Il y a un bon bout de temps que Lloyd Cole privilégie le format acoustique, alors que flanqué de ses Commotions, il a connu ses heures de gloire (NDR : c’était au cours de la moitié des 80’s et du début des 90’s), en proposant une musique bien plus électrique. Pendant les 15 dernières années, il est revenu ponctuellement à ses premières amours, remontant même épisodiquement ses Commotions ou en compagnie des Negatives, mais sans jamais recouvrer son succès d’antan.
Pour enregistrer son nouvel opus, « Standards », il a reçu le concours de quelques pointures, dont le drummer Fred Maher (Lou Reed) et Matthew Sweet ainsi que de Joan As Police Woman. Sans oublier son fils, Will. En fait, le goût de l’écriture lui est revenu, alors qu’il avait été invité à rédiger la chronique de l’album « Tempest » du Zim.
Découpé en 11 plages, l’elpee a été mis en forme par Cole, alors que le mixing a été confié à Olaf Opal, un producteur allemand. Un œuvre qui renoue avec la fée électricité, mais dans l’esprit de Lloyd, c’est-à-dire sans jamais négliger le sens mélodique. On retrouve, bien sûr, sa voix énigmatique et chaleureuse et puis quelques titres de country rock (« No track », « It’s late »), sans oublier l’une ou l’autre ballade (« Myrtle & Rose », « Silver lakes ») ; mais en général, les compos libèrent un son vintage réminiscent de « Rattlesnakes ». Et c’est ici que se situe la bonne surprise. Depuis la cover de John Hartford, « California Earthquake » à un « Opposite days » hanté par Television, le plus vintage « Blue like Mars » (NDR : ces orchestrations !) en passant par le très 70’s « Women’s studies ». « Period piece » et le final « Diminished ex » lorgnent, en outre, vers la ‘big music’ des Waterboys ; même la voix de Cole emprunte les inflexions de Mike Scott. Une bonne surprise !