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L’interaction de Ride…

Le septième elpee studio de Ride, « Interplay », sortira le 29 janvier 2024. Ce nouvel album est le troisième du quatuor d'Oxford depuis sa reformation en 2014. Ces pionniers du shoegaze, quelquefois proche du noise rock des années 90, sont davantage ensemble…

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Ghinzu

Le bénéfice du doute...

Cette soirée avait tout de l'événement : trois groupes wallons qui remplissent la grande salle de l'AB, temple culturel flamand, un mois à l'avance ! Une première, qui symbolise à elle seule l'excellente santé de notre rock. Un rock de qualité que bon nombre de néerlandophones continuent pourtant à bouder sous prétexte de… Sous quel prétexte ? L'accent francophone ? John de Ghinzu a été élevé en anglais, et Sharko a séjourné longtemps aux Etats-Unis. L'amateurisme ? Il est bien loin le temps où le rock wallon n'arrivait pas à la cheville de dEUS, Zita Swoon, enzovoorts… Aujourd'hui, des groupes comme ceux présents ce soir, et bien d'autres (Hollywood Porn Stars, Mud Flow, Showstar, Hank Harry, Austin Lace,…), n'ont aucun mal à rivaliser avec leurs pairs flamands. Quid alors de l'indifférence nordiste ? Peu importe, puisque ce sold out sonne déjà comme une première reconnaissance à l'échelle nationale. Il était temps ! Le disque de Girls in Hawaii est même encensé dans la presse néerlandophone, et commence à tourner sur Studio Brussel. La nouvelle génération des songwriters wallons pourrait donc faire de l'ombre aux illustres kadors pop de l'école flamande. Tom Barman se lance dans la house pour contrer l'offensive (Magnus). Danny Mommens grogne en français et crie son amour pour les chansons de Gainsbourg (Vive la Fête). Ne reste plus qu'à Studio Brussel de rebaptiser son émission « Brussel Vlaams » « Wallonie Vlaams », pour rétablir la balance et respecter les nouvelles règles en vigueur. Parce que le rock wallon ne compte plus rester bien longtemps dans l'ombre. Suffit qu'il sorte du bois en file indienne, et le voilà sur scène à l'AB, devant 2000 personnes en folie, qui crie son nom, pour qu'il revienne. Pas de panique : il est bien là, et il compte bien rester, jusqu'au triomphe, jusqu'aux disques d'or, jusqu'à la première place du hit parade de VT4.

Pour Girls in Hawaii, c'est donc plutôt bien parti. L'accueil que lui réserva le public de l'AB en est la preuve irréfutable. Il faut dire que l'acoustique de l'AB est exceptionnelle : dans de telles conditions, la pop élégiaque des Girls ne pouvait que faire mouche. Une claque, qui augure d'une belle carrière, aussi bien nationale qu'internationale (ils viennent de signer un deal de distribution avec Sony France).

Sharko, lui, est déjà un habitué des planches. C'est donc avec décontraction qu'il aborda la soirée, jamais avare d'une petite blague ou d'une galipette. Son set, marqué par quelques baisses de régime, prendra son véritable envol lors d'un lâcher de ballons colorés, qui transformera la salle en joyeux bordel digne d'un concert des Flaming Lips.

Quant à Ghinzu, dont c'est le grand retour après trois ans d'absence, il vaut mieux leur laisser le bénéfice du doute : après à peine trois quarts d'heure d'un concert nerveux mais plutôt monocorde, John et sa bande quitteront brusquement la scène, sans offrir de rappel à un public pourtant toujours chaud. On aurait aimé, pour marquer le coup, un final grandiose avec les trois groupes jammant jusqu'à l'épuisement, brûlant un épouvantail à l'effigie de Ducarme et reprenant la Brabançonne avec juste ce qu'il faut d'ironie. Mais non : alors que la fête battait son plein, les lumières se rallumèrent et le public, penaud, de sortir en rang serré dans le froid de la nuit bruxelloise. Il n'empêche que ces quelques heures d'intense énergie nous auront réchauffé le cœur, et prouvé à quiconque que notre rock se porte à merveille. Ce n'est que le début. Aujourd'hui l'AB, demain Werchter. Un brin d'orgueil régional ne peut pas faire de mal, de temps en temps… Même si la question, bien sûr, n'a guère d'importance. De toute évidence, le rock n'a que faire des querelles linguistiques. Qu'il soit flamand ou wallon. Vous lisez trop la presse écrite, à demain bonsoir.

