La pop sauvage de Metro Verlaine

Un coup de foudre, et puis le romantisme comme mode de vie, Metro Verlaine est avant tout une histoire de passion. Fondé en 2013, après un voyage à Londres qui a laissé des cicatrices et un sale goût de ‘lose’ au fond de la gorge, l'histoire de Metro Verlaine…

RIVE sous tension…

Entre la nuit et le jour, RIVE propose "Tension", un 4ème extrait de son album…

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Les décibels de Chatte Royal…

Le premier elpee de Chatte Royal, « Mick Torres Plays Too Fucking Loud », paraîtra ce 8 mars 2024. Fondé en 2020 par Diego Di Vito, Dennis Vercauteren et François Hannecart, et rejoint par Téo Crommen en 2021, il compte deux Eps à son actif, « Septembre », en…

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mercredi, 16 septembre 2015 18:07

The Rightfull Pivot

Une maille à l’endroit, une maille à l’envers.

Pas que je vienne d’enfiler le Burda dernier cri, ni que la passion du tricot me soit venue sur le tard. Et pourtant, je viens d’entamer la confection d’une cagoule.

Je pense qu’elle me sera utile en fin de chronique.

Franchement, Enablers m’a toujours solidement pelé le jonc.

A cause de cette forme d’atmosphère ‘no mainstream’ qui rend sa musique hyper hype.

Esotériques voire incompréhensibles, les textes sont dispensés par un baryton mal calibré. Les envolées lyriques émanent de pulsions mécaniques… Pas vraiment ma tasse de thé !

Alors comment voulez-vous demeurer objectif, en voyant le cinquième elpee de cette formation yankee émerger au sommet de ma pile de disques à chroniquer.

Et à chaque fois, je ressens la même sensation foutraque et dérangeante. L’impression que si tu ne comprends pas le trip, c’est que tu n’es pas assez sensible ou intelligent.

« The Right Full Pivot » ressemble à un slam chiant pondu par des individualistes condescendants. Enfin, plutôt du slim. Oui, cette matière visqueuse qui, au moins, émet un bruit de flatulence quand on la renferme dans sa boîte. Ce qui prête à sourire. Enablers, n’en est même pas capable…

Et la cagoule, elle est bien ajustée ?

 

mercredi, 16 septembre 2015 18:06

The Magic Whip

Ceux qui connaissent Jojo dans la vraie vie le savent. Dans celle de tous les jours, si vous préférez. Celle au cours de laquelle il signe de son véritable nom sous une ligne qui s’autorise 5 fautes de français. Celle qui l’autorise les ‘lol’, ‘mdr’, voire même les ‘rooooh’ ou les ‘put1’. Ouais carrément.

Ceux là donc, ces témoins de ma désinhibition, peuvent confirmer toute ma neutralité, mon impartialité et mon objectivité, en toute circonstance…

En toute circonstance, sauf une… et elle tient en un nom et un prénom : Damon et Albarn.

Mais soyons sincère, avez-vous déjà été déçu par cet homme ? Indifférent peut-être ? On devrait peut-être en discuter, ce n’est pas trop grave. Bon !

Ou encore. Grahan Coxon vous a-t-il un jour lassé ou rendu triste ? Alex James s’est-il abandonné dans la monotonie ? Dave Rowntree entêté dans la redondance ? Et Damon Albarn vous a-t-il refilé un cafard carabiné ?

Non ? C’est normal !

Ce quatuor est tout simplement génial. Puissant, inventif, audacieux. Comme si les astres avaient décidé que leurs chemins se croiseraient, même s’ils finiraient par emprunter des directions différentes, à un moment ou un autre.

On n’attendait plus d’album de leur part. Et pourtant, depuis douze ans, on en rêvait secrètement. « Tink Tank » était pourtant un titre suffisamment significatif, ne laissant planer que peu de doute.

