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LaSemo 2015 : vendredi 10 juillet Spécial

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Le Lasemo est un festival très particulier. Il fait même un peu figure d’OVNI dans la jungle musicale ! Situé à mi-chemin, dans son approche intellectuelle et philosophique, entre le celui de Dour et le Parc Rock de Baudour, il privilégie la découverte culturelle tout en mettant l’accent sur l’écologie. Sans oublier le brin de volonté philanthropique. La diversité des activités est si large qu’on ne sait plus où donner de la tête. Aussi, ce qui peut paraître un atout, se révèle, in fine, assez frustrant !
Un zéro pointé par contre en ce qui concerne la logistique ! Le fléchage est quasi inexistant aux abords du site et les bénévoles, pourtant présents en masse (pour la plupart des étudiants écervelés !), ne disposent, la majeure partie du temps, d’aucune information afin de guider le festivalier lambda. Gageons à ce que les éditions à venir fassent fi de ces aléas qui font tâche !
Les premiers riffs de guitares ont vibré sur la plaine il y a 8 années déjà. Comptant à ses débuts deux journées, le festival offre aujourd’hui vingt-quatre heures supplémentaires de pure joie et bonheur !
Mais, il y a seulement trois ans que le cadre exceptionnel et bucolique du parc d’Enghien à ouvert ses grilles à une foule d’artistes venus d’on ne sait où : des chanteurs, certes, mais aussi des jongleurs, des conteurs, des artisans de bouche et j’en passe...

Le premier concert programmé sur la grande scène (‘La Tour’) est celui d’Ayo. Il débute à 18h00.

L'artiste se laisse désirer 5 minutes. C'est sa seule date en Belgique.

Les textes sont traduits en langage des signes par Cindy Barate. Pas facile pour elle de réaliser cette transposition, et une prestation à souligner aussi bien que celle d'Ayo.

Joy Olasunmibo Ogunmakin aka Ayo est le née en 1980, de père nigérian et de mère tzigane roumaine. 

Elle n'a pas de nouvel album à nous présenter mais une ou deux nouvelles chansons. Elle compte quatre albums à son actif : « Joyfull » en 2006, « Gravity At Last » en  2008, « Billie-Eve » en 2011 et le dernier « Ticket To The World » en 2013.

Jolie, elle possède de jolies jambes et des cheveux bouclés ; mais elle a autre chose que ces deux attributs pour nous séduire : sa voix et sa musique. Elle adore converser dans la langue de Molière avec le public.

Comme son compagnon Patrice, ce sont des artistes avec un grand 'A' et surtout un grand cœur. D'une simplicité déconcertante et d'une gentillesse sans pareil, elle ne peut que séduire.

Ayo signifie 'joie' en dialecte nigérian Yuruba. C'est ce qu'elle va apporter sous le soleil brûlant du LaSemo. Ayo le concède : il fait chaud. Elle a choisi d’enfiler un tee-shirt en polyester. Pas un bon choix, elle aurait dû opter pour le coton.

Pendant qu'elle discute, ses 3 musiciens (un bassiste, un drummer ainsi qu’un préposé aux synthés et au piano hammond) continuent à jouer.

Elle signale dans un français parfait que nous avons la chance d'habiter l'Europe ou les States. Et ajoute être la fille d’une gitane issue de l'Afrique de l’Est et avoir grandi en Allemagne. Donc ne disposer ni de maison, ni de passeport. La situation des Roms en France l'interpelle.

Plutôt douée sur sa gratte semi-acoustique, elle nous réserve l’un ou l’autre classique. Dont « Down On My Knees », qu’elle interprète tour à tour dans la langue de Molière ou de Shakespeare. De sa set list, on épinglera encore « Complain », extrait du même elpee, le titre maître de « Ticket To The World » ainsi que le plus hip hop « Fire ». Adopter ce style lui permet d’observer le monde. C'est le langage de la rue qui exprime toutes ses émotions.

Une cover de Marley : le notoire « No Woman, No Cry ». Un autre reggae : « Boom Boom ». Une nouvelle compo qui balance pas mal, mais surtout dont les lyrics dénoncent le racisme aux States, et tout particulièrement les meurtres commis par des policiers xénophobes. Et son message est clair : 'Stop Violence, Peace, Love and Unity !'