 

Ghinzu

En espérant pouvoir danser jusqu’au bout de la nuit…

Écrit par

Le Festival des Libertés accueillait l’un des groupes contemporains les plus en vue, tant en Belgique qu’à l’étranger. Après cinq années d'absence, Ghinzu est remonté sur les planches, à Bruxelles, pour accorder un concert décapant et électrisant. Les murs du Théâtre National ont tremblé durant une heure et demie. Les fans inconditionnels du combo ont attendu impatiemment le retour des gladiateurs du rock alternatif ; et le résultat est à la hauteur de leurs espérances. Les héros de cette odyssée nocturne et éphémère sont acclamés comme il se doit. Retour sur une soirée décoiffante !

Le set s’ouvre par une bande sonore digne des génériques des salles obscures. Dantesque, le « Once upon a time in the West » d’Ennio Morricone retentit dans l’enceinte de ce théâtre classieux. Les cinq protagonistes s’avancent tels des conquistadors à la recherche de nouveaux territoires. Ce soir, c’est une scène qu’ils avaient déjà conquise la veille. Mais, dans la lumière des projecteurs et pour leur dernière représentation dans la cité qui les a vus naître, le band espère faire mieux. Beaucoup mieux. Autant dire que la température va monter crescendo.

Le chanteur, John Stargasm (NDR : Descamps de son vrai nom), s’installe au clavier et dispense quelques accords parfaits, suivi par ceux d’un autre claviériste, Jean Waterlot, alias Jean Montevideo. L’un des morceaux du nouvel opus ne convainc pas. L’utilisation du falsetto ou voix de tête dans ce fragment musical, appelé « Face », peine à s’harmoniser avec les autres instruments, même si l’artiste reprend son timbre plus grave à la fin de la chanson.

Tandis que le public s’impatiente, la troupe entame son irrésistible ascension. Les jambes, tant des musiciens que du public, se délient. La température monte d’un cran. Les fans de la première heure se frayent un chemin pour être au plus près de leurs idoles. Les fauves sont lâchés, au grand dam des petits gabarits. Les ‘slammeurs’ osent la planche. Ils sont portés par un auditoire qui a compris que le spectacle a véritablement débuté. Le guitariste, Greg Remy, a enlevé le haut et on y contemple ses muscles saillants, typiques des sportifs de l’escalade. Le chanteur est debout sur son clavier. Il bascule dangereusement son pied de micro. Après plusieurs titres, une des cordes de la guitare de Jean Montevideo lâche. Il demande l’intervention d’un technicien. La chaleur grimpe encore.

La force du groupe est de varier les plaisirs auditifs mais aussi physiques. Le corps, en transe, a aussi besoin d’un temps de repos. C’est ainsi que les compos se suivent mais ne se ressemblent pas. Après des extraits issus de leurs anciens elpees, tels que « Mirror Mirror », « Dream maker » ou « 21st Century Crooners », l’artiste de quarante-deux balais (NDR : il a fêté son anniversaire ce 1er octobre), propose de nouveaux titres, plus calmes, mais aussi parfois davantage ‘noisy’, comme le doucereux « Forever » ou un « Out of Control », manifestement inspiré par les Beatles…

Le public a bien compris. Il n’est pas venu pour écouter la totalité du nouvel LP. En fait, il n’est pas encore prêt. Néanmoins, la troupe est parvenue à redonner goût à des compositions que l’auditoire a aimées, comme « Take it easy », « Do you read me » ou le très mystérieux et détonant « Blow ».

Le bonheur est présent et se lit sur les visages des mélomanes/danseurs. A tel point que la foule les rappelle à deux reprises. Mission accomplie pour Ghinzu. De nouveaux horizons sonores s’ouvrent pour le groupe. Qui cultive le secret comme il est parvenu à si bien le garder jusqu’à présent. Mais espérons qu’il ne tardera pas trop jusqu’au prochain long playing ; car les aficionados aimeraient continuer à danser jusqu’au bout de la nuit…

(Organisation : Festival des Libertés)

Ghinzu

Mirror Mirror

Écrit par

Ghinzu marque, en ce début de printemps, l’un des retours les plus attendus de la scène rock belge. Cinq ans après avoir délivré l’incontournable « Blow », le quintet reprend les armes. Première constatation : rien n’a changé. L’énergie du combo est restée intacte et sa capacité à concocter des mélodies imparables risque à nouveau de faire des jaloux. « Mirror Mirror » est composé de douze morceaux taillés sur mesure pour les foules déchaînées et les radios. Les influences manifestes de Muse, Radiohead et The Strokes ne sont jamais loin (« Take It Easy », « Mirror Mirror », « Dream Maker », « The War Is Silent »…) même si Stargasm et ses potes tentent de les couvrir par un décalage et une décontraction propres à la formation.

