Jasper Steverlinck inspiré par Roy Orbison ?

Jasper Steverlinck vient de sortir un nouveau single. Il en parle : ‘« Nashville Tears » est l'une de ces chansons qui m'est venue à moi, instinctivement. Elle a coulé d'un seul jet, comme si la chanson s'était écrite toute seule. Elle évoque un moment très…

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Jasper Steverlinck

Jasper Steverlinck inspiré par Roy Orbison ?

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Jasper Steverlinck vient de sortir un nouveau single. Il en parle : ‘« Nashville Tears » est l'une de ces chansons qui m'est venue à moi, instinctivement.

Elle a coulé d'un seul jet, comme si la chanson s'était écrite toute seule.

Elle évoque un moment très solitaire. Le moment où vous réalisez que votre rêve vous a dépassé, que vous êtes resté en arrière pendant que les autres poursuivent leur vie. Elle fait également référence à Nashville en tant que berceau de la musique country, où les compos abordent souvent des thèmes tels que la solitude, la douleur de l'amour, la nostalgie, ... « Nashville Tears » donne l'impression d'avoir toujours existé. Quand je la chante avec un accent à la Roy Orbison, elle semble même provenir de son répertoire. Peut-être que Roy me l'a soufflée...’

Nashville Tears est en écoute

 

 

Jasper Steverlinck

Jasper Steverlinck en lévitation…

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Jasper Steverlinck est l'un des artistes belges les plus populaires depuis plus de 25 ans. Ses capacités vocales s'étendent à l'infini et il n'existe aucun genre qu'il ne maîtrise pas : du métal au rock, en passant par l'intime et le classique. Au cours des 25 dernières années, Bono, Randy Newman, Eddie Vedder, Robbie Krieger des Doors et Dave Navarro (ancien guitariste des Red Hot Chili Peppers) ont fait l'éloge de la voix unique de Jasper. L'âme d'un poète, la voix d'un ange, c'est ainsi qu'on le décrit le plus justement.

Jasper travaille actuellement sur son nouvel elpee « The Healing », en compagnie du célèbre producteur suisse Tom Oehler. Ce nouvel album a vu le jour pendant le silence désespérant engendré par la pandémie de corona. La chanson éponyme « The Healing » a fait naître en Jasper une envie de découvrir ce qui l'attendait. De grandes choses, pense-t-il.

Aujourd'hui, « Lift You Up » est le premier single issu de ce nouvel opus. Selon Jasper, cet LP peut soudain être qualifié de franc-tireur, ‘une expérience’ selon lui-même. ‘La mélancolie sera toujours proche de moi, mais pour la première fois, j'ai écrit une purge. « Lift You Up » est, à la base, une chanson positive et pleine d'espoir. Elle doit être ma toute première. Au début, je chantais toujours la chanson à voix haute, elle devait être au sommet de ma voix. Jusqu'à ce que j'essaie le contraire...’

« Lift You Up » est en écoute ici

 

Jasper Steverlinck

Une fenêtre qui s’ouvre vers de grands espaces de liberté…

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Lessines, principalement notoire pour avoir vu naître le célèbre peintre surréaliste René Magritte, à la fin du XIXème siècle, accueille dans le cadre des ‘Summer Nights’, une déferlante d’artistes. Depuis Axel Red à Girls In Hawaii, en passant par Hooverphonic ou encore Typh Barrow.

Si les premiers concerts de juin ont élu domicile dans la cour de l’enceinte même du prestigieux Hôpital Notre-Dame de la Rose, la suite des festivités se déroulera à l’ombre Hôtel-Dieu du XVIème siècle, un site en phase de reconnaissance par l’Unesco.

La scène enjambe curieusement la rivière. Le terrain, un joyeux amphithéâtre bucolique en pleine nature où blancs en palettes sont dispersés ci et là. En guise de table, des panneaux d’entrée d’agglomération où toutes les régions du patelin sont représentées. Une originalité sous bien des aspects, certes, mais pas de quoi profiter confortablement du spectacle qui va se jouer ce jeudi.

Des poules et des oies se sont aussi pressées au portillon sur une parcelle voisine. A défaut d’applaudissements, des gloussements en tout genre viennent perturber les moments de silence…

Les pluies torrentielles qui sont se sont abattues ces dernières heures sur le plat pays ont fait craindre une annulation de dernière minute. Les nuages pissent de temps à autre, histoire de rappeler que Dame Nature a les pleins pouvoirs. Mais, inutile de préciser que si la météo a épargné relativement cette partie du pays, il fallait s’armer d’une sacrée dose de motivation pour assister au concert de Steverlinck.

