Lylac rencontre les esprits de la nature…

Telle une allégorie d’un paradis perdu, le nouveau single de Lylac, “The spirits of the wild”, évoque son fantasme ‘Eastwoodien’ des grands espaces sauvages et inexplorés. Fleuretant avec l’idée de la recherche du mythe ultime cher aux artistes californiens…

logo_musiczine

Un Pycholove pour soigner Hoboken Division…

Issu de Nancy, Hoboken publiera son troisième long playing, « Psycholove », ce 14 février 2024. Cette formation est parvenue à teinté son garage/blues/rock râpeux, glacial, furieux et authentique de psychédélisme. En attendant, cette sortie, le groupe a…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Search results (12 Items)

Sparks

Du grand art (bis) !

Écrit par

Les Sparks comptent aujourd’hui 55 ans d’existence ! Et viennent de publier un nouvel elpee, « The Girl Is Crying In Her Latte ». Il y a à peu près un an, le duo se produisait à l’Ancienne Belgique pour un concert mémorable. Il est de retour ce mardi 20 juin, mais au Cirque Royal ; mais paradoxalement, la salle n’est pas comble. Et pourtant, des chaises ont été installées dans la fosse.  

Ron et Russel Mael (78 balais, quand même !) s’efforcent toujours de renouveler leur musique. Tout au long des vingt-quatre albums que les frangins ont gravés –y compris l'album avec Franz Ferdinand et sans la bande originale d'Annette– tant de styles différents ont été explorés, qu’il est difficile de tous les décrire.   

Le supporting act est assuré par Jim Burke, un hurluberlu bien sympathique qui répond au pseudo de M. B. Le Gentleman Rhymer. Un original en smoking queue de pie de couleur noire armé d’un mini banjo et d’une tablette. Et qui rape ou slamme, quand même ! Ce parodiste britannique bcbg s'habille avec style et dignité, fume la pipe et joue au cricket. Il a grandi à Cheam et fréquenté la Sutton Grammar School pour garçons. Il se produit régulièrement dans des pubs du Kent anglais. Son ‘chap hop’ est une sorte de hip hop dispensé avec un accent prononcé. Il vient de sortir son dixième album, « Quid Pro Flow », début juin 2023.

A la surprise générale, il entame son set par une reprise du « Here Comes Bob » des Sparks. La version est étrangement entraînante, cool et enfantine. Il faut le temps de pénétrer au sein de cet univers très second degré. Compo personnelle, « Hail The Chap » s’autorise un country rap. Hormis celles du banjo, les sonorités sont samplées via la tablette. Il enchaîne alors un long morceau composé de 11 extraits de chansons de Sparks. Un brin électro-swing, « Looking Forward To Leaving » est une autre compo issue de son répertoire. Et il achève son récital par le « Suburban Homeboy », des Sparks. Une première partie intéressante et surtout insolite. Faut dire que les frères Mael ont toujours eu le nez creux pour choisir des supporting acts décalés.

Setlist : « Here Comes Bob » (Sparks cover), « Hail The Chap », « Amateur Hour, Get In The Swing, Big Boy, Moustache, What Are All These Bands So Angry About ?, Strange Animal, Mickey Mouse, I Predict, When I'm With You, Missionary Position, All You Ever Think About Is Sex » (Sparks cover), « Looking Forward To Leaving », « Suburban Homeboy » (Sparks cover)

Après un petit changement de matos et une balance qui a duré un quart d’heure, les lumières de la salle s’éteignent. Les haut-parleurs diffusent « So May We Start », intro de la B.O. du film ‘Annette’. Le logo du band s’affiche en arrière-plan, lettre après lettre, guidé par un chenillard.  

Le light show est constitué de 12 rectangles de leds placées sur des rampes verticales. Mais également d’une vingtaine de projecteurs placés au plafond destinés à mettre en exergue les artistes de teintes tour à tour bleue, jaune, rouge ou orange. Une estrade a été posée à l’arrière de la scène sur toute sa la longueur. Quatre musiciens s’y installent : deux guitaristes, un drummer et un bassiste.