Tout au long de « The Magic Whip » Blur nous communique un sentiment de fraternité et d’amour. Et malgré cette maturité acquise au fil de leur aventure, les musicos ont conservé cet esprit potache. Ce qui leur permet de bousculer, d’exploser, de virevolter, de réconforter, de réveiller, de percevoir… Et même de faire douter les plus sceptiques.

Blur est une clef, une pièce maîtresse de la pop. Et « The Magic Whip », un véritable bijou. Capable de vous tenir en haleine de bout en bout et d’envoyer balader le menu fretin…

Cet opus devrait être prescrit par la faculté. Il est remarquable. Il célèbre le retour de l’enfant prodig(u)e, du Lazare de la britpop…

 

mercredi, 17 juin 2015 01:00

Plein la tronche !

Il fallait être prêt pour assister au concert du mercredi 17 juin, à la Rotonde du Bota.

Si le public belge sait recevoir –et ce n’est plus un mythe– les musiciens canadiens savent offrir. Le plus bel exemple ? Metz. Il nous vient tout droit de Toronto ; et ce soir, il a décidé de nous défoncer les tympans dans la joie, l’allégresse et la béatitude. Amen ! De quoi satisfaire les aficionados…

Il fait beau, chaud, et le houblon coule à flots au sein et autour du Botanique. Les casquettes et les chapeaux sont bien vissés sur la tête des badauds qui croisent les inconditionnels arborant fièrement le t-shirt du groupe phare de la soirée.

La moyenne d’âge oscille autour des 35 ans et on reconnaît certaines têtes habituées à fréquenter ce type de spectacle. Et à s’y remuer. Faut dire qu’il est un peu élitiste. Bien que signé chez Sub Pop, le combo ne bénéficie pas réellement d’un support radio tout public. C’est bon d’être snob dans le fond… enfin, perso, je l’assume quoi…

Mais commençons par le début. Soit le supporting act. Qui ouvre les hostilités à 20h00. En l’occurrence Bad Breeding. Un trio. En transe, les musicos britanniques –et c’est une habitude– se comportent comme des fous furieux. Mais la fluidité du flow a de quoi susciter l’interrogation. Inaudible, incompréhensible dans ses vociférations, culpabilisant et outrancier, le band communique à merveille cette sensation de déni de confort. Balançant un noisy punk/rock avec la délicatesse d’une punaise que l’on chevauche pieds nus. Les Britons suent comme je p**** sur les femmes infidèles (NDR : mais non, là je déconne).  

Le set est magistral. Les postures du chanteur sont inquiétantes. Il descend dans la fosse et y reste pour hurler tout en observant ce qu’il s’y passe. Il est dérangeant et met mal à l’aise l’auditoire. Il a un regard de schizo sociopathe. Bad Breeding provoque, bouscule et en une vingtaine de minutes nous assène la première gifle de la soirée. P***** : 20 minutes simplement foudroyantes… (NDR : pour mieux comprendre l’attitude et l’esprit du band, je vous invite à cliquer ici et …)

Et si vous souhaitez regarder les photos c’est encore ici

Pendant que les roadies s’affairent, on court au ravitaillement ; ou tout simplement à la fontaine à mousses…

21h00. Accrochez-vous, le set de Metz démarre. Il va durer 60 minutes seulement et ne déboucher sur aucun rappel (NDR : pas très cool ça !)

Les Canadiens sont aussi bouillants que leurs prédécesseurs. C’est la soirée ma parole !

Encore un trio. Il faut croire qu’un line up basique est idéal pour décupler les décibels et lacérer l’espace sonore de déflagrations électriques.

