La clef de TOPS git 6 pieds sous terre…

TOPS sortira son nouvel elpee, "Bury the Key", ce 22 août. Le quatuor propose une musique intemporelle qui allie profondeur et immédiateté. Il s’agit de son premier album complet depuis 2020, un opus qui explore des tons plus sombres tout en restant maîtres…

logo_musiczine

Langues

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

dimmu_borgir_013_12
Morrissey - Lotto Arena
Albums cultes

The White Stripes

Elephant

Devant pareil disque, tout le monde s'incline. Du moins ceux qui croient encore que le rock n'est pas moribond. Parce que la bête ronronne encore, prête à vous sauter à la gorge à tout moment, alors que tout le monde prédisait sa fin imminente. Non : le rock n'est pas mort, puisqu'il y a les White Stripes. Oubliez les Strokes, les Hives, les BRMC, tous ces fossoyeurs qui remuent la terre sans la fertiliser. Parce que le rock'n'roll, cette furie infidèle et rebelle qui finissait par se mordre la queue, a trouvé en Meg et Jack White ses plus ardents symboles, de valeureux défenseurs que rien n'arrête, pas même 1 million de " White Blood Cells " vendus aux quatre coins du monde. Ce n'est pas demain la veille que Meg et Jack (Frère et sœur ? Mari et femme ? Qu'importe !) vendront leur âme au music business en échange d'un album de gangsta rap ou de techno luna park. Parce que les White Stripes sont le rock'n'roll, point barre. Ils n'ont que faire des modes. Les White Stripes incarnent à la fois le renouveau du rock et son antithèse, en utilisant des éléments du passé pour inventer une musique qui paraît pourtant vierge de toute Histoire. " C'est dans les vieilles casseroles qu'on fait les meilleures soupes ", comme on dit. A la différence que Meg et Jack, eux, y rajoutent un bon bouillon Knorr fait maison, dont la recette miracle tient en trois mots : simplicité, sincérité, félicité. On entend chez eux du blues des années trente, du folk des années soixante, du glam des années septante et du hard des années quatre-vingts, mais complètement dégraissés, ramenés à leur plus simple apparat, pour plus d'efficacité. Les White Stripes, ce serait donc un mix bio de toutes ces musiques, dont on ne garde que l'essentiel : l'essence. Une batterie, une guitare, une (parfois deux) voix : c'est tout. Mais c'est suffisant pour traduire au plus près ce que doit être le rock : une sensation primitive qui vous fait sursauter, qui vous prend aux tripes sans artifices. Juste de la rage et de la passion. Le strict minimum pour un rendement (et une claque !) maximum : une règle de plus en plus suivie par les groupes de rock d'aujourd'hui (The Kills, The Black Keys,…), où la basse n'est même plus de la fête. " Elephant ", pourtant, commence avec une ligne de basse, hénaurme, tribale, jouissive… " I'm gonna fight them off / A seven nation army couldn't hold me back " : le message est clair… Cet album, en quelques secondes, écrase déjà la concurrence. Avec un sacré pied de nez aux rockeurs poids lourds qui envahissent les ondes et les écrans, puisqu'il s'agit bien, en fin de compte, d'une guitare, mais accordée en octave ! Sacré Jack : un instant, on pensait qu'il allait sortir la grosse artillerie, et perdre ainsi de cette virginité perpétuelle qui fait le charme de sa musique… " Black Math " accélère un peu le tempo dans un style punk-garage absolument tubesque, tandis que " There's No Home For You Here " présente un Jack démultiplié, comme si le blues de Son House s'était vu corrigé par le " Bohemian Rhapsody " de Queen. Dix Jack pour le prix d'un, pourquoi faire la fine bouche ? Et ces riffs, monstrueux, qui ne cessent de déchirer l'air alors qu'on croyait guetter un semblant d'accalmie… Le repos du guerrier, heureusement, ne se fait point attendre, avec cette reprise d'un vieux standard de Burt Bacharach chanté à l'époque par Dusty Springfield : " I Just Don't Know What To Do With Myself ", aussi fort que le " Jolene " du premier album. Un classique célébré ici comme il se doit, avec humilité, mais sans s'y coller comme à l'école. " The Cold Cold Night " continue dans cette lancée pleine de sang-froid, après la violence des trois premiers morceaux… Mais cette fois c'est Meg qui chante, en petite-fille mutine de Moe Tucker. Sa voix, comme son jeu de baguettes, est approximatif. C'est à ce moment qu'on se demande avec étonnement pourquoi on accroche tant, alors que cette nonchalance extrême devrait passer pour de l'indigence. Pourtant, ça passe. Plutôt bien, même… Comme les deux morceaux suivants, " I Wanna Be The Boy " et " You've Got Her In Your Pocket ", des ballades romantiques, la première au piano, la deuxième sans Meg, qui clôturent en beauté la partie douce mais dense de cet album éléphantesque. Retour au blues rocailleux, à la guitare qui raille et au chant écorché avec " Ball and Biscuit ", sept minutes de sexe et de colère entre les Stooges et Muddy Waters ; puis ce piano, à nouveau, introduit par un prêche de bigot bientôt atomisé par de gros riffs heavy pleins de distorsions, direction les feux de l'enfer (" Little Acorns "). Suit " Hypnotise ", deuxième chanson punk-garage de l'album, dégainée plus vite que Lucky Luke : à peine deux minutes. Un titre classique, à la White Stripes, qui ressemble étrangement à " Fell In Love With A Girl "… Idem pour " Girl, You Have No Faith In Medicine ", tout aussi accrocheur et rieur, supposé d'ailleurs se retrouver sur l'album précédent. Entre les deux, un morceau plus étonnant (" The Air Near My Fingers "), avec orgues, pont à la Led Zep' et paroles gratinées, en un mot : épique. La cerise sur la gâteau s'appelle " It's True That We Love One Another ", une sympathique ritournelle country chantonnée avec Holly Golightly des Headcoatee, écrite en une demi-heure et enregistrée en vingt minutes. Terminer ainsi sur une note d'humour, presque infantile, témoigne encore une fois du vent de fraîcheur et de liberté que les White Stripes font souffler sur le rock depuis maintenant deux ans. Sans se soucier des tendances dernier cri (l'album a été réalisé en dix jours au studio " vintage " Toe Rag à Londres, avec du matos d'avant 63… Si ça c'est pas rock'n'roll), Jack et Meg White viennent tout simplement, avec cet " Elephant " gargantuesque, d'accoucher d'un chef-d'œuvre intemporel. Et d'entrer dans l'Histoire !

