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The Smashing Pumpkins

Un opéra rock pour The Smashing Pumpkins

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Après avoir trempé dans le synth-pop sur « CYR », en 2020, The Smashing Pumpkins a décidé d’en revenir à ses racines électriques, à travers « ATUM : A Rock Opera In Three Acts », qui sortira en sections au cours des sept prochains mois. Chaque acte comprendra 11 titres. Le premier devrait sortir le 15 novembre, le deuxième, le 31 janvier 2023, et le dernier, le 21 avril. « Beguiled », c’est le titre du single, qui vient de sortir. Il figurera sur le premier opus de cette trilogie.  

Corgan a déclaré que ces elpees constitueraient à la fois une suite de l’album de 1995 « Mellon Collie And The Infinite Sadness » et des disques « Machina » des années 2000. Il les avait déjà décrits, à l’époque, comme une sorte d’opéra rock.

« Beguiled » est en écoute ici

 

 

The Smashing Pumpkins

Shiny and Oh So Bright, Vol. 1 / LP: No Past. No Future. No Sun.

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Pour enregistrer son dixième elpee studio, The Smashing Pumpkins a réuni son line up aux trois-quarts, puisqu’il y manque la bassiste D'arcy Wretzky, qui s’est retirée de la scène musicale depuis l’an 2000. Jeff Shroeder assurait le rôle de lead guitariste, depuis 2008. Mais lors du retour de James Iha, il a repris celui de bassiste.

On ne peut pas dire que les albums de Smashing Pumpkins aient été fracassants, depuis le début du millénaire. Et la carrière de Billy Corgan en solitaire ainsi que chez Zwan ne s’est pas avérée davantage brillante.

Alors quoi ? Quid de ce “Shiny and Oh So Bright, Vol. 1 / LP: No Past. No Future. No Sun”? Et bien, a contrario de ce que prétend la presse spécialisée, il est intéressant. Bien sûr, il n’atteint pas le statut de l’album culte de, Mellon Collie and the Infinite Sadness », mais il renoue avec un passé glorieux reflété par « Siamese dream » et « Adore ». Pas sur tout l’album, mais grâce à quelques compos bien torchées, comme le contagieux « Silvery sometimes (Ghosts) », le bien grunge « Solara » ainsi que « Marchin’ on », un titre percutant qui aurait pu figurer au répertoire de Metallica. Ce qui n’est pas étonnant lorsqu’on sait que c’est Rick Rubin qui a produit le long playing. Enfin, pas long, plutôt court, puisqu’il ne dure que 33’. N’empêche les interventions de James Iha, à la gratte, valent leur pesant de cacahuètes, et puis Jimmy Chamberlin, malgré ses problèmes récurrents d’addiction, est un fameux drummer. Il étale même toute sa virtuosité sur la ballade épique mid tempo « Alienation », le single « Solara » ainsi que lors de la finale, « Seek and you shall destroy », une piste caractérisée par une bien jolie mélodie. Enfin, l’opus s’ouvre par une drôle de compo, une autre ballade alimentée par un synthé et enrichie de chœurs gospel. On en oublierait presque la voix de Billy Corgan qui est… égale à elle-même. Et si “Shiny and Oh So Bright, Vol. 1 / LP: No Past. No Future. No Sun” n’est pas l’album de la décennie, il a au moins de mérite de retrouver ses fondamentaux. Alors à l’instar des citrouilles, pourquoi ne pas s’éclater. En espérant que le second chapitre soit encore de meilleure facture…

 

The Smashing Pumpkins

Monument to an Elegy

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Fondé par Bill Corgan, il y a 28 ans, Smashing Pumpkins est considéré comme un dinosaure.

Et on doit vite se rendre compte que nous sommes les victimes de ce prédateur.

Si le succès n’est réellement apparu qu’au début des années 90, on a vite fait le calcul, ces enfoirés ont grandi avec ma génération ; Corgan était d’ailleurs à peine plus âgé que votre serviteur.

Un dinosaure, certes, mais qui peine à disparaître.

