L’esprit infini de LUX the band…

Après la sortie de second elpee, "Gravity" (décembre 2022), et de l'Ep "Before Night Falls - The Black Box Sessions" (digital janvier 2024), le quatuor LUX the Band (Angela Randal et Sylvain Laforge accompagnés de Julien Boisseau et Amaury Blanchard) est de…

logo_musiczine

Tout le plaisir est pour THUS LOVE…

Le second elpee de THUS LOVE, « All Pleasure », paraîtra ce 1er novembre 2024. En attendant il a partagé son premier single « Birthday Song », une compo glam grungy qui ouvre une nouvelle ère avec une certaine audace. Le chanteur/guitariste Echo Mars raconte…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Ty Segall - Sjock 2024
Alice Cooper - Bospop 202...
Philippe Blackmarquis

Philippe Blackmarquis

 

 
dimanche, 31 décembre 2017 02:00

Fischbach, c'est le côté sombre de Flora...

Au moment de clôturer cette année 2017, un bilan s'impose : Fishbach est 'la' révélation de ces derniers mois dans l’univers de la chanson française !

De son véritable nom Flora Fischbach, cette chanteuse est originaire de Normandie mais a surtout vécu à Charleville-Mézières. A seulement 26 ans, elle fait déjà l'unanimité auprès de la critique et du public.

Sa musique est étrange et mêle des influences qui oscillent de Rita Mitsuko à Niagara, en passant par Patti Smith, Daniel Balavoine et... Mylène Farmer. Un cocktail étonnant, voire détonnant ! Le premier album de l'artiste, « A Ta Merci », publié par le petit label Entreprise et distribué par Sony Music, révèle une flopée de titres jouissifs, au son très orienté années 80 et traversés par une obsession : la mort. Fishbach danse sur les tombes...

Après avoir accordé deux concerts à Bruxelles (au Nuits Botanique et au BSF) et trois en Wallonie (Namur, Liège et Arlon), Fishbach se produisait il y a peu à La Louvière, dans un théâtre communal fraîchement rénové. Nous avons pu rencontrer l'artiste dans les loges, avant le concert... 

Penchons nous, tout d'abord, sur l'influence exercée par la musique des années 80. D’où vient-elle ? De tes parents ?

Fishbach : Je crois que c'est surtout l'influence involontaire de la radio. Je suis née au début des années 90 et on y diffusait pas mal de musique des eighties, parce que ce style était encore assez récent. Mes parents n'écoutaient pas un artiste en particulier mais j'ai dû baigner là-dedans. Il y avait aussi les jeux vidéo et les génériques à la télévision, comme 'Les Mystérieuses Cités d'Or'. Ou 'L'inspecteur Gadget', par exemple. C'est un peu comme une madeleine de Proust pour moi, à cause des accords un peu funky, des synthés et de la production audacieuse. Quand j’ai commencé à créer de la musique à l’aide de mon ordinateur, ma tablette ou en me servant des synthés, elle parlait à mon coeur. Et lorsque je compose, ces sonorités résonnent et me font vibrer. Je n'ai pas cherché à singer quoi que ce soit, à m'inspirer des années 80 ou d'un artiste en particulier.

Si on devait citer quelques noms de cette époque-là, qui mentionnerais-tu ?

Là, en ce moment, j'écoute de tout, Toto Coelo, Queen –je suis une grande fan de Freddie Mercury–, les Sparks, Vladimir Cosma, ce genre de trucs. J'aime les musiques aventureuses en général et je crois qu’à cette époque, il y avait une audace, une recherche. Je n'essaie pas de la copier mais j'aime bien bidouiller des sons et créer des atmosphères très denses, voire même parfois 'too much'...

Lors d’une interview, tu avais cité Kas Product. Là, on baigne en plein dans la musique 'new-wave' ou 'wave'...

Oui, c'est un duo issu de Nancy...

Je crois d'ailleurs qu'il existe encore : il est de retour depuis 2005.

C'est vrai : je l’ai vu en concert, il y a quelques années. Au début, je partageais également un duo, en compagnie d’un ami...

Oui, un projet au nom bizarre : Most Agadn’t ?

Exact ! Un nom impossible à prononcer et à retenir (rires). C'était très audacieux aussi comme musique, un peu synthé-punk-metal. Mais je me sentais proche de Kas Product aussi parce que les musiciens sont issus de l'est de la France. Je suis originaire de Charleville-Mézières. On partage une vision commune, assez froide, revendicatrice, pas nécessairement sous un angle politique, mais plutôt dans les sentiments. Quelque chose de dur...

Un côté un peu 'punk', d'une certaine façon ?

Clairement. Je ne me suis jamais excusée d'être à ma place, sur scène, derrière un micro. Avoir la liberté de pouvoir interpréter des chansons, pour soi d'abord, se libérer de plein d'histoires ou s'amuser, et puis après, les proposer en live et les partager, c’est génial...

Te souviens-tu de ton premier flash musical quand tu étais jeune ?

La première chanson dont je me rappelle, je la cite souvent, c'est « Il est libre, Max » d'Hervé Christiani. Le souvenir du lieu et du moment est précis. Certaines comptines pour enfants sont gravées en mon for intérieur depuis ma tendre enfance. Elles appartiennent à mon ADN. J'aime beaucoup les mélodies faciles à retenir, qui s'accrochent et finissent par faire partie de toi.

Et au moment où tu composes, y penses-tu ? Ou plus exactement, voudrais-tu, peut-être, que tes chansons ressemblent à des comptines, faciles à retenir ? Ou alors est-ce carrément un jaillissement, un phénomène d'incontrôlé...