Le set sera court mais intense. Alex Edkins et sa bande ne font pas certainement dans la dentelle ; ils préfèrent mordre, déchirer, déferler et tout renverser sur leur passage… La quantité d’énergie libérée est hallucinante. Les hurlements sont dévastateurs. On se demande quand même comment ils parviennent à faire autant de bruit à l’aide de 10 cordes et 4 fûts…

Venu défendre « II », son deuxième elpee, le band n’oublie pas d’insérer dans sa setlist quelques perles issues du premier album (« Knife in the Water », « Headache », etc.) Les morceaux s’enchaînent (« Spit You Out », « Nervous System », « Wait In Line » …) Le show semble bordélique et sauvage. Et pourtant, le band parvient parfaitement à maîtriser son sujet, tant à travers les accords que la reverb. Des pros dans le style. Edkins et ses acolytes semblent s’éclater sans en faire des tonnes. Pas nécessaire. Simplement envoyer le bois pour que l’auditoire en prenne plein la tronche. Et pas un seul spectateur n’y échappera. A un moment ou à un autre, ce sera pour sa poire. Lors d’un concert aussi bruitiste, il faut une âme de jardinier pour accepter un tel pilonnage sans broncher.

Il est 22h00, les tympans en sang et la gueule de travers, on quitte la Rotonde. Heureux comme après avoir vécu un orgasme qu’on n’espérait plus connaître…

Petite remarque quand même, si on souhaite conserver une tache sur le sofa, c’est que ce genre de set ‘live’ élude toutes les subtilités ciselées sur disque. Il est donc brut de décoffrage…

On gardera cependant à l’esprit son potentiel énergétique et sa violence qui en font sa spécificité et notre petit bonheur. Il a donc fallu enfiler quelques pintes, après ces concerts, histoire de se remettre de ses émotions. Raison ou prétexte ? J’hésite encore…

Un doute qui nous a d’ailleurs beaucoup émus…

(Pour les photos, c’est )

Organisation Botanique

 

 

 

 

jeudi, 14 mai 2015 15:05

Frozen Letter

Cet elpee affiche un profil bipolaire. Les deux pôles sont bien distincts. Le nombre de compos qui se les partage, identiques. Deux fois quatre.

Le premier baigne dans un garage/rock, alors que le second lorgne vers le prog rock.

Surprenant, déroutant même, le résultat laisse quelque peu perplexe.

Pourtant, ouvert à ces deux styles, je dois avouer ne pas être parvenu à réellement l’appréhender. Belle prise de tête !

L’aspect garage est-il le détonateur du développement prog ? Le côté prog sert-il de vivier au garage ?

Si certaines plages vont à peine au-delà des 120 secondes, les autres oscillent autour des 7 minutes et s’autorisent des solos délictueux de guitares.

En divisant l’opus en deux parties, on aurait pu savourer deux Eps prometteurs. Sans plus. En les associant, on déstabilise le mélomane. Qui peut même se sentir mal à l’aise…  

Qu’ils soient adeptes de l’un ou de l’autre style, les puristes vont tirer à boulets rouges sur l’œuvre, c’est presque une certitude…

Pourtant, au fil des écoutes, on se rend compte que la formation est pétrie de talent ; et qu’en outre, ce long playing tient parfaitement la route. Proposer sur un seul support des plages de rock lo fi bien propres et d’autres malsaines était couillu, mais savamment calculé. Le label Merge Records a le nez creux pour dénicher des artistes géniaux. Et il vient encore de le prouver en signant ce band yankee au sein de son écurie.

A la recherche de l’incontournable inconfort, un peu comme ces chaussures magnifiques qui vous explosent les pieds mais demeurent les plus belles au monde (NDR : petite pensée pour mes loafers Dr Martens que je vénère), « Frozen Letter » ne se décortique pas, il doit s’enfiler d’une seule traite, la tête et le corps, sans réfléchir…

Si, si, les yeux sont comestibles…

 

jeudi, 14 mai 2015 14:59

Ratworld

Après voir gravé deux Eps (« Dream Out » en 2012 et « Lowtalker » en 2014 »), un single et figuré sur une compile (« Alcopop ! Records » en 2013), Menace Beach vient donc de publier son premier elpee. Au vu de l’emballage et de l’étiquetage, le contenu semblait alléchant…

Dès les premiers accords, on se rend compte que le quintet a du potentiel. A cause de ce riff un rien crasseux. Juste ce qu’il faut pour ne pas tomber dans le piège de la séduction ‘garage’. Malheureusement, au fil du sillon, les pistes ne s’envolent plus guère et finissent même, tout bonnement, plombées. Elles sont même insipides, emphatiques, ennuyeuses et larmoyantes, là où on les attend fragiles, solides ou festives.

