Dorian Sorriaux croit au changement…

Guitariste-chanteur dans l’univers du psyché/folk, Dorian Sorriaux a sévi comme guitariste au sein du groupe suédois Blues Pills. Il s’émancipe en explorant de nouveaux univers musicaux, et notamment à travers un folk plus acoustique et des textes plus…

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Une lune de nacre éclaire And Also The Trees…

« Mother-of-pearl moon », le nouvel elpee d’And Also The Trees, paraîtra ce 23 février 2024. Nés d'une série d'improvisations à la guitare électrique, de Justin Jones avant et après l'aube, pendant un mois de solitude en 2020, les morceaux se sont ensuite…

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And Also The Trees

Mother of pearl moon

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« Mother of pearl moon » constitue le 16ème opus d’And Also The Trees. Première constatation, la musique du groupe britannique devient de plus en plus atmosphérique, davantage acoustique aussi... 

L’elpee s’ouvre par une intro ambient. Romantique, « The whaler » est une ode à la contemplation au cours de laquelle la clarinette frémit comme des vaguelettes sonores qui s’échouent sur la plage.

On retrouve le climat filmique des dernières œuvres, réminiscent du long métrage ‘Docteur Jivago’, sur plusieurs plages. A cause de Justin Jones qui transforme les sonorités de sa guitare en concert de mandolines. Et tout d’abord sur « Town square ». Souple et complexe à la fois, le drumming y ajoute des nuances jazzyfiantes. « Field After Field », ensuite. Simon semble y réciter sa poésie comme une prière. Sur l’instrumental propice à la rêverie, « Ypsilon », encore. Après un début de parcours embrumé par les claviers. Et le tout est enrichi d’arpèges de sèche, alors que le sillon tracé par la clarinette se met à onduler. Des arpèges que l’on retrouve sur « Away From Me », et dans un même climat, nonobstant le drumming subtil et complexe. Et enfin, le contemplatif, mais sournoisement angoissant, « This path through the meadow », tandis que la clarinette flâne comme le hautbois dans le conte symphonique ‘Pierre et le loup’ de Prokofiev.   

La bande aux frangins Jones aime voyager, puisque si sur le précédent long playing, elle nous entraînait en ex-Yougoslavie, le nouveau, à travers la valse « Valdrada », s’inspire d’une cité imaginaire décrite par Marco Polo à l'Empereur de Chine Kubilaï Khan dans le roman ‘Les villes invisibles’ d'Italo Calvino

« No Mountains No Horizons » constitue le second instrumental. Au début on entend comme le bourdonnement d’un essaim d’abeilles, puis progressivement la composition monte en intensité avant de redevenir paisible, malgré le gémissement d’une six cordes (NDR : ce sera la seule incursion véritablement électrique)

Baignant au sein d’une ambiance étrange et vaporeuse, « Visions Of A Stray » s’ouvre sous une forme incantatoire, puis, au milieu du gué, le tempo s’élève et la chanson devient instrumentale.

Un excellent album, auquel il manque, sans doute, deux titres plus percutants pour satisfaire pleinement votre chroniqueur…

And Also The Trees se produira le 2 avril dans la Nef de l'Eglise Notre Dame d'Harscamp, à Namur.

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And Also The Trees

Born into the Waves

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« Born into the waves » constitue le 13ème opus studio d’And Also The Trees, un disque qui s’inscrit davantage dans la lignée de « Hunter not the Hunted » que de l’Ep éponyme, paru en 2014, essentiellement acoustique. L’inspiration des compos de ce nouvel elpee émane d’une tournée accomplie en Europe de l’Est et au Japon. Et les lyrics traitent de l’amour, non pas sous sa forme traditionnelle, mais comme une émotion et une force par opposition à la haine : lumière et obscurité, énergie et destruction. Tout un programme qui, vu le contexte dramatique actuel, prend plus que jamais toute sa signification.

