La pop sauvage de Metro Verlaine

Un coup de foudre, et puis le romantisme comme mode de vie, Metro Verlaine est avant tout une histoire de passion. Fondé en 2013, après un voyage à Londres qui a laissé des cicatrices et un sale goût de ‘lose’ au fond de la gorge, l'histoire de Metro Verlaine…

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Dernier concert - festival

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Zara Larsson 25-02-2024
Didier Deroissart

Didier Deroissart

Les concerts en appartement sont organisés par Frédéric Bulté (Les Soirées Cerises). Fred, aka Fred Cerise, est le plus grand programmateur et organisateur de concerts gratuits à Bruxelles. Très sympathique, c’est un vrai découvreur de talents. Chaque semaine, il organise au moins un spectacle musical par jour. Parfois deux ou trois. Dont celui-ci. Pour lequel il est absent. Difficile de se couper en trois. C’est une formule que j'apprécie tout particulièrement. Le public est limité. La proximité entre celui-ci et l'artiste est optimale. L’ambiance est conviviale. Le concept est gratuit. A la fin du show, l’artiste fait passer un chapeau. Chacun y met ce qu’il veut. Ce sera le cachet. C'est déjà la deuxième fois que je me rends dans l’appartement de Michel et Nathalie Rommelaere pour assister à ce type de représentation. La première, c’était pour le set du Canadien Woodpigeon, qui pourtant remplit aisément le Botanique. Les hôtes sont charmants. Les invités apportent leurs boissons et l'audition se déroule presque en famille.

Ce soir c'est au tour de Sarah Carlier de s’y produire. L'artiste a déjà assuré quelques premières parties prestigieuses et pointé le nez lors de festivals conséquents. Sous la formule du concert en appartement, c'est sa première. Si sur une grande scène, elle se montre particulièrement à l’aise, ici elle semble avoir le trac. Dans l’auditoire, je remarque la présence de son papa, Sylvain, ainsi que de Manon, sa fidèle amie, devenue la manager. Elle signe d’ailleurs 5 titres du dernier opus…

Une petite estrade a été installée dans la cuisine. Une chaise y est posée. Ce soir, Sarah ne pourra compter que sur sa guitare, sa voix et son ampli. Après avoir accordé son instrument, elle attaque son set. Manifestement, elle est stressée. C’est un exercice de style difficile, il faut le reconnaître. Mais pas insurmontable, car au fil du temps, elle commence à maîtriser son sujet. En fait, c’est son sourire ravageur qui détend l'assemblée. Elle finit elle-même par se décontracter et commence à discuter avec les spectateurs, serrés aux premiers rangs. L’auditoire est limité à une cinquantaine de personnes. Le public est attentif.  

« She Said » ouvre le bal. Mon voisin de droite me confie que ce récital lui plaît, et me demande si je la connais. Ben quand même, depuis le temps. Il continue à me poser des questions sur l’existence d’un hypothétique album, des conditions d’enregistrement, et tout le Saint Tremblement. Il commence un peu à m'énerver et d'un ton courtois, je l’invite à la mettre en sourdine, à écouter et à apprécier. Sarah embraie par « Misery », un extrait du dernier elpee. La voix est chaude, le virage soul de Sarah enchante l'assemblée. En concert électrique, c'est plutôt du côté de Kingston que le soleil pointe. On passe ensuite à « Call You », la douceur est de rigueur, un petit retour au calme. Toute l'émotion de l'artiste passe dans la voix et le jeu de guitare. C'est presque divin. D’ailleurs, le gars de droite est en extase. Je pense qu'il devient amoureux. « For Those Who Believe », c’est le titre éponyme du premier opus de Sarah, mais aussi le premier morceau qui m'a fait vibrer. Elle nous propose sa version personnelle du « Going Back To My Roots » de Richie Havens. C’est une de ses influences majeures. Pour « Mr James », le gimmick de guitare met le cap vers la Jamaïque, alors que la voix se révèle purement soul. Si j’apprécie cette compo sous son format électrique, elle prend une autre dimension en acoustique. Raison pour laquelle, il est intéressant d’assister aux deux configurations. Issu de « For Those Who Believe » (NDR: c’est le titre de son premier LP), « Chorus Man » baigne dans une douceur certaine.

« Dreams » est un titre plus paisible au cours duquel la voix de Sarah exerce ses charmes… Et « Since » de poursuivre dans le même registre. Une autre cover, celle du « Hey Joe », popularisé par Jimi Hendrix. Et son adaptation est digne du maître. Le set s’achève par la chanson phare du dernier opus, « SMS » (« Save My Soul »), ce fameux hit écrit en famille. Un rappel quand même, au cours duquel elle reprend le « Billie Jean » de Michael Jackson. Une adaptation originale magnifiée par la voix de Sarah. Et la soirée de se terminer par « Resistant », un morceau que je découvre.

Bref, ce soir, le public a été conquis par la simplicité (NDR : elle remercie régulièrement le public) et le talent de Sarah Carlier. Et comme le son était nickel, je dois avouer avoir également passé une excellente soirée.

(Organisation Frédéric Bulté : Les Soirées Cerises)

Ce soir, le Cirque Royal est plein à craquer. Pas étonnant, puisque Christine & The Queens s’y produit. Héloïse Letissier, aka Christine, avait déjà rempli l’Orangerie du Botanique, il y a peu. Elle fait donc son retour, flanquée de ses trois musicos, mais également de deux danseurs fantastiques. Elle a fréquenté les cours d’art dramatique ; un background qui va transparaître tout au long des 90 minutes de son show.  Votre serviteur n'a pas reçu son sésame via l’organisateur. Les websites sont écartés. Dommage ! M’enfin, Didier est un petit futé et sa Botacarte lui permet d’accéder au spectacle…

Paradis assure le supporting act. Un duo français de musique électronique qui bidouille derrière une immense table installée à l’avant-scène, sur laquelle est posée des tas de machines, des synthés et autres samplers. Tiens, dans leur set list, il y a une version électro d’une compo d’Alain Souchon, « La ballade de Jim ». Pas vraiment convaincante. Et on ne peut pas vraiment qu’une interactivité s’établisse entre le tandem et le public…

Il est 21 heures lorsque la Reine Christine déboule sur l’estrade, suivie de deux danseurs, qui vont même se muer, parfois, en contorsionnistes. Christine vient de publier son premier album, « Chaleur humaine », un elpee précédé par le single « Saint Claude ». L’opus a été enregistré sous la houlette d'Ash Workman (Metronomy, Klaxons et Summer Camp). Le public est déjà très chaud. Christine lui adresse directement la parole, et notamment aux spectateurs des premiers rangs, sans pour autant oublier de remercier ses aficionados. Et elle a de la répartie ! Elle attaque une cover audacieuse du « Paradis perdu » de Christophe, une adaptation à laquelle elle a judicieusement intégré des textes de Kanye West. Elle revisite complètement le « Photo Souvenir » de William Sheller. Emprunté à Mickaël Jackson, le pas de danse exécuté par la diva est savamment coordonné. Dispensé par des tubes leds, le light show monte ou descend selon les chansons, éclairant tantôt l'un, tantôt l’autre musicien, tantôt encore le trio dans son ensemble. Christine à une voix particulière, mais qui flatte l’oreille. Elle nous parle de ses chansons et tout particulièrement de son LP « Chaleur humaine ». Une invitation à se rencontrer et même à s'enlacer. Très complice à l’égard de son auditoire, elle reste pourtant humble et accessible, malgré le succès fulgurant de sa carrière.