Primal Scream

Screamadelica (Edition Deluxe)

Écrit par

Réédition du troisième opus de Primal Scream publié en 1991. Il était double. Il sera double. Simple différence, la seconde plaque est consacrée à l’Ep « Dixie Narco ». Sony Music a donc décidé de célébrer dignement la sortie en le rééditant. Et pour que le son soit irréprochable, il a été remasterisé par le leader de My Bloody Valentine, Kevin Shields.

Le double elpee (restitué sur le cd 1) incluait les quatre (excellents) singles qui avaient précédé sa sortie. Un véritable tour de force exécuté par la bande à Bobby Gillespie, au cours de laquelle elle pillait gospel, rhythm’n blues, jazz, disco, pop et rock pour sublimer la scène de danse contemporaine. Beats amphétaminés, piano bluesy, voix lapidée de Gillespie, syncopée, exquise de Denise Johnson, cuivres alanguis, chœurs gospels, etc. : chaque élément qui s’ajoute amplifie l’impression étrange, opiacée de voyage au sein même de l’émotion, un périple extravagant qui nous entraîne dans une galaxie fluctuante, où les images sonores se fracassent avant de retomber dans le champ mélodique (Strawberry Fields ?) Epoustouflant !

Partagé en quatre morceaux, le second disque est donc consacré à l’Ep « Dixie Narco » et propose une version extended de "Screamadelica" ainsi qu’une cover du "Carry Me Home" de Dennis Wilson.

Avec le recul, on se rend compte que cette œuvre consacre la fusion entre le rock traditionnel et la trance, fruit de la house. « Scremadelica » avait bénéficié de la mise en forme de deux producteurs. Tout d’abord, Jimmy Miller, plus connu pour son travail auprès des Stones (NDR : une influence basique chez Primal Scream) et Andy Weatherall, un dj londonien qui entamer, en parallèle, une carrière individuelle, début des années 90.

Et dans le cadre des Lokerse Feesten, Primal Scream jouera « Screamadelica », en live, ce vendredi 27 juillet.

