L’impatience d’Emma Peters…

Tout de suite : plus qu’un mantra ou une profession de foi, trois mots qui résonnent comme l’affirmation d’un désir pur. Un appétit qui guide la vie d'Emma Peters chaque jour. Surtout depuis deux ans et la sortie de son premier album, « Dimanche », clin d’œil…

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L’amour étrange de Coilguns…

Coilguns sortira son nouvel elpee, « Odd Love », ce 22 novembre 2024. En attendant, le combo suisse dévoile un nouveau clip / single, « Generic Skincare », véritable hymne post hardcore et pièce centrale du prochain album qui devrait plaire aux fans de…

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Various Artists

There’s a hole in heaven where some sin slips through

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Townes Van Zandt est décédé en 1997. Pour rendre hommage à cette légende de la country, dix-sept artistes ont accepté d’interpréter une des ses compos. Certains s’en sortent brillamment. C’est surtout le cas de ceux qui parviennent à se les réapproprier (Willard Grant Conspiracy, Michael J. Sheehy, Steve Wynn & The Miracle 3, Johnny Dowd, The Walkabouts avec et sans Gary Heffern). D’autres beaucoup moins. Ils n’apportent rien de plus aux originaux et auraient peut-être mieux fait de s’abstenir (Christian Kjellvander, Marah, Ben Weaver, etc.) M’enfin tout est question de goût ; et puis, ce recueil est une excellente initiative pour permettre aux profanes de se familiariser avec l’œuvre de ce chanteur/compositeur texan auteur d’une dizaine d’albums d’inspiration folk et country. Un artiste qui mérite assurément de rejoindre Nick Drake, Johnny Cash et Léonard Cohen au panthéon des mythes de ce style musical.

Various Artists

New York City Salsa vol.2

Écrit par

Consacré à la salsa new-yorkaise des seventies, ce deuxième volume puise dans les catalogues des labels Alegre, Cotique, Tico et Inca. Des petites structures discographiques rachetées en leur temps par la toute puissante Fania, et remises aujourd’hui à l’honneur grâce à la réédition du gigantesque catalogue du label numéro un de la musique latine à New-York. Cette série de titres explore toute la décennie 70. Des débuts empreints de fierté latine (on est en plein ‘Black Power’ et les latinos s’en inspirent) à une sophistication musicale grandissante, elle allait donner naissance à une musique beaucoup plus clinquante dans les années 80 (la ‘salsa romantica’). On est donc loin de l’insouciance et de l’immédiateté du boogaloo des sixties. La musique proposée tout au long de ce recueil est exclusivement chantée dans la langue de Cervantès. Très percussive, trempée dans le jazz (donc complexe), elle tient cependant, par dessus tout, à exprimer sa ‘latinité’. On y rencontre des artistes plus obscurs (Cabrerita, Alfredo Vargas) mais aussi des pointures comme Cheo Feliciano (sur le groovy « Casera Ten Cuidao »), Johnny Pacheco, Celia Cruz, les Fania All-Stars ou encore Monguito Santamaria. Cette jungle touffue ne révèle pas facilement ses charmes. Parfois, elle peut même se révéler ennuyeuse. Mais son fatalisme existentiel touchera peut-être votre cœur. Pour vous en convaincre, tendez l’oreille au bien nommé « Resignacion » de Gilberto Cruz ; mais ce n’est pas une raison pour vous jeter pas par la fenêtre, à l’issue de son écoute…

