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Archive

Nous sommes un groupe de pop/rock… expérimental.

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Le Festival de Ronquières se singularise, depuis ses débuts, par une affiche aussi populaire qu’éclectique. Il y en a vraiment pour tous les goûts : du hip-hop au folk, en passant par le rap et le rock ! Sans oublier, pour être au goût du jour, des pointures de l’électro, comme PFR ou encore Kid Noize…
Après un passage remarqué en 2013, le collectif britannique Archive est venu lui aussi fouler les planches installées près du Plan Incliné, dans le cadre de cette sixième édition, pour défendre un long playing, sans doute moins accessible que les précédents, « The False Foundation ».
Plutôt expérimental, il divise un public pourtant habitué à ses évolutions musicales. Il emprunte aussi bien au rock qu'à la musique électronique et au trip hop ; mais au fil des opus, son style est devenu de plus en plus déroutant.
Initialement prévue vers 17 heures, l’interview est sans cesse reportée, le car véhiculant le combo ayant pris énormément de retard. C’est finalement vers minuit trente qu’elle va se dérouler en backstage, en compagnie d’une des chevilles ouvrières, Danny Griffiths (NDR : l’autre, c’est Darius Keeler), passablement exténué d’une journée riche en émotions.
Les cernes sous les yeux en disent long… Votre serviteur, pourtant persévérant, comprendra plus tard pourquoi son hôte est peu prolixe ! La vie d’artiste est parfois mise à rude épreuve !
Le musicien se livre bon gré mal gré au jeu des questions/réponses dans la langue de Shakespeare.

Ronquières est un festival très diversifié. Comment appréhendez-vous votre set face à un public qui n’est pas forcément venu pour Archive ?

Ce festival propose une affiche variée, c’est vrai ! Je suis tout à fait conscient qu’une frange de la foule ne s’est pas forcément déplacée pour Archive. Ce qui ne me pose aucun problème ! C’est justement cette démarche qui est intéressante. Des gens vont découvrir un univers musical qu’ils ne connaissent pas et se charger ainsi de nous procurer une certaine notoriété, par la même occasion. C’est l’effet domino !

L’électronique est très présente dans vos compositions. Une volonté de s’éloigner du rock ?

A vrai dire, je milite au sein du groupe depuis sa création. J’en connais donc toute l’histoire et son évolution. Comparer Archive à de la simple musique électronique serait un peu réducteur ! Au travers nos différents albums, nous avons tenté, avec plus ou moins de succès, de mêler l’électronique au rock en y ajoutant une touche d’orchestration. Aujourd’hui, notre souhait est de revenir à une base un peu plus électronique. Pour nous en donner les moyens, nous avons construit un studio analogique en Angleterre et utilisé du matériel ‘old school’, lors des sessions.

« The False Foundation », votre nouvel elpee, exige davantage de maturité en terme d’écoute que les précédents. Qu’en pensez-vous ?

On peut dire qu’à l’exception d’« Axiom » (2014), de « With Us Until You’re Dead » (2012) et « Restriction » (2015), nous avions l’habitude de proposer des disques un peu plus commerciaux. « The False Foundation » est sans doute un peu moins accessible, c’est vrai ! Il s’adresse à un public qui affiche une plus grande maturité musicale. Mais cette tendance s’est développée naturellement, à vrai dire. Nous sommes issus de l’underground et la créativité est un paramètre naturel chez nous.

Vos elpees sont tous différents. La prise de risques est-elle dans vos gènes ?

C’est véritablement dans la culture d’Archive. Ne jamais se reposer sur ses lauriers ! Créer, toujours et encore. Expérimenter d’autres sons et les tester lorsque nous entrons en studio. Si tu veux continuer à exister, il est nécessaire se dépasser constamment. C’est la recette de notre pérennité. Je pense sincèrement que nous n’aurions pas pu arriver à ce stade, sans une telle dynamique de travail.

Le groupe devient-il de plus en plus expérimental au fil du temps ?

On nous catalogue, effectivement, comme un band expérimental. Pourtant, dans notre répertoire figurent des chansons plus abordables. Au final, je dirais que nous sommes un groupe de pop/rock… expérimental.

Au fond, « Fuck U », résume un peu ton analyse ?

Oui, quelque part, ce titre incarne bien Archive ! Le message véhiculé est très fort.

Archive et les voix féminines, est-ce une grande histoire d’amour ?

Absolument ! En live, comme en studio, on privilégie ce type de collaboration. C’est un peu l’ADN de la formation. D’ailleurs, nous disposons de quelques titres en préparation dans lesquels nous pourrions y intégrer des voix féminines. Nous devons encore étudier cette opportunité.

Certaines de vos compositions sont plutôt longues. Deux morceaux de plus de 7’ figurent encore sur « The False Foundation ». On est loin du format radio. Pourquoi persister dans ce type de structure ?

Encore une fois, la démarche d’Archive est tout à fait naturelle. Nous ne cherchons pas à rentrer dans un cadre radiophonique à tout prix ! Notre travail recevra toujours un écho auprès de celles et ceux qui affectionnent notre macrocosme. Si tu aimes, tant mieux. Dans le cas contraire, passe ton chemin.

Vous avez joué en première partie de Muse, au Parc des Princes. Une forme de consécration ?

A l’époque de la tournée qui a suivi la sortie de « Lights », notre agent nous a proposé d’assurer le supporting act de Muse. Nous ne pouvions évidemment pas refuser une telle opportunité ! Le trio a découvert notre univers et l’a manifestement apprécié. Nous étions très contents. Cette date a enrichi notre carte de visite !

Vous vous êtes produits à Londres en avril et en juin. Pourquoi ne parvenez-vous pas à vous faire une place au soleil au Royaume-Uni, alors que c’est votre pays d’origine ?

