Tout est fini pour Sprints…

Le groupe de Dublin, Sprints, sortira son deuxième album, « All That Is Over », le 26 septembre. Bien reçu par la critique, son premier long playing, « Letter To Self » (2024), a marqué le groupe comme une force majeure dans le paysage alternatif et a été…

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Wholes passe son chemin…

Wholes (ex-The Van Jets, Hypochristmutreefuzz, Pink Room, Elefant, etc.) a partagé une première chanson torride. Brute, non filtrée et chargée d’émotion. "Till We Don't Meet Again" est une collision de guitares tordues, de rythmes implacables et de voix qui…

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Didier Deroissart

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mardi, 28 novembre 2017 02:00

En marche vers la gloire…

Il y a un peu plus de 3 ans, Mac DeMarco se produisait au Witloof Bar du Botanique. Il n’y avait qu’une trentaine de personnes, y compris votre serviteur, dans la salle. L’artiste avait accordé son set en solo, uniquement armé de sa gratte semi-acoustique. Assis, au milieu de l’auditoire. Un moment véritablement magique. Il revient ce soir dans la capitale, mais à l’Ancienne Belgique, en compagnie d’un groupe électrique, et le concert est soldout.

Le supporting act est assuré par Montero, un Australien établi en Grèce. Il et flanqué d’un backing group. Tour à tour un sextuor ou un septuor, dont trois guitaristes, un drummer, un claviériste et deux préposés aux cuivres et flûtes traversières.

Pop, élégante, subtilement psyché, la musique proposée nous replonge dans les 60’s et même les seventies. Et on ne peut s’empêcher de penser aux Beatles. A cause du soin apporté aux harmonies vocales. Mais aussi à Pond, une autre formation aussie pour laquelle Montero avait réalisé l’illustration de la pochette de l’album « Man It Feels Like Space Again ». Faut dire que l’artiste est devenu notoire pour son graphisme surréaliste…

Mac s’est installé depuis peu à Los Angeles. Agé de 27 balais, il vient de graver son nouvel opus studio, « This old dog », un disque pour lequel il a joué à l’homme-orchestre ; depuis la batterie à l’harmonica, en passant par sa célèbre gratte déglinguée qu’il avait achetée pour une poignée de dollars, mais qui sonne comme aucune autre.

Le show commence à 20h15 précise. Une intro présente chaque musico de manière humoristique. « On The Level », un des singles de son dernier long playing, ouvre le bal. La scène baigne dans les teintes bleues. Mac a revêtu un tee-shirt de couleur orange et est coiffé d’une casquette retournée. Extraits de « 2 », « Ode To Viceroy » et « Freaking Out The Neighborhood » incitent la foule à danser. La version acoustique de l’indolent « My Kind Of Woman » est splendide.

L’auditoire reprend régulièrement les chansons en chœur, qu’il connaît… par cœur… Le natif de Duncan est particulièrement interactif. Sa voix est douce et bouleversante. Le concert va alterner titres énergiques, explosifs même et morceaux plus lounge voire jazzyfiants. Mais la fosse est réceptive à l’ensemble de son répertoire, et ovationne régulièrement la bande au Canadien. En fin de set, il prend la place de son drummer, qui en profite pour avancer en première ligne, afin de livrer une version plutôt burnée du « Californication » de Red Hot Chili Peppers. Manifestement, la route du succès est toute tracée pour Mac DeMarco

(Organisation : AB + Live Nation)

 

lundi, 20 novembre 2017 02:00

Un artiste à suivre de très près…

Ce soir, l’Ancienne Belgique est en mode Box. Pas ce qui était prévu au départ. Mais vu le manque de réservations, cette disposition s’imposait. N’empêche, il doit bien y avoir 900 personnes pour accueillir Fink.
Chanteur, guitariste, compositeur et producteur anglais, Fin Greenall, aka Fink, compte huit albums à son actif, publiés en 20 années de carrière (NDR : au départ, il était dj). Et son dernier, « Resurgam », est paru en septembre dernier. Un disque pour lequel il est revenu à un élecro/folk plus classique.
Pas de supporting act, mais un film projeté sur un grand écran partagé entre séquences assez différentes, parmi lesquelles on épinglera les étapes de la fabrication d’un vinyle et des extraits de concerts notoires, qui se sont produits en Grande-Bretagne, depuis les 60’s jusque l’an 2000. 