Various Artists

Make Some Noise-The Campaign To Save Darfour

Écrit par

Les sentiments de culpabilité et la bonne conscience de l’Occident sont une fois de plus récupérés en faveur du Darfour. Amnesty International souhaite récolter des fonds pour attirer notre attention sur les violences continuelles subies, depuis plusieurs années, par la population établie dans cette région du Soudan. Un problème complexe qui cache d’énormes intérêts économiques. Dommage que le copieux livret de ce double album, consacré aux reprises de John Lennon ne prenne pas la peine de l’expliquer correctement. On a donc demandé à une série d’artistes plutôt réputés (R.E.M, U2, Cristina Aguilera, The Cure, Lenny Kravitz et beaucoup d’autres) de revisiter les travaux solo d’un génie de la pop qui était aussi un grand idéaliste, avec toute la naïveté que cela suppose. Comme d’habitude, la formule se révèle plutôt anecdotique et dispensable. Il est difficile d’apporter davantage à des chansons déjà irréprochables. Ce qui explique sans doute pourquoi beaucoup d’artistes se contentent du minimum syndical. Pas de grosses surprises si ce n’est Aerosmith qui se met au reggae-ragga en compagnie des Sierra Leone’s Refugge All Stars ou Youssou’N’Dour inoculant du wolof dans « Jealous Guy ». En général, sur cet opus, les interprètes ayant repris les titres de façon plus intimiste et naturelle s’en sortent le mieux. On citera pour preuve The Raveonettes, Corinne Bailey Rae, Jack Johnson, Ben Harper et les Flaming Lips. Il aurait peut-être mieux valu résumer ces exercices de style sur un seul disque, le sentiment de culpabilité serait resté identique à ce qu’il est, mais la quantité de musique anecdotique aurait diminué de moitié.

Various Artists

Manifeste Electronique : Hommage du Mouvement Électro-Alternatif à Bérurier Noir-Vol. 1

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En 1983, le soir des funérailles célébrées à l’occasion de la disparition de leur premier groupe, répondant au patronyme ‘Bérurier’, François et Laurent se méconduisent ‘une dernière fois’ sur les gravats d’une usine désaffectée, empruntant pour l’occasion un nouveau patronyme : Bérurier Noir. Noir pour le sale et le deuil. Issus de la culture ‘squat’ et défenseurs d’une action ‘autonome’, les deux larrons y projettent ce soir-là le théâtre funeste de la vie en donnant forme, sous la noirceur de leur musique et de leurs paroles, au reflet d’une vérité dérangeante. Ne se doutant pas à l’avance de l’impact qu’ils occasionneront, le groupe pourfend de sa rage et de ses textes, la politique, les hôpitaux psychiatriques, et le bien fondé de pas mal d’institutions. Le succès immédiat les poussera à poursuivre la route du rock dit alternatif. Les Bérus (pour les intimes), harangueront sans relâche, une masse de jeunes et moins jeunes (le ‘troupeau d’rock’…) à faire valoir leurs droits, les poussant à se rebeller et à créer des structures libres. Structures où l’indépendance et la prise de conscience sont les seuls maîtres. Six ans après le début de leur hérésie sociale, rattrapés par les mass médias, poursuivis par les majors qui les guettent comme des vautours et subissant les pressions de toutes parts, ils se suicideront scéniquement. En 1989. Sur les planches du Zénith.

 
 

Dix-huit ans plus tard, paraît ce ‘tribute’. « Manifest Electronique » est un salut, un hommage aux ‘guerriers’ qui ont ouvert la brèche, non négligeable, des artistes dégoûtés des grosses maisons de production, du nucléaire, de la famine ou de la délinquance politique. Peuplées de guitares aux distos lancinantes et de battements répétitifs produits par une boîte à rythmes (baptisée Mémé), les chansons des Bérus semblaient inviolables. Les quelques artistes participant à ce manifeste ont décidé d’activer de nouvelles machines lors d’un exercice de remix, afin de traiter sous une forme électronique ces vieux souvenirs, et proposer une version décalée de l’histoire du rock libre. De la reprise de « Mineurs en Danger » par Le peuple de l’Herbe, en passant par « Les Rebelles » adapté par Manu Le Malin ou « L’Empereur Tomato Ketchup » version Micropoint, on s’aperçoit de la complexité à demeure crédible sur des compositions aussi sulfureuses. Souvent surprenantes, les reprises n’effacent absolument pas le cachet de la provocation, mais peinent à l’égaler dans la simplicité d’expression. L’ensemble assez indigeste est trop complexe pour en profiter pleinement. Les Bérus, c’était simple à écouter et à comprendre. C’est peut-être la raison pour laquelle je suis un fan de la première heure. A noter le surprenant « Vivre Libre ou Mourir » de Popf & Josselyn Sillard qui transforme en slow cette ode à la liberté. En mentionnant ‘volume 1’ sur la pochette, on doit s’attendre à une suite des hostilités.