Non pas que nous le souhaitions, mais parfois mourir de sa belle mort, communique au mythe une certaine forme d’élégance.

Dans le chef des Pumpkins, il semble impensable de poser le mediator.

Mais essayons d’être objectif ; en nous demandant ce que « Monument to an Elegy » a vraiment dans le ventre ?

Faisons fi des accords métalliques chers au combo. Oublions leurs martèlements de fûts spécifiquement marécageux. Délaissons ces fiévreuses envolées si caractéristiques. Supprimons la voix nasillarde de Corgan. Que reste-t-il ?

Une innovation ? Une nouvelle approche de la musique ? Une subtilité discrètement camouflée ?

Et bien, si on enlève tous les éléments spécifiques à leur expression sonore, il ne reste rien. Nada !

Il faut pouvoir accepter cette situation. Pourtant, 20 ans plus tôt le combo nous réservait des compos originales, percutantes, élaborées, savoureuses et même bouleversantes. Aujourd’hui, il se mord la queue et n’est plus que l’ombre de lui-même.

Pourtant, « Monument to an Elegy » devrait ravir les irréductibles, nostalgiques des nineties. Ceux dont l’horloge s’est alors arrêtée.

Vu le talent de la bande à Billy, il est incompréhensible de la voir incapable de se remettre en question. De s’ouvrir de nouveaux horizons sonores. Pourtant, elle a suffisamment d’expérience pour y parvenir. Afin de mettre à genoux la nouvelle génération, sur son propre terrain.

Bref, soyez rassurés quand même, tout au long de « Monument to an Elegy » Smashing Pumpkins fait du Smashing Pumpkins. Les aficionados crieront peut-être même au génie mais Dieu reconnaîtra les siens.

 

The Smashing Pumpkins

If All Goes Wrong (Dvd)

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Des Smashing Pumpkins du début, il ne reste aujourd’hui que deux figures de proue. Accompagnés de trois nouveaux membres ‘jetables’, Billy Corgan et Jimmy Chamberlain ont opéré, il y a deux ans, un retour fructueux qui s’est traduit par la confection de ce recueil intitulé « Zeitgeist » et a débouché sur une grande tournée de ‘réunion’. Ces événements sont à l’origine de « If All Goes Wrong », un double Dvd de près de 4h, indispensable à tout fan qui se respecte.

Le premier disque épingle un documentaire narrant les circonstances du grand retour des Smashing Pumpkins. Il retrace le long chemin de fortune emprunté par Corgan durant les sept années qui ont séparé le split du quatuor originel de cette reformation. La toile est tissée autour de compositions inédites qui donnent le ton de chacun des thèmes évoqués dans un documentaire qui jouit de la participation prestigieuse de Pete Townshend, guitariste du Who. Billy Corgan et Jimmy Chamberlain y donnent la parole aux nouveaux membres du groupe, à d’autres musiciens mais également aux fans, qui occupent une part centrale dans ce film.

En bonus, des aficionados racontent tout le bien qu’ils pensent de la formation et Pete Townsend (The Who) accorde une petite interview supplémentaire.

La deuxième partie est consacrée à un concert de près de deux heures enregistré au Fillmore à l’aide de pas moins de douze caméras. Le show fait la part belle aux inédits mais également aux compositions les moins évidentes de la discographie des Smashing Pumpkins. Aucun hit, donc. Bien que le son y soit quasiment parfait, ce second Dvd souffre d’une image ‘cracra’. Une explication ? Probablement la faute à la couleur dominante des spots : le bleu. Ce qui communique à l’ensemble un aspect sombre pas toujours agréable. En bonus, on retrouve Billy et ses acolytes durant les répétitions qui ont précédé le concert.

Bien qu’il s’adresse avant tout aux fans, « If All Goes Wrong » devrait également plaire aux profanes soucieux de découvrir, côté coulisses et/ou côté scène, l’univers et la biographie des Smashing Pumpkins, sans se fatiguer.

