Dorian Sorriaux croit au changement…

Guitariste-chanteur dans l’univers du psyché/folk, Dorian Sorriaux a sévi comme guitariste au sein du groupe suédois Blues Pills. Il s’émancipe en explorant de nouveaux univers musicaux, et notamment à travers un folk plus acoustique et des textes plus…

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Pour Jane Weaver, l’amour est un spectacle permanent...

Jane Weaver, aka Jane Louise Weaver, est une musicienne originaire de Liverpool. Son nouvel opus, « Love In Constant Spectacle », paraîtra ce 5 avril 2024. Il a été produit par John Parish (PJ Harvey, Eels, Sparklehorse). Son disque le plus intime et le plus…

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Various Artists

Dora Dorovitch

Dora Dorovitch ou la répétition du non-même

Art, indépendance, sincérité, ambition, poésie, diversité,… : tels sont les maîtres mots de ce nouveau label français, dont l’épicentre se trouve en plein soleil, dans le Sud, installé en périphérie pour mieux exploiter le centre, loin des contingences mercantiles et des bruits de la ville. Dora Dorovitch, par sa volonté d’exploser tous les carcans, musicaux et autres, ne se définit d’ailleurs pas comme un label (c’est trop réducteur) : il s’agit d’une « manufacture de projets matériels et immatériels, cherchant à échapper à la ‘répétition du même’, à la cristallisation des bonnes idées, des genres, des limites à ne pas dépasser ». La musique des pensionnaires de Dora Dorovitch fourmille pourtant de bonnes idées, mais comme le dit leur manifeste aux allures situs (voir le site, doradorovitch.com), il ne s’agit pas d’idées vaines et molles, qui tournent en rond une fois énoncées. La musique, ici, ne cesse de bouger, d’évoluer, sans tabous. Quand on sait qu’à la tête du « label », on retrouve Francisco Esteves (bassiste d’Experience) et Cédric Salvestri, satellites bien vivants de la nébuleuse ex-Diabologum, on ne s’étonne guère de ces prises de position parfois radicales, mais toujours pertinentes. Revue des troupes :

Téléfax : La locomotive du label ? Formé par Frank Valayer et Francisco Esteves, ce groupe à géométrie variable (Thomas Mery de Purr y chante parfois) pratique un post-rock (-jazz) sombre et languissant qui laisse souvent rêveur. Leur premier album, intitulé « Des courbes de choses invisibles », devrait bientôt être chroniqué en ces pages.

Mika A. : Bassiste de Téléfax et guitariste de Rio Torto, autre groupe du label, Mika A. aime aussi les projets solo. Timide mais lumineuse, son électro maison lorgne du côté de l’ambient pastorale, entre Boards of Canada et Susumu Yokota.

Rio Torto : « Echapper à la ‘répétition du même’ », disait le manifeste ? Justement, Rio Torto, c’est un peu de Téléfax, de Purr et de Mika A., bref de la popote interne à la Dora Dorovitch. Produit par Rudy Cloquet (Arno, Sharko,…), la musique de ce groupe recyclé rappelle assez fort Expérience, mais un Expérience sous amphés, qui aurait chopé la grippe. Pour ceux qui aiment le (slow-)(post-)rock.

Panti Will : Bosco et Michel Cloup (Expérience, ex-Diabologum) coincés dans un studio, cela donne Panti Will, de l’électro décalée en panne d’électricité, lorgnant parfois du côté du hip hop le plus cérébral, ou du rock le plus désossé. Projet instrumental sans queue ni tête, Panti Will s’amuse à brouiller les cartes tracées par les guitares, les samplers et les vieux Casio.

Novö : L’ambient bucolique à la Skam, ça les connaît : comme Mika A., ces Français aiment les bleeps mélancoliques, les ambiances délétères et les matins qui (dé)chantent. Novö : pas si sûr (déjà entendu chez Boards of Canada (encore)). Mais bien quand même.

Ananda T. : Seul(e) avec ses machines, Ananda T. se rêve en chef d’orchestre de films muets, dans lesquels Nosferatu flirterait avec Maria le robot : rythmes décalés, guitares désaccordées, samples qui flanchent,… La BO des films d’Ananda T. semble sortir d’une boîte à musique rouillée, belle à l’extérieur mais cassée à l’intérieur.

Honey Barbara : Ce trio américain basé au Texas joue un rock lugubre et minimaliste, comme si Andy Partridge avait rencontré John McEntire lors d’une soirée antifolk. Après avoir séduit le label Emigre, Honey Barbara débarque chez nous avec un nouvel album, « I10 & W Ave »… Texas, Chicago, puis la France. Demain, le monde ?

Loisirs : Chez ces quatre ‘hardcore’ de Poitiers, on aime l’EMO, tendance Fugazi, Q and Not U, voire Oxbow. Mieux que Lofofora ou ces tapettes de Pleymo, Loisirs mixe allègrement électronique Bontempi, guitares revêches et vocaux bestiaux. La France aurait-elle trouvé en Loisirs son At-The Drive-In à elle ?

Izaera : De la nouvelle scène basque, voici d’autres amateurs d’emocore brûlant, à manipuler avec précaution sous peine d’explosion soudaine. Pour une fois, l’Espagne ne nous refourgue pas un énième Migala : pas qu’on n’aime pas Acuarela (au contraire…), mais il manquait au pays un groupe avec de vraies corones. C’est chose faite.

