Suite au décès de son guitariste Robert Burås, le 12 juillet 2007, Madrugada a préféré de se séparer. Le chanteur, Sivert Høyem, s’est alors lancé dans une carrière solo. C’est à l’issue de retrouvailles destinées à célébrer le vingtième anniversaire de la sortie de l’album « Industrial silence », que la formation a décidé de retourner en studio, en engageant non pas un, mais deux sixcordistes, Cato Thomassen et Christer Knutsen. Enfin, la section rythmique constituée du drummer Jon Lauvalan et du bassiste Frode Jacobsen est toujours fidèle au poste.
A première écoute, un constat s’impose : les guitares sont moins tranchantes. Est-ce dû à la production, impeccable, par ailleurs, c’est possible ? Mais c’est surtout la voix de Sivert qui est particulièrement bien mise en exergue. Un baryton de crooner qu’on pourrait nicher quelque part entre celui de feu Leonard Cohen et de Chris Isaak. Encore que parfois, cette voix grimpe un octave au-dessus de son registre, pour devenir carrément limpide. Deux morceaux sont signés Burås, dont « The world cold be falling down », parcouru d’une pedal steel. Une pedal steel qu’on retrouve sur « Empire blues », piste country/blues qui aurait pu figurer au répertoire de Calexixo.
Constitué de ballades, « Chimes at midnight » baigne au sein d’un climat romantique, parfois solennel et même épique. Et certains titres, dont l’irrésistible « Slowly turns the wheel », sont susceptibles de faire craquer le cœur des filles…
Sivert partage un duo masculin/féminin tout au long « Help yourself to me », une plage tramée sur les accords de piano profonds.
Un bémol quand même, la longueur de l’album. Plus d’une heure, c’est un peu trop, même si sous la forme du vinyle, cet opus est double. On regrettera également la présence d’un titre totalement dispensable, le final « Ecstasy », au cours duquel Høyem réalise plutôt un exercice de style avec sa voix…
On espère revoir Madrugada en concert, bientôt…