 

The Smashing Pumpkins

American Gothic (Ep)

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Un peu moins d’un an après la sortie de « Zeitgeist », elpee qui célébrait leur come-back, et entre deux tournées (l’US et l’européenne qui passait par Forest ce 19/2), Billy Corgan et le reste de sa bande ont concocté cet Ep 4 titres. Aux USA, il est disponible uniquement via iTunes, l’artwork étant accessible gratuitement sur le site officiel du groupe. En Europe les aficionados peuvent se procurer le CD, au design audacieux, mais aux couleurs harmonieuses. Le contenu est tout autant surprenant.

Avouons-le tout de suite, les deux premiers titres ne sont guère emballants. En écoutant « Rose March », on se dit vraiment que les Pumpkins ne sont plus ‘Smashing’ mais plutôt ‘Rolling’. Il y a toujours ce timbre de voix si typique de Billy Corgan, mais sans véritable finition, on se demande ce qu’a bien pu foutre le personnel en studio. A moins qu’il se soit effacé afin de permettre à Billy de mener la danse de bout en bout. L’auditeur est d’ailleurs en droit de se demander où sont passés les arrangements si bien ficelés de « Zeitgest »

« Again, again, again » porte bien son titre, tant ce deuxième morceau semble tout aussi léger, voire bâclé serait-on tenté d’écrire. Il lasse et même irrite sur la longueur. Heureusement « Pox » exhale une petite bouffée d’air frais. Sur fond de guitare acoustique tendre et entraînant, tapissé à la manière des Californiens de Swell, Billy vient déposer sa voix plus douce et plus maîtrisée. Et cet Ep finit quand même sur une bonne note. En l’occurrence par « Sunkissed », une chanson diffusée sur les bonnes ondes radiophoniques. Et il faut croire que le groupe a envie de marquer le coup, en tournant définitivement la page du noisy/grunge des 90’s. Certains salueront ce virage en le qualifiant de rafraîchissant. D’autres, nostalgiques de la période « Gish » ou de l’incontournable « Mellon Collie and the Infinite Sadness » crieront au ‘grand n’importe quoi’. Reste à voir si ce n’était qu’une aventure sans lendemain ou si le prochain elpee des citrouilles sera du même acabit…

The Smashing Pumpkins

Zeitgeist

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Incontournables à la fin des années 90 et au début du XXIème siècle, les citrouilles écrasées sont aujourd’hui reconstituées, amputées tout de même de la moitié du line up original. Au service d’une pop métal à la gonflette, le groupe s’était séparé dans un contexte nébuleux, après la sortie d’un « Machina – The Machines of God » qui s’embourbait dans un rock excessivement chargé et prétentieux. Billy Corgan s’implique alors dans son projet solo Zwan, la liane rousse et bassiste Mellissa Auf Der Maur sort un excellent album sous son propre nom, tandis que le guitariste James Iha et le batteur Jimmy Chamberlain développent des projets intéressants, mais sans grand succès. Le Smashing Pumpkins cru 2007 c’est inévitablement Billy Corgan, maître à penser incontestable, escorté par son ami Jimmy Chamberlain. Les autres musicos ont été recruté via une petite annonce…

Après quelques écoutes de ce « Zeitgeist » coproduit par Terry Date, spécialiste des sons métalliques, on se rend vite à l’évidence. Rien n’a vraiment changé malgré ces sept années d’absence. Le combo reprend là où il s’était arrêté en 2000. Gros son saturé, voix plaintive, breaks paisibles, et en particulier une prédilection assez inattendue pour des riffs heavy. C’est sûr, Corgan ne vise pas à rivaliser avec Tokyo Hotel. Il le sait. Son public ne sera plus constitué d’adolescentes ‘grungettes’, mais bien d’anciens fans nostalgiques et autres amateurs de musique lourde. Le combo ne parviendra plus à remplir un Flanders Expo, mais se produira devant le public plus branché de l’AB.

