Ce n’est pas la fin pour Caesaria…

Thomas, Louis et Théo ont tissé leurs liens dès l'enfance, autant sur la pelouse du club de foot qu’autour du son. C’est la scène qui devient leur terrain de jeu favori, et ça se voit : leurs ‘live’ électrisent les corps et marquent les cerveaux au fer rouge.…

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Meril Wubslin fait ça… et dans la langue de Molière…

Fondée en 2010 par Christian Garcia-Gaucher (BE/CH) et Valérie Niederoest (CH), Meril Wubslin est une formation belgo-suisse dont la musique est décrite comme lo-fi-folk-sci-fi-psyché-transe. Duo à l’origine, elle est passée à un trio en 2015, à la suite de…

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Stéphane Reignier

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samedi, 07 octobre 2023 15:13

Melanie De Biasio revient aux sources

Quand le festival pluridisciplinaire Europalia sollicita Melanie De Biasio pour participer à son édition de 2021 sur le thème du train et de l’immigration, la musicienne belge a eu l’idée d’un retour aux sources. ‘Pour éprouver le déracinement, je voulais remonter la route de cette immigration italienne, dont je suis le produit par mon père’.

Munie d’un matériel léger - un micro Neumann, un enregistreur numérique Edirol et un vieil appareil photo - elle s’installe solitairement dans un petit village italien des Abruzzes à flanc de montagne, Lettomanoppello, où elle se lance dans un travail d’écriture et de captation qui nourrit son projet et constitue le point de départ d’un 4ème album en deux parties, « Lay Your Ear To The Rail » et « The Chaos Azure ».

Présenté sous la forme d’un carnet de voyage musical et illustré, on y retrouve beaucoup de ce qui fait d’elle une artiste à part : un phrasé unique où chaque mot est savouré à la manière d’un fruit rare ; un timbre de voix d’une sensualité sans outrance, presque immaculée ; et surtout cette faculté à rendre au temps et à l’espace une plénitude qui résiste à la frénésie d’une époque saturée d’interférences et de bruits.

En revanche, on s’éloigne de la source afro-américaine où elle s’abreuvait jusqu’à présent pour accéder à une dimension immersive proche de l’ambient. ‘J’aime créer des paysages avec ma musique’ confiait-elle sur une radio française à la sortie de « Lilies », son précédent opus.

De cette quête « Lay Your Ear To The Rail/ The Chaos Azure », création plurielle et authentique expérience sensorielle, constitue l’aboutissement.

« Now Is Narrow est en écoute ici

 

La carrière d’Eddy de Pretto a vu le jour en 2017, quand il a sorti « Kid », un premier Ep écrit en forme de coup de poing.

Débitant ses textes seul sur scène à l’aide d’un simple iPhone pour l’accompagner, il interroge les différences, les entraves et la virilité, s’affirmant à la marge mais épousant déjà un bruit qui gronde et agite la société.

La réponse est radicale, l’engouement, immédiat.

Un an plus tard, son premier album, « Cure », prend part aux évolutions de sa génération, à ses prises de conscience comme à ses prises de position. Le succès est fulgurant : triple platine avec plus de 300 000 exemplaires vendus et quatre nominations aux Victoires de la musique. S’ensuivent deux ans de concerts ininterrompus couronnés par une tournée des Zéniths et dix soirs à l’Elysée Montmartre.

C’est dans un beau mouvement inclusif, qui part de soi vers les autres, que naît le deuxième elpee, « À tous les bâtards » (2021). Eddy de Pretto s’y dévoile dans des histoires qui, si elles n’appartiennent qu’à lui, résonnent en chacun de nous. Rapidement certifié disque d’or, ce projet vient confirmer le caractère fédérateur et populaire de l’artiste. La même année, son travail prend vie à travers une série de six dates au Bataclan et une nouvelle tournée de Zéniths à travers la France.

Début 2023, Eddy de Pretto est invité à monter une création live originale et dystopique à douze pianos pour l’Hyper Weekend Festival de Radio France : ‘Love Factory’ (captation diffusée sur France 2 le 17 mars). Au même moment débutent les réflexions autour du prochain long playing, qui veut s’éloigner des textes à tiroirs et des sujets qui dépeignent la société. Teasé par une série de concerts au cours de l’été 2023, sur une enceinte géante où Eddy de Pretto révèle des dates mystérieuses, cet LP semble ne plus trop tarder.