Tout au long de l’œuvre on retrouve ces fameuses cordes de guitare en couches qui sonnent soit comme des mandolines ou du balalaïka. C’est une marque de fabrique d’AATT, entretenue par Justin Jones. Et tout particulièrement sur « Boden » ainsi que les trois premiers morceaux de l’elpee, des morceaux mélancoliques, empreints de délicatesse, que Simon chante ou déclame à la manière d’un conteur, et qui évoquent plus que jamais le célèbre long métrage « Docteur Jivago », mais au cours desquels le drummer/percussionniste impressionne par ses interventions empreintes de subtilité et de feeling (« Your guess », « Hawksmoor & The Savage », « Winter sea »). Elément neuf, la présence de sonorités claviers et surtout d’orgue. Sonorités créées par la guitare de Justin Huw Jones (NDR: et c'est tout à fait bluffant!) Elles rappellent même et curieusement le Genesis de l’époque « Trespass ». A l’instar de « Seasons & the storms », sur lequel Adam Sherry (Dead Forest Index) vient poser la voix, une plage dont le vent d’optimisme tourne étrangement à la mélancolie. Ensuite sur la ritournelle « The sleepers ». Et enfin lors du morceau de clôture, « The Skeins of love », un titre remarquable, mystérieux, dont le groove hypnotique est dynamisé par la ligne de basse jazzyfiante et les drums à la fois souples et amples, alors qu’une clarinette traverse épisodiquement cette piste, dans l’esprit du « Pierre et le loup » de Sergueï Prokofiev.

Simon Huw Jones se lance dans le ‘spoken word’ tout au long du minimaliste « The bells of St Chritopher’s », une compo qui s’achève par quelques bruitages électro, cliniques, comparables à ceux émis par une machine de réanimation cardio-pulmonaire. Un instrumental ? « Naitô-Shinjuku ». Qui met surtout en exergue les percus de Paul Hill, et tout particulièrement des cylindres fabriqués par ses soins. Ce qui communique un climat oriental à ce morceau.

Spectral, « Bridge » alterne entre deux tempos. Et lorsqu’il devient offensif, on ne peut s’empêcher au « One of these days » du Floyd.

Bref, And Also The Trees vient de commettre un des meilleurs albums de sa discographie et peut-être déjà un des albums de l’année. On en reparlera. Il se produira à Bruxelles (Os à Mœlle) et à Paris (Petit Bain), respectivement, ces 30 et 31 mars, mais c’est sold out pour ces deux dates.

 

And Also The Trees

Hunter not the hunted

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En 2009, la formation insulaire And Also The Trees publiait “When the Rains come”, un album qui revisitait en version acoustique, quelques unes de ses meilleures compos. Il faut croire que cet exercice de style a dû marquer l’esprit du groupe, puisque sur leur dernier opus, « Hunter not the hunted », la trame acoustique est omniprésente. Elle domine même le plus souvent l’expression sonore. Enfin dominer est un grand mot ! En fait, on assiste, tout au long de l’œuvre, à une communion entre cordes acoustiques et électriques, comme seul Justin est capable de la célébrer. Et si le tempo est plus paisible, on est très souvent balayé par le flux et le reflux des différents climats sonores. Climats pourtant empreints de mystère et de mélancolie. Les drums sont amples, souples mais arides. A l’instar du morceau qui ouvre l’elpee, « Only », une compo ciselée par les cordes en picking, réminiscentes du flamenco. Et puis tout au long de « The woman on the estuary », dont la douceur contraste avec l’agitation rythmique. Enfin, sur « Angel, devil, man and beast » ainsi que « What’s lost finds », deux plages caractérisées par deux tempos différents, l’un plus lent, l’autre plus allègre. La voix de Simon est grave, souvent déclamatoire, théâtrale même, mais aussi quelque peu désabusée et ténébreuse. Les lyrics sont poétiques. Ils traitent le plus souvent des tourments au sein desquels est plongée l’âme humaine. Quant aux accents de basse dispensés par Ian Jenkins, ils se révèlent le plus souvent discrets et efficaces, mais aussi aventureux et judicieux (les très AATT « Rip ridge » et « The floating man », ce dernier hanté par un harmonica spectral, deux pistes qui figurent en fin de parcours). Instrumentalement, on épinglera encore un peu de mélodica sur le titre maître, du dulcimer que se réserve Emer Brizzolara (NDR : notamment sur la chanson cabaret « Bloodline ») ainsi qu’un interlude électro-post-indus (« Black handled knife »).