Il assez difficile pour un groupe comme le nôtre de percer dans de grosses villes comme  Manchester, Liverpool ou encore Southampton. Et ce, pour des raisons plurielles ! D’abord, nos chansons bénéficient rarement d’une place de choix sur les ondes radiophoniques. La culture musicale est diamétralement différente en Belgique et en France. Ces pays sont nettement plus enclins à diffuser nos compos. Je les en remercie vivement d’ailleurs ! Je me rappelle tout de même avoir entendu certaines plages de notre dernier album sur ‘Radio 6 music’, qui appartient à la BBC. Ce qui est plutôt prometteur. Mais, je ne m’inquiète pas de cette situation ! Il faut aussi relativiser ! Le contexte économique actuel est difficile. Aujourd’hui, rares sont les organisateurs qui peuvent se permettre de payer des groupes renommés. On s’est déjà produits à Londres où nous avons vécu une très belle expérience. Prochain objectif : l’Amérique !

De nombreux changements sont intervenus au sein du line up depuis vos débuts. Est-il enfin devenu plus stable, aujourd’hui ? Quelles sont les forces de la nouvelle mouture ?

La colonne vertébrale du band est constituée de Darius, Danny, Pollard et Dave, depuis maintenant quatorze années. Si pour certains, ces changements peuvent se révéler source de problèmes, en ce qui nous concerne, ils ont été bénéfiques. Aujourd’hui, comme tu peux le constater, nous existons toujours. Je crois qu’il faut considérer ces tribulations de manière positive. Les personnes qui se sont succédées au sein du band ont apporté un plus, permis d’évoluer, de se surpasser, de se remettre en question et d’explorer des styles différents. La base s’est consolidée au fil du temps. Il est maintenant stable ! J’espère ne plus connaître les avatars rencontrés à l’époque. En live, la base est immuable. Par contre, en studio, la présence d’autres musicos nous permet d’expérimenter et de disposer d’une palette de couleurs sonores plus large.

Vous avez composé la bande originale du long métrage Michel Vaillant ? Ce film s’est soldé par un échec ! L’expérience a quand même été intéressante ?

Le film était vraiment de la merde ! En bref, la bande originale était bien meilleure. Je n’avais alors pas encore rejoint la formation. Mais c’était tout de même une bonne expérience !

En début d’entretien, tu as déclaré que quelques nouveaux morceaux avaient déjà été ébauchés. Vous envisagez de graver un nouvel opus, dans un futur proche ?

Je peux juste te dire que nous sommes de retour en studio. Nous bossons en compagnie de collaborateurs que nous souhaitions impérativement inviter. Pour l’instant, il ne s’agit que d’un travail d’écriture et d’enregistrement. Il est toutefois encore trop tôt pour en parler. Nous avons aussi un autre projet destiné à une boîte célèbre de jeux vidéo. C’est tout ce que je peux te dire aujourd’hui.

 

Archive

Le spectre du Floyd continue à planer…

Écrit par

Archive se produisait à l’Aéronef ce lundi 19 octobre. Fondé en 1994, il compte donc aujourd'hui, plus de deux décennies d'existence. Un collectif à géométrie variable drivé par Darius Keeler et Danny Griffiths. Son style musical n'est pas facile à définir, puisqu'il emprunte aussi bien au rock, à l'electro, au trip hop, au psyché et à la prog. Un cocktail qui finalement s'avère très personnel.

Pas de supporting act. BRNS était prévu en première partie du band londonien –il a d’ailleurs été invité à assurer ce rôle pour la tournée française– mais son camion est tombé en panne, près de Troyes. En lieu en place, on aura droit à la projection du film « Axiom », sur un écran placé en bord de scène. Un court métrage tourné en noir et blanc, d’une trentaine de minutes. Il a également servi de bande-son à un album paru en 2014 qui porte le même titre. Il raconte, au fil des différents chapitres, l'histoire d'une île (Axiom), dont la ville souterraine est régie par une cloche qui en sonnant décide du destin de ses habitants. De superbes arrangements de cordes enrichissent cette musique particulièrement paisible. La bande-son a été enregistrée en moins de 10 jours par le band, et constitue, un témoignage de ses références majeures, dont celles puisées chez le Floyd, époque « The Wall ».

Darius et Danny se chargent des claviers. Ils occupent chaque extrémité du podium et se font face. Ce dernier se consacre également aux samplers et à la basse. Le line up implique 3 vocalistes. Holly Martin apporte la touche féminine. Et Dave Penny (machines, percus et guitare) ainsi que le chevelu Pollard Berrier, nous réservent la masculine. Ces deux musicos et Mike Bird sont également préposés aux grattes. Steve Barnard, alias Smiley, siège derrière les fûts.

Le band est venu défendre son nouvel et onzième elpee studio, publié ce 12 janvier 2015. Archive s’était déjà produit à l’Ancienne Belgique, en février dernier, soit un mois après avoir gravé « Restriction » ; et le 24 aoît à Bruxelles, dans le cadre du BSF (voir photos ici). Ce soir, le spectacle est sold out.

Dave et Pollard constituent les deux pôles d'attraction de la formation. Ils squattent à tour de rôle, l’avant-scène. Dave empoigne le micro et en balance le pied. Caractérisé par ses riffs de cordes incisifs et ses claviers pétillants, « Feel It » (« Restriction ») ouvre le set. Le début de parcours est d’ailleurs particulièrement énergique. La setlist embraie par « Fuck U », « Dangervisit » et « Finding It So Hard  », de plus anciennes compositions. Le light show et les mouvements des musicos sont parfaitement synchronisés. Un caméraman filme le spectacle, et les images sont reproduites sur trois écrans, placés en toile de fond. Après 45 bonnes minutes, Holly Martin grimpe enfin sur l’estrade. Cette jolie blonde me fait alors penser à une fée vêtue d’une robe pailletée d’or. Et empreinte de sérénité, sa voix est propice aux ballades…