J'y pense sans y penser. Cette nostalgie se réfère à des odeurs, des bruits, des sons, qui évoquent un sentiment confortable, peut-être. De rassurant. Ou alors, au contraire, de dramatique, de tragique… Le choix des sons s’opère à ce moment-là et je me laisse emporter par ce qui me traverse...

En général, tu travailles sur ordinateur ?

Oui, c'est l'outil parfait. Je peux, toute seule, réaliser des productions globales de mes chansons, et y ajouter des arrangements. Créer des maquettes dont la couleur est déjà bien définie. C'est ce qui m'amuse. En me limitant à la guitare et ma voix, je ne pourrais pas aller au bout de ce que j'ai dans la tête. Je ne suis pas une très bonne musicienne, mais plutôt quelqu'un qui perçoit la chanson dans son ensemble...

L'habillage est-il très important pour toi ? Est-il destiné à la création d'atmosphères ?

C'est même plus qu'un habillage, c'est carrément tout un décor qui se pose grâce aux arrangements et aux choix précis et particuliers, même s'ils sont parfois discutables. En tout cas, cette exploration, au-delà de la pure composition des mélodies, m’amuse...

Des musiciens de ta génération m’ont avoué, lors d'interviews, que c’est utilisant les plug-ins et les banques de sons des ordis qu’ils ont découvert, par hasard, les sons des années 80, comme les synthés Roland Jupiter, etc. ; et simplement ils leur ont plu. Bref, ce n’était pas pour plagier une époque ou un artiste bien précis.

Tout à fait d’accord ! Evidemment il doit exister une trace dans l'inconscient, là où on garde nos souvenirs d'enfance. Mais en même temps, c'est dangereux, parce que l'ordinateur, c'est l'infini, l'éternité. La musique est immatérielle. Ce sont des ondes. Mais en se servant de l’ordinateur, elle devient encore plus immatérielle, comme un nuage sans fin...

Disposer de ce nombre infini d’alternatives doit être parfois paralysant, non ?

Non, parce que les filtres te correspondent et tu construis un univers qui te rassure, des bases...

Te limites-tu, par exemple, à certains sons, à certains plug-ins ou bien t'autorises tu à partir dans toutes les directions ? Parce qu'il existe quand même une cohérence dans ta musique, un son...

Ah oui, bien sûr ! Au départ, je me limite à certains sons. Je dispose d’un panel que j'utilise chaque fois de manière un peu différente. Et puis, en parallèle, quand mon objectif est précis, j’entreprends des recherches. Je m'autorise à m’égarer et d'ailleurs il faut se perdre un peu. Et de manière fortuite, tu peux tomber sur des trucs que tu n'aurais pas imaginés au départ.

Il me semble que l’autre face de ta personnalité musicale, c'est ce côté 'dark', un peu obscur, sombre, voire mystique. Donc, même question : comment cette sensibilité est-elle apparue dans tes créations ?

Je crois qu'on a tous une part d'ombre en nous et cette ombre peut se faufiler à travers la musique. C'est un exutoire aussi, comme le sport. Composer des chansons est thérapeutique. Ce n'est pas plus compliqué que ça. On a tous nos soucis, nos drames et nos rêves... J'ai remarqué, par exemple, que ceux qui font du 'metal', une musique brutale et pleine de testostérone, sont en fait, dans la vie, extrêmement doux, bienveillants, galants, alors que ceux qui font de la pop gentille, endurent plein d'histoires à la Dallas ou rencontrent des problèmes avec leurs maisons de disque. Bref, ils accumulent les problèmes. David Lynch disait que son art, qui est assez 'deviant', assez 'chelou', lui permettait précisément d'être quelqu'un d'assez équilibré dans la vie réelle, justement parce qu'il déversait tout dans son art, que ce soit le cinéma, la musique, la photographie, etc. Perso, je déverse aussi dans mon art tout ce qui est sombre en moi. Fishbach, c'est le côté sombre de Flora.

Les aspects sombres que tu déverses, ils t’attirent également, non ?  

Mais bien, sûr, le côté obscur de la Force ! (rires) Non, je crois que cette vision se limite à ce que je viens de t'expliquer. Dans mon cas, ce n'est pas plus compliqué que ça.

Et si on parlait de tes projets ?

Là, c'est la fin de la tournée qui a traversé la France, la Belgique et la Suisse.

C'est la première fois que tu te produis dans cette région-ci ? (NDR : La Louvière)

Je suis déjà venue en Belgique à plusieurs reprises. Au Botanique et dans le cadre du BSF à Bruxelles, puis à Namur, Liège et aussi Arlon, dans une église...

Ah, dans une église ? J'ai raté l’événement !

J'aime beaucoup jouer dans les églises. Et plus, à Arlon, le prêtre nous a accueilli très chaleureusement, le son ainsi que les lumières étaient très chouettes et le public belge est très cool… Un très beau moment !

Mais donc, c'est la première fois que tu te produis dans cette partie de la Belgique. D'ailleurs, tu racontes dans tes interviews que, quand tu habitais près de la frontière, tu aimais bien sortir dans les boîtes en Belgique. On peut savoir où ?

Je ne m'en souviens plus vraiment. J'étais très jeune ! (rires) On allait parfois jusqu'à Anvers.

Pour terminer, pourrais-tu partager un coup de coeur avec nous ? Un groupe ou un artiste, actuel, que tu aimes vraiment ?

Un groupe français a développé un univers un peu fou. J’ai vu cette formation aux Transmusicales mais je la connaissais déjà auparavant. Elle s'appelle Le Groupe Obscur... Voilà, tu souhaitais un truc 'dark'... (rires) Les musiciens sont très jeunes. Ils sont issus de Rennes, portent des costumes complètement dingues et leur musique, c’est un peu du Kate Bush à la française...

