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Jean-Michel Jarre

La musique électronique vient d'Europe et n'a rien à voir avec la musique américaine…

Ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de rencontrer, en chair et en os, un des pionniers de la musique électronique. Jean-Michel Jarre a débarqué à Bruxelles pour présenter son nouvel album, « Equinoxe Infinity », et votre site musical préféré a été invité à la session d'écoute accordée au Cinéma Palace.

Inutile de présenter ce musicien français d'exception, qui depuis son premier succès, « Oxygène », en 1976, est devenu un des piliers de la musique moderne. Il a vendu plus de 80 millions de disques et a créé, en s'inspirant de Pink Floyd, le concept de méga concert. Il détient d'ailleurs toujours le record du plus grand nombre de spectateurs : 3,5 millions à Saint-Pétersbourg, en 2011.

Aujourd'hui, au Cinéma Palace, il rencontre la presse en affichant toute l'élégance qu'on lui connaît. Toujours fringant, il ne fait pas du tout les 70 printemps au compteur. D'un ton courtois et amical, il explique que, pour réaliser son nouvel opus, il a essayé de mélanger les technologies modernes et les sons analogique vintage. ‘L'album est en phase avec le son d'aujourd'hui’, précise-t-il. ‘J'ai pensé qu'il serait intéressant de me resservir des mêmes instruments utilisés il y a 40 ans. Mais j’ai également pensé que si j’avais encore 30 ans, comme en 1978, j'utiliserais certainement des instruments modernes. Donc, j'ai décidé de combiner ceux de l'époque à ceux qui n'existaient pas encore en '78. Je les ai dénichés sur Internet, comme par exemple le GR-1*, un synthé numérique de chez Tasty Chips Electronics ; un instrument incroyable !’.

Ou comment combiner l'ancien et le nouveau, en somme. Tout en conservant, comme fil rouge, toujours ce style inimitable, atmosphérique, solennel et hautement mélodique. ‘Il n’est pas possible d’échapper à son style’, poursuit le musicien français. ‘Je vous donne un exemple. Un jour, dans le studio de Moby, nous travaillions sur un morceau destiné à « Electronica ». Il s’installe aux claviers et joue un simple accord de ré mineur, un ré fa la que même un enfant de 10 ans pourrait reproduire et malgré tout, soudain, on perçoit le son inimitable de Moby’. C’est pareil pour Jean-Michel Jarre. Que ce soit au travers d'instruments datant des seventies ou d'une technologie ultramoderne, les compositions portent l'empreinte de l'artiste.

Notons, au passage, que les deux longs formats « Electronica 1 et 2 » figurent parmi les plus belles réussites du sorcier des claviers. Publiés en 2015 et 2016, ils recèlent des plages composées au travers de collaborations opérées en compagnie d’artistes comme Gary Numan, Moby, Pet Shop Boys, Rone, Gesaffelstein, Boys Noize, Peaches, Fuck Buttons, sans oublier notre ami 3D, de Massive Attack (NDR : il est plus connu sous le pseudonyme de Banksy).

Pionnier de la musique électronique, Jarre souligne la nature fondamentalement européenne de ce style. ‘Les gens ont tendance à oublier que la musique électronique est issue de l’Europe et n'a rien à voir avec le blues, le jazz ou la musique américaine. Elle vient de France, d'Allemagne, mais aussi d'Italie, grâce notamment à Luigi Russolo, qui a rédigé son manifeste The Art of Noises (NDR : 'L'arte dei Rumori') en 1913. Elle émane aussi de Russie : pensez, par exemple, à Leon Theremin, le père du 'theremin', l'ancêtre du synthétiseur. Et c'est ce patrimoine européen qui, hérité également de la musique classique, a conduit à ces longues parties instrumentales qui font l'originalité de nos compositions. C'est aussi pourquoi nos pays européens occupent une place si importante dans le monde de la musique électronique, de par le monde. Et chaque pays possède ses caractéristiques spécifiques. La France, par exemple, est plus impressionniste, c'est une tradition : écoutez Air, Rone, etc. L'Allemagne, par contre, prône une autre approche. Quand j'ai débuté, il y avait Tangerine Dream et Kraftwerk. Ils avaient une conception froide et robotique de la musique. Attention : ce n'est pas un jugement qualitatif. D'ailleurs, ils ont créé des chefs-d'oeuvre en travaillant de cette façon. C'est juste pour montrer que l'approche est différente. Les musiciens de Tangerine Dream, par exemple, avaient l'habitude de quitter la scène pendant que les séquenceurs jouaient encore. C'était comme une apologie de la machine. Perso, j'avais une autre philosophie. J'essayais toujours d'utiliser des sons différents et les séquences changeaient constamment. J'étais 'anti-pattern', pourrait-on dire. Et, d'ailleurs, sur mon nouvel album, c'est pareil, les sons évoluent tout le temps, ils ne sont jamais les mêmes...’

