Des hélices d’hélicoptère enveloppent les cordes martelées qui se dissipent sous le timbre adoucissant de David Greenhill, bassiste frontman à la névrose explicite. L’ouverture exacerbée d’un opus paranoïaque. Produit par Steve Revitte (Liars, Beastie Boys, Yeah Yeah Yeahs) avec qui le groupe s’est isolé pendant 12 jours au Tarquin Studios à Bridgeport (Connecticut), l’échantillon cyclothymique mord les tympans et prescrit l’imbroglio phonique. Le troisième au compteur. Un clavier lunatique et des guitares ‘menstruées’ s’affrontent en dents de scie dans un combat arbitré par une batterie tamisée. Le quartet new-yorkais s’enfonce progressivement dans un registre alternatif (le tube « Idiocy ») à la limite du noise, surtout quand il s’agit de faire foisonner les larsens (notamment sur le morceau au titre évocateur « What Sound It Makes The Thunder »). Mais un moment d’accalmie suggéré par un piano complaisant prend alors la pose pour un réarrangement d’un « In The Fog » cicatrisant, écrit et enregistré lors d’un passage chez le regretté John Peel en 2005. Amadouant les esprits harponnés (le final cérémonieux « Busty Beasty »), ces enfants du Velvet capturent le spontané, découpent les tonalités et envoient valser la banalité.