Il y a deux ans, suite à une tournée accomplie en Chine, Le Singe Blanc publiait « Baî Ho », son opus le plus abouti en presque une décennie d’existence. Aussi, on se demandait comment les Lorrains (NDR : issus de Metz, plus précisément) allaient se débrouiller pour concocter, au moins, un album de la même trempe. D’autant plus que la formule pour le moins atypique et minimaliste du groupe (deux basses, une batterie) n’a pas changé d’un poil.
Et bien, je vous rassure directement, Le Singe Blanc est en pleine forme. Sa fougue est toujours aussi présente. Indocile, il continue de bondir dans tous les sens en multipliant les cabrioles. On y retrouve ces rythmes saccadés, épileptiques, ces cris sauvages poussés dans une langue issue de leur imagination. Le tout en mélangeant noisy et punk. Et le résultat fait à nouveau mouche. Les délires sont légion comme pour mieux narguer le mélomane. Sur certains titres, on ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire, à l’instar des singeries concédées sur « Miozopor », caractérisées par ses cris évoquent des mioches qui paillent dans une cour de récré. Mais d’autres plages inspirent le respect. Et je pense tout particulièrement au très puissant « Sblaf ».
Une critique ? Oui la pochette. D’un goût plus que douteux, ce Kebab n’incite guère à l’optimisme. Et pourtant, si l’emballage ne convainc pas, le contenu a de quoi susciter l’enthousiasme. Du moins pour celles et ceux qui apprécient les élucubrations délirantes du band hexagonal au style tellement décalé. Dans la négative, il vaut mieux s’abstenir ; sans quoi vous risqueriez de vous taper une crise de nerfs. Perso, je m’en suis tapé une bonne tranche. De singe ? Non, non, de bon temps !