« Ratworld » n’est pas franchement médiocre. Il lui manque un éclair de génie. Et puis, la plus grande faiblesse procède du vocal de Ryan Needham qui oscille entre un pénible John Dwyer (malade et sous antibiotique) et l’affreux Billie Joe Armstrong.

Binaire (NDR : pour ne pas dire chiante !), la rythmique est heureusement camouflée par les élégants accès du gratteur qui est un peu le seul musico a tirer son épingle du jeu sur les 12 pistes de l’LP.

Encore un disque qui risque de prendre de la poussière, au fond d’un tiroir…

jeudi, 14 mai 2015 14:53

Vieux Frères Partie 2

Comment expliquer ce magnétisme, cette addiction, ce besoin de se lover dans l’univers de Fauve ?

Doit-on vraiment l’expliquer ? Il est vrai que c’est à la fois simple et compliqué. Un instant perdu puis retrouvé, le fil d’Ariane de Fauve, c’est nous. Nous tous qui nous identifions au groupe.

Parce que l’on est humain. Sensible et fragile. Parce que les déclamations de Fauve sont capables de t’anéantir ou de te rendre heureux. Sournoisement. Parce qu’elles sont véridiques. Elles remuent en ton for intérieur, incertitudes et désirs. Sans porter de jugement. Elles te rentrent dedans, te donnent envie de danser ou de baiser.

Fauve est le reflet de notre quotidien. De nos habitudes. Quand le climat est humide et les rues crasseuses. Mais également lorsqu’un putain de soleil brille la nuit, et nous donne l’espoir que si tout est compromis pour les autres, nous, on y verra clair… plus tard…

En gravant ce deuxième opus les Français ont encore frappé fort.

On se demandait comment ils allaient s’en sortir. Le premier elpee était si authentique, qu’il devenait presque impossible d’en proposer une suite de meilleure facture. Tenter ce challenge, c’était comme se tirer une balle dans le pied. Et bien Fauve est parvenu à accomplir cette gageure…

Bien sûr, certains morceaux sont plus sucrés, plus accessibles. Un peu comme si le crew avait voulu s’adresser à d’autres générations. Les trentenaires et les quadras ne pouvaient plus rester les seuls à vivre cette forme d’humilité…

Quelques compos sont ainsi davantage acidulées (« Tallulah », « Les Hautes Lumières »). Mais il faut rester attentif et ne jamais baisser la garde. Car des balles traçantes, les Parisiens en ont encore plein le chargeur. Suffisant pour nous faire tourner en rond. Insouciant et sous la pluie. Ouvrir la bouche sans hurler, tomber à genoux. Puis se relever, continuer et emmerder le peuple (« Bermudes », « Paraffine », « Azulejos », « Révérence », …)

jeudi, 14 mai 2015 14:52

Company

« Company » a bonne presse. Et c’est compréhensible.

D’abord, il s’agit du premier album de The Drink. Mais parvenir à mêler rock indie, pop glamour et math rock, en épiçant le tout d’une pointe d’électro, sans se planter, mérite de chaleureux applaudissements. Il ne faudra donc pas avoir recours au mercurochrome ni à la bande velpeau. La chute s’effectue tout en douceur. Et sur un coussin tout moelleux, partagé entre excitation et tendresse.

