière. Kristin et moi avons décidé de recommencer ensemble. C'est très plaisant.

Mais vous êtes restés en bons termes?

En chœur : Oui, bien sûr!

(Article paru dans le n°5 de septembre 1992 du Magazine Mofo)