Le soupir de soulagement de Marika Hackman…

L'énigmatique chanteuse, compositrice, multi-instrumentiste et productrice Marika Hackman publiera son quatrième album studio « Big Sigh », le 12 janvier 2024. Comme son titre l'indique, pour elle, c’est une sorte de libération. Un mélange édifiant de…

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C’mon Tigre dans la végétation…

Le collectif C'mon Tigre a tout juste sorti "The Botanist", second extrait de "Habitat", son quatrième elpee à ce jour. Le single met en scène Seun Kuti - fils du pionnier de l'afrobeat Fela Kuti - et l'album sortira le 24 novembre 2023 sur le label Italien…

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Bernard Dagnies

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Issu d'Orléans, Kool Kleps se résume à un duo. Ou à un couple, pour être plus précis. Il chante tantôt dans la langue de Shakespeare tantôt dans celle de Molière et joue de la guitare. Elle assume quelques backing vocaux, mais surtout joue d'un clavier au son totalement pourri, tout en imprimant le tempo. De son pied droit sur une grosse caisse et du gauche sur une cymbale. Essentiellement composé de reprises, leur répertoire nous replonge dans les sixties et même dans le catalogue « Peebles » : les Sonics, les Coasters, etc. Dans un style qu'on pourrait qualifier de garage minimaliste. Sans être extraordinaire, le set a le mérite de mettre le public de bonne humeur. Et même de parvenir faire à chanter l'un ou l'autre spectateur ; en finale, lors de la cover du « Gloria » des Them…

Egalement issu d'outre-Quiévrain, Fancy pratique un funk/glam/métal particulièrement aride. Un quintet caractérisé par la présence d'une femme de couleur noire à la guitare. Sur scène, le groupe semble composé d'excellents musiciens. Il bouge beaucoup et en particulier le chanteur au timbre androgyne, un excellent showman qui porte d'imposantes rouflaquettes et une chevelure digne de Jimi Hendrix. En fait, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, si la formation parvenait à faire passer de l'émotion. Ce qui est rarement le cas. Peut-être sur leur adaptation d' « I'm so excited » des Pointer Sisters. Mais en y mettant beaucoup de bonne volonté.  

Pour accomplir cette tournée, le trio MC5/DKT a reçu le concours de la chanteuse des Bellrays, Lisa Kekaula et du chanteur des Dictators, Handsome Dick Manitoba. Pas de trace cependant de Billy Duffy (Cult), remplacé par le guitariste de Guns n' Roses, Gilby Clarke. Mais pourquoi DKT ? Simplement pour sceller la réunion des survivants du groupe légendaire de Detroit : Davis/Kramer/Thompson. Soit le drummer Mike Davis, le guitariste Wayne Kramer et le bassiste Dennis Thompson. Plus des tous jeunes, puisqu'ils avoisinent les 60 balais. Et tout ce beau monde va nous livrer un set bien huilé, plutôt taillé dans le rock que dans le punk. Même que lorsque Lisa vient poser sa superbe voix, c'est pour nous entraîner dans le blues ou le rythm'n blues. A contrario, tout en faisant preuve d'une grande efficacité, le timbre 'rapé' de Dick Manitoba semble plutôt en décalage avec la musique. Ce qui ne l'empêchera pas de conduire un des meilleurs moments de la soirée : le célèbre « Kick out the jams ». Et si la formation n'a pas oublié son autre classique, « Sister Anne », il faut constater que la rage qui devrait hanter ce type de musique était aux abonnés absents. Par contre, les échanges de guitares opérés entre Gilby (NDR : un type très sympa qui distribue ses onglets tout le long du spectacle) et Kramer frôlaient parfois la perfection.

Follement acclamé, le collectif s'est même fendu d'un rappel. Particulièrement heureux de l'accueil réservé par le public, le groupe s'est même avancé au bord de la scène, bras dessus, bras dessous, pour le saluer. Je ne sais pas si c'est moi ou MC5 qui a pris un solide coup de vieux…

 

mardi, 06 novembre 2018 17:31

Oooooh Minerale!

Si mes souvenirs sont bons, la dernière fois que si peu de monde s'était déplacé pour un concert rock à la Maison de la Culture, c'était en 2002. Le 21 décembre, très exactement. Mais pour un spectacle qui se déroulait au beau milieu de l'après-midi. Etonnant, lorsqu'on sait que depuis, ces rendez-vous ont toujours été couronnés de succès. Mais un peu moins de 150 personnes pour accueillir Tahiti 80, lorsqu'on sait qu'au Japon ils se produisent devant des dizaines de milliers de personnes, donne à réfléchir. Manque de promo ? Absolument pas ! Même s'il faut reconnaître que l'annonce de l'affiche n'a guère été matraquée sur les ondes radiophoniques… Une mauvaise date ? Probablement. D'abord, en automne il y a prolifération de manifestations de ce type. Et elles font suite aux festivals estivaux de plus en plus nombreux et de plus en plus onéreux. Or à la rentrée, les portefeuilles des jeunes sont vides… Une tentative d'explication qui en mérite d'autres. Mais une chose est sûre, les absents de ce vendredi 23 septembre 2005 ont eu tort !

Finaliste du Concours Circuit, Minerale pratique une musique particulièrement rafraîchissante. Une sorte de britpop dont les mélodies contagieuses balayées de sonorités de guitares bringuebalantes peuvent rappeler House Of Love. En outre, le timbre vocal de Jack est capable d'inflexions aussi haut perchées que Guy Chadwick, voire de Peter Perrett (Only Ones). Un chanteur/guitariste qui passe épisodiquement à la sèche. Tout comme le claviériste a la faculté de est capable de se distinguer aux six cordes. Vêtu d'un élégant costume de grenadier (?), le bassiste se sent comme un poisson dans l'eau (NDR : oui je sais, le jeu de mots est facile) ; et lorsque tout le groupe s'arrête de jouer et se fige dans un salut militaire, il ressemble à un soldat de plomb. En fin de parcours, le groupe intègre habilement le « Love will tear us apart » de Joy Division dans une de ses chansons, démontrant à nouveau son goût prononcé pour la musique insulaire. Une chose est sûre, il y a du talent chez Minerale. Et à force de travail, il pourrait finir par payer.