Le look de Ron est toujours aussi atypique : une longue gabardine noire, un pantalon à pattes d’eph’ trop court de couleur grise, mais à large liséré noir, des chaussures trop grandes pour lui, des lunettes rondes chaussées sur le nez souligné d’une fine moustache, sans oublier son air sérieux et le regard fuyant. Il part immédiatement d’asseoir derrière ses claviers plantés à l’avant du podium et ne quittera son siège qu’à deux reprises : venir chanter trois mots et pour exécuter sa danse de l’automate désarticulé. Son look ne change pas depuis des années. Le sourire aux lèvres, Russel salue spontanément la foule en criant ‘Bonjour Bruxelles’, dans un français impeccable. Il a enfilé un costard aux couleurs de la Belgique. Un veston noir en haut, rouge en bas, un froc de couleur noire et des pompes de teinte jaune vif !

Issu du dernier opus, « The Girl Is Crying In Her Latte » ouvre le set. Un rock teinté d’électro, dont les paroles s’affichent sur la tenture arrière. Ce qui entraîne l’auditoire à exécuter un magnifique karaoké. « Angst In My Pants » (Trad. : de l’angoisse dans mon pantalon) oscille de la power pop à la synthpop néo-romantique, sous l’œil avisé de Ron, bien entendu.

Russel est un communicateur né, il a le don de rallier le public à sa cause et l’art de chauffer le public dans une salle. « Beaver O'Lindy » est un extrait de « A Woofer in Tweeter’s Clothing », le long playing le plus délirant et le plus caustique de la fratrie. Russel possède un timbre haut-perché légèrement nasillard qu’il pousse parfois en falsetto très aigu, inimitable. Sparks balance son premier skud, « When I'm With You », rappelant qu’en 1979 il avait bénéficié du concours du producteur Giorgio Moroder pour mettre en forme « No. 1 in Heaven », opérant alors un virage à 180 degrés en passant du glam rock à la pure musique électronique. Bien équilibrée, la setlist alterne anciens morceaux, parfois peu connus, hits et extraits du dernier LP, à l’instar de « Nothing Is As Good as They Say It Is ». Brandissant l’humour comme un étendard révélateur des maux et des troubles de nos sociétés, les portraits laissent ici une grande place aux femmes, adulées ou invisibles. S’ouvrant sous une forme semi-acoustique plutôt paisible, « It Doesn't Have To Be That Way » monte progressivement en puissance et vire au rock. Dansant, « Balls » navigue aux confins des univers sonores de Gary Numan (pour l’électro) et des Pet Shop Boys (pour la sophistication). « We Go Dancing » invite, bien évidemment, à la danse. Ce qui décide d’ailleurs les plus audacieux à faire le pas. Mais dès la fin du morceau, ils reprennent leur place sur leurs chaises.

Ron est toujours aussi impassible. Parfois il esquisse un demi-sourire pendant quelques secondes. Il se lève quand même pour rejoindre son frère afin de poser une voix de slammer sur « Shopping Mall of Love », avant de retourner derrière ses claviers. Mais c’est l’euphorie dans l’auditoire lorsqu’il se redresse une nouvelle fois, jette son manteau noir sur ses claviers et exécute une danse d’automate désarticulé pendant « The Number One Song In Heaven », avant de revenir, derechef, tranquillement derrière ses ivoires. « All That » est une compo qui vous flanque des frissons partout. En 20 titres, Sparks a puisé au sein de 14 de ses albums. Ce qui a démontré son extrême polyvalence, passant du glam rock à la dance pop en transitant par la musique électronique et l‘électro/pop contemporaine, tout en y ajoutant une attitude théâtrale. Un groupe intemporel ! Parfois, le backing group s’efface afin de laisser la fratrie donner toute la mesure de son talent… Russel remercie alors Bruxelles, là où les frères Mael ont enregistré deux elpees. Un vrai régal ! Impérial ! Du grand art !

Setlist :  « So May We Start », « The Girl Is Crying In Her Latte », « Angst In My Pants », « Beaver O'Lindy », « When I'm With You », « Nothing Is As Good as They Say It Is », « It Doesn't Have To Be That Way », « Balls », « Shopping Mall of Love », « The Toughest Girl in Town », « Escalator », « We Go Dancing », « Bon Voyage », « Music That You Can Dance To », « When Do I Get To Sing My Way », « The Number One Song In Heaven », « This Town Ain't Big Enough For Both Of Us », « Gee, That Was Fun ».

