‘BOENOX’, ça vaut 100 points au scrabble. C’est aussi le nom d’un quatuor atypique d’Anvers, qui pratique de la musique classique à contre-courant des coutumes en vigueur, bref avec l’énergie des rockers et la sueur des clubbers. Un hautbois, une contrebasse, un violoncelle et un basson : de ces quatre instruments d’habitude réservés aux élites bien pensantes qui ne jurent que par Bach et Mozart, Boenox a tenté de retirer une toute autre moelle, moins académique, plus « populaire ». Le mot est lâché : chez Boenox, on ne parle pas de musique classique au sens « noble » du terme, mais bien de musique pop. Parce qu’ici, pas question de se tourner les pouces en scrutant le plafond d’une église : ça bouge, ça pète, ça dérouille, ça sursaute. C’est fou ce qu’on peut faire avec un archet, une anche et des cordes de basse… Incendier un dance-floor (« Obsession » et ses rythmes groovy), taper du pied en cadence (« Tic Tac », qu’on croirait signé Red Snapper), jerker à donf sur du « Pierre et le Loup » version digitale (« G Spot »),… Boenox ne rassurera sans doute pas les puristes de chez Deutsche Grammofon, qui crieront au sacrilège avant de se boucher les oreilles… Les nôtres resteront grandes ouvertes, parce que de mémoire on n’avait plus entendu tel affriolant mélange depuis DAAU. Vive les mariages contre nature, et vive Boenox !