Vers 20h45, les lumières s’éteignent. On remarque la présence des fidèles acolytes de Tim ; en l’occurrence le drummer/guitariste Tim Thornton et le bassiste Guy Whittaker, un musicien atypique, particulièrement doué, qui va se servir de trois basses différentes, une à 6 cordes, une à 5 et une autre à quatre, montée sur une énorme caisse électro-acoustique. Le line up est enrichi d’un second gratteur et d’un deuxième drummer, qui va également se consacrer aux claviers. Fink est coiffé d’un petit chapeau mou.

Le light show est constitué de 3 grillages garnis de spots placés derrière chaque artiste et d’autres assemblages réunissant de petites lampes leds montées sur des supports qui ressemblent à des trépieds de claviers. Le light show ne va pas seulement se focaliser sur les artistes, mais également la fosse.

Le set s’ouvre par « Warm Shadow ». Puissante ou tendre, mais bien maîtrisée et chargée d’émotion, la voix de Tim est impeccable. En outre, il est particulièrement interactif avec la foule. Et percutant, son toucher de gratte est à la fois hanté par JJ Cale et Keziah Jones. Le backing group affiche une technique irréprochable. Et tout particulièrement la section rythmique. Caractérisée par ses mélodies envoûtantes, la musique oscille entre folk’n’blues austère, trip hop brumeux et dub aérien. Lors des morceaux les plus intenses, quatre des musicos se consacrent à la gratte électrique. Fink s’est aussi réservé l’une ou l’autre compo, en solo, en s’accompagnant aux ivoires. Et le résultat s’est révélé savoureux. Un artiste à suivre de très près…

(Organisation : Live Nation)

Après avoir vécu intensément, pendant trois années, son « LØVE » album, accordé une multitude de concerts, été certifié quadruple disque de platine en France et d’or en Belgique et auréolé d’une Victoire de la Musique comme Artiste de l’année, Julien Doré a eu besoin de se ressourcer. Avec lui-même et les autres. Avec la Nature et le Monde. Et c’est dans cet état d’esprit, qu’il a imaginé "&", quatrième elpee, une œuvre cocoon, solaire, humaine, caractérisée par son écriture unique, entière et poétique, et dont les mélodies transpercent, brûlent ou caressent. Ce soir, le Palais 12 est sold out. 20 000 personnes attendent le natif d’Alès. Un public multigénérationnel. Et le mot est faible !

Le supporting act est assuré par Fùgù Mango. Une prestation qui ne durera que 20 minutes. Votre serviteur a déjà assisté aux shows de cette formation à plus de dix reprises. Difficile dans ces conditions d’en relater davantage. D’autant plus que durant ce set, le son n’a jamais vraiment été au top. Pas sympa pour une première partie ! Dommage ! En outre, le band n’a pu interpréter sa cover du « Golden Brown » des Stranglers, un titre devenu pourtant son cheval de bataille…

Le backing group de Julien réunit deux guitaristes (NDR : dont Roland Mélies), un bassiste, un drummer et deux claviéristes ; ces trois derniers plantés sur leur estrade. En arrière-plan, un écran est frappé du sigle « & »… d’où sort JD et qui projettera de temps à autre des vidéos. Le concert s’ouvre par « Le Lac ». Et déjà la foule l’ovationne. Ce qu’elle va d’ailleurs faire tout le concert. Et quarante mille mains qui battent la mesure, ça fait du bruit ! La scène baigne alors dans le bleu azur. Plus rock, « Moonlight Serenade » est dynamisé par les percus. Les grattes galopent et les claviers les talonnent. « Beyrouth Plage » est découpé dans des riffs funkysants. « Les Limites » met le feu dans l’auditoire. Faut dire que le public connaît le refrain par chœur. Julien veut entendre tout le monde. Et il le signale. Avant qu’une nuée de confettis ne tombe généreusement du toit. Agée de 4 ans, la petite voisine de votre serviteur rayonne de bonheur, mais elle attend impatiemment « Chou Wasabi ». Les jeux de lumières épousent les beats électro. Moment de tendresse et larmes pendant « Coco Caline ». C’est l’instant ‘panda’ qui s’est évadé de Pairi Daiza. L’ursidé fait autant le pitre que Julien. Un grand moment ! La chanson terminée, des roadies apportent un piano. Panda s’installe derrière et joue quelques notes. Julien lui demande de quitter les planches. Madame Panda s’exécute et salue le public. Elle l’attend alors en petite tenue, backstage.