Various Artists

Dj Format

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Le dj hip hop canadien succède à Gilles Peterson dans la toute neuve série de compilations mixées, consacrées au catalogue Fania et ses sous labels (Tico, Alegre et Cotique). A l’image de ses productions solo, Dj Format affiche un goût très sûr pour les ambiances chaleureuses où la soul, le jazz et le funk rencontrent les bondissantes percussions latines. Il écarte le côté salsa de la deuxième moitié des seventies pour se concentrer sur l’énergie du boogaloo et du latin jazz des sixties. Une sélection sans faille propice à un joyeux télescopage entre une vingtaine de morceaux où les stars du genre (Ray Barretto, Monguito Santamaria, Tito Puente) côtoient des artistes plus obscurs. Obscurs, peut-être, mais auteurs de quelques tueries. A l’instar du « Happy Soul with a Hook » de Dave Cortez, récemment samplé par Cristina Aguilera. On pourrait en citer d’autres, mais l’essentiel est de savoir que quelques uns de ces chefs d’œuvre figurent (sans coupures) sur la compilation « The Bad Boogaloo », toujours parue chez Fania/V2.

Various Artists

Dirty Space Disco

Écrit par
IInitiateurs des compilations “Dirty Diamonds”, Guillaume Sorge, Clovis Goux et Benjamin Morando se sont réunis sous le patronyme de Dirty Sound System. Les trois gaillards ont décidé de compiler les travaux d’artistes ayant expérimenté la musique disco au cours des années 70 et 80. Un disco sinueux et reptilien, minimal et souvent expérimental. Soufflant le très chaud et le glacial, « Dirty space Disco » regroupe les travaux de musiciens émanant des horizons les plus divers. Et tout d’abord des Américains issus de la soul et du funk comme John Forde, Fern Kinney, Undisputed Truth ou encore Sylvester. Bien que plus attachés à la tradition, ces derniers n’hésitaient pas à tâter des premières boîtes à rythmes et des synthétiseurs, tout en demeurant pop et accessibles. Européenne (surtout allemande), la seconde moitié se révèle davantage expérimentale, orientée vers les voyages intérieurs que vers les pistes de danse : le batteur italien Tony Esposito, Roedelius, l’étonnante Clara Mondshine (produite par Klaus Schultze), Conrad Schnitzler, Yellow Power. Toute une panoplie d’artistes responsables d’une psychédélique tantôt inquiétante, tantôt robotique. Mystérieuse et surprenante, cette compilation païenne devrait vous permettre de découvrir quelques francs tireurs, très en avance sur leur époque.

Various Artists

T.V. Eye

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TV Eye est un magazine musical américain qui propose bien évidemment toute la panoplie des articles prévus pour ce type de media; mais à chaque tirage, la revue est enrichie d’un Dvd épinglant des prestations ‘live’, des interviews ainsi que des reportages consacrés à des artistes en tournée ou en studio. Ce quatrième volume s’intéresse à Sunno))), Isis, High On Fire, The Bronx, Comets On Fire, Radio Birdman ainsi qu’aux Murder City Devils, réunis le temps d’un concert… 