Seconde constatation : quelque chose à changé. Les arrangements sont bien plus propres sur eux. Les chevaux de « Blow » ont laissé place aux pépiements des « Birds In My Head ». L’attaque cérébrale provoquée par « Til You Faint » est remplacée par les quelques salves synthético-spatiales inoffensives de « Interstellar Orgy ». « Mirror Mirror » tient essentiellement sa force des morceaux les plus puissants (« Cold Love », « Mirror Mirror », « Kill the Surfers ») mais se perd quelquefois dans une recherche mélodique un peu trop réfléchie (« Mother Allegra », « This Light »). Au Ghinzu posé, on préférera le côté obscur et crade du miroir, surtout lorsqu’il balance une tuerie comme « Je t’attendrai ». Un disque qui risque fort de prouver son efficacité sur scène, essentiellement.

Lien vidéo "Take it easy" : http://www.dailymotion.com/user/ghinzutv/video/x9jsl6_ghinzu-take-it-easy_music

 

 

Ghinzu

L attitude Ghinzu

Ghinzu nous revient après plus de trois ans d'absence flanqué d'un album qui transpire le sexe et le rock'n'roll. Loin de John Stargasm (chanteur) l'idée de caresser l'auditeur dans le sens du poil : le rock, c'est d'abord une affaire de couilles. Pas de perruques ni de frontières linguistiques. Pour " Blow ", Ghinzu prend donc le risque de ne pas plaire à tout le monde. Il se pourrait pourtant bien que cet album fasse un carton… Car ce qu'il fait (du rock solide et mélodieux, sans cesse sur le fil du rasoir), il le fait bien. John nous explique tout, sans langue de bois. C'est ici, mot pour mot, sur Musiczine.

Qu'est-ce qui a changé pour vous depuis " Electronic Jacuzzi " ?

Techniquement, la formation a changé : Sanderson, notre contrebassiste, ne joue plus avec nous (même s'il a joué sur l'album), et Kris Dane a participé en jouant de la guitare, des claviers et en faisant des chœurs. Un autre changement, c'est notre rapport à la musique en termes d'investissement personnel : l'album nous a conduit à vivre encore plus notre musique, à vraiment plonger dedans jusqu'à s'y perdre… Et puis il y a le fait qu'entre les deux albums on a fait beaucoup de scène, beaucoup de promotion. Tout cela fait qu'aujourd'hui, nous ne sommes plus les mêmes…

Quoi qu'il en soit, ça fait plaisir d'avoir enfin de vos nouvelles ! Trois ans, c'est long, non ?

On a pris notre temps, c'est clair ! On a beaucoup plus travaillé sur cet album : c'était 30 morceaux, 20 mixés, 11 qui figurent sur l'album, sans parler de tous les mixes qu'on a jeté à la poubelle ! La différence par rapport au premier album, c'est qu'on voulait que le travail et la matière soient quelque chose d'acquis, pour qu'après on ait le luxe de faire l'album qu'on voulait avec la matière qu'on avait. On a voulu un album pas trop confortable, dont les chansons peuvent être piano-voix ou punk. Y en a marre des albums d'une seule couleur…

On sent une certaine rupture par rapport à " Electronic Jacuzzi " : celui-ci est plus brut, plus tendu, plus rock'n'roll.

C'est vrai qu'il y a des passages où on s'amuse à casser les mélodies… Mais d'un autre côté c'était dur de travailler plus d'un an et demi sur cet album, sans tomber dans le piège d'avoir quelque chose de surproduit. C'est pour ça qu'on a volontairement décidé de mettre une batterie plus vicieuse, plus claquante… Des choses qui à la première écoute peuvent choquer, mais qui dans l'ensemble de l'album, une fois qu'on est rodé à l'écouter, se révèlent assez efficaces. Mais ce n'est pas un album 100% confortable : il y a des morceaux hyper différents, comme chez Blur où tu peux trouver un truc punk puis un truc plus pop ou world… C'est cet esprit-là qu'on aime : pouvoir voyager à travers différents univers, tout en imposant à travers nos chansons une certaine cohérence. C'est hyper cynique, violent, sexuel, mais cela reste toujours musical.

Il y a toujours cet équilibre entre la tension et la détente, entre le piano qui en partie rassure et les riffs de guitare qui se déchaînent.

Ce qui est sûr, c'est qu'on ne voulait pas faire un album de rock cliché ! On a voulu voyager dans des sonorités un peu rétro, dans un univers particulier qui soit légitime, intrinsèque au rock.

