Vous souvenez-vous du parfum « Double Je », sorti par la marque Eau Jeune, il y a une dizaine d’années ? Un parfum peu cher, dont le concept résidait dans la composition chimique des deux éléments non miscibles. Une partie grasse et violette flottait à la surface tandis que l’autre fragrance, blanchâtre, demeurait au-dessous. Il fallait secouer le flacon avant de s’asperger. La publicité poétisait : ‘jamais celle que l’on croit’. En fait, le parfum laissait un film huileux sur la peau, et puait la cocotte.
Le rapport avec Christophe Willem ? L’une des ses chanson s’intitule « Double Je ». On le trouve également en grande surface (dans les rayons et dans les haut-parleurs). Le tout est a peu près du même goût, écœurant, médiocre et artificiel.
Sur le site du label et celui de l’‘artiste’, vainqueur de la nouvelle star en 2006, on peut lire que Christophe Willem est populaire : ‘Un premier disque de diamant, une Victoire de la musique, quatre Bataclan, trois Olympia, huit Cigale, un Zénith de Paris, et 130 000 spectateurs sur la tournée qui ont contracté la fièvre scénique de ce fauve libéré de sa cage cathodique.’ Son style y est qualifié de ‘bandant’. Et bien si le public francophone est excité par des purs produits de consommation tels que Christophe Willem, à mi-chemin entre une Mylène Farmer cheap et une Zazie discount, nous n’avons plus qu’à pleurer. Son premier single devait d’ailleurs s’appeler « Elu produit de l’année », et le choix est judicieux, car sa musique est le comble du commercial. De la musique de supermarché qui fait merveille au rayon charcuterie.