Rappel : « My Baby's Taking Me Home », « All That ».

(Organisation : Gracia Live)

Sparks

Le café au lait salé des Sparks…

Écrit par

Les Sparks ont dévoilé « Veronica Lake », le deuxième titre de leur 26ème album studio très attendu, « The Girl Is Crying In Her Latte », qui sortira le vendredi 26 mai.

Ce récit musical de l'actrice de cinéma américaine Veronica Lake et de sa coiffure ‘peek-a-boo’ démontre une fois de plus la capacité apparemment incessante de Sparks à créer des histoires complètes et détaillées dans des chefs-d'œuvre pop parfaits de trois minutes.

À la fois intemporel et résolument moderne, The Girl Is Crying In Her Latte » affirme une fois de plus qu'après plus d'un demi-siècle de création de tels chefs-d'œuvre, les Sparks restent inimitables, ingénieux et, comme toujours, tout à fait uniques en leur genre.

Leur carrière est passée par de nombreuses phases, y compris (mais pas seulement) l'art rock, le glam, le big band swing, l'électro-disco, la new wave et la synthpop, mais aussi des collaborations avec Todd Rundgren, Les Rita Mitsouko, Tony Visconti, Franz Ferdinand et Giorgio Moroder.

Pour écouter « Veronica lake », c’est

 

 

Sparks

Du grand art !

Écrit par

Le dernier concert accordé par Sparks, en Belgique, remonte au 17 septembre 2019. A cette époque, il était venu défendre son album « Hippopotamus ». Sparks (Trad : étincelles) est considéré comme le duo le plus kitsch de la planète rock. Les frères Russel (75 ans) et Ron (77 ans) Mael ont fondé ce projet en 1968. Le monde les avait découverts en 1974, lors de la sortie du single « This Town Ain't Big Enough For Both Of Us », paru sur l’elpee « Kimono My House ». Le tandem vient de fêter ses 50 ans de carrière

La grande salle de l’AB est en configuration semi-flex, et elle archicomble. Après avoir été un des groupes phares du glam rock, Sparks est passé à la synthpop et la new wave, tout en s'inspirant du disco. Mais il a surtout eu le bon goût d’évoluer au fil des 5 dernières décennies. Sparks est considéré comme une influence majeure pour des groupes comme New Order et Depeche Mode, mais également par des formations et des artistes de rock alternatif tels que Morrissey, Siouxsie and the Banshees et Sonic Youth. Même Björk a reconnu avoir été inspiré par sa musique. Le duo a demandé de porter le masque buccal, afin de ne pas risquer une contamination susceptible d’interrompre sa tournée mondiale.

En 2022, Sparks reste vraiment d’actualité. Non content d’avoir signé un « Best Of » en trois volumes l’année dernière, il a sorti un documentaire (« The Sparks Brothers » par Edgar Wright), un film (« Annette », césarisé à Cannes et mis en scène par Léos Carax) et un nouvel opus, « A Steady Drip, Drip, Drip », précédé par le single « Please Don’t Fuck Up My World ».

Le set débute exactement à 20h15. Et c’est parti pour un show de 120 minutes découpé en 23 titres (NDR : 23, c’est également le nombre de long playings que le duo a gravés).

Derrière les frangins, un claviériste, deux guitariste et un bassiste sont installés sur une estrade qui fait toute la largeur du podium.

Entre chaque chanson, Russel s’exprime dans un français impeccable. Ron se plante à l’extrême-droite de la scène derrière ses claviers. Son look démodé est en total décalage avec celui de tous les autres musiciens, y compris son frère. Vêtements sobres, cheveux gominés, moustache en brosse à dents, pantalon noir trop court aux pattes d’éléphants ; il me fait penser à un personnage du musée Tussauds. Russel a enfilé un pantalon large (genre baggy trousers) et porte un pull de couleur noire.

