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Le venin de Judith Hill...

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Spain

Le monde en bleu de Spain…

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Fondée en 1993, Spain est une formation californienne drivée par le chanteur/bassiste Josh Haden.

Sa musique a été décrite comme de l’indie pop slowcore americana free jazz. Son dernier opus, « Mandala brush », remonte à 2018. On se souvient surtout de son premier elpee, « The Blue Moods of Spain », gravé en 1995, qui avait marqué toute une époque.

L’album « World of blue » est paru ce 21 octobre 2022. Il ne s’agit pas d’un nouvel opus, mais d’enregistrements inédits sur un 16 pistes qui datent d’avant 1995.

Issu de cet LP, le titre maître est disponible sous forme de clip

 

 

Spain

I believe

Écrit par

A l'instar de Red House Painters et du défunt American Music Club, Spain nous plonge dans un univers mélancolique, crépusculaire, peuplé d'histoires de déceptions, de solitude et de ruptures. Pourtant, le ton adopté tout au long d'" I believe " paraît, à première écoute, beaucoup moins sinistre. Une impression causée tout d'abord par le tempo légèrement plus rythmé. Légèrement ! Faut pas croire que le quatuor de LA se soit subitement mis à carburer au rock n’ roll. Simplement, il a abandonné ce profil indolent, lymphatique, qui lui avait valu, à ses débuts, d'être comparé à Low, Codéine, Cowboy Junkies et consorts. Ce qui ne l'empêche pas de libérer une dose considérable d'intensité émotionnelle. Une sensation accentuée par la mise en avant des accords de guitare dispensés par Merlo Podlewski. Des accords limpides, rafraîchissants, qui rencontrent ceux poignants, souples, de la basse de Josh Hayden, pour tisser des mélodies empreintes de charme et de séduction. Claviers satinés, fruités, drums duveteux, chuchotés et arrangements soignés complètent cette toile sonore lustrée par le timbre vocal sensuel et hypnotique de Josh. Un chouette album !

 

Spain

She haunts my dreams

Féru de blues, de country, de gospel et de jazz, Josh Haden n’est autre que le fils du célèbre musicien Charlie Haden. Si, si, celui qui avait composé, entre autres, la bande sonore du film " Le dernier tango à Paris ". Josh est également chanteur, compositeur, bassiste et leader du quatuor Spain. Un ensemble californien, de Los Angeles, très exactement, qui vient d’enregistrer son deuxième album. Un disque qui devrait véritablement séduire toutes celles et tout ceux qui avaient craqué à l’écoute de leur premier opus, " The blue moods of Spain ". Dont la sortie remonte quand même à 1995, il faut le préciser. Si Palace, Smog et Sophia symbolisent la quintessence de la lo fi, Spain relèverait plutôt de la slo-fi. Parce que sa musique est beaucoup plus riche, luxuriante, même ; tout en manifestant une même intensité émotionnelle. Parfois on pense à une hypothétique rencontre entre Tindersticks et American Music Club, mais en moins sinistre. Maîtres tranquilles de la musique atmosphérique, Spain peint les dix fragments de ce " She haunts my dreams ", à l’aide d’une multitude de touches instrumentales, sur une toile luxuriante, caressée par la voix chaude, veloutée de Josh, qui épanche avec beaucoup d’honnêteté, de passion et de sincérité, ses lyrics empreints de littérature et de philosophie. Un chouette album !

 

Spain

Si Dieu existe, il trahit ses fidèles

Écrit par
Une affaire de famille. Deux des grands albums rock de cette fin d’année ont été publiés par les enfants du bassiste de jazz George Haden. Celui de That Dog, par ses deux filles, Rachel et Petra. Celui de Spain par son fils, Josh. De son côté, Tanya, la 3ème des triplées, prête son violoncelle aux formations de ses frère et sœurs. Josh Haden vient de passer à Bruxelles. Il parle des relations humaines, du sexe, de Dieu, de That Dog et bien sûr de son fabuleux « The Blue Moods of Spain » où il est d'abord question de durée.
 

Quand j'écris une chanson, il y a effectivement une conscience du temps. Chaque seconde, chaque battement de cœur, c'est un peu de temps passé. Je perçois de plus en plus cette dimension. Et si j'en tiens compte, ce n'est pas à la suite d'une décision consciente. C'est plutôt dans la nature même de la musique. Je suppose qu’une telle réflexion en 1995, c'est vraiment quelque chose de spécial, parce que la plupart des autres groupes n'y prêtent guère attention. Dans le blues, c'est très important, dans la country également. On vient d'enregistrer une reprise de « Funny How Time Slips A way » de Willie Nelson pour un 45trs (NDR: un vrai vinyle).

La longueur des chansons, c'est souvent un problème pour les radios?