Julien récupère les ivoires pour « Magnolia », une chanson d’amour chargée de spleen. La compo repose sur trois accords. Il invite la fosse à reprendre, et dans la langue de Shakespeare, le refrain : ‘Don’t be Afraid’…

Julien sort de nouveau de l’écran, avant « Porto Vecchio », et traverse la fumée. Il nous réserve alors quelques morceaux au cours desquels il susurre ses tourments, sur fond d’arrangements veloutés, d’une voix de crooner. Il prend un bain de foule pendant le très dansant « Kiss Me Forever ». Et invite la foule à lever les mains et à les balancer. Le loup apparaît sur l’écran et Julien imite son cri.

La set list n’en oublie pas le notoire « Winnipeg ». Et armé de son ukulélé, il incite derechef l’auditoire à reprendre le refrain en choeur. Un petit moment de folie ! Il noue ses cheveux et retourne derrière le piano pour plonger dans « Sublime & Silence ». Un moment de solitude à partager ! Mais c’est le calme avant tempête. D’une durée de 7 minutes, « De mes sombres archives » clôt le set. Une compo caractérisée par une envolée magistrale. L’artiste accordera encore deux rappels. Malheureusement, votre serviteur doit s’éclipser, c’est le salon ‘Cocoon’ à Bruxelles, et le plateau du Heysel est full. Il lui reste 15 minutes de marche et 30 minutes de métro avant de récupérer son véhicule.

Bref, Julien Doré a acquis une nouvelle maturité. Il a certainement accordé un excellent concert, mais qui a singulièrement manqué de folie. De cette euphorie, dont il faisait encore preuve, il y a trois ans, à l’Ancienne Belgique…

(Organisation : Nada Booking)

jeudi, 16 novembre 2017 02:00

Ils n’ont pas voulu garder le silence…

Jambinai (잠비나이 en coréen) est une formation de post rock issue, non pas du Soleil Levant (Japon), mais du Matin Calme (Corée du Sud). Sa spécificité, c’est de conjuguer instrumentation contemporaine et folklorique (taepyongso, haegeum, geomungo, jungju, piri, etc.) Suivant la bio, cette formation est considérée comme la plus novatrice sur la scène sud-coréenne, car elle est parvenue à créer une nouvelle forme de musique mêlant, sans tomber dans la dissonance, passé et présent. Soit un subtil cocktail de heavy post rock, de folk metal, d'électro et de tradition indigène.

L’ABClub est comble. Tous les musicos sont assis. En tailleur, Eun Young Sim pince ou frotte ses cordes à l’aide de bâtons en bambou de longueurs différentes. Sur l’estrade, l’instrument est assez imposant et quand l’artiste l’empoigne violement, elle fait corps avec celui-ci. Elle joue également du xylophone. Bomi Kim, se réserve le haegeum, un vieil instrument à cordes frottées semblable au ehru chinois. Il a été imaginé, il y a environ mille ans environ. Il est formé d'une caisse de résonance en bambou ou en bois, tendue par une peau de serpent à une extrémité de la tige, et les deux cordes sont frottées par un archet à crin de queue de cheval. Elle est assise sur son siège, son instrument placé sur les genoux. Mais le personnage central est certainement Ilwoo Lee. Il trône au milieu des planches. Derrière son imposant geomungo (une sorte de cithare coréenne), il joue du piri (flûte en bambou) et de la guitare (à sept cordes), parfois les deux en même temps, mais également du taepyongso (petite trompette coréenne) et se sert d’une loop machine. Il est le seul à s’exprimer en anglais. Il reste imperturbablement rivé sur sa chaise ; ce qui ne l’empêche pas de se démener comme un beau diable. Derrière lui, Yu ByeongKoo, également assis, se consacre à la basse. Bandana lui enserrant le crâne, Choi JaeHyuk, le drummer, campe derrière Eun Young Sim.