Révélation de la dernière édition du festival d'Hiver Rock, qui s'est déroulée en février dernier, Malibu Stacy vient d'enregistrer un Ep 5 titres. Un disque qui prélude la sortie d'un premier album. Mais la formation liégeoise ne veut pas brûler les étapes. Et souhaite donner le meilleur d'elle-même pour le concocter. Ce qui explique pourquoi le combo travaille dur et tourne inlassablement à travers la Belgique ; histoire d'être au top le jour J. Mais l'expérience acquise se traduit à travers leurs sets, de plus en plus soignés et de plus en plus explosifs. En outre, le chanteur, Dave de Froidmont, s'impose de plus en plus comme la tête de proue du band. Non content de disposer d'un timbre vocal puissant, sensuel et souple, mais il se révèle un fantastique showman. Il bondit sur les planches à la manière d'un Paul Smith (Maxïmo Park) ou se contorsionne comme Iggy Pop. Enorme différence, Dave est toujours habillé, et même bien fringué. Agile comme un chat, il lui arrive de descendre du podium pour rejoindre l'auditoire, avant d'y retourner comme s'il était monté sur ressorts. Pas étonnant que parfois, le fil de son microphone reste coincé dans les retours de scène. Episodiquement, il se saisit d'un micro astatique, accentuant ainsi l'aspect sauvage des mélodies alimentées par des riffs de guitare incisifs, des drums frénétiques, une basse pulsante, et éclaboussées par un moog aux sonorités désuètes. La musique de Malibu Stacy peut faire penser à Pavement et Weezer. Mais les influences sont tellement diluées, qu'il est difficile de les discerner. Et c'est là tout le mérite de la formation liégeoise. Le public est conquis et sollicite un rappel. En échange, Dave lui demande de quitter ses sièges et de s'approcher de l'estrade. Le pari est gagné.

Auteur d'un troisième album en mai dernier (« Fosbury »), Tahiti 80 est donc reparti en tournée. Un périple pour lequel la formation rouennaise s'est adjoint un cinquième musicien : un percussionniste (NDR : capable de doubler aux drums lorsque Sylvain passe aux claviers). Un choix judicieux pour une musique qui lorgne de plus en plus vers le funk, la soul et le r&b. La première chose qui frappe chez Tahiti 80, c'est la voix de Xavier Boyer. Un beau gosse qui doit faire tomber une multitude de filles en pamoison. Xavier passe en outre régulièrement aux claviers, instrument installé sur le devant de la scène. Limpide et fluide, sa voix surfe sur des mélodies chaloupées et paradisiaques. Qu'illumine des textes toujours chantés dans la langue de Shakespeare. Des lyrics qui traitent essentiellement d'amour et des flirts de l'été. Barbe de trois jours (NDR : on dirait le sergent Garcia qui aurait bu un élixir de jouvence), Pedro - le bassiste - entretient le groove. Tout comme le drummer, par ailleurs. Mais Sylvain est également capable de donner une coloration jazzyfiante à son drumming. A charge pour Mederic de fignoler les sonorités de ses interventions presque cliniques à la six cordes. Une chose est sûre, le son est parfaitement clean. Mais manifeste beaucoup plus de punch que sur disque. Et lorsque Pedro coiffe une tête de panda, c'est pour amorcer une fin de set endiablée. Un épilogue au cours duquel le groupe va interpréter un « Never forget » et un « Changes » totalement irrésistibles. Lors de ce dernier morceau, Pedro va même rejoindre Sylvain pour donner davantage d'intensité percussive à la compo. En guise de rappel, Tahiti 80 va tout d'abord nous proposer un morceau mid tempo, puis le slow « Something about you girl". Et alors qu'on pensait qu'il allait terminer sur un mode mineur, la formation normande s'est replongée dans le funk excitant à travers « Heartbeat ». Beaucoup plus atmosphérique, le deuxième rappel nous a même démontré que les instrumentistes avaient plus d'une corde à leur arc…

mardi, 06 novembre 2018 17:29

L'humour finlandais...

Le Dead Combo ouvre les concerts de la nouvelle tournée des Warlocks ; et l'idée n'est finalement pas saugrenue, car le duo ne manque pas d'humour. Lorsque To Trips monte sur les planches, il n'y a pas trente âmes dans la Rotonde. Ce qui ne l'empêche pas de faire le pitre. Il commence par décapsuler quelques bouteilles de bière à l'aide de ses dents, en distribue l'une ou l'autre entre quelques singles, souhaite un joyeux anniversaire un tantinet paillard à la bassiste des Warlocks, alors présente dans la salle, puis teste le balancier de son pied de micro comme un boxeur qui tente d'esquiver les coups. Ce qui permet déjà à ce sosie de Dave Grohl (NDR : il a même les bras entièrement tatoués) de déclencher l'hilarité générale. Il décline sa nationalité finlandaise à plusieurs reprises, joue quelques notes de guitare, puis conclut qu'il s'agissait du premier morceau du set. C'est le moment choisi par son compère pour entrer en scène, armé d'une seconde gratte. Un musicien qui répond au nom de Pedro V. Gonçalves. Probablement un Portugais que To a rencontré à Lisbonne en 2003. Ce dernier se charge, en outre, des programmations à l'aide d'un PC portable. En plus de jouer de la six cordes et de s'assurer les parties vocales, le Finnois se réserve les claviers. Et le concert de démarrer, dans un style qui évoque tantôt Jesus & Mary Chain, tantôt Suicide ; le timbre de To campant un hybride entre Iggy Pop et Jim Morrison. Particulièrement allumé, To brise son micro sans fil. Il en revient donc au traditionnel qui tombe à nouveau en panne, après quelques minutes. Une comédie burlesque qui ne dénature par pour autant le set très efficace de Dead Combo à qui on reprochera peut-être une certaine linéarité dans le ton et puis parfois des compos qui ne semblent pas achevées. N'empêche ce duo est à revoir et surtout à suivre du coin de l'oreille.