Le set débute par « So May We Start », un extrait de la bande-son du long métrage « Annette ». Russell sautille sur place tout en chantant. On dirait qu’il est monté sur ressorts. Et il doit être en parfaite forme physique, puisqu’il va régulièrement sautiller tout au long des deux heures de set.

Il y a quelque chose de contagieux et insidieux dans chaque chanson des Sparks. Parce que Ron est un mélodiste hors pair. Et puis parce que ces chansons s'insinuent jusque dans votre âme tout en martelant votre cerveau. Les mesures de « When Do I Get to Sing 'My Way' » et « My Baby's Take Me Home » dansent dans notre tête et entre nos oreilles. Malgré son âge, la voix de Russell est encore très puissante, mais elle est aussi capable d’osciller du grave au falsetto en passant par le baryton d’opéra, avec une facilité déconcertante.

L’expression sonore est aussi susceptible d’emprunter une dimension symphonique, mais mise au service d’une pop originale et flamboyante. Cependant, sous les couches d'humour et d'ironie pointent toujours une émotion sincère.

La setlist inclut les inévitable hits comme « This Town Ain't Big Enough For Both Of Us », « Number One Song In Heaven » ou encore « When Do I Get To Sing My Way », mais aussi des surprises telles que l’échec commercial « Wonder Girl » et bien sûr la reprise du « Johnny Delusional » de Franz Ferdinand.

Avant d’attaquer « Stravinsky’s Only Hit », Russel signale que son frère avait effectué des recherches sur Stravinski avant de composer ce morceau. Outre, « We Love Each Other So Much », second extrait d’« Annette », la setlist nous réserve quelques extraits du génial « Lil’ Beethoven », un LP construit autour de collages de boucles vocales répétées inlassablement et arrangées de façon minimaliste. Le travail effectué sur les voix est phénoménal et chaque morceau recèle le petit détail qui force l’admiration. Pendant « I Married Myself », Russel se regarde dans un miroir vintage. Projetant une lumière éblouissante et chaleureuse sur notre existence, « I Predict » frôle le sublime. L’auditoire est alors aux anges.

Ron est toujours aussi impassible. Parfois il esquisse un demi-sourire pendant quelques secondes. Il se lève quand même pour rejoindre son frère afin de poser une voix de slammer sur « Shopping Mall of Love », avant de retourner derrière ses claviers. Mais c’est l’euphorie dans l’auditoire lorsqu’il se redresse une nouvelle fois, jette son manteau noir sur ses claviers et exécute une danse d’automate désarticulé, avant de revenir, derechef, tranquillement derrière ses ivoires. Le passionnant « The Rhythm Thief », le déferlement électrique provoqué par « My Baby’s Taking Me Home » et en rappel, « Suburban Homeboy », constituent les points d’orgue du concert de Sparks. Parfois, le backing group s’efface afin de laisser la fratrie donner toute la mesure de son talent…

Un vrai régal ! Impérial ! Du grand art ! Un des meilleurs concerts auquel votre serviteur a assisté depuis longtemps. Du grand art !

Setlist : « So May We Start », « Angst in My Pants », « Tips for Teens », « Under the Table With Her », « Get in the Swing », « I Married Myself », « I Predict », «Wonder Girl », « Stravinsky’s Only Hit », « Shopping Mall of Love », «  Johnny Delusional » (FFcover), « We Love Each Other So Much », « Edith Piaf (Said It Better Than Me) », « Lawnmower », « Music That You Can Dance To », « The Rhythm Thief », « Never Turn Your Back on Mother Earth », « When Do I Get to Sing ‘My Way’ », « My Baby's Taking Me Home », « The Number One Song In Heaven », « This Town Ain't Big Enough For Both Of Us ».

Rappel : « Suburban Homeboy », « All That ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

Camilla Sparksss

Brutal

Écrit par

Toujours à la recherche de sensations fortes et inspirées, la moitié féminine du groupe helvétique Peter Kernel, Barbara Lehnhoff, alias Camilla Sparksss, est de retour cinq années après gravé “For You The Wild”. Intitulé “Brutal”, son nouvel elpee lui permet d’épancher ce qu’elle a sur le cœur.

