La cavalcade de Jéhan…

Poussé par un nouvel élan poétique, Jean Jéhan a sorti son nouvel opus, « On ne sait jamais », le 18 novembre 2023. Pour ce cinquième elpee, Jéhan fait le choix de s'affranchir de ses affinités folk rock, pour aller vers des horizons plus dégagés. On retrouve…

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Le 7ème art soviétique inspire Bodega…

Le nouveau long playing de Bodega "Our brand could be yr life" paraîtra ce 12 avril 2024. En fait, il s’agit d’un ‘remake’ de l'unique LP de Bodega Bay, l'ancien groupe de Ben et Nikki, un disque auto-édité de 33 titres qui remonte à 2015. Sur cette nouvelle…

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Vic Chesnutt

Is the Actor Happy

Est-ce que l'acteur est heureux?  Peu probable lorsqu'on sait que ce Géorgien est paraplégique depuis l'âge de 23 ans. Suite à un accident de voiture. Ce qui ne veut pas dire qu'il soit devenu neurasthénique. Simplement, il puise aujourd'hui sa muse à travers une vision singulière, mordante, réaliste et même humoristique du monde contemporain, visions nées de ce coup du sort. Si sur ses trois albums précédents, ses chansons adoptaient un profil essentiellement acoustique, pour "Is the actor happy?" il a injecté davantage d'électricité. Vivifiante, à l'intensité blanche, presque ‘remesque’, comme sur les remarquables "Strange Language" et "Free of Hope". Le tout enrobé d'arrangements semi-acoustiques chauds, subtils et séduisants. Des chansons qu'il interprète un peu à la manière d'un conteur, d'une voix grave, gémissante, étranglée par l'émotion. Epatant!

 

China Drum

Rolling hills and soaking gills (Ep)

Nous supposions que ce trio était originaire d'Ecosse. Nous avons manqué notre cible de très peu, puisque ce China Drum nous vient du nord-est de l'Angleterre. De Newcastle, très exactement. Ce "Roling hills and soaking gills" n'est pas encore le nouvel opus du combo, mais un Ep constitué de sept titres, l'album ayant été programmé pour le début 96. Leur expression sonore baigne dans le popcore, le punkcore, et le metalcore. Du même acabit que Green Day, Nova Mob ou Sugar. Encore que le tempo particulièrement échevelé nous rapproche davantage du mythique et défunt Hüsker Dü...

 

Chug

Sassafras

Chez Flying Nun, nous avons rarement eu de mauvaise surprise. Et, il faut reconnaître que pour Chug, elle se révèle même excellente. Un groupe néo-zélandais, vous vous en doutez. De Dunedin très exactement, qui à ce jour n'avait concocté que deux seven inches. Voici donc son premier elpee. Douze titres à la verve pop psychédélique. Mais un psychédélisme qui fouille autant dans la West Coast de la fin des sixties (Jefferson Airplane, Quicksilver Messenger Service) que dans le post punk de Wire. Pensez à sa trilogie "Pink Flag"/"Chairs Missing"/"154". Avec des spécificités propres à chaque composition, bien sûr. Hydratées par des claviers ‘doorsiens’ ("Riders on the storm?) sur "Long Haul". Torturées par des cordes de guitare en distorsion constante, comme chez Sonic Youth", sur "Witches". Parfois même minimalistes suivant les principes établis par Stereolab. Ou ‘spectralement’ Porno For Pyros, lorsque l'harmonica hanté traverse l'espace sonore. Mais en général, les chansons sont imprimées sur un tempo métronomique, obsessionnel et libèrent une électricité capricieuse, vibrante, exacerbée par la ligne de basse pivotante et parfumée par ce mélange étrange, savoureux des timbres vocaux de Norma et de Sean. Un must!

 