Passionné de new wave et plus particulièrement de la période de gestation de ce courant musical, entre 1976 et 1980, votre serviteur ne pouvait passer à côté de ce sujet, surtout face à un musicien qui a contribué à l'émergence de la musique 'wave' synthétique. Il lui a donc posé quelques questions.

Musiczine : 2018 célèbre les 40 ans d'« Equinoxe » mais également des débuts de la new wave synthétique. Elle a vécu ses premiers bourgeonnements en 1978, grâce à « Being Boiled » de Human League et « Warm Leatherette » de The Normal. Plus tard, en 1979, ce sera, on le sait, l'explosion, grâce, entre autres, à OMD et Gary Numan. Quelle influence avez-vous exercée sur les artistes fondateurs de ce style musical ?

Jean-Michel Jarre : C'est à eux qu'il faudrait le demander. Néanmoins, je peux quand même signaler avoir réalisé, comme vous le savez, un titre sur « Electronica », en compagnie de Gary Numan, un artiste que j'apprécie au plus haut point. Par ailleurs, il y a quatre ans, le magazine anglais Mojo m’a décerné un Award ; et c'est John Foxx qui me l’a remis. Lors de la cérémonie, il a eu une déclaration intéressante, outre ses propos positifs à mon égard. Il a avoué que la première fois qu'il a entendu « Oxygène » et « Equinoxe », il s'est rendu compte que les musiciens anglais étaient tous influencés par la musique américaine et que pour la première fois, il en entendait une profondément européenne. Ce qui lui a donné l’idée de s’exprimer différemment et de créer Ultravox, etc. J'ai été très touché par cet hommage indirect. Evidemment, il y a certainement eu une influence (NDR : de sa part), mais je n'ai pas pu la mesurer concrètement. En tout cas, il est clair que j'ai ressenti une filiation bien plus que 'synthétique' vis-à-vis d'artistes comme OMD ou de la new wave en général.

Musiczine : Vu que nous êtes à Bruxelles, avez-vous eu ou avez-vous pour l'instant, des contacts avec les musiciens belges ? A une certaine époque vous auriez pu collaborer avec Telex ou encore Front 242...

Jean-Michel Jarre : Bien sûr, ce sont des musiciens très importants ! Mais n'oubliez pas qu'avant Internet, les artistes avaient peu de contacts entre eux. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai initié les albums « Electronica », afin de créer des ponts avec d'autres artistes. Mais en effet, j'aurais beaucoup aimé travailler en compagnie d’artistes belges. Comme Soulwax / 2ManyDJs, par exemple, que j’aime aussi. Une coopération est même envisageable à un moment ou un autre.

D'ailleurs, en ce qui concerne la Belgique, je souhaite ajouter qu’il s’agit un endroit où je me sens très bien. Pas pour des raisons fiscales, comme certains de mes compatriotes. Et j'aimerais réagir aux déclarations de Donald Trump à propos de Bruxelles. Il a prétendu que c'était un ‘trou à rats’. Et bien, vu que je suis du signe du rat en astrologie chinoise, j'estime que ce 'trou' est le centre du monde...

Merci à Jean-Michel Jarre, ainsi qu'à Sony Music, Valérie Dumont et Radio Vibration.

Pour écouter l'interview en audio, consultez la page mixcloud de l'émission de radio WAVES, c'est ici 

* A ne pas confondre avec le GR-1 de Roland, une guitare/synthé qui date de 1992...

 

Jean-Michel Jarre

Le jardin sidéral de Jean-Michel…

Écrit par

Pas mal de monde et de mouvement près de la Plaine du Heysel. Normal, Jean-Michel Jarre s’y produit ce soir. Ce qui provoque de nombreux embouteillages avant d’arriver à destination. Il devient de plus en plus pénible de rejoindre la capitale et même d’y circuler, en voiture, même un dimanche… Avoir recours aux transports en commun ? OK ! Et comment fait-on pour rentrer chez soi, après un spectacle, quand les derniers trains sont programmés bien avant 23 heures ?

