Un sentiment de révolte envahit Billions Of Comrades…

Billions Of Comrades vient de publier un nouveau single. Intitulé « SCAB AALO PAM », il annonce un nouvel elpee baptisé « Trotop » qui sortira en mars 2024. Ce morceau est un exutoire destiné à combattre une police violente qui intimide, blesse et tue afin de…

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Ferdi

La vie de château de Ferdi

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Ferdi a sorti son premier Ep solo, « Val Duchesse », fin de l’an dernier. 5 titres qui naviguent à la frontière du jazz, du hip hop, du RnB et de la néo-soul. Un projet 100% instrumental dans lequel on retrouve d’ailleurs Béesau à la trompette, sur un titre.

La musique de ce projet se révélant cinématographique, Ferdi a décidé de mettre en image l'intégralité de l’elpee, pour illustrer au mieux son univers. Après une semaine de tournage sur la Côte d’Azur, son ami réalisateur Virgil Hombach et lui-même finissent de tourner tous les titres dans une ambiance vintage, entre les 70’s et aujourd’hui. A l’image de son Ep, moderne et intemporel.

« Son Corps », l'intro du projet, est une ballade romantique, langoureuse et planante. Autour d’une harmonie puissante, le saxophoniste y interprète un thème fort, sur une prod léchée qui sonne entre r’n’b et nu-soul.

Le clip consacré au titre maître de l’Ep, « Val Duchesse » est à découvrir ici

 

Ferdi

Ferdi ne manque pas d’R…

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Ferdi est un artiste originaire du nord de la France. Après avoir obtenu son prix de conservatoire à Douai, le jeune producteur et saxophoniste intègre celui de Bruxelles, section Jazz, où il passera 5 années.

Sa carrière sur la scène urbaine commence en compagnie du rappeur belge Peet, et très vite, il collabore avec d’autres artistes tels que le pianiste Sofiane Pamart, le roi de la funk Dabeull ou encore Ichon, mais également son ami Béesau.

Cette rencontre marquera d’ailleurs une étape importante dans le développement du projet de Ferdi qui, après avoir sorti deux featurings sur le dernier album du trompettiste, décide de se lancer et de sortir un premier projet solo qui verra le jour le 21 octobre prochain...

“Vue sur R” est le premier single de Ferdi. Un des premiers morceaux que le musicien a composés, en 2019. À sa sortie du conservatoire, sans vraiment beaucoup de perspectives professionnelles, il crée des prods dans un local sordide, sale et sans fenêtre à Yser.

De là, “Vue sur R” naît et se veut solaire en contrepied à cette période sombre.  Un titre qui sonne comme la parfaite BO de cette fin d’été !

Sur ce titre, Ferdi dévoile une première palette de sa musique, entre groove, urbain et jazz. De quoi mettre l’eau à la bouche en attendant la sortie de son premier Ep en octobre !

Le clip de “Vue sur R” est à découvrir

 

 

Franz Ferdinand

Comment dépoussiérer des hits…

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Fondé à Glasgow, en 2001, Franz Ferdinand a sorti une compile en mars dernier. Intitulée « Hits to the Head », elle fait suite au dernier album studio, « Always Ascending », son cinquième, qui remonte déjà à 2018. Si vous l’ignoriez encore son patronyme est une référence à l’archiduc autrichien, assassiné à la veille de la première guerre mondiale. Bref, ce soir, le band écossais se produit au Cirque Royal de Bruxelles…

Et il est aux trois-quarts vide pour accueillir, en supporting act, la formation néerlandaise Pip Blom. Il est 20 heures, et il faut croire que le temps estival a incité le public à s’éterniser devant l’entrée ou sur les terrasses aux alentours, qui elles, sont toutes bondées. Des conditions pas évidentes pour une première partie qui doit assurer un set de 30 minutes chrono.