Ponchos sur les épaules et parapluies sous le bras, la bonne centaine de courageux aficionados a encore dû se soumettre aux mesures sanitaires (encore) obligatoires.

Ce soir, francophones et néerlandophones se réunissent d’ailleurs solennellement. Comme quoi la guerre linguistique n’a véritablement de sens que sur l’échiquier politique.

Kris Dane assure la première partie de ces festivités. Anversois de souche et Bruxellois d’adoption, cet auteur-compositeur-interprète a participé à une multitude de projets artistiques, parmi lesquels on épinglera l’opéra de Philippe Boesmans, Aka Moon, Ictus, dEUS (pour lequel il a frappé les peaux), mais également Ghinzu au sein duquel il a longtemps milité.

Armé de sa seule gratte, il apporte ce degré de légèreté douce-amère, grâce à sa voix très singulière.

Digne héritier d’un Damien Rice ou d’un Ben Howard, il caresse les cordes sensuellement et nous emmène dans un univers sonore où la bienveillance et l’amour font loi.

Aucun doute, la musique est bien le reflet de ce que l’on est. En néerlandais, on dit qu’on apprend en tombant et en se relevant. Un adage qui lui va comme un gant !

Une prestation d’une trentaine de minutes intéressante, mais un peu redondante par la longueur et le manque de relief dans l’interprétation des morceaux…

Les quelques flaques d’eau enlevées de la main stage, la pièce maîtresse de cette soirée est présentée par deux animateurs, histoire que la cour saisisse correctement le message dans sa langue natale.

Comme bon nombre de ses pairs, Jasper Steverlinck n’a pu rencontrer le moindre public depuis des lustres. C’est donc un retour très attendu.

Son nom est évidemment associé à celui d’Arid, formation belge qui a connu la gloire, notamment après avoir gravé l’excellentissime « Little Things of Venom ».

Le groupe a suspendu son aventure, dès 2012, en partie à cause de ce succès. Parenthèse définitive ? Nul ne le sait probablement. Lueurs d’espoir, une reformation éphémère s’est d’ailleurs produite, il y a quelques mois, à la demande des fans.

Le concert de ce soir risque d’être riche en émotion, vu le nombre de musicos qui entoure le Gantois : un contrebassiste, un drummer, un claviériste (qui a failli déclarer forfait suite à une blessure de la main), un violoncelliste et deux violonistes. De quoi rassurer quant à la nature de la prestation !

L’utilisation des projecteurs est réduite à sa plus simple expression ; une lumière alternant le blanc et le bleu met en exergue ses principaux acteurs.

Depuis la sortie de son dernier album « Night Prayer », enregistré ‘live’ (mais sans public), c'est-à-dire en ‘one take’, sauf en ce qui concerne les cordes, pour une question de budget, son actualité musicale a pratiquement été rencardée au Panthéon.

Les premières notes plongent immédiatement l’auditoire dans une atmosphère empreinte de douceur, feutrée même… Elles sautillent joyeusement comme les gouttes d’eau qui rebondissent sur l’herbe…

Haut-perchée, la voix de Jasper Steverlinck semble parfois ressusciter Jeff Buckley ou encore Freddie Mercury. Ses doigts glissent agilement sur le manche, un peu comme s’il manipulait de la porcelaine, plus qu’ils ne s’agitent. C’est un sacré musicien.

C’est à la gratte électrique et accompagné de son pianiste qu’il chantonne un « So far away from me » du feu de Dieu en dévoilant encore une facette inattendue de son répertoire. C’est joliment interprété. Avant d’emboîter le pas sur une reprise de K’s choice (NDR : groupe qu’il affectionne particulièrement) et qu’il avait arrangée pour les besoins d’une émissions télé.

Les cordes qui enrichissent « Our love got lost » rendent la texture sonore, moelleuse.

Des reprises, il en sera encore question, dont celle d’Arid, « You are », issu de « All Is Quiet New ». Il signale même avoir acheté tous leurs disques. Un bobard à deux balles qui a quand même déclenché l’hilarité dans la foule.