Various Artists

Even cowgirls get the blues

Écrit par

Coup de projecteur sur la scène folk indé, « Even cowgirls get the blues » est bien plus qu’un clin d’œil au célèbre film de Gus Van Sant. Réunissant 17 titres d’artistes féminines quasi inconnues et pour la plupart sans label ou sans distributeur européen, cette nouvelle compilation du label Fargo devrait faire chavirer tous les despérados en manque d’une bonne bande-son pour accompagner leurs pérégrinations mélancoliques en plein désert. Comment, en effet, rester de glace et ne pas fondre à l’écoute de ces compositions gracieuses, dominées par des voix dont on se demande d’où elles sortent tant elles sont belles et envoûtantes ? A l’instar de l’enchantement produit par certaines compilations de blues enregistrées dans de vieux bars par d’anonymes blacks avinés, on ne peut que s’étonner, en écoutant « Even cowgirls get the blues », qu’une telle somme de talents cachés puisse encore exister. S’il est facile d’épingler Alela Diane pour son méphitique « Pirate Gospel » ou encore Dawn Landes, auteure d’un « Twilight » à écouter le soir au moment du coucher de soleil, c’est bien l’ensemble de ces chanteuses répondant aux doux noms de Carrie Bell, Kelly Mc Rae ou encore Laura Gibson qui mérite la distinction…

Various Artists

Brownswood Bubblers Two

Écrit par

Ce deuxième volume réunit les recrues du nouveau label de Gilles Peterson, un dj/producteur anglais. Ce disque creuse une veine beaucoup plus méditative et atmosphérique que le premier volume. A l’écoute de cette quinzaine de titres, on pense souvent aux travaux de la bassiste Meshell Ndegeocello. Le jazz et l’expérimentation, souvent teintés d’électronique, s’y taillent la part du lion. Même si « Bubblers Two » est de moins bonne facture, il réserve tout de même quelques excellentes surprises. Et en particulier l’étrange ballade jazz-électro de Elan Mehler, la soul cybernétique de Boomclap Bachelors, le très beau ‘Flow’ de Sotu The Traveller, le jazz vocal de Marcina Arnold et Grand Union ou encore l’a capella évocateur de Jamie Woon. Le reste, loin d’être médiocre (mais un peu prétentieux), se résume à une succession de tentatives à moitié convaincantes de mariage entre jazz, électro, hip hop, r’n’b. Quelquefois il vaut mieux être seul que mal accompagné.

Various Artists

Beginner's guide to latin lounge

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Une compilation dont le titre ne ment pas sur la marchandise. Eparpillés sur trois rondelles, l'auditeur retrouvera sur « Beginner's guide to latin lounge » les travaux des bidouilleurs les plus réputés dans ce qu’on appelle la musique d’ambiance. Un genre qui consiste à accommoder à la sauce électro des rythmes caribéens, brésiliens et salsa. Notre compatriote Buscemi, les Espagnols d’Ojos de Brujo ou des groupes comme Ska Cubano et le Javi P3z Orquesta (pour le drôle « Ping Pong ») appartiennent au casting… C’est l’écoute des trois cd’s en enfilade qui révèle la vacuité profonde de ce style musical répondant au nom de ‘lounge’ », un style fort prisé dans les bars à la page. Un travail tout en surface qui se résume à un recyclage facile et ‘carte postale’ de rythmes créés par d’autres, les chansons et le feeling en moins. Comparez le remix du « Ordinary Guy » de Joe Bataan proposé ici à l’original. Vous décèlerez rapidement où se trouve la différence.