Tour à tour, Dave s'éclipse pour cogner en mesure ses toms basse et sa caisse claire, gratter sa six cordes ou triturer ses machines. Quant à Pollard, il alterne entre micro et guitare. Le band manifeste une belle cohésion ; et sa tournée est aujourd’hui parfaitement rôdée. La plupart des compos issues de « Restriction » baignent au sein d’un climat trip hop propice aux sonorités électroniques. Au fil du temps, les déhanchements de Holly deviennent de plus en plus saccadés et s’accélèrent lorsque l’expression sonore monte en crescendo. La voix de Dave se charge également et progressivement en intensité, et ce jusque saturation. Suivant un même rituel, Darius bat régulièrement la mesure de la main droite. Les cordes vocales de Pollard (il est coiffé d’un chapeau) sont cristallines, fragiles, lumineuses. Les jeux de lumières sont alors dominés par des couleurs qui oscillent du bleu au vert, en passant par le jaune et le rouge. En fin de parcours, Archive nous réserve « Distorted Angels  » et « Baptism », deux extraits essentiels d’« Axiom ». Le spectre du floyd se remet à planer…  

Et il est omniprésent tout au long du rappel ; en l’occurrence l’imparable « Lights ». Un titre de 15 bonnes minutes au cours duquel l’électronique prend pourtant le pas sur l’organique.

Birdpen, projet de Dave et Mike, se produira en concert à travers la Belgique, entre deux concerts d’Archive. Un planning, il faut le reconnaître, particulièrement chargé…

Setlist: Feel It / Fuck U / Dangervisit / Crushed / Conflict / Violently / Black and Blue / End of Our Days / Kid Corner / You Make Me Feel / Bullets / Distorted Angels / Baptism / Ladders / Numb. Rappel : Lights

(Organisation : Vérone Productions + Alias Production)

Archive

Sur les traces du Floyd…

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Archive accomplit une nouvelle tournée des grandes salles. Et les deux dates prévues à l’AB, sont sold out. Dans la foulée, il embraiera par les festivals d’été. Votre serviteur vient de rejoindre la file d’attente qui s’allonge, jusqu’au coin de la rue des Pierres. Il parviendra cependant à temps pour se poster devant les barrières, face à Dave Penny.

Fondé en 1994, ce groupe compte donc aujourd’hui, plus de deux décennies d’existence. Un collectif à géométrie variable drivé par Darius Keeler et Danny Griffiths. Son style musical n’est pas aisé à définir, puisqu’il emprunte aussi bien au rock, à l'electro, au trip hop, au psyché qu’au prog. Un cocktail qui finalement s’avère très personnel.

Pas de supporting act comme mise en bouche, mais un film : « Axiom ». En mon for intérieur, j’imaginais un premier acte en compagnie de Birdpen, le projet de Dave Penney et Mike Bird. Ce ne sera pas le cas, même si on retrouvera la paire aux grattes, lors du concert. Depuis sa formation, le band s’est toujours intéressé à l'image, le graphisme et la mise en scène. Il aime surprendre le public lambda. Et pas seulement à travers l’expérimentation sonore.

La projection est réalisée sur un écran, pas trop grand, juste descendu du plafond. Vu ma position, suffisant pour se choper un torticolis. Un court métrage tourné en noir et blanc, d’une trentaine de minutes. Il a également servi de bande-son à un album paru en 2014 qui porte le même titre. Il raconte, au fil des différents chapitres, l'histoire d'une île (Axiom), dont la ville souterraine est sous la coupe d'une cloche qui sonne et décide du destin de ses habitants. De superbes arrangements de cordes enrichissent cette musique particulièrement paisible. (Setlist : « Distorted Angels », « Axiom », « Baptism », « Transmission Data Terminate », « The Noise Of Flames Crashing », « Shiver » et « Axiom (reprise) »). Archive semble inconsciemment marcher sur les traces du Floyd, quand il a réalisé son film « The Wall ».

Darius et Danny se chargent des claviers. Ce dernier également des samplers et de la basse. Le line up implique 3 vocalistes. Holly Martin apporte la touche féminine. Et Dave Penny (percus, machines) ainsi que chevelu Pollard Berrier procure, la masculine. Ces deux musicos et Mike Bird se consacrent aussi aux grattes. Steve Barnard, alias Smiley, se charge des fûts. Il a milité au sein des Mescaleros de l’ex-Clash, Joe Strummer. C’est après le décès de son leader, qu’il a rejoint Archive. Et enfin, Jonathan Noyce est préposé à la basse. Le band est venu présenter son nouvel et onzième album studio, « Restriction », publié ce 12 janvier.

Trois écrans sont disposés en arrière-plan, dont un plus grand placé au-dessus du drummer. Darius se plante à l'extrême gauche et va battre le rythme, de la main droite, pendant 2 heures. Danny lui fait face, à l'extrême droite. Laissant tout le reste de l’espace aux trois chanteurs : Holly, Dave et Pollard. Mike s’est installé à gauche du drummer et Jonathan, à sa droite.

Le set s’ouvre par un extrait du dernier elpee, « Feel It », fruit de la rencontre entre l’instrumentation organique et l’électro. Dave se réserve le micro sur cette compo balisée par les claviers. Progressivement, les riffs de guitares envahissent l'atmosphère, et adoptent un profil rock musclé. La belle Holly pose sa voix et Dave retourne derrière sa six cordes sur « Kid Corner », un morceau électro/rock qui vous invite à rejoindre le dancefloor. Le public, dans la fosse, commence à remuer. A contrario de Dave et Pollard, Holly demeure plutôt statique. Elle se concentre sur son chant empreint de douceur, mais chargé d’intensité. « You Make Me Feel » est un extrait du deuxième opus, « Take My Head », paru en 1999. Holly et Pollard se partage les vocaux sur ce titre de trip hop plutôt classique, mais dansant. Une conjugaison qui transpire la sérénité. Plus long et expérimental, « Dangervisit », est tiré de « Controlling Crowds », une plage gravée en 2009. C’est sous cette forme que j’apprécie le plus le combo. Soutenu par celle de Dave, Pollard nous illumine de sa voix fragile et cristalline. Holly s’applique aux vocaux sur « Black And Blue », piste qui figure sur le dernier long playing. Une superbe ballade dont seul Archive a le secret. Dave chante « Sleep », issu de  « Noise », paru en 2004, une compo délicate et atmosphérique. Le lightshow est alors de couleur bleue, d’un bleu qui adoucit les moeurs.