 

Virgin Steele

Noble Savage (25th Anniversary Re-Release)

Écrit par

Comme le bon vin, cet album classique de Virgin Steele ne cesse de s’améliorer au fil des années (et des rééditions). On s’en souvient, « Noble Savage » était le troisième opus du vétéran de la scène métal américaine. Il y a un quart de siècle, le pressage original affichait dix titres au compteur. La première réédition, mise sur le marché en 1997, par le label teuton Noise Records, avait été enrichie de six titres bonus (NDR : trois d’entre eux auraient déjà figuré sur le pressage original, si nos bons vieux 33T avaient autorisé une telle durée. Quant aux trois autres, c’étaient des ‘laissés pour compte’, des titres abandonnés issus de la session d’enregistrement de 1985. En 2008, c’est Dockyard Records qui exhume à nouveau le ‘noble sauvage’. Il le remasterise, l’habille d’une nouvelle pochette et ajoute deux plages supplémentaires aux six qui avaient déjà été offertes par Noise.

Cette année, c’est SPV/Steamhammer qui y va de sa ‘petite’ réédition. Et pour marquer dignement le vingt-cinquième anniversaire de « Noble Savage », les Germains ne font pas les choses à moitié. Dix-neuf titres sont ici ajoutés à la version originale. Au nombre de ceux-ci, on ne compte pas moins de douze inédits. Le tout est emballé dans un superbe double digipack et agrémenté d’un livret entièrement remanié. Ce dernier est illustré de photos rares du groupe et reprend les lyrics de toutes les chansons ainsi que des commentaires éclairés de David DeFeis, le maître à penser de Virgin Steele, concernant le contenu de l’album et des bonus ainsi que le contexte de son enregistrement. Nous y apprenons notamment que le vocaliste considère « Noble Savage » comme la pierre angulaire de la carrière de Virgin Steele ; le premier album sur lequel se manifestent, selon lui, tous les ingrédients qui ont fait du combo ce qu’il est aujourd’hui.

« Noble Savage », pourtant, a toujours divisé les fans. Car si, comme l’affirme à raison David DeFeis, Virgin Steele y manifeste pour la première fois ses aptitudes épiques et son sens inégalé des arrangements sophistiqués, il semble aussi vouloir y chercher, par moment, l’intérêt d’un public plus rock. Des plages telles qu’« I’m On Fire », « The Evil In Her Eyes » ou « Rock Me », par exemple, s’inscrivent plus dans la vague glam rock ‘alimentaire’ des eighties que dans celle du ‘métal véritable’ qui a provoqué le succès du gang de DeFeis au cours des années 90. Nous pouvons cependant pardonner au groupe ce petit écart commercial, car il nous offre superbes compositions épiques grandiloquentes (« Thy Kindgom », « Noble Savage ») et quelques tueries métalliques (« We Rule The Night », « Fight Tooth And Nail »).

Un petit mot sur les titres inédits pour terminer. Si le premier des deux Cds reprend grosso-modo le même tracklisting que la réédition de 1997, la seconde plaque, par contre est beaucoup plus intéressante. On y retrouve, par exemple, « To The Devil A Daughter » et « Bitches From Hell » deux titres que DeFeis avait composés pour le groupe métal féminin new-yorkais Original Sin et qu’il a réenregistrés en compagnie de Virgin Steele. On peut aussi y découvrir quatre titres de l’elpee dans une version ‘brute’ mis en boite ‘live en répétition’.

Qu’il possède ou pas l’une des éditions précédentes, le fan de Virgin Steele se doit de posséder « Noble Savage (25th Anniversary Re-Release) ». L’objet est une véritable pièce de collection. Un ‘Must-Have’ que les plus acharnés pourront même obtenir en version double vinyle de couleur jaune.

Simon & Garfunkel

Bridge over troubled water (cd + dvd)

Écrit par

Pour célébrer le 40ème anniversaire de la sortie de l’album “Bridge over troubled water”, Columbia a décidé de le rééditer en coffret Deluxe. Un box qui réunit l’album original remasterisé, un ‘live’ immortalisé en 1969 et un Dvd consacré à des interviews ainsi qu’à documentaire intitulé ‘Songs for America’ et réalisé à l’époque par CBS.