Justement, tout ce garage revival vous a-t-il servi d'inspiration pour la composition de " Blow " ? Le titre, déjà, semble révélateur…

On écoute du rock, donc forcément l'environnement rock a une incidence sur nous. Je ne pense pas que cet album-ci est plus garage que le premier : notre style est resté. On a un son qui reste le son " Ghinzu ". Quant au titre, " Blow ", c'est un mot qui peut exprimer à la fois un vent doux et une explosion. Une bombe et une pipe. C'est un mot qui s'intègre bien dans notre univers : douceur, violence, sexe. C'est un mot qui nous va bien.

Et le rock, c'est aussi l'absence de compromis, le risque perpétuel, le rejet - comme tu dis - de tout confort, de toute certitude. Sur ce deuxième album, vous prenez des risques, ce qui le rend d'autant plus important.

Tout le monde sait que le deuxième album en rock est l'exercice le plus redoutable qui soit ! Le deuxième album, t'es un vrai ou t'as juste été une poule aveugle qui est tombée sur un grain… Donc on ne l'a pas pris à la légère ! On a tous une culture rock : on a été voir des concerts, on est habitué à une attitude rock sur scène de la part des groupes, on est habitué au deuxième album de groupes, que ce soit les Melvins, Shellac,… On sait ce que c'est, un deuxième album de rock ! On sait qu'il faut savoir prendre des risques, que cela sonne avec énergie et spontanéité… C'est ça notre force.

C'est clair que vous auriez pu rogner les angles, sortir un album plus consensuel pour plaire au plus grand nombre…

On a pas mal de recul sur tout ce qui est " radio friendly ". On a fait l'exercice du single avec " Do You Read Me ", mais sans avoir l'impression d'être dans le compromis. Sans jouer les emmerdeurs, je crois qu'on est dans une musique que tu aurais du mal à écouter pendant que tu bouffes… Il faut y être attentif : une fois que tu rentres dedans, tu peux même t'y perdre ! Parce qu'il y a de la folie.

Un morceau comme " Until You Faint " exprime de fait une certaine révolte ! On sent clairement que vous n'avez pas envie de caresser l'auditeur dans le sens du poil…

C'est une chanson qui parle d'un gars qui baise et qui a décidé de la faire jusqu'à ce que sa partenaire tombe dans les pommes… C'est une spirale, un truc qui ne s'arrête pas. L'intérêt, c'est que ça sonne hyper frais par rapport au rock qui se fait aujourd'hui. Ce n'est pas formaté.

Tu fais référence à la spirale : d'autres morceaux comme " Blow " et " 21st Century Crooners " sont aussi construits de cette manière. Ca crée un effet hypnotique.

On fonctionne pas mal à l'impro quand on compose, ce qui fait qu'on tourne souvent sur le même thème tout en le transformant. Le côté crescendo, ce n'était pas spécialement une idée pour " Blow " : on voulait plutôt faire 3 morceaux en 1, mettre 3 morceaux parallèlement et les faire écouter en même temps… Quant à " 21st Century Crooners ", c'est plutôt une sorte de western romantique : Rondo Veneziano vu par l'œil de David Lynch. Mais c'est vrai que des morceaux qui ne font que monter, comme " High Voltage Queen ", c'est plus fort que nous !

Vous venez de jouer à l'Ancienne Belgique à guichet fermé en compagnie de Sharko et de Girls in Hawaii : qu'est-ce que représente pour vous le fait de jouer à l'AB, temple musical flamand, et d'en plus faire sold out un mois à l'avance ?

Honnêtement, je pense que c'est le concert le plus important qu'on ait jamais fait, et peut-être qu'on ne fera jamais. Je n'ai pas envie en tout cas de transformer cet événement en une histoire politique : c'est une des plus belles salles d'Europe, elle est sold out un mois à l'avance, point barre, quoi ! C'est fabuleux pour nous. On n'en a même pas rêvé, même dans nos rêves les plus mouillés. On est super contents !

Le succès, c'est une dimension importante à vos yeux ?

C'est super relatif, le succès. Ca peut se compter en notoriété, en nombre d'albums vendus,… Mais à partir du moment où tu te donnes à fond, la reconnaissance est quelque chose d'essentiel. Le succès, on a forcément envie de le caresser. Si on vend 100.000 plaques, on sera plus qu'heureux ! Mais le plus important, c'est d'avoir la " gnak " !

Et vos perruques dans tout ça ? Ne penses-tu pas que votre accoutrement ait pu créer par le passé un certain malentendu ? Il y a sûrement des gens qui connaissent plus Ghinzu pour leurs perruques que pour leur musique… L'image est-elle à ce point importante ?