« Zeitgeist » se révèle bien pensé, arrangé minutieusement et nous livre son lot de refrains franchement bien foutus. A commencer pas le single « Tarantula ». Cette compo confirme que le duo a davantage gardé un pied dans le métal et s’éloigne des influences cold wave et noisy régulièrement rencontrées sur leurs premiers opus. Certains estimeront prétentieux le titre évocateur « United States » caractérisé par son développement de près de onze minutes et ses gros roulements de batterie. Pourtant la pièce ne laisse pas indifférent, et sonne au final de façon très spontanée. Les Pumpkins sont immanquablement attachés à certains gimmicks. L’étonnant autant qu’amusant « Starz » en est une preuve incontestable. « Neverlost » apparaît telle une éclaircie dans l’univers rude et glauque de la nouvelle livraison du tandem Corgan/Chamberlain, tandis que « For God and Country » évoque la période « Mellon Collie… », sans le son hyper léché de ce monument indéracinable.

« Zeitgeist » n’est donc pas particulièrement osé et innovateur, mais il s’avère d’une certaine efficacité après une écoute approfondie. Et puis, la voix de Corgan et ses riffs de guitares, reconnaissables entre mille, réveilleront bien des souvenirs, et pas des plus désagréables !

The Smashing Pumpkins

Greatest hits

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Le plus agaçant (NDR : mais aussi le plus stimulant !) pour les inconditionnels d'un groupe, c'est de découvrir sur un " Best of " ou un " Greatest hits ", l'un ou l'autre titre inédit. L'édition limitée de cette compile ne devrait pas trop faire hésiter les aficionados de Smashing Pumpkins, puisqu'elle en recèle une bonne dizaine. Pour la plupart excellents ! Faudra quand même qu'ils se grouillent, puisque la vente de ce double CD est limitée dans le temps. Des morceaux issus des sessions d'enregistrements de " Melon Collie and the infinite sadness ", de " Adore " et de " Machina ". Mais aussi des raretés et des faces " b " de singles. Pour celles ou ceux qui viendraient de découvrir l'existence ( ?!?!) du défunt groupe chicagolais (NDR : ça arrive, faut pas rigoler !), réputé pour son mélange très personnel de métal et de psychédélisme, ce recueil découpé en 34 fragments constitue une excellente introduction. Pour en savoir davantage, je les invite quand même à utiliser notre moteur de recherche…

 

The Smashing Pumpkins

Machina / The machines of God

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Les Smashing Pumpkins ont donc décidé de mettre un terme à l'existence du groupe, fin de cette année. Et pour terminer en beauté, ils nous gratifient d'un cinquième opus studio, " Machina/The machines of God ", disque qui donnera le coup d'envoi à une ultime tournée mondiale. Destin tourmenté pour cet ensemble chicagolais, fondé en 1989, qui a connu la mort de son claviériste Jonathan Melvoin, l'éviction et la réintégration du drummer, Matt Chamberlain ; et enfin le remplacement de la bassiste et membre fondatrice D'Arcy par l'ex Hole, Melissa Auf Der Maur. Aux dernières nouvelles, Billy Corgan et James Iha se lanceraient dans une carrière solo.

Mais venons-en à cet opus particulièrement copieux, puisqu'il dépasse allègrement les 70 minutes, en quatorze fragments, y compris le titre caché. Si le chef d'œuvre " Mellon collie and the infinite sadness " manifestait un goût certain pour la pop britannique, et en particulier la plus somptueuse et sophistiquée d'ELO et des Beatles circa " Sergeant Pepper's ", " Machina/The machines of God " exhale un parfum cold, mélancolique, réminiscent de Cure, c'est une certitude, mais également de Sad Lovers & Giants, Chameleons et And Also The Trees, lorsque l'expression s'élève dans l'éther atmosphérique. Certains titres comme " The everlasting gaze " et " Heavy metal machine " virent même carrément au gothique. Même Marilyn Mansun aurait apprécié. Bien sûr, le timbre vocal menaçant, passionné, gémissant, irascible de Billy apporte aux chansons une touche toute personnelle. Et puis les guitares sont toujours susceptibles d'adopter un profil post grunge ou psychédélique. Encore que sur " This time ", elles pétillent avec la même opulence que chez Kitchens Of Distinction ou épousent un sens hymnique proche de Big Country, tout au long de " The sacred and profane ". Mais le titre les plus étonnant nous vient de " Glass and the ghost children ". Un fragment complexe, ténébreux, hanté par les spectres de Ian Curtis et de Jim Morrison, mais aussi parcouru de références alternatives pompées encore et toujours au sein des eighties ; et en particulier chez Wire et Durutti Column. Indispensable !