Au second rappel, elle entre en totale communion avec le public pour « Nuit 17 à 52 ». Tous les smartphones sont allumés, comme autrefois les briquets. Et le spectacle est tout bonnement magique… 

Christine & The Queens revient en Belgique prochainement. Le 28 juin 2015, dans le cadre du festival Rock Werchter et le 2 octobre à Forest National.

 

La Maison des Jeunes de Sambreville fêtait, en 2014, ses 40 années d'existence. Quatre décennies déjà que l'institution se décarcasse pour dynamiser la région de Sambreville. Et tout particulièrement dans le domaine de la musique. Nous sommes le 6 septembre 2014, soit le deuxième jour du festival organisé par cette MJ. Driving Dead Girl est un quatuor réunissant le chanteur/guitariste Dim Wild, le second gratteur Ronald Dondez, le bassiste Ruggero Catania et le drummer Vincenzo Capizzi. Ces trois derniers se sont volontiers prêtés au feu de nos questions.

Est-il exact que le festival de Dour a servi de détonateur au groupe ?

Ronald : Dour a été très important pour nous. C’est là que nous avons entamé notre aventure. Nous avions gagné le concours 'tremplin', ce qui nous avait permis de participer au festival. Je suis issu de Mons, donc un peu le régional de l'étape ; aussi se produire lors d’un tel événement alternatif était une aubaine pour nous.

Pourriez-vous nous relater la genèse de Driving Dead Girl ?

Ronald : En fait, Dim et moi étions amis depuis très longtemps. Au départ il évoluait dans l’univers du punk. Nous avons ainsi joué ensemble, brièvement, dans le même groupe. Puis nous avons monté Driving Dead Girl. Qui a vécu de nombreux changements de line up. Vincenzo y milite depuis pas mal de temps. Ruggero vient de débarquer. Il est vrai que plusieurs bassistes se sont succédé, avant son arrivée. Nous comptons 10 ans d’existence. Et Dan Diaz y a milité 4 ans. Pour tout savoir, si je suis montois et les 3 autres sont issus de Bruxelles.
Vincenzo : J’ai débarqué au sein du groupe, il y a 6 ans.

D'où vient le nom du groupe ? Driving Dead Girl signifie ‘conduire les filles mortes’. Ce patronyme a-t-il une signification particulière ?

Ronald : Aucune, en fait. Nous aimions ces mots-là et nous les avons réunis. En même temps, tout n'est pas faux non plus. Quelques anglophones nous ont avoué qu’il sonnait bien. Nous voulions simplement en dénicher un qui tienne la route.

Votre musique est souvent qualifiée de rock/garage. Une réaction ?

Ronald : J'allais justement t’en parler. Ce style de musique en englobe d'autres. Nous, on y a ajouté un zeste de psyché. Mais on pratique du rock pur et dur, tout simplement. On ne prétend pas émarger au garage, ce sont les autres qui le déclarent.
Vincenzo : On a déjà du mal à trouve notre place. On ne joue pas du punk, mais du rock. Energique.
Ruggero : Quand j’ai débarqué au sein du groupe, je n’ai pas pensé au genre de musique pratiqué ou que j’allais jouer. Je me suis amusé et c'est le but que je continue à poursuivre.

Avez-vous suivi une formation académique ou êtes vous autodidactes ?

Vincenzo : Pendant une année, j’ai fréquenté le Jazz Studio d'Anvers. Je n'ai pas d'autre formation particulière. On joue instinctivement.

Par quel hasard êtes-vous atterris sur le label at(h)ome ?

Ronald : En fait, c'est notre manager Bertrand qui s'est occupé de ce deal. Au début, nous étions hébergés chez Bad Reputation, un label français. On n’y a pas rencontré de problème majeur. Mais on ne peut pas dire que la communication et la promotion étaient optimales. On a alors décidé de changer. Bertrand a entrepris les démarches et a contacté at(h)ome qui était emballé par le projet.

Parmi les artistes belges sur se label, il n'y a que vous et MLCD ?

Ronald : En fait MLCD est chez notre tourneur. Il booke nos concerts et ceux de MLCD en France.
Vincenzo : Mais, il y a aussi un autre groupe belge…

Vous comptez 10 ans d'existence et avez gravé 3 elpees dont le dernier est paru l'année passée. Vous carburez au diesel ?

Ronald : Carrément oui. On est un peu fainéants, On se laisse bien vivre. Mais quand il faut, il faut.

Envisagez-vous de publier prochainement un nouvel album ?

Ronald : On a composé de nouveaux morceaux et on bosse dessus. Nous ne sommes qu’aux balbutiements de l’écriture. On a prévu sa sortie en 2015 ; mais il faudra mettre la gomme. Il devrait paraître au plus tard, fin décembre.

Vous avez prévu de nouveaux morceaux, dans la set list de votre concert ?   

Vincenzo : Du futur album ? Non. On en a composé quelques- uns, mais ils ne sont pas encore finalisés. Du troisième, oui c’est prévu. Mais, comme on ne t'a jamais vu à nos concerts, tu vas découvrir les plages du troisième.

Bie sûr que je vous ai déjà vu en concert, et il n'y a pas très longtemps. A l'Ancienne Belgique. Vous vous produisiez au club, juste après Alter Bridge, une formation de métal. Etre programmé après Von Durden et avant The Experimental Tropic Blues Band, c’est une belle opportunité ?

Vincenzo : On a déjà partagé la même affiche. Ce sont tous des amis. C'est chouette, on est très contents et impatients de se revoir. Et puis Von Durden remplace au pied levé Vegas. D'habitude, on les précède. Ils ont davantage de notoriété que nous. Nous avons tourné en compagnie d’Experimental, en France et aux Pays-Bas.

Eprouvez-vous davantage de difficultés à vous produire en Belgique plutôt qu’à l’étranger ?