Publié en 1970, « Bridge over troubled water » constitue le cinquième (NDR : si on ne tient pas compte de la B.O. de ‘The graduate’) elpee studio du duo new-yorkais. Ce sera aussi leur dernier sous ce format, malgré l’une ou l’autre reformations épisodique (NDR : elles donneront lieu à des prestations en public et à la gravure de certaines d’entre elles). Décrochant cinq ‘Grammy Awards’, en 1971, ce disque a été certifié à huit reprises disque de platine et est demeuré pendant 10 semaines au sommet des charts. C’est aussi celui qui recèle les incontournables « El condor pasa (If I could) », « Cecilia », « The Boxer », outre le titre maître. Un classique plus qu’un album culte ; mais que tout mélomane branché par l’histoire du rock se doit de posséder dans sa discothèque ou compactothèque selon.

Le second cd est découpé en 17 plages enregistrées lors d’un périple effectué à travers les States, en 1969. Il recèle les inévitables tubes « Homeward bound », « The 59th street bridge song (Feelin’ goovy)”, « Scaborough Fair » (couplé à “Canticle”), “Mrs. Robinson”, “The Boxer”, “Bridge over troubled water”, “The Sounds of silence” ainsi que la cover du “That silver-haired daddy of mine” des Everly Brothers.

Dvd, ‘Songs for America’ est un documentaire fort bien ficelé, réunissant des interviews accordées par les deux artistes, des séances de répétition, des scènes de la vie quotidienne, le tout sur fond d’images d’archives filmées à l’époque (NDR : le clan Kennedy, Martin Luther King, les manifestations contre la guerre du Vietnam, les paysages somptueux des Rocheuses, etc.) et sonorisées par les chansons de Paul et Art.

Le tout est enrichi d’un booklet de 24 pages consacré à la réalisation de l’opus, illustré de photographies rares et dont le texte a été rédigé par Michael Hill.

Lien iTunes   

 

The Soft Boys

Underwater Moonlight (réédition 2010)

Écrit par

Avant d’opter pour le patronyme des Soft Boys, cette formation répondait à celui de Dennis & The Experts. Le changement définitif s’est produit en 1977, soit un an après leur naissance. Mais le plus intéressant procède du line up de ce band qui impliquait le guitariste soliste Kimberley Rew, futur Katrina and the Waves et surtout Robyn Hitchcock, grand excentrique britannique, dont la carrière individuelle, souvent marginale, sera entrecoupée de deux reformations éphémère de son groupe phare (NDR : en 1994 et en 2001) et puis d’une aventure chez les Egyptians, vécue en compagnie de la plupart de ses anciens collaborateurs, au cours de la seconde moitié des eighties et le début des nineties ; sans oublier le projet The Venus 3 qu’il a monté en compagnie de Peter Buck de R.E.M, Scott McCaughey des Young Fresh Fellows ainsi que de Bill Rieflin de Ministry, qui lui ont permis de publier trois elpees entre 2006 et 2010.

Publié en 1980, « Underwater Moonlight » (NDR : ce disque avait déjà fait l’objet de deux rééditions, dont l’une, en 2001, sous le format double cd, était enrichie de quelques bonus) fait donc suite au très expérimental « The can of bees ». Les sessions d’enregistrement se sont déroulées dans des conditions extrêmement difficiles. Tant techniques que de situation (NDR : une cabane pourrie !) Provoquant un stress, une anxiété et un désenchantement chez les musiciens qui se ressent dans les compos. Mais paradoxalement, cette situation les a poussés à se surpasser. Par rapport au premier elpee, hormis le tribal et aride « Old pervert », sculpté dans un funk blanc déstructuré, les mélodies sont particulièrement soignées voire contagieuses et les harmonies vocales parfois carrément ‘byrdsiennes’ (« The queen of eye », caractérisé par ses cordes de guitares bringuebalantes, l’enlevé « Positive vibration » qui adresse un clin d’œil aux Beach Boys). Le spectre de Syd Barrett est omniprésent et pas seulement pour les lyrics complètement à la masse. Très musicale, la ligne de basse apporte une grande richesse aux compos. On a même droit à un zeste de violon et d’harmonica. Ainsi qu’à des claviers. Notamment sur l’instrumental « You’ll have to go sideways ». Fluides, atmosphériques, ils enveloppent la trame hypnotique, obsessionnelle, tissée par les guitares, un peu à la manière de Kevin Ayers (NDR : encore un grand excentrique !) Et de cette œuvre intemporelle, j’épinglerai encore le remarquable « Kingdom of love », réminiscent du Floyd circa “The Piper at the Gates of Dawn” (NDR : mais sans les claviers), le palpitant « I got he hots », qui alterne couplets blues/rock (NDR : ces breaks !) et refrains pop, la voix de Robyn passant alors du timbre rauque, déclamatoire (Captain Beffheart ?) au plus clair et nasillard, sans oublier le morceau maître, en final, plus élaboré mais complètement halluciné, dans sa vision du psychédélisme.