 

The Smashing Pumpkins

Adore

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Smashing Pumpkins est en constante évolution. Surtout sur disque. On avait déjà pu le constater sur le très (trop ?) riche double CD " Mellon collie and the infinite sadness ". Et bien " Adore " est encore plus surprenant. On est d’ailleurs ici à des années lumière du post grunge dispensé sur " Siamese dream " ou sur les planches.

" Adore " privilégie les climats soignés, tendres et délicats. L’ombre de Guy Chadwick plane ainsi sur " To sheila ", à cause de la richesse et de la subtilité des arrangements ; voire même de son défunt House Of Love. Comme sur la ballade " Once upon a time " ou encore sur " Daphné descends ", velouté par une guitare vibrato, " noisy ". Tout comme sur le dernier opus, Smahing Pumpkins réserve également une place à des fragments plus élaborés, plus progressifs. " For Martha ", par exemple. Mais un prog rock qui n’effleure que les aspects les plus paisibles d’un Yes, voire d’un Genesis, lorsqu’il était encore sous l’emprise de l’archange Gabriel. Ou encore " Blank page ", dont les harmonies vocales limpides, irréprochables, falsetto, se lovent dans une texture à la fois brumeuse et complexe, comme chez Robert Wyatt. Le groupe chicagolais n’en oublie pas pour autant de s’aventurer dans le psychédélisme, sur " Behold ! The nightmare ". Cinq minutes douze à la recherche du " Magical Mystery Tour " des quatre de Liverpool, de Syd Barrett et de My Bloody Valentine. Mais le plus surprenant procède de cette approche de l’électro pop pratiquée par le (défunt ?) New Order. Hymniquement " Perfect ", ou, si on veut bien en éplucher un zeste, " Apples + oranges ". On a même droit à un périple dans la cold wave pornographiquement ‘curiste’", à travers le succulent " Shame ". Et si l’intimiste " The tale of dusty pistol Pete " s’inscrit dans un contexte beatlenesque (référence à " Julia " du " Double blanc "), et que " Pug " résonne aux accents bringuebalants d’" I want you " des même Fab Four, le somptueux " Tear ", affiche la solennité baroque du " Beggars Banquet " des Stones, alors que le single " Ava Adore ", semble avoir calqué son groove sur " I will rock you " de Queen. Son groove seulement, heureusement ! Un album remarquable, il faut l’avouer !

 

The Smashing Pumpkins

Pisces iscariot

" Pisces Iscariot " n'est pas le nouvel album d'un des groupes les plus importants des nineties, mais nous aurions pu le croire. En effet, s'il n'est sorti aux States, il y a déjà deux ans, ce morceau de plastique qui ne réunit que des faces B de singles, des reprises et des " Peel sessions " présente tous les ingrédients nécessaires et indispensables à la réalisation d'un album événement. Tout y est. Sensibilité, profondeur et mélancolie pour les ballades telles que " Soothe ", " Blew away " ou " Whir ". Agressivité, puissance musicale et ferveur pour les titres plus âpres, difficiles comme " Frail and bedazzled " ou " Pissant ". Le tout marqué par cette volonté profonde d'innover. Smashing Pumpkins n'a plus rien à voir avec cette scène grunge qui a fait son temps. Il représente aujourd'hui toute une génération en manque de projet, d'espoir et risque fort bien dans quelques années d'être l'image de toute la musique américaine des années 90, tels que l'étaient les Doors ou le Velvet Underground, durant les sixties. Indispensable!