Ronald : Dans notre cas, il est vrai qu’il est plus difficile de se produire en Belgique qu'à l'étranger. S’exporter est donc une obligation.
Vincenzo : Nous avons effectué des tournées en Tchéquie, en Slovénie, en Slovaquie et en Italie. Après avoir accompli le tour des maisons de jeunes branchées et transité par quelques salles de concert, tu as vite fait le tour de Belgique.

Sur les planches, vous vous montrez particulièrement dynamiques. Accordez-vous une grande importance au ‘live’ ?

Ronald : C'est ce que je préfère dans la vie d'un groupe.
Vincenzo : Monter directement sur scène, sans répéter à chaque fois, me procure un tas de bonnes sensations. Mais les répètes sont nécessaires, sinon on s'éclate systématiquement. Quand je reviens de tournée, je me sens mal dans la peau. Après deux ou trois jours, j'ai le cafard, je suis crevé, mais j’aimerais bien reprendre la route.

Entre les Ramones, Pearl Jam, Nirvana et John Spencer, vous avez une préférence ?

Vincenzo : Spencer et Ramones. Et Pearl Jam quand on est bourrés.
Ronald : John Spencer.
Ruggero : Certainement pas Pearl Jam.

Quelle est la décennie musicale la plus riche, dans l’histoire du rock, pour Driving Dead Girl ?

En chœur : Les sixties !

(Photo : Lara Herbinia)

 

C’est à l’issue de leur concert accordé à la Rotonde du Botanique, dans le cadre de leur ‘Release Party’, que Nicolas Scamardi et Elliott Charlier, respectivement drummer et chanteur de Von Durden, nous ont accordé cette interview. Elliott va entreprendre un tour du monde, à partir du mois de février. Un rêve d’enfant qui se réalise. On en parle…

Elliott : Le départ est fixé au 8 février 2015. J'avais envie de faire ce voyage. J’ai toujours aimé voyager. Comme mes parents. Et je les accompagnais dès mon plus jeune âge. Ce que je n’ai plus fait depuis mes 18 ans. Je ne m’en plains pas, car mon agenda débordait de concerts. J'aurais bientôt 30 ans, et si je décide de fonder une famille, il faudra que je me fixe. Partir à l’aventure deviendrait alors plus compliqué. C’est donc le bon moment.

Dès lors, toute la tournée va se dérouler avant ton départ. N’est-ce pas un peu précipité, 3 mois juste après la sortie de l'album ?

Elliott : C’est selon le point de vue. Si tu envisages la stratégie promotionnelle, c’est un peu court. Mais à mon avis, l’industrie du disque réfléchit beaucoup trop. Elle se prend la tête avec des tas de méthodologies. Nous, on veut simplement prendre du plaisir. Et jouer de la musique, avant tout. Finalement, on est ravi du déroulement des événements.

Christine Verschorren est une pointure dans le milieu de la musique. N’est-ce pas trop difficile de travailler sous sa houlette ?

Nicolas : Nous l'avons choisie pour produire notre album, car elle bosse d’une manière très particulière, hors des sentiers battus. On a pourtant l’habitude de travailler en compagnie de pros. Nous ne souhaitions pas être aidés, mais accompagnés différemment, par un(e) ingé son. Elle a une approche différente de la mise en forme. Et se distingue par sa capacité à te plonger dans un autre univers…

La voix d’Elliott colle bien au style hard. Dans les moments les plus paisibles des compos, elle me fait parfois penser à celle de Lenny Kravitz. Vous partagez mon point de vue ?

Elliott : C’est cool, deux fois aujourd’hui qu’on me le dit.

Elle est travaillée ou naturelle ?

Elliott : Je ne la travaille pas hors du groupe. Uniquement lors des répètes. Je ne prends pas de cours de chant. Je n'ai pas de projet parallèle. Je ne participe qu’à l’aventure de Von Durden.

Et Fabrice ? Il me semble qu’il développe plusieurs projets?

Nicolas : Fabrice est capable de maîtriser tous les genres de musique. Il considère son implication comme un job. Il joue merveilleusement bien de la basse. Son background est impressionnant. Et pourtant, il ne participe au projet que depuis trois ans. Il est polyvalent. Il peut intégrer n’importe quel line up et apprendre leurs morceaux en deux semaines. C'est un mec sur lequel on peut compter. Il adore l’aspect familial de la vie d’un groupe. Il a besoin de bien s’y sentir. Il peut également devenir un mercenaire. Il connaît son truc. Il ne joue plus chez Ozvald.

« Lucky In Love » est le titre le plus funk de votre répertoire ? On n’est pas loin de Jessie J. C’est une référence pour Gladys, la bassiste ?

Nicolas : Absolument ! Elle est fan de toute la production américaine : Pink, Katy Perry, Jessie J, c'est vrai. C’est une géniale ‘performeuse’ qui communique à nos compos un sacré groove.

Les medias décrivent votre musique comme ‘Brute de décoffrage’. Une explication ?

Nicolas : C'est parce qu’elle est dispensée ‘live’, sans artifice. Christine y est pour quelque chose. La musique n’est ni léchée, ni assujettie au clic. Si certaines fréquences sont susceptibles de te casser les couilles, mais qu’elles sont bonnes, on les laisse. Nous avons la totale liberté de création. Nous avons réalisé notre album en 2 ou trois semaines. Le mix et tout le reste y compris.

Quel est vraiment le style de votre musique ?

Elliott : C'est du Rock.
Nicolas : On ne peut rien dire d'autre. C'est du rock, malgré ses multiples influences. Qu’on digère progressivement. Celle qui te fait penser à Kravitz est certainement due à la mélodie.  

Le Grand Jojo, Queens Of The Stone Age, Pearl Jam, Stromae, Beatles, Arno et les Sex Pistols. Au sein de cette liste, vous avez détecté des intrus ?

Nicolas : Le Grand Jojo. Pas vraiment mon truc. Mais il donne du bonheur à des tas de gens. Faut surtout pas qu'il arrête.
Elliott : Rien. Même pas le Grand Jojo. C'est du talent qui ne me parle pas.

Vous semblez bénéficier d’une bonne équipe pour assurer la promo…

Elliott : La promo doit passer par toutes les formes de medias. Que ce soit sur papier ou via Internet. C’est indispensable pour être visible. Si tu ne l’es pas, les gens pensent que tu n'existes plus. Oui, c'est important et c'est la raison pour laquelle nous avons choisi Olivier Biron, comme attaché de presse. Il est particulièrement compétent. C’est même le meilleur avec lequel nous ayons eu la chance de bosser. On se sert également des réseaux sociaux comme une majorité d’autres artistes. C'est important.
Nicolas : La plupart de nos connaissances estiment que bénéficions d’une presse de dingue. Depuis un mois, les articles pleuvent, grâce à son implication. C'est un tueur et il abat un boulot monstre.