Chumbawamba

Swingin with Raymond

Au fil des albums, l'expression de Chumbawamba a glissé d'un agit punk ravageur vers un agit pop réfléchi. En fait, ce sont les lyrics, et exclusivement les lyrics qui véhiculent toute leur diatribe. Car la formation de Leeds adore tirer sur tout ce qui est susceptible d'entraver la liberté d'expression et même la liberté tout court. Avec un sens malicieux de l'humour, c'est vrai! Mais aussi et surtout radicalisme, passion pour la polémique, irrévérence impertinente. Ce qui leur a valu d'hériter de l'étiquette d'anarchistes. Ils aiment d'ailleurs autant la pop qu'ils détestent les mythes qu'elle perpétue. Et sur " Swingin' with Raymond ", le message n'a guère changé. Tout le monde en prend plein les gencives. Même Sting et Rod Stewart. Pour leur standing immobilier... Côté musical, le booklet nous informe que cet opus est divisé en deux volets. Celui que l'on aime et celui qu'on déteste. N'allons pas aussi loin. Disons simplement que la première partie baigne dans un climat pop doucereux, bercé d'harmonies vocales mielleuses, délicatement rogné de claviers ‘farfisa’ (Saint Etienne, Animals That Swim), alors que la seconde remue davantage. Pas au point de pogoter ou d'entamer une danse du scalp. Mais en adoptant un style plus syncopé, plus progressif, plus cuivré, à l'instar de Dexy's Midnight Runners voire de Paul Weller. "Oxymoron" affronte même la violence insidieuse, menaçante des Stranglers, style qui semble davantage adapté à l'esprit frondeur de Chumbawamba. Mais là, ce n'est qu'un avis très personnel...

Lloyd Cole

Love Story

Imaginez-vous un peu à l'écart du monde. De la civilisation. Dans un chalet. En plein hiver, occupé à feuilleter un album de photos souvenir devant un feu de bois... C'est un peu la sensation que nous avons ressenti en écoutant le nouvel album de Lloyd Cole. Beaucoup d'émotion, mais des émotions intenses, mélancolique, nostalgiques, parfois même pudiquement teintées d'humour. Douze chansons de pop mélodique que Lloyd interprète d'une voix légèrement usée qui se brise dans l'emphase rauque d'un mot caustique. Douze chansons à l'instrumentation feutrée, à l'équilibre esthétique jamais pris en défaut, qui renouent avec la grâce et l'élégance des Commotions. Douze chansons très inspirées qui semblent naviguer dans des eaux sonores fréquentées au confluent des Silencers, de Chris Isaak, de Chris Bailey et de Perry Rose.

 

Collective Soul

Collective Soul

Bien qu'éponyme, cet opus est déjà le deuxième album de ce quintet yankee (Stockton). Un groupe que vous avez sans doute déjà pu voir et revoir sur MTV. Donc appelé à devenir conséquent. Maintenant ne vous laissez pas intoxiquer par l'image peu flatteuse que vous pourriez vous faire de la formation. Autrement plus intéressante qu'elle n'y paraît. En fait dans l'âme collective de cet ensemble, on pourrait y rencontrer des tas et des tas d'esprits. Entre autres, ceux d'Aerosmith, de Red Hot, de Smashing Pumpkins, de Pearl Jam, de Soul Asylum, de REM, de Died Pretty, des Pixies, de Manic Street Preachers et surtout de T Rex. A cause de ce sens mélodique à la sensibilité glam. Mais en même temps, de ce groove légèrement froissé, alimenté par trois guitares dont une rythmique extrêmement solide imprimé sur un tempo aride, et du timbre vocal d'Ed Roland, dont les inflexions qui rappellent tantôt Peter Gabriel, tantôt Adam Duritz (Counting Crows), apportent une coloration toute particulière, presque fascinante à la solution de cette Collective Soul...

 

Edwyn Collins

Gorgeous George

Edwyn Collins était le chanteur/guitariste et principal compositeur du défunt et mythique Orange Juice. Et lorsque le groupe a splitté, il a décidé d'embrasser une carrière individuelle. Sans grand succès, il faut l'avouer. Pourtant, Edwyn ne manque pas de talent. Et les trois albums enregistrés à ce jour en sont la plus belle démonstration. Ce "Georgeous George", par exemple, qui alterne fragments tendres, soignés, irrigués de claviers fluides, et compositions excitantes, viscéralement attachées au r&b ou au funk. Comme le remarquable single "A girl like you", chanson sur laquelle Edwyn parvient à allier feeling et virtuosité dans un bain d'électricité vivifiant. Probablement le meilleur single paru en 94.

 

Complot

Complot

Ce groupe rennais tire toutes les ficelles de la technologie moderne pour concevoir une musique sombre, atmosphérique, glaciale. Inspirée par Jesus & Mary Chain et Daniel Ash. Mais remodelée, pour la circonstance, suivant une foule de codes synthétiques. House. Electrobody. Techno. Muzak. Impressionniste. Et même new wave. En termes référentiels cette liste pourrait se traduire par Farm, Front 242, Prodigy, Eno, Hector Zazou ; et même Simple Minds circa "Sons and fascination". Le tout enrichi d'instrumentation ethnique. Lokolé, tumbas, etc. Un album qui aurait pu s'avérer très intéressant, s'il n'avait pas eu le mauvais goût de pêcher par excès de synthétisme. Mais, à ce niveau, il s'agit d'un avis très personnel...