Ouh là ! Très intéressant !

Leur univers est très années 80, très lyrique. Il y a des guitares et des batteries. Ils ont même inventé une langue qu’ils ont baptisé l'obscurien. Je te conseille leur titre « L'Oiseau de Feu ». Il faut les écouter, aller les voir en concert et les encourager parce que leur projet est très prometteur...

Merci, Flora !

Merci à toi !

Remerciements: Flora, ‘C'est Central – La Louvière’, Les Disques Entreprise, Sony Music Belgium, Valérie Dumont, Patrizia Merche et Laetitia Van Hove.

L'interview audio de Fishbach sera diffusée dans le cadre de l'émission WAVES. A suivre via Facebook ou Mixcloud.

Photo : Phil Blackmarquis

mardi, 12 décembre 2017 12:37

Lancement des D6bels Music Awards 2018

Le 26 janvier prochain, la troisième cérémonie des D6bels Music Awards mettra en évidence les artistes de la scène belge francophone. Le public est invité à voter du 2 au 12 janvier. Pour cette 3ème édition, place à de nouvelles catégories, désormais classifiées en fonction des genres musicaux: Chanson française, Pop, Rock & Alternatif, Dance & Électro et Hip-Hop. Elles viennent s’ajouter aux cinq autres catégories ouvertes au public: Album, Artiste solo féminin, Artiste solo masculin, Groupe et Hit.
 
Outre les catégories soumises au vote du public, 5 Awards seront remis par les votes du secteur musical, à savoir : Concert, Clip, Auteur/Compositeur, Musicien et Révélation.
 
Les nominés 'vote public' sont:
 
D6bels public
 
Les nominés 'vote professionnels' sont :
 
D6bels secteur
 
Pour assister à la cérémonie le 26 janvier à Liège, voir ici.
mercredi, 06 décembre 2017 02:00

Obligatoirement Magistral et Divin...

Ce 6 décembre, dans la hotte de Saint-Nicolas, il y a OMD (Orchestral Manoeuvres in the Dark) et Holygram, au sein de la salle De Roma, à Anvers. Un présent résolument 'dark', car les formations émargent à la 'new-wave', l'une comme pionnière et fondatrice (OMD) et l'autre, bien que jeune pousse, prête à reprendre le flambeau.

La jeune pousse, Holygram, est un quatuor colonais extrêmement prometteur. Il s’était illustré dans le cadre du festival Amphi, à Cologne. Au programme, un post-punk sophistiqué, aux frontières de la shoegaze et du krautrock. Lorsqu'il entame « Hideaway », impossible de ne pas penser à The Cure, The Chameleons mais aussi à The Jesus and The Mary Chain! Le chanteur, Patrick Blümel, ressemble quelque peu à Liam Gallagher ; mais ici s’arrête la comparaison. La setlist privilégie les plages du premier Ep (NDR : un éponyme) ; et tout particulièrement le superbe « Still There ». Mais les deux compos inédites, « She's Like The Sun » et « Signals », laissent entrevoir une évolution vers un style plus éclectique.(Pour les photos, c'est ici)

Après une pause de 30 minutes, OMD prend possession de la scène. Cette formation anglaise, issue de Liverpool, a marqué les années '80 en dispensant une new-wave électronique spécialement mélodique et très dansante. Formée en 1978, elle a connu une ascension fulgurante jusque dans les nineties, où elle a été balayée par les mouvements grunge et britpop. Mais en 2006, elle s'est reformée, surfant sur une vague nostalgique des eighties. A contrario d’une belle brochette de groupes 'rétros', OMD a préféré composer de nouveaux morceaux, enregistrant d’ailleurs trois long playings : « History of Modern », « English Electric » et, cette année, le petit dernier : « The Punishment of Luxury ».

Après une intro sur bande, constituée de « Art Eats » / « La Mitrailleuse », le show commence par deux titres récents, « Ghost Star » et « Isotype », tous deux extraits du nouvel opus. Sur l’estrade, on reconnaît le chanteur, Andy McCluskey. Derrière lui, aux claviers, on retrouve son compère, Paul Humphreys, la cinquantaine, les cheveux grisonnants et un visage de poupon souriant. Constat remarquable : les deux autres musiciens : Malcolm Holmes, à la batterie, et Martin Cooper, préposé aux synthés ainsi qu’au saxophone, sont les membres du line up ‘live’ emblématique, soit celui de 1980.

'Nous avons aussi des anciennes chansons', ironise McCluskey en introduisant « Messages », un morceau qui date de 1980. La réaction du public est enthousiaste. Il est clair que l'écrasante majorité des quadragénaires et quinquagénaires présents s’est déplacée pour entendre les hits de l'époque dorée '79-85!

« History of Modern (Part 1) » prouve néanmoins qu'OMD est encore capable encore d’écrire des hits, 30 ans plus tard. Le riff au synthé est simple mais d'une efficacité redoutable. Et Humphreys d'entamer un pas de danse. ‘I know why we play in Antwerp : it's because the people like my dancing', déclare-t-il, sur un ton humoristique… typiquement britannique.

Sur « (Forever) Live and Die », le claviériste abandonne son instrument pour venir chanter au devant du podium, alors que McCluskey le remplace derrière les claviers. Paul reste seul au micro pour « Souvenir », une compo qui nous rappelle de très beaux... souvenirs, avant que « Joan of Arc » et « Maid of Orleans » n'imposent leurs atmosphères hypnotiques et fascinantes. Le roulement de batterie de « Maid of Orleans » ainsi que la mélodie au mellotron nous transportent au cœur d’un univers médiéval, mystique et presque dark folk. Un grand moment, ponctué par une ovation de plusieurs minutes.