Continuez-vous à collaborer avec Julien Henry de ‘Film Fabrique’ ? Il apporte son concours aux projets de The Experimental Tropic Blues Band, il me semble ?

Nicolas : C'est lui qui se charge du visuel d'Experimental. Il est doué et adorable. On s'est entendu sur le projet et on a décidé de poursuivre notre collaboration.
Elliott : On n'en trouve pas des centaines comme lui dans le métier. Il accomplit un boulot remarquable…

Le patronyme de Von Durden Party Project s’est réduit à Von Durden. Pourquoi ?

Nico : Parce qu’au départ, je drivais un autre groupe, Melchior. Je voulais faire la distinction entre ce band et le projet Von Duden. Quant au mot Party, c’est parce qu’on voulait mettre l'accent sur le côté festif et ‘dance’ de notre musique. Puis nous avons abandonné ces épithètes...

 

 

Cet entretien s’est déroulé le 30 août 2014, dans le cadre du festival des Barges à Scène sur Sambre. Pour répondre à nos questions, The Subs a délégué Jeroen ‘Papillon’ De Pessemier  et Wiebe ‘Tonic’ Loccufier. Il y a un bon bout de temps que votre serviteur souhaitait rencontrer les musiciens de cette formation gantoise. Jeroen est une véritable bête de scène. L’énergie qu’il y libère est fascinante. Pourtant, malgré leur réputation internationale et leur professionnalisme, les musicos sont demeurés humbles. Ils sont peu notoires en Wallifornie. C'est le moment de les faire connaître…

Entre vous et les Lokerse Feesten, n'y a-t-il pas un peu, une histoire d'amour ?

Jeroen : On aime bien y jouer. Le public est bon. Il y a toujours de chouettes têtes d'affiche. L’équilibre entre nouveaux et anciens groupes y est parfait et se manifeste à travers la programmation.
Wiebe Loccufier: C'est la cinquième fois consécutive que l'on y joue. Le public de Lokeren vient d’un peu partout. Et pas seulement de Lokeren. Ce sont 10 jours de fête. Il y règne une ambiance particulière. Lokeren est situé juste à mi-chemin entre Gand et Anvers et ce n'est pas loin pour nous.

Jeroen déborde d’énergie sur les planches. Tu prends les mêmes vitamines que Ricky Wilson de Kaiser Chiefs ?

Jeroen : Oui, je pense bien. Je prends des vitamines tout le temps. J'adore bouger. C'est ma manière d'avoir un contact avec le public. De communiquer. Je pense qu'il existe deux types de performances. Soit tu te montres arrogant ou généreux. Et les deux formules fonctionnent. Elles sont pourtant extrêmes. Regarde le chanteur d'Artic Monkey. Le gars, il ne donne rien. Enfin, quand même sa musique. Il n'y fait passer aucune émotion. D'une autre manière, il donne beaucoup, c'est du minimalisme. Ou alors tu prends l'autre extrême et c'est du maximalisme. Tu essais de livrer tout ce que tu as dans le ventre. C'est intéressant pour moi. Car je ne comprends pas pourquoi l'autre manière fonctionne aussi bien. J’incarne mon propre personnage sur scène. Il est difficile de comprendre parfois, pourquoi des performances peu intéressantes, ne sont pas généreuses. Pourquoi elles marchent. C'est quoi ce truc ? Le gars ne donne rien et le public renvoie, simplement à cause de la musique. C’est comme il existe également deux manières de séduire une femme. Tu la joues cool. Tu ne donnes rien et elle te saute dessus. Tu peux faire le bulldozer et tu donnes tout ce que tu as. Tu fonces et ça marche aussi. Moi je ferais plutôt le bulldozer, c'est plutôt dans mon caractère.
Wiebe : Il saute partout.

Lors des concerts, votre public s’agenouille. C'est intentionnel ?

Jeroen : Oui, c'est voulu. C'est drôle d’y parvenir. Quand j’ai essayé pour la première fois, il a accepté de prendre cette posture. La chanson y était propice. Ce moment particulier, on l’a maintenu au cours du set et on l’a perpétué, d’autant plus que le public adhère. C’est une petite ‘joke’ personnelle. Mais c'est cool. C'est dû à l'énergie libérée par la musique ; et à ce moment-là, je descends toujours dans la foule. Pour être directement en contact avec elle. Et quand elle est conséquente, c'est alors comme plonger dans une piscine. La mer qui crée des vagues humaines.
Wiebe : Moi, j'ose pas trop le regarder dans ces moments-là.

Répétez-vous un rituel avant de monter sur l’estrade ? Et puis, en la quittant ?

Wiebe : Je bois du coca. Je pense que notre rituel se produit lors du soundcheck.
Jeroen : On n’a pas vraiment de rituel. Maintenant, nous portons tous les costards. Et enfiler un costume est une forme de rituel.
Jeroen : Après un concert, on bavarde tout simplement avec les gens qui sont venus nous y voir. On souffle et on décompresse. Tu ne sais jamais dire. Quand c'est un grand et bon show comme à Dour et que tu as vraiment senti que l'énergie du public était vraiment forte, on a davantage de difficultés à décompresser.
Wiebe : Quand je rentre à la maison, j’ai besoin d’une heure pour reprendre mes esprits. J’essaye de dormir un peu. Car si je repars directement, je ne pourrais plus dormir après. C'est exactement le même phénomène qui se produit, quand je conduis 90 minutes. C'est bizarre…

The Subs, une réunion de Dj's ou de musiciens ?

Jeroen : Les deux, nous comptons au sein du line up un Dj et deux musiciens. C'est le mix.

Eclectique est incroyablement prolifique, la scène gantoise regorge d’excellents groupes. Une explication ?

Jeroen : À Gand, la scène électro est toujours en ébullition. Depuis au moins 15, si pas 20 ans. Avant ? Je ne sais pas. Tout a commencé par The Glimmers, Two Many Dj's et puis nous. J’ignore pourquoi ? Peut-être y a-t-il des vitamines dans l'eau potable. Ce mouvement s’est finalement ancré dans une forme de tradition. Quand quelqu'un entame un projet, d’autres veulent lui emboîter le pas, mais en mieux. Et finalement, c’est devenu une marque de fabrique. La nouvelle génération est prête à prendre le relais. Une nouvelle vague en route vers le succès.

Vous êtes gantois et pourtant surtout notoires à l'étranger ?

Jeroen: Oui, il faut bien vivre quelque part.
Wiebe : Quand on se produit en Wallonie, c’est un peu comme si on se produisait dans un pays étranger. S’y imposer est parfois difficile pour les groupes flamands.