Une formation de métal, en position assise, ce n’est pas courant. L’éclairage est discret. Un faisceau de couleur blanche se focalise sur chaque artiste. De quoi rendre l’ambiance mystérieuse, voire mystique. Les phases d’explosions sonores et d’accalmies mélodiques s’enchaînent à merveille. L’observation des instruments traditionnels coréens en plein live est fascinant, l’éclairage collant parfaitement à l’ambiance. Celui qui connaît déjà la démarche artistique visée par Jambinai n’est pas surpris par la présence d’instruments atypiques en Europe, mais communs en Asie.

Des cymbales sonores ouvrent « Deus Benedicat Tibi », un morceau de 10’ qui entame le set tout en douceur et permet déjà à chaque instrument traditionnel de s’exprimer à tour de rôle.  Eun Young frotte délicatement les cordes de son geomungo à l’aide d’un archet. Bomi tapote délicatement les lames métalliques d’un glockenspiel, en se servant d’un bâton. Ilwoo empoigne son piri qui propage des sonorités stridentes. Eun saisit une baguette en bambou et fait cracher les cordes de son geomungo, alors que Bomi pose son haegeum sur ses genoux. Et lorsque le drumming entre dans la danse, la compo s’envole dans le métal. Le collectif embraie par « The Mountain ». Le light show est alors de couleur rouge. Ilwoo se lève et extirpe des sonorités discordantes de son taepyongso (trompette), avant que la section rythmique ne reprenne la direction de opérations, au sein d’un climat franchement noisy. Un climat qui va carrément virer au métal sur « Echo Of Creation », même si les sonorités du geomungo entretiennent le fil mélancolique. Issu du deuxième elpee, « Time Of Extinction » est le tube du band. Il est joué depuis très longtemps. Brèves, les parties vocales sont assurées par les filles, alors que –et c’est neuf– Ilwoo prête sa voix aux expérimentations… quand même préparées. S’étalant sur plus de 6’, « They Keep Silence » véhicule un message politique fort et dénonce les défaillances et la responsabilité de l’appareil gouvernemental sud-coréen lors du naufrage tragique du Sewol, en 2014. Les moments plus calmes sont envoûtants, comme une respiration avant que la musique ne monte en puissance, alors que telles des ritournelles, les mélodies s’incrustent dans les têtes et les coeurs. « Connection » opère un retour au calme, comme en début de concert et termine le show. La boucle est bouclée. Le morceau terminé, les musicos partent sur la pointe des pieds et emportent leurs précieux instruments.

Des applaudissements nourris rappellent les artistes. Ilwoo remercie le public, en anglais, bien sûr. Il signale qu’un show, ne doit pas aller au-delà de 60 minutes. Jambinai va quand même accorder deux derniers titres en rappel. Mais pas « Grace Kelly », qui n’y figure apparemment plus…  

(Organisation : Ancienne Belgique)

lundi, 20 novembre 2017 02:00

El Buen Gualicho

« El Buen Gualicho » (*), c’est le titre du nouvel album de Natalia Doco. Ce n’est pourtant pas une invitation lancée par l’artiste pour aller visiter le Jurassic Park ! Il fait suite à « Mucho Chino », publié en juin 2014. Quelques collaborateurs cosignent les chansons interprétées dans la langue de Molière, dont Belle du Berry (Paris Combo), le duo Yépa et Florian Delavega.

Découpé en 14 plages, cet opus a été mis en forme par Axel Krygier. On y retrouve la nostalgie de la solitude et ses doutes. Mais surtout la puissance de l’inspiration du continent sud-américain, à travers la cumbia, la chacarera et la copla.

