Sages Comme Des Sauvages face à l’obsolescence programmée…

« Répare ou Pas », premier single issu du troisième album de Sages Comme Des Sauvages est un hymne en forme de question. On le répare ou pas ? Face à un monde plein de vices de fabrication et de malfaçons, le duo se demande si ça vaut encore la peine de…

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Mclusky

II est plus facile d être inspiré par ce que tu n es pas.

McLusky : trois types qui font du punk-rock sans trop se prendre la tête, mais sans non plus passer pour des couillons. Des guitares qui crissent et des refrains qui crispent. L'un des groupes les plus explosifs de ces dernières années. En plus, ils savent trousser de sacrées mélodies. " Les Pixies, les Nirvana du pauvre " ? Balivernes : McLusky est le secret le mieux gardé d'Angleterre. Ils nous expliquent tout, ici, maintenant. Sans langue de bois. Et en maniant un humour qui frise la mauvaise foi. " Fuck McLusky " ? C'est eux qui le disent, mais on leur pardonne.

Je vois que vous avez un nouveau batteur... Que s'est-il passé avec l'ancien ?

Andy Falkous (chanteur, guitariste) : On l'a viré pour des raisons personnelles, mais tant que la musique reste bonne, qu'est-ce que ça peut foutre ? Il ne voulait plus jouer du rock, voilà tout. Il essayait d'incorporer des trucs 'dance' dans notre musique, et ça ne marchait qu'une fois sur un million… Ce type est vraiment bizarre : le genre de gars qui, s'il est malheureux, reste dans son coin et ne dit rien. Nous aurions du le virer déjà avant… Mais il n'est pas facile de virer quelqu'un. On n'est pas dans un groupe pour jouer aux méchants.

Vous n'êtes donc plus très amis ?

A.F. : Pas vraiment, non ! Je ne l'ai plus vu depuis longtemps, mais je n'ai plus envie de revoir sa face de rat. En ce qui me concerne, il a essayé de nous baiser, et ça je ne peux pas lui pardonner. Même s'il avait une super coupe de cheveux.

Cette histoire a-t-elle interféré dans la réalisation de ce nouvel album ?

A.F. : Après l'avoir viré, tout est rentré dans l'ordre, et on a commencé l'enregistrement en décembre dernier. C'était de nouveau une expérience amusante. Nous nous sommes bien marrés. Même si ce n'est pas vraiment ce qu'on peut appeler un album " gai ", sur lequel tu peux danser avec les gosses dans ton jardin… Mais il a été composé par trois types heureux, même s'il est plein de rage. La colère est en nous : on ne peut rien y faire. On ne s'assied pas en se disant 'Et maintenant mettons-nous en colère ! ! !' : on joue de la musique, et elle sonne ainsi. On n'est pas du genre méchant… Sauf quand Newcastle perd un match.

D'ailleurs on retrouve sur cet album des refrains plus pop.

A.F. : C'est exact, même si c'est bien plus compliqué qu'on imagine : les paroles, elles, restent plutôt obscures et sarcastiques ! Mais peut-être qu'elles nous aideront à élargir notre public. Cet album est plus éclectique. " Do Dallas " était plus carré, plus violent.

Tu parles des textes : comme d'habitude, on n'y comprend pas grand chose… Et ces titres à rallonge… Rien qu'avec ça, vous essayez déjà de transmettre quelque chose ?

A.F. : Pour être honnête, la grande différence entre McLusky et la plupart des autres groupes, c'est qu'avec eux tu ne dois même pas réfléchir quand tu lis leurs titres de chansons. Je ne suis pas en train de dire que tu dois être diplômé en sciences cognitives pour piger nos paroles et nos titres, mais la plupart des albums de rock n'ont pas de titre ou bien les chansons s'appellent " Going Home ", " Winter ", " Daddy "…. C'est n'importe quoi ! Et puis nos textes ne sont pas si difficiles à capter : c'est du littéral. Et c'est plutôt marrant. Peut-être que certains sont prétentieux, mais peu importe : être dans un groupe, c'est prétentieux. Ce n'est pas comme si c'était hyper naturel…

C'est drôle en effet. Vous pratiquez avec aisance l'humour à l'anglaise, ce bon vieux " non sense " cher aux Monty Python…

Jon Chapple (bassiste, chanteur) : Grandir en Angleterre sans avoir été influencé par les Monty Python est presque impossible.