Lisabö : Autre ambassadeur venu d’Espagne, Lisabö pratique lui un post-rock plus convenu (Acuarela, donc…), mais pas pour autant ennuyeux. D’un déluge de riffs, d’une pluie de voix téléphonées, Lisabö fabrique une musique lunaire, plus proche des terres retirées de Patagonie que des plages touristiques de la Costa del Sol.

Kapla : Trio de jazz déliquescent aux confins de l’électro et de l’avant-hop, Kapla ne s’embarrasse pas des conventions : sur les traces de Jagga Jazzist et d’Anticon, il ose lui aussi enjamber toutes les barrières, et navigue en terra incognita.

Dora Dorovitch cultive la différence et l’intransigeance, en témoignent tous ces groupes qui refusent les étiquettes et empruntent des chemins de traverse – rock, jazz, électro, hip hop, hardcore, chanson française,… Le « retour du même » n’est donc pas inscrit dans leur programme : chez ses Français du Sud, on aime tâtonner, expérimenter, triturer, sans avoir peur des accidents, sans avoir peur de perdre le Nord. Petite sœur espiègle d’Acuarela et de Thrill Jockey, Dora Dorovitch n’en fait déjà qu’à sa tête, et c’est tant mieux : on a toujours préféré les vivants aux morts, les esprits frappeurs aux grincheux pinailleurs.

 

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Dr Boogie – Beatin’ the boogie

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" Beatin' the boogie " constitue la deuxième collection concoctée par le Docteur, pour le label Virgin! Une pose une nouvelle fois, un regard très blanc sur le boogie et le blues. Mais connaissant notre praticien, il ne fait aucun doute qu'il passera au black quand il le pourra! 18 titres nous entraînent dans un voyage qui nous emmène aux antipodes, en Europe, au Canada et bien entendu aux USA.

Pour retirer sa carte d'embarquement, il faut bien entendu passer par le Canned Heat de rigueur. Face B de "Time was", single paru en 1969, "Low down" nous la procure. Un boogie dévastateur dominé par la voix puissante de Bob "The Bear" Hite et fouetté par la guitare super déjantée de Sunflower. John Hammond maintient haut le flambeau du boogie, tout au long de la reprise speedée du "I hate to see you go" de Little Walter. Et c'est Duke Robillard en personne qui le double à la guitare. " Cold Blue Steel " nous entraîne plein sud. Sur la route du Mexique, au Texas, vers Dallas très exactement, pour un roots rocker très entraînant. Un rock'n'roll magistral alimenté par la superbe voix acérée de Bill Carter et la guitare toute en rythme du Maître Jimmie Vaughan. Un fragment qui remonte à 1989. Le trio hirsute Z.Z Top est également texan. Il nous le démontre tout au long de "Mushmouth shoutin". Imprimé sur un tempo modéré, ce superbe blues remonte à 1972. Tout y est ! La voix caverneuse de Gibbons, l'harmonica et le rythme! Johnny Winter crie également son meilleur blues sur "If you got a good woman". Billy Branch est à l'harmo. Le bonheur! Le meilleur swamp rock d'Austin appartient à "Rock'n'roll till the cows come home" de Don Leady. Il est flanqué de ses Tail Gators, parmi lesquels on retrouve Keith Ferguson à la basse. La parenthèse californienne nous vient des Paladins et de Los Lobos. Les premiers pour un instrumental, tendre, doux et jazzyfiant, intitulé "Re"Jive"Inated". Les seconds lors d'un "That train don't stop here", à la forte densité musicale. Le jeune Sean Kennedy est une des révélations de cette collection. Il est basé à Santa Cruz. Et il est capable de sortir de ses cordes et de son ampli un son complètement pourri. Il le démontre sur son "Ball & Chain". Il n'est guère possible de trouver une guitare qui sonne plus métallique que la Flying V de Link Wray sur "Some kinda nut". Tom Waits a toujours été un artiste hors norme. Il mérite assurément sa place ici. Et le démontre sur le saignant "Union Square". Une composition qui date déjà de 1985, rehaussée par la participation de Larry Taylor et de Keith Richard, à la section rythmique. Le blues band canadien le plus connu est incontestablement le Downchild Blues Band. Drivé par le guitariste Don Walsh, cette formation est active depuis trois décennies. Elle est représentée ici par le remuant et cuivré "When I say jump". Côté anglais, écossais devrait-on préciser, Tim Elliott et son Blues & Trouble rendent un hommage appuyé au Docteur avec "Dr Boogie". Tim revient un peu plus tard en compagnie de ses Troublemakers pour interpréter l'extraordinaire "Barkin", un morceau extrait de leur album paru l'année dernière. "Worried about my woman" est un clin d'œil adressé au British Blues Boom d'autrefois, par Stan Webb et son Chicken Shack. Une chanson que Stan, fervent adepte de Freddie King, chante avec conviction. Cette collection boogie se referme par les inquiétants et indéfinissables australiens de Cruel Sea et par le charmant et sympathique français Raoul Ficel, alias Philippe Coudougnan, qui nous concède un souriant "Oh Lulu". Continue Walter!