The Rolling Stones

Exile on Main Street (2010 Remastered)

Écrit par

Si “Exile on Main Street” figure dans notre rubrique ‘albums cultes’, ce n’est pas parce qu’il s’agit d’un des meilleurs elpees des Stones, mais simplement parce qu’aujourd’hui encore, il constitue une référence dans l’histoire de la musique rock.

Mais replongeons-nous à cette époque. En 1972, très exactement. Les Stones fuient l’Angleterre pour échapper au fisc et s’établissent sur la Côte d’Azur. A la villa Nellcôte, le manoir de Keith Richards. Ils ne sont pas seuls. Des groupies, des musiciens de studio, des potes (musiciens aussi) vont et viennent au gré des sessions qui se déroulent la nuit dans le sous-sol de l’immeuble. Parmi eux Dr John, Billy Preston, le pianiste Nicky Hopkins et Mick Taylor, le remplaçant de feu Brian Jones, à la guitare. Et pour tenir le coup, ça carbure à l’alcool et aux stupéfiants. Bref, sex & drugs & rock’n’roll ! De ses sessions sortiront 18 titres, partagés sur un double elpee, qui font la part belle à leurs idoles (Robert Johnson, Hank Williams, Otis Redding, Chuck Berry, Little Richard, …) ainsi qu’à leurs racines blues, country, r&b et gospel. Le tout sera ensuite produit par Jimmy Miller, The Glimmer Twins et Don Was, aux studios ‘Olympic’ de Londres ainsi qu’à Los Angeles (NDR : dans la Main Street, ce qui explique le titre de l’album).

Lors de sa sortie, la réaction de la presse est plutôt tiède. On lui reproche une mise en forme trop bordélique (NDR : ben tiens !) Ce qui ne l’empêchera de devenir rapidement disque de platine, aux States. Et culte, comme précisé dans le premier paragraphe de cette chronique. Je ne vous ferai pas l’injure de vous citer les titres figurant sur cette œuvre. Elle doit faire partie de toute bonne collection qui se respecte. Simplement, elle a été remasterisée. Et puis, elle est enrichie de dix nouveaux titres. Des inédits. Datant de cette époque. Des instrumentaux qui ont été retravaillés en 2009. Et auxquels ont été ajoutés voix, guitares et chœurs. Rien de transcendant, même si « Plundered My Soul » a fait l’objet d’un single et d’un clip vidéo. La nouvelle version contient également un booklet illustré de photos prises lors des sessions ainsi que des lyrics de toutes les chansons.

Elliott Smith

Roman Candle

Écrit par

Les ayants-droits n’en finiront probablement jamais de piller les réserves du plus grand songwriter de sa génération. Après voir réédité « From a Basement on the Hill » en 2004 et « New Moon » en 2007, Domino a décidé de ressortir « Roman Candle », le premier album de Mr. Smith. Un elpee initialement paru en 1994 chez Cavity Search. Mais devrait-on pour autant bouder notre plaisir ? Il est tentant de critiquer cette nouvelle initiative, surtout lorsqu’elle est destinée à se faire du blé sur la tombe d’un artiste. De la qualifier d’indécente. De stigmatiser cette opération mercantile. D’hurler à la trahison. Ou parce qu’elle est susceptible de troubler le repos de l’âme du chanteur texan… mais dès les premières notes du morceau d’ouverture, « Roman Candle », l’auditeur ne peut que se réjouir de retrouver la douceur de ces voix doublées et la pureté de ces mélodies douces et fragiles…

Album injustement méconnu, « Roman Candle » recèle toute une série de perles dont les magnifiques « No Name # 2 » et « Condor Avenue » (proches des trésors d’« Either/Or »). Quel compositeur contemporain ne signerait-il pas des deux mains pour hériter d’une seule seconde d’inspiration qui a permis à feu Elliott d’écrire ces neuf morceaux figurant sur cet elpee. Le disque avait été enregistré sur un quatre pistes ; et pourtant, jamais les plages n’émargent à la lo-fi, tant Smith maîtrise son sujet. Chaque note frappe en plein cœur. Qu’elles émanent de ses cordes de guitare ou de sa voix. Des chansons probablement trop lourdes à porter pour un musicien tellement peu sûr de lui, malgré son immense talent ! Des ses débuts, il était déjà au sommet de son art. Et il l’ignorait. Ce « Roman Candle » est pourtant un classique. Et dire que ces morceaux n’auraient jamais été publiés, si sa petite amie n’avait pas eu la bonne idée de les envoyer à une maison de disques… bien entendu ravie de l’aubaine… Indispensable!