Autre cover, celle carrément décalée d’« Ice queen » du groupe néerlandais de métal symphonique, Within Temptation. Faut dire que le charme de Sharon den Adel rencontrée lors d’une émission de télé ‘Liefde voor muziek’, n’a pas laissé indifférent notre hôte d’un soir.

« Colour me blind », relate l’histoire d’un gamin en passe de perdre la vue et l’ouïe par la faute d’un virus. Mélancolique et voluptueux, ce titre est presque exclusivement centré sur la précision et l'écriture ; un exercice de style dans sa forme la plus pure et la plus directe.

Le set s’achève naturellement par un « Night prayer », qui aborde le thème de la guérison. La nuit montre le bout de son nez, les parapluies sont repliés depuis une trentaine de minutes.

Après avoir retenu son souffle durant une bonne heure trente, Jasper et son équipe décident de quitter les lieux durant quelques secondes, le temps d’un vrai/faux rappel de trois chansons.

Après avoir exploité les aigus de son organe sous un air d’opéra italien, il réinterprète le « Life on Mars » de Bowie (NDR : cette chanson figure sur l’album « Songs Of Innocence » de Jasper) pour rendre hommage aux sinistrés des inondations. Une adaptation particulièrement émouvante…  

En guise d’adieu, c’est à l’aide d’un vieil orgue en bois fraîchement installé sur l’estrade que le set prend fin.

Plus qu’un concert, une fenêtre qui s’ouvre vers de grands espaces de liberté, réanimant de vieux feux sacrés. De jolis moments qu’une bonne frange de la population semblait avoir oublié.

Pourvu que ça dure …

Jasper Steverlinck

Seul aux commandes…

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Son nom est inévitablement associé à celui d’Arid, groupe de rock indépendant belge, originaire de Gand, dont l’aventure a pris fin en 2012.

Après avoir monté divers projets, dont un consacré à un album de reprises intitulé « Songs of Innocence » (NDR : un disque par ailleurs salué par la critique) et entrepris une carrière éphémère de coach dans ‘The voice’, version néerlandophone, Jasper Steverlinck décide alors de se remettre à l’écriture, dans sa forme la plus pure et la plus directe. Il embrasse depuis, une carrière solo.

Celui dont le timbre vocal est souvent comparé à Jeff Buckley ou encore Freddie Mercury est venu se produire dans l’enceinte du Centre Culturel René Magritte à Lessines autrefois réputée pour avoir vu naître le célèbre peintre surréaliste, à la fin du XIXème siècle.

Après une heure trente d’une prestation qui restera dans les annales, Jasper accepte de se mettre à nu pour les lecteurs de Musiczine afin de nous conter la genèse de son poulain, « Night Prayer ».

Jasper, ton album a été enregistré en live (sans public), c'est-à-dire en ‘one take’, sauf en ce qui concerne les cordes, pour une question de budget. Ces conditions de travail ont-elles influencé le courant émotionnel des compositions qui s’en dégage ?

Généralement, les groupes contemporains préfèrent enregistrer les pistes séparément, et réalisent un gros travail de post-production ensuite. Je me suis tout simplement inspiré de la méthode utilisée au cours des années 70 ; une époque où les ordinateurs ne permettaient pas cette exigence technique. J’ai ainsi pu faire ressortir au plus juste toute l’émotion tant dans les instruments que dans la voix.

Si je suis ton raisonnement, lorsque les chansons apparaissent davantage en fonction des arrangements, le travail de production tue l’émotion…

Tout dépend de la nature de la chanson, évidemment. Si tu cherches à être dans l’air du temps, tu auras nécessairement besoin de toute une panoplie d’arrangements. Et les machines se chargeront du reste. Mais si tu as recours à de vrais musiciens, au sens noble du terme, l’approche musicale sera meilleure. J’en suis convaincu…

Tu as mis du temps pour réaliser cet album. Tu as ouvert une parenthèse de six années durant lesquelles tu n’as plus accordé de concert. Sachant que l’industrie du disque change énormément et en peu de temps, sans oublier que les chanteurs formatés sont légion, quel était ton état d’esprit lorsque tu as recommencé à composer ? As-tu ressenti de la pression ? Avais-tu une idée précise de la direction à prendre pour enregistrer ce disque ?

