En quittant l'irascible Dan Stuart, Chuck Prophet mettait fin à une collaboration qui remontait à 1982, et en même temps sonnait le glas de Green On Red. Faut dire que nonobstant ses qualités indéniables de compositeur/chanteur et surtout de guitariste, Dan devenait de plus en plus difficile à vivre. Et le temps passé par Chuck à essayer de supporter son acolyte (qui a dit alcoolique?) devrait lui valoir la médaille de la diplomatie. Peu de temps avant la rupture définitive, le caractère de Dan commençait même dangereusement à déteindre sur le sien. Et comme il le décrit si bien lors d'une toute récente interview, il lui devenait de plus en plus difficile de boire couché et de dormir debout...
Venons-en au troisième album solo de ce Californien. Hormis le fabuleux "How many angles", taillé dans un garage rock presque crazyhorsien, le disque affronte un country-pop-rock-blues très basique, qui met en évidence les multiples talents de guitariste de Prophet (steel, bottleneck, etc.). Pas très original, mais bien balancé et surtout parfaitement produit. Un disque qui devrait lui permettre d'accéder à la cour des grands. Là où jouait le défunt et mythique Creedence Clearwater Revival et joue encore Eric Clapton, Tom Petty et Tony Joe White. China Records considère d'ailleurs cet opus comme une priorité dans son opération de marketing. Faut dire que "Balinese dance" s'était vendu à 75 000 exemplaires. Alors, vous pensez ? Atteindre et même dépasser ce chiffre devient presque une obligation...