Comme écrit dans tout grimoire qui se respecte, notre chambre d’enfant était remplie de monstres en tous genres. Pernicieusement cachés dans la pièce, ils profitaient de l’obscurité complète pour sortir hanter nos nuits. Agrippant de leurs mains spectrales nos chairs sensibilisées par l’innocence, ils écourtaient nos nuits et trempaient nos draps de sueur.
Le label MORR music (encore eux) a redessiné cette pièce stratégique de nos émotions enfantines, laissant le champ libre à Ghost pour s’y cacher pendant notre absence et y scruter le moment opportun, afin de surgir au-dessus de nos têtes. Pas des monstres affreux, sanguinolents et idiots (faut pas être très malin pour accepter ces conditions de travail). Mais des génies malins, phosphorescents dans la nuit, qui surgissent une fois que le carillon, tel un métronome, a fini d’égrener les douze coups de minuit. De leurs bras protecteurs, ils nous enveloppent au cœur d’un bien-être réconfortant, laissant apparaître les émotions qu’ils souhaitent nous communiquer. « Radical face » recèle ce parfum de souvenir, cette sensibilité qui laisse une trace toute la journée. Ils deviennent nos amis imaginaires, jouant habilement de la guitare et des percus, tout en glissant discrètement quelques effets electro bien ciblés. Un album folk electro très tendre, touchant directement un point sensible commun : l’émotion !
Vivement cette nuit, j’espère qu’ils reviendront…