Oui, bien sûr, la pression était importante. J’ai d’abord commencé à travailler en compagnie de Jake Gosling un producteur, auteur, compositeur, interprète, remixeur, directeur et éditeur anglais notoire, qui bosse notamment pour Ed Sheeran. Je pensais qu’il fallait que je sois en phase avec la musique actuelle, après cette longue période d’interruption. Notre collaboration a été enrichissante et positive à plus d’un titre. Mais en rentrant à la maison, j’ai changé d’avis et pris la ferme décision de ne pas sortir l’album sous cette forme, car il y avait ce modernisme au sein duquel je ne me retrouvais pas nécessairement ; les sonorités me paraissaient se fondre totalement dans la masse. Finalement, j’ai pris la décision de tout recommencer en compagnie de Jean Blaute, un producteur belge. Les sessions se sont déroulées au studio bruxellois ICP. Et c’est le fruit de ce travail que tu as pu entendre ce soir…

Comment les gens de ton entourage professionnel ont-ils réagi ?

C’était un moment assez difficile, je ne te le cache pas. J’avais déjà perdu beaucoup d’argent en enregistrant ce disque en Angleterre. Je n’étais pas vraiment satisfait du résultat. Il manquait ce brin de vérité. Garder la maîtrise des compositions était l’élément essentiel. Il fallait que mon public se retrouve dans « Night Prayer ». Cette pression était d’autant plus importante qu’il y avait aussi quelques années que je ne m’étais plus produit sur scène. Lorsque j’écoute des artistes tels que Led Zeppelin, Jacques Brel ou encore Bob Marley, je suis transcendé. Je me suis toujours demandé pourquoi ces gens pouvaient émouvoir à ce point. J’en parlais l’autre jour à Jean. Selon lui, ces artistes-là sont authentiques. Ils veulent avant tout bien faire et n’existent que pour te faire frissonner.

Je sais que tu aimes t’isoler dans ton studio pour écrire des chansons. Souvent, la solitude est perçue comme négative. Est-ce aussi un besoin qui sort du contexte musical ?

A titre personnel, je ne considère pas la solitude comme un comportement négatif dans l’absolu. Elle reste utile lorsque tu souhaites te retrouver pour atteindre une forme de vérité. Sinon, elle est contre-productive. Elle a souvent été expérimentée dans différentes formes d’art. Je pense aux grands peintres, par exemple. Ça leur a plutôt réussi ! Il m’est difficile de m’entourer de personnes qui possèdent des opinions différentes de la mienne lorsque j’écris des chansons, tout simplement…

« Night Prayer » risque-t-il de devenir intemporel selon toi ?

Effectivement, je le pense. Mon public est constitué de personnes issues de générations différentes qui continuent d’assister à mes concerts… Adèle est, à mon avis, une artiste dont les compositions resteront intemporelles…

Ton travail s’est exclusivement concentré sur l'écriture, dans sa forme la plus pure et la plus directe. C’est une démarche paradoxale sachant qu’aujourd’hui, la musique est souvent juste un produit de consommation marketing qui n’existe que pour satisfaire un besoin immédiat…

Lors du processus créatif, jamais je ne me projette commercialement. C’est peut-être là que réside la clé du succès. Je compose avant tout pour créer de l’émotion, jamais dans un but unilatéral de lucre. Je crois que dans ce métier, il faut bien faire le tri. On est dans une époque au cours de laquelle les ondes radiophoniques font la part belle aux produits parfaitement formatés. Pourquoi pas ? Certains sont même de bonne facture. Ce n’est pas un problème. Mais en ce qui me concerne, j’ai juste envie de proposer du contenu avec mon cœur pour toucher davantage la sensibilité de celles et ceux qui m’écoutent.

Ton nom est inévitablement associé à celui d’Arid, dont l’histoire a pris fin en 2012. S’agit-il d’une page définitivement tournée ou peut-on s’attendre à une reformation éventuelle ?

Non, je pense que je vais continuer ma carrière en solo. Chacun des membres d’Arid a pris une direction différente. Nous restons toutefois en bons termes. Pour la petite histoire, l’Ancienne Belgique a eu la brillante idée de faire rejouer les albums mythiques de certains groupes sous un concept qui porte le nom de ‘Rewind’. Nous avons accepté cette proposition pour deux ou trois jours seulement. Nous allons donc nous reformer momentanément pour interpréter « Little Things Of Venom ».

Être seul aux commandes te permet-il d’avoir plus de pouvoir et de disposer de davantage d’alternatives pour ton projet ? Arid était-il, finalement, un groupe véritablement participatif et démocratique où chacun avait la liberté de s’exprimer ?