 

Various Artists

Café Zen The cream of lounge cuisine

Écrit par

Le titre ne laisse planer aucun doute sur le contenu de cette compile. Depuis 2005 le label Parklane s’attache donc à soigner l’emballage et la sélection musicale de cette série. Vingt-deux titres partagés entre deux rondelles ! Mais comme la copie promo n’en contient que dix, toute cette chronique sera concentrée sur ceux-là… Electro de salon (Kenneth Bager, Goloka), ballades vocales et atmosphériques (Koop), musiques du monde passées à la moulinette électronique (l’horrible flûte de pan d’Amanaska, le Gotan Project, Nickademus), résume le menu musical proposé. Des petits malins comme Duran Y Garcia ‘samplent’ telle quelle la composition « Tibetan Serenity » du jazzman Travis Biggs et la rebaptisent « Old Fashioned Thief ». Dans le même style, Goloka repique la mélodie du « Confusion » de New Order et la couche sur un tapis de crunk paresseux. Comme quoi, il n’y a pas de sot métier… En résumé : rien d’essentiel, mais rien de fondamentalement dérangeant non plus. En pratique : parfait pour faire sa vaisselle ou réfléchir sur les directions que l’on souhaite imprimer à son existence.

Various Artists

Ragga Ragga Ragga !

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« Raw, X-Rated Dancehall » précise la pochette. L’acheteur ne sera pas trompé sur la marchandise, l’essentiel de ces titres se focalisent sur la fête, les fesses, l’abus d’alcool, mais pas nécessairement dans cet ordre. Sur des musiques très électro influencées par le r’n’b américain, le crunk et l’euro dance, l’auditeur a droit aux titres les plus efficaces qui ont balayé les dancefloors jamaïcains cette année. A boire et à manger sur cette plaque. Pourtant il recèle quand même pas mal de bons titres. Et en particulier ceux signé Shaggy, Bennie Man (l’excellent « Reverse Da Ting »), Future Fambo (le très drôle « Tom Drunk ») ou encore Tony Matterhorn (l’explicite « Bawl & Beg »). Il est tout de même assez drôle de constater que certaines de ces plages évoquent la dance roumaine, comme le « Whine Pon You » de Vybz Kartel où le chanteur déclare dans un délire de vocoders : ‘Gimme that fuck look, pretend like you didn’t fuck in a while !’ « X-rated » on vous dit !

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Singerman ! Blood & Fire Allstars

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Cofondé par Mick Hucknall (chanteur de Simply Red), Blood & Fire poursuit depuis quelques années une entreprise de réédition des trésors cachés de la musique ‘roots  reggae’ issue des années septante. C’est d’ailleurs grâce à Blood & Fire que « Heart of the Congos », le chef d’œuvre psychédélique des Congos produit par Lee Perry, est à nouveau disponible… Cette compile se concentre sur les travaux des plus éminents ‘conscious singers’ des années 70 : Max Roméo (sur le riddim de War In A Babylon »), Gregory Isaacs au sommet de ses capacités, Juior Byles, Yabby You, Horace Andy, Dennis Brown (il reprend le très beau « Man Next Door » de John Holt), Black Uhuru, Johnny Clarke, Willi Williams, les Congos et quelques autres tout aussi talentueux. Ces très bons titres ne se contentent pas de militer ou de manifester une pertinence sociale, mais ils jouissent d’un haut niveau musical et mélodique, ce qui en fait tout l’intérêt. Quasi rien à jeter donc, et si l’envie vous prend d’approfondir le sujet, il vous est loisible de vous reporter aux albums (déjà réédités) recelant ces quelques pépites sonores.

Various Artists

Maximum Ragga vol.4

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Contenant des riddims produit par Frenchie (il a notamment composé des titres pour NTM, Raggasonic, Jah Mason) et mixé par le dj anglais Rudie ‘Twin Spin’ Ranx, ce quatrième volume de la série française invite quelques stars jamaïcaines à venir poser leur chant ou flow sur la poignée de morceaux constituant ce recueil. Elephant Man, Bounty Killer, Luciano, Ward 21, Wayne Marshall, Anthony B, etc. Que du beau linge! Mais le menu musical est tout de même un peu maigre : l’auditeur a droit à un quelques relectures paresseuses du « Here I Come » de Barrington Levy, d’un classique d’Ini Kamoze (remis récemment à la mode par Damian Marley sur « Welcome to Jamrock ») et d’un vieux titre des Viceroys. Le tout étiré plus que de raison sur les ¾ du mix. Parmi ceux qui tirent leur épingle du jeu on citera Bounty Killer & Lukie D (leur tube « Kill Another Sound » déjà repris sur « Ragga Dancehall anthems 2006 »), Tony Curtis sur le très roots « Bless Me » et le très bon Luciano (« A No Like We No Like Them »). Les contributions des autres artistes manquent un peu d’inspiration et la monotonie du mix n’arrange rien…