Oui, aux Etats-Unis, les radios ne passent pas une chanson si elle excède les 3 minutes 30. Nous avons donc malheureusement dû prévoir des versions brèves, des ‘radio edits’, pour « Dreaming of Love » et « I Lied ». J’essaie de ne pas y penser parce que ce système n'a plus rien à voir avec ma démarche, à l'origine. C'est vraiment débile. Je ne vois vraiment pas pourquoi un auditeur changerait de station à cause d’une chanson plus longue que les autres. Pour ne pas déprimer, j’essaie d’y penser comme une autre manière de l’arranger, une autre façon de formuler les choses. Live, on peut jouer une compo pendant 15 ou 20 minutes. En tout cas, il me serait très difficile d'en écrire une courte.

Tu parles de blues, tu ne crois que les musiques les plus intéressantes aujourd'hui sont celles qui empruntent aux vieux genres américains en les actualisant, comme chez Mazzy Star ou les Palace Brothers?

Oui, on pourrait ajouter Beck et Spiritualized. En 1988 ou 1989, un ami m'a fait découvrir Spacemen 3 et ce fut une révélation pour moi. Ils attachaient tellement d'importance à des formes classiques de musique tout en restant très contemporains. Ils étaient de notre génération. Je n'avais jamais vu aucun groupe jouer aussi intensément et en même temps intégrer des genres musicaux plus anciens comme le blues ou la country. C'était mon groupe préféré. Aujourd'hui, j'aime bien Spiritualized mais ce n'est plus pareil. La dynamique entre Jason Pierce et Sonic Boom apportait vraiment quelque chose de très fort. C'est dommage qu'ils n'arrivent plus à travailler ensemble. Je pleurerais de joie si leur collaboration pouvait recommencer.

Alors que penser de tes sœurs qui composent des chansons très courtes pour That Dog?

J’adore. La première fois que j'ai assemblé des chansons pour Spain, je craignais que personne ne veuille les écouter. Elles ne présentaient aucun passage bruyant, qui t’explose à la figure. Or, ce sont bien ces chansons ‘en colère’ qui plaisent surtout aujourd’hui. Au début de That Dog, Anna (la 3ème That Dog) venait à la maison de ma mère, chez qui j’habitais à l’époque. Elle montait dans la chambre de mes sœurs, et toutes ces filles assises par terre en cercle, jouaient des trucs très lents à la guitare acoustique, comme sur leur premier album. Je les écoutais dans un coin et c’est ce qui m’a incité à m’y mettre aussi. J’ai donc un grand respect pour That Dog et pour le talent de songwriter d’Anna. Elle a vraiment son style propre et n’accepte pas facilement un compromis. Aucun groupe ne leur ressemble.

La pochette de « Totally Crushed Out » est formidable aussi, non?

Oui. C'est un concept imaginé par Anna et Tony (le 4ème et dernier That Dog). Ils aiment tout ce qui tourne autour de la littérature romantique, un peu à l'eau de rose.

L'ordre des titres est important sur ton album?

Je ne savais pas très bien quel ordre choisir, mais j'étais sûr de deux choses: « It’s so True » devait ouvrir l'album et « Spiritual » le refermer. Je ne voulais pas en faire une histoire de chute et de rédemption. Trop cliché ! Même si « Spiritual » (qui s'ouvre par les mots ‘Jesus, oh Jesus, l don't wanna die alone...’) peut donner ce sentiment de rédemption, en permettant à l'album de se refermer sur une note positive. Mais la chanson peut aussi être interprétée tout autrement. Finalement ce qui m’intéresse, c'est de savoir si Dieu existe et je ne pense pas que ce soit la conclusion qu’on puisse en tirer. Je laisse ouvertes mes chansons à l'interprétation puisque tout y est d'ailleurs sujet dans la vie.

Soigner la fin d'un album, c'est un peu comme prendre soin de raccompagner à la porte son invité, l'auditeur en l'occurrence?

Je n'y avais jamais pensé sous cet angle, mais ce raisonnement se tient. Il faut soigner son invité. En même temps, la porte reste ouverte, pour qu'il puisse revenir. Si on ne peut pas sortir quand on veut de la maison, on ne voudra jamais y entrer. L'intérieur et l'extérieur sont indissociables. Dans ce sens, « Spiritual » est effectivement la bonne chanson pour clore le disque.

Il parle beaucoup de confiance et de trahison?

De foi aussi. Ces thèmes sont récurrents. Et aussi la manière dont une trahison nous affecte. A se demander d'ailleurs comment on peut avoir foi en Dieu. Regarde l'état du monde. Il y a tant de souffrance. Il me serait vraiment difficile de croire en une puissance supérieure. Si Dieu existe, il a trahi la foi de ses fidèles. Si c'est un Dieu chrétien, en tout cas. Finalement, presque tout l'album ne traite que de ce sujet.

La confiance, donnée ou reçue, c'est fondamental aussi non ?

Un dicton dit que le meilleur moyen de connaître quelqu'un est de faire l'amour avec cette personne. Rien n'est caché. Mais je ne suis pas sûr du bien fondé de ces paroles. Il y a tellement de gens qui savent si bien mentir rien que pour pouvoir se mettre au lit avec quelqu'un.

Peut-il y avoir un moment où on ne cache rien?

Non, il y a simplement des moments où on cache moins.

(Article paru dans le n° 38 du magazine Mofo de novembre 95)