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Sergent Garcia

Una Y Otra Vez

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Sergent Garcia est en réalité le projet d’un seul homme, Bruno Garcia. Après être devenu, au cours des années 80/90, l’une des stars de la scène punk rock alternative française, au sein de Ludwid Von 88, il publie cinq albums en solo sous le patronyme de Sergent Garcia. Inspiré par LE vrai sergent Garcia, celui de Zorro, Bruno s’approprie la particule du bon gros débonnaire pour identifier le collectif dont il est la figure principale.

Après cinq ans de silence, soit depuis la sortie de « Mascaras » en 2006, Sergent Garcia refait surface. Une parenthèse juste entrecoupée par la sortie d’un best of en 2007 et d’un Ep, « Cumbiamuffin », en 2009. Pas grand-chose à se mettre sous la dent, manifestement…

La musique dispensée sur cet elpee est le fruit d’un mélange bien dosé de reggae, salsa, ragamuffin, rock et autres tendances, supposé donner naissance à un style nouveau qu'il définit comme de la ‘salsamuffin’. Bref, un cocktail qui tente de se rapprocher de ce que pouvait proposer la Mano Negra ; mais avec nettement moins de punch et de… qualités…

Pour ce nouvel opus, Sergent Garcia tente une ouverture vers l’Amérique du Sud. Bien que l’on ne puisse parler de révolution musicale, le combo à consonance espagnole tente de nous faire le coup de l’exploration de nouvelles directions, surtout colombiennes, en puisant son inspiration de l’autre côté du Pacifique, principalement en Amérique du Sud. Le résultat n’est hélas pas à la hauteur des espérances. Force est de constater que le tout forme un assemblage assez disparate de morceaux jetés les uns à la suite des autres sans titre phare ou ligne de conduite bien définie.

Après trois ou quatre plages, désolé mais on a envie de passer à autre chose. Car on s’ennuie ferme. A cause des mélodies et rythmes plus que répétitifs qui lassent rapidement l’auditeur, tout curieux puisse-t-il être.

« Chacun son combat » s’avère cependant la meilleure compo du disque. Ou la moins mauvaise, c’est selon. C’est aussi le seul morceau interprété en français. C’est dire si l’objectif poursuivi par Sergent Garcia manque sa cible ; et pas un peu !!!

Décevant…

 

Sergent Garcia

Mascaras

Écrit par

Rendons au Sergent ce qui lui appartient : il ne sait pas mentir. Et tant mieux. Quand on a fait ses classes (comme guitariste) chez Ludwig Von 88, on garde forcément en tête que la musique, c’est avant tout une affaire de fête, de rythme et de sincérité. Le cocktail enflammé de reggae, de salsa, de rock steady et de hip-hop d’‘el sargento’ n’est pas près de fatiguer nos humeurs et, sur ce cinquième album raffiné, rencontrera très peu de déçus. Car si la recette est toujours la même, avouons que ses multiples saveurs ne manquent d’aucun piment. Les chansons s’enchaînent dans une harmonie travaillée, ne dépassant jamais les 4 minutes 'et des poussières' qui s’étireront inévitablement sur scène à travers des envolées de masse. Enregistré en deux mois entre Valence et Paris, « Mascaras » ne révèle - au bout du compte - aucune surprise de taille, mais confirme tout le savoir-plaire d’un groupe lucide et définitivement libre.

Sergent Garcia

Tombe le masque

Écrit par

Physiquement, Bruno Garcia est tout le contraire de son maladroit homonyme popularisé par les aventures de Zorro. Entre la casquette vissée sur un crâne rasé de près et le cigare cubain qui jette un max', l'ex-Ludwig Von 88 a par ailleurs les idées beaucoup plus claires, poursuivant toujours les mêmes buts: l'engagement, mais aussi la fête et l'évasion momentanée hors des problèmes du quotidien. Sa recette sud-américaine tient en un mot: salsamuffin...

D'où te vient cette volonté de métissage? L'avant Sergent Garcia était pour toi un carcan?

Les Ludwig? Ouais... mais en même temps, c'était un groupe déjà un peu à part sur la scène punk alternative. Nous n'étions pas spécialement calibrés punks car nous opérions déjà des incursions dans le reggae, le ska... Personnellement, je me suis aussi impliqué dans d'autres travaux: j'ai produit deux albums de Timide & Sans Complexe, un groupe de hip hop et joué au sein d'un soundsystem, Bawawa. Sergent Garcia est un peu la résultante de tout ça.

Ce n'est donc finalement pas un projet bien neuf ?