D’où vient votre passion pour la musique ?

Jeroen : Nous y baignons depuis que nous sommes tout gosses. C’est plus facile quand tes parents sont musiciens. C’est une passion qui se transmet de père ou de mère en fils ou fille. Quand tu viens d’une famille qui n’a pas cette passion, c’est plus difficile de faire le pas et ton parcours est jalonné d’incertitudes. C’est un job stimulant. Si tu décides de reprendre la friterie familiale, c’est différent. Et bien moins attrayant.
Wiebe : J’ai d’abord été Dj. Je pense que quand tes parents sont musiciens, tu évites de te lancer dans la musique.

Parallèlement à The Subs, développez-vous également d’autres projets ?

Jeroen : Plein ! Je milite chez Friends In Paris. J'y bosse en compagnie d’un gars de Londres, où je vis. On est occupé de monter un concept quelque peu secret. On n'a pas encore discuté de ce qu'on allait réaliser ensemble et on n’a pas encore signé de contrat. Mon collègue Wiebe cherche à créer un label. Et nous proposons à d’autres artistes de le rejoindre…

Est-ce qu'il vous arrive de remixer des chansons d'autres groupes ?

Jeroen : On l’a fait pour Alt-J et La Roux. Nous y consacrons moins de temps, aujourd’hui. Comme notre album est plus pop, il y aura moins d'intérêt pour les clubbers à le remixer. Nous allons donc réaliser nos propres remixes de ce disque Ainsi, The Subs va remixer The Subs. Parce qu'on a voulu enregistrer un long playing pop…

Dr Lektroluv, vous êtes sur son label, est-ce une référence ou un ami pour vous ?

Jeroen : Un peu des deux.

Selah Sue a collaboré à votre album. Comment la rencontre s'est-elle opérée ?

Jeroen : J'envoie des petites démos et parfois nous travaillons ensemble. Je la connais, nous avons déjà travaillé ensemble. Nous partageons le même management et nous appartenons au  même cercle d'artistes.

Et par quel hasard avez-vous reçu le concours de Jean-Pierre Castaldi?

Jeroen : Jean-Pierre chante sur notre album. Je l'ai appelé. Il était très sympa. Il n'avait pas entendu le morceau avant. Je lui ai fait écouter le titre au téléphone et il a accepté immédiatement.

Faire la fête, c'est important pour vous ou est-ce tout simplement rock'n'roll ?

Jeroen : Faire la fête, c'est basique pour moi. C'est important et tout le monde doit faire la fête le plus possible. Quand tu es trop fatigué, tu ne sais pas faire la fête.

(Photo : Hanse Cora and Uber&Kosher)

 

 

 

 

lundi, 23 mars 2015 11:21

Corros

Les Tambours du Bronx, c’est une équipe de 16 musicos qui viennent d'univers, on peut dire, différents. Il y a plus de 30 ans qu’ils frappent vigoureusement sur de gros fûts métalliques. La durée de vie d’un fût n’est pas très longue. Car les martèlements subis sont tellement intenses et acharnés qu'ils ne passent jamais le cap de deux représentations. Le collectif est né en 1987, dans une commune près de Nevers (c’est dans la Nièvre), à Varennes-Vauzelles. Quartier de cheminots et d'ouvriers, ce Bronx local engendre un bloc, une meute au milieu des machines. La cadence de l'usine et des ateliers sera son rythme. Le style sera donc industriel. Enfin pas seulement, puisqu’il mêle également afrobeat, rock, techno et world. En outre, la troupe utilise des sonorités synthétiques et des samples qu’ils mettent au service de leurs compos. Ces expérimentations vont permettre aux TDB de devenir une des références incontournables, dans le genre. En 1989, le groupe est invité par Jean Paul Goude, dans le cadre du bicentenaire de la Révolution Française. Cet événement va lui permettre de faire un tour du monde. Et puis de vivre des collaborations auprès de quelques monstres du métal, tels que Metallica, Korn ou encore Sepultura, en compagnie duquel il a immortalisé un Dvd enregistré en public, intitulé « Live at Rock In Rio ». Sans quoi côté discographie, avant de sortir ce « Corros », il avait déjà publié 5 elpees et 2 Dvd ‘live’.

Le nouvel opus est partagé entre titres studio et ‘live’.

Une très brève introduction précède le cri du corbeau, le nouveau symbole des Tambours qui côtoie maintenant le rhinocéros, la fidèle mascotte adoptée il y a plus de 28 ans. « Arolium » vous plonge dans un univers torturé. Une forme de symphonie classique qui parvient à intégrer harmonieusement les percus en fureur. 

Caractérisé par son refrain entêtant, « Clockwork » a la pêche. Si la touche électro apporte un plus, les percussions sont davantage instinctives. « Crazy Noises » nous propose un petit périple en Orient, à la recherche du Taj Mahal, une compo percutante, mais soignée. Et « Lost », chez les Indiens d'Amérique. Pas ceux du 18ème, mais du 22ème siècle. Une projection dans le futur. Moins agressif, « Erotica » adopte un profil indus plus climatique. « Human Smile » vous grise par son esthétisme. Jaz Coleman, le leader de Killing Joke, prête sa voix à « Human Smile ». « Orient » n'en porte que le titre. Les Tambours sont déterminés, mais leurs martèlements sont précis. « Schizomania » réalise la fusion parfaite entre percus et électro. Le guitariste de Sepultura, Andress Kisser, balance ses riffs sur « Kaiowas ».

Le second cd propose des plages plus classiques et davantage acoustiques, des compos qui s’étalent de 1990 à 2014 et démontrent la large palette de créativité de ces 16 têtes et 32 bras qui constituent les Tambours du Bronx.

 

vendredi, 20 mars 2015 20:14

L’important c’est la Rozz…

Rendez-vous ce 11 avril à la salle des Fêtes du Centre, Grand Place, à 59 590 à Raismes. C’est dans le Nord de La France (NDR : ben, c’est logique vu le numéro postal), près de Valenciennes. Donc c'est à deux pas de la frontière. La seconde édition de ce festival de métal est organisée par le band valenciennois Rozz. Il l’a donc baptisé Rozz and Friends. Il s’agit de la seconde édition. Raismes est également devenu notoire pour son Raismes Fest. Il se déroule chaque année, fin septembre ; et est devenu un lieu de rencontre incontournable pour les métalleux.

Votre serviteur a découvert la première édition de ce festival, il y a 3 ans, et il avait été épaté par son organisation exemplaire ; mais également par sa proximité entre les artistes et le public.