Tout juste deux semaines après « R+V » qui signait son grand retour, Eddy de Pretto dévoile le clip de « LOVE’n’TENDRESSE », second extrait de son 3ème album à venir cet automne. On peut notamment souligner la participation de Nick Coursier, star montante belge de la danse qui a chorégraphié le clip.

« LOVE’n’TENDRESSE » est une sorte de mantra libérateur composé dans un climat de plus en plus étouffant, pour s’offrir un espace à soi, rempli d’amour et de tendresse et aller chercher la lumière ailleurs.

Eddy sera en tournée en 2024 qui passera par La Madeleine de Bruxelles, le 2 mars 2024, date qui est d'ores et déjà complète.

Le clip de « LOVE'n'TENDRESSE » est disponible ici

 

Après avoir dévoilé deux singles, « Modern Man » en avril et « Violence » à la mi-septembre, Empty Head, jeune groupe de rock alternatif liégeois, a sorti son second Ep, « Tales of a Modern Man », ce 29 septembre 2023. Il fait suite à un premier, éponyme, paru il y a déjà deux ans.

Brut, mais subtil, viscéral, énergique et imprévisible, il est axé sur la thématique de l’Homme moderne. Cinq titres garage aux riffs acérés et stoner et aux mélodies infectieuses.

La force de frappe qui en découle sert d’appui à Simon Galloy pour déclamer ses textes critiques, empreints d’ironie, brosser un portrait plutôt pessimiste de l’Homme moderne, de son quotidien, de ses questionnements et de la société dans laquelle il évolue.

Cette fois encore, le groupe a privilégié une approche entièrement DIY, son batteur, Thibault Schouters, assurant seul l’enregistrement et le mixage de « Tales of a Modern Man ».

Issu de ce nouvel Ep, « Violence » en écoute ici

 

samedi, 07 octobre 2023 15:11

La vengeance d’une Brune…

Brune, auteure-compositrice-interprète, n’est pas une néophyte au sein du paysage sonore français. Il y a 13 ans que cette Lyonnaise d'origine mène son parcours musical dans la jungle parisienne qui nourrit ses inspirations.

Libérant une énergie rock, son nouvel Ep, « Vendetta », est plus direct et tranchant, aussi bien dans la musique que dans les mots. Des références ? Niagara, à cause de la fougue. Une Britney Spears... passée dans une pédale fuzz ! Ou encore The Kills, Garbage, PJ Harvey, voire Marilyn Manson pour les riffs de guitares. Mais attention, toujours dans la langue de Verlaine !

« Vendetta » clame une colère mais qu’il faut prendre comme une émancipation, un affranchissement, une urgence de vivre.

Brune ose être elle-même sans se soucier du regard des autres, des conventions, et elle le chante haut et fort. Sa musique vous secoue la tête, le cœur ou les jambes. On vous laisse choisir.

Brune ne compte pas se laisser faire et proclame sa « Vendetta », à découvrir dans un clip saignant réalisé par Tatiana Zavialova et Ciprian Barrière. Et il est disponible

 

 

samedi, 07 octobre 2023 15:10

Nature Morte annonce la pluie…

Nature Morte a sorti « Oddity », son troisième album, ce 29 septembre 2023. Oscillant toujours entre post-metal, shoegaze et influences 80's, l'empreinte sonore de Nature Morte se veut plus transcendante que jamais. Après « Banquet Overflow For The Mind House », le trio vous propose de découvrir le lumineux « Here Comes The Rain ». Un nouveau single sur lequel le groupe invite Cindy Sanchez, chanteuse du groupe de dark folk, Lisieux.

L’adage veut que le troisième opus d’un groupe soit celui de la maturité. Pour Nature Morte, c’est plutôt celui de la singularité. Si « Oddity » a le même ADN que ses précédents elpees, et en est leur suite logique, sa particularité réside dans cette volonté incessante d’exploration.

Comme dans tout LP de Nature Morte, l’alchimie entre rythmiques, harmonies et mélodies demeure intacte. Mais sur ce troisième long-format le trio s’offre une liberté créative criante. De ses influences 80’s disséminées discrètement à cette reprise de l’intemporel classique de Deftones, « Fireal », Oddity dessine un univers à part dans la discographie de Nature Morte.

La formation francilienne ne se réinvente pas : elle mue. Une fois de plus, elle n’a que faire des étiquettes stylistiques habituelles. Elle suit ses propres règles quitte à s’auto-cataloguer, presque ironiquement, comme de l’indie-metal.

