En publiant « Other People's Problems », un premier album surprenant et ultra-efficace, les Londoniens de Breton sont une des plus belles surprises de 2012. Et pour promouvoir l'un des disques les plus excitants de l'année, le quintet a effectué un second arrêt au sein de la maison Botanique. Date choisie, le 11 octobre, soit six mois jour pour jour après avoir accordé un concert archicomble à la Rotonde. Après une demi-année, on pensait que les Britons allaient casser la baraque, au point de pouvoir remplir sans problème une Ancienne Belgique. Mais le constat de cette soirée sera tout autre...
A quelques minutes de l'entrée en scène du quintet, amputé d'un membre pour la circonstance, le public est plus que clairsemé. Étonnant pour une formation de cette trempe, ayant réussi le sans faute lors de son premier passage en Belgique. Entre les quatre murs de l’Orangerie, peu de monde. Si peu, qu'un rideau dissimule un bon tiers de la salle. Côté public, aucune gêne occasionnée par d’éventuels grands dadais, tellement le parterre est clairsemé. Bref, ce n'est pas le succès de foule pour Breton, qui monte sur l’estrade sur le coup des 20h30.
Dès l'entame, c'est puissant, les quatre gaillards en envoient sans interruption jusqu'au troisième morceau, l'über bandant « Edward The Confessor ». Derrière eux, leurs créations vidéo défilent à la même mesure que les titres du set. De jolies projections qui justifient largement leur prétention multimédia. Entre les chansons, Roman Rappack s'exprime dans un français impeccable et propose l'une ou l'autre nouvelle compo plutôt bien foutue.
Sur scène, Breton se cherche encore et manque cruellement de charisme. Et vu la rage et l'ambition communiquées à « Other People's Problems », les deux tiers de la prestation laissent perplexe. Bien qu'ils soient entrés dans le vif du sujet au début de leur représentation, qui s’annonçait prometteuse, les quatre Londoniens perdent de la hauteur au fur et à mesure que les minutes défilent et proposent, finalement, un set en dents de scie. Au point de se demander si la formation présente sur l’estrade ce soir est bien la même qui a pondu un énorme premier essai. Même l'addictif « Jostle », placé en quasi fin de parcours, est à peine parvenu à retenir l'attention.
Breton, mouture ‘live’, pourrait être aussi bon qu'un Foals ou un Vampire Weekend, mais doit tout simplement encore prendre de la bouteille pour être aussi convaincant que dans sa version studio. On en reparle dans deux ou trois ans.
(Organisation : Botanique)