Lorsque les Warlocks montent sur scène, on peut évaluer l'assistance à 200 personnes. Le line up dispose toujours de deux batteurs, mais il a subi quelques changements. Et tout d'abord aux drums, puisque si Jason Anchondo est toujours bien présent, Bob Mustachio a pris le relais de Dany Hole. Mais les modifications les plus marquantes procèdent sans doute du départ d'un des quatre gratteurs (Jeff Levits) et du remplacement de Bobby Martinez par Jenny Fraser à la basse. Les trois autres guitaristes sont toujours bien au poste ; soit JC Rees, le soliste Corey Lee Granet et le leader/chanteur/compositeur Bobby Hecksher. Sans oublier la claviériste Laura Grisby. Pour vous y retrouver, ils sont sept ! Première constatation, Bobby Hecksher et surtout Corey possèdent une panoplie de pédales de distorsion particulièrement impressionnante. Et puis la bassiste est très sexy. Plutôt jolie aussi, par ailleurs. En outre, le set bénéficie du concours d'un créateur visuel issu de la vieille école, dont les projections sont partagées entre images érotiques et expressions de la souffrance humaine. Nonobstant un dernier opus plus noisy que psyché, les Warlocks nous ont entraîné dans un trip psychédélique, cosmique, ténébreux, hallucinatoire, propice à l'envoûtement. Un voyage au cours duquel l'électricité ondoie, oscille, se consume, scintille. Seule, la voix nasillarde, gémissante de Bobby semble flotter sur cet éther sonique. Peu de titres du dernier opus, mais un éventail assez large de la discographie du groupe (voir ci-dessous). En rappel la formation va tout d'abord nous dispenser un medley partagé entre le très 'curiste' « Song for Nico » et « Inside/Outside », avant de clôturer le spectacle par une compo assez époustouflante de ce qui pourrait bien être leur « Suicide note ». C'est à cet instant qu'on s'est rendu compte de la complémentarité des drummers. Ils jouent en parfaite synchro. Un gaucher et un droitier. Et leur matos est disposé en miroir. Ce qui confère une profondeur assez particulière au rythme. Ce sont d'ailleurs eux qui vont terminer le set par un morceau digne de l'apogée d'Iron Butterfly (In-A-Gadda-Da-Vida ?). D'autant que bien soutenu par Bobby et JC, Corey va torturer son manche comme le faisait si bien un certain Erik Braunn. Une claque !

 

Le Dead Combo ouvre les concerts de la nouvelle tournée des Warlocks ; et l'idée n'est finalement pas saugrenue, car le duo ne manque pas d'humour. Lorsque To Trips monte sur les planches, il n'y a pas trente âmes dans la Rotonde. Ce qui ne l'empêche pas de faire le pitre. Il commence par décapsuler quelques bouteilles de bière à l'aide de ses dents, en distribue l'une ou l'autre entre quelques singles, souhaite un joyeux anniversaire un tantinet paillard à la bassiste des Warlocks, alors présente dans la salle, puis teste le balancier de son pied de micro comme un boxeur qui tente d'esquiver les coups. Ce qui permet déjà à ce sosie de Dave Grohl (NDR : il a même les bras entièrement tatoués) de déclencher l'hilarité générale. Il décline sa nationalité finlandaise à plusieurs reprises, joue quelques notes de guitare, puis conclut qu'il s'agissait du premier morceau du set. C'est le moment choisi par son compère pour entrer en scène, armé d'une seconde gratte. Un musicien qui répond au nom de Pedro V. Gonçalves. Probablement un Portugais que To a rencontré à Lisbonne en 2003. Ce dernier se charge, en outre, des programmations à l'aide d'un PC portable. En plus de jouer de la six cordes et de s'assurer les parties vocales, le Finnois se réserve les claviers. Et le concert de démarrer, dans un style qui évoque tantôt Jesus & Mary Chain, tantôt Suicide ; le timbre de To campant un hybride entre Iggy Pop et Jim Morrison. Particulièrement allumé, To brise son micro sans fil. Il en revient donc au traditionnel qui tombe à nouveau en panne, après quelques minutes. Une comédie burlesque qui ne dénature par pour autant le set très efficace de Dead Combo à qui on reprochera peut-être une certaine linéarité dans le ton et puis parfois des compos qui ne semblent pas achevées. N'empêche ce duo est à revoir et surtout à suivre du coin de l'oreille.

Lorsque les Warlocks montent sur scène, on peut évaluer l'assistance à 200 personnes. Le line up dispose toujours de deux batteurs, mais il a subi quelques changements. Et tout d'abord aux drums, puisque si Jason Anchondo est toujours bien présent, Bob Mustachio a pris le relais de Dany Hole. Mais les modifications les plus marquantes procèdent sans doute du départ d'un des quatre gratteurs (Jeff Levits) et du remplacement de Bobby Martinez par Jenny Fraser à la basse. Les trois autres guitaristes sont toujours bien au poste ; soit JC Rees, le soliste Corey Lee Granet et le leader/chanteur/compositeur Bobby Hecksher. Sans oublier la claviériste Laura Grisby. Pour vous y retrouver, ils sont sept ! Première constatation, Bobby Hecksher et surtout Corey possèdent une panoplie de pédales de distorsion particulièrement impressionnante. Et puis la bassiste est très sexy. Plutôt jolie aussi, par ailleurs. En outre, le set bénéficie du concours d'un créateur visuel issu de la vieille école, dont les projections sont partagées entre images érotiques et expressions de la souffrance humaine. Nonobstant un dernier opus plus noisy que psyché, les Warlocks nous ont entraîné dans un trip psychédélique, cosmique, ténébreux, hallucinatoire, propice à l'envoûtement. Un voyage au cours duquel l'électricité ondoie, oscille, se consume, scintille. Seule, la voix nasillarde, gémissante de Bobby semble flotter sur cet éther sonique. Peu de titres du dernier opus, mais un éventail assez large de la discographie du groupe (voir ci-dessous). En rappel la formation va tout d'abord nous dispenser un medley partagé entre le très 'curiste' « Song for Nico » et « Inside/Outside », avant de clôturer le spectacle par une compo assez époustouflante de ce qui pourrait bien être leur « Suicide note ». C'est à cet instant qu'on s'est rendu compte de la complémentarité des drummers. Ils jouent en parfaite synchro. Un gaucher et un droitier. Et leur matos est disposé en miroir. Ce qui confère une profondeur assez particulière au rythme. Ce sont d'ailleurs eux qui vont terminer le set par un morceau digne de l'apogée d'Iron Butterfly (In-A-Gadda-Da-Vida ?). D'autant que bien soutenu par Bobby et JC, Corey va torturer son manche comme le faisait si bien un certain Erik Braunn. Une claque !

Set list :

"Isolation"

"Isolation"

"Warhorses"

"Come save us"

"Star Power"

"Thurday's radiation"

"Above earth"

"Red rooster/Hurricane heart attack"

"Caveman"

"Stickman blues"

"Cosmic letdown"

Rappel :

"Song for Nico – Inside/Outside"

"Suicide note" ?

 

lundi, 11 avril 2005 01:00

Une fusion de l'âge d'or des eighties

On en a parlé, on en parle, et on en parlera encore. De qui ? De Maxïmo Park ! Un quintet issu de Newcastle qui défraie la chronique outre-Manche. Leurs deux premiers singles y ont fait un véritable tabac et la sortie officielle de leur tout premier album est prévue pour fin mai. Et vous pouvez me croire, ce sera un 'must'.

