L’an dernier, Dan Auerbach et Patrick Carney avaient décidé de retrouver leurs racines, en gravant "Delta Kream", un album constitué de covers signées par des légendes du Delta Blues, morceaux qu’ils interprétaient au cours de leur jeunesse. Dont celles de John Lee Hooker, R.L. Burnside et surtout Junior Kimbrough.
« Dropout boogie » se révèle beaucoup plus éclectique. Et si « Good love », pour lequel le duo a reçu le concours de Billy Gibbons, baigne allègrement dans le blues, les autres plages qui s’y frottent finissent par se diluer dans le rock, le glam, la soul et même la pop. Ainsi « Baby I’m coming home » se distingue par de jolies harmonies vocales à la Gerry Rafferty, avant de s’enfoncer dans le delta du Mississippi, alors que « For the love of money » concède des riffs de gratte au glam. Tout comme le nerveux « Burn the dawn thing down ».
L’opus s’ouvre d’ailleurs par deux morceaux qui pourraient aisément être diffusés sur la bande FM. Soit « Wild child », qui malgré sa référence au « Wild Thing » des Troggs, s’autorise une intro disco ; et les cordes de guitare sont tellement chargées de fuzz, qu’on croirait entendre une section de cuivres. Quant à « It ain’t over », il véhicule carrément des accents r’n’b. Finalement, « How long » constitue la piste la plus intéressante. Une ballade qui affiche l’élégance soul des 60’s, tout en se nourrissant d’électricité crazyhorsienne.
Bref en tirant un peu trop dans toutes les directions Dan et Patrick s’éloignent de leurs fondamentaux. Maintenant, en acceptant que des auteurs-compositeurs externes participent à l’écriture des morceaux, c’était inévitable…