« Here comes the rain » Feat. Cindy Sanchez est à écouter ici

 

Poète rock à mélopées, François Staal nous a offert son septième album « L'humaine Beauté » en décembre dernier. Son univers évoque ceux de Nick Cave, Bashung, Manset, Pink Floyd ou Dominique A…

Nouvel extrait, « Ce qu'il y a de beau » est devenu le titre phare du répertoire de François Staal. Il est ainsi souvent joué en final des concerts de la tournée. Cette chanson d’espoir au texte poétique invite à magnifier, à célébrer le meilleur de nous-même et de nos existences, à faire vivre les beautés du monde et de l’art, comme une barrière aux violences. Un espoir de vie, de rencontres et de partages pour célébrer nos fraternelles beautés d’être humain.

La musique orchestrée à base de guitares rock, de basses aiguës un peu 70/80’s, d’orgues Hammond et de batterie ‘old school’, nous entraine dans un monde musical à la fois moderne et vintage. Ce qu'il y a de beau est à découvrir en vidéo et avec la tournée « Avec Vous ».

Le clip de « Ce qu’il y a de beau » est à découvrir

Sur une ballade folk évoquant des temps psychédéliques, Lux Montes compose une ode à la nature.

La musicienne s'imagine que notre planète s’adresse au Vivant en scandant ce refrain : ‘je suis née au nom de l’amour’.

Comme si celle-ci nous demandait de respecter tout ce qu’elle porte en son sein : vivants, minéraux et végétaux.

Un voile d’organza ponctue le paysage pour symboliser l'omniprésence et l'empreinte de l'activité humaine sur les espaces de vie. Le film est une invitation à la contemplation, à la paix et à l’amour. Un hymne à la beauté simple et pourtant si puissante qui nous entoure et dont nous faisons partie.

La chanson « Le temps des galaxies » est extraite de l'album « La Traversée », paru le 24 mars 2023.

Magicienne de la chanson, Lux Montes brode sa poésie dans les tissus de l’âme.

À l’écart des refrains balisés, la chanteuse façonne un univers raffiné et envoûtant.

Sur son nouvel opus, « La Traversée », Lux Montes renoue avec sa langue maternelle et se dévoile un peu plus encore.

Dans un voyage piano-voix bordé d'incursions électroniques, elle nous convie à des instants intimes et puissants, d’inspiration néo-classique.

À écouter les yeux fermés et l’esprit grand ouvert !

« Le temps des galaxies » est à découvrir sous forme de clip ici

 

samedi, 07 octobre 2023 15:07

La vie nocturne de Fontanarosa…

Mini-Ep de deux titres, « One Night » vient conclure le chapitre « Are you there ?», premier album du quartet lyonnais Fontanarosa, paru en 2022.

Titre éponyme de cette nouvelle parution, « One Night » est une chanson à tiroirs évoquant les souvenirs adolescents de son auteur, Paul Verwaerde, d'un concert de Midlake à l'âge de 17 ans. Le titre est accompagné d'un clip réalisé par Rémi Richarmé. Et il est disponible

 

 

"We Belong" annonce un nouvel album de la série “Inspired by”. Dans le passé Vanbergen et sa compagne de route Charlotte Caluwaerts se sont inspirés de divers artistes tels que Michaël Borremans, Kobe Desramaults, Diana Monkhorst, Zoro Feigl, Painting VR et Guttlin Guitars. Pour “Circle Back” leur septième elpee, qui fait partie de la collection “Inspired By”, ils ont puisé leur inspiration chez Kadir Ferati Balci

Balci a sélectionné de courts fragments de son travail, les transformant en une sorte de résumé visuel de son œuvre, qui s’étend des films aux documentaires. Il a ajouté une dimension supplémentaire à ces fragments, en inversant certaines parties et en présentant le tout dans une sorte de mouvement circulaire.

La collaboration entre Caluwaerts, Vanbergen et Balci n'est pas nouvelle. Le duo a ainsi déjà contribué à plusieurs projets musicaux réalisés par Balci.

Mais cette fois-ci, la musique ne devait pas être fonctionnelle, comme c'était le cas lors des coopérations précédentes (docu sur Stefan Hertmans, la série "Een Goed Jaar", la série "Storm Lara").