Sunny Day Real Estate

Diary (Original record remastered)

Écrit par

En me replongeant dans l’écoute de ce « Diary », œuvre originelle des flamboyants Sunny Day Real Estate, j’ai l’impression d’opérer un voyage dans le temps. Quinze bonnes années plus tôt. En pleine période post-Cobain. C’est-à-dire lors des dernières années de mes études accomplies en secondaire. Dès les premières notes, difficile de ne pas succomber au charme de la voix du chanteur, Jeremy Enigk, assurément l’une des plus marquantes et emblématiques de son époque. Il était alors à peine âgé de 20 ans. Au milieu des années 90, le groupe américain jouissait d’une grande estime aux Etats-Unis, tout en restant relativement inconnu en Europe. Fondé à Seattle, en 1992, le combo édite ce premier elpee chez Sub Pop. Déjà une belle preuve de confiance… Mais d’où vient leur étrange patronyme ? Les versions diffèrent. Probablement des paroles d’une chanson de Talking Heads. A moins que ce ne soit d’un texte rédigé par le poète T.S. Elliot. Ou peut-être la solution procède-t-elle de la double signification. Bref, le mystère reste entier. D’autant plus que les musiciens n’ont accordé que très peu d’interviews et les photos de la formation sont plutôt denrée rare. Faut dire que les crises de mysticisme traversées par leur leader ne facilitaient pas les choses. Faisons donc abstraction de cet aspect plutôt étrange de leur profil pour nous pencher davantage sur l’aspect le plus intéressant du band : leur musique. Et pour cause, Sunny Day était parvenu à transcender les influences hardcore pour créer un style empreint d’une charge émotionnelle phénoménale, style qui allait toucher une multitude de kids américains. 

Réécouter ce « Diary », plus de 15 ans après sa sortie, m’a donc procuré une satisfaction certaine. A contrario de la déception qui m’envahit lorsque je dois me farcir un disque totalement daté et irrémédiablement lié à son époque ! J’ai même parfois l’impression que leur musique n’a jamais été aussi contemporaine. Dès la première écoute, on est littéralement envoûté par ces longues compos à la fois puissantes et bouleversantes. La voix androgyne de Jeremy Enigk est unique en son genre. Et l’émotion atteint son paroxysme sur « Songs For An Angel » un véritable miracle post-grunge ou encore le single « Seven », beau à en pleurer. Cerise sur le gâteau, l’opus est enrichi de deux bonus tracks, sobrement intitulés « 8 » et « 9 ».

En mêlant grunge et indie classique, SDRE est devenu un précurseur de ce qu’on va appeler l’émocore. Et des charters entiers de groupes vont se mettre à puiser leur inspiration chez Enigk et ses comparses. Pas toujours à bon escient, il faut le reconnaître. Ce qui explique encore aujourd’hui pourquoi des clichés réducteurs continuent à coller aux basques de ce style, depuis baptisé Emo. Alors que des combos comme Jimmy Eat World, Texas Is The Reason ou The Get Up Kids en sont devenus de dignes et respectueux héritiers. « Diary » est cependant devenu un classique du genre. Un album culte pour un groupe référence issu d’une époque pas tout à fait révolue…

 

Sunny Day Real Estate

LP2 (Réédition)