« The Feeling Of Losing Everything » figure sur « Controlling Crowds, Part IV», un LP publié en 2009. Il est interprété sous la forme d’un chouette duo piano/voix. Epique, « Bullets » démarre en douceur, monte en crescendo avant de terminer en puissance. Nous ne sommes pas loin du prog de Pink Floyd. « Ruination » et « Crushed » sont deux autres extraits de « Restriction ». Deux titres plus rock. Plus énergiques. Dave a récupéré le micro. Holly le rejoint. Smiley martèle vigoureusement ses fûts, mais à la manière d'un métronome. Derrière moi les spectateurs s’agitent de plus en plus. De la même veine, « Conflict » et « Violently » (ils figurent sur « With Us Until You'Re Dead » qui date de 2012) font monter la pression. Holly chante « End Of Your Days ». Sa voix me flanque des frissons partout. J'écoute religieusement cette compo interprétée sous un éclairage de teinte azuréenne…

Il passe au vert (?!?!?) sur « Third Quarter Storm », moment choisi par Dave pour reprendre le ‘lead’ vocal, Holly le soutenant en ‘backing’. Le même duo embraie par « Waste », issu de « Noise », avant que Pollard ne prenne le relais en milieu du parcours. Ténébreux voire glacial, « Ladders » s'envole lors de son épilogue, en mode electro, mais en libérant toute son énergie. Et l’incontournable « Numb » achève le spectacle en beauté.

En guise de rappel, le band va nous accorder un autre morceau imparable, « Lights ». Pollard est aux vocaux, sur ce single, qui va s’étendre au-delà des quinze minutes. Du tout grand Archive, qui est de nouveau prêt à affronter les festivals d'étés. Ils sont d’ailleurs annoncés à Rock Werchter.

(Organisation : Live Nation)

Voir aussi notre section photos ici

 

 

 

Archive

With Us Until You’re Dead

Écrit par

Il y a déjà dix-huit ans que Danny Griffiths et Darius Keeler ont fondé le collectif Archive. Collectif, le mot prend toute son importance aux yeux des deux compères car Archive est un groupe à géométrie variable, articulé autour de ses pères fondateurs. Ses musiciens et chanteurs vont et viennent, même si le noyau dur du groupe et ses trois chanteurs principaux ne se quittent plus depuis 2006, c’est-à-dire depuis la confection du fabuleux « Lights ».

« With us until you’re dead » constitue déjà leur neuvième album studio. Ce nouvel opus continue d’explorer les atmosphères sombres et profondes qui ont fait la richesse de ses précédents essais. On retrouve ici un mélange des différentes influences qui ont marqué Archive tout au long de sa discographie. Et en particulier ce son trip-hop des débuts. Il recèle à la fois leur côté rock du début des années 2000 mais aussi la touche symphonique rencontrée sur « Lights ». Par contre, on n’y retrouve plus le rap de Rosko John qui, après un retour au sein de la formation sur « Controlling Crowds », disparait à nouveau du line-up.

La grande nouveauté de ce disque procède de l’arrivée d’une nouvelle chanteuse aux côtés des trois voix habituelles ; et la jeune Australienne Holly Martin est une belle découverte. Une voix de caractère, qui colle parfaitement au style du groupe et se marie parfaitement à celles de Dave Pen, Pollard Berrier et Maria Q pour aboutir à un ensemble étonnamment cohérent.

« With Us Until You’re Dead » s’écoute comme une histoire d’amour, avec ses hauts, ses bas, ses ruptures, ses coups de cœur. Probablement l’elpee le plus noir jamais enregistré par Archive. Les longs morceaux ne sont plus de la partie, les Londoniens vont droit au but en nous réservant quelques titres d’une efficacité remarquable comme le single « Violently » (pour lequel Holly Martin prête sa voix et dont le clip a été réalisé par Brian Cannon), « Hatchet » ou encore « Twisting » dont les envolées pourraient sortir tout droit d’un album de Portishead.

Cet opus, comme bon nombre d’albums d’Archive, est difficile à classer tant les courants s’y croisent avec bonheur : électro, trip-hop, rock, pop, symphonique… tout y est.

Mais c’est sur scène qu’Archive prend toute sa dimension, la machine est diablement bien huilée. A voir absolument à Forest National ce 13 novembre 2012.

 

Archive

Controlling Crowds Part IV

Écrit par

Né aux débuts des nineties en Angleterre, Archive connaît une carrière exponentielle, sans fléchissement aucun. Projet initié au départ par deux producteurs, le claviériste Darius Keeler et le spécialiste des effets sonores Danny Griffiths, pierres angulaires d'Archive depuis sa genèse, le groupe varie depuis, au gré des sorties d’albums et des concerts…

Pour ce dernier volet de « Controlling Crowds », ils ne sont pas moins de onze à avoir mis la main à la pâte. Inutile donc de les citer tous. Mais penchons-nous sur le long playing qui se décline intégralement en électro-pop-progressive. Le concept ici développé est assez particulier. Chaque plage semble à la fois être liée à la précédente et en même temps indépendante. Chacune peut cependant s’écouter seule sans souffrir d’être orpheline. Quelques perles jalonnent l’opus qui, contrairement à son prédécesseur ne s’apprivoise pas dès la première écoute : « Lines », « The Empty Bottle » et surtout « Come on Get High », hit en puissance (NDR : et son petit air à la Supertramp de la meilleure époque). Un petit rap à la Eminem (« Though Conditions ») nous démontre, si besoin était, l’amplitude de l’expression sonore affichée par ce combo si particulier. Archive nous avait habitué à des ambiances feutrées, une certaine confidentialité, voire une forme d’intimisme tout au long de l’opus « Lights », un disque datant de trois ans maintenant. La conjugaison des deux volumes de « Controlling Crowds » nous donne un nouvel aperçu des immenses capacités d’Archive. Aucun style ne leur fait peur. Les comparaisons ne manquent pas lors de l’écoute. Un peu de Pink Floyd (époque du « Wall ») par-ci, Prodidgy ou Massive Attack par-là, et j’en passe.