Natalia enfonce ses pieds nus dans la terre de ses ancêtres pour y puiser une énergie nouvelle, convoque la lune et les esprits, incarne le pouvoir féminin ancestral en se servant de voix multiples.

Le clip d’animation « Respira » est un véritable exercice de respiration propice à la méditation, un hymne à la lutte contre le repli sur soi, au combat des pensées négatives, des doutes, des peurs et des douleurs qui envahissent notre quotidien. Et Natalia invite le mélomane à tenter personnellement cet exercice de pleine conscience (voir la vidéo ici

* NDLR : d’après la bio, ce titre se traduirait par l'incantation bienfaisante ; mais en investiguant quelque peu sur le net (Wikipedia, notamment, mais pas seulement), on apprend que le Gualicho était une espèce de dinosaure qui a vécu en Patagonie, c'est-à-dire au sud de l’Argentine d’aujourd’hui. Or l’artiste, qui s’est installée à Paris, en 2011, est née à Buenos-Aires, qui se trouve –bien sûr– en Argentine. Et un vieux fossile comme le rédac’ chef ne pouvait passer à côté de cette troublante coïncidence… n’en déplaise aux adeptes de la pensée unique…

Le titre maître servirait, en quelque sorte, de rituel à Natalia Doco, lorsqu’elle a l’esprit tourmenté et qu’elle souhaite le libérer en retournant aux éléments purificateurs de la nature : l'eau, la terre, le feu et l'air. Ou si vous préférez la nature encore à l’état sauvage. Comme celle qu’on retrouve encore en Patagonie. Il y a même des forêts, des volcans, une chaîne de montagne et des glaciers…

A l’origine, Texas pratiquait du blues/rock. D’ailleurs, souvenez-vous, sur le méga tube « I don’t want a lover », les interventions à la slide sont bien marquées. C’était déjà en 1989 ! Par la suite, la musique de la formation a embrassé un format plus pop ; et si la créativité n’a pas toujours été au rendez-vous, en 30 années de carrière, sa popularité est demeurée intacte. Faut dire que la voix et le charme de la vocaliste, Sharleen Spiteri, y sont aussi et certainement pour quelque chose. Elle a fêté ses 50 printemps, il y a une semaine, et se produit, en compagnie de son groupe, ce soir, à Forest National. Une vraie galère pour arriver à destination. Décidément, vu la fréquence des chantiers sur les routes en Belgique –qui s’éternisent pendant des mois !– le réseau ressemble de plus en plus à du gruyère !

Le supporting act est assuré par Hightre, un duo programmé en première partie de la tournée européenne de Texas. Pas étonnant puisqu’il est également issu de Glasgow. Une fille et un garçon. Elle est vêtue d’une robe courte et chaussée de ‘combat shoes’, de couleur noire. Et se consacre à la guitare. Barbu, il est coiffé d’une casquette, également de teinte noire, qui recouvre la capuche de son pull rouge. Il est préposé au synthé. Dominée par l’électro, la musique proposée puise allègrement dans les eighties. Et les mélodies sont soignées, un peu comme chez… Texas. Pas grand monde dans l’hémicycle, lors de ce set, au cours duquel cinq titres, dont une reprise du « Boys don’t cry de Cure, seront expédiés en une vingtaine de minutes. Dans ces conditions, difficile de se faire une idée du potentiel de ce tandem…

Setlist : « Break It Off », « Compete With You », « Lutz Is In The Trees », « Boys Don't Cry  » (The Cure), « Falling ».

Dix minutes avant l’heure prévue, l’éclairage de la salle s’éteint. Des spots arrosent copieusement le podium et la fosse de lumières blanches et bleues. De la fumée envahit la scène. Coiffé d’une casquette en pied de poule, le bassiste s’installe à gauche, et le guitariste, à droite. Progressivement, l’écran de fumée se dissipe et on aperçoit enfin Sharleen Spiteri, la vocaliste. Et aussitôt, elle invite la foule à chanter « The Conversation », titre qui ouvre le show. Elle harangue la foule en déclamant les trois syllabes de la chanson. Le public est déjà chaud boulette. Sharleen porte un costume de couleur mauve, mais dans son dos est imprimé en filigrane blanc, les lettres de son band. Elle arpente l’estrade de long en large. Elle frappe dans les mains. Le smog s’est levé et on remarque enfin la présence du drummer, à gauche, en arrière-plan et du claviériste, à droite, sur la même ligne.