« Of All the Things We've Made » est interprété en formule quasi-acoustique. Les quatre musicos sont alors tous disposés au devant de la scène. Le batteur joue d'un simple tom sur pied ; ce qui nous permet d'apprécier la musique sans les interventions de batterie, qui, sur l'ensemble du concert, se sont révélées bien trop lourdes et bruyantes.

‘Is the sound loud enough ?’, s’enquiert McCluskey. ‘Because it's the end of the cultural part : now it's time for pop and kick-ass dance music !’ « So In Love » et « Locomotion » démontrent une fois de plus l'étonnante capacité de ce combo anglais à composer des chansons irrésistibles qui incitent furieusement à se remuer. Certaines parties vocales préenregistrées, sont circonstanciellement destinées à soutenir McCluskey. On ne lui en tiendra pas rigueur, vu ses incroyables performances, derrière le micro, accordées tout au long du set.

Les hits se succèdent à un rythme effréné : « Sailing On The Seven Seas », composé en trio avec Nick Kershaw, cède le relais au dernier titre du show, « Enola Gay ». Sans doute le plus grand hit décroché par la formation, en 1980. Un morceau 'explosif', qui emporte les fans au septième ciel ; et en fin de parcours, l’ensemble de l’auditoire tape dans les mains en criant 'Hey !' sur le tempo de la boîte à rythmes. Les musiciens se retirent, laissant la machine jouer 'ad libitum' avec le public : très fun !

Le combo revient sur le podium pour « Walking on the Milky Way », suivi du dispensable « If You Leave ». 

Enfin, « Electricity », son premier single gravé en 1979, parvient une dernière fois à faire grimper la tension devant une fosse... survoltée...

Une conclusion ? On a vécu un excellent concert, car ces vétérans ont donné une leçon cinglante aux formations contemporaines. Tout y était : génie musical, énergie, présence, humour et modestie. On regrettera juste la présence trop envahissante de la batterie (cette caisse claire assourdissante!) et l'utilisation par moments un peu trop systématique de 'gros' sons de synthé plus modernes. Une déception quand on apprécie davantage les sonorités vintage, voire même lo-fi des années '79-'85. OMD est un groupe de 'minimal synth', s'il vous plaît, pas de 'maximal synth' !

Mais ne boudons pas notre plaisir : ce soir, l’acronyme OMD aurait tout aussi bien pu se traduire par ‘Obligatoirement Magistral et Divin’... (Pour les photos, c'est )

Setlist :

Art Eats Art/La Mitrailleuse (Intro)
Ghost Star
Isotype
Messages
Tesla Girls
History of Modern (Part 1)
One More Time
Dreaming
(Forever) Live and Die
Souvenir
Joan of Arc
Joan of Arc (Maid of Orleans)
Time Zones 2016 (tape)
Of All the Things We've Made
What Have We Done
So in Love
Locomotion
The Punishment of Luxury
Sailing on the Seven Seas
Enola Gay

Encore:

Walking On The Milky Way
If You Leave

Electricity

Photo : Grégory Lécrivain

Org: De Roma, Anvers

 

samedi, 02 décembre 2017 02:00

Un fameux coup de poing… en plein Front…

Ce week-end, c'est la fête à Front 242. Et elle se déroule dans la grande salle de l'AB ! La formation belge culte, qui a créé l'Electronic Body Music au début des années '80, a exercé une influence majeure sur les courants techno, electro, industrial, etc.. Elle célèbre donc les 35 ans de la parution de son tout premier opus, « Geography ». Les deux concerts, accordés vendredi et samedi, sont archi-complets et ont attiré des fans issus des quatre coins du pays et même de l'étranger. Grâce à l'AB, Musiczine et Radio Vibration, votre serviteur a pu assister aux deux représentations et nombreux sont les aficionados qui ont opéré ce choix, curieux de découvrir deux shows qui, le groupe l'a promis, seront différents et complémentaires.

Un mot sur le premier spectacle, programmé le vendredi. C'est Metroland, qui a ouvert le feu, un combo de musique électronique, réduit à un duo depuis la mort du Passenger L, alias Louis Zachert. Le tandem malinois pratique toujours une musique très influencée par Kraftwerk, en plus punchy. A (re)découvrir ! Quant au set de Front 242, s’il s’est avéré intéressant, il a souffert de plusieurs passages à vide, surtout en milieu de parcours. De quoi laisser le mélomane quelque peu sur sa faim. 

On s’attardera donc davantage à la performance de samedi. Car on y a vécu un moment inoubliable, probablement un des meilleurs concerts jamais accordés à l'AB.

Reprenons la chronologie de cette soirée d'anthologie : c'est Cruise [Ctrl], le duo belge francophone réunissant John et Gore, qui se charge d'ouvrir les hostilités. La salle est déjà bien remplie quand Jean-Luc De Meyer, le chanteur principal de Front 242, monte sur les planches pour présenter les musicos. Un hommage touchant de sa part ! Mêlant electronica, minimal techno et ambient, la musique de Cruise [Ctrl] est unique en son genre. Debout derrière une table de DJ, les deux bidouilleurs triturent leurs synthés et leur 'drone commanders' pour générer une bande-son répétitive et hypnotique, aux atmosphères très ‘lynchéennes’. La setlist parcourt leurs 4 albums en date, soutenue par les superbes vidéos d'Ab Strakt (alias Valérie). Une prestation captivante. On attend donc impatiemment le cinquième elpee studio !