 

The Smashing Pumpkins

Mellow collie and the infinite sadness

Après avoir sorti le remarquable "Siamese Dream", nous nous demandions comment le quartet de Chicago allait manœuvrer pour s'extraire du post grunge au sein duquel il semblait s'être abandonné corps et âme. "Mellow collie and the infinite sadness" dissipe toutes nos appréhensions. D'abord il est double. Vingt-huit morceaux pour plus de cent dix minutes. Une sorte de concept album découpé en deux volets. Sous-titrés  "Dawn to dusk" et "Twilight to starlight". Le premier morceau de plastique est essentiellement découpé dans le heavy metal. Mais exempt de clichés et épargné d'accès de nombrilisme gratuit. Un métal limpide, effilé, efficace. Parfois teinté d'une pointe d'exotisme (Tea Party?) ; mais le plus souvent luxuriant, écorché, torturé, tailladé par le timbre vocal âcre, ricanant de Billy Corgan qui épanche ses lyrics existentiels fignolés, intrigants, empreints de mélancolie. Certains climats frôlent même parfois l'intensité exaltante de Led Zeppelin. D'autres, plus somptueux réveillent entre notre for intérieur, le monde prog rock des seventies. Surtout lorsque le mellotron ou la section de cordes s'en mêle. Le deuxième volume se révèle beaucoup, beaucoup, plus recherché, plus expérimental, mais sans jamais tomber dans l'abstrait. En poussant le bouchon, nous pourrions imaginer qu'il a été aussi finement sculpté que « Sgt Peppers » ou « Abbey Road » des Beatles. Les chansons sont bourrées de subtilités, d'effets spéciaux, de sonorités synthétiques. Mais injectées avec un tel à propos qu'elles n'altèrent jamais le produit fini. Plusieurs écoutes sont d'ailleurs indispensables avant de pouvoir commencer à percer le mystère de ce "Twilight to starlight". Et l'étonnement se mue progressivement en charme. Maintenant, nous vous déconseillons vivement d'écouter cette œuvre d'une seule traite. Votre citrouille (!) risque d'éclater, alors qu'à dose homéopathique, vous en découvrirez sans cesse de nouvelles saveurs...

The Smashing Pumpkins

Siamese Dream

Smashing Pumpkins cultive, non pas des potirons, mais l'ambiguïté avec beaucoup d'adresse. Ambiguïté des lyrics, de la musique, mais également des propos affichés par les membres du groupe. Pourtant, à l'origine, le quartet de Chicago semblait surtout inspiré par les vertus du psychédélisme insulaire. Celui de Syd Barrett en particulier. "Gish", premier elpee de cet ensemble yankee (Chicago), en était la plus belle démonstration. Produit par Butch Vig, flanqué pour la circonstance d'Alan ‘My Bloody Valentine’ Moulder, "Siamese Dream", s'est quelque peu converti aux concepts métalliques bien dans l'air du temps. Les mauvaises langues ajouteront même au ‘grunge’! "Quiet", deuxième fragment du CD y est en tout cas plongé jusqu'au cou. Cette composition pourrait d'ailleurs devenir à Smashing Pumpkins, ce que "Smell like teen spirit" était à Nirvana. Mais n'anticipons pas!...Sans quoi, tout au long de ce disque, le groupe pille en quelque sorte toute l'histoire du rock'n’roll pour en remodeler une forme plus stimulante, plus progressive. Parfois vous penserez à Suede, à T Rex, à Steve Harley, à Steppenwolf, aux Beatles et pourquoi pas à N******. Mais la mixture sonore est tellement bien agitée, qu'elle ne permet plus guère de comparaison ; certaines compositions mélangeant même une intensité sub métallique et une pureté émotionnelle nées de somptueux arrangements symphoniques...

 

The Smashing Pumpkins

La versatilité des formations actuelles me donne le vertige...