Un concert de Jean-Michel constitue toujours une expérience riche en sensations au cours de laquelle les synthés sont associés aux techniques –numériques et visuelles– les plus révolutionnaires. Grâce à ses spectacles hors norme, Jean-Michel Jarre a explosé tous les records. Le 14 juillet 1979, il a ainsi réuni un million de spectateurs sur la place de la Concorde. Et il a fait encore mieux lors des concerts anniversaires à Houston (1,5 million en 1986), Paris (2,5 millions en 1990) et Moscou (3,5 millions en 1997). En 2011, il a accordé un concert dans le cadre du mariage princier, à Monaco, concert qui a été retransmis dans le monde entier. Enfin, Jean-Michel Jarre a déjà écoulé plus de 80 millions d’albums…

Tout comme Pierre Henry, son complice au sein du GRM (Groupe des Recherches Musicales), Pierre Schaeffer, sans oublier, bien sûr, les musiciens de Kraftwerk, de Can et même de Telex, il est considéré comme un pionnier de la musique électronique. Il y a plus de 40 ans qu’il s’y est investi ; tout en tirant parti, en ‘live’, des techniques de light show les plus pointues, que ce soit en se servant des lasers et plus récemment, de la la 3 D.

Agé de 68 ans, l’artiste français est venu défendre ses deux derniers projets, « Electronica Vol 1: The Time Machine » et « Electronica Vol 2: The Heart Of Noise », parus respectivement en 2015 et 2016. Quelques artistes prestigieux ont apporté leur concours à ces œuvres, dont Pet Shop Boys, David Lynch, Moby, Jeff Mills, Rone, Massive Attack, Primal Scream, Peaches, Yello, The Orb, Sebastien Tellier, Gary Numan, Cyndi Lauper, Hans Zimmer ainsi que Laurie Anderson. Pour célébrer le 40ème anniversaire de sa sortie, il publiera bientôt un troisième volume de la saga « Oxygène ».

La tournée a été baptisée ‘Electronica World Tour’. Et elle transite donc par Bruxelles, pour un spectacle unique en salle, qui réunit l’énergie d’un méga show et la profondeur émotionnelle d’une prestation en club.

La première partie est assurée par un DJ. Seul sur scène, derrière sa table et ses machines, il balance de la techno pendant un peu plus de 30 minutes. Il ne cherche pas à créer la moindre interactivité avec le public ; se contentant d’un seul signe de la main, en fin de parcours…

Ce soir, Jarre est flanqué de deux musiciens, en l’occurrence Claud Samaud et Stéphane Gervais. Le premier est préposé aux claviers, le second à la batterie électronique. Le show démarre à 20h50 par « Intro (Waiting For Cousteau) », une entrée en matière plutôt paisible. D’immenses tentures circulant sur un rail dissimulent les trois musicos. En fait, ces rideaux servent d’écrans. Lors de ce prologue, se dessinent des formes géométriques en 3 D. Rayonnant, Jean Michel fait son apparition. A l’issue des deux premiers morceaux, « The Heart Of Noise », ‘Part 1 et 2’, il vient saluer le public et présenter le spectacle. La set list ne néglige bien évidemment les classiques « Oxygène 2 », « Oxygène 4 » et « Glory / Equinoxe 4 ». Il nous présente une composition qui lui tient à coeur, « Souvenir De Chine », écrite à bord d’un avion, lors d’un périple accompli au sein de cette république populaire. On remarque la présence d’une majorité de quinquas dans la salle, mais également de nombreux jeunes. Perspicace, le Lyonnais cherche à se tourner vers l’avenir en proposant également de l’électro plus contemporaine ; à l’instar de « Brick England », opus auquel The Pet Shop Boys avait collaboré. Mais également l’avant-gardiste « The Architect » qui renvoie la techno américaine de Détroit à la cave.

Le public jeune a la bougeotte et se lève pour danser ; soit au niveau de la table de mixage ou devant la scène, entre les rangées de chaises. La sécurité renvoie rapidement tout ce petit monde devant les tables de mixage.

Son engagement politique, Jean-Michel Jarre le rappelle à travers « Exit », une plage co-écrite en compagnie du lanceur d'alerte Edward Snowden. Un combat traduit par des images vidéo du personnage délivrant son message. Ce seront les seules images personnalisées. Lors du final, « The Time Machine », après avoir enfilé des gants –ce qui peut toujours paraître surprenant– il exploite sa fameuse harpe laser. Il ne grattera sa guitare électrique, qu’à une seule reprise. En rappel, il va nous réserver « Oxygène 17 » et « Stardust ». Un set plutôt court, mais impressionnant, surtout pour la perfection de la mise en scène et la qualité des différents instrumentistes.

(Organisation : Greenhouse Talent)

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