Dans le cas de "Circle Back", la musique est un monde en soi. Le contraste rend les images plutôt contemplatives, ce qui correspond bien à la réflexion de Balci sur son travail précédent. Le titre "Circle Back" n'aurait pas pu être mieux trouvé.

Autrefois Vanbergen a obtenu un diplôme de violoniste de jazz au Conservatoire de Gand. Et cela se ressent sur ce disque pour lequel il s’est entouré des meilleurs mucisiens belges, Dré Pallemaerts et Lara Rosseel, à la batterie et à la contrebasse, ainsi que, bien évidemment, Charlotte Caluwaerts qui ne manque pas de montrer à quel point sa palette s'est élargie au fil des années.

8 titres de jazz accompagnés chacun d'un clip de Kadir Ferati Balci, avec une séquence cachée, des sons psychédéliques et des paroles aliénantes, contemplatives et philosophiques. Une expérience réussie dont "We belong" se situe bien au milieu de toutes les atmosphères offertes par ce disque.

Pour découvrir la vidéo de « We belong », c’est ici

vendredi, 29 septembre 2023 18:49

Ma musique est instinctive…

Chaque dernier samedi du mois d’août est synonyme de joie et bonne humeur dans la cité sonégienne. Le centre culturel y concocte en effet un vaste programme multidisciplinaire entre animations de rue et concerts totalement gratuits. Les seuls maîtres-mots sont la joie et la bonne humeur.

Si, cette année, la météo s’est montrée capricieuse, les plus courageux se sont pressés pour y découvrir une belle brochette d’artistes. Et pas des moindres puisque Talisco était l’une des vedettes à s’y produire.

Méconnu pour beaucoup, Jérôme Amandi, à l’état civil, est l’auteur de plusieurs succès dont « Your Wish » et « The Keys ». La gloire lui importe pourtant peu. Talisco est un passionné cherchant encore et toujours cette paix intérieure qu’il fantasme tant.

Se livrant en anglais depuis le début de sa carrière, il entame un virage à 180 degrés en publiant un nouvel elpee ce 29 septembre 2023 au sein duquel il ose se frotter à la langue de Shakespeare.

Entre musiques, projets et introspection, cet artiste est un homme d’exception qui a fait d’une passion, un métier à part entière. Compte-rendu d’une rencontre…

Tu crées une musique à la fois lumineuse, subtile et complexe. On y découvre beaucoup de superpositions tant dans les sons que dans la voix. Comment expliques-tu cette direction artistique ?

De manière globale tout simplement ! Je ne vais pas te faire rêver ! Je ne suis pas en haut d’une colline pour y puiser l’énergie solaire ou de la nature. La façon dont je crée est on ne peut plus simple ! Lorsque des idées et des fantasmes musicaux me traversent l’esprit, je m’assieds devant mon ordinateur, guitare à la main. Je m’aide de claviers et des sons qui m’entourent. Je mets à plat toutes les idées qui se bousculent dans ma tête. A vrai dire, je ne crois pas que le processus créatif soit le plus important. L’essentiel est tout ce qui se situe en amont : les éléments que je pioche ci et là, de mes rencontres, des voyages que j’ai pu réaliser, des frustrations et les fantasmes également. Tous ces éléments sont les plus importants pour la création.

La musique de Talisco est franche, directe, immédiate et ne s’éparpille pas. Ton approche est plutôt instinctive ?

Oui, effectivement, ma musique est instinctive. Je refuse d’ailleurs qu’elle le soit autrement.

Paradoxalement les produits formatés sont aujourd’hui pourtant très présents. Quel regard portes-tu sur l’industrie musicale ?

Je me garde bien de poser un regard sur l’industrie musicale. C’est un domaine qui ne m’intéresse pas ! Ça reste du business. Et je n’ai pas l’intention de regarder comment les autres l’abordent, ni même de m’en inspirer. Je trace ma route, voilà tout.

La pub 4G de Bouygues Telecom s’est approprié en son temps « The Keys » et « Sun » a été choisi comme générique d’une série sur France2, ‘Un si grand soleil’. Finalement, le grand public connaît tes chansons sans forcément savoir qui s’y cache derrière. N’est-ce pas un peu frustrant ?