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Kurt Cobain, leader de Nirvana, vient de déclarer que sans l'avènement de son trio, des tas de groupes yankees, et en particulier le quatuor de Chicago Smashing Pumpkins, n'auraient jamais eu droit au chapitre. Pourtant, James Iha (prononcez "I-A", sans quoi vous déclencherez l'hilarité du personnage) déclare n'avoir aucune affinité avec cette vague métallique qui déferle sur Seattle. C'est d'ailleurs, probablement le seul moment où cet excellent guitariste, mais également brillant 'chèvrechoutiste', s'est montré formel au cours de notre entretien. Alors, Smashing Pumpkins : corruptible ou incorruptible? Et le deuxième album : grunge ou pas grunge?

L'accouchement de votre deuxième opus, "Siamese Dream" m'a semblé particulièrement douloureux. Pourtant en engageant Butch Vig pour le produire, vous auriez dû ne rencontrer aucun problème?

Nous n'avons éprouvé aucune difficulté pour l'enregistrer. Mais il est exact que sa confection a nécessité quatre mois et demi. Ce qui peut paraître assez long. En fait, nous travaillons assez lentement ; et, pour la circonstance, avions décidé de prendre tout notre temps. Avant de nous intéresser à l'album, nous avons préféré sortir un premier single, puis un deuxième single. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi Butch Vig à la production. C'est un gars très cool, et son concours nous a permis d'œuvrer dans les meilleures conditions.

En choisissant "Siamese Dream" comme titre de votre elpee, souhaitiez-vous transmettre un message d'espoir à tout ceux qui souffrent?

D'une certaine manière. Je suis incapable de dire pourquoi (NDR: ou plus exactement, il ne souhaite pas s'étendre sur le sujet), mais il reflète des concepts plus optimistes, plus visionnaires. Ce qui n'était pas le cas pour "Gish", davantage dominé par des thèmes douloureux, désenchantés...

N'est-ce pas trop dangereux de naviguer entre réalisme et fantaisie?

N'exagérons rien! Il existe des groupes beaucoup plus réalistes que Smashing Pumpkins. Rage Against The Machine, par exemple. Et toute la panoplie de rappers qui sévissent aujourd'hui aux States. Je ne pense pas que nous soyons davantage des fantaisistes. Nos chansons ne sont pas peuplées de lutins, de travestis et de clowns, que je sache...

Etes-vous froissés lorsque les médias vous taxent de 'grunge'? Le succès récolté par Nirvana et Pearl Jam ne vous étonne-t-il pas?

Irrités certainement! Hormis la concentration d'électricité qui émane des guitares, nous n'avons rien en commun avec ces groupes qui se réclament du 'grunge'. Notre conception de la composition et de l'écriture est totalement différente. Nous ne jouons pas de la même manière. Et notre portefeuille n'est pas aussi garni que celui des membres de Nirvana ou de Pearl Jam (rires). Nous reflétons notre propre image et n'accepterons jamais de nous aligner sur une mode quelconque. Ce qui explique pourquoi nous sommes agacés, lorsqu'on pratique une standardisation des valeurs musicales américaines. Le succès de Nirvana et de Pearl Jam? Il s'explique facilement! En fait, le heavy metal est toujours très prisé aux States. Il est d'ailleurs le seul créneau musical à pouvoir concurrencer la 'dance' et le monde creux de la pop FM. Pour te faire une idée, pense à Bryan Adams! Ceux qui n'appartiennent pas à ces familles vivent dans l'underground, et rencontrent, en général, plus de crédit à l'étranger... Bref, Nirvana s'est contenté de reproduire les nombreux clichés du heavy metal en y injectant une dose d'agressivité supérieure. Un signe des temps qui ne trompe pas. Puisque le succès s'est répandu comme une traînée de poudre. Et pour sortir de leur marginalité, de nombreux groupes, s'y sont engouffrés. Pearl Jam et des tas d'autres. De Seattle, bien sûr, mais également d'ailleurs.

Est-il exact que Smashing Pumpkins est davantage séduit par la musique britannique que par la musique américaine? Et qu'il préfère les artistes du passé à ceux d'aujourd'hui?