Archive renaît donc de ses cendres, tel un phœnix, pour nous servir un nouvel élixir d’un goût délicieux où chaque ingrédient apporte une saveur tout particulière. On assiste donc à un retour aux sources d’un groupe aussi doué et inventif qu’inclassable.

 

Archive

Controlling crowds

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A l’origine, le septième elpee studio d’Archive devait comporter quatre volets. Finalement, comme les trois premiers atteignaient déjà près d’1h20, la formation a décidé de consacrer ce quatrième chapitre à un futur opus, prévu pour l’an prochain. Manifestement on est ici dans le domaine du concept album. Sujet : la domination et le contrôle des foules dans l’histoire de l’humanité et la justification de ces actes par les philosophies et les religions.

Mais venons-en au contenu sonore de ce « Controlling crowds ». Première constatation, les sessions d’enregistrement ont bénéficié du concours d’une brouette de collaborateurs, dont Graham Preskett aux arrangements ; un personnage qui avait déjà participé à la confection de la B.O. du film « Michel Vaillant » ainsi qu’au concert accordé en septembre 2007 par le groupe, au Palais des festivals de Cannes, en compagnie de l’Orchestre Régional Cannes Provence Alpes Côte d’Azur. Et cet orchestre est également de la partie. Ce qui explique également la densité instrumentale des compos. Deuxième constatation, quatre chanteurs se relaient tout au long de l’œuvre. Pollard Berrier, David Penney, Maria Q et puis le rappeur Rosko John, déjà présent sur « Londinium ». Troisième constatation, la solution sonore oscille allègrement de la prog au trip hop en passant par le symphonique, le space rock, le hip hop, le soul jazz et l’électro. Surtout l’électronique, beaucoup plus présente que sur les précédents opus. Mais dans un climat plus ténébreux. En outre, les lyrics n’y sont pas étrangers. Et le lay-out de leur nouveau site en est une autre illustration. Quatrième constatation : la durée moyenne des titres oscille autour des 7 minutes. Idéal pour les chœurs éthérés et mystérieux (le titre maître), les envolées électro-atmosphériques ou floydiennes ainsi que les paysages sonores fantasmagoriques (« Collapse/Collide » surtout, un morceau qui a été utilisé pour le film ‘Secret Defense’). Pourtant, le morceau qui m’a fait le plus flasher est celui qui libère le plus de groove et d’intensité : « Kings of speed ». Résultat des courses : il s’agit du projet le plus ambitieux réalisé à ce jour par Archive. Mais la symbiose de cette multitude de styles risque de ne pas plaire à celles ou ceux qui espéraient que le collectif britannique allait embrasser un genre bien spécifique (NDR : à vous de choisir !) Il est exact que ce brassage est souvent opéré au détriment de la mélodie. Mais personnellement, j’estime que l’œuvre est une belle réussite. Très contemporaine dans l’esprit de la fusion. Et probablement un tournant dans le parcours d’Archive. D’autant que pour la première fois, le combo a déjà promis une suite. A suivre donc…

 

Archive

Live At The Zenith

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Treize ans. Treize années entre les prémices du groupe et l’enregistrement de son premier ‘live’. Archive prend son temps. Fondé en 1994 par Darius Keller assisté de John Rosco, il faudra déjà patienter 2 ans (en 1996 donc) et l’ajout de Daniel Griffiths en son sein pour voir sortir « Londinium ». C’était à l’époque du trip-hop où Bristol régnait en maître. Les roastbeefs d’Archive se font remarquer en concoctant cette perle, proposant un beat et un flow décapant. Truandés parfois par certains producteurs aux alléchantes propositions, auteurs de la bande son du film Michel Vaillant (ah ouais quand même), la carrière en dents de scie du groupe semble parfois se perdre pour mieux ressurgir. En janvier 2007, la France les accueille en sa prestigieuse salle du Zenith, et met à fond les micros afin de prélever un ‘live’ digne de ce nom. « Lights » ouvre de manière magistrale les 11 morceaux gravés de ce moment public. Onze morceaux seulement ? C’est un peu court jeunes-hommes ! Même si « Lights » se consume en 15’18’’ et Again en 15’48’’ ça fait un peu maigre, surtout pour un premier live. On aurait aimé un petit plus, une deuxième plaque, un dvd cadeau destiné à prolonger le plaisir. On reste donc un peu sur sa faim ; même si le plat proposé est vraiment excellent. La quasi-totalité des albums est exposée (« Lights », « Noise », « You All Look The Same To Me », « Take My Head »…) il manque juste un clin d’œil à « Londinium », pourtant excellent socle à leur carrière. Décidément, ils ne feront jamais comme les autres et c’est peut-être pour ça qu’on les aime.

Archive

Archive en pleine lumière !