La formation se produisait donc ce lundi 11 avril à l'Ancienne Belgique, dans le cadre du festival Domino. Une bonne occasion de découvrir la nouvelle coqueluche des Britanniques. Si le chanteur (Paul Smith) et le claviériste (Lukas Wooler) portent d'élégants costards/cravate, les autres musiciens font plutôt dans la discrétion vestimentaire. De type indien, le bassiste (Archis Tiku) n'est pas le patron d'un night shop. Mais il aurait pu l'être. Le guitariste (Duncan Lloyd) porte des lunettes dont l'épaisseur des verres est impressionnante. Il ressemble même à Matt Sharp, mais en plus balaise. Enfin, en bras de chemise, le drummer (Tom English) semble bien en retrait par rapport à l'ensemble du groupe. Dès les premières notes, on est littéralement soufflés par la puissance du son. Lukas et sa coupe à la 'stone' adopte la gestuelle d'un automate. Mais le show est assuré par Paul. Il gigote dans tous les sens en malmenant son pied de micro. Et il lui arrive même de bondir sur les planches en s'en servant de support. L'expression qui se lit sur son visage trahit toutes les émotions qu'il essaie de faire passer. Depuis la colère à la peur, en passant par la passion et l'euphorie. Une forme d'art dramatique qu'il veut communiquer au public sur un ton qui me rappelle quelque part … Peter Gabriel, lorsqu'il drivait Genesis. Mais ici s'arrête la comparaison, car musicalement l'univers de Maxïmo Park navigue à des années-lumière de la prog. On parlerait même plutôt de punk (Wire ?), de funk blanc (Gang Of Four) et de pop à consonance new wave (XTC, Smiths). Une fusion de l'âge d'or des eighties, si vous préférez. Dans un style convulsif, parsemé de brisures de rythme ou même de breaks. Un peu comme chez les Pixies. La plupart des titres de leur nouvel opus vont y passer, dont les déjà célèbres « The coast is always changing », « The night I lost my head » et « Apply some pressure ». Et puis l'un ou l'autre inédit (« You know the way I feel »). Au beau milieu du set, Paul brandit même un petit calepin rouge, qu'il a sorti de la poche de sa veste. Ce n'est pas pour lire le petit livre de Mao, mais je me pose quand même des questions. Surtout que le nom du groupe s'inspire d'un parc de La Havane à Cuba : le Maximo Gomez Park. A méditer ! En fin de concert, Paul enlève sa veste et desserre sa cravate qui commence alors à virevolter au rythme de ses mouvements. Follement acclamé, le groupe renvient jouer « Kiss you better » en rappel. Le public est ravi. Le groupe aussi. Mais à mon avis, leur répertoire était épuisé. N'empêche, quelle claque !   

 

mardi, 06 novembre 2018 17:26

Un tourbillon de psyché garage...

Il revenait à la formation Sheetah et les Weissmuller d'ouvrir la soirée. Un ensemble issu de l'Hexagone qui ne manque pas d'enthousiasme. Enturbanné, le chanteur ne tient pas en place et arpente constamment la largeur de la scène. La plupart du temps, il chante dans la langue de Molière. Mais le plus dérangeant procède de sa voix, dont le timbre est un peu trop proche de celui de Claude François, à mon goût. Le drummer et le percussionniste semblent prendre leur pied. Ce dernier a même suspendu des crânes en caoutchouc sur le support de son tambourin,  crânes qui agitent la mâchoire lorsqu'il frappe sur la toile. Et le bassiste, qui arbore un superbe et immense badge du « Prisonnier » soutient parfaitement ce tandem déchaîné. Plus discrets, le guitariste et le claviériste (NDR : physiquement on dirait un hybride entre Arno et Dave Formula) canalisent les mélodies. Reste un deuxième claviériste, perdu à gauche de la scène qui passe la plupart de son temps à frapper sur un tambourin. La musique de Sheetah et ses Weissmuller est coincée quelque part entre garage (normal), yé-yé, twist et rock 'bleu blanc rouge'. Et si lors de leur set, l'ombre de Gainsbourg (la reprise de « Conctact »), de Dutronc (NDR : le final « Je cherche, mais je ne trouve pas ») ou de Bijou planent sur les meilleurs titres, le manque de relief des compos finit par lasser.

Le Fifty Foot Combo remplaçait au pied levé les Seeds, qui avaient déclaré forfait quelques jours plus tôt (NDR : problème de santé du chanteur !). Une formation basée à Gand qui compte en son sein un guitariste espagnol et une claviériste française (NDR : issue de Marseille, pour être plus précis). Un sextuor dont la réputation de groupe de scène a envahi toute l'Europe. Dès que l'ensemble monte sur les planches, l'attention est immédiatement focalisée sur la claviériste. Si son physique lui aurait sans soute permis de jouer dans « Pulp fiction » de Tarantino, ses gesticulations et ses poses semblent le fruit d'un cocktail d'humour, d'extravagance et de sensualité. On a même parfois l'impression qu'elle atteint l'orgasme sur son clavier (…) Un clavier fluide qui infiltre toutes les compos du combo. Des compos qui mélangent allègrement garage, soul, punk, rock, surf et psychédélisme. Dans l'esprit des Trashmen, de Link Wray, des Ventures ou encore de Question Mark & The Mysterians. Une seule règle : la musique est exclusivement instrumentale. Enfin, presque. Puisque un des guitaristes vient quand même chanter de sa voix rocailleuse un blues crapuleux. Ce sera l'exception qui confirme la règle. Ce gratteur et le soliste espagnol (NDR : en cours de set, il présente les musiciens dans la langue de Cervantès !) se complètent à merveille, même si ce dernier semble davantage privilégier les accès de funk. A l'arrière, le drummer et le percussionniste (NDR : il est coiffé du même chapeau que John Mc Crea) impressionnent par leur virtuosité. Ils nous réservent même un petit exercice de style tribal, en terminant leur prestation sur la même caisse de batterie. Et finalement, c'est le bassiste qui déménage le plus. Il est également le leader du groupe. Pétillante, sauvage, exaltante et stylisée, leur prestation sera à la hauteur de leur réputation ; le groupe nous accordant même une cover exquise du « Banana split » de Lio. Et s'il est vrai que la présence d'un vocaliste pourrait apporter un plus à leur musique, il faut admettre qu'ils sont vraiment uniques en leur genre. D'autant plus qu'en concert, ils se produisent en compagnie de go-go girls. Qui étaient absentes à Lille. Dommage !