Sharleen est la véritable star de la soirée. Elle est particulièrement interactive avec l’auditoire. Elle rappelle que le combo s’était produit, à ses débuts, il y a 30 ans, aux festivals jumelés de Torhout/Werchter.

Texas va puiser dans son large répertoire et ne va pas évidemment oublier ses tubes, tels que « Halo », « Let's Work It Out », « When We Are Together » ou encore « Tell That Girl ». Du dernier opus, « Jump On Board », seuls quatre morceaux seront interprétés, dont « Can’t Control ». La voix de Sharleen, à l’accent ‘scottish’ bien prononcé, est toujours aussi limpide et empreinte de sensualité. Elle signale que si on ne comprend pas ses textes, il suffit d’utiliser la fonction ‘translate’ en langue insulaire !’ D’ailleurs au cours du spectacle, elle va nous balancer plusieurs vannes, dont elle a le secret. Que ce soit armée d’une gratte semi-acoustique, d’une électrique ou simplement derrière son micro, Sharleen met littéralement le feu. Faut dire que ce public a, en général, le même âge que son idole. Et difficile de bouder son plaisir à l’écoute d’« Everyday Now » ou d’« In Our Lifetime ». Tout au long de la cover du « Tired Of Being Alone » d’Al Green, Mrs Spiteri se charge des ivoires.

Elle est donc devenue, depuis peu cinquantenaire (NDR : rien à voir avec le parc bruxellois !) Une fille plantée aux premiers rangs lui offre une rose, pour fêter cet événement. Sharleen l’invite alors à chanter en duo « So Called Friend ».

En rappel, Texas va nous réserver « Inner Smile » et la reprise d’Elvis Presley, « Suspicious Minds ». Une soirée vraiment agréable au cours de laquelle les musicos du groupe de Glasgow ont démontré qu’ils avaient, manifestement, encore des planches…

(Organisation : Live Nation)

 

mercredi, 15 novembre 2017 17:17

Le power blues de Kepa…

Kepa est bayonnais et pratique un power blues qui oscille entre blues rural et rock’n’roll minimaliste. Proche des univers de Robert Johnson et Bob Log III, sa musique nous entraîne sur les bords du Mississippi. Enfin il parvient à nous le faire imaginer. A ce jour, il a accordé une centaine de concerts et s’est produit à deux reprises, à l’Olympia. Agé de 28 ans, ce n’est qu’après une grave blessure qu’il s’est mis à gratter une guitare. Le plus souvent sur une dobro, une guitare acoustique en acier ; un modèle fabriqué dans les années 1930 aux Etats Unis. Et sa voix de crooner du canyon colle parfaitement au genre.

A ce jour, il a publié deux albums. Et son troisième et prévu pour début 2018. En attendant, vous pouvez regarder la vidéo de « Carlita », un titre enregistré live en studio qui tourne en boucle sur la toile. Et c’est ici 

En tournée en France :

16/11 - EYSINES (33) - LE VIGEAN
+ LUCKY PETERSON

17/11 - MERIGNAC (33) - KRAKATOA
+ STEVE'N SEAGULLS

19/11 - LA ROCHELLE (17) - LA SIRENE
+ STEVE'N SEAGULLS

22/11 - LA ROCHE SUR YON (85) - LE FUZZ'YON
+ STEVE'N SEAGULLS

01/12 - COGNAC (16) - WEST ROCK - LES ABATTOIRS
+ STEVE'N SEAGULLS

16/12 - MONT DE MARSAN (40) - LE CAFE MUSIC
+ PETER HARPER

11/01 - RODEZ (12) - LE CLUB
REGION EN SCENE

http://www.kepamusic.com/

https://www.facebook.com/kepafolk/

 

mercredi, 15 novembre 2017 17:15

Et bien maintenant, Atomic Spliff

Le nouveau single d’Atomic Spliff, « Well now », véhicule des accents funk et hip hop. Une belle occasion de redécouvrir le flow raggamuffin du duo Stoneman et Daddy Cookiz. Le morceau est à découvrir ici