A travers neuf morceaux, la Canado-Suisse nous propose une musique électronique alimentée par différentes influences. A l’aide de collages de sons multiples et variés ainsi que de rythmiques plus ou moins soutenues, elle nous emmène dans un monde riche en émotions. Un univers partagé entre ténèbres, colère et mélancolie. Les deux premières plages, “Forget” et “Are You ok ?”, intègrent des éléments orientaux. Passé une intro tout en douceur, “Womanized” se mue en hymne à la cause féministe. D’ailleurs, chaque morceau révèle ses spécificités. On n’a donc pas le temps de s’ennuyer.

The Sparks

Un Mael sympathique et l’autre flegmatique… mais ce n’est pas du pourriel…

Écrit par

Quand on évoque Sparks, on ne peut s’empêcher de penser à « This town ain't big enough for both of us », un tube qui figurait sur l’album « Kimono my house », en 1974. Fondé par Ron et Russell Mael, à Los Angeles, en 1968, le groupe a progressivement évolué, se frottant ainsi aussi bien au glam rock, à la new wave ou au synthpop et s’inspirant même des productions disco. Et notamment celles de Girogio Moroder, qui a d’ailleurs produit le best seller « No. 1 In Heaven », en 1979. Le duo a influencé une multitude d’artistes et de formations, dont New Order, Depeche Mode, Faith No More, les Smiths, Siouxsie and The Banshees et encore Sonic Youth. Affichant près d’un demi-siècle d’existence, Sparks est venu défendre son nouvel opus, « Hippopotamus », le vingt-cinquième si on tient compte de « F.F.S » co-écrit en compagnie de Franz Ferdinand et paru en 2015.

Il n’y a pas grand monde dans la salle lorsque Mister Goonite, de son véritable nom Tyler Parkford, grimpe sur l’estrade. C’est le supporting act. Vêtu d’un costard suranné en pied de poule, l’artiste est seul sur le podium. Il a emporté un bouquet de fleurs, qu’il dépose sur une table basse. A côté d’une vieille platine, un sampler et une enseigne lumineuse sur laquelle est mentionnée ‘Goodnite’. L’artiste pose sa voix, un peu à la manière de Frank Sinatra, sur une bande sonore instrumentale jazzyfiante reproduite par le vinyle, craquements d’époque y compris. De quoi donner l’impression d’être transporté dans les années d’avant-guerre. Celles qui ont célébré Fred Astaire, Dean Martin et bien d’autres. Votre serviteur préfère quand même le répertoire d’un Michael Bublé. Ses compos sont plus explosives et contemporaines tout en conservant cette saveur vintage. Tyler Parkford remontera plus tard sur les planches, mais comme claviériste/choriste des Sparks… (Pour les photos, c’est ici)

Lorsque Sparks débarque sur le podium, la salle est sold out. Les frangins Mael, Ron (72 ans) et Russel (69 ans) sont accompagnés du drummer Steven Nistor (Daniel Lanois, Sparklehorse), du gratteur Evan Weiss (Junk) ainsi que des trois membres de Mini Mansions, le claviériste Tyler Parkford, le bassiste Zach Dawes et le second guitariste Michael Shuman. Ils sont tous vêtus d’un pull marin à rayures. A rayures comme le pull de Russel, qui a enfilé un pantacourt. Chaussé de grandes lunettes, cheveux gominés et moustache en brosse à dents, Ron, lui, porte une veste en tweed et un pantalon à pattes d’eph’. Il a noué une cravate assortie. Il va se planter derrière ses claviers à droite. Et va rester quasi-impassible tout le set. Russel affiche une attitude plus sympathique. Il salue le public en français, et sans le moindre accent.   

