Oups, que se passe-t-il chez IDLES ? Sur l’elpee précédent, « Crawler », une direction différente avait été soigneusement empruntée, mais au moins l’énergie brute n’était pas encore complètement disparue.
Malheureusement, c’est le cas sur « TANGK ».
IDLES s’efforce d’atteindre un son mature plus large. C’est son droit. Un groupe doit évoluer, mais dans sa recherche d’un nouveau son, il perd l’excitation, la fureur et la colère qui alimentaient des œuvres à glacer le sang comme « Brutalism » et « Joy As An Act Of Resistance ». De nombreux médias ont écrit qu’il s’agissait d’une étape courageuse, mais votre chroniqueur estime que c’est dommage. IDLES est passé d’un band de mosh pit agité à un ensemble de salon bien élevé ; et c’est un peu une surprise. Lorsque la piqûre est calmée, la plupart du danger est passé, et ce n’est jamais une bonne nouvelle.
Dès l’ouverture, « IDEA 01 », IDLES semble vouloir déclarer qu’il a changé et que c’est à prendre ou à laisser. Comme s’il cherchait à faire de « TANGK » son propre « Kid A ». Il vaut mieux laisser ce concept à Radiohead (ou à The Smile si vous préférez) ; la bande à Thom Yorke est suffisamment douée pour explorer de nouvelles voies de ce type.
Ainsi « POP POP POP », « Roy » et « A Gospel » constituent davantage des idées que des chansons. Elles font un peu du surplace et ne laissent jamais une impression inoubliable.
Certaines plages tiennent cependant la route. A l’instar de « Grace », par exemple, une compo atypique et discrète d’IDLES ; mais au moins elle est imprimée sur un tempo agréable et, contrairement à la plupart des autres pistes, elle musarde. Ou encore « Dancer », qui a été mis en boîte en compagnie du fantastique LCD Soundsystem. Une réussite. Un titre qui ne manque ni de piquant, ni l’entrain.
Enfin, le grésillant « Gift Horse » De loin le meilleur morceau. On y retrouve l’enthousiasme, la fureur et l’esprit punk originels.
Mais c’est trop peu, beaucoup trop peu, pour un groupe de la trempe d’IDLES.