Il compte quelques années d'existence. Je suis apparu sous le nom de Sergent Garcia au sein de Bawawa Soundsystem. J'y faisais juste du ragga en espagnol. Et un jour, je me suis dit pourquoi ne pas mixer, ne pas aller vers d'autres cultures, les musiques latines, les musiques africaines plutôt que la soul américaine? Mes origines latines me facilitaient la démarche. J'ai commencé à bidouiller, ce qui a donné lieu à un premier disque enregistré chez moi, seul, et composé à l'aide de machines. Ensuite, j'ai monté le groupe pour jouer cette musique et de fil en aiguille, nous en sommes arrivés à ce second album...

Pourquoi cet univers à la Zorro? Bien sûr, il y a ton nom...

Voilà, ça aide, hein (rires)! C'est uniquement pour ça. Quand j'ai commencé à faire du soundsystem, je cherchais un nom de personnage. C'est vrai que les raggas en Jamaïque ont toujours des noms un peu imagés: Clint Eastwood, Ninjaman, Charlie Chaplin... Sergent Garcia collait bien à l'ambiance générale de l'histoire. J'aime bien son côté anti-héros; personne ne veut être le Sergent Garcia, tout le monde a plutôt envie d'être Zorro... C'est un peu une façon d'ironiser. Et aussi de me cacher derrière un personnage.

Certains textes et certaines notes de pochette laissent penser que tu t'intéresses au mouvement zapatiste...

Par exemple... Le mouvement zapatiste m'intéresse dans le sens où c'est un peu la première fois qu'on voit un mouvement qui ne se bat pas forcément pour prendre le pouvoir mais qui se bat pour sa propre dignité. C'est une des nombreuses causes perdues de ce siècle, mais elle vaut le coup de s'y intéresser, ne fut-ce que pour la vie. C'est le combat de la vie quoi.

Tu as eu l'occasion d'aller au Chiapas?

Non, mais je me sens proche dans la mesure où le mouvement zapatiste réclame juste la reconnaissance, la dignité d'incarner un être humain et de pouvoir vivre dignement une vie d'être humain. Ça, on y a droit dans tous les pays du monde. C'est aussi le problème de l'éducation, de la misère qui n'est pas seulement propre au tiers-monde, mais aussi celui de la France, la quatrième puissance mondiale, où vivent des gosses de 15 ans qui sont à moitié analphabètes. C'est aberrant! Ce genre de problèmes prépare les futures intolérances, les futurs intégrismes et les futures guerres. C'est le sens d'un morceau comme "Acabar Mal": 'Tout ceci peut se terminer très mal si on continue à mettre une telle pression sur les gens. Un jour, la marmite explose'.

Tu revendiques donc un certain côté engagé à cet album...

Oui, bien sûr. On y trouve des chansons de fête, des chansons d'amour, des chansons de révolte. Et puis des émotions, des réactions face à des événements qui se produisent dans nos quartiers, aux problèmes sociaux qu'on connaît ou rencontrés par des gens qu'on fréquente. Je viens aussi du rock alternatif réputé, quand même, pour être un mouvement musical assez politisé. C'est de cette façon que ça ressort. Et puis j'aime bien des artistes comme Ruben Blades, des gens qui diffusaient, dans les années 70-80, un message social, sur une musique festive et très joyeuse, mais qui étaient néanmoins des acteurs dans leur époque...

D'où vient, à ton avis, l'intérêt actuel pour cette musique sud-américaine?

Je crois qu'il y a quelque chose de plus large qui se passe. Aujourd'hui, il y a tout simplement une place pour la musique métissée. Elle est une des conséquences des flux migratoires de ces 40 dernières années. Pas seulement pour la musique latine. Elle est peut-être un peu plus latine parce qu'en France, cette communauté est importante ; mais c'est un mouvement général qui se traduit par les gens de Gnawa Diffusion comme par une scène indopakistanaise en Angleterre... On assiste en gros à une espèce d'émergence des musiques du tiers-monde mais vécue dans les pays industrialisés.

Au fait, les Ludwig existent toujours?

Le groupe existe toujours, mais nous n'accordons plus de concerts et n'enregistrons plus de disques. Donc j'en parle un peu au passé. Il n'existe pas de date officielle pour la dissolution, mais nous avons encore quelques projets. Nous sommes occupés de préparer une comédie musicale en compagnie d'enfants à Paris. Des projets du style, qui n'ont pas grand-chose à voir avec les Ludwig même si le nom reste quelque part derrière. C'est quand même pratiquement fini en tant que groupe...

Version originale de l'interview parue dans le magazine Mofo n° 74 de juin 99