A.F. : Parfois ça peut paraître un peu abscons, mais il serait malhonnête de notre part d'y changer quoi que ce soit pour devenir plus populaires. Je pense de toute façon que tu peux apprécier nos chansons sous différents angles, que tu sois un gosse qui aime pogoter, que tu nous apprécies pour les paroles, que tu aimes les deux, que tu préfères les mélodies ou bien que t'aies perdu ton portefeuille et que tu te retrouves par hasard à l'un de nos concerts… Tout peut arriver, mon vieux !

Vous arrivez à garder un parfait équilibre entre ironie et sérieux. Est-ce pour vous un comportement naturel ?

A.F. : Tout dépend du moment : tu ne peux pas être constamment sarcastique. T'as des mecs qui ne disent jamais rien d'intéressant parce qu'ils sont trop occupés à vouloir tout le temps être cyniques. Je pense qu'il faut avant tout se rendre compte que faire partie d'un groupe, c'est en fin de compte complètement ridicule. Même si c'est important pour certaines personnes, ça ne veut pas dire grand-chose… Il faut rester conscient de la futilité du truc, plutôt que de croire que t'es le centre de l'univers parce que tu joues de la guitare.

" Fuck This Band " va dans ce sens ?

A.F. : C'est presque un avertissement que tu te donnes à toi-même. Si te foutre des autres t'amuses, tu dois également savoir te foutre de ta propre personne. C'est comme un mécanisme d'autodéfense, si tu vois ce que je veux dire ! (rires)

C'est sans doute plus facile à concevoir quand on est entouré de groupes comme Starsailor ou The Darkness, non ?

A.F. : C'est clair qu'il est plus facile d'avoir de l'inspiration quand t'es entouré de toute cette merde ! Si nous étions entourés de groupes comme The Fall, les Pixies ou Fugazi, ce serait déjà vachement plus difficile ! Il est plus facile d'être inspiré par ce que tu n'es pas.

Quelle est la pire critique qu'on pourrait émettre à votre égard ?

A.F. : Qu'on soit des côtelettes pleines de sauce tomate servie avec une soupe par Gina Lollobrigida dans une station stellaire si lointaine que même mentionner son nom équivaudrait à mourir par manque d'oxygène. (ils se marrent comme des baleines)

? ! ? Euh !… On n'a pas encore parlé de ce type, là, comment déjà ?, Steve Albini… Pourquoi avoir choisi de travailler à nouveau avec lui ?

A.F. : Parce que c'est un putain de producteur, voilà tout ! Son studio est dément. Son équipe est sympa. On ne pouvait pas imaginer travailler avec quelqu'un d'autre. Mais ça pourrait changer dans le futur… Ou non.

J.C. : La vérité, c'est qu'il nous a dit : " Si vous ne revenez pas, je vous retrouverai et je vous tuerai ! "

A.F. : Il a kidnappé ma mère et pété ses jambes avec un marteau en gueulant : 'Si vous ne rappliquez pas tout de suite, je vais vous transformer en cendrier humain !' Et tu sais quoi ? Avec le regard qu'il avait, je l'ai cru jusqu'au bout… Ce type est un malade !

A vrai dire tout le monde enregistre aujourd'hui avec Steve Albini… D'ailleurs on se demande si c'est vrai ou si ce n'est pas juste comme un " label déposé " : t'achètes son nom, pour l'imprimer sur un sticker que tu colles ensuite sur ton disque. Et les ventes explosent.

J.C. : C'est uniquement la raison pour laquelle on a fait appel à lui.