 

Concrete Blonde

Still in Hollywood

Non, ce n'est pas encore le nouvel opus de Concrete Blonde, mais un recueil de flip sides, de raretés, d'inédits, de titres enregistrés en ‘live’ et d’extraits d'Eps. De covers également. Notamment "Everybody knows" de Léonard Cohen", "The ship song" de Nick cave, "Little Wing" de Jimi Hendrix, "Simple twist of fate" de Dylan et enfin "Tomorrow, Wendy" de l'ex-Wall of Voodoo, Andy Prieboy. Un morceau de plastique relevé par la présence de la version maximalisée du légendaire "Bloodletting (the vampire song)", soit sept minutes de garage sombre, intense, efficace et inspiré. Une œuvre découpée en seize titres dont l'esprit du Paisley Underground est "Still in Hollywood", mais dont le cœur bat, depuis quelques années déjà, à Londres. Juste de quoi nous faire patienter jusqu'au prochain véritable album...

 

Ry Cooder

Music by Ry Cooder

Cet album est en quelque sorte un ‘best of’ des bandes sonores cinématographiques composées par Ry Cooder. Et notamment pour "Paris Texas", "Alamo Boy", "The Long Riders", "Geronimo", "Crossroads", "The Border", "Blue City", "Johny Handsome", "Trespass" ainsi que pour la toute première fois de "Southern Comfort" et de "Streets of Fire". Un double CD qui illustre le talent de Ry à la slide guitar, mais également ses compétences dans le domaine des arrangements. Des compositions telles que "Theme", "Across the bordeline", "Feelin bad blues" et puis surtout le tango voluptueux "No quiero" en sont d'ailleurs les plus belles illustrations

 

Coolio

Gangsta´s paradise

Evidemment, il était beaucoup plus facile de choisir pour titre de l'album, celui de son tube qui inonde les ondes (ça rime!) radiophoniques depuis quelque temps déjà. Pour le reste, ne nous demandez pas d'émettre un quelconque avis objectif sur le sujet, puisque si nous respectons le discours idéologique du mouvement rap et hip hop, notre sensibilité est totalement hermétique à son support musical. Sachez simplement que les rappeurs de Coolio ont reçu le concours d'une flopée de producteurs, de remixeurs et autres DJs. Citons à tout hasard Wino, E-40, Kam, Ras Kaas, 40 Thevz, etc.

 

Cold Water Flat

Cold Water Flat

Deuxième album pour ce trio de Medfield (Massachusetts), dont le chanteur et guitariste n'est autre que Paul Janovitz, frère de Bill, leader de Buffalo Tom. Après un premier album en demi-teinte, un peu trop consanguin et médiocrement produit, Cold Water Flat vient de dévoiler ses véritables intentions. En enregistrant un opus de popcore instinctif et original. Différent donc de celui de son frangin. Enregistré à Fort Apache, il a bénéficié de la production de Sean Slade et de Tim O'Heir. Pas de synthés, ni de sequencers, mais des mélodies venimeuses qui se tordent comme de serpents en colère au son des cordes de guitare tumultueuses, impétueuses, crépitantes, acérées, et secrètent des lyrics angoissants, interrogatifs, à la limite autobiographiques, consentis par la voix passionnelle, abrasive de Paul, dont le timbre semble avoir hérité de certaines inflexions qui appartiennent à Joe Cocker...

 

Cyko Miko

Lost my Brain

Cyko Miko n'est autre que le surnom de Mike Muir, chanteur et leader de Suicidal Tendencies, surnom hérité de l'époque où il drivait Infectious Groove. Pour enregistrer cet opus, Cyko Miko a fait appel à une flopée de musiciens de studio, et en particulier à Steve Jones, ex-guitariste des Professionals et surtout des Sex Pistols. Et sa présence donne une toute autre coloration à l'expression sonore. Plus cinglante, vivifiante que ce que nous avaient habitué, à ce jour, les Tendencies. A cause du phrasé de guitare de Steve, dont la punktitude insulaire n'a toujours pas trouvé d'équivalent sur la scène pop ou rock contemporaine…

 