Pas de balances pour les Fuzztones. Le montage du matos, les quelques réglages et le rapide soundcheck sont effectués quelques minutes avant l'entrée en scène des musiciens. Une technique plutôt inhabituelle, lorsqu'on sait que certains artistes ont souvent besoin d'un temps infini pour être et parfois même ne pas être au point, le moment voulu. Faut dire que les Fuzztones sont nés en 1982, et que nonobstant quelques pauses survenues depuis, la scène n'a plus de secret pour eux. Le temps de jeter quelques 'set lists' sur le sol, et le concert peut commencer. Le quintet monte sur les planches en affichant un look plutôt gothique. Rudi Protrudi n'a pas changé depuis 20 ans. Sa longue chevelure de jais retombe sur les épaules de son immense carcasse. Lunettes noires, t-shirt à l'effigie de Love, il empoigne le micro d'une main et le pied de micro dans l'autre pour poser le baryton profond de sa voix. Un pied de micro qui va en voir de toutes les couleurs le temps de deux morceaux. Il harangue la foule, s'approche du bord de la scène et se penche vers le public, qui essaie de toucher son idole ( ?!?!?). A sa droite et à sa gauche, le guitariste et le bassiste exhibent une drôle de gratte. Sculptée dans une caisse à la forme plus ou moins hexagonale, elle répond au nom de Vox Phantom. A l'arrière, le drummer assure sobrement et efficacement, pendant que la claviériste toute de noir vêtue (NDR : très jolie !), se tient en station debout, les jambes écartées (NDR : évidemment, il y en a encore qui vont comprendre de travers, hein ! Bande de polissons…), derrière son orgue, instrument qui lui permet de napper les mélodies de ses fameuses sonorités rognées. Passé les deux premiers titres, au cours duquel un inconscient est parvenu à jeter le fond de sa bière sur une des pédales de disto (NDR : bonjour les grésillements !), Rudi ôte ses lunettes et empoigne sa guitare. Et le répertoire des Fuzztones peut déferler. La plupart des titres de son dernier album (« Salt for Zombies ») se succèdent, entrecoupés de standards comme « Strychnine » ou « Cinderella ». Pratiquement pas le temps de respirer, puisqu'un véritable tourbillon de psyché garage croustillant, rafraîchissant, parfois trempé dans le feedback, se met à déferler. Et le public ne s'y trompe pas, puisqu'il réagit en pogotant frénétiquement sur le devant de la scène. Episodiquement, Rudi sort un harmo de sa poche, pour y souffler des poussières de blues. Et probablement pour rendre un hommage à feu leur ami Screamin' Jay Hawkins. Un set ténébreux, hanté par le spectre du célèbre bluesman, sans la moindre faille et terriblement excitant (NDR : quel groove !) qui trouvera un prolongement à travers deux rappels. Au cours du premier, les Fuzztones vont nous servir une longue compo sculptée dans le bruit blanc. Du psychédélisme à l'état pur ! Et puis une chanson au cours de laquelle le soliste abandonnera ses six cordes pour un theremin. Un seul regret : l'assistance : 350 à 400 personnes pour assister à la prestation d'une légende comme les Fuzztones est totalement incompréhensible. D'autant qu'ils ne se produisent pas souvent chez nous. D'ailleurs, suivant la formule consacrée, les absents ont eu tort !

 

 

 
mardi, 06 novembre 2018 17:22

Tahiti 80 a plus d'une corde à son arc...

Si mes souvenirs sont bons, la dernière fois que si peu de monde s'était déplacé pour un concert rock à la Maison de la Culture, c'était en 2002. Le 21 décembre, très exactement. Mais pour un spectacle qui se déroulait au beau milieu de l'après-midi. Etonnant, lorsqu'on sait que depuis, ces rendez-vous ont toujours été couronnés de succès. Mais un peu moins de 150 personnes pour accueillir Tahiti 80, lorsqu'on sait qu'au Japon ils se produisent devant des dizaines de milliers de personnes, donne à réfléchir. Manque de promo ? Absolument pas ! Même s'il faut reconnaître que l'annonce de l'affiche n'a guère été matraquée sur les ondes radiophoniques… Une mauvaise date ? Probablement. D'abord, en automne il y a prolifération de manifestations de ce type. Et elles font suite aux festivals estivaux de plus en plus nombreux et de plus en plus onéreux. Or à la rentrée, les portefeuilles des jeunes sont vides… Une tentative d'explication qui en mérite d'autres. Mais une chose est sûre, les absents de ce vendredi 23 septembre 2005 ont eu tort !

Finaliste du Concours Circuit, Minerale pratique une musique particulièrement rafraîchissante. Une sorte de britpop dont les mélodies contagieuses balayées de sonorités de guitares bringuebalantes peuvent rappeler House Of Love. En outre, le timbre vocal de Jack est capable d'inflexions aussi haut-perchées que Guy Chadwick, voire de Peter Perrett (Only Ones). Un chanteur/guitariste qui passe épisodiquement à la sèche. Tout comme le claviériste a la faculté de est capable de se distinguer aux six cordes. Vêtu d'un élégant costume de grenadier (?), le bassiste se sent comme un poisson dans l'eau (NDR : oui je sais, le jeu de mots est facile) ; et lorsque tout le groupe s'arrête de jouer et se fige dans un salut militaire, il ressemble à un soldat de plomb. En fin de parcours, le groupe intègre habilement le « Love will tear us apart » de Joy Division dans une de ses chansons, démontrant à nouveau son goût prononcé pour la musique insulaire. Une chose est sûre, il y a du talent chez Minerale. Et à force de travail, il pourrait finir par payer.