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Sans verser dans le tragique à deux balles, on peut dire que le futur d'Archive semblait relativement compromis, suite au départ du vocaliste Craig Walker. On connaissait l'importance que celui-ci avait prise au sein de ce groupe qui, en quelques années, est passé par toutes les couleurs (musicales, s'entend !). Heureusement, et le nouveau cd « Lights » est là pour le démontrer, il n'en est rien. Au contraire même, le collectif Archive, recentré autour du noyau initial Darius Keeler / Danny Griffiths, semble se porter mieux que jamais et son nouvel album n'est vraiment pas loin d'atteindre les sommets d'un « You All Look The Same To Me ». En plein forme et de passage à Bruxelles, Danny Griffiths nous confirme d'emblée qu'Archive n'est pas mort, très très loin de là même…

Non, nous n'avons jamais pensé à arrêter le groupe après le départ de Craig. D'ailleurs pourquoi aurions nous dû le faire ? Depuis que nous avons lancé le groupe (NDR : il y a douze ans déjà !), nous avons toujours travaillé en compagnie de personnes différentes ; et il ne fait aucun doute que c'est ce que nous continuerons de faire. Archive n'est pas la propriété créative d'une seule, ni même de deux personnes. Nous fonctionnons même de manière complètement opposée à ce concept. Nous sommes très ouverts et tout ce qui peut apporter quelque chose de vraiment positif au groupe est le bienvenu.

C'est clairement le cas de Pollard Berrier, ex-vocaliste au sein du groupe autrichien Bauchklang, un jeune type originaire des USA et dont les prestations vocales sur « Lights » sont remarquables…

Je trouve aussi. Ceci dit, Dave Penney et Maria Q sont excellents, également, sur certains titres de l'album. Mais il est vrai qu'avec Pollard on s'est vraiment trouvés très très vite et c'est réellement de ce genre de symbiose, de déclic dont profite Archive pour avancer au niveau créatif.

Sans faire de mauvais jeu de mots, « Lights » est un album sensiblement plus lumineux que ses prédécesseurs.  Vous avez voulu tabler sur le contraste ?

Nous souhaitions en tout cas proposer un album plus positif, plus clair que « Noise » et notre cd « Unplugged ».  Sur ces deux disques, nous avons bien abordé le côté tortueux et sombre d'Archive. Il aurait été inutile, je pense, de pousser le bouchon encore plus loin. Pour « Lights », nous voulions laisser s'exprimer à nouveau la dynamique, l'énergie positive qui est aussi en nous, forcément. Pollard nous a bien aidé à y parvenir.

Il y a tout de même encore des moments très profonds, intérieurs et mélancoliques sur l'album ; comme la plage titulaire, longue de plus de dix-huit minutes ou le « I Will Fade », magnifiquement chanté par Maria Q.

Bien sûr, mais d'un autre côté, il y a de nombreux titres plus pop, plus toniques (comme la plage initiale « Sane », par exemple), et ils confèrent une coloration très contrastée à l'album, c'est vrai. « Lights » est un cd qui nous a autorisé à expérimenter pas mal de choses ; mais aussi imposé de travailler parfois sur des bases inconfortables.  Nous avons eu du mal à élaborer de vraies compositions au départ de certains rythmes. Mais c'est ce qui a, aussi, rendu l'exercice intéressant. En tout cas, on a pris un sacré pied en bossant sur l'album.

Vos textes restent, globalement, assez troublés, tristes parfois…

C'est vrai. Les chansons de l'album sont, pour la plupart, des petits témoignages des comportements des gens, dans des domaines divers. Leurs actes, leurs sensations, leurs états d'esprits sont abordés de manière très naturelle ; sans voyeurisme mais sans complaisance non plus. L'expression était notre priorité ; ce n'était pas un travail sociologique.

Comme toujours, il y a un côté visuel très imposant et complémentaire aux (magnifiques) mélodies…

Exact. Mais nous-mêmes fonctionnons ainsi. Quand on travaille sur des chansons, on voit des images qui vont avec. C'est une dimension qui nous attire beaucoup et qui donne, je pense, plus de relief encore à nos compos.

Est-ce la raison pour laquelle quelqu'un comme Luc Besson vous a proposé de travailler sur la bande son de 'Michel Vaillant' ?

Sans doute, oui. Cet exercice a été intéressant pour nous. Ce fut un bon apprentissage, en fait, de travailler en fonction d'un certain contexte ; de devoir observer une discipline. Jusqu'alors nous avions toujours bossé de façon très libre. On aimerait bien refaire quelque chose du genre mais pour un meilleur film, si possible… (il rigole)

Vous vous lancez dans une vaste tournée. En ce qui nous concerne, vous participerez à différents festivals cet été, en Belgique, et puis on vous retrouvera aussi en salle, le 6 octobre à l'Ancienne Belgique de Bruxelles.

On se produira au festival de Dour et puis aussi à l'Octopus festival, en effet. On participera à toute une série de festivals cet été ; un peu partout. On apprécie ce type d'exercice. Plus tard, vers l'automne, on accomplira une tournée des salles. Ce sera la plus longue qu'on ait entreprise. On est ravis. On a une pêche d'enfer et une envie furieuse de la partager… 

Archive

Lights

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Du trip-hop de « Londonium » (1996) à la tentative plus pop de « Take my head » (1999), de l’exercice réussi de la BO de « Michel Vaillant » (2003) à la nervosité rock de « Noise » (2004), Archive expérimente, avec plus ou moins de brio, divers univers musicaux. La pochette du nouvel album, « Lights », annonce une certaine évolution, mais n’allons pas trop vite en besogne. Si le chanteur Craig Walker, l’irremplaçable remplacé, n’est plus de la partie, c’est désormais Pollard Berrier qui prête une voix plus maîtrisée aux compositions de Darius Keeler et Danny Griffiths. Le groupe originaire de South London semble avoir trouvé la formule : un accord répété poussant l’entêtement, dans les meilleurs cas, à un certain psychédélisme (« Sane », « System »). Plus souvent, dans le pire des cas, l’absence d’évolution provoque chez l’auditeur une certaine frustration, pour ne pas dire une lassitude. C’est d’autant plus regrettable que des morceaux tels que « Programmed » ou « Sit back down » pourraient décoller et atteindre des sommets que seul « Headlights » frôle ici. Il est fort à parier que le titre éponyme à l’album, du haut de ses dix-huit minutes bien tapées, sera vite comparé au coup de maître de « Again ». Mais malgré la voix envoûtante de Pollard, la magie n’opère pas. Restent alors quelques ballades agréables pour oublier la déception : « I will fade » interprété par une Maria Q empreinte de mélancolie et « Taste of blood » qui apparaît comme la lumière au bout d’un coma qui s’achèvera brutalement.