Ce qui va se produire ensuite, restera, à notre avis, dans l'histoire. Après 20 minutes de pause, le rideau, sur lequel est projeté le logo ‘242’, s'entrouvre sur une musique d'introduction très solennelle. Richard 23, portant un masque vénitien, apparaît immobile au-devant de la scène et petit à petit les sons de « Happiness » envahissent la salle. Le rideau s'ouvre complètement et le groupe entame une progression rythmique hallucinante, comme pour retarder l'explosion le plus longtemps possible. ‘You modern angels, You modern angels...’ Enfin, c'est l'orgasme et le rythme frénétique du hit des années '90 retentit. Richard arrache son masque et se met à danser comme un possédé. Immédiatement, c'est la folie totale au sein des premiers rangs. Un pogo monstre éclate et pour nombre d'entre nous, il est temps de se réfugier en dehors du 'circle pit'. A la fin du premier titre, qui se sera étendu sur plus 8 minutes, la messe est déjà dite et on sait qu'on est parti pour un concert de rêve.

Le groupe enchaîne par « Take One » et c'est au tour de Jean-Luc De Meyer de prendre possession de l'avant-scène. Derrière, à côté de Richard 23, Patrick Codenys trône en maître des claviers et Tim Kroker défonce ses fûts. Il faut bien sûr ajouter Daniel B., alias Daniel Bressanutti, un des 4 piliers originaux de la formation, qui officie toujours derrière la table de mixage. Les vidéos sont, comme à l'accoutumé, tout simplement époustouflantes. Tantôt fractales, tantôt réalistes, toujours passionnantes. « Tragedy For You » déçoit un peu par un manque, tout relatif bien sûr, de puissance dans les arrangements mais, cette baisse de régime est bien vite oubliée grâce à « Moldavia », une autre bombe EBM qui déclenche à nouveau l'hystérie.

Intelligemment, les musiciens se ménagent une séquence plus calme, constituée de « Together », « One With the Fire », un titre qui figure très rarement dans les setlists, et « 7rain ». La machine-tueuse se remet ensuite en marche pour « WYHIWYG », enchaîné à « Master Hit » mais c'est surtout pendant « No Shuffle » que l'ambiance redevient torride. A la fin du morceau, le public continue à hurler ‘Always Ahead’ et on perçoit un émerveillement sincère sur les visages de Richard 23 et Jean-Luc De Meyer. On a beau avoir joué sur toutes les scènes du monde en 35 ans, rien ne vaut le public belge !

L'intensité baisse ensuite à nouveau quelque peu pendant « Lovely day » et « Circling overland », mais c'est pour mieux préparer le galop final, qui commence par « Commando mix » et bien entendu, « Headhunter ». ‘Make some fucking noise !’, éructe Richard et c'est le classique des classiques, le plus grand hit de la formation, articulé autour de ce refrain devenu culte: ‘One you lock the target, Two you bait the line, Three you slowly spread the net and Four you catch the man’. Plus de 1 500 fans lèvent les bras et la clameur du public couvre même le son des enceintes : un moment inoubliable !

« Im Rhythmus bleiben » et enfin, « Funkahdafi » maintiennent la pression jusqu'à la fin du set officiel. En premier rappel, Jean-Luc De Meyer introduit « Operating Tracks » en ces termes laconiques: ‘First album, first track’. La vidéo projetée est celle réalisée à l'époque, en 1982. Délicieusement vintage ! Après « Welcome to Paradise » et son fameux ‘No sex until marriage !’, ponctué par un amusant ‘You bloody hypocrites’ de Richard, on en conclut que le concert est terminé mais, nouvelle surprise, le band revient pour un second rappel. Ce qui est très rare ! Et, en plus, c'est pour jouer l'hallucinant « Punish Your Machine », une tuerie hypnotique et technoïde à souhait, soutenue par les stroboscopes et les images en noir et blanc de la guerre au Vietnam. L'outro est enfin complètement dingue, les sons s'agglomérant dans un délire bruitiste inouï.

Pas de doute, on a assisté à un concert historique. Peu de groupes parviennent à offrir un spectacle aussi puissant, aussi énergique et en même temps, si sophistiqué, si élaboré, à l'exception, sans doute, des inégalables Nine Inch Nails... Jean-Luc, Patrick, Daniel et Richard ont prouvé que, même s'il ne proposent plus de titres nouveaux depuis les années 2000, ils n'en restent pas moins un des meilleurs groupes 'live' de ce côté-ci du Rio Grande (et de l'autre côté aussi, d'ailleurs). Ce soir, Front 242, c'était un coup de poing dans les yeux, dans les oreilles et... dans le Front ! C'était juste le bonheur... « Happiness !». Thank you, guys !

Pour regarder la vidéo de « Happiness », c’est ici et de « Headhunter », c’est

Et pour la section photos (crédit Patrice Hoerner), c'est encore ici

 

Setlist Front 242 (2 décembre) :

Happiness
Take one
Tragedy for you
Moldavia
Together
One with the fire
7rain
WYHIWYG/Masterhit
No shuffle
Lovely day
Circling overland
Commando mix
Until death (us do part)
Headhunter
Im Rhythmus bleiben
Funkahdafi.

Rappel 1 :

Operating tracks

Rappel 2 :

Punish your machine

Setlist Cruise [Ctrl] :

Letters under nails
In the heart of a circle of twelve sycamores
Pomona road
White Lodge
Two men getting sick

(Organisation : AB)

mardi, 21 novembre 2017 02:00

La crucifixion selon Protomartyr…

Jolie double affiche, ce soir, au Botanique. Heimat et Protomartyr partagent la Rotonde. Un enchaînement insolite entre deux formations résolument orientée du côté obscur de la musique alternative... Pour notre plus grand bonheur !

