Christophe Owens, c’est l’ex-leader du duo Girls. Avant de se lancer dans une carrière musicale, il a vécu au sein d’une secte religieuse, ‘Children of God’. Toute son enfance, même. Ce soir, le public est venu en masse pour découvrir l’âme damnée du natif de Miami. Sans avoir pu l’appréhender avant le show, un ami me confie toutefois que « Lysandre », son tout premier album, est empreint d’une grande beauté, mais qu’il est de brève durée : pas même 30 minutes au compteur…
Surprise, quand l’artiste monte sur l’estrade, il est accompagné de 7 musicos, dont un saxophoniste/clarinettiste/harmoniciste, mais aussi deux jolies choristes. Pas un mot adressé au public avant de commencer son set. La troupe enchaîne les pépites issues de « Lysandre ». Hormis un instrumental reggae douteux, elles oscillent entre morceaux surf-rock et ballades romantiques sculptées dans l’instrumentation acoustique. Curieusement, chaque morceau est séparé par le même intermède musical moyenâgeux. Ce qui confère finalement une certaine homogénéité et un certain mystère à l’ensemble. Après une petite demi-heure d’un concert varié, forcément slacker et vraiment convainquant, la bande quitte la scène, au plus grand dam du public !
Pour rapidement revenir et entamer la seconde moitié du concert. Faut croire que dans les coulisses, on leur a signifié, qu’il fallait respecter le minimum syndical… Et c’est nonchalamment, que Christopher Owens et ses sbires vont interpréter quelques grands classiques de l’histoire du rock, dont « Wild World » de Cat Stevens, « The Boxer » de Simon & Garfunkel et « Don’t Think Twice It’s Alright » de Bob Dylan, pendant une bonne vingtaine de minutes. Le band donne alors l’impression de jouer sans âme ni passion des titres passe-partout qui doivent plaire à Monsieur et Madame Toutlemonde. Or, quand on sait que Girls nous a légués deux remarquables opus, on est en droit d’être déçus par cette attitude je-m’en-foutiste… On espère, dès lors, que le Floridien aura fait le plein d’énergie et manifestera davantage de bonne volonté, quand il reviendra en concert. Car comment justifier la présence de 7 collaborateurs sur scène, pour pousser à peine quelques chansonnettes. Aussi belles soient-elles…
(Organisation Botanique)