 

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Essenchill

Le  ‘chill’, c'est se reposer après avoir gesticulé trois heures comme un forcené sous les stroboscopes des dance-floors, les pupilles légèrement dilatées et la gorge sèche. Ou plutôt, c'était comme ça, avant : avant l'arrivée des restos bio au mobilier en teck, des crémeries où l'on mange des sushis en écoutant de l'ambient ; avant les magasins de fripes où l'on vaque l'air détaché en écoutant le mix downtempo du DJ coincé entre deux boîtes à chaussures ; bref avant que l'électro devienne un produit de consommation distribué dans tous les endroits smart et in de la planète. Formaté pour plaire au plus grand nombre, cet électro-là sent le vieux papier-peint, et c'est ce qu'elle est : une musique d'ameublement, parfaite pour remplir de ses notes passe-partout l'espace " cuir " ou " sacs à main " des boutiques de couturier, mais indigeste une fois qu'on l'écoute vraiment. Car c'est là l'essentiel et le plus incroyable : cette musique n'est pas faite pour être écoutée, comme les chapeaux de certains grands stylistes ne sont pas faits pour être portés : ce qui est acheté, c'est le standing, le branding, la marque. Et peu importe si cela ne ressemble à rien, puisque l'objectif premier de l'acheteur n'est pas l'acquisition d'un objet, voire d'une œuvre (quand même), mais d'une image, celle de son temps. En écoutant des compiles chill ou lounge, le consommateur se veut donc dans l'air du temps. Sauf que cet air sent drôlement mauvais, et que la musique devient muzak. Même des DJs renommés comme ici Nitin Sawhney (l'un des spécialistes de l'asian sound) prêtent leurs services à ces entreprises de vulgarisation commerciale. Forcément, on y perd des plumes en termes de crédibilité, d'autant plus que l'exercice relève souvent du mix primaire, plus proche du pousse-disques de mariage que de Jeff Mills ou des Flying Dewaele Brothers. Ici, les titres s'enchaînent sans surprise, de la deep house d'Alex Gopher au rock psyché-pop de Mercury Rev. Il y en a pour tous les goûts puisqu'il faut contenter tout le monde, bref c'est vraiment très chouette, merci la mondialisation.

 

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Hardplace - 11 Hard Core Rock Tracks

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Cette compilation porte bien mal son nom, car hormis Lost Prophets, nouvelle coqueluche punkoïde british, il n'y a aucune trace de véritable hard core ou de punk rock sur cette plaque qui rassemble les nouveaux espoirs de la scène dite de néo metal, toutes nationalités confondues. Une bien belle brochette de titres rageurs pour quiconque tient à rester informer de l'évolution des nouvelles tendances alternatives du moment. Le plateau est alléchant ! Creed, Halo, Drowning Pool dont l'album "Sinner" fait un carton Outre-Atlantique, Lost Prophets, une petite touche frenchie avec Pleymo, les indéfinissables Quarashi, une valeur sûre avec Cypress Hill, les grimaçants Mudvayne, les gamines enragées de Kittie, et la sensation ricaine du moment System of a Down dont le "Toxicity" se vend par semi-remorques. Un bel éventail, mais une compile demeure une compile, et rien de plus.

 

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Honkers & Bar walkers - Volume Three

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Cet opus constitue déjà le troisième volume consacré à ces honkers et autres bar walkers. Si le premier épinglait Jimmy Forrest et le deuxième à King Curtis, ce dernier honore Edwin Leon Chamblee. Né à Atlanta en 1920, il s'est éteint en 1999. A Chicago, où il avait fini par élire domicile. Il avait développé ses aptitudes au saxophone, lors de son service militaire. Dès 1946, il milite au sein de différents orchestres, et participe à des sessions d'enregistrements pour Miracle, Premium et Coral, avant d'aboutir chez United en 1953.

Dix plages de cet opus remontant à 53 et 54 relèvent d'Eddie Chamblee flanqué des Four Blazes. La part belle est donc laissée au saxophone ténor à connotation R&B. Il gémit, hurle et séduit. Une invitation à sortir le samedi soir, pour y danser. Quel plaisir de suivre ce saxo hurleur face à une formation swingante, partagée entre guitare, piano, basse et batterie. De vibrer sur les rythmes imprimés tout au long de "It ain't necessarily blues" et d'"Air Mail special". De s'évader lors de l'interprétation du célèbre "Caravan", teinté d'une touche d'exotisme. Ou encore d'imaginer la fièvre ambiante des slows type fin de soirée, tels que "Lonesome road", "Walkin' home" ou encore du classique "St James infirmary". Eddie peut aussi chanter avec passion et feeling. A l'instar de "Come on in", dont la sonorité très contemporaine procède du swing qu'il libère ; mais aussi de la tonalité très légère prodiguée par la guitare de Leo Blevins. Trois autres saxophonistes de Chicago participent à l'événement. Sax Mallard, tout d'abord. Sur "Fine and brown. Accompagné du réputé Roosevelt Sykes au piano et de Ransom Knowling à la basse, il s'y réserve un solo de sax tout à fait impressionnant. Jim Conley, ensuite. Il a sévi chez les House Rockers de Memphis Slim. Ce sont d'ailleurs Slim et Matt "Guitar" Murphy qui lui donnent la réplique sur "The cat creeps". J.T Brown, enfin. Pour y casser la baraque sur le boogie jazz "Walkin' home". Les autres honkers ici présents nous viennent de la région de Detroit. T.J Fowler est un pianiste dont le groupe soutient la comparaison avec les meilleures formations R&B de l'époque. Il possède en Frank Taylor et Walter Cox deux saxophonistes de dimension. A cet égard, la rencontre du clavier et des cuivres est manifestement heureuse sur "Take off" et "The queen". Wild Bill Moore est né à Houston mais a fait carrière à Los Angeles et à Detroit. Il évolue ici dans un registre plus jazz. Pianiste de blues raisonnablement connu, Floyd Taylor est entouré de trois saxophonistes qui se déchaînent sur "Bar B Q" et "Baritone boogie". L'album nous laisse en compagnie du guitariste Swinging Sax Kari, pour un bien jazzyfiant "Down for Debbie". Pour les sax lovers!