La chaleur commence à plomber de plus en plus l'atmosphère.  

Les organisateurs ont prévu, dans les sanitaires, des robinets d'eau potable, mais pas de brumisateurs comme à Couleur Café. Heureusement, le site est peuplé d’arbres, permettant de se mettre quelque peu à l'ombre.

Direction le podium du ‘Château’ pour assister au set de Didier Odieu et Le Feu.

De son véritable nom Didier Kengen, il faut avouer qu’il n’est guère prolifique. Il a travaillé d'arrache-pied pendant trois ans pour publier son nouvel opus, « Désordres », un disque qui est sorti en novembre 2014, soit 10 longues années avant le précédent ! Ce touche-à-tout a même réalisé des spectacles pour enfants, du théâtre et du cinéma.

Tiré à quatre épingles, il se consacre au chant ainsi qu’aux claviers et est soutenu par Giacomo Panarisi (NDR : le chanteur charismatique de la formation de rock'n'roll Romano Nervoso) aux drums, d'un guitariste et d'un bassiste.

A la fois déjantée et paradoxalement maîtrisée, sa prestation accordée en février dernier dans le cadre du ProPulse, avait vraiment bluffé l’auditoire. Il a bien la tête sur les épaules et c’est à travers la dérision qu’il parvient à faire passer son message. Son humour au second degré est susceptible de froisser les âmes sensibles. Il cultive les attitudes glam/punk/rock, mais c’est un rocker au cœur tendre. Musicalement, il puise probablement son inspiration aussi bien chez Gainsbarre, Jacques Brel, David Bowie, les Sex Pistols que Mick Jagger. Et il faut le voir triturer les touches de son clavier. On dirait un schizophrène et pourtant, il maîtrise parfaitement son sujet…

Place ensuite à Dalton Telegramme. Dalton Telegramme nous vient de la Wallifornie sauvage et profonde et plus précisément de la Cité Ardente. Le combo a publié deux Eps à ce jour : « La Cavale » et « La Planque ». Un troisième devrait sortir bientôt et leur premier long playing, « Sous la Fourrure  », paraître fin 2015, début 2016. On l'attend d'ailleurs impatiemment.

La plaine grouille de monde devant l’estrade du ‘Château’ pour savourer la musique country festive et allègre de la joyeuse quadrille liégeoise…

 

 

Cousins et bandits de grands chemins, Joe, William, Jack et Averell se sont cotisés chez Lucifer, pour nous envoyer un télégramme sur terre. Ils on demandé à Pipette (un batteur talentueux), Master QQ (un chanteur chevronné qui ressemble au Capitaine Haddock), Marjorie (dans la pleine force de l'âge, elle trimballe une énorme contrebasse) et Capitaine GlouGlou (le responsable de la gratte), de pouvoir les réincarner. Il faut bien commencer par une intro ; et c’est d'ailleurs ce que les artistes on fait… En fait, le band construit ses chansons comme des bandes dessinées, les enrichissant de textes truffés de calembours. De quoi mettre de bonne humeur. Cette approche me fait même parfois penser aux romans policiers de San Antonio…

Le quatuor embraie par « Sally », une jolie et paisible chansonnette balisée par le banjo et les cordes. Une compo qui baigne dans un climat americana et bluegrass. Les premiers rangs commencent à remuer les fesses. « Evidemment » nous invite à voyager. Pas très loin ! Depuis Liège à Bruxelles, en passant par Paris. Pipette est passé à la râpe pour « Réveil Matin » (« La Cavale »), un titre balayé par le ukulélé et la flûte. Plus tendre, émouvant même, « Ce que Nous Etions » (« La Planque ») raconte l'histoire des quatre individus furieux. Un titre sculpté dans le folk/rock. La formation va également nous réserver quelques pistes issues de son futur elpee, dont « Sous La Fourrure », « Tant Pis » et « Surfeur Mort ».

Le spectacle a fait l’unanimité chez les nombreuses têtes blondes qui ont assisté au spectacle. Faut dire que dans le cadre d’une collaboration avec ‘Les Jeunesses Musicales de Belgique’, les musicos ont accordé des représentations dans les écoles. 