And Also The Trees viendra défendre ce superbe onzième album, sur les planches du Magasin 4, ce jeudi 17 mai 2012…

And Also The Trees

When The Rains Comes

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Responsable d’un superbe album en 2007, intitulé « Listen For The Rag and Bone Man », And Also The Trees nous propose aujourd’hui une œuvre entièrement acoustique. Guitare sèche, accordéon, contrebasse, violoncelle, dulcimer et melodica trament les 14 plages de cet opus. Le tout envoûté par la voix emphatique, déclamatoire, majestueuse de Simon Huw Jones, responsable de textes sculptés dans la poésie romantique. Un seul inédit, « When the rains come ». Soit le titre éponyme. Les autres chansons sont puisées dans l’ensemble du répertoire de la formation insulaire. Il y manque sans doute la cover du « My Lady d’Arbanville » de Cat Stevens ; mais figurent bien dans le tracklisting « Virus meadow », « Vincent Craine » et « A room lives in Lucy », parmi les plus notoires. C’est-à-dire la quintessence de leur œuvre. Dans des versions dépouillées, intimistes, bouleversantes, hantées ; bref de toute beauté. La contrebasse de Ian Jenkins sert de fil conducteur aux compos. Les accords tout en délicatesse posés par Simon Huw Jones sur sa six cordes acoustique suintent de sensibilité. Parfois ses arpèges empruntent une forme classique, parfois son fingerpicking réverbère des accents hispaniques, parfois encore ses accords épousent une sensibilité très proche de la face acoustique du célèbre « Albatross » de Fleetwood Mac. La classe ! La formation insulaire se produira sous cette configuration le 28 octobre à Caen et le 30 à Paris, le 1er novembre à Colmar, le 2 à Lyon, le 3 à Marseille, le 4 à Toulouse, le 5 à Nantes, le 6 à Bordeaux, le 7 à Limoges et le 14 à Dison (NDR : c’est près de Liège). Rien pour l’instant de prévu pour le Nord de la France et de la Belgique.

 

 

And Also The Trees

(Listen for) the rag and bone man

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Il faut avouer qu’il m’a fallu quelque temps pour assimiler l’intégralité du dernier album d’And Also The Trees et que leur excellent concert accordé le 25 novembre dernier, à la Rotonde du Botanique, a quelque peu facilité cette opération. Mais aujourd’hui, fait rare en ce qui concerne votre serviteur, au plus je l’écoute au plus je l’apprécie. Un disque qui a été enregistré dans un manoir du XIème siècle, dans la campagne du Heredfordshire et achevé dans une chapelle victorienne de l’East End de Londres. Changement, important quand même, au sein du line up : Steven Burrows est parti vivre aux States, et est remplacé par Ian Jenkins, qui non content de se réserver la quatre cordes, se révèle excellent à la double basse, instrument qui peut donc à la fois servir de basse et de contrebasse selon que l’on pince ses cordes ou qu’on les caresse d’un archet. Ce personnage apporte une touche jazzyfiante particulièrement rafraîchissante aux compos d’AATT, tout en formant avec le drummer, Nick Havas, également très réceptif au swing, une section rythmique souple et solide. Et c’est dans ce cadre que la musique romantique, esthétique, luxuriante et ténébreuse de la formation insulaire évolue. Des paysages de l’Angleterre rurale défilent dans votre imagination. Un peu comme dans un film. Mais parfois, vous avez l’impression de participer à ce tournage, alors que votre esprit vient de quitter votre corps. Une étrange sensation vous envahit, un peu comme si vous flottiez auprès des nuages. Est-ce une description du passage entre la vie et la mort ? La question reste posée. Lors de l’interview que nous ont accordée Simon et Justin Huw Jones, ils s’en défendent. Les lyrics ont quand même de quoi interpeler. Simon réfute tout accent autobiographique, mais on a le droit de se poser des questions. D’autres textes évoquent davantage les légendes anglo-saxonnes. Comme ce « The legend of Mucklow », probablement le titre le plus difficile de cet elpee, au cours duquel il nous décrit un personnage égorgeant des… dindons. Et puis un « Candace », dont la référence évidente à William Faulkner est tout à fait troublante. Encore que quand on sait que l’imaginaire de Simon est à la mesure des nouvelles fantastiques d’Edgar Alan Poe, on est un peu moins surpris. C’est vrai, son timbre vocal n’est pas exceptionnel, mais ses inflexions apportent à sa poésie une conviction telle, qu’elles parviennent à exalter les émotions qui se cachent au plus profond de votre âme…