Pour cette nouvelle mouture du festival, Marcel et ses potes se sont décarcassés pour nous proposer une affiche d'enfer…  

Le prix d'entrée est fixé à 7 euros. Donc peu de chance de casser sa tirelire ou de solliciter un prêt auprès de votre organisme bancaire.

A l’affiche :

TIME KILLERS (Valenciennes)

THE SCARSYSTEM

CROWNLESS (Espagne)

DRAKKAR (Belgique)

INAYAH (Valenciennes)

S.K.O.R.

Rozz (Valenciennes)

Time Killers réunit d'anciens membres de Rozz. Il pratique un hard rock influencé par Iron Maiden, Metallica, DIO et Black Sabbath. Les lyrics sont interprétés, tour à tour dans la langue de Voltaire ou de Shakespeare.

The Scarsystem est un cover band de Rage Against The Machine et de System Of A Down. Il est considéré comme un des meilleurs du style.

Responsable d’un métal mélodique et symphonique, Crownless nous vient d’Espagne. Un quintet drivé par une chanteuse à la voix particulièrement puissante.  

Montois, Drakkar est une des plus anciennes formations du pays célèbre pour ses moules frites. Elle a eu son heure de gloire au cours des 80’s et vient de reprendre le flambeau. Si le combo a gardé la forme, il risque de foutre le bordel sous l’impulsion de leurs riffs se guitare incendiaires. Le service incendie est prévenu.

D’autres régionaux de l’étape : Inayah. A conseiller aux fans de Gojira, Opeth ou encore Lamb Of God.

S.K.O.R. est un autre cover band. De Metallica. Et ses exercices de style, sont excellents. Leur patronyme est la contraction de Some Kind Of Rockers. Ces Cambrésiens dispensent une solution sonore savoureuse, digne des bêtises locales…  

Et en finale, Rozz, sous un nouveau line up, viendra mettre la cerise sur le gâteau. Impliquant Greg Damperont et Axel Dordainà aux six cordes, Pierre Burette à la basse, Roch Deroubaix aux drums ainsi que Marcel Ximenes au micro et la guitare, le band est responsable d’un hard rock mélodieux et surtout de toute bonne facture.

 http://okson7.wix.com/rozzandfriends

 

 

C'est la cinquième édition de l'European Blues Challenge Contest. L'an dernier, l'évènement avait été programmé à Riga, en Lettonie. Cette année Bruxelles, c’est Bruxelles qui a été désigné, et plus particulièrement l'Ancienne Belgique. Un choix posé par l'European Blues Union. Cette compétition est organisée par la Brussels Blues Society en collaboration avec la région de Bruxelles-Capitale et elle se déroulera les 13 et 14 mars 2015.

Mais en préambule, ce 12 mars, une journée inaugurale a été planifiée. A laquelle Hideaway, Howlin' Bill et Fred And The Healers, qui célèbre son vingtième anniversaire, participent. Responsable d’un nouvel elpee l’an dernier (« Hammerbeatmatic », son cinquième, un disque chargé de testostérone), Fred avait fêté les 10 ans d'existence de son projet à l'AB, lors d’un concert d'adieu sold out, en 2004. Avant de remonter le combo, en 2012. Sous un nouveau line up. L'Ancienne Belgique est en mode Flex semi-assis. Ce qui permettra aux agités du bocal de pogoter. Un espace au sein duquel pourront s’ébrouer au moins 300 personnes. Après le spectacle, d'autres concerts de blues se dérouleront dans les cafés Bizon, Kafka, Merlo et Roskam, tous situés à deux pas de l'institution.

C'est un peu l'Eurovision du blues. Et c’est Francis Delvaux, animateur du Classic 21 Blues qui est chargé de présenter les artistes. Hideaway ouvre le bal. Un sextuor issu du Nord du pays réunissant les gratteurs Ralph Bonte et Jean-Marie Herman, le bassiste Eric Vandekerkhove, le saxophoniste Geeraard, le pianiste/organiste Patrick Cuyvers (NDR : il se sert d’un Hammond) ainsi que le drummer Johan Guidée. En général l’âge des musicos oscille entre la quarantaine et la cinquantaine. Tout comme celui de la majorité du public. Les trois groupes programmés ce soir ont déjà représenté notre pays lors des quatre précédentes éditions, dont la première, à Berlin.

Hideaway pratique un blues/rock consistant, parfois teinté de rockabilly ou de bluegrass. Mais c’est surtout le Hammond qui apporte la touche d’originalité à leur musique. Ce claviériste est ma foi, particulièrement doué. Il va même se consacrer à l’accordéon pour un titre. Le préposé au sax souffle à la manière de Clarence Clemons du E Street Band de Bruce Springsteen. Sur les planches, les musicos prennent leur pied. Le volume sonore est un peu excessif. J’enfonce mes bouchons salvateurs dans les oreilles. Néanmoins, il faut reconnaître que cette bonne mise en jambes –d’une durée de 60 minutes– ne manquait pas d’allure.

Après un changement sommaire de matos, Howlin Bill embraie. Et va privilégier les plages de son dernier elpee, « Hungry », paru en 2014. Le gaillard doit mesurer au moins 2 mètres ! Il se charge des vocaux et de l’harmonica. Il est soutenu par Walkin’ Winne à la basse. Qui a le pied dans le plâtre. Il s’installe à droite du podium. Le line up est complété par Little Jimmy à la six cordes et le drummer/percussionniste Daddy T. Le guitariste tire régulièrement son épingle du jeu. Ses duels avec l’harmo de Bill sont fréquents. La section rythmique est très efficace et la voix de Howlin graveleuse. Au beau milieu du set, un premier Challenge est remis à Howlin' Bill. Il ne l’avait pas reçu, en 2011, à Berlin. C’est donc chose faite…

Fred a de nouveau changé de line up. Il a recruté un nouveau batteur. En l’occurrence Nicolas Sand. Il a constamment le sourire aux lèvres. Son drumming est tour à tour nerveux ou métronomique. Le bassiste, Cédric Cornet, a de nouveau enfilé sa terrible chemise aux motifs de têtes de mort. Et pourtant, c'est un peu la force tranquille du groupe. Fred a un pris un peu de poids depuis la dernière fois que je l'ai vu. Il va donc tester les planches de l’AB. Elles sont solides. Il n’est pas passé à travers quand il a bondi comme un kangourou. La première partie de son répertoire est plutôt hard. A l’instar de « I'M Back », tiré de l’elpee « Electerrified », « Doyle The Hunter » et la cover bien carrée du « Thickefreakness » des Black Keys. La section rythmique en profite pour tout dévaster sur son passage. « New Funk » est une nouvelle compo. Plus funk, évidemment. Dans l’esprit de Nile Rodgers.