Révélation de la dernière édition du festival d'Hiver Rock, qui s'est déroulée en février dernier, Malibu Stacy vient d'enregistrer un Ep 5 titres. Un disque qui prélude la sortie d'un premier album. Mais la formation liégeoise ne veut pas brûler les étapes. Et souhaite donner le meilleur d'elle-même pour le concocter. Ce qui explique pourquoi le combo travaille dur et tourne inlassablement à travers la Belgique ; histoire d'être au top le jour J. Mais l'expérience acquise se traduit à travers leurs sets, de plus en plus soignés et de plus en plus explosifs. En outre, le chanteur, Dave de Froidmont, s'impose de plus en plus comme la tête de proue du band. Non content de disposer d'un timbre vocal puissant, sensuel et souple, mais il se révèle un fantastique showman. Il bondit sur les planches à la manière d'un Paul Smith (Maxïmo Park) ou se contorsionne comme Iggy Pop. Enorme différence, Dave est toujours habillé, et même bien fringué. Agile comme un chat, il lui arrive de descendre du podium pour rejoindre l'auditoire, avant d'y retourner comme s'il était monté sur ressorts. Pas étonnant que parfois, le fil de son microphone reste coincé dans les retours de scène. Episodiquement, il se saisit d'un micro astatique, accentuant ainsi l'aspect sauvage des mélodies alimentées par des riffs de guitare incisifs, des drums frénétiques, une basse pulsante, et éclaboussées par un moog aux sonorités désuètes. La musique de Malibu Stacy peut faire penser à Pavement et Weezer. Mais les influences sont tellement diluées, qu'il est difficile de les discerner. Et c'est là tout le mérite de la formation liégeoise. Le public est conquis et sollicite un rappel. En échange, Dave lui demande de quitter ses sièges et de s'approcher de l'estrade. Le pari est gagné.

Auteur d'un troisième album en mai dernier (« Fosbury »), Tahiti 80 est donc reparti en tournée. Un périple pour lequel la formation rouennaise s'est adjoint un cinquième musicien : un percussionniste (NDR : capable de doubler aux drums lorsque Sylvain passe aux claviers). Un choix judicieux pour une musique qui lorgne de plus en plus vers le funk, la soul et le r&b. La première chose qui frappe chez Tahiti 80, c'est la voix de Xavier Boyer. Un beau gosse qui doit faire tomber une multitude de filles en pamoison. Xavier passe en outre régulièrement aux claviers, instrument installé sur le devant de la scène. Limpide et fluide, sa voix surfe sur des mélodies chaloupées et paradisiaques. Qu'illumine des textes toujours chantés dans la langue de Shakespeare. Des lyrics qui traitent essentiellement d'amour et des flirts de l'été. Barbe de trois jours (NDR : on dirait le sergent Garcia qui aurait bu un élixir de jouvence), Pedro - le bassiste - entretient le groove. Tout comme le drummer, par ailleurs. Mais Sylvain est également capable de donner une coloration jazzyfiante à son drumming. A charge pour Mederic de fignoler les sonorités de ses interventions presque cliniques à la six cordes. Une chose est sûre, le son est parfaitement clean. Mais manifeste beaucoup plus de punch que sur disque. Et lorsque Pedro coiffe une tête de panda, c'est pour amorcer une fin de set endiablée. Un épilogue au cours duquel le groupe va interpréter un « Never forget » et un « Changes » totalement irrésistibles. Lors de ce dernier morceau, Pedro va même rejoindre Sylvain pour donner davantage d'intensité percussive à la compo. En guise de rappel, Tahiti 80 va tout d'abord nous proposer un morceau mid tempo, puis le slow « Something about you girl". Et alors qu'on pensait qu'il allait terminer sur un mode mineur, la formation normande s'est replongée dans le funk excitant à travers « Heartbeat ». Beaucoup plus atmosphérique, le deuxième rappel nous a même démontré que les instrumentistes avaient plus d'une corde à leur arc…

 

mardi, 06 novembre 2018 17:21

Ne pas brûler les étapes...

Si mes souvenirs sont bons, la dernière fois que si peu de monde s'était déplacé pour un concert rock à la Maison de la Culture, c'était en 2002. Le 21 décembre, très exactement. Mais pour un spectacle qui se déroulait au beau milieu de l'après-midi. Etonnant, lorsqu'on sait que depuis, ces rendez-vous ont toujours été couronnés de succès. Mais un peu moins de 150 personnes pour accueillir Tahiti 80, lorsqu'on sait qu'au Japon ils se produisent devant des dizaines de milliers de personnes, donne à réfléchir. Manque de promo ? Absolument pas ! Même s'il faut reconnaître que l'annonce de l'affiche n'a guère été matraquée sur les ondes radiophoniques… Une mauvaise date ? Probablement. D'abord, en automne il y a prolifération de manifestations de ce type. Et elles font suite aux festivals estivaux de plus en plus nombreux et de plus en plus onéreux. Or à la rentrée, les portefeuilles des jeunes sont vides… Une tentative d'explication qui en mérite d'autres. Mais une chose est sûre, les absents de ce vendredi 23 septembre 2005 ont eu tort !

Finaliste du Concours Circuit, Minerale pratique une musique particulièrement rafraîchissante. Une sorte de britpop dont les mélodies contagieuses balayées de sonorités de guitares bringuebalantes peuvent rappeler House Of Love. En outre, le timbre vocal de Jack est capable d'inflexions aussi haut perchées que Guy Chadwick, voire de Peter Perrett (Only Ones). Un chanteur/guitariste qui passe épisodiquement à la sèche. Tout comme le claviériste a la faculté de est capable de se distinguer aux six cordes. Vêtu d'un élégant costume de grenadier (?), le bassiste se sent comme un poisson dans l'eau (NDR : oui je sais, le jeu de mots est facile) ; et lorsque tout le groupe s'arrête de jouer et se fige dans un salut militaire, il ressemble à un soldat de plomb. En fin de parcours, le groupe intègre habilement le « Love will tear us apart » de Joy Division dans une de ses chansons, démontrant à nouveau son goût prononcé pour la musique insulaire. Une chose est sûre, il y a du talent chez Minerale. Et à force de travail, il pourrait finir par payer.

Révélation de la dernière édition du festival d'Hiver Rock, qui s'est déroulée en février dernier, Malibu Stacy vient d'enregistrer un Ep 5 titres. Un disque qui prélude la sortie d'un premier album. Mais la formation liégeoise ne veut pas brûler les étapes. Et souhaite donner le meilleur d'elle-même pour le concocter. Ce qui explique pourquoi le combo travaille dur et tourne inlassablement à travers la Belgique ; histoire d'être au top le jour J. Mais l'expérience acquise se traduit à travers leurs sets, de plus en plus soignés et de plus en plus explosifs. En outre, le chanteur, Dave de Froidmont, s'impose de plus en plus comme la tête de proue du band. Non content de disposer d'un timbre vocal puissant, sensuel et souple, mais il se révèle un fantastique showman. Il bondit sur les planches à la manière d'un Paul Smith (Maxïmo Park) ou se contorsionne comme Iggy Pop. Enorme différence, Dave est toujours habillé, et même bien fringué. Agile comme un chat, il lui arrive de descendre du podium pour rejoindre l'auditoire, avant d'y retourner comme s'il était monté sur ressorts. Pas étonnant que parfois, le fil de son microphone reste coincé dans les retours de scène. Episodiquement, il se saisit d'un micro astatique, accentuant ainsi l'aspect sauvage des mélodies alimentées par des riffs de guitare incisifs, des drums frénétiques, une basse pulsante, et éclaboussées par un moog aux sonorités désuètes. La musique de Malibu Stacy peut faire penser à Pavement et Weezer. Mais les influences sont tellement diluées, qu'il est difficile de les discerner. Et c'est là tout le mérite de la formation liégeoise. Le public est conquis et sollicite un rappel. En échange, Dave lui demande de quitter ses sièges et de s'approcher de l'estrade. Le pari est gagné.