Various Artists

Switch 10

On connaît la chanson : voici la compile Switch made in Studio Brussel, 28 titres, que des tubes (Trentemoller, MSTRKRFT, Riton, The Glimmers, The Gossip, Uffie, Booka Shade, LCD Soundsystem, James Holden, Swirl People, etc.), à toutes les sauces électroniques. Cerise sur le gâteau : pour célébrer ce 10ème volume, la radio flamande offre un beau cd bonus, « The Past Belgian Classics ». Telex, Neon Judgement, Front 242, Lords of Acid, C.J. Bolland, Nacht und Nebel,… Malgré une impression de retour vers le futur, on est content de se souvenir que la Belgique est l’une des premières nations du monde à s’être mis, dans les années 80, à l’heure de la techno. A Detroit on s’en souvient d’ailleurs encore (demandez donc à Derrick May !), et on n’est pas peu fiers. Quid d’Yves de Ruyter, des Tueurs de la Lune de Miel et de Technotronic ? Demandez donc aux deux énergumènes de Simian Mobile Disco, censés devenir la nouvelle hype à la Klaxons : ils adorent « Pump up the jam ». Allez allez allez alleeeeeeeez… Soyons donc fiers de notre réputation : le beat, l’ancien, le ‘new’, c’est un peu grâce à nos braves technophiles qu’il est devenu une référence universelle. Belgium : 12 points !

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Cooperative Music Volume 4

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Quel est le point commun entre City Slang, Bella Union, Arts & Crafts, Wichita et Brownswood Records (et quelques autres) ? Ces nids à talents sont depuis peu tous réunis sous la coupole de Cooperative Music, une branche de V2 permettant aux labels indépendants une meilleure visibilité. Et quel meilleur moyen de promo que la compile ? Déjà sous son quatrième volume, ce recueil réuni le meilleur de la coopérative, tant au niveau son que visuel. 

Le CD audio recèle une belle brochette de hits d’artistes tels que Explosions In The Sky, Simian Mobile Disco, Clap Your Hands Say Yeah, Ben Westbeech, Blood Brothers, The Jai-Alai Savant, The Ruby Suns, Au Revoir Simone ou Peter Bjorn & John. Le DVD propose 18 vidéos parfois bien fichues (The Dears, Mates Of State, The Knife…), parfois kitsch (The Pipettes, Lo-Fi-FNK…) Et le prix de cette compilation est très abordable, paraît-il ? Un bon deal si vous êtes en manque de découvertes.

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Our Latin Thing 3

Écrit par

Cette série s’attache à résumer la réédition de l’énorme catalogue du légendaire label Fania. Ce troisième volume permet à l’auditeur de goûter les improvisations du Fania All-Stars en concert ou encore de l’inévitable Joe Bataan sélectionné par Gilles Peterson pour sa ‘Dj-series’ personnelle. Côté boogaloo, on pointera deux titres ‘groovy’ d’Eddie Palmieri et de Ray Barretto ou encore l’énergie rock’n’roll de l’excellente La Lupe. Dans un registre plus funk, le producteur de hip hop Dj Format dépoussière le dansant « Kool It » de Jimmy Sabater tandis que le « You need help » de Monguito Santamaria rappelle le très bon album « Black Out »  réédité l’an passé. Plus pépères, trois plages salsa des années 70 de Willie Colon, Hector Lavoe et de Bobby Cruz & Ricardo Ray clôturent la sélection ; mais on leur préférera l’énergie sans matière grasse des années soixante.