Chez Arid, je travaillais essentiellement avec le guitariste David Du Pré. C’est ensemble qu’on a créé ce projet. Je ne pouvais pas faire ce que je voulais. Lui non plus ! La collaboration était inévitable. Mais plus globalement, chacun pouvait formuler son avis, des suggestions ou opinions. Oui, je dirais qu’il y existait une démocratie participative. Aujourd’hui, je mène seul ma barque.  Est-ce mieux pour autant ? Je n’en sais rien. Mais, c’est mon choix, je l’assume et j’en suis satisfait…

« Songs Of Innocence » est un elpee de reprises qui a récolté pas mal de succès, notamment grâce à la cover du « Life on Mars » de Bowie. Pourtant, j’ai l’impression que tu n’as pas vraiment surfé sur cette vague favorable...

C’est une étrange histoire en fait. Il s’agit d’un pur concours de circonstances. On m’a demandé un jour de composer une chanson pour la bande originale d’un film. Je venais de terminer la tournée d’Arid et je ressentais le besoin de tenter un autre challenge, le temps d’une parenthèse bien méritée. Je me suis testé au piano-voix. Il y a eu ensuite un passage radio qui a propulsé le titre. L’idée de travailler auprès de musiciens classiques m’exaltait, c’est vrai. C’était nouveau et l’expérience était intéressante. A ce moment-là, je n’envisageais pas une carrière en solitaire. Raison pour laquelle je suis retourné chez Arid.

Tu as pris part à la version néerlandophone de ‘The Voice’ durant deux saisons. J’ai l’impression que la quasi-totalité des voix qui figurent au casting se ressemblent… Quel est ton avis sur le sujet ?

Lorsque j’écoute la radio, c’est typiquement la réflexion que je me fais. Beaucoup chantent de la même manière. Je crois que les jeunes s’identifient à un seul style de musique, sans se soucier de savoir s’il en existe d’autres. Lorsque j’étais coach, j’ai immédiatement demandé à mes candidats de rester eux-mêmes, sans rechercher à ressembler à qui que ce soit. C’est une notion essentielle, tant dans la musique que dans la vie en général…

Tu as collaboré avec Within Temptation, groupe de métal néerlandais, pour le titre « Firelight ». Comment cette collaboration est-elle née ? Ne s’agit-il pas d’une idée qui navigue à contre-courant de tes principes ?

Sharon den Adel, la chanteuse, était fan d’Arid depuis nos débuts. Je l’ai rencontrée lors d’une émission de télé qui s’intitulait ‘Liefde voor muziek’. Immédiatement, le courant est passé. Un jour elle m’a appelé pour me demander de chanter sur leur nouvel album. J’ai accepté, mais à la condition que je puisse le faire dans mon studio. On pense réitérer l’exercice, mais cette fois, c’est elle qui devra s’adapter à mon univers. Ces collaborations sont importantes. C’est une nouvelle expérience acquise lorsque je joue ou chante en compagnie d’autre artistes.

Une certaine presse titrait à ton propos qu’un chanteur est comme un artichaut, c’est en l’effeuillant lentement qu’on arrive au cœur du légume. Et qu’on l’apprécie s’il est vraiment excellent. Qu’en penses-tu ?

C’est en effet un journaliste qui a écrit cette phrase… Je crois qu’il a voulu dire qu’il faut zapper tout ce qui n’est pas intéressant afin d’aller droit au but. C’est mon interprétation en tout cas. Mais j’ignore si tel était son propos !

Jasper Steverlinck

Une forme d’onirisme difficile à décrire…

Écrit par

Située sur la rivière de la Dendre, la ville de Lessines est principalement connue pour avoir vu naître le célèbre peintre surréaliste René Magritte, à la fin du XIXème siècle.

Naturel donc d’y ériger un centre culturel dédié à sa gloire ! Un lieu hautement symbolique au sein duquel de nombreux artistes s’y sont d’ailleurs produits.

En ce dimanche de février, c’est Jasper Steverlinck qui s’y colle. Son nom est évidemment associé à celui d’Arid, formation belge qui a connu la gloire, notamment après avoir gravé l’excellentissime « Little Things of Venom ».