Particulièrement marqué par la musique des 90’s, Pip Blom pratique une forme de rock garage porté par une voix féminine forte et mélodieuse. La prestation ne manque pas d’allure ; et pour preuve, les applaudissements sont nourris, malgré le remue-ménage provoqué par les spectateurs qui investissent progressivement les lieux…

Vers 21h15, les lumières déclinent et un responsable du Cirque Royal annonce l’entrée sur scène imminente des Franz Ferdinand. Les fans de la première heure, qui ont quelque peu décroché, semblent surpris de constater qu’hormis Alex Kapranos et le bassiste d’origine Bod Hardy, le line up a été complètement chamboulé.

Ce sont donc trois nouveaux musicos qui sont venus apporter un vent de fraîcheur au Franz ; ce qui va nous permettre de découvrir quelques titres phares sous des versions contemporaines. Gros bémol, quand même, le drumming est définitivement bien trop en retrait. La frappe particulièrement rigoureuse et énergique de Paul Thomson manque cruellement au rock très écossais du quintet

D’emblée, « No You Girls » (2009) et « The Dark of the Matinée » (2004) confirment que la tournée est bien estampillée ‘best of’, dans l’esprit de « Hits To The Head ». Dans ces conditions, il n’est guère surprenant que de nombreux spectateurs commencent à reprendre ces chansons en chœur. Et cette réaction confirme que l’auditoire est constitué de fans, et pas de mélomanes lambda venus découvrir un combo actif depuis plus de 20 ans.

La plupart des titres sont imprimés sur un tempo beaucoup plus soutenu. Alex Kapranos est toujours un aussi bon showman, nonobstant ses 50 balais qu’il a fêtés le 20 mars dernier. Il saute, danse, se déplace d’un bout à l’autre de la scène sans relâche. Il libère une énergie véritablement galvanisante. Dans l’ensemble, la setlist est très bien équilibrée. Les morceaux cultes déchaînent une foule qui se trémousse dès les premières minutes du show, alors que les titres plus récents enregistrent des baisses de régime au sein de la foule.

« Take Me Out » vient littéralement retourner la salle, et l’incontestable ‘madeleine de Proust’ « Ulysses » ainsi que l’incontournable « Outsiders » clôturent un set qui procure un immense moment de joie autant chez les musicos que les spectateurs.

Les rappels font la part belle à l’elpee « Right Thoughts, Right Words, Right Action » (2013). Un choix pas tellement judicieux, puisqu’il va faire redescendre l’ambiance d’un cran, avant que l’inévitable et fédérateur « This Fire » ne la fasse remonter en flèche, pour le grand bonheur des irréductibles fans toujours gonflés à bloc, malgré ce coup de mou…

Une bien belle soirée, malgré tout, au cours de laquelle, l’auditoire a pris énormément de plaisir à réentendre les classiques du band, subtilement dépoussiérés, tout en conservant leur empreinte rock. En espérant, quand même que, à l’avenir, les Franz Ferdinand ne se contentent pas de tournées ‘best of’, mais bien de périples destinés à nous faire découvrir de nouvelles et solides compos que l’on puisse chanter à tue-tête. Ce ‘rock scottish’ que le groupe incarne si bien est bien trop précieux pour qu’il finisse dans les tiroirs aux souvenirs. Vu l’énergie manifestée par le leader (NDR : en grande forme, par ailleurs), on est en droit de l’espérer. En attendant, ne gâchons pas notre plaisir d’avoir savouré cette délicieuse madeleine !

(Voir aussi notre section photos ici)

Setlist :

  1. No you Girls
    2. Curious
    3. The Dark of the Matinée
    4. Right Action
    5. Walk Away
    6. Stand on the Horizon
    7. Glimpse of Love
    8. Always Ascending
    9. Do You Want To
    10. Lucid Dreams
    11. The Fallen
    12. Darts of Pleasure
    13. Michael
    14. Jacqueline
    15. Take Me Out
    16. Ulysses
    17. Outsiders

Encore :

  1. Billy Goodbye
    19. Evil Eye
    20. Love Illumination
    21. This Fire

(Organisation Live Nation)

Franz Ferdinand

Rien que du bonheur...