 



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¡Ya Basta !

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Fondé en 1996 par le musicien Philippe Cohen Solal, le label « ¡Ya Basta ! » célèbre ses dix ans d’existence par cette discrète compilation de remixes et inédits majoritairement anecdotiques. Pour rappel, ¡Ya Basta ! recèle dans son catalogue des artistes de gros calibre comme Gotan Project et David Walters. Cette écurie cherche avant tout à explorer les différentes facettes de la musique, telle qu’elle se pratique dans la partie sud du continent américain : house, électro de salon, électro-dub, tango. Un menu musical proposé par les artistes-maison. Dominant cette compilation, l’atmosphère ‘lounge’ plonge l’auditeur dans la plus grande indifférence et déclenche des bâillements intempestifs. Ce disque passera cependant, sans peine, le test de musique de fond pour dimanche sans histoire. A moins que vous ne souffriez de petites pierres aux reins susceptibles de vous arracher des grimaces de douleur. Comme dirait le ‘subcommandante’ Marcos, ça suffit maintenant !

 

 



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Crunk Hits vol.2

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Des beats électro minimalistes, des synthés euro dance. Des mc’s qui rappent à propos d’arnaques, de benz et de biatches remuant leur popotin dans les clubs, un verre de champagne à la main… Si vous cherchez des tubes à la pelle pour animer vos soirées crunk locales, cette compile risque donc de faire votre affaire. De Lil John au cubain Pitbull en passant par Bubba Sparxxx (ancien protégé de Timbaland), Snoop Dogg, Ice Cube et les Ying Yang Twins, les stars du genre et les stars tout court se bousculent donc pour balancer des titres calibrés pour les dancefloors. Une musique conçue pour la frime, aux paroles totalement débiles, mais dont l’efficacité et les flows tout terrain des mc’s sont plus amusants à écouter qu’une grosse partie du hip hop ricain ‘classique’ ; car s’il s’enfonce lui aussi dans les clichés, il ne fait plus rire depuis longtemps. Idéal pour votre soirée au club de fitness.

 

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Brownswood ‘bubblers’

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Dj influent dans la sphère de la soul, du jazz ou encore du funk, Gilles Peterson a fondé aussi deux labels qui ont tout de même laissé leurs traces : Talkin’ Loud et Acid Jazz. Sa nouvelle structure « Brownswood » reste dans les mêmes eaux et cette compilation se charge de nous présenter les poulains du label. Beaucoup d’artistes démontrent un goût pour l’expérimentation sonore qui doit beaucoup aux travaux des magiciens du hip hop et du r’n’b américains, de Dj Jazzy Jeff à Timbaland. Mais les rythmiques les plus concassées ne perdent jamais de vue la recherche mélodique. Au delà de l’électro (et un peu de jazz et samba) donc, c’est la soul qui mène la danse, qu’elle soit plutôt sixties (Nicolle Willis & the Soul Investigators) ou bien tournée vers le futur (Benny Sings & The Rednose District). A part les tentations ‘lounge’ de Ben Westbeech et quelques passages un peu trop cérébraux, la (grande) qualité est de mise. Ceux qui apprécient la soul mystique de Bilal, Georgia Anne Muldrow, Erykah Badu, D’Angelo, Jill Scott et les Soulquarians trouveront ici de quoi faire leur bonheur.