 

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I Am Sam - Music from and inspired by the motion picture

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"I am Sam" est un long métrage qui met en scène Sean Penn et Michelle Pfeiffer. Un film dont la bande sonore a bénéficié de la participation de toute une flopée d'artistes contemporains. Mais pas à travers une composition personnelle. Non, la reprise d'une chanson des Beatles. Faut dire que le scénario du film s'y prête bien. Les covers ont été commises avec plus ou moins de brio. 19 en tout. Je retiendrai surtout les interprétations minimalistes d'Aimee Mann et de Michael Penn pour " Two of us ", de Sarah Mc Lachlan (" Blackbird ") et d'Heather Nova (" We can work it out "). Mais surtout la version remarquable du " Strawberry fields for ever " opérée par Ben Harper, des inconnus Vines (NDR : des Californiens ?), qui sont parvenus à revisiter les Beach Boys tout au long d' " I'm only sleeping ", du Bostonien Howie D responsable d'un " Help " plutôt insolite, de Grandaddy dans un " Revolution " encore plus flemmard que sa version du double blanc, du morbide " Let it be " (NDR : normal, puique c'est Nick Cave qui l'a accomplie), et enfin de l'allègre et countryfié " I'm looking through you ", accompli par les Wallflowers. Rufus Wainwright, Eddie Vedder, Sherryl Crow, Ben Folds, Stereophonics, les Black Crowes, Chocolate Genius, Paul Westerberg et le duo Neil Finn/Laim Finn ont également participé à ces exercices de style, mais sans vraiment parvenir à apporter quelque chose de vraiment neuf aux versions originales…

 

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Great Gospel Quartets : On the battlefield…

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Tout comme son frère yankee Delmark, le sous-label United immortalise régulièrement des témoignages du temps passé. Robert Anderson, les Staple Singers et les Caravans, avaient déjà eu le privilège de cette consécration. Moins connus, ces quatre autres exemples remontent au début des années 50. Soucieux d'améliorer leur qualité d'existence et surtout de trouver du travail, un grand nombre d'afro-américains quittèrent les Etats du Sud pour se rendre dans les villes bordant la région des grands lacs : Chicago, Detroit et Cleveland. Avec pour conséquence indirecte, une multiplication des quartets. En 1951 Leonard Allen fonde United, un label qui va tenir la route jusqu'en 57 ; s'illustrant par la sortie de merveilleuses sessions de jazz, de blues, de gospel et de R&B. Celles consacrées au gospel commencèrent en 52.

L'album s'ouvre sur quatre plages interprétées par les Joiner's Five Trumpets, un groupe formé au début des années 40. A Gary, dans l'Indiana. Les voix sont superbes. Elles se manifestent a capella à travers toutes les tonalités, atteignant le sommet de leur art sur les merveilleux "The changing world" et "Freedom after awhile".

Les Chicagolais Southern Tornadoes on transité, pour la plupart, chez les Veteran Singers. Pas moins de huit gospels leur sont consacrés. Ils chantent, le plus souvent, suivant un mode traditionnel ; ou plus exactement sous une forme questions/réponses. A l'instar de "Toll the bell easy", "How about you" ou encore "Precious memories". "When they ring the golden bells" et "Satisfied" bénéficient de la présence d'une guitare. Le chanteur soliste possède un timbre fort proche d'Elvis Presley (NDR : le King a aussi chanté le gospel, quelques années plus tard).

Les Veterans se sont formés sous la houlette du Reverend Glover, juste avant que n'éclate la 2ème guerre mondiale. Six plages, ma foi fort classiques, leur sont réservées. Dont le très bluesy "Glory to his name" et "How much more", parcouru par un piano délicieux. Tout au long de "He'll never let go" et du titre maître de l'opus, les voix sont véritablement remarquables.

Les Spiritualaires clôturent le recueil. Commis lors d'un radioshow accordé en Caroline du Sud, leurs sept plages sont bien dans la continuité des trois autres. Consacré à la musique gospel, cet album bien agréable épingle 25 plages, dont 17 plages inédites...

 

