Les compiles dédiées aux restaurants et autres bars branchés n’ont pas encore tout à fait rendu l’âme. La preuve par ce « Favela Chic » (bar resto tendance à Paris et Londres) qui se concentre sur le passé et le présent de la musique populaire brésilienne. Loin d’être la torture ‘lounge’ escomptée, ce recueil mixé par Gringo Da Parada recèle quelques très chouettes morceaux. Impossible de se pencher sur la qualité du ‘mix’ (car la copie promo reçue n’est pas mixée), on se contentera donc de parler celle consacrée à la sélection musicale.
La pop psychédélique et funky d’Os Mutantes ouvre le bal, suivie par la ballade funk et insouciante d’Orlandivo. La samba millésimée d’Elza Soares laisse place au folklore nordestin de Caju & Castania, joute verbale improvisée en duo et rythmée par un tambourin et un tambour. Cette plage nous rappelle les chansons interprétées en occitan par les Fabulous Trobadors. Le très dansant « Tranquilo » de Marcelinho Da Lua et Black Alien est une cavalcade drum & bass boostée par une ligne de basse très dub et le flow de Black Alien. Les Franco-brésiliens de Voltair proposent une intrigante pièce de hip hop reggae. Avant-gardiste et minimaliste elle détourne les sonorités d’un synthé Casio. Efficace et suggestive, la samba soul de Seu Jorge (le nouveau Barry White ?) doit soulever les jupes de Paris à Londres en passant par Rio. Signé Dona Edith Doprato, « Marinheiro So » est tout simplement un moment de grâce. Il se résume à une guitare sèche, des percussions samba et une chorale exaltée. La compile s’achève par la jolie ballade électro de Lucio Maia & Jorge Du Peixe, un morceau évoquant les travaux d’Apollo Nove, complice de Cibelle, signée sur le label Crammed.