 

(Set list : « Intro  », « Sally », « Tant Pis», « Surfeur Mort », « Surfeur Mort », « Notre Route », « J'ai Laissé devant Ta Porte », « Réveil Matin », « Evidemment », « Ce que Nous Etions », « Sous La Fourrure », « La Cavale », « Baby Face », « Les Agrafes  », « Teqsuila »). (D.D.)

Stéphane prend le relais...

Pour clôturer cette première journée, une grosse pointure de la chanson française se produit sur la main stage : Cali.

Il monte sur les planches vers 20 heures 30 et nous expose sa propre vision de la vie et de l’amour à travers un incisif « La vie quoi ! » Le ton est donné !

Il se murmurait parmi les badauds que les shows de cet artiste étaient débordants d’énergie et de sincérité. Ce soir ne fera pas exception à cette règle, qui semble t-il, est immuable et universelle !

Dopé à, on ne sait, quelle substance psychotrope, le chanteur/amuseur n’a cessé de faire le pitre durant le live et ce pour le plus grand bonheur des fans ébahis !

Livrant tour à tour des musiques simples, mais accrocheuses, issues essentiellement de son dernier et magnifique opus « L’Age d’Or », il a pris le parti de choisir ses mots avec une grande délicatesse afin de décrire intelligemment et sincèrement les maux de la vie et la difficulté d’aimer aujourd’hui.

On épinglera aussi le clin d’œil à sa fille Coco, dont on sentait planer, ici et là, la présence…

Enfilant pléthore de tubes, le Toulousain, s’est, à deux reprises, jeté dans une foule hystérique. Porté à tour de rôle par les spectateurs à bras tendus, il a ainsi parcouru plusieurs dizaines de mètres avant de rejoindre l’espace surélevé destiné aux personnes à mobilité réduite, tout en continuant à chanter. Le tout sans perdre le moindre souffle. Chapeau bas !

Aucun doute possible, l’artiste est un homme de scène !

Mais pas que ! C’est aussi un être doué d’un charisme exemplaire et un humaniste engagé! Sans oublier, un homme d’exception !

Le temps de prendre une boisson bio tout en dégustant une poignée d’insectes cuits (n’oublions pas le caractère durable de cette manifestation), nous retournons à nos occupations afin d’y découvrir une formation étrange baptisée Deluxe.

Etrange, elle a acquis une fameuse expérience scénique en écumant les festivals les plus élogieux comme les Francofolies, le Printemps de Bourges, Dour, Garorock, les Solidays, le Montreux Jazz…

Complètement déjantées, les sonorités décapantes de Kaya, Kilo, Pépé, Pietre, Soubri et Liliboy s’inspirent librement d’influences hip hop, du jazz et du funk. Leur maître mot : le groove. Aucun doute là-dessus, pour groover, ça groove !

La moustache sera de rigueur ce soir ! Un signe distinctif soulignant une masculinité affirmée nonobstant toute forme de brutalité effrénée !

Exception faite de la chanteuse sexy. Quoique, à voir la façon dont elle mène ses musiciens à la baguette, elle semble, elle aussi, porter la culotte !

Mais, cette envie de se démarquer va bien au-delà du faciès ! Tout est pensé chez eux ! Les costumes tout droit sorti d’un film de Tim Burton et les chorégraphies à rendre jaloux un Kamel Ouali de la Star Academy font sourire et ramènent aux souvenirs primaires période ‘Village People’ ! De véritables performeurs, on vous dit !

Alternant compos interprétées à l’aide de vrais instruments et bidouillages électroniques tout droit sortis d’une période post Kraftwerk, le band libère une énergie phénoménale voire jubilatoire. Contagieuse même ! Ca jumpe, ça virevolte de gauche à droite, de droite à gauche, à en donner le tournis. Un vent de folie souffle dans l’arène. Les groupies se mettent soudainement à courir, s’accroupissent, se relèvent d’un coup en criant à tue-tête…

Il est près de minuit trente lorsque les derniers décibels résonnent sous un ciel particulièrement étoilé… Un silence morbide envahit tout à coup les âmes vagabondes…

Il est temps de faire le deuil de ce cette première journée exceptionnelle et empreinte d’émotions. Gageons que les deux autres soient remplies de la même ferveur !

(Organisation : LaSemo)

 

Informations supplémentaires

  • Date: 2015-07-10
  • Festival Name: LaSemo
  • Festival Place: Parc d’Enghien
  • Festival City: Enghine
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