Tout le monde n’est pas (plus) Trish Keenan (1968–2011), feu la chanteuse de Broadcast, mais il faut admettre que Dearbhla Minogue, malgré un nom de famille pas facile à porter, a un timbre vocal savoureux, puissant, frémissant, capable de tutoyer les sommets, et finalement très proche de Patricia Anne. Son chant est parfaitement adapté à l’expression sonore qui rappelle évidemment le flegme légendaire du band de Birmingham.

Classieux, « Company » consume une intensité féroce, entre les envolées de cordes, la fougue des percus et les interventions du ukulélé. Pas de temps mort, mais de l’intrigue et de la surprise et surtout des atouts imparables pour convertir les éventuels sceptiques.

La foi déplace des montagnes.

 

jeudi, 14 mai 2015 14:42

At Best Cuckold

Depuis des générations, le cocu prête à sourire.

Un mot si souvent honni et pourtant si savoureux. Le monde en est bien peuplé et sous ses airs de gentil et discret jardinier, Avi Buffalo pourrait très bien en produire à lui seul une quantité astronomique. Soyons clairs, Avi Buffalo est un piège à filles.

Et ses mélodies sucrées, romantiques et parfaitement ciselées deviennent des outils de propagande.

« At Best Cuckold » –car c’est ici que démarre cette chronique– constitue la deuxième galette du Californien, Avi Zahner-Isenberg.

Pour rappel, la première datait de 2010, à l’époque ou le gamin était à peine pubère et même mineur si on prend en considération la politique de certains Etats américains.

A 19 ans, Avi nous avait carrément scotchés en publiant un LP extraordinaire. Jalouses, certaines mauvaises langues attribuaient ce succès à la chance. Les plus béates parlaient de génie. Soyons pragmatique, « Avi Buffalo » était un magnifique coup de pied asséné au cul de la scène musicale auto satisfaite, par la jeunesse frémissante. Une manière de dire : planquez-vous, on débarque.

4 ans plus tard, Avi Buffalo est donc de retour. Pour un second opus. Un exercice de style qui très souvent permet de confirmer ou d’infirmer la tendance.

Mais il faut rester sur ses gardes. On a beau être jaloux, nos compagnes ne sont plus à l’abri…

Déchirée entre passion et tendresse, « At Best Cuckold » est une œuvre véritablement hallucinante. La mise en forme est d’une précision incroyable. Entêtantes, les mélodies contaminent esprits et cœurs. Les rythmes pulsent. Tout est susceptible de stimuler les envies ou le désir.

En 35 minutes, le combo n’en fait pourtant des caisses. Il pose simplement ses accords sur les 10 plages de cet elpee, en toute quiétude et sans ambages.

Malheureusement, Avi Buffalo a décidé de splitter.

La formation estime avoir fait le tour du sujet et même de s’y être quelque peu égaré. Et pourtant, des égarements pareils, j’en veux bien toutes les semaines. Mais soyons rassurés, nous garderons nos femmes…

jeudi, 14 mai 2015 14:41

Rhythm

Wildbirds & Peacedrums. Oiseaux sauvages et tambours de paix. Quel joli patronyme pour ce duo dont la musique est à la fois simple et percutante et les voix sont gracieuses comme des pirouettes ou entrechats.

Ce couple, à la ville comme au boulot, parvient à refléter son intimité affective et ses émotions, à travers ses chansons. 

Il s’agit du quatrième opus de cette paire suédoise. Et il frappe fort. Très fort. D’ailleurs à l’issue de son écoute, on est un peu sonnés.

Pas d’artifices inconsistants. Un max de simplicité et d’authenticité pour communiquer au mieux. Les 9 plages de « Rhythm » sont parfaitement maîtrisées. Et surtout succulentes.