Le groupe a suspendu son aventure, dès 2012, en partie à cause de ce succès. Il semblerait d’ailleurs que cette parenthèse se soit définitivement fermée…

Deux ans plus tard, il publie un album de reprises. Intitulé « Songs of Innocence », il est accueilli favorablement tant par la critique que par le public, dans la partie néerlandophone du pays. Un disque sur lequel figure la version truculente du « Life on mars » de Bowie…

La salle est de taille moyenne. Et c’est tant mieux. Elle permet d’être en contact direct avec la scène. Ce sentiment de proximité exalte.

Plutôt douce et feutrée, la musicalité et l’univers de porcelaine façonné par celui dont la voix haute perchée est gracieusement comparée à Jeff Buckley ou encore Freddie Mercury (NDR : il réfute cependant cette dernière affirmation) et se prête donc favorablement à l’environnement.

Il est venu défendre les couleurs de « Night Prayer », un disque exclusivement concentré sur l'écriture, dans sa forme la plus pure et la plus directe, procurant à l’ensemble un tissu mélancolique intemporel et voluptueux grâce à sa technique d’enregistrement live.

Le rendu émotionnel libéré par les compos transcende.

Pourtant, au-delà de la pression et des doutes, il a failli ne jamais voir le jour pour des différents qui l’ont opposé à sa direction artistique, au grand dam de son entourage professionnel il va sans dire.

Dimanche oblige, le concert est avancé à 18 heures. Le parterre est complet. Il s’agit de la deuxième date consécutive, la première ayant été décrétée sold out fort rapidement. Le public est plutôt mature, constitué essentiellement de quinquas masculins et néerlandophones.

A l’heure dite, sous un rideau de lumières tamisées, Jasper pose délicatement ses doigts sur les touches d’ivoire pour entamer en piano-voix un « Sad reminders » sur un ton aussi chaleureux que les rayons de soleil printaniers qui frappent à nos portes depuis quelques jours.

L’utilisation des projecteurs est réduite à sa plus simple expression ; une lumière d’une chaude fausse blancheur met en exergue ses principaux acteurs sans aucun autre artifice.

C’est à la gratte électrique et accompagné d’un pianiste qu’il chantonne un « So far away from me » du feu de Dieu qui dévoile encore une facette inattendue de son répertoire. C’est joliment interprété.

Les doigts glissent agilement sur le manche plus qu’ils ne s’agitent. Les mélomanes se sentent soudainement petits face à son talent.

Il faudra attendre « Our love got lost » pour voir apparaître les cordes (trois violons et un violoncelle) qui procurent à l’ensemble une texture sonore moelleuse et sucrée mettant davantage de relief à une prestation qui ne laisse pas pourtant indifférent dans sa version minimaliste.

Steverlinck est heureux d’annoncer que « Colour me blind », est joué en primeur. Peut-être s’agit-il d’un test grandeur nature... Nul ne le saura !

Quoiqu’il en soit, le public semble apprécier. Les yeux pétillent de bonheur. Les rares couples se rapprochent, se blottissent et de doux baisers s’échangent intimement dans la pénombre artificielle.

Cette musique fait un bien fou ! Elle s’élance vers de grands espaces de liberté sans s’essouffler. Elle ranime de vieux feux sacrés et s’élance brusquement vers une forme d’onirisme difficile à décrire…

Après un « That’s not how dreams are made » particulièrement émouvant, le singer s’attaque de front à « One thing I can’t erase » qui pourrait, selon lui, faire l’objet d’une matière première pour un prochain disque. 

Plutôt réussi, ce single s’inscrit parfaitement dans la lignée de sa culture. De quoi faire saliver les plus envieux.

Pourtant d’une qualité exceptionnelle, le show restera quelque peu subversif, le Gantois d’origine s’essayant certes dans une zone de confort qui lui va comme un gant, mais qui étreinte un chouïa sa qualité sur la durée.

Quoiqu’il en soit, les spectateurs observent, retiennent leur souffle, contemplent le temps qui passe et goûtent cet élixir d’exception dont le flot traverse sans crier gare les âges et les générations.

S’exprimant dans un français correct (mais parfois un peu hésitant), l’homme n’oubliera pas de parsemer son set de réflexions teintées d’un humour décapant, arrachant ci et là quand même quelques petits sourires timides au sein de l’auditoire.

Le set s’achève (forcément) par un « Night prayer » criant de vérité pour rebondir à peine deux minutes plus tard en guise de rappel par une reprise d’« Ice queen » du groupe néerlandais de métal symphonique Within Temptation. Pas étonnant quand on sait que les charmes de sa chanteuse, Sharon den Adel, n’ont pas laissé indifférent notre hôte d’un soir… Mais ne le dites pas, les murs ont des oreilles paraît-il !

