The Somnabulist, c’est le projet du chanteur/guitariste Marco Biancardi, un Italien établi à Berlin. Fondé en 2009, son line up a déjà subi plusieurs changements. Ce qui ne l’a pas empêché de publier 4 albums à ce jour, dont le dernier, « Hypermnesiac », est paru en février dernier.
Première constatation, l’instrumentation se focalise sur une structure guitare/basse/batterie, même si elle est, au final, bien plus riche qu’on ne l’imagine, invitant piano, cuivres (sax ténor et trombone), arrangements, samplings et tutti quanti, suivant les morceaux.
Découpé en 7 plages, cet elpee touche aussi bien à la noise, au rock, au psychédélisme, qu’au jazz et à la prog. Seule la jolie ballade « No use for more », lorgne vers la pop. Et encore ! Aucun morceau ne ressemble à un autre. Seule la voix éraillée, frémissante de Biancardo sert de lien entre les différentes pistes, une voix dont le timbre rappelle Jeff Martin (Tea Party), mais sans en avoir le baryton. S’ouvrant par l’élégant et atmosphérique « Film », un morceau tramé sur un piano sinistre, il s’achève par « Ten thousand miles longer », une méditation qui monte progressivement en intensité, en se frottant même au free jazz et aux sonorités de cordes cristallines, que ne renieraient pas And Also The Trees. Des cordes de même saveur qu’on retrouve également sur le nerveux « Tom’s still waiting ». Reptilien, « At least one point at which it is unfathomable » affiche une amplitude carrément prog, alors que « No sleep under heaven » libère une rage et une amertume feutrées dans l’esprit d’un Nick Cave. Une bien belle surprise !