Écrit par

Nous sommes en 1995, un an après la mort de Kurt Cobain. Le grunge bat toujours son plein. Seattle est une ville en pleine ébullition. Les groupes émargeant à cette scène se comptent à la pelle. Et pourtant, une formation parvient à se départir du lot, en proposant une musique totalement différente : Sunny Day Real Estate (NDR : un patronyme inspiré d’un poème de T.S Elliot mais également d’une chanson des Talking Heads intitulée « (Nothing But) Flowers »). Mais l’histoire du groupe a véritablement commencé au début des années 90. Le chanteur/guitariste Dan Hoerner, le bassiste Nate Mendel et le drummer William Goldsmith montent un trio qu’ils baptisent alors Empty Set. Après quelques changements de nom, le line up s’élargit à un quatuor. Le quatrième larron est un ami de lycée de Goldsmith. Il s’agit de Jeremy Egnik. Et ce petit génie va donner une coloration toute personnelle à leur musique et permettre au combo de se forger une notoriété certaine, dans l’univers de l’underground. Après avoir enregistré quelques démos, le band opte alors pour son appellation définitive. Et Jérémy en devient le leader naturel. En 1994, Sunny Day Real Estate concocte son premier elpee, « Diary ». Le band jouit alors d’un crédit considérable sur la scène indie américaine. Mais paradoxalement, le quatuor se sépare. Alors que le groupe accomplit une tournée marathon, Enigk traverse une crise spirituelle profonde et décide de quitter le navire, jugeant la vie qu’il mène peu adéquate avec sa confession religieuse. Heureusement, lors de cette tournée, de nouvelles chansons ont été écrites. Elles figureront sur leur deuxième long playing. Intitulé « LP2 », faute de titre, il semblait pourtant mort-né. Faute d’artwork, un responsable de l’écurie Sub Pop et Goldsmith se sont finalement accordés pour lui attribuer une couleur rose unie.  

« LP2 » réunit 6 nouveaux morceaux, les deux singles (« 8 » et « Friday ») ainsi qu’une flip side (« Rodeo Jones »). Après la sortie de cet elpee posthume, Mendel et Goldsmith on rejoint Dave Grohl chez Foo Fighters, alors qu’Enigk a entamé une carrière solo.

Mais penchons nous quelque peu sur le contenu de cet album. L’expression sonore a conservé ses caractéristiques premières. C’est-à-dire une voix reconnaissable entre mille, celle d’Enigk, susceptible de communiquer un éventail d’émotions particulièrement amples. Les interventions aux drums de Goldsmith sont aussi précises que brutales. La basse est impressionnante de maîtrise (« Théo B »). Les guitares alternent riffs lourds et arpèges mélancoliques. Rien n’est à jeter sur cet album. Le summum est atteint sur « J’Nuh ». Cette plage s’ouvre à la manière d’une ballade à la Pearl Jam, s’autorise des intermèdes agressifs ; mais surtout est illuminée par le timbre bouleversant de Jérémy, alors au sommet de son art. Pas étonnant d’ailleurs que le groupe ait été proclamé initiateur et leader de la scène emocore.

Cette réédition est enrichie de bonus tracks, et notamment « Spade and Parade » et « Bucket of Chicken ». Une excellente initiative qui devrait permettre à celles et ceux qui étaient passés à côté de leurs œuvres (NDR : « Diary » a également été réédité) de pouvoir les savourer et peut-être de communiquer leurs impressions à leur entourage. En espérant, peut-être, un jour, une hypothétique reformation de cette légende…  

 

The Feelies

Crazy rhythms

Écrit par

“Crazy rhythms” constitue le tout premier album de cette formation issue d’Hoboken, dans le New Jersey. Il est paru en 1980 et fait l’objet aujourd’hui d’une réédition. Revendiquant ouvertement l’influence du Velvet Underground et des Modern Lovers, le quatuor avait puisé son patronyme dans « Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley. Anti-groupe absolu affichant un look de nerds, The Feelies privilégiait avant tout la musique. Son mélange de psychédélisme, de pop et de punk est unique en son genre. Balisé sur un tempo krautrock, souvent enlevé, enrichi par de multiples percussions, il met en exergue des mélodies hymniques créées par des guitares duales, hypnotiques, répétitives, obsessionnelles même, tout en privilégiant la ligne claire, alors que les vocaux ne dépassent jamais le volume de l’instrumentation. Ce qui explique pourquoi cet opus deviendra une référence pour des groupes comme Yo La Tengo ou encore Galaxie 500. L’elpee recèle, en outre, une version insolite, mais particulièrement réussie du « Everybody’s got something to hide except me and my monkey » des Beatles. Séparée en 1992, la formation a décidé de se réunir en 2008, pour accorder quelques prestations ‘live’, aux States…

La réédition propose des démos, faces B, enregistrements ‘live’ et raretés, mais via une carte de téléchargement numérique glissée à l’intérieur du boîtier.

 

Page 4 sur 6