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Blues in Britain 2002

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A contrario de revues comme 'Blues & Rhythm' et 'Juke Blues', 'Blues in Britain' constitue le mensuel anglais de blues qui milite en faveur de la scène locale. En fait, il a succédé à 'Blueprint', un magazine qui a porté haut et durant une décennie le flambeau du british blues. Au cours des dernières années, la revue nous a proposé une collection miroir de l'activité locale, une collection réservée aux seuls abonnés, et donc impossible à se procurer dans des points de vente habituels. Pour 2002, on y retrouve pas moins de vingt titres, exécutés par autant d'artistes différents ; la plupart peu ou pas connus. A travers un répertoire né d'un savant mélange du blues électrique et de l'acoustique. Modestement sous-titré "The best of British blues", l'opus débute par un des plus sérieux espoirs anglais : le chanteur pianiste et harmoniciste Dave "West" Weston. Issu du fameux Delta de la Tamise, il est le leader de ses Bluesonics mais aussi membre régulier des Big Town Playboys et des Blues Kings de Big Joe Louis. Il est sans doute l'harmoniciste anglais le plus talentueux. Avec Paul Lamb. Lui aussi inspiré par le 'west coast jump'. Son "I know what's going on" est tout à fait excellent. Son jeu sur l'harmo chromatique est saturé de swing. Son chant lui colle à la peau. Alimentée par la basse acoustique de Ian Jennings, la section rythmique est chargée de groove. Le Daniel Smith Blues Band assurait derrière Mojo Buford, au dernier Spring Blues d'Ecaussinnes. Sur ce "Fast train" il est soutenu par la guitare de Jon "T-Bone" Taylor et l'harmonica d'Alan Glen (ex-Nine Below Zero) ; un solide espoir du piano d'outre-Manche qui incarne ici le successeur des princes du boogie woogie. Les Customtones pratiquent un boogie blues d'honnête facture. Chez "Let's slide", le piano et la guitare passent bien la rampe, mais la voix n'est pas inoubliable! Flanqué de Chad Strentz au chant, un personnage qui fut longtemps le vocaliste des Kingsnakes de Paul Lamb et du guitariste Pete Farrugia, auteur d'un excellent solo, le Breakout Blues tire très bien son épingle du jeu sur "Drunk 'n' homeless". Drivée par le chanteur/harmoniciste Pete G Welland, Pete "G" & the Magnitones est une formation prometteuse. Ses deux guitaristes assurent dans la discrétion sur le relaxant "Big man blues". "Just enough" bénéficie du concours de Sonny Black à la guitare. Un instrumental au cours duquel Lee Badau concède un solo de sax très intéressant. Les Blackjacks évoluent dans un univers fort proche de Little Charlie & the Nightcats. Ils le démontrent tout au long de leur "Blackjack boogie". Etonnant ! Cliff Stocker et Slack Alice me rappellent le Doctor Feelgood du regretté Lee Brillaux. Côté acoustique et roots, trois plages sortent du lot. Tout d'abord "Hallowed ground". Si Guy Tortora y tire son épingle du jeu, ce fragment est traversé par l'accordéon de Charlie Hart, le chauve bien connu chez nous. Eddie Martin et son Acoustic Trio également. Chez "It's a mystery to me". Dino Coccia enfin. Pour un "Hey Renee" au cours duquel on retrouve le merveilleux Gordon Smith au chant et à la guitare. Sans oublier le duo vocal partagé entre Marcus Malone et Papa George. Ce dernier se réservant, en outre, le dobro. Leur "Take it to heart" est tout à fait bouleversant. Cette très bonne collection s'achève par "Blues mag blues" (!!), un instrumental magique, un voyage au cœur du Delta, sur lequel on retrouve Chris Rea à la slide. En fait un fond de tiroir inédit issu des sessions d'enregistrement de son dernier album, "Stony road".

 

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Fashion TV / Spring-summer 2001 collection

Les collaborations entre DJs et les créateurs de mode sont de plus en plus fréquentes. Celles menées entre Dimitri from Paris avec Chanel, Hermès ou Yves Saint-laurent, Laurent Garnier avec Kenzo, Carl Cox avec Thierry Mugler ou encore Herbert avec Gaspard Yurkielvitch sont les plus notoires. Cette compilation thématique consacre, en quelque sorte, cette relation étroite qui existe entre mode et musique électronique. Vous ne serez donc pas étonné de retrouver sur le track list ledit Laurent Garnier, Alex Gopher, Ian Pooley, Rinocerôse, Moby et quelques autres. Le disque recèle même l'une ou l'autre rareté et l'un ou l'autre inédit. De quoi ravir les collectionneurs. De mode ou de musique ? A vous de choisir !

 

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Funky Precedent Vol II

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Le label principalement indé qu'était Matador confirme bel et bien sa tendance à l'ouverture des genres tant les 15 titres de ce " Funky Precedent Volume II " respirent le hip hop ! Des artistes qui restent principalement à découvrir dans une compile de qualité ou les MC's brillent autant que les DJ. DJ Vinroc nous fait sa démonstration dans un "3ThaHardWay " exemplaire. Live Human, de son côté, dévore les samples jazzy à l'aide de ses platines… J'irai jusqu'à dire que la compile prend une coloration " black music ", avec beat endiablé, cuivres et chœurs, sur le " Fan club " signé Stymie and the Pimp Jones Orchestra. La majorité des morceaux sont pourtant hip hop, mais c'est un hip hop de qualité auquel on a ici droit. Un hip hop qui se marie très bien avec les diverses influences qui se manifestent tout au long de ce disque. Bref, une compile fort intéressante qui permet en même temps de découvrir des artistes prometteurs…

 

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If I was Prince

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Ce n'est pas la première fois qu'un album rende hommage à Prince. Néanmoins, à contrario des précédents, cet opus s'intéresse à des adaptations commises par des artistes moins connus. Ce disque est une bonne surprise. Les interprétations sont variées. Les versions les plus proches des originaux ne les dénaturent jamais ; et les approches les plus audacieuses nous permettent d'avoir un regard différent sur ces titres. Le " Sexy Dancer " de 7 hurtz with peaches and bitch lap lap ainsi que le " Annie Christian " de Fort Lauderdale demeurent très funky, alors qu'Hefner nous propose une version trip hop de " Controversy ", et Bronze Age Fox un " The most beautiful girl in the world " tout en mélancolie. Puis, en vrac : " If i was your girlfriend " prend une teinte electronica lo-fi, " Blue State " nous offre une version quelque peu jazzy d'" Alphabet Street "… Sans être le disque de l'année, cette compilation se révèle aussi intéressante pour les nouveaux talents à découvrir que pour les interprétations de ceux ci. D'ailleurs, les fans de Prince autant que les autres y trouveront leur compte.