Les cordes s’effacent ensuite doucement comme elles sont apparues après un « Open your heart » ouaté dans un écrin de beauté.

Le pianiste emboîtera le pas par « Fall in light », avant de laisser la place au maître des lieux, seul aux commandes, pour interpréter un magistral « On this day ».

Une heure trente durant laquelle Jasper Steverlinck a pu nous faire oublier le regretté Arid… ce qui constitue en soit déjà un miracle…

(Organisation CC René Magritte)

Jasper Steverlinck

Eblouissant !

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Ce soir, le Zik Zak accueille l’ex-chanteur/guitariste d’Arid, Jasper Steverlinck. Il a entamé une carrière individuelle, il y a maintenant trois ans. Il s’agit d’une des plus belles voix issue du Nord de la Belgique. Le Gantois bosse actuellement sur un nouvel opus, qu’il viendra défendre, notamment, au Botanique et à l’Ancienne Belgique, dès l’automne prochain.

Julie Jeavons aka Folk Vagabond assure le supporting act. Elle est aussi grande que son talent. Son goût pour le folk issu des 70’s, elle le doit à ses parents. Et tout particulièrement son père, qui est anglais. Sa mère est française. Julie vit d’ailleurs aujourd’hui, à Lille… Elle milite également au sein de The Lonely Free, qui s’était d’ailleurs produit, en première partie de Bai Kamara Junior, dans la même salle, il y a quelques semaines. Ce soir, elle se produit en solitaire, avec sa voix, son harmonica, ses sifflements et sa gratte semi-acoustique, sur laquelle sont imprimés les mots ‘This Machine Travels’. Fin du mois de juin, elle publiera son troisième elpee, « Heart Of The Matter ».

Un tonnerre d’applaudissements accueille Julie sur les planches. Elle est armée de sa gratte semi-acoustique. Ses nombreux voyages inspirent ses lyrics. « Edge Of Your World » ouvre le set. Une compo hantée par Dylan, même si la voix évoque davantage Joan Baez. Le toucher de cordes est empreint de subtilité. On a l’impression de partir le cœur léger, à l’aventure, en emportant pour tout bagage, son sac à dos. Un doux sifflement traverse l’atmosphère... Les cordes sont toujours aussi délicates et tout en retenue, tout au long de « Child Of The Universe ». Elles s’agitent quelque peu pendant « Lifetime », une nouvelle compo, alors que la voix de Julie devient graveleuse. Un morceau dont l’écoute serait idéale, en bord de mer, devant un feu de camp. « Life Of A Vagabond » adresse un clin d’œil au « Like A Hobo » de Charlie Winston. « Tale Of The Fallen Princess » est un inédit. Autre composition récente, « I’ll Be Your Clown » figurera sur le prochain opus. Libérant des ondes positives, elle bénéficie d’un refrain contagieux et pourrait facilement squatter la bande FM. Retour des sifflements pour « Utopia », un morceau qui fait du bien au cœur et à l’âme. Bref, ce récital folk était vraiment judicieux pour oublier les tracas de la vie quotidienne…

Le concert de Jasper Steverlinck sera également acoustique ; mais l’artiste est accompagné par Valentijn Elsen, aux claviers. Il fait de plus en plus chaud. Quelques ventilateurs au plafond seraient les bienvenus… Si jasper est très apprécié en Wallifornie, en Flandre, il est considéré comme une star. Pas étonnant que de nombreux aficionados issus du Nord du pays aient fait le déplacement. En s’accompagnant à la gratte semi-acoustique, Steverlinck attaque immédiatement plusieurs titres de son prochain long playing, dont « Our Love Got Lost » et « So Far Away From Me ». Sa voix est atmosphérique, céleste même. Jasper avait annoncé sur son compte Facebook, qu’il y avait longtemps qu’il s’était produit en live, et que ses doigts étaient impatients de toucher un manche de guitare. Nouveau single, « That’s Not How Dreams Are Made » enthousiasme l’auditoire. L’artiste n’en oublie pas pour autant son répertoire plus ancien, à l’instar de « Things That I Should Have Done ». De quoi vous flanquer des frissons partout. Et puis de reprendre magistralement le « Life On Mars » de Bowie, en prenant soin de descendre dans la fosse. Bref d’une durée de 120 minutes, ce concert réunissant nouvelles et anciennes compos a ébloui l’auditoire, malgré la fournaise…