A.F. : Plus sérieusement, c'est un vrai problème… Parfois tu fais des interviews, mais les journalistes, en fin de compte, ne veulent pas t'interviewer : ils veulent interviewer Steve Albini. La réputation du bonhomme importe plus que le disque. C'est vraiment débile, mais les gens ont besoin de ce genre de références. Comme quand on parle de nous et des Pixies… Fuck that ! Mais il y a une raison à cela : on a fait une chanson qui sonnait un peu comme les Pixies, et depuis on nous bourre le mou avec cette histoire… Mais les gens ont besoin d'un cadre de référence, parce qu'il est difficile de parler d'un disque. Ok, d'accord ! Mais une chose est certaine : Steve Albini n'a pas composé les chansons de ce disque ! ! !

L'année dernière vous avez sorti un maxi comportant un inédit intitulé " Undress For Success "… Pensez-vous que votre musique est " inadaptée au succès " ?

A.F. : Un plus large public serait fantastique, même si je pense qu'on ne sera jamais un groupe de masse, à cause de la musique que l'on joue… On est pourtant sacrément bons ! (rires)

Seriez-vous prêts, par exemple, à faire des compromis dans ce sens ?

A.F. : Notre musique ne changera pas d'un iota, point barre. Même si notre attitude signifie ne jamais rencontrer de succès… A vrai dire on s'en tape. Et puis de toute manière, aussi ridicule que cela puisse paraître, il y a plein de kids en Grande-Bretagne qui ont découvert à travers notre musique les Pixies, Gang of Four, The Fall, Shellac,… Et ça c'est déjà une victoire, parce que ce sont vraiment des bons groupes, qui méritent d'être plus connus.

Le garage-punk revival de ces trois dernières années vous a quand même pavé la voie vers davantage de reconnaissance, non ?

A.F. : Un petit peu. " Do Dallas " est sorti juste au moment où notre aventure commençait à prendre une plus grande envergure. Mais pour être honnête, tout ce revival, c'est du pipeau. Ce n'est pas bien méchant. Juste du rock'n'roll bien traditionnel joué par des types aux coupes de cheveux intéressantes. Rien de très spécial… Je pense qu'on est un peu en dehors de toute cette mode, et qu'on n'y sera jamais vraiment intégrés. Mais encore une fois, qu'est-ce que ça peut bien foutre ?

Dernière question, toujours la plus stupide : quel est, en tant que groupe, votre vœu le plus cher ?

A.F. : D'enfermer Witney Houston dans une tour, avec des citrons comme seul moyen de subsistance. A chaque heure pile, elle devrait pousser un " Laaa ! " ou un " I ! ! ! ", et puis la fermer, jusqu'à l'heure suivante, où elle crierait un autre truc : " Will ! "… " All… ! "… " Ways ! "….. " Love ! "….. " Youuuu ! ! ! ". (Ah ! Ils rient de bon cœur, les salauds !).

Mclusky

The difference between me and you is that I´m on fire

Écrit par
2 ans après la claque de “mc lusky do Dallas” (les traces de doigts sont toujours visibles), revoici notre trio gallois aux commandes de 13 titres (presque tous) imparables. Car autant le dire tout de go, ce nouvel album n’atteint pas l’intensité de son prédécesseur. Auparavant clairement orienté vers la scène rock alternative américaine tendance punk (les labels Trance Syndicate, Alternative Tentacles, Amphetamine Reptile), Mclusky puise aujourd’hui ça et là dans des influences plus “british” (pop voire “cuivrées”). Autrement dit et de manière presque objective et systématique, tous les titres qui dépassent la barre des 3 minutes perdent de leur force de frappe. Avec au final des cassures de rythme et un cruel manque de cohérence. Même si sur les 13 titres, Mclusky conserve tout son mordant et sa rage (politique et sociale), force est de constater que lorsque l’album se termine, on se sent plus dans la peau d’un coureur de fond satisfait que d’un sprinter épuisé. Ces quelques réserves n’enlèvent heureusement rien à l’intégrité du trio et à la profonde conviction de tenir là une digne continuité d’un genre qui traverse irrémédiablement les années, à l’abri des tendances revivalistes : à savoir le rock suintant pur et dur.