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Après avoir assisté à leur set accordé au Botanique début mars, un arrière-goût de trop  peu me restait sur l'estomac. Bien sûr, en une heure, il m'avait totalement convaincu. Mais rien à faire, j'étais resté sur ma faim. Aussi je décidais d'aller les revoir à Paris…

Programmé en première partie, Fiery Furnaces constitue l'autre gros buzz de ce début d'année. Leur marque de fabrique? Des chansons sans refrain, chantées par une Eleanor Friedberger androgyne en diable, à mi chemin entre une Karen O sans garde robe hype et une Jane Birkin sensuelle. L'utilisation intensive d'un piano sautillant en contrepoint d'une instrumentation particulièrement brute et sauvage est leur deuxième réelle marque d'originalité. Malgré ces atouts manifestes, le soufflet est rapidement retombé à plat. En effet, aucun titre ne parvient à se démarquer des autres ; les gémissements de la chanteuse finissant par se confondre avec des gloussements d'ennui.

Venons-en à Franz Ferdinand. Avant même la sortie de leur premier EP, paru en novembre dernier, la presse britannique les avait portés aux nues. Elle les considérait même comme le renouveau de la pop anglaise, comme le groupe qui allait renvoyer à leur dortoir tous les pseudos amateurs qui ont fait de la musique depuis Oasis. Sorti en février, leur elpee a comblé toutes les attentes, et les échos de concerts enflammés ont franchi la Manche. Leur unique prestation belge dans une Rotonde pleine comme un oeuf d'un public avide de nouvelles sensations était énergique à souhait. Que pouvait-on dès lors attendre de plus d'un concert parisien ? Surtout dans une salle où le public est réputé froid et distant… Dès la première note, le ton est donné : impétueux, fougueux et déchaîné. Le groupe semble s'être libéré de son empreinte Gene Vincent un peu kitsch pour s'affirmer réellement en tant que groupe de rock. Enchaînés, « Jacqueline » et « Take me out » rendent la salle totalement hystérique. Le sol vibre au rythme des sautillements de la foule, le chanteur s'époumone et sourit en même temps devant les pogos improvisés, « Auf achse » apportant le coup de grâce. Et Michaël d'achever le public en le mettant à genoux (NDR ; le public !). Après avoir passé en revue tous les titres de l'album et de l'Ep, de « Matinée » à « Cheating on you », le spectacle s'est achevé par « This fire », laissant une réelle sensation de bonheur pour tout le monde présent ce soir-la…

 

Franz Ferdinand

Jubilatoire...

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My Second Skin est un groupe bruxellois. Il accordait son premier concert, ce soir. La voix du chanteur est calquée sur celle de Mathew Bellamy. Je déteste Muse…

Une chose me turlupine depuis la première écoute du somptueux cd de Franz Ferdinand: il y a une fausse note dans l'intro de « Jacqueline ». Est ce volontaire ? Pour casser le rythme, par exemple ? Ou s'en sont-ils rendu compte trop tard ? Une chose est sûre, en live, la fausse note est jouée. Véritable ouragan, les Franz dévastent tout sur leur passage, un peu à la manière des White Stripes. Il existait déjà une réelle hype derrière eux, même avant la sortie de leur premier ep, paru en décembre. Dès leur entrée sur scène, leur jeunesse étonne, contraste avec la maturité naïve de leur album. Durant tout leur set, le quatuor écossais reste admirablement soudé. Le chanteur, Nick Kapranos, se réjouit de voir des Ecossais s'être déplacés spécialement pour les applaudir  Il les sollicitera de nombreuses fois au cours du concert. Musicalement?? De la folie furieuse. Ils passent du post punk au disco. Leur musique mêle The Fall à New Order, en passant par Adam Ant et même… Blondie. Ils affichent une réelle présence, une attitude propre. Parfois elle me fait penser à Gene Vincent, pour leur façon de plier leurs genoux en jouant de la guitare. C'est totalement jouissif ! Et on se prend au jeu. On exulte lorsque commence « Take me out ». On crie de joie aux premières notes de « Darts of pleasure » (leur prochain ep). On jubile sur « Michael ». Un nouveau grand groupe vient de naître. On les a vu éclore ce soir, devant une salle qui peut accueillir 300 personnes…