 

 

 

 

Various Artists

Blues Harp Meltdown Vol 3

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Le chanteur/harmoniciste Mark Hummel a fondé un espace de rencontre entre souffleurs de renom. En 1991. Baptisé "Harmonica Blowouts", il devient, d'année en année, de plus en plus populaire et s'exporte bien au-delà des limites de la baie de San Francisco. Au fil du temps, Mark a ainsi provoqué la confrontation des meilleurs sur scène. Des pionniers à la peau noire comme Snooky Pryor, Sam Myers, James Cotton et Billy Boy Arnold, ainsi que la crème des musiciens blancs, dont Rod Piazza, Charlie Musselwhite, Rick Estrin, Kim Wilson, James Harman, Paul deLay, Gary Primich, etc. Le label Mountain Top Productions avait déjà sorti les Volumes 1 et 2 de ces collections ainsi que "Rolling Fork Revisited", en compagnie de Johnny Dyer. Pour ce troisième tome, le rendez-vous s’est limité aux musiciens noirs ; et en particulier Carey Bell, Lazy Lester, Willie Smith et Phil Wiggins. Ce double elpee a été immortalisé ‘live’ au Moe's Alley de Santa Cruz, en Californie. En janvier 2004.

 

La première plaque s’ouvre par la performance de Mark Hummel et de ses Blues Survivors ; c'est-à-dire les mêmes musiciens qui ont participé à la confection de l'album "Ain't easy no more". Tout d’abord le superbe slow blues "City livin" ; une compo qui met en exergue le talent du guitariste Charlie Wheal. Deux reprises de Little Walter, ensuite. "My kind of baby" et l'instrumental "Rollercoaster", au cours duquel Hummel se révèle époustouflant. Le guitariste Steve Freund se joint ensuite aux musiciens. Il a longtemps sévi au sein du backing band du pianiste Sunnyland Slim. Steve est un gratteur affûté, mais également un chanteur inspiré. Il adapte de Slim, son ancien patron, "Done you wrong". Un blues lent, bien dans la tradition du Chicago Blues. Bob Welsh siège derrière le piano et Hummel se charge des chorus d'harmonica. Son intervention nous flanque le frisson. Willie "Big Eyes" Smith a été le batteur de Muddy Waters pendant près de vingt ans. La musique à bouche avait été son premier instrument. Pour la circonstance, il chante et souffle à nouveau lors de la cover du "Hoodoo man blues" de Junior Wells. Six minutes de bonheur rehaussées par la présence d’un Steve Freund insatiable aux cordes! Changement radical de style pour terminer ce premier cd : John Cephas et Phil Wiggins sont réunis lors d’un duo acoustique découpé dans le country blues. L’épisode débute par "Piedmont blues jam" et embraie par des reprises de Willie Dixon, Fred McDowell et Sleepy John Estes. On en retiendra surtout une extraordinaire intervention de Wiggins sur le traditionnel "Walkin' blues". Une bien belle parenthèse.

Le second opus nous présente d'abord le vieil harmoniciste noir Carey Bell. Il a longtemps milité au sein des formations de Muddy Waters et de Willie Dixon. Willie Smith s'est installé derrière les drums. Steve Freund partage les cordes en compagnie de Charlie Wheal. A menu : huit titres de Chicago Southside blues, dont de bonnes reprises du célèbre "I'm ready" et It ain't right" de Little Walter ainsi qu’un splendide slow blues, "Too bad too bad". Ce blues a du vécu. Il reflète le mal vivre de l'artiste. La prestation s’achève par un frétillant "One day". C'est à une légende louisianaise qu'il revient de clôturer cette présentation de souffleurs : Lazy Lester. Dès les années 50, il a enregistré à Baton Rouge sous la houlette de Jay Miller. Son swamp blues paresseux nous va droit au cœur. Le style est ici de toute évidence totalement différent de ce qui précédait. Lazy a déjà mieux chanté que ce soir-là mais ses performances à l'harmonica sont de classe. Et il le démontre tout au long de son interprétation de blues indolents. Tout d’abord "Bloodstains on the wall" et "Rainin' in my heart" de Slim Harpo. Et enfin sa plage la plus connue, "Sugar coated love", un morceau au cours duquel il parvient à faire sonner son harmo comme un accordéon. Plus de deux heures d'excellent blues !

                                                                                 

 

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