Archive

L éther du milieu

En l'espace de trois ans et deux albums, le duo britannique Archive est devenu le nouveau fer de lance d'un rock progressif mâtiné d'électronique, aux ambiances plaintives et suffocantes. Le genre de groupe qu'on préfère écouter seul chez soi plutôt qu'avec sa copine, pour éviter toute démission affective et crêpage de chignons. Et même si Darius Keeler et Danny Griffiths s'en défendent, c'est la pure vérité : écouter 'Noise' et cet unplugged en charmante compagnie, c'est risquer la migraine : 'Pas ce soir, j'écoute Archive'… En cette période de course aux cadeaux, mieux vaut donc éviter d'acheter l'unplugged d'Archive à sa petite copine : un bon best of de Britney Spears ferait bien mieux l'affaire (quoique…)

" Il est vrai que ce disque est un bon cadeau à offrir à ton ex ! ", se marre Danny Griffiths, tête blonde et barbe de trois jours. " Toutes nos chansons parlent de rupture, de cette souffrance qu'on ressent à chaque fois qu'une relation part en couilles… Mais je reste persuadé que notre musique est positive. Elle ne véhicule aucun message misérable, et puis de toute façon écrire des chansons joviales ne nous intéresse pas, c'est bien trop facile ! ". N'empêche qu'à l'écoute de cet unplugged, qui reprend des titres des deux derniers albums d'Archive, difficile de croire que les jérémiades de Craig Walker (leur chanteur) donnent envie de taper du pied et des mains comme si on était au cirque. Un titre comme 'Fuck You' (ici en ouverture) ne respire décidément pas la joie de vivre, et celui qui dit le contraire ferait bien d'arrêter les Xanax et de se mettre vite fait au feng shui. " Ce titre évoque la frustration et la colère qu'on peut ressentir en vivant en Angleterre ", explique Griffiths. " Quand on l'a écrit, on en avait vraiment marre de tous ces politiciens véreux qui n'arrêtaient pas de promettre des choses mais ne proféraient que des mensonges… Tony Blair, Bush… Si je les rencontrais je leur mettrais ma main sur la gueule : ces types n'ont rien dans le cerveau ! Mais le plus amusant, c'est que chacun peut interpréter les paroles comme bon lui semble, y mettre son propre vécu : en Grèce par exemple, plein de gens demandent aux animateurs radio de passer 'Fuck You' à l'adresse de leur ex… T'y mets ce que tu veux, et c'est ça qui est cool ! ". Cool… ? Mais à quoi bon s'évertuer à ressasser ses rancœurs quand il est déjà assez difficile de les mettre au placard, et de continuer à vivre et être heureux, coûte que coûte ? 'La réalité, c'est ce qui refuse de disparaître quand on cesse d'y croire', disait Philip K. Dick, et là est sans doute le vrai message de cette chanson pleine de fiel et de ressentiment. Darius Keeler, le moins sanguin des deux, semble acquiescer entre deux gorgées de bière : " Je comprends ce que tu veux dire… ", lâche-t-il d'un sourire en coin en regardant son collègue. " Il a raison, ce n'est pas très positif comme chanson… ". Et Griffiths de rétorquer : " Tu sais, l'idée au départ était de composer une belle musique majestueuse, pleine de cordes, mais avec des paroles violentes, parce que le contraste rend la chanson plus puissante ". Toujours est-il que dépouillées de leurs oripeaux électr(on)iques, les chansons d'Archive sonnent encore plus mélancoliques… Et donnent ainsi l'impression d'avoir été composées 'à l'ancienne', sur un piano ou une guitare acoustique. Verdict : " On compose surtout au laptop, et il est clair qu'entendre tous ces titres fonctionner en version acoustique est surprenant ! ", déclare Darius Keeler. " Parce qu'on n'a jamais écrit de chansons de cette manière : on préfère expérimenter et triturer les sons… A vrai dire écrire des chansons de façon traditionnelle ne nous intéresse pas : on n'est pas Bob Dylan ! ". Alors pourquoi cet unplugged ? " On n'avait rien prévu ", insiste Keeler. " On était occupés d'enregistrer 'Noise' à Paris, et comme il nous restait du temps à la fin, on s'est dit qu'il serait sympa de mettre sur pied un concert acoustique pour nos fans… Le résultat a plu à notre maison de disques, qui nous a proposé de le sortir dans le commerce. Ce fût très spontané ! ". Danny : " C'était amusant… Mais si on n'avait pas eu le temps, jamais on n'aurait pensé faire ce genre de truc ! D'ailleurs on n'a répété que deux fois : le résultat aurait pu être catastrophique ! (Il se marre) Heureusement on a choisi les titres les plus adaptés à ce genre de reconversion… Un morceau comme 'Pulse', par exemple, n'aurait pas du tout fonctionné… ". La preuve qu'Archive n'est pas seulement un groupe de bidouillages, puisque ses chansons ne perdent rien de leur puissance émotionnelle une fois désinhibées, jouées dans leur plus simple appareil. Seul bémol évoqué à l'écoute de cet unplugged : le chant de Craig Walker, à la limite du pompiérisme. Chez lui la tristesse n'est pas murmurée mais hululée, comme si l'emphase se révélait la condition sine qua non pour traduire les maux du cœur, si sclérosés soient-ils… D'où cette cover de 'Girlfriend in a Coma' des Smiths, l'écrin parfait pour Craig Walker et ses vocalises de Castafiore défoncée aux antidépresseurs. " Il s'agit d'un des groupes préférés de Craig ", explique Darius Keller. " Il voulait absolument la chanter alors on l'a laissé faire… Et on adore le résultat ! ". Parmi les autres surprises, figure cette chanson du groupe français Santa Cruz ('Game of Pool'), l'un des secrets country-folk les mieux gardés d'Outre-quiévrain : " On les a vus jouer à Paris dans un club, et comme on aimait bien leur musique on a proposé à Bruno (NDR : voix) de venir au concert chanter un de leurs titres, avec Craig aux backing vocals ", précise Darius. Une sorte de juste retour des choses, la carrière d'Archive étant fort tributaire du succès rencontré en France depuis la sortie de ce premier album, 'Londinium', il y a plus de 5 ans…