Auteur d'un troisième album en mai dernier (« Fosbury »), Tahiti 80 est donc reparti en tournée. Un périple pour lequel la formation rouennaise s'est adjoint un cinquième musicien : un percussionniste (NDR : capable de doubler aux drums lorsque Sylvain passe aux claviers). Un choix judicieux pour une musique qui lorgne de plus en plus vers le funk, la soul et le r&b. La première chose qui frappe chez Tahiti 80, c'est la voix de Xavier Boyer. Un beau gosse qui doit faire tomber une multitude de filles en pamoison. Xavier passe en outre régulièrement aux claviers, instrument installé sur le devant de la scène. Limpide et fluide, sa voix surfe sur des mélodies chaloupées et paradisiaques. Qu'illumine des textes toujours chantés dans la langue de Shakespeare. Des lyrics qui traitent essentiellement d'amour et des flirts de l'été. Barbe de trois jours (NDR : on dirait le sergent Garcia qui aurait bu un élixir de jouvence), Pedro - le bassiste - entretient le groove. Tout comme le drummer, par ailleurs. Mais Sylvain est également capable de donner une coloration jazzyfiante à son drumming. A charge pour Mederic de fignoler les sonorités de ses interventions presque cliniques à la six cordes. Une chose est sûre, le son est parfaitement clean. Mais manifeste beaucoup plus de punch que sur disque. Et lorsque Pedro coiffe une tête de panda, c'est pour amorcer une fin de set endiablée. Un épilogue au cours duquel le groupe va interpréter un « Never forget » et un « Changes » totalement irrésistibles. Lors de ce dernier morceau, Pedro va même rejoindre Sylvain pour donner davantage d'intensité percussive à la compo. En guise de rappel, Tahiti 80 va tout d'abord nous proposer un morceau mid tempo, puis le slow « Something about you girl". Et alors qu'on pensait qu'il allait terminer sur un mode mineur, la formation normande s'est replongée dans le funk excitant à travers « Heartbeat ». Beaucoup plus atmosphérique, le deuxième rappel nous a même démontré que les instrumentistes avaient plus d'une corde à leur arc…

 

samedi, 09 avril 2005 03:00

Du punk funk qui remue les tripes...

Operator? Un duo constitué d'un chanteur/guitariste et d'un Dj. Les deux gars jouent dans des univers différents. Un peu comme s'ils espéraient un jour se rencontrer à l'infini. Après deux titres, je me suis barré. Vraiment pas ma tasse de thé ! Et deux jus de houblon pour ne plus y penser…

Pas trop attiré par les formations au sein desquelles militent un Dj, j'ai un peu fait la grimace en voyant le pupitre plus qu'imposant réservé au bidouilleur. J'ai dû revoir mon jugement, car pour la première fois, je suis tombé sous le charme d'une formule baptisée « electroclash ». En fait, Out Hud nage en plein underground. Puisant son inspiration chez des ensembles aussi novateurs que ESG, Liquid Liquid, 23 Skidoo, Tortoise, et confirmés que PIL, Adrian Sherwood ou encore Chemical Brothers. Pourtant, toute l'expression sonore gravite autour de la violoncelliste. Elle est pratiquement la seule à ne pas changer d'instrument. Et c'est elle qui donne la coloration à l'expression sonore en créant le lien entre chaque instrumentiste. Claviéristes, bassiste, guitariste, drummer et vocalistes ont ainsi le loisir d'y tournoyer dans un mélange de musique de chambre, de funk, de dub, de hip hop, de post punk, de noise et de house ; un mélange finement texturé au sein duquel le Dj vient apporter tout son feeling viscéral. Bien qu'issu de Sacramento, Out Hud est aujourd'hui fixé à New York. C'est sans doute le bon choix ; car je les vois mal encore longtemps végéter dans la zone crépusculaire de l'underground.

Paru l'an dernier, le deuxième album (« Gotham ! ») de Radio 4 a reçu un accueil enthousiaste de toute la presse spécialisée. Faut dire que pour l'enregistrer, ces New-yorkais avaient aussi bénéficié du concours de DFA (alias Tim Goldsworthy et James Murphy). Mais leur musique est tellement accrocheuse, dansante et contagieuse, qu'on finit par y succomber. Peuplées de références 80's qui vont de Gang of Four à PIL en passant par le Clash période dub, leurs chansons ont aussi le bon goût de poser des réflexions sur les problèmes sociaux et politiques. Le plus souvent vécus à New York. Mais aussi et de manière plus généraliste, de traiter de thèmes comme le SIDA, la presse, la TV, etc. Après un passage en demi-teinte à l'AB, en décembre dernier, je voulais quand même voir ce que le quintette avait vraiment dans le ventre. Et je n'ai pas été déçu, car leur punk funk m'a vraiment remué les tripes. Sur les planches, l'ombre du Clash est beaucoup plus présente. Même les voix déclamatoires forgent des hymnes à leur manière. Plus étonnant, il leur arrive également de chanter à trois. Une conjugaison qui atteint parfois des sommets inattendus. Autre bonne surprise, en gommant les nombreux effets dus à la technologie moderne qui parsemaient l'opus, le groupe ne perd pas pour autant en fraîcheur. Disons que le set est plus puissant. Et met davantage en valeur le percussionniste. En rappel, le chanteur de Out Hud est même venu donner de la voix sur une chanson, avant que le quintette ne clôture la prestation par « New disco », un fragment taillé dans le punk le plus pur et dur. This is « Radio Clash »… pardon Radio 4…