C'est Heimat qui, en toute logique, ouvre les hostilités. Le duo réunit Armelle Oberle et Olivier Demeaux, qui militent par ailleurs au sein des prolifiques Cheveu et Badaboum, mais aussi Accident du Travail et The Dreams. Heimat, qui signifie 'maison' et 'mère patrie', c'est un peu comme si Nico faisait un boeuf avec le Yellow Magic Orchestra. Comme si Bettina Köster, époque Malaria!, se produisait dans un cabaret allemand plongé dans des sonorités électroniques minimales krautrock aux accents japonisants...

Sur les planches, le look d'Armelle évoque plutôt Catherine Ringer, pour le côté désinvolte. Celui d’Olivier Demeaux est assez discret. Il trône derrière ses contrôleurs, son clavier Nord et sa table de mixage Soundcraft. Les deux artistes s'appliquent à distiller leurs titres sans fioritures particulières. La setlist se focalise sur le premier elpee éponyme du duo, paru sur l'excellent label belgo-français Teenage Menopause. Véritables hymnes pop/punk robotiques, rehaussés par le chant lyrique, un peu grandiloquent, d'Armelle, « Tot und Hoch » et « Pompei » sont particulièrement impressionnants. ‘Prost !’, proclame Armelle en goûtant sa bière. Le dernier morceau est un inédit, très martial et ma foi, aussi intéressant. Vu qu'il reste deux minutes, le duo clôture son set par « Wek », une lente mélopée enfantine gonflée par une basse synthé ronflante et superbement 'dark'. Très belle prestation même si on aurait aimé que le duo offre un peu plus au niveau du 'show'.

Une demi-heure plus tard, Protomartyr prend possession de la Rotonde. Issu de Detroit, le quatuor pratique un post-punk propre, précis et subtilement puissant. Mais ne vous méprenez pas : sueur, guitare crachotante et roulements de batterie sont au rendez-vous! Ce qui fait surtout la spécificité du combo, c'est sans nul doute le chanteur, Joe Casey. Quand il débarque sur le podium, pendant l'intro de « My Children », on sait d'emblée que l'on est face à un fameux personnage. Affichant un look de fonctionnaire désabusé, bedonnant et le regard déjà embué par de nombreuses chopes, on dirait un croisement entre Joe Cocker et Ian Dury, en plus jeune. Dans les poches de sa veste sombre, il cache 4 bouteilles de bière qu'il décapsulera et éclusera avec délectation pendant tout le concert.

Très Buzzcocks, « Ain't So Simple » nous plonge immédiatement dans le passé ; et tout particulièrement en 1978-79, soit la période d'âge d'or du post-punk anglais quand il était plus proche du punk que de la new wave. Les compositions sont courtes et énergiques. Les paroles sont tranchantes et le chant ressemble à un cri. Joe Casey éructe ‘Everything's Fine’ dans « Windsor Hum » et la plupart des textes possèdent une forte dimension sociale. On ne comprend pas tout ce que Casey raconte, mais son souffle lyrique lui permet d’être considéré parmi les plus grands poètes du rock.

La setlist se promène entre « Under Color Of Official Right », « The Agent Intellect » et la dernière production, « Relatives In Descent », un des albums de l'année. « Up The Tower » et « Male Plague », par exemple, sont des véritables coups de poing et le public accuse le coup en dodelinant de la tête. Bizarrement, aucun pogo ni de 'circle pit' ne se déclenche. C’est sans doute dû à l'atmosphère intimiste de la Rotonde. Mais la puissance et la violence sont bien présentes, retenues mais non moins intenses. On passe d'une lenteur marécageuse à un emballement frénétique en moins d'une seconde.

La fin du show conduit à l'apothéose, grâce à « Here Is The Thing », « Don't Go To Anacita » et « Dope Cloud ». ‘Can you light up the mirror ball ?’ demande Casey, en pointant le doigt vers la grosse boule à facettes pendue très haut dans le dôme de la Rotonde. Exécution : le préposé aux lumières dirige 3 faisceaux blancs sur la sphère, transformant la salle en discothèque pour le reste du concert : fun ! « Half Sister » clôture officiellement le set, mais les musiciens reviennent bien vite pour interpréter deux bombes : « Why Does It Shake? » et surtout « Scum, Rise! ».

En un mot, un concert en forme d'uppercut, incandescent et carrément jouissif. On aurait juste voulu qu’il dure plus longtemps mais en une heure, on a quand même eu droit à pas moins de 18 titres ! Aucun doute : Protomartyr nous a... crucifiés !

Setlist :

My Children
Ain't So Simple
Corpses in Regalia
Windsor
Hum
I Stare at Floors
Up the Tower
Male Plague
Cowards Starve
The Devil in His Youth
3 Swallows
A Private Understanding
Here Is The Thing
What the Wall Said
Don't Go To Anacita
Dope Cloud
Half Sister

Rappel:

Why Does It Shake?
Scum, Rise!

(Organisation : Botanique)

vendredi, 03 novembre 2017 18:55

Phase Fatale : l'avenir de la techno est 'dark'

Phase Fatale est le projet techno du DJ et producteur Hayden Payne. Originaire de New York et basé à Berlin, Payne a exploré le monde post-punk / coldwave (ce qu'on appelle plus simplement la 'wave') à travers divers projets au cours d'une décennie. Démarré en 2014, Phase Fatale lui permet d'opérer la fusion entre techno et wave, avec une touche industrielle. Les pulsations hypnotiques des boîtes à rythme y cotoient les sons glacials de synthés et les 'samples' sombres à souhait.