 

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Wayne Kramer Presents Beyond Cyberpunk

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Sous le haut patronage de l'ancien guitariste du MC5, "Beyond Cyberpunk" réunit une brochette d'artistes dont l'esprit DIY est, selon Kramer, toujours bien présent. Aussi bien dans la musique que dans l'attitude. L'industrie musicale est telle qu'aujourd'hui une flopée de groupes ne rentre pas dans les critères des majors. Cette compile tente de réhabiliter, ou de prouver, que l'esprit punk s'est peut-être métamorphosé au fil du temps ; mais que l'avènement du MP3 et du succès (NDR : et du contrôle) de Napster vient juste de créer une nouvelle race d'anarchistes. D'où le titre… Poussant jusqu'au bout le renouveau entraîné par cette nouvelle donne, un code d'accès à un site internet (www.musicblitz.com/cyberpunk; code : 100059, je suis sympa, non?) est gracieusement livré dans le booklet. Sur ce site, on retrouve des MP3 d'artistes écartés de la compile, des infos et des commentaires accordés par Kramer himself. Bref de quoi créer une synergie, une espèce de "cyber punk ring" (comme Daft Club finalement, nda). Bon, quid du tracklist ? Pratiquement tout le monde se fend d'un inédit, c'est déjà ça. Ou alors de reprises. Ce qui peut être tout aussi intéressant. Quid des bands ? Allez, je vous fait la totale : Mudhoney, Dee Dee Ramone, Chris Spedding, Quickie, Mother Superior, Stan Ridgeway, Richard Hell, Lesbianmaker, David Was, Ron Ashton, Strung Out, Downset, Cooter, Pere Ubu et bien évidemment Wayne Kramer. Pour tout vous dire, la moitié des titres me plonge dans la dubitation (les "vieux" qui ont mal vieilli) ; alors que l'autre me fait taper du pied (en l'occurrence les "jeunes " qui dépoussièrent tranquillement le genre). A vous de juger !

 

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The Original Gangsters / Let´s go to work

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Approche originale pour cette double compilation : regrouper les titres phares d'une série de films ‘dits’ de "gangsters" ou consacrés à son pendant italien, la mafia. Mais aussi écumés par les "petites frappes". Nous avons donc droit à différentes facettes de ce genre très en vogue depuis que les films de Tarantino ont acquis une certaine notoriété. Le premier cd s'ouvre donc sur la trilogie du bavard américain adepte du "point de vue" : Reservoir Dogs, Jacky Brown et Pulp Fiction. S'ensuivent les classiques (Godfather, Goodfellas, Mean Streets), les à peine moins classiques (Heat, Carlito's Way, A Bronx Tale, Once Upon a Time in America) et surtout les ‘inattendus’ (Soprano, Snatch, Lock Stock and Two Smoking Barrels). Ce qui donne du côté des artistes présents, les classiques et les moins classiques de la vague funk/soul des années 70 : James Brown, Sly and the Family Stone, Al Green, Bobby Womack; des titres instrumentaux de Rota, de Morricone, mais aussi RL Burnside et Moby… A boire et à manger donc. Même si le concepteur de cette compile n'a pas fait d'énormes fautes de goût, il faut bien avouer qu'un incontournable manque à l'appel : Shaft ! Si on pouvait m'expliquer…

 

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Ozzfest 2001 - The second millennium

Écrit par

En 1995, Ozzy Osbourne, figure de proue du grand Sabbath, mettait sur les rails la première Ozzfest, devenue au fil des ans le plus grand festival itinérant de métal Outre-Atlantique. La formule consistait à rassembler les noms les plus prometteurs du métal alternatif tout en glissant dans l'affiche de rares groupes dits ‘classiques’, Black Sabbath sous sa mouture originale en tête.

Cette année, plus d'un million de fans se sont déplacés pour faire la fête à Marilyn Manson, Slipknot, Papa Roach, Linkin Park et une foultitude de groupes plus ou moins connus (Hatebreed, Otep, Pure Rubbish...) calibrés pour les programmes d' MTV USA. Une chaîne où le métal s'apparente davantage au Mac Donald et aux élucubrations hip hop de grande surface qu'aux riffs plombés, aux mélodies glaciales, aux légendes du Grand Nord et aux longues chevelures huileuses. Ozzfest et son tracklisting apportent une nouvelle preuve que le fossé se creuse davantage d'année en année entre le monde du métal au Pays de l'Oncle Sam et la production souvent plus fine et créative de nos chères formations européennes.

L'enregistrement s'est déroulé en juin, en début de tournée, durant deux nuits représentatives de l'esprit du festival. Amusant de voir une légende comme Black Sabbath côtoyer la même scène que les pseudos rebels de Linkin Park. La version "The Wizard" du grand Sab, la première enregistrée live dans toute l'histoire du groupe, l'excellent "Love song" de Marilyn Manson, la présence du fougueux Zakk Wylde sur un titre qui suinte le bourbon, et l'exclusivité du premier single extrait du nouveau Slipknot constituent les seules plages véritablement attractives sur cette compile bouche-trou d'un intérêt plus que douteux.

 

 

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Pig in a Can - A new perspective on the blues

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"A new perspective on the blues", annonce Chris Millar le patron du label Fedora. Curieuse, cette nouvelle perspective du blues ! D'autant plus que cette collection se veut pionnière pour transporter le blues dans un nouvel univers. Une fusion voulue de primitivisme et de futurisme mise en boîte (canned) pour vous. Une intégration au blues d'éléments avant-gardistes, électroniques, et de sons d'origine volontairement trafiqués. Ces expérimentations me font immédiatement penser à leurs cousins innovateurs du Mississippi, le label Fat Possum. Mais ici elles enlèvent encore un peu plus du caractère immédiat du blues, et poussent encore plus loin l'introduction de sonorités inhabituelles.