Prochains concerts :

- 18/11 Maison des jeunes // Verviers
- 02/12 Les fous d'en face // Liège //

http://atomicspliff.be/
https://www.facebook.com/AtomicSpliff/

 

dimanche, 12 novembre 2017 02:00

A revoir au sein d’un groupe électrique !

Nonobstant son prénom, Julien Rose Baker est bien une fille. Elle est originaire de Memphis, dans le Tennessee. Cette auteur/compositrice/interprète/guitariste milite également chez The Star Killers (NDR : jusque 2015, le band répondait au patronyme de The Forristers), un groupe de rock alternatif, qu’elle a formé en compagnie de Matthew Gilliam. Elle a également décidé de se lancer, en parallèle, dans une carrière solo. Et a publié son premier elpee, il y a deux ans. Intitulé « Sprained Ankle » (Trad : cheville foulée), il a été bien accueilli par la critique. Très personnel, cet opus aborde régulièrement le thème de la mort. Des compos ténébreuses, mélancoliques, délicates, qu’elle propose sous la forme de folk songs. Et le second, « Turn Out The Lights », paru le mois dernier, baigne au sein d’un même climat…

Ce soir, le concert est sold out, et il fait particulièrement étouffant au sein de la Rotonde. Sur l’estrade on remarque la présence d’une gratte électrique, d’un micro et d’un synthétiseur de couleur rouge écarlate. Lorsque Julien Baker grimpe sur le podium, elle est accueillie par des applaudissements nourris. Un light show discret se focalise sur l’artiste. Elle n’adresse aucun regard à son auditoire (NDR : une forme de timidité ?) et attaque immédiatement « Over », en s’accompagnant à la guitare. Elle n’est certainement pas du genre à crier sa joie de vivre sur tous les toits ou à nous raconter des contes de fées. Agée de 20 ans, elle semble avoir le vécu d’un vétéran de 50 balais. Outre la vie et la mort, elle aborde des sujets comme les relations humaines, les désillusions, l’addiction ainsi que la foi. Elle a simplement décidé d’en parler ouvertement, d’une manière désarmante, sans cacher sa sensibilité et sa profonde sincérité. ‘I wish I could write some songs about anything but death’, confie-t-elle franchement dans « Sprained Ankle ». Que sa bouche soit carrément contre le micro ou à plus de 60 centimètres, sa voix vous prend aux tripes. Claire, lumineuse, tendre ou puissante, elle est chargée de spleen. Son toucher de guitare électrique est précis lorsqu’elle ne triture pas ses cordes. Elle embraie par son nouveau single « Appointments », aux ivoires, en chantant d’une voix haut perchée, à la limite de rompre ses cordes vocales. Le morceau achevé, elle remercie l’auditoire et rappelle que son premier spectacle accordé en Europe, remonte au 22 mai 2016. Il s’était déroulé Grand Salon, dans le cadre des Nuits du Botanique. Tout en parlant, elle réaccorde sa gratte, avant d’aborder une chanson de circonstance, « Happy To Be Here ». Mais malgré cette déclaration de satisfaction, il faut bien reconnaître que ses compos sont, en général, dispensées sur un même ton. Ce qui au bout d’une heure, suscite carrément l’ennui. Dommage ! A revoir au sein d’un groupe électrique…

(Organisation : Le Botanique)

Après avoir pris une pause de quatre longues années, Ayo est de retour. Sa famille s’est agrandie, et elle a pris le temps de s’y consacrer. Elle vient donc de publier son nouvel elpee. Il est éponyme. Un disque frais et très personnel. Elle est venue le défendre sur les planches de l’ABBox, ce jeudi 9 novembre. La salle est presque comble.