Pas du tout ! J’adore ça ! A vrai dire, c’est ma plus grande réussite. Je n’ai jamais travaillé pour que mon nom soit connu. Très sincèrement, je m’en fous complètement. D’ailleurs, mes idoles ne sont pas des gens notoires, mais des producteurs qui ne sont pas nécessairement des figures marquantes dans le domaine de la musique. Qu’elle soit écoutée et qu’elle me permette d’en vivre reste le plus important. Lorsque je me lève le matin, je compose. Lorsqu’une chanson paraît, peu importe qu’elle soit signée Jérôme Amandi ou Talisco. Vraiment, ce n’est pas essentiel.

Finalement, tu es comme l’artisan, fier de ton travail…

Oui, c’est exactement cela ! Grand bien me fasse de ne pas être connu, je n’ai pas à me soucier de mon image. Je n’ai pas envie de me lever tous les matins et de me préoccuper du temps qui passe sur mon physique, ma tête ou encore mes cheveux. Il n’y a que l’aspect musical qui m’intéresse.

De qui es-tu le plus fier ? De l’homme ou de l’artiste ?

Bonne question ! Je dirais de l’homme parce que je n’ai jamais dissocié l’homme de l’artiste ou encore l’aspect artistique de moi-même. Je n’ai jamais porté cette double casquette. Je suis simplement une personne qui fait de la musique avec acharnement et passion.

A t’entendre, tu sembles être quelqu’un de très humble et qui a les pieds bien sur terre, tout en sachant exactement dans quelle direction tu souhaites te diriger…

Je pense que sans les valeurs du travail, l’aspect artistique ne vaut strictement rien…

Je sais que tu n’aimes pas devoir expliquer ton son en termes de genre. Mais, comment te définis-tu en tant qu’homme et artiste ?

C’est difficile à dire. Je me considère simplement comme quelqu’un qui fait de la musique pour se faire du bien.

La musique impacte directement l’homme et l’artiste. Si je la conçois triste, elle va me remplir de tristesse et m’épuiser. Je la vis pleinement. A vrai dire, je me plais à composer des morceaux positifs, puissants et assez ouverts parce qu’ils me grandissent. Si je réalise un disque uniquement dans cette veine, ça me fait du bien fou et ça me porte.

Tu sais, Talisco n’est qu’un nom derrière lequel se cache une personne à part entière.

Tu possèdes des origines espagnoles. As-tu choisi ce nom de scène en fonction des consonnances latines ?

Effectivement. Un nom, c’est comme un tableau. Derrière, Talisco, il n’y pas d’histoire en soi. C’est un univers qui permet de m’évader.

Contrairement à certains artistes qui estiment devoir servir de porte-drapeau de causes nobles et justes ou encore évoquer une tranche de vie à travers leurs compositions, les thématiques de tes chansons misent plutôt sur le fantasme, la rêverie et la liberté. Est-ce une forme de modestie ?

Ce n’est pas mon tempérament tout simplement. J’admire ceux qui y parviennent à travers leurs chansons. Mais, c’est délicat en ce qui me concerne parce que je n’ai pas vraiment d’idées à faire passer, mais simplement l’énergie et les envolées de ma musique. Elle est là pour transporter, voyager et faire du bien. Je sais que certains de mes auditeurs sont gravement malades. Si mon travail peut leur apporter un peu de réconfort, pour moi, c’est gagné. Je ne suis pas assez calé pour traiter des thèmes lourds et graves comme l’écologie ou la politique. Et puis, ce sont des sujets qui, objectivement, ne m’intéressent pas.

Après plusieurs tournées intenses à travers le monde depuis 2014, tu sors un nouvel opus porté par un single en français « C’est ici », une première dans ta carrière. On le sait, l’anglais est plus musical et exportable. Ce choix traduit-il le besoin de se challenger ? Comment comptes-tu aborder ta carrière, à l’avenir.

Franchement, j’ignore si je vais renouveler l’expérience. A la base, il s’agissait d’un ‘one shot’. Lorsque je compose, je n’ai aucune idée de la direction vers laquelle je vais aller. Le français était une manière de me surprendre. J’ai réalisé quatre disques et j’ai toujours parlé de la même chose. J’adore cela et je ne m’en lasse pas. Je vis pleinement les bons moments et peu importe l’environnement ou la couleur. Toutes mes chansons parlent d’évasion et le français reste une très belle expérience quoiqu’il en soit.

En formule ‘live’, des musiciens t’accompagnent. Mais Talisco est d’abord et avant tout un projet personnel ?

Tu sais, jouer seul serait chiant. Le concept ne m’intéresse pas du tout. Je préfère de loin partager un bon moment entre potes et vivre quelque chose de merveilleux.