De nouveau si je reviens sur ma culture rock, j'ai eu des trips quand j'étais gamin où je voulais n'écouter que du live pendant six mois. Pas un album chez moi, pas la radio : rien que du live. J'ai baigné là-dedans. J'aime ça. Moi je pense que ce qui nourrit le rock, c'est forcément la compo, mais aussi l'attitude, l'image. Je ne suis pas un artiste : je fais du rock. Je n'ai pas envie de rentrer dans ces clichés de l'artiste " vrai ", plein d'inhibitions, etc. Ca me gave le cul, quoi ! Moi, je fais du rock. J'aime bien les shows, quand la lumière s'éteint : il y a une réalité qui se crée. Moi je trouve que, graphiquement, voir cinq mecs débarquer coiffés de perruques ou quoi que ce soit, avec des dégaines comme ça, c'est génial ! Sans être les Gauff aux Suc. L'idée de la perruque, pourquoi ceci, pourquoi cela,… C'est juste du spectacle ! Ca fait partie d'un univers esthétique, d'une image, et faut pas avoir honte de ça.

La pochette ?

J'avais envie d'un truc assez pur visuellement, que quand tu la regardes il y ait une sorte d'évidence inattendue. C'est simple mais en même temps tu ne l'as jamais vu ! J'adore l'univers de Tim Burton.

C'est une référence à " Sleepy Hollow " ?

Ouais, sublime ! La force de Tim Burton, ce ne sont pas ses histoires, mais la logique de son univers : c'est tellement logique que c'est vrai. Quand j'ai vu le film, je me suis dit : " Evidemment ! ".

Il n'est pas encore trop tard pour les résolutions de nouvel an… Alors, que souhaites-tu à nos chers lecteurs ?

Je ne suis pas très… résolution. Désolé de tomber à plat, hein ! Mais les résolutions, c'est si on regrette quelque chose. Moi, je ne regrette rien. Je trouve même qu'à chaque fois qu'on fait une connerie, on en sort grandi. Donc ce serait ça mon conseil : faites des conneries ! Ca te va, ça, comme réponse ? (rires)

 

Ghinzu

Blow

« Blow, ça exprime à la fois un vent doux et une explosion. Une bombe et une pipe », nous expliquait John Stargasm lors de l’interview (voir en Une), bien content de sa trouvaille (rires). Et il n’a pas tort, le bougre ! Ce qui force l’admiration chez ces esthètes du rock à la belge, c’est en effet cette capacité à trouver le parfait équilibre entre tensions rock’n’roll et détentes rassurantes. Le titre d’ouverture, « Blow », illustre à merveille cette tendance : d’un bruit sourd qui naît du silence se dégage peu à peu l’amorce d’une mélodie cyclothymique, avant le déluge sonore et la montée au ciel. Un ciel secret où on s’aventure à l’aveuglette, « sans parachute », avec l’espoir qu’au-dessus ce soit le paradis. La trique, quoi ! Parce qu’il est beaucoup question de sexe chez Ghinzu : ça baise à tout va (« le diptyque « Jet Sex/Cockpit Inferno », « ‘Til You Faint »), même si parfois c’est dit avec amour (« My Sweet Love », belle chanson calme, toute en pudeur). Comme dans toute bonne relation sexuelle, il y a les préliminaires, puis le climax charnel avant la relâche jouissive : chez Ghinzu, la plupart des morceaux montent ainsi doucement, pour ensuite lâcher le jus et finir dans un râle. « Blow » souffle le chaud sur les terres de notre plat pays rock : pour une fois, le fameux « sex, drugs and rock’n’roll » est ici pris au pied de la lettre. Pas la peine d’ajouter que ces douze chansons contiennent leur lot de mélodies racées, de rythmes enlevés et de guitares conquérantes. Pas la peine de dire que la plupart d’entre elles sont des tubes. Suffit d’écouter « Do You Read Me », « High Voltage Queen », « Mine », pour être… soufflé. Pas des branleurs, ces types. A goûter au plus vite. Même sans capote.

Girls In Hawaii + Sharko + Ghinzu

Live Dvd

Écrit par
Le 12 février 2004, Girls In Hawaii, Sharko et Ghinzu se produisaient à l’Ancienne Belgique de Bruxelles devant un parterre de 2.000 personnes. Cet événement vient d’être reproduit sur un Dvd de 135 minutes, incluant 6 bonus tracks acoustiques et une galerie de photos réalisées par Muriel Thies. Je ne vais pas vous relater une nouvelle fois le spectacle, mais simplement vous renvoyer à la review concoctée par Grégory, qui avait assisté à cette soirée…