Andreas Werliin balise et stimule l’expression sonore en frappant ses fûts. Il produit une assise rythmique sur laquelle vient se poser la voix de Mariam Wallentin. Une voix douce qui arrondit les angles tout en pimentant les morceaux. La musique a du corps, mais aussi de l’âme. Et c’est primordial. Il n’y a pratiquement rien de plus. Des percussions, des voix et le souffle d’un esprit qui danse. Fallait oser ! Et le zeste d’électro est tellement subtil, qu’on ne se rend même pas compte de sa présence…

Fruit de la rencontre inopinée entre la raison et le rêve, « Rhythm » est un disque vraiment splendide…

Ce vendredi soir, la météo est au beau fixe. Les Bruxellois sont en vacances et il émane de la métropole, une onde de quiétude presque idyllique. Il y a beaucoup moins de monde dans les rues que d’ordinaire, et une envie de flâner sans but et sans horaire vous envahit. Sans être confronté au stress. Mais cette soirée ne pouvait laisser indifférent votre serviteur. Et pour cause, Fyfe se produisait au Botanique ; c’est-à-dire le nouveau projet de Paul Dixon, depuis que le Londonien a mis fin à l’aventure de David’s Lyre.
Il faut quand même être attentif à l’horaire, car le concert débute à 20 h au Witloof Bar. En attendant, on enfile quelques décilitres de houblons sur les marches du Bota, on s’imagine une absence de circulation environnementale, on flâne visuellement entre les allées et les réverbères. Il y a juste un parc, du soleil et le moment est savoureux. On hésite presque entre rejoindre les caves de l’institution ou s’abandonner à la farniente. Ne pas y descendre aurait été une erreur… grave. Car le vrai bonheur de la journée allait éclore. Pendant 45 minutes. Il ne fallait pas en louper une seconde.
A première vue, programmer un tel génie de l’electro/pop dans une si petite salle me semblait étonnant. Quand on a pris plusieurs claques à l’écoute de ses singles, dispensés parcimonieusement sur la toile, et une magistrale lors de la sortie de son LP « Control », paru début mars, on imagine le personnage haranguer la foule, tel un gourou, de son timbre de voix hypnotique. Ce ne sera pas le cas. Et puis, perso, je le voyais programmé à l’AB voire à l’Orangerie ; donc je cherchais à comprendre.

Bref, ni foule ni espace sous ces voûtes de briques, mais un public clairsemé quoique heureux, discret et passionné. Tant mieux pour entretenir le climat intimiste.

L’Anglais démarre son set à 20h15. Pas de supporting act.

Un drap noir est tendu en arrière-plan sur lequel sont cousues les 4 lettres du band. Un trio sur les planches et on va en prendre plein la tronche.

Au cours des trois-quarts d’heure de prestation, le combo va dispenser la quasi-intégralité de l’album. Depuis « Holding On » à « In Waves », en passant par « Polythene Love » et le magnifique « Solace ». Les cordes vibrent. La reverb baigne dans la douceur et la volupté. Les corps frissonnent, se dandinent, ondulent. L’auditoire est très attentif. Et pourtant, un parfum d’érotisme se met à planer.

Cristalline, précise, accrocheuse, charismatique ou atmosphérique, la voix de Dixon touche au sublime. Synthétiques, les beats s’enroulent sur les courbes des arcades. Les accords sont minutieux, profonds, millimétrés, chirurgicaux même.

Cette extrême perfection, c’est sans doute ce que l’on pourrait reprocher à l’expression sonore, jusqu’alors. Pas un seul écart, pas un seul dérapage susceptible de différer de la version studio. A tel point que le set épouse parfois une forme aseptisée. Mais heureusement, la suite va prendre une dimension nouvelle. A travers « Solace », tout d’abord. S’autorisant un petit coup d’impro. Et puis surtout tout au long de « For You », théâtre d’un duel entre l’un des musicos et le chanteur, balisé par une gratte sauvagement torturée. Démontrant ainsi que Fyfe est quand même humain.

Et en rappel, « Lies, Pt. II » sera interprété a capella, clôturant le spectacle en beauté, pour ne pas dire en apothéose.  

Le concert de Fyfe, il ne fallait le manquer sous aucun prétexte. Et selon l’adage, les absents ont eu tort…

(Organisation Botanique)

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