« What the Hell Is It This Time? » ouvre le show. C’est un extrait du nouvel elpee. Russel sautille sur les planches comme un lapin au milieu de l’herbe fraîche. Sa voix est haut perchée. Parfois, elle me fait penser à celle de Freddie Mercury. Surtout quand elle monte dans les aigus. A l’instar de « Good Morning » (« Exotic Creatures of the Deep », 1994). « When Do I Get to Sing ‘My Way’ » (« Gratuitous Sax & Senseless Violins ») adopte un profil funky. La température grimpe dans la fosse. « Missionary Position » n’est évidemment pas dénué de connotations à caractère sexuel. Tiens un ancien collègue ! C’est « Sherlock Holmes » (« Angst in My Pants », 1982) qui mène l’enquête. Tout au long de « Dick Around » (« Hello Young Lovers », 2006) les harmonies vocales se superposent en boucle. Des chœurs en cascade qui se muent presque en exercice de style a capella, même si en fin de parcours les grattes plongent dans l’univers du glam. Caractérisé par ses arrangements ‘beatlenesques’, « Scandinavian Design » (« Hippopotamus ») raconte l’histoire d’une dame qui a un faible pour les meubles Ikea. Nouveau single, « Edith Piaf (Said It Better Than Me) ») se souvient, bien évidemment, de la mythique chanteuse française. « Never Turn Your Back on Mother Earth » (« Propaganda »), c’est la compo qui a influencé Indochine et Depeche Mode : même que le band de Basildon l’a adaptée. M’enfin, rien de tel que la version originale. « I Wish You Were Fun » (« Hippopotamus ») relate l’histoire d’une femme fantastique qui n’a aucun sens de l’humour. « My Baby's Taking Me Home » est un morceau entêtant. Presque oppressant même. Et pour cause, Russel répète le titre à tue-tête. Ron se lève enfin. Il ôte sa veste, la plie en quatre et la couche sur le rebord du piano. Il approche du bord de l’estrade et entame une danse frénétique tout au long de « The Number One Song in Heaven » (« No. 1 in Heaven »). C’est un des meilleurs moments de la soirée ! Son numéro terminé, il retourne se placer derrière ses claviers. Un peu comme s’il allait rejoindre les personnages en cire qui peuplent le musée de Madame Tusseau. Enfin, dès les premières notes de « This town ain't big enough for both of us », la foule entre dans un véritable délire. Avant qu’« Hospitality On Parade » (« Indiscreet ») ne termine le show en douceur.

En rappel, « Johnny Delusional » adresse un petit clin d’œil à Franz Ferdinand. Et la prestation s’achève par « Amateur Hour », un autre extrait de « Kimono my house ». Ron remercie alors Bruxelles, là où les frères Mael ont enregistré deux elpees. Et dédie le concert à Marc Moulin… (Pour les photos, c’est )

(Organisation : Greenhouse Talent)

 

 

 

 

Beachwood Sparks

Desert skies

Écrit par

Beachwood Sparks est une formation californienne, issue de Los Angeles très exactement, qui s’est séparée en 2002, avant de se reformer en 2008. Outre les Eps et les singles, leur discographie compte quatre albums : un éponyme en 2000, « Once We Were Trees », l’année suivante, « The Tarnished Gold » en 2012 et ce « Desert skies », un opus qui réunit des enregistrements datant de 1997 réalisé par le line up originel. Gravé en single, « Desert skies » était, à l’origine un single. Il était sorti en 1998. Et sert donc également de titre à cet elpee. Outre les huit titres d’époque, le disque est enrichi de 4 bonus tracks. Trois versions différentes du tracklisting, dont une originale de « Time », ainsi qu’un inédit, « Charm ».

A leurs débuts, le band s’inspirait manifestement de la musique West Coast de la fin des sixties et du début des seventies. Et en particulier Buffalo Springfield, les Byrds, Flying Burrito Brothers, Grateful Dead voire Jackson Browne. Mais pas seulement. Déchirés entre psychédélisme, americana et garage, certains titres sont alors bien dans l’air du temps. Imprimé sur un mid tempo, le mélancolique et vivifiant « Time » évoque ainsi le Paisley Underground de Dream Syndicate. Plus léger, « Make it together » aurait pu figurer au répertoire des Posies, tout en adressant un clin d’œil aux Beach Boys. Enlevé, caractérisé par ses interventions de claviers vintage, « Watery moonlight » pourrait être le chaînon manquant entre Inspiral Carpets et les Zombies. Plus curieux encore, l’une ou l’autre plage baignent dans un climat réminiscent des Stone Roses, mais privé de house. Et je pense tout particulièrement à « This is what it feels like », malgré ses intervalles sinusoïdaux, sydbarretiens. Un psychédélisme le plus souvent aventureux. Parfois même audacieux. Capable de virer au space rock voire au kraut rock. Et si les interventions de guitare ainsi que de pedal steel sont particulièrement vivifiantes, il faut reconnaître que l’amplitude du drumming booste les compos, même les plus mélancoliques. Et au vu des références susvisées, vous vous doutez que les vocaux sont soignés. Enfin si les esprits chagrins reprocheront certainement un manque d’homogénéité à ce long playing, c’est tout simplement parce que pour l’époque, les compos étaient diablement créatives…