Mclusky

Mclusky do Dallas (b)

Écrit par

"Mclusky do Dallas" constitue le deuxième opus de ce trio gallois responsable d'une musique féroce, sauvage, furieuse et terriblement excitante. Une musique directement inspirée par les Pixies. Et en particulier par l'album " Surfer Rosa ". Coïncidence, mais les deux elpees ont été mixés et produits par Steve Albini. En outre, les titres dépassent rarement les 2'30. Et les lyrics sont aussi humoristiques et malicieux. Seule différence, les vocaux. Si les Pixies pouvaient compter sur l'équilibre entre la voix de Black Francis et celle de Kim Deal, chez Mclusky, nonobstant certaines inflexions empruntées à John Lydon, le timbre d'Andy Falkous manque cruellement d'amplitude ; ce qui muscle encore davantage les compositions. Dommage, car ce Mclusky a vraiment la pêche !…

 

Mclusky

My pain and sadness is more sad and painful than yours

Écrit par

Ceci n'est pas un nouvel album de Mclusky, mais une réédition de leur premier elpee paru chez 'Fuzzbox', en novembre 2000. Faut dire que le deuxième elpee, " Mclusky goes to Dallas ", avait récolté un joli succès. Des conditions qui ont donc décidé 'Too Pure' à le rééditer. Un disque sur lequel on retrouve les singles " Joy " et " River is mine ", mais surtout des compositions sauvages, furieuses et incendiaires. Rien n'est sacré chez ce trio Gallois, de Cardiff très exactement, sauf le rock expérimental américain, et en particulier sa scène hardcore (NDR : pensez à Hüsker Dü, Shellac et aux Pixies), ainsi que le post punk de Fall ou le funk blanc de Gang Of Four. Une formation dont la principale ambition est de devenir le groupe le plus bruyant du monde. Ce qui vous donne une petite idée de l'intensité qui hante les 15 fragments de ce morceau de plastique. Une intensité accentuée par les textes composés par Andy Faulkner. Des textes contestataires, provocateurs, qui démontrent tout son art à manier l'ironie comme une arme sauvage et anticonformiste. A cet égard, des titres tels que " Whiteliberalonwhiteliberalaction " ou " Rock vs. single parents " sont suffisamment évocateurs.

 

Mclusky

Mclusky do Dallas (a)

Écrit par

Premier avril 2002. L’objet n’est pas un poisson. Point de mauvaise blague. Nous sommes en train d’essuyer les premiers riffs d’un retour des détours du rock. Sans accoutrement, sans préliminaire en ‘The’, le deuxième album des Gallois de Mclusky atterrit sur nos platines sur foi d’une collaboration avec Steve Albini. Dès la première incartade de « Lightsabre Cocksucking Blues », l’aiguille se précipite dans le rouge. Elle n’en ressortira qu’après 32 minutes et 22 secondes. Puisqu’il convient de retenir les 3 minutes 38 secondes de rémission accordées par « Fuck this band », médiane évocatrice d’un esprit de groupe attachant. Andrew Falkous (chant guitare), Matt Harding (batterie) et Jon Chapple (basse) venaient de toucher à l’essence du rock’n’roll. L’urgence et la spontanéité, elles-mêmes, peinaient à suivre le rythme incandescent du trio. Le binaire, les choses simples s’entrechoquent ici en un fracas jouissif. Mclusky bousculait alors le gros Frank Black, pissait sur la dépouille de Nirvana. Des références ? Du bruit, une appétence mélodique à en faire chialer les éparpillements d’At the Drive-In. Du concret ? « Collagen Rock », « Day of the Deadringers », « To Hell with Good Intentions ». Aucune illusion, que de la distorsion. Une fougue électrifiante, des refrains à hurler comme un guerrier rongé par la démence. Une semaine sans dormir, des journées sans se laver à écouter « Alan is a Cowboy Killer ». Et courir. Sur les murs, sur les mains. Oublier la couleur du coca-cola de « Whoyouknow ». Oublier que Mclusky est désormais une tranche d’histoire rangée. Et se retaper cette album essentiel jusqu’à s’en faire péter les tympans.