Après plusieurs EP, d'innombrables DJ sets et une collaboration avec Silent Servant, Phase Fatale sort enfin son premier album à part entière, « Redeemer », sur Hospital Productions, le label de Dominick Fernow (Prurient).

Dans une interview avec Resident Advisor, Payne explique : "Pour moi, le lien entre la wave (post-punk, industrial et EBM) et la techno a toujours été évident. On y trouve les mêmes éléments essentiels : rythmes mécaniques, atmosphères froides, sons métalliques et mélodies sombres ... Dans cet album, j'essaie de pousser ces éléments encore plus loin..."

Phase Fatale accordera une prestation unique en Belgique, le 17 novembre prochain au Zodiak, à Bruxelles. La soirée, organisée par ParadigmCollective, proposera également Unhuman et DJ Nephil. Pour en savoir plus: Event Facebook.

Pour écouter et acheter le nouvel album de Phase Fatale, « Redeemer », c'est ici

mardi, 31 octobre 2017 16:03

Photos du concert Live Waves 2

Oliver Chesler, alias The Horrorist, a mis le feu au Beursschouwburg samedi dernier, à Bruxelles, dans le cadre de la soirée "Live Waves 2", organisée par le centre culturel et l'émission WAVES (Radio Vibration). Le public a été véritablement hypnotisé par la techno infectée d'EBM et de minimal synth de l'artiste américain, ainsi que par ses qualité extraordinaires de 'showman'. Avant lui, Ono Scream, le nouveau projet de l'Anversois Bart Willems, avait séduit grâce à un soft postpunk aux accents shoegaze et psyché.

Pour regarder les photos de Wim Heirbaut alias Creeping Mac Kroki:

- The Horrorist: cliquer ici;

- Ono Scream: cliquer ici.

D'autres photos, par Philippe Carly et Félicie Novy, et deux vidéos ont été postées sur la page Facebook de la soirée

Photo en médaillon (c) Wim Heirbaut alias Creeping Mac Kroki

samedi, 28 octobre 2017 11:59

The Horrorist dévoile un nouveau titre

Oliver Chesler, alias THE HORRORIST, est une légende de la musique électronique dans son côté obscur. Originaire de New York et maintenant basé à Berlin, il est actif depuis les années '90 et a été le pionnier d'un mélange séminal d'EBM, Techno et Minimal Synth. Il vient de dévoiler un nouveau titre, "The Hell You Live", extrait de son prochain album, "Separate Dimension", qui sortira dans les prochaines semaines sur le label berlinois [Aufnahme + Wiedergabe]. Le titre est un pur bijou et les spécialistes reconnaîtront le son, très vintage, de la boîte à rythme Korg KR-55.

Ecoutez le titre, qui a été diffusé en exclusivité dans l'émission WAVES sur Radio Vibration et sur mixcloud: le titre est joué à 49 minutes.

Si vous voulez découvrir le live show de The Horrorist, un des meilleurs sur la scène Techno/EBM, rendez-vous au Beursschouwburg, à Bruxelles, ce samedi 28 octobre! Plus d'info sur Facebook ou sur ce site.

 

Il y a du neuf chez Charlotte et David, le duo bruxellois bien connu. Aujourd'hui, ils sortent un album digital de remixes de titres de leur -superbe- dernier album.
 
Et il y a du beau monde dans la tracklist de « Forever Remixes ». Jugez plutôt : deux remixes de « Fake » par Factory Floor, les prodiges techno-wave de l'écurie DFA. « Fake » bénéficie également d'un remix par la géniale Maya Postepski (Princess Century, TR/ST, ex-Austra), qui, rappelons-le, avait participé comme co-productrice et 'synth-wizard' sur plusieurs plages de « Forever ». Le hit, « Do It Again », est, quant à lui, revisité par DC Salas, la valeur montante de l'électro bruxelloise, tandis que « Forever » passe à la moulinette plus 'housy' de Simon Le Saint. Enfin, « Oppression », qui était déjà à l'origine un track remix taillé pour le dancefloor, passe ici dans les mains expertes de MUGWUMP. Pour écouter les remixes, c'est ici.
 
Dans la foulée, Soldout publie également une vidéo de l'excellent titre « Because of You ». Réalisée par Eve Martin, elle met en scène un personnage féminin, une 'skateuse', qui doit s'imposer dans un monde principalement masculin. Pour regarder la vidéo, c'est ici.
 
Enfin, Charlotte et David, accompagnés par leur batteur Franck, annoncent une tournée avec Girl In Hawai. Dix ans après leur collaboration sur « Dead Tapes », les deux formations se retrouvent pour une série de dates en France et à l'Eden de Charleroi. Au passage, on notera qu'il ne faut pas tarder à réserver ses tickets pour le concert de Soldout à la Madeleine le 19 octobre car il est quasi.... soldout.
 
 
Ecoutez l'interview de Soldout dans l'émission de radio WAVES : ici.






Le Bozar Electronic Arts Festival fête déjà sa sixième édition ; et pour être franc, c'est un des meilleurs festivals de musique électronique en Belgique. Le lieu ? Le Bozar (le Palais des Beaux-Arts, pour celles et ceux qui ne connaissent pas Bruxelles). Cet endroit est bien entendu magique et l'organisation, impeccable, mais c'est surtout la programmation qui est intéressante. Elle combine classicisme, expérimentation et avant-garde, sans négliger un côté 'mainstream', voire même 'clubbing'. Pour les aficionados de la musique 'dark' orientée 'wave', comme votre serviteur, il y a toujours quelque chose à se mettre dans le creux de l’oreille. Les années précédentes, l'affiche était rehaussée par la présence, notamment, de Silent Servant, Regis, Andy Stott ou encore Veronica Vasicka. Pour cette édition, c'est surtout la soirée du 29 septembre qui a retenu notre attention, car elle nous réserve des concerts de Black Rain et de Ben Frost.