 

Camilla Sparksss

Europe (7 inches)

Écrit par

Barbara Lenhoff est un sacré bout de femme, une boule de nerfs qui tant chez Peter Kernel que pour son projet solo, baptisé Camilla Spartsss, donne tout ce qu’elle a dans le ventre.

« Europe » constitue son troisième Ep. Un disque pour lequel elle a fait naturellement appel à son compagnon chez Peter Kernel, Aris Bassetti, pour la production et l’écriture. Quant au mastering, il a été confié à Simon Davey (Justice, Daft Punk, The Kills, …) Sur les deux titres de cet Ep, la Canadienne nous livre une electro-pop décomplexée aux accents noisy. Son phrasé est agressif et colle parfaitement à sa musique. Tant sur le titre maître, plus métallique que sur « This is Huge », tout au long duquel Mademoiselle Lenhoff montre les crocs.

Si ses trois premiers essais lui ont permis de se faire connaître au sein du petit monde indie, on attend de pied ferme le premier opus de Camilla Sparksss… 

 

Beachwood Sparks

The Tarnished Gold

Écrit par

Un superbe album peut aussi passer inaperçu. « The Tarnished Gold » devrait plus que probablement rejoindre ces disques mésestimés. Pourtant, sur cet opus, aucun morceau n’a été bâclé. Treize pépites élégantes, décontractées, sculptées dans un pop/folk légèrement teinté de country et truffées de mélodies célestes. Difficile de comprendre pourquoi les stations radiophoniques ne se sont pas encore penchées sur cet opus.

C’est en 1998 que la bande drivée par Christopher Gunst et Brend Rademaker (ex-Further) a entamé son parcours. Après voir publié deux albums, Beachwood Sparks s’est séparé en 2002 pour mieux revenir en 2008. « The Tarnished Gold » constitue leur premier opus depuis leur réunion. Dans un style rappelant les Byrds voire Gram Parsons (« Talk about Lonesome »), parfois aussi Wilco ou Iron&Wine (« Nature’s Light »), leur musique, soulignée par des harmonies vocales parfaites, reflète le climat ensoleillé de la Californie…

 

The Sparks

Hello Young Lovers

Écrit par

Increvables Sparks. Il y a plus de trente cinq ans et vingt albums que les deux frères Mael conduisent leur collaboration artistique. Incroyables Sparks. Alliant depuis toujours audace, humour, singularité et créativité, le duo a connu son heure de gloire vers 73-74, le temps de deux 33 tours : « Kimono my House » et « Propaganda ». Puis il a poursuivi une carrière plus discrète, glissant du rock au pop sans jamais totalement faire taire son élégante extravagance. Improbables Sparks. Après des productions électro-funk glamour émaillées d'expérimentations, il nous revient flanqué d’un CD qui donne des leçons d'originalité aux plus jeunes artistes de ce début de XXIe siècle. Prodigieux Sparks. Avec une effarante économie de moyens (pour l'essentiel, les claviers de Ron et la voix de Russell démultipliée), ces magiciens ont bâti une œuvre où le symphonique côtoie l'absurde, où l'esthétique sophistiquée devient hypnose et l'autodérision une arme de séduction. Ils ont exploité jusqu'à la corde des techniques timidement expérimentées précédemment (« I thought I told You to wait in the Car », par exemple, sur « Gratuitous Sax and Senseless Violins »), transformant l'anodin en péplum grandiloquent et le quotidien en drame à la Kafka. Inclassables Sparks. Ce disque complètement décalé, où les outrances du chant commandent à une musique sobre, malicieuse et irréprochable, agacera les uns et envoûtera les autres. Vous l'aurez compris, je suis l'une des victimes consentantes de ce rapt mondain. Indispensables Sparks!