Photo : focale2.8

(Organisation : Zik Zak)

Jasper Steverlinck

Une musique qui n’a pas pris une Arid…

Écrit par

Jasper Steverlinck, c’est le chanteur/guitariste d’Arid. Depuis 2002, il mène une carrière en parallèle. C’est surtout une fameuse voix que certains n’hésitent pas à comparer à Freddie Mercury. Il se produit deux jours de suite au Botanique. Et votre serviteur a choisi le vendredi 19 février…

Pourquoi ? Parce que Milo Meskens (NDR : que la drummeuse gantoise, Isolde Lasoen, affuble du surnom de Buckley de Deinze) assure le supporting act. Il s’agit du leader de Black Tolex, une formation chargée de promesses issue du Nord du pays. Il a décroché de nombreux prix lors de concours organisés en Flandre. Doué à l’harmo et c’est en outre, un fameux gratteur ! Sa musique est le fruit d’un mélange de folk, country, blues et pop. Rocailleuse, sa voix campe un hybride entre Jeff Buckley (of course !), Bon Iver et John Mayer.

Ce soir il se produit en solitaire. Il monte sur l’estrade vêtu d’un pantalon jaune et d’une chemise d’officier bleue aux rayures blanches. Et attaque son set par un morceau de folk plutôt classique intitulé « Safe And Sound ». Tout au long de « Whatever Ever », il ferme les yeux et se concentre sur son manche. Il s’autorise ponctuellement de superbes envolées vocales. Comme sur « Broken Roses ». Sa cover du « Airplane » d'Eddy Wally est solide. Il tapote régulièrement sur le bord de sa gratte pour assurer quelques pecus. « All The Best Friends » est une chanson qu’il a composée pour ses potes. « Here With Me » est devenu un hit en Flandre. Et il achève sa prestation par « Who Are You ». A suivre de très près.

Le nouvel elpee de Jasper Steverlinck devrait bientôt sortir. Il a été enregistré sous la houlette de Jake Gosling (Ed Sheeran, The Libertines, Paloma Faith). Un single en a été extrait, « Things That I Should Have Done ». Diffusé sur les ondes, il est assez prometteur.

Jasper s'est laissé pousser les cheveux. Il confie être heureux de remonter sur scène, après 4 années d'absence. Et précise que son show inclura des titres issus de son premier album solo, « Songs Of Innocence », sorti en 2004, du futur opus et du répertoire d'Arid.  

Jasper ouvre le spectacle en solitaire. Il attaque ainsi « That's When I Raise » à la gratte électrique. Le spectre de Freddie Mercury plane. Une comparaison qu’il déteste pourtant… Faut quand même reconnaître que grave ou aigue, elle est capable de franchir deux octaves. Il troque sa guitare contre une semi acoustique (NDR : une Gibson !) pour le paisible et mélancolique « Come On » ; moment choisi par le claviériste pour le rejoindre sur le podium. Dès le morceau terminé, le reste du band débarque. Soit un drummer, un second gratteur et un bassiste. Plus électrique, « Lost Stories » met en exergue le rôle du batteur. Jasper aborde « To Make Me Feel My Love » aux ivoires. Deux nouvelles chansons : « Cave Song » et le plus prog/rock « Night Prayer ». Pour aborder le nouveau single, Jasper est discrètement soutenu par le pianiste. Le second gratteur rappelle à Jasper qu’il doit changer de guitare. Ce dernier vérifie la set list. Fou rire général ! Il se mue en crooner pour « Song For You ». Applaudissements nourris. Il se prend pour Joe Cocker et parle avec les mains (NDR : ce n’est pourtant pas un Italien !) sur « You Are ». Et nous réserve quelques compos d’Arid seul, armé de sa gratte ou parfois, épaulé par le claviériste.

Le band est au complet pour accorder les deux derniers morceaux. Et lors du rappel, on aura droit à un inédit, « Miss you », ainsi qu’à « Life on Mars », une cover de Bowie. Finalement on a eu droit à 19 titres en un peu plus de 75 minutes. Et franchement, malgré sa longue absence, la musique de Jasper Steverlinck n’a pas pris une Arid…

(Organisation : Botanique)