Il revenait à la formation Sheetah et les Weissmuller d'ouvrir la soirée. Un ensemble issu de l'Hexagone qui ne manque pas d'enthousiasme. Enturbanné, le chanteur ne tient pas en place et arpente constamment la largeur de la scène. La plupart du temps, il chante dans la langue de Molière. Mais le plus dérangeant procède de sa voix, dont le timbre est un peu trop proche de celui de Claude François, à mon goût. Le drummer et le percussionniste semblent prendre leur pied. Ce dernier a même suspendu des crânes en caoutchouc sur le support de son tambourin,  crânes qui agitent la mâchoire lorsqu'il frappe sur la toile. Et le bassiste, qui arbore un superbe et immense badge du « Prisonnier » soutient parfaitement ce tandem déchaîné. Plus discrets, le guitariste et le claviériste (NDR : physiquement on dirait un hybride entre Arno et Dave Formula) canalisent les mélodies. Reste un deuxième claviériste, perdu à gauche de la scène qui passe la plupart de son temps à frapper sur un tambourin. La musique de Sheetah et ses Weissmuller est coincée quelque part entre garage (normal), yé-yé, twist et rock 'bleu blanc rouge'. Et si lors de leur set, l'ombre de Gainsbourg (la reprise de « Conctact »), de Dutronc (NDR : le final « Je cherche, mais je ne trouve pas ») ou de Bijou planent sur les meilleurs titres, le manque de relief des compos finit par lasser. 

Le Fifty Foot Combo remplaçait au pied levé les Seeds, qui avaient déclaré forfait quelques jours plus tôt (NDR : problème de santé du chanteur !). Une formation basée à Gand qui compte en son sein un guitariste espagnol et une claviériste française (NDR : issue de Marseille, pour être plus précis). Un sextuor dont la réputation de groupe de scène a envahi toute l'Europe. Dès que l'ensemble monte sur les planches, l'attention est immédiatement focalisée sur la claviériste. Si son physique lui aurait sans soute permis de jouer dans « Pulp fiction » de Tarantino, ses gesticulations et ses poses semblent le fruit d'un cocktail d'humour, d'extravagance et de sensualité. On a même parfois l'impression qu'elle atteint l'orgasme sur son clavier (…) Un clavier fluide qui infiltre toutes les compos du combo. Des compos qui mélangent allègrement garage, soul, punk, rock, surf et psychédélisme. Dans l'esprit des Trashmen, de Link Wray, des Ventures ou encore de Question Mark & The Mysterians. Une seule règle : la musique est exclusivement instrumentale. Enfin, presque. Puisque un des guitaristes vient quand même chanter de sa voix rocailleuse un blues crapuleux. Ce sera l'exception qui confirme la règle. Ce gratteur et le soliste espagnol (NDR : en cours de set, il présente les musiciens dans la langue de Cervantès !) se complètent à merveille, même si ce dernier semble davantage privilégier les accès de funk. A l'arrière, le drummer et le percussionniste (NDR : il est coiffé du même chapeau que John Mc Crea) impressionnent par leur virtuosité. Ils nous réservent même un petit exercice de style tribal, en terminant leur prestation sur la même caisse de batterie. Et finalement, c'est le bassiste qui déménage le plus. Il est également le leader du groupe. Pétillante, sauvage, exaltante et stylisée, leur prestation sera à la hauteur de leur réputation ; le groupe nous accordant même une cover exquise du « Banana split » de Lio. Et s'il est vrai que la présence d'un vocaliste pourrait apporter un plus à leur musique, il faut admettre qu'ils sont vraiment uniques en leur genre. D'autant plus qu'en concert, ils se produisent en compagnie de go-go girls. Qui étaient absentes à Lille. Dommage !

Pas de balances pour les Fuzztones. Le montage du matos, les quelques réglages et le rapide soundcheck sont effectués quelques minutes avant l'entrée en scène des musiciens. Une technique plutôt inhabituelle, lorsqu'on sait que certains artistes ont souvent besoin d'un temps infini pour être et parfois même ne pas être au point, le moment voulu. Faut dire que les Fuzztones sont nés en 1982, et que nonobstant quelques pauses survenues depuis, la scène n'a plus de secret pour eux. Le temps de jeter quelques 'set lists' sur le sol, et le concert peut commencer. Le quintet monte sur les planches en affichant un look plutôt gothique. Rudi Protudi n'a pas changé depuis 20 ans. Sa longue chevelure de jais retombe sur les épaules de son immense carcasse. Lunettes noires, t-shirt à l'effigie de Love, il empoigne le micro d'une main et le pied de micro dans l'autre pour poser le baryton profond de sa voix. Un pied de micro qui va en voir de toutes les couleurs le temps de deux morceaux. Il harangue la foule, s'approche du bord de la scène et se penche vers le public, qui essaie de toucher son idole ( ?!?!?). A sa droite et à sa gauche, le guitariste et le bassiste exhibent une drôle de gratte. Sculptée dans une caisse à la forme plus ou moins hexagonale, elle répond au nom de Vox Phantom. A l'arrière, le drummer assure sobrement et efficacement, pendant que la claviériste toute de noir vêtue (NDR : très jolie !), se tient en station debout, les jambes écartées (NDR : évidemment, il y en a encore qui vont comprendre de travers, hein ! Bande de polissons…), derrière son orgue, instrument qui lui permet de napper les mélodies de ses fameuses sonorités rognées. Passé les deux premiers titres, au cours duquel un inconscient est parvenu à jeter le fond de sa bière sur une des pédales de disto (NDR : bonjour les grésillements !), Rudi ôte ses lunettes et empoigne sa guitare. Et le répertoire des Fuzztones peut déferler. La plupart des titres de son dernier album (« Salt for Zombies ») se succèdent, entrecoupés de standards comme « Strychnine » ou « Cinderella ». Pratiquement pas le temps de respirer, puisqu'un véritable tourbillon de psyché garage croustillant, rafraîchissant, parfois trempé dans le feedback, se met à déferler. Et le public ne s'y trompe pas, puisqu'il réagit en pogotant frénétiquement sur le devant de la scène. Episodiquement, Rudi sort un harmo de sa poche, pour y souffler des poussières de blues. Et probablement pour rendre un hommage à feu leur ami Screamin' Jay Hawkins. Un set ténébreux, hanté par le spectre du célèbre bluesman, sans la moindre faille et terriblement excitant (NDR : quel groove !) qui trouvera un prolongement à travers deux rappels. Au cours du premier, les Fuzztones vont nous servir une longue compo sculptée dans le bruit blanc. Du psychédélisme à l'état pur ! Et puis une chanson au cours de laquelle le soliste abandonnera ses six cordes pour un theremin. Un seul regret : l'assistance : 350 à 400 personnes pour assister à la prestation d'une légende comme les Fuzztones est totalement incompréhensible. D'autant qu'ils ne se produisent pas souvent chez nous. D'ailleurs, suivant la formule consacrée, les absents ont eu tort !