Etabli à Fresno, en Californie, Fedora présente un catalogue volontiers réservé à de vieux bluesmen caractérisés par leurs accents primitifs, tels qu’Harmonica Slim, Hosea Hargrove, Robert Walker, Arthur Williams ou Hosea Leavy. Le premier cité est certainement celui qui est le plus sollicité par Chris Millar et le producteur, John Wilson. Entrée en matière très réussie, "Talkin' Tupelo Blues" met en exergue la voix narrative de Harmonica Slim, mais aussi le chant et l'harmonica de l'énigmatique bluesman disparu, Ollie Watkins. Les voix sont intégrées à la guitare de Frank Goldwasser ainsi qu'aux percussions et autres sons synthétiques. Proches du son originel de John Lee Hooker, les cordes de Paris Slim sont particulièrement bien ciselées. "Slow down train" nous conduit tout naturellement (NDR : si on peut dire!) sur la voix (voie ?) ferrée, écorchée et agressive de Hosea Leavy. Elle glisse sur la slide de Frank et rejoint des percussions qui viennent de l'au-delà! "Out to California" me laisse plus perplexe. Le hautbois de Sara Thompson enrobe les voix d'Harmonica Slim et Johnny "Da-Doo" Wilson. La manipulation est plus osée, plus contemporaine. Mais est-il judicieux de le blues à Stockhausen ou au cosmic krautrock d'il y a 30 ans? Et l'effet est identique, quoique saisissant, lorsque les cordes du Quartet Indigo empiètent sur "Lester Parker's farm"! "Long long time" est un autre exercice d'intégration entre la voix fantomatique d'Ollie Watkins et la sorcellerie de John Wilson. Boogie synthétique "Bring me my shotgun" est bien meilleur. La sonorité de l'harmonica est aussi frêle que celle adoptée naguère par Alan Wilson. Un soupçon d'émotion nous étreint. Hanté par un piano électrique omniprésent, "Highway 49/Wooden spoon" conserve le son de cet harmonica. "Opium Harvest" et le chant oriental "Ba-Wa" sont tout à fait dispensables. Face aux vraies percussions de Chris Millar, le dialogue chanté d'Harmonica Slim (avec lui-même?) force le respect sur "Slow walkin' man". Tout au long de "Coal black mare", une guitare déchirée et largement réverbérée traverse la rythmique hypnotique et tragique, avant d'épouser la voix d'Harmonica Slim. Cet album interpelle. Il se résumera à une supercherie pour les uns ou procurera une nouvelle perspective pour perpétuer le blues aux autres. A vous de vous faire une opinion!

 

Various Artists

Substitute / The songs of the Who

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Comme le titre l'indique, ce disque réunit des compositions du Who. Mais interprétées par des artistes ou des musiciens qui vouent une grande admiration à ce mythe de la rock music. Enfin, presque. Puisque en final, la version de " My substitute " émane d'un concert accordé par ce même Who en novembre 2000, au Royal Albert Hall de Londres. Mais une version au cours de laquelle, Noël Gallagher et Kelly Jones étaient venus rejoindre le groupe. Et il faut croire que le chanteur de Sterophonics adore l a bande à Daltrey, puisqu'il s'est réservé un espace sur cet elpee, à travers une cover du célèbre " Who are you ". Mais les meilleures surprises nous viennent des adaptions de Cast pour un rafraîchissant " The seeker ", de Paul Weller très " Jam " dans son interprétation de " Circles ", de Pearl Jam paradoxalement " beatlenesque " sur " The kids are all right ", de Unamerican, tellement " West coast " tout au long de " Naked eye ", de Fastball pour une adaptation rythm'n blues, libérant un max de groove, de " The real me " ; et enfin David Bowie responsable d'une version aussi ralentie qu'originale de " Pictures of Lily ". Seule Sherryl Crow aurait mieux fait de s'abstenir, son adaptation de " Behind blue eyes " se révélant plus que consternante. A moins que sa présence ne soit tout simplement une pure opération de marketing…

 

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Til We Outnumber´Em / The songs of Woodie Guthrie

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En 1967, peu après la mort de Woody Guthrie, Bob Dylan, Pete Seeger et quelques autres s'étaient réunis au Carnegie Hall pour rendre un hommage au patriarche du folk. En 1996, Ani DiFranco, qui considère Woodie comme son maître spirituel, a voulu remettre le couvert. Avec la bénédiction du ‘Rock and roll Hall of Fame and Museum’ et de la fondation Woodie Guthrie, elle a fait appel à ses Indigos, mais également à Peter Glazer, Ramblin' Jack Elliott, Billy Bragg, Bruce Springsteen, David Pirner, Fred Hellerman, Craig Werner, Country Joe Mc Donald, Tim Robbins et le fils de Woodie, Arlo, pour interpréter l'une ou l'autre chanson du répertoire du maître. En live. Deux fragments, dont le titre maître de l'opus réunissent même l'ensemble des collaborateurs. Un événement qui a déjà trouvé un prolongement, puisque Billy Bragg a décidé de lui consacrer un deuxième volume…

 

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Avalon Blues / A tribute to the music of Mississippi John Hurt

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John Smith Hurt est né en 1893 à Teoc, dans le Mississippi. Mais à l'âge de deux ans, toute sa famille se fixe Avalon. Son premier enregistrement remonte à 1928. Une expérience qu'il ne poursuit pas, préférant se terrer sa maison d'Avalon. Il sera redécouvert en 1963 par deux jeunes musiciens. Ce qui lui permettra d'avoir juste le temps de se produire et d'enregistrer, jusqu'à sa mort en 1966. Chanteur/guitariste particulièrement versé dans le style ‘finger picking’, il mérite assurément le statut de légende du country blues.

