West Memphis Arkansas, le 5 mai 1993. Trois adolescents sont arrêtés, accusés et condamnés pour les meurtres de Steve Branch, Chris Byers et Michael Moore, alors âgés de huit ans. Les autorités de cet état des USA, réputées pour leur ‘vision très particulière de la justice’, affirment même qu'un rite mortuaire satanique a été organisé par les trois ados pour faire passer de vie à trépas les victimes. Si le fait n'a jamais été prouvé, on sait néanmoins que l'enquête a été négligée; peu de preuves matérielles sur le lieu du crime, aucune preuve physique, aucun témoin, mais juste des dépositions incomplètes, arrachées à de jeunes enfants. Par contre, la procédure s'est basée sur des ‘évidences’. Comme le fait que ces jeunes gens écoutaient de la musique heavy métal, portaient des vêtements noirs et lisaient des romans de Stephen King. Aujourd'hui, Damien, Jason et Jessie sont derrière les barreaux depuis plus de sept ans pour un crime qu'ils n'ont pas commis. Bouleversés par ce phénomène d'injustice, les responsables du label "Aces n' Eights" ont décidé d'entamer une action en mobilisant des artistes rock pour enregistrer un CD, dont les bénéfices serviront à défendre la cause des présumés innocents. Dès lors, on ne s'étonnera guère de retrouver sur la compilation "Free the west Memphis 3" des musiciens réputés pour leurs engagements philosophiques et politiques, ou impliqués dans la lutte pour les droits de l'homme. Steve Earle, L7, Tom Waits, Joe Strummer du Clash, Supersuckers, Eddie Vedder de Pearl Jam, les très "motorheadiens" Nashville Pussy et les idéalistes de Killing Joke ont offert chacun un titre inédit pour la mise en forme de la compilation qui, outre son caractère "philanthropique", a le mérite de proposer du matériel neuf et quelques plages bien senties. Le single "Poor Girl" d'Eddie Vedder associé aux Supersuckers, la reprise d'AC/DC de Nashville Pussy et le " Indicted " de Tony Scalzo, irrésistible titre punk rock, justifient à eux seuls l'achat de l'album déposé dans les bacs le 6 novembre dernier.