La rumeur avait laissé planer la présence d’invités surprise. Giacomo Panarisi est le premier à rejoindre Fred sur le podium. L’Italian Stallion a emprunté un look glam bowiesque : pantalon doré, ceinture et tee-shirt à l'effigie de son idole. Giacomo et Fred partagent le chant sur « Roots And Roses », extrait d'« Hammerbeatmatic ». Le leader de Romano Nervoso arpente la scène de long en large pour participer à la version percutante du « Have Love Will Travel » des Sonics, une cover qui figure au répertoire des Black Keys. Beverly Jo Scott assure ensuite les backing vocaux sur « That's All Right » et « Dreams ». Classieux ! Le frère Bertrand vient gratter quelques riffs sur « Remedy » et « Avd ». Howlin Bill souffle dans son harmonica tout au long de « The Best Thing ». Et en apothéose, tout ce beau monde va apporter sa contribution à l’interprétation d’un « Lovers Boogie » d'enfer. A ma gauche, j’ai remarqué la présence d’un journaliste britannique qui semblait subjugué par la prestation de Fred & The Healers. A mon avis, le panda blues pourrait bientôt susciter l’intérêt du public insulaire…

(Organisation: Brussels Blues Society)

Fred And The Healers + Howlin' Bill + Hideaway

 

 

 

C'est la cinquième édition de l'European Blues Challenge Contest. L'an dernier, l'évènement avait été programmé à Riga, en Lettonie. Cette année, c’est Bruxelles qui a été désigné, et plus particulièrement l'Ancienne Belgique. Un choix posé par l'European Blues Union. Cette compétition est organisée par la Brussels Blues Society en collaboration avec la région de Bruxelles-Capitale ; et elle se déroule les 13 et 14 mars 2015.

Pour ce premier jour de compétition, 10 groupes défendent 10 pays différents. La Suède est chargée de clôturer cette belle soirée. Le temps imparti à chaque concurrent est strictement limité à 20 minutes. Pas une de plus ! Afin de montrer ce qu’il a dans le ventre.

Au sein du jury, figure le Mr Blues de Classic 21, Francis Delvaux. Mais avant d’entamer les hostilités, le président du festival nous réserve une présentation protocolaire du festival. Et avant sa prestation, chaque concurrent sera préfacé dans la langue de Shakespeare, par Ian Siegal.

C’est à Marius Dobra Trio que revient l’honneur d’ouvrir le bal. Il est issu d'Oradea, en Roumanie. Ce trio basse/guitare/batterie pratique un blues/rock, ma foi très classique. Armé de sa Gibson, Marius se consacre également au micro. La section rythmique réunit Pepi Scheer à la basse et Oliver Zisko à la batterie. La salle est déjà bien remplie ; mais pas facile d’enflammer les planches quand on doit ouvrir un spectacle. Or, Marius est un pro. Il possède une belle technique sur sa gratte. Et puis, d’un geste de la main, il incite le public à réagir… Etrangement, sa demande est reçue 5 sur 5. Une très bonne mise en bouche.

Bound By Law nous vient du Danemark. Un quintet qui a déjà accompagné Beth Hart, dans le cadre de sa tournée américaine. La musique de ces Vikings est une invitation au voyage, mais dont l’itinéraire prend sa source dans les fjords du Grand Nord pour nous conduire au Far West. Au menu : bluegrass, country/blues et folk/blues. Pas de bassiste au sein du line up, mais 3 guitaristes et un harmoniciste. Et ce souffleur à vraiment du talent, même si certains lui reprocheront d’être parfois un peu trop envahissant. Puissante, la voix du chanteur me fait penser à celle de Johnny Cash. Le combo a entraîné dans son sillage un contingent appréciable d’aficionados. Et ils vont mettre une ambiance de feu.

Après un tel set, difficile de reprendre le flambeau. Que récupère donc la formation croate Delta Blues Gang. Elle propose un Delta blues fortement coloré de Texas blues. Le gratteur se sert d’un dobro. C’est de circonstance. Mais le leadership est assumé par la chanteuse. Elle a une très forte personnalité. Et une voix souveraine qui domine l’ensemble…

Place ensuite à Laurence Jones. Ce Britannique est très attendu. Il se produit sous la formule du trio guitare/basse batterie. Laurence est très jeune, mais jouit d’une remarquable technique sur sa guitare. Son style évoque tour à tour Eric Clapton, Buddy Guy et surtout Joe Bonamassa. Excusez du peu ! Il alterne envolées et riffs d’une précision diabolique. Manifestement, il a bien appris en écoutant ses maîtres. En outre, sa voix semble hantée par John Lee Hooker. Pour l’anecdote, il va même s’autoriser un duel avec son bassiste. Une valeur sûre à garder en point de mire.

Le Jessy Martens Band est un combo allemand. Hambourgeois, pour être plus précis. Un sextuor impliquant un claviériste (Hammond), deux sixcordistes, un bassiste, un drummer et une chanteuse qui va marquer les esprits. Elle a du coffre ! Sa voix semble camper un hybride entre Beth Hart et Tina Turner. Encore que parfois, on y décèle des inflexions réminiscentes de Janis Joplin voire d’Amy Winehouse. Au cours du set, elle va même se passer de micro, c’est dire ! Les guitares sont saignantes, incisives, à la limite métalliques. Une indication, leur reprise du célèbre « I Don't Need no Doctor » de Ray Charles, magnifiée en son temps par Humble Pie. Le band teuton nous a asséné la deuxième claque de la soirée.

La soirée monte en intensité et en qualité. Pillac est un ensemble français. A son menu : soul, funk et blues. Les gratteurs, le claviériste et le drummer sont soutenus par une section de 3 cuivres qui communique un fameux groove aux compos. Tour à tour paisibles, intenses ou percutantes. Le chanteur possède un timbre vocal de crooner qui lorgne vers Michael Bublé. Et leur prestation de s’achever par une superbe cover de BB King…

Encore un combo très attendu : The Leif De Leeuw Band. Batave, il est drivé par Britt Jansen, une chanteuse/guitariste. Blonde, sa chevelure est ramenée en banane au-dessous de la tête. Leif, le soliste, se réserve une Les Paul Gibson rutilante, de couleur jaune. Ils sont épaulés par le bassiste Eibe Gerharti et le drummer Tim Koning. Précis, les riffs dispensés par Leif sont dignes de Steve Vai, Jimmy Page voire Jeff Beck. Légèrement psychédélique, leur blues vous envoûte insidieusement. Franchement, c’est un sérieux prétendant aux lauriers. Ma troisième claque de la soirée.