Cypress Hill

III - Temple of boom

Dans le domaine du hip hop, Cypress Hill est considéré comme un ensemble avant-gardiste. Un trio californien (Los Angeles) dont le rap astucieux, glacial, expérimental, crépite de sonorités funkysantes, irrégulières, malveillantes. Porte parole de la légalisation des drogues douces aux States (Cypress Hill a rejoint la N.O.R.M.L. en 1991), la formation n'hésite pas à défendre ses opinions à travers une sorte de poésie surréaliste, psalmodiée par le gémissement nasal de B-Real. Ce "III - Temple of boom" est double. Si le deuxième morceau de plastique courtise, en un seul jet et dans un patchwork de remixes, le répertoire antérieur du groupe, le premier disque affronte 15 nouvelles compositions. Et notamment le single "Thow your set in the air" et sa flip side "Killa hill niggas"...

 

Julian Cope

20 mothers

Après avoir recyclé très adroitement le garage rock pendant cinq albums, Goupil le Renard a donc décidé d'élargir son horizon sonore à 180°, tout en multipliant les clins d'œil à l'histoire du rock'n roll. Depuis les Kinks à Syd Barrett, en passant par REM, Tom Petty, les Beatles et les Stones. Julian n'a cependant pas choisi la facilité, (dé)co(u)pant ce "20 Mothers" en 20 fragments (!?!) sur quatre tableaux. Le premier, probablement le plus accessible, implique un des meilleurs singles de l'année, "Try try try", enrichi par ailleurs de 4 inédits sur l'Ep, l'impétueux mais contagieux "Queen/Mother" et la comptine "I'm your daddy". Le deuxième s'ouvre par un deuxième hit potentiel, "Highway to the sun", embraie sur l'hypnotique "1995", et s'achève par un pastiche de Franky Goes to Hollywood ", "Just like poor bear". Le tout saupoudré d'effets spéciaux synthético-pychédéliques. Hormis l'allusion à peine voilée au chanteur du Who, Roger Daltrey, sur "Don't take roots", le troisième est probablement le plus complexe, le plus climatique, voire ambient pour "The Lonely guy", rappelant que Julian Cope a toujours cultivé une image underground. Que ce soit en compagnie de Ian McCulloch, Pete Wylie ou au sein de Teardrop Explodes, rappelé ici par "Greedhead Detector". Sans oublier le psyché baroque. A l'instar de "Cryingbabiessleeplessnights" qui ouvre le quatrième volet. Un fragment plus acoustique, mais infiltré d'interventions de mellotron, un mellotron qui devient même franchement ‘cathédralesque’ au cours du final "When I walk through the land of fear". Cette dernière planche recèle en outre un superbe instrumental, "Leli B", plus new wave que nature. Bref, un chouette album, mais qui exige plusieurs écoutes avant de pouvoir être véritablement apprécié.

 

Julian Cope

Autogeddon

Le troisième volet de la trilogie consacrée à l'écologie, entamé par "Peggy Suicide" et poursuivi sur "Jehovah Kill", était paru l'an dernier. "Autogeddon" n'avait cependant bénéficié d'aucune distribution officielle à l'extérieur des Iles Britannique, pour la simple raison que Cope venait de se brouiller avec sa firme de disques. Faut dire que le Liverpuldien n'y était pas allé de main morte. Et tant le fondamentalisme religieux, "Gun's Roses, Ministry, U2, et quelques autres en avaient pris plein les gencives. "Autogeddon" dénonce la pollution causée par l'automobile. Et bien sûr, le contestataire a pris une volée de bois vert... Bref, ce néo hippie, inquiet de l'empoisonnement de la planète, s'exprime ouvertement à travers ces huit fragments. Depuis le dylanesque "Autogeddon blues" jusqu'au psychédélisme post "Interstellar Overdrive" de "Starcar", en passant par l'avant rock "Ain't no gettin' round gettin' round". Bref une vision éco-apocalyptique, qui nonobstant son sarcasme frondeur et juvénile, mérite quelques instants, et pourquoi pas un CD de réflexion...

 

The Corrs

Forgiven, not forgotten

Ce quartet irlandais est capable du meilleur comme du pire. Le meilleur, lorsqu'il adopte un profil typiquement celtique. Et en particulier sur "Toss the feathers", gigue électrifiée dans l'esprit des Levellers au sommet de leur art. Pour cinq fragments malheureusement. Le reste, nonobstant l'une ou l'autre trace de folk inconsistant, manifeste une prédisposition malencontreuse pour la pop incolore, inodore et insipide de la bande FM. Pensez à Madonna, Olivia Newton John, Roxette ou au Fleetwood Mac contemporain. Toute l'expression est hyper-léchée, aseptisée. Et la production de David Foster, flanqué de l'ingénieur du son Bob Clearmountain, n'y est pas étrangère. Parfois elle est tellement sophistiquée que la moindre lueur d'agressivité est systématiquement tempérée par les accès de piano électrique, un peu comme chez Robert Palmer. Affligeant!