Quinze artistes différents on participé à cet hommage très respectueux en accordant à ce recueil de très belles adaptations. Alvin Youngblood Hart joue seul de tous les instruments sur "Here am I, Oh Lord, send me". Ben Harper reprend "Sliding Delta". Peter Case (NDR : également producteur de l'album il était, voici 20 ans, le leader d'un groupe de power pop qui répondait au nom des Plimsouls) et Dave Alvin (NDR : le Blaster bien connu) forment un excellent duo pour accomplir la cover de "Monday morning blues. Mark Selby nous propose sa version du "Make me a pallet on your floor" ; Beck (Hansen), "Stagolee" ; (NDR : c'était alors ses débuts en 1994) ; John Hiatt, "I'm satisfied" ; Chris Smither, "Frankie & Albert" ; et Victoria Williams nous plonge dans une ambiance ethnique à travers un émouvant "Since I've laid my burden now"…

 

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Awesome

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Excellente initiative du label néerlandais Munich qui propose à 200 balles (5 €), la vitrine pop/rock de son écurie texane. On y retrouve ainsi la formation lo fi Centro-Matic et son projet alternatif électrique South San Gabriel ; Jackpot et son rock mid tempo ; le folk punk insolite des Baptist Generals ; le ténébreux et énigmatique Johnny Dowd ; l'ex Dieselhed Virgil Shaw ; Western Electric, le nouveau groupe de Sid Griffin, mieux connu pour avoir sévi chez les célèbres Long Ryders ; le disciple de Johnny Cash, Damon Bramblett ; Washington Phillips, grand admirateur de Ry Cooder, mais également très sensible à culture mexicaine ; et enfin les Gourds qui se réservent, pour la circonstance, deux titres de country mêlé de bluegrass et de gospel.

 

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La belle gigue, petite histoire belge de la chanson française

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Thierry Coljon, critique musical au ‘Soir’, a sélectionné 36 titres pour donner un aperçu de la chanson francophone en Belgique. On y retrouve quelques tubes belges qui ont fait le tour de la francophonie voire du monde : "Ca plane pour moi" (Plastic Bertrand), "Dominique" (Sœur Sourire), "Banana Split" (Lio) ou "Cœur de loup" (Philippe Lafontaine). Thierry Coljon ne s'est heureusement pas contenté d'aligner les succès, mais a cherché à dépeindre la Belgique à travers ses artistes. De Brel, il retient "Marieke" pour nous offrir un peu de flamand; de Sttellla, il choisit "Années 80" pour son irrésistible "Années septante-dix"; d'Arno, il propose le très typé "Comme à Ostende"... Le disque donnera aussi l'occasion à certains francophones de découvrir le wallon, en version blues (le tonitruant "Toudis su'l voye"), jazz (Guy Cabay) et folk dans "La p'tite gayole" de Julos Beaucarne, la seule chanson wallonne que tout Wallon connaît, mais dont le Parlement régional ne voulut pas faire un hymne... Le penchant national pour l'autodérision n'est pas pour autant oublié, grâce à Claude Semal ("Tout est petit dans ce pays") et les Snuls, coupables d'avoir réussi à détourner Brel. Le grand Jacques demeure d'ailleurs toujours aussi contemporain, au point que son "Plat pays" inspire les talentueux rappeurs liégeois de Starflam. Evidemment, on pourra ergoter pendant des heures sur telle ou telle absence (Annie Cordy, Paul Louka, Priba 2000), ou encore sur le choix de l'une ou l'autre chanson. Nous préférons retenir le plaisir de redécouvrir le "Kingston" de Lou and the Hollywood Bananas (NDR : le premier reggae chanté en français, bien avant Gainsbourg !) et puis surtout, la version déjantée du "Nationale 7" (de Trenet, bien sûr) par les regrettés et bien trop oubliés Tueurs de la lune de miel. Le double CD "La belle gigue" se complète d'un livre du même titre, au sein duquel Thierry Coljon raconte en détail l'évolution et les grands courants de cette chanson belge. Il donne aussi l'occasion à de nombreux artistes de parler de leur belgitude. Ce livre de 176 pages paraît aux éditions Luc Pire.

 

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Compared to What / Mushroom vs Bundy K. Brown vs Faust vs Gary Floyd

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Un sans faute pour ces remixes divers et variés. Expliquer en long et en large qui fait quoi à qui ; mais surtout comment, relève du casse-tête. Les connaisseurs ont d'ailleurs déjà tiqué sur le titre. Toute la joyeuse bande qui traverse cet EP s'en donne à cœur joie pour tirer le maximum de chaque titre et le résultat est probant. Musiques de film, morceaux étranges et triturations de pistes repêchées d'on ne sait où, le ton oscille entre expérimentations électroniques, ambiances jazzy, parfois dub ou encore post rock. Relativement inclassable, mais au final suffisamment intriguant et spontané pour accrocher d'un bout à l'autre, "Compared to What" plaira surtout aux initiés ou à ceux dont la transfiguration des schémas et codes des genres précités ne font pas peur. Pas mal.

 

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