Si certains artistes conçoivent leur disque de manière plus ou moins orientée pour le ‘live’, chez Talisco, on prend un plaisir partagé à écouter sa musique, aussi bien assis confortablement dans son salon que lors d’un concert. Quelle est la formule dans laquelle te sens-tu le plus à l’aise ?

Il m’arrive d’y penser. Parfois, je crée des sons qui possèdent un potentiel énorme en ‘live’, mais je ne compose pas dans cette optique. Parfois, je me demande s’il ne faudrait pas changer de fusil d’épaule, car certains de mes morceaux sont impossibles à reproduire en concert. Dommage, mais c’est bien la preuve que je ne pense pas uniquement en fonction du ‘live’.

Les sonorités de Talisco sont influencées par Ennio Morricone et la guitare, en particulier, parce qu’on y associe cette notion de liberté, mais aussi et surtout par la musique des années 80. Quels sont justement les artistes de cette décennie qui t’ont le plus influencé ?

J’y pensais, il n’y a pas très longtemps. J’en ai discuté avec ma mère. J’avais entre deux et dix ans durant cette décennie. Pourtant, mes parents m’achetaient déjà des disques. Je citerai A-ah ou Simple Minds. Mais plus généralement les groupes de cette génération. Les chansons étaient punchy et se distinguaient par de grandes mélodies et des envolées fantastiques. Ensuite, dans les années 90, j’ai surfé sur la vague du Rock. Je devais avoir 13-14 ans. Ecoute le premier album de A-ah, c’est juste grandiose. De même que Cock Robin ; comment ne pas tomber sous le charme ? Ces musiques te hissent vers le haut tout en exhalant un parfum de nostalgie. Lorsque je prends du recul sur ma musique, j’ai cette sensation.

On le sait moins, mais tu travailles aussi, en parallèle, sur d’autres projets, dont Old Caltone, référence à Dracula, avec Sébastien Thebault. Il s’agit d’une musique plutôt conceptuelle et élitiste puisqu’elle s’adresse à un public cible. Les multiplier te permet-il de prendre de la distance par rapport à Talisco, plus dense et populaire ?

C’est une soupape pour moi. C’est quelque chose de théâtral et je m’en amuse. Je suis très proche du projet Talisco, pas de celui-ci. Talisco est très instinctif alors que Old Caltone est nettement plus pensé. Il faut le considérer comme de la mise en scène. Il me permet de prendre du recul.

Les réseaux sociaux, s’ils appauvrissent la pensée, peuvent se révéler indispensables pour un artiste qui souhaite se faire connaître et partager. Quel est ton rapport face à ce média ?

Oui, évidemment, ils peuvent constituer un outil exceptionnel. Pour être tout à fait honnête, je suis plutôt mauvais élève, mais j’y travaille. Je suis plutôt passif, je n’utilise pas ces canaux de manière très saine. Pour schématiser, il y a deux types d’individus : ceux qui sont actifs et passent leur temps à faire des stories ou des montages et les autres, comme moi, qui ne font que regarder du contenu. Il m’arrive de regarder des conneries, du genre ‘un crocodile mange une vache’. Non seulement, le temps que j’y passe est perdu, mais ce passe-temps ramollit le cerveau.

Ta conception du bonheur est de trouver la paix intérieure. Artiste épanoui et la tête sur les épaules, Jérôme, dis-moi, l’as-tu enfin trouvée ?

Je l’ignore ! Nous y travaillons tous au quotidien, j’en suis convaincu ! Nous cherchons exactement les mêmes choses dans chacune de nos existences. Beaucoup pensent qu’avoir un bon travail, de l’argent ou encore de la reconnaissance sociale est synonyme de bonheur. Alors qu’au contraire, une personne peut être très heureuse et épanouie alors qu’elle ne possède rien. On rencontre souvent cette paix intérieure dans les pays pauvres. Dans notre société occidentale, nous ne fonctionnons qu’à travers le matérialisme et la position sociale. Personne ne nous a jamais inculqué le sens du bonheur. Si je n’ai pas trouvé la paix intérieure, je l’effleure parfois du bout des doigts. J’essaie en tout cas de maintenir le cap. C’est le travail de toute une vie.

Talisco. Nouvel album « Cinematic ». Sortie ce 29 septembre 2023.

En concert, le 16 novembre au Rideau Rouge  et le 17 nov à l'Atelier Rock de Huy.

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