Musicalement, le groupe est très au point. Les accords de guitare tintinnabulants, mais tout en subtilité de Simon balaient constamment le paysage sonore. Ils n’ont jamais été aussi visionnaires. A un tel point que parfois, en fermant les yeux, on a l’impression de voguer au fil des canaux à Venise. Plus discrète, la claviériste n’en est pas pour autant la cinquième roue du carrosse. En fait ses interventions accentuent le climat éthéré, brumeux des chansons, tout en y apportant une touche de sensibilité féminine. Un coup de cœur quand même, « The beautiful silence », une chanson à la mélodie tellement bouleversante qu’elle risque de devenir un classique pour AATT.

D’ici quelques mois, ce groupe pourrait bien revenir à la surface. Sa musique surtout. Car elle constitue à nouveau, aujourd’hui, une référence. Et puis parce que cet album est aussi surprenant que remarquable. D’ailleurs, ce disque figure parmi mon Top 20 de l’année 2007. Et il le mérite. Qu’on se le dise !

 

 

And Also The Trees

Further from the truth

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Cette formation britannique (sur)vit dans la zone crépusculaire de l’underground depuis sa naissance ; c'est-à-dire depuis 1978. Au cours de cette longue période, le groupe n’a jamais cessé de tourner. Pour y accorder des concerts proches de l’envoûtement. Faut dire que leur musique ténébreuse, gothique, d’inspiration moyenâgeuse, déchirée littéralement par le phrasé de guitare si caractéristique de Justin Jones, a toujours servi à merveille des textes littéraires et poétiques ; des lyrics chantés de son timbre emphatique par son frangin, Simon Huw Jones. Et puis d’enregistrer. Il est ainsi responsable de trois albums incontournables : un éponyme enregistré sous la houlette de Lol Tolhurst (Cure), paru en 1983, « The Millpond Years » (1988), et « Farewell to the shade » (1989), elpee sut lequel figurait une cover élégiaque du « My Lady d’Arbanville » de Cat Stevens. A partir de cette époque, l’inspiration a commencé à faire défaut. Et la discographie s’en est fort ressentie. N’intéressant finalement plus que les aficionados, bien sûr. Pourtant, depuis quelque temps, on reparle d’And Also The Trees. Comme référence pour certains artistes contemporains. Mud Flow, notamment. Oui mais ce « Further from the truth », alors ? Beaucoup trop linéaire pour mériter une attention particulière. Pas qu’il soit de mauvaise facture, mais on n’y retrouve plus les envolées atmosphériques qui avaient fait leur charme et surtout leur force. Vous souhaitez faire plus ample connaissance avec ce groupe ? Il ne vous reste plus qu’à vous procurer leurs trois premiers elpees. Les yeux fermés !

And Also The Trees

The Klaxon

Bien que d'origine insulaire (Inkberrow, Worcestershire), And Also The Trees récolte essentiellement son succès outre-Quiévrain. Une situation qui peut facilement s'expliquer par le goût prononcé manifesté par le public hexagonal pour les groupes romantiques. Au cours de la seconde moitié des eighties, "Lively Art", sous label de New Rose, va même donner naissance à la ‘touching pop’, mouvement de post cold wave directement inspiré par le Cure, Sad Lovers & Giants ou And Also The Trees, et illustré par des groupes comme Little Nemo, Mary Goes Round, Asylum Party ou Lobo... Sixième opus studio d'AATT, "The Klaxon" (pour l'élégance du titre faudra repasser) nous plonge dans un univers sonore austère, glacial, univers peuplé de cordes de guitare vertigineuses, mélancoliques, d'arrangements presque classiques, que souligne la voix emphatique, grandiloquente de Simon Huw Jones, un univers dont la profondeur nous rappelle quelque part la bande sonore du célèbre long métrage, "Docteur Jivago", en plus électrique!