Alors qu'en Angleterre le public et la presse continuent injustement à bouder le groupe, jugé… 'trop progressif'. " La Grande-Bretagne est un pays très porté sur le rock, et Archive n'est jamais rentré dans ce moule ", s'attriste Darius Keeler. " Mais c'est mieux que d'essayer bêtement de rentrer dans le jeu, juste pour plaire au plus grand nombre ", renchérit Danny Griffiths. " Le problème, en fin de compte, est qu'il y a de moins en moins de gens qui prennent le temps d'écouter un album, et notre musique s'apprécie avant tout dans la durée. En Angleterre, il existe cette espèce de culture pop kleenex : on écoute puis on jette. C'est de la consommation frénétique, et la musique d'Archive ne rentre pas dans ce schéma. Ici les gens prennent plus le temps : ils écoutent plus attentivement, ils analysent… C'est sans doute la raison pour laquelle on se sent plus à l'aise sur le continent. C'est étrange quand même, non ? ".

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Noise

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Toujours sous le charme de leur précédent opus, « You all look the same to me », et en particulier de leur splendide composition " Again ", je m’attendais à être replongé au cœur même d'une atmosphère planante, pulsante, fruit de la rencontre entre la britpop, le trip hop et le psychédélisme cosmique. Malheureusement, il a fallu rapidement déchanter. Pourtant l’elpee débute sous les meilleurs auspices. Hydraté de claviers fluides, le titre maître ne manque pas de charme. Particulièrement énergique, « Fuck you » joue sur les rythmes. Et puis nonobstant son intro un peu fade, les 7 dernières minutes de « Waste » entretiennent un climat franchement hypnotique imprimé sur un tempo tribal. Et puis rideau ! Leur mélange de trip hop et de prog tire en longueur, sans plus jamais surprendre, multipliant les clichés ‘floydiens’ pompés essentiellement chez « Wish you were here ». Et comme la voix de Craig Walker est plus que limite pour ne pas dire quelconque, la déception fait progressivement place à l’ennui. Pour votre info, sachez que le groupe a également réalisé la B.O. du film de Michel Vaillant. Mais si c’est de la même trempe, il ne fait aucun doute que ces deux plaques seront rapidement à archiver…

Archive

You all look the same to me

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Depuis le départ du rappeur Rosko et de la vocaliste Roya Arab, le line-up d'Archive a été réduit à un trio. Il est ainsi aujourd'hui composé des membres fondateurs Darius Keeler et Danny Griffiths, ainsi que d'un nouveau chanteur. En l'occurrence l'ex Power Of Dreams, Craig Walker. Pour enregistrer son troisième opus, le groupe s'est quand même entouré d'une bonne dizaine de collaborateurs, dont trois guitaristes, une violoncelliste/violoniste, un claviériste, deux drummers, un bassiste, un trompettiste et deux harmonicistes. Ce qui peut vous donner une petite idée de la richesse instrumentale des compositions. Et de fait, dès le premier titre, " Again ", on est plongé au cœur même d'une atmosphère planante, pulsante, fruit de la rencontre entre la britpop, le trip hop et le psychédélisme cosmique. En termes plus concrets, un fragment de plus de seize minutes qui célèbre une rencontre hypothétique entre le Radiohead de " Bends ", le Floyd circa " Meddle " et le Massive Attack de " Blue Lines ". L'influence de Radiohead est également très présente sur le deuxième morceau majeur de l'opus : " Fiding it so hard " (15'33). Mais celui de " Kid A " et d'" Amnesiac ". Et pas seulement à cause de la boîte à rythmes métronomique. Pourtant, progressivement ( !?!?), les nappes de claviers nous entraînent successivement dans la new wave d'Ultravox (" Vienna " ?), le space rock électro de Tangerine Dream et le krautrock hypnotique de Can. De krautrock, il en est d'ailleurs toujours question sur l'obsessionnel et sauvagement électrique " Numb " ; alors que les lancinants " Fool " et " Meon " laissent à nouveau transparaître leur héritage floydien. Nonobstant un ou deux fragments plus dispensables, cet opus est véritablement superbe. Mais vu que ce disque comptabilise plus de 66 minutes, il n'y a vraiment pas de quoi faire la fine bouche…

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Londinium

Nouveau groupe de trip hop. Dans la lignée de Massive Attack, Tricky, Portishead voire Saint Etienne. Un mélange d'électro, de techno, de soul, de hip hop et de rap. Le tout enrobé dans une nébuleuse de claviers et d'effets atmosphériques. " Londinium ", titre maître de l'opus, avait été élu single de la semaine, par le magazine musical britannique " Melody Maker ". Chose qui après écoute nous paraît tout à fait justifiée. Et puisque l'opus est de la même veine, nous vous conseillons vivement de ne pas archiver ce disque avant de l'avoir écouté...