Nous n'avons pas d'exclusive, et apprécions autant les groupes américains que les groupes britanniques. La musique du passé que celle d'aujourd'hui. Personnellement, j'estime d'ailleurs qu'il existe pour l'instant, de meilleures formations aux States qu'aux Iles Britanniques. Plus originales. Plus extrêmes. Et si j'ai un petit faible pour le monde ses seventies, celui d'ELO, des Eagles et de Gram Parsons en particulier, je ne rejette pas les ensembles contemporains. Come et Sweverdriver me plaisent beaucoup. Mais la versatilité des formations actuelles me donne le vertige. Elles disparaissent parfois aussi vite qu'elles ne sont apparues. Difficile de s'y retrouver. C'est peut-être la raison pour laquelle je préfère me réfugier dans les valeurs du passé. Mais j'admets qu'il faut laisser le temps à la nouvelle génération d'écrire son histoire...

Vous avez un jour déclaré qu'il était hors de question de vous exhiber hors de contrôle, sur scène, comme Iggy Pop. Etes-vous des adversaires de la consommation de drogue ou d'alcool?

Question à la fois amusante et pertinente! En général, nous conservons la tête froide en toutes circonstances ; mais il arrive, pas très souvent il est vrai, que nous perdions notre self control. Sans avoir recours aux drogues ou à l'alcool, il faut le préciser!

N'est-il pas difficile de vivre à Chicago, deuxième capitale culturelle, mais également deuxième capitale du crime aux U.S.A.?

Chicago ne diffère pas tellement des autres métropoles américaines. Dans le domaine de la criminalité, il existe d'ailleurs des villes bien plus irrespirables. Il existe suffisamment d'espace pour y vivre paisiblement. Le crime ne vous attend pas à chaque coin de rue. Il faut simplement savoir où mettre, et où ne pas mettre les pieds. La population est bien renseignée à ce sujet, et évite de fréquenter ces endroits mal famés...

Pourquoi comparez-vous l'Amérique à un cauchemar 'orwellien'?

Parce que les différents pouvoirs qui se sont succédé y ont fait le lit de la corruption. On a beau remplacer le président, le gouvernement, rien ne change. Le capital tire toutes les ficelles de la société et place ses hommes politiques et ses fonctionnaires d'administration pour le faire fructifier... L'argent ne manque pas aux Etats-Unis, mais il va dans la poche de ceux qui en ont le moins besoin ou dans celle des gangsters. Le taux de hold-up y est d'ailleurs particulièrement élevé. Un constat pas très moral, mais très réaliste! Pourtant, je ne pense pas que l'Amérique soit le pays le plus corrompu. Ailleurs, c'est parfois pire...

Cette situation entraîne inévitablement une recrudescence de la violence?

La violence n'existe pas plus aux States qu'ailleurs! Elle est surtout présente à la TV. Et la communauté internationale imagine qu'elle est notre pain quotidien. C'est faux! Ces excès ne se produisent que dans les bas fonds de certaines grosses villes. La plupart des autres cités sont très peu touchées par ce phénomène. Cette idée n'est qu'un stéréotype monté de toutes pièces à l'étranger, et surtout en Europe.

Est-ce que Smashing Pumpkins est un groupe ambitieux?

Qu'est-ce que tu entends par ambitieux? Devenir des stars? Non, ce n'est pas notre truc! Nous voulons vivre notre aventure, au sein de ce groupe, le plus longtemps possible. Enregistrer de bons albums. Nous produire plus souvent 'live'. Se faire une petite place dans le panthéon de l'histoire du rock. Mais surtout pas comme U2. Bono est tellement devenu imbu de lui même et se prend tellement au sérieux, qu'il en devient grotesque...

Tu ne crois pas que la musique puisse changer le monde?

Non! Je pense qu'elle influe sur le comportement des gens. Mais il est abusif de penser qu'elle puisse changer la face du monde. Aujourd'hui, c'est trop demander à des artistes, qui vivent au jour le jour, de s'intéresser à la fois à leur propre existence et aux questions humanitaires. Ce style de personnage s'est éteint avec John Lennon et Bob Marley...

(Version originale de l'interview parue dans le n° 16 - octobre 1993 - de Mofo)