Le décor est très simple. Une immense toile noire est tendue en fond de podium. Des tentures de couleur blanche sont disposées le long de celle-ci. Vers 20 h 50, on entend une voix et des sonorités de gratte semi-acoustique. Ils émanent de l’arrière-scène. Coiffée d’un chapeau noir qui surmonte un foulard coloré de fleurs, elle fait son apparition. Les mêmes motifs qu’on retrouve sur son paréo et son t-shirt. Elle a enfilé, en outre, un jeans moulant de teinte noire et est chaussée de hautes bottes brunes. Elle est rayonnante. Et entame « I’m Walking » en solo. Puis les musicos viennent la rejoindre. Dont deux claviéristes. Le premier est perché sur une estrade. L’autre, sur un tapis posé sur le plancher. Et un drummer. Egalement sur un petit podium surélevé. Au centre. A ses pieds, on remarque la présence d’un cajon, mais il servira de décoration. Pas de bassiste.

Ayo est heureuse de revenir dans le circuit ; et elle le signale. Son sourire met de suite à l’aise. Tout au long d’« I’m Not Afraid », le guitariste se sert de pédales wah wah alors que le préposé au Hammond tapisse l’ensemble de ses interventions. Pendant « Who », elle invite le public à reprendre le morceau en chœur et à frapper dans les mains. Tout en chantant, elle signale qu’il y a longtemps qu’elle est venue à Bruxelles. Elle demande si le public est bien présent, s’il peut faire du bruit et danser. La fosse s’enflamme. Premier extrait du nouvel opus, « All I Want » nous entraîne sur les plages de Kingston. Une compo aussi ensoleillée et lumineuse que la voix de l’artiste. Elle confesse qu’installée à Brooklyn, à côté de l’école de ses enfants, elle a enregistré ses nouveaux titres, dans sa chambre, à l’aide de son ordinateur ou de son téléphone portable. Et est fière de l’avouer. Influencée par Bob Marley, Jimmy Cliff, Stevie Wonder et Billie Holiday sa musique mêle folk, reggae, pop, soul et une once de hip-hop. Elle aime retourner à ses sources. Ses messages politiques sont profonds. Elle dénonce toutes les dérives et les inégalités de ce monde. Place ensuite au mix « Is Love Is A Killer / Sweet Dreams » (NDR : oui, oui, l’énorme succès décroché par Eurythmics, en 1983). Un reggae pur et dur guidé par la guitare rythmique, alors que percus et ivoires prennent leur envol. Ayo a vécu 10 ans à Paris. Une ville qu’elle affectionne. Et elle lui rend un ode à travers « Paname » (NDR : le clip est disponible ici).

Elle déclare, et dans la langue de Molière, être gitane et citoyenne du monde. Et peut être que demain, elle n’existera plus…

La complicité entre Ayo et ses musicos est authentique. Et cette connivence se ressent en ‘live’. « Why » où pourquoi il faut oublier les frontières entre les pays. Ayo slame son texte, sur ce titre plus rock, dominé par les percus. La voix devient plus soul sur le bouleversant et plus paisible « I’m Fool ». « Complain » démontre, une fois pour toutes, le rôle fédérateur du drumming. Et le préposé aux fûts excelle dans cet art. Il reproduit les coups de matraque assénés par la police, lors des manifestations, sur « Boom Boom », un morceau qui relate les abus commis des forces de l’ordre. « Slow Slow » est empreint de tendresse. Ayo s’approche du bord de la scène et interpelle ‘Ida’, sa préceptrice. Elle descend dans la fosse et part à sa rencontre. Des retrouvailles ponctuées de longues embrassades. Ayo s’excuse et fond en larmes même. Un grand moment d’émotion ! Le set s’achève par le funkysant « Live Is Real ».

En rappel, Ayo revient seule sur les planches, armée de sa gratte semi-acoustique et nous délivre « Letter By Letter » ainsi que « Love And Hate ». Avant que ses musicos ne la rejoignent pour nous réserver le notoire « Down On My Knees »…

(Organisation : Ubu Production + Pom Prod)

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