Après une longue et intense collaboration avec Sasha Vovk au sein du duo bruxellois Juicy, la multi-instrumentiste Julie Rens a décidé d’explorer son univers musical personnel à travers un nouveau projet, sous le pseudo Rains. Ce spectacle est programmé dans le cadre du traditionnel Marni Jazz, festival qui s’étale sur 10 jours. Le concert est prévu dans un théâtre qui dispose d’un bar et de 2 salles. Le show qui nous concerne se déroule dans la plus grande, agrémentée de gradins. Sold out, il accueille plus ou moins 250 spectateurs.
Julie n’est pas uniquement impliquée chez Juicy, elle a également assuré les vocaux au sein d’Oyster Node avec Dorian Dumont, accompagné Akro pour « Bruxelles Plurielle », participé aux voix d’Hishinka et remplacé Veronika Harcsa dans Next.Ape pendant le repos d’accouchement de la chanteuse hongroise. Ses parents sont tous deux professeurs de musique. Elle baigne dans la musique depuis l’âge de 3 ans.
Julie Rains débarque et s’installe devant son MPD et ses claviers. Elle est soutenue par un sextet de flûtistes, Ensemble Vibration (*). Après avoir salué la foule, elle signale qu’un de ces instrumentistes est toujours sur la route, coincé dans les embouteillages, quelque part à Bruxelles (NDR : il faut avouer que depuis l’instauration du plan ‘good move’ et les travaux qu’il nécessite, la circulation y est devenue inextricable).
Réunissant Pascale Simon, Myriam Graulus, Audrey Ribaucourt, Lydie Thonnard, Fabien Bogaert, Philippe Laloy et Éric Leleux, ce collectif va prendre une place assez importante lors du concert de Julie. Les morceaux auxquels ces musicos participent ont été réarrangés par le papa de Julie, chef d’orchestre et professeur de musique (NDR : la bio est disponible là).
Julie est également entourée de Lou Wery aux claviers et aux chœurs, du bassiste Lennart Heyndels, également préposé aux machines, et du drummer Olivier Penu. Les morceaux sont retravaillés en étroite collaboration avec Rowan Van Hoef.
Lou Wéry ne reste pas en place derrière son synthé, elle est perpétuellement en mouvement derrière son instrument et insuffle de nombreux beats électro et parfois techno/house à l’aide d’une petite machine placée à sa droite. Sa participation aux chœurs est permanente. La batterie est ultra présente. Lennart joue de la basse en slap/tap, un peu comme chez Level 42.
Sa comparse Sasha Vovk n’est pas loin. Assise aux premiers rangs, elle se lève et s’installe derrière un clavier pour interpréter deux morceaux du répertoire de Juicy.
Annoncé jazz/électro, le concert s’autorise une certaine forme d’expérimentation, s’aventurant même dans l’électro, la techno/house et le jazz/rock, mais dans l’esprit de ECHT. Dans la langue de Molière, les textes expriment une période de rupture amoureuse et de questionnement.
Pourtant, paradoxalement, Julie serine souvent les mêmes phrases (NDR : dans une interview, elle reconnaît avoir recours à de nombreuses phrases répétitives pour permettre à l’auditeur d’ouvrir l’interprétation et le sens).
Julie a d’ores et déjà annoncé qu’elle accorderait un autre concert dans le cadre du même projet, mais en compagnie d’autres musiciens. Le duo Juicy a toujours cherché à proposer des spectacles différents. Et en solo, Julie adopte les mêmes préceptes (NDR : au cours d’une autre interview, elle a déclaré que Juicy était en pause, à cause de la maternité de Sasha, mais que lors de la reprise, la musique du duo sera différente).
(Organisation : Théâtre Marni)
(*) Le répertoire de l'Ensemble Vibrations –dont le nom est tiré d’une composition pour 10 flûtes et percussions de Jean-Marie Rens– s’enrichit continuellement d’œuvres originales ou transcrites.