Je ne suis resté qu’une dizaine de minutes pour assister au concert de The Rwo, un duo suisse. L’un des deux musiciens est coiffé d’un bonnet et l’autre d’impressionnants dreadlocks. Thierry Jaccard et Yannick Nanette se servent respectivement d’une guitare électro-acoustique et d’un dobro. Leur expression sonore nous entraîne directement dans le Bayou. Mais surprise, il est contaminé par des tonalités caribéennes et helvètes. Original.

Il est près de 23h30. J’ai encore pas mal de route à me taper. Donc, je tire ma révérence… en gardant à l’esprit la quintessence de cette soirée, incarnée par The Leif De Leeuw Band, Laurence Jones, Jessy Martens Band et surtout Bound By Law.

Marius Dobra Band + Bound By Law + Delta Blues Gang + Laurence Jones + Jessy Martens Band + Pillac + The Leif De Leeuw Band + Twe Two + Éles Gabor Trio + Lisa Lystam Family Band

(Organisation: Brussels Blues Society)

C'est la cinquième édition de l'European Blues Challenge Contest. L'an dernier, l'évènement avait été programmé à Riga, en Lettonie. Cette année, c’est Bruxelles qui a été désigné, et plus particulièrement l'Ancienne Belgique. Un choix posé par l'European Blues Union. Cette compétition est organisée par la Brussels Blues Society en collaboration avec la région de Bruxelles-Capitale ; et elle se déroule les 13 et 14 mars 2015.

Pour ce deuxième jour de compétition, 9 groupes issus de 9 pays différents sont programmés, la Lettonie ayant déclaré forfait. Le temps imparti à chaque concurrent est strictement limité à 20 minutes. Pas une de plus ! Afin de montrer ce qu’il a dans le ventre.

Il revient au quatuor luxembourgeois Remo Cavallini Band d’entamer la seconde journée. Il nous propose des extraits de son deuxième opus, « Self Control ». Comme la plupart des concurrents qui se produisent lors de cette compétition, il s’agit encore d’une découverte pour votre serviteur. Mais quand un line up implique des cuivres, je m’enthousiasme plus rapidement. Pour la circonstance, un trompettiste et un saxophoniste sont donc de la partie. Et ils apportent manifestement un plus à la musique du RCB. La voix de Remo est assez rauque. Les cordes de guitare montent régulièrement en intensité. Et la prestation de s’achever par une cover très personnelle du « Every Day I Have The Blues » de BB King…

Dave Moretti Blues Revue est un quartet italien. Il est composé du chanteur/harmoniciste Dave Moretti, du gratteur Damir Nefat, du bassiste Emanuele Pavone et du drummer Fabio Brunetti. Plutôt roots, leur blues est parfois pimenté de funk. La voix de Dave est rocailleuse et ses interventions à l’harmo sont redoutables, ravageuses. En final, le DMBR nous réserve une superbe reprise de Louis Jordan.

Herman Posch Duo est un tandem réunissant deux vieux briscards de la scène blues/roots autrichienne. C’est la sèche qui fait la part belle au bluegrass et les sonorités discordantes du dobro qui alimentent l’aspect roots. Les voix se conjuguent en harmonie et un harmo vient souffler un vent de fraîcheur sur l’ensemble. Du blues louisianais très profond et lumineux.

Micke Bjorklof & Blue Strip est un groupe finlandais qui jouit déjà d’une certaine notoriété. Pas étonnant qu’il ait drainé une tel nombre de fans. Le guitariste est gaucher, mais il est surtout particulièrement adroit et précis sur son manche. Dynamique, la section rythmique est judicieusement enrichie de percussions ; un cocktail qui vivifie leur blues/rock classique dans la forme, mais novateur dans le fond.

Ils sont basques et nous viennent de la région de Bilbao, en Espagne. Les Travellin' Brothers vont dynamiter la soirée. D’abord, à cause de leur chanteur, Jon Careaga. Il n’hésite pas à se jeter rageusement dans la fosse. Et vient même titiller les spectateurs assis aux premiers rangs, pour les inciter à danser et jumper. Il nous annonce, en français, qu'il revient de la Nouvelle Orléans, lorsqu’il présente « Magnolia Route », le titre maître de son dernier elpee. Les cuivres sont généreux, parfois aussi dévastateurs. Le piano Hammond communique la couleur r&b. Pas étonnant que le band ait réussi à décrocher de nombreux prix. Le public s’enflamme. Et même Francis Delvaux se met à jumper sur sa chaise à l'étage. Jon interprète a cappella, au milieu de la foule, un « Love, Joy And Happiness » d'anthologie. Impressionnant !  

Encore un trio classique guitare/basse/batterie. Il est issu de Slovaquie et a choisi pour patronyme Jergus Oravec Trio. Jergus, c’est le guitariste. Il pourrait être le petit frère slovaque de Fred Lani. Il est doué sur son instrument et possède une bonne voix. Mélodique, le blues/rock dispensé par ce groupe alterne le plus paisible et le plus musclé. Le meilleur moment du set constitue certainement leur version du « Hey Joe » de Billy Roberts, morceau popularisé par Jimi Hendrix, réincarné ce soir dans l’âme de Jergus. A revoir, c’est une certitude

J’ai zappé Drunk Lamb, un combo polonais dont la musique –pour ce que j’ai pu entendre– assez musclée a apparemment bien été appréciée par l’auditoire

Et concédé 10 minutes à mes compatriotes, Doghouse Sam & His Magnatones. Un trio guitare/batterie/contrebasse issu du Nord du pays. Carré, bien ficelé, son blues est régulièrement teinté de rockabilly. Pensez à Brian Setzer. A la sauce belge, leur version du « Baby Please Don't Go » de Big Joe Williams, dont Van Morrison avait fait un hit, tient pourtant parfaitement la route. Et finalement, DS&HM va décrocher le deuxième prix.

Mais pas pu assister à la prestation de la formation norvégienne Jt Lauritsen & The Buckshot Hunters. A 23h30, votre serviteur était rassasié, mais fatigué. Comme la veille, à la même heure, il est rentré au bercail. Et ce n’est pas la porte à côté…

Car finalement, c’est bien Travellin’ Brothers qui a décroché la palme. Il a de nouveau fait l’unanimité, comme en 2014 à Riga, A Contra Blues, un autre groupe espagnol. La sixième édition de l’European Blues Challenge Contest se déroulera l’an prochain, en Italie.

(Organisation: Brussels Blues Society)

Remo Cavallini Band + Dave Moretti Blues Revue + Herman Posch Duo + Mick Bjorklof And Blue Strip + Travellin'  Brothers + Jergus Oravec Trio + Drunk Lamb + Doghouse Sam And His Magnatones + Jt Lauritsen And The Buckshot Hunters

 

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