 

Elvis Costello & Bill Frisell

Deep dead blue / Live at Meltdown

Le 25 juin 1995, Bill Frisell et Elvis Costello se payaient une jam mémorable lors du festival Meltdown de Londres. Ce mini album retrace les meilleurs moments de cette rencontre. Pas la peine de vous présenter Robert McManus, alias Elvis Costello qui se consacre ici exclusivement au chant. Quand au multi-instrumentiste Bill Frisell, surtout connu sur la scène jazz aux States, il se limite, pour la circonstance, à la guitare. Un opus qui implique une cover de Charles Mingus ("Weird nightmare"), un classique signé Lerner/ Loewe, "Gigi", quatre compositions de Costello et une nouvelle chanson née de la collaboration entre les deux artistes. Sept fragments climatiques, moelleux, intimistes, qui devraient davantage plaire aux aficionados de Philippe Catherine, Toots Thielemans et consorts qu'aux ‘costellomanes’...

 

Elvis Costello

Kojak Variety

Curieux album de covers pour Costello qui s'intéresse ici à des chansons nées entre 1930 et 1970. Curieux, puisque si les compositions appartiennent à des artistes aussi célèbres que Screamin' Jay Hawkins, Supremes, Bob Dylan, Ray Davies, Randy Newman, Willie Dixon, Ray Noble et consorts, la plupart d'entre elles ont été puisées dans leur répertoire le plus obscur. Pour concocter cet opus, Patrick McManus s'est entouré d'une équipe de musiciens qu'il tient en estime. Et notamment Jim Keltner, Larry Knechtel et James Burton. Des covers de morceaux de rock'n'roll, de r&b et de pop qui portent inévitablement la griffe de Costello, mais dans des interprétations qui s'adressent surtout au grand public ; le titre de l'opus en dit d'ailleurs long sur le style en présence : "Kojak variety". Paraît même qu'il envisagerait de sortir un deuxième volume consacré aux vingt dernières années...

 

The Cramps

Flamejob

Tout comme les Ramones, les Cramps sont toujours parvenus à reproduire leurs propres clichés jusqu'à l'outrance. C'est sans doute ce qui leur a permis de conserver leur brevet d'intemporalité, depuis maintenant presque deux bonnes décennies. Pas de mauvaise surprise donc, ici, mais six covers, dont une de Slim Harpo ("Strange Love") et une de Billy Troup, mieux connue sous sa version immortelle des Stones, "Route 66". Et puis davantage de perversité, de provocation, de concupiscence. Pas pour rien que le rock des Cramps a toujours macéré en odeur de sexe. Souvenez vous, à cet égard, de l'opus "Smell of female", et puis du classique "Human fly". Sur "Flamejob", "Sado county auto show" et "Naked girl falling down the stars" en disent plus que le simple plaisir de la provocation salace. A prendre au second degré, bien sûr, puisque ces New-yorkais ont toujours su contrebalancer cette ambiguïté par une fameuse dose d'humour. Musicalement, le morceau de plastique s'exprime toujours en termes de psychobilly, avec pour seul objectif la capture de sons vivants, bruts, efficaces et instantanés. Une simplicité viscérale crampifiée à la perfection sur un futur classique du combo: "Nest of the cuckoo bird". Le rockabilly des Cramps est toujours le plus énergique et le plus excitant de la planète. Et si vous en doutez, allez donc les voir sur les planches...

 

Crapjam

Recorder

Flanqué d'un tel patronyme, cette formation ne pouvait trouver son origine qu'aux Pays-Bas. A Zwolle, pour être tout à fait précis. Un quintet qui vient de commettre son deuxième album: " Recorder ". Constitué de 12 chansons hymniques, rafraîchissantes, cet opus courtise épisodiquement le glam pop de Suede, notamment sur "Rule my heart" et "I wonder how you see the world", mais surtout le New Mersey Sound d'Icilcle Works. Un seul écart de conduite, le pastiche surprenant, mais désopilant des Beach Boys, sur "Simply good (Santa Barbara)"...