Beachwood Sparks

Make the cowboy robots cry

Écrit par

J'avais beaucoup apprécié le dernier album de cette formation de Los Angeles. Intitulé " Once we were trees " cet opus était manifestement bercé par la musique californienne de la fin des sixties et du début des seventies. Et en particulier par Buffalo Springfield, les Flying Burrito Brothers et les Byrds. Oscillant toujours entre country rock classique et psychédélisme brumeux, cet EP six titres intègre davantage d'éléments technologiques. La coproduction de Jimmy Tamborello (Figurine, DNTL) y est sans doute pour quelque chose. Normal puisque ses propres projets font la part belle à l'électronique. Et puis de chœurs. Résultat des courses, ce disque risque de déclencher des réactions diamétralement opposées. Le mélomane réceptif à ce type d'expérimentation trouvera la formule géniale. Les autres estimeront qu'elles affadissent la matière première. Personnellement, suivant mon humeur, l'écoute de ce disque est susceptible de me communiquer ces réactions extrêmes. Une chose est sûre l'expression sonore a un peu trop tendance à se complaire dans une certaine forme d'éther atmosphérique. Pourtant, en écoutant d'une oreille très attentive, on peut y déceler une foule de richesses. Harmonica abyssal, claviers spumeux, cordes de guitare cosmiques, sydbarretiennes, banjo épilé, trament une texture de fond assez riche pour évoquer Mercury Rev, les Flaming Lips ou encore Grandaddy. Il n'y manque sans doute que l'énergie…

Beachwood Sparks

Once we were trees

Écrit par

La musique californienne de la fin des sixties et du début des seventies doit bercer les rêves de ce quatuor californien. Des songes probablement hantés par les spectres de Buffalo Springfield, de Flying Burrito Brothers et des Byrds. Ce qui s'explique facilement lorsqu'on sait que les musiciens de cette formation sont issus de la Californie profonde. Après avoir transité soit par Further, Strictly Ball Room ou encore les Lilys, ils ont décidé de fonder ces Beachwood Sparks, puis alors commis un premier album éponyme en 1999. Leur deuxième opus a été enregistré dans les studios de John Mascis à Nothampton. John est même venu donner un petit coup de guitare sur deux fragments. Tout au long de ce " Once we were trees ", la musique de ce groupe oscille entre country rock le plus classique (avec violon, harmonica, steel guitar et tout le saint tremblement) et psychédélisme brumeux, parfois épaissi par l'intensité électrique des accords de guitare et les claviers grumeleux. Et à l'instar de son illustre égérie, le combo passe d'un style à l'autre avec une facilité déconcertante. L'opus recèle même une cover du " By your side " de Sade. Mais, il s'agit du titre le plus faible du morceau de plastique. Probablement le seul. Car nonobstant ses connotations revivalistes, ce disque est tout à fait rafraîchissant.

The Sparks

Gratuitous Sax & Senseless Violins

Six années après avoir gravé leur dernier opus, les frères Mael nous reviennent avec "Gratuitous Sax & Senseless Violins". Une œuvre qui a nécessité près de vingt-quatre mois de fignolage avant de voir le jour. Et lorsqu'on connaît le souci de perfection observé par les Sparks... Une science qui leur vaut aujourd'hui un statut de mythe dans le domaine de la technologie moderne. D'ailleurs des formations comme Depeche Mode, Erasure ou Pet Shop Boys se sont servis de cette expérience comme tremplin. N'empêche, l'époque la plus brillante à nos yeux, remonte toujours au début des seventies. Et s'illustre, bien sûr, par les elpees "A woofer in a tweeter clothing" et "Kimono my house". Pensez au single "This town ain't big enough for both of us". Aujourd'hui, seul le vocal capricieux, décadent de Russel nous rappelle ces heures de gloire. C'est d'ailleurs exclusivement sous cet aspect que cet album nous interpelle encore. Car pour le reste, l'imagination n'est plus au pouvoir depuis bien longtemps. Ce qui n'empêchera pas ce disque de se découper en hits. Mais là, c'est une autre histoire.