La soirée commence bien : dans le hall, nous croisons Alison Lewis, mieux connue au sein des milieux 'dark' sous le pseudo de Zanias, une artiste interviewée à plusieurs reprises par votre serviteur. Ancienne chanteuse de la formation légendaire de dark-pop Linea Aspera, elle incarna également la moitié de Keluar. Et elle nous signale qu’elle prêtera sa voix à Black Rain. Une bonne nouvelle !

Black Rain, c'est un des multiples projets imaginés par l'Américain Stuart Argabright, connu grâce à Death Comet Crew et Dominatrix mais surtout à Ike Yard, la formation new-yorkaise pionnière de la 'no wave'. Active depuis les années 80, Black Rain a connu une renaissance en 2012 après la sortie des « Soundtracks 1995-1995 » de William Gibson, publiées sur l’écurie britannique Blackest Ever Black. Inscrit au catalogue de labels tels que Les Disques du Crépuscule et Factory Records, le projet est largement reconnu comme précurseur pour la musique industrielle, proto-techno et post-punk.

Au Bozar, Stuart Argabright est accompagné par Soren Roi, aux synthés modulaires et à la guitare, et Otto Lindholm à la contrebasse. Argabright se consacre au laptop, au synthé et à la basse. Dans le ‘Studio’, le petit amphithéâtre du Bozar, plein à craquer, la formation déroule sa musique dark ambient teintée de rythmiques technoïdes. Les compos sont assez bruitistes, atonales et sombres. La setlist se focalise sur « Black Pool », le dernier opus en date du projet, publié l'année dernière, mais propose également des nouveaux titres. Ils devraient d’ailleurs figurer sur le prochain disque, dont la sortie est prévue pour la fin de l'année. Dans le dernier tiers de la prestation, Alison Lewis rejoint le trio pour interpréter quatre titres, dont les deux « Profusion (I et II) ». Drapée dans un superbe ensemble noir aux allures de sari, elle fascine et impressionne. Telle une diva gothique, elle alterne mélodies lancinantes et phrasés plus expérimentaux. Par moments, sa voix lorgne sur le chant lyrique de Lisa Gerrard, une des chanteuses, on le sait, qui l'ont le plus marquée dans sa vie. Un set été intense et profond, qui constitue une excellente mise en bouche avant le plat de résistance...

Ce plat de résistance nous est servi par Ben Frost. L'Australien, qui réside en Islande, est un fidèle du festival ;  il a déjà foulé les planches du Bozar en 2012 et 2014. Aujourd'hui, il est clairement devenu une 'superstar' de la musique électronique et c'est en majorité pour lui que le public a investi en masse la grande salle Henri Leboeuf. La musique de fond dispensée avant le concert se résume à un son monotonique régulier, semblable au beep d'un électrocardiogramme. Enervant mais idéal pour créer un manque et susciter le désir avant le déferlement qui va suivre.

Vers 21h40, accusant 10 minutes de retard, l'artiste prend possession de la scène, sous les fumigènes. Arborant une barbe et des cheveux longs, campé derrière une large table placée au centre du podium, sa stature de bûcheron en impose. Le light show est exclusivement composé de lumières d'un bleu électrique rappelant la pochette de « The Centre Cannot Hold », son dernier opus produit par Steve Albini qui, jolie coïncidence, sort ce jour même chez Mute Records.

Si, sur disque, la musique de Ben Frost peut paraître parfois monotone, son incarnation sur scène est, par contre, d'une puissance impressionnante. Les écarts de dynamique sont frappants : on passe des atmosphères les plus 'ambient' aux explosions soniques d'infra-basses et de synthés. On reconnaît la plupart des thèmes du dernier LP, notamment « Ilonia » et « Entropy in Blue », mais les séquences rythmiques et les modules mélodiques sont triturés et torturés en live par un Ben Frost véritablement possédé. Un autre possédé, c'est le fan lourdingue du premier rang qui, en transe depuis le début du concert, va jusqu'à monter sur le podium pour congratuler l'artiste, avant d'être fermement éconduit par un membre de la sécurité.

Les jeux de lumière sont bluffants. Les vidéos projetées sur l'énorme écran, tendu au fond de l’estrade, deviennent progressivement plus précises et représentent des nuages en mouvement ou des mousses qui se gonflent comme un Alien, le tout dans la couleur bleue obsessionnelle qui évoque Klein.

L'univers sonore ressemble à un voyage dans les tréfonds des geysers islandais. Le calme sourd, sombre et profond, avant le surgissement des forces telluriques. On pense à Autechre, The Knife, Empyset, Prurient ou Blank Mass ; mais la signature musicale de l'Australien est foncièrement originale. 

Cette symphonie tirée des abysses de la terre s’achève au bout d’une heure. Et pour ponctuer ce show époustouflant, Ben Frost vient saluer la foule, la main sur le cœur. A revoir au plus vite !

Le programme prévoit encore la prestation de Pantha du Prince et la performance ‘SpaceTime Helix’ proposée par Michela Pelusio et Glenn Vervliet. Mais la soirée a été suffisamment riche. Ce sera pour une autre fois !

(Organisation : Bozar)

Page 13 sur 29