 

Franz Ferdinand

Always Ascending

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Les dandys pop allaient-il survivre au départ de Nick McCarthy, leur guitariste historique (remplacé par l’ex-1990s, Dino Bardot) et l’arrivée de Julian Corrie aux claviers ? L’appel au mythique producteur Philippe Zdar (du non moins mythique duo Cassius) leur permettait, en tout cas, d’envisager « Always Ascending » comme une forme de nouvelle ascension. L’écoute de ce 5ème opus démontre rapidement que les Ecossais sont loin d’être en manque de mélodies imparables, malgré 14 ans de carrière ! Dopé aux sonorités nouvelles bien plus électroniques, le son du gang de Glasgow se fait plus disco dès l’inaugural « Always Ascending » ou à travers le single « Lazy Boy » ; et on ne peut non plus nier l’influence de leur collaboration avec les Sparks au sein de FFS sur des morceaux tels que « Lois Lane ». S’il leur sera toujours impossible de surpasser leur premier prodigieux elpee, « Always Ascending » figurera au panthéon de Franz Ferdinand lorsque adviendra l’heure d’établir les comptes…

Franz Ferdinand

Tonight : Franz Ferdinand

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Est-il encore nécessaire de présenter ces Ecossais dansants, après les succès fulgurants de leurs deux premiers albums ? La trajectoire parfaite de ces anciens étudiants, ayant fréquenté la Glasgow School of Art, est en effet quasiment connue de tout amateur de pop. Formé en 2001, à l’initiative de Robert ‘Bob’ Hardy et Alex Kapranos, le groupe a exécuté ses premières répétitions au désormais mythique ‘Château’. Franz Ferdinand y a d’ailleurs, depuis, installé ses quartiers généraux. L’endroit accueille même des soirées multiculturelles. Et c’est au sein de ce bouillon de culture ‘warholien’ qu’ont été concoctés les deux premiers albums : l’unanimement acclamé « Franz Ferdinand » ainsi que le très réussi « You could have it so much better », deux elpees finalement fort proches.

« Tonight : Franz Ferdinand » constitue donc leur troisième essai ; et le groupe ne semble pas souffrir de la moindre baisse de régime. Même si la plaque n’atteint pas le niveau du premier opus, elle vole un cran au-dessus de la mêlée de la discographie contemporaine. Et si à ses débuts, l’objectif d’Alex Kapranos était de faire danser les filles, force est de constater qu’il y parvient une fois encore tout au long de ce disque. Les douze compositions ont été enregistrées sous la direction du producteur Dan Casey (CSS et Hot Chip). Ce qui explique la présence de légers accents électro, pimentés tout au long de l’opus. Bref, une légère évolution dans leur musique, même si le combo ne renie pas ses racines. On n’en est pas cependant à un changement radical de cap, comme le groupe l’avait annoncé avant la sortie de la plaque. Car hormis la longue outro de « Lucid dreams », la métamorphose et plutôt discrète.

Bonne nouvelle, les singles sont à nouveau légion. Ces mini-hymnes, disponibles sur chaque album, constituent d’ailleurs la principale force des Franz Ferdinand. Saupoudré d’un subtil accent électro, « Ulysses » fait instantanément mouche ! C’est une certitude, les rois de la pop n’ont pas perdu leur sens mélodique et leur science des refrains pop fédérateurs ! Kapranos a déclaré s’être mis à l’écoute des ‘Ethiopiques’ et ça s’entend sur le très réussi « Can’t stop feeling ». Deux titres réminiscents de leur travail antérieur, les dansants « No you girls » et « Live alone », constituant, à mon humble avis, les meilleures plages de « Tonight ».

Mention spéciale également à l’image illustrant la pochette. Après s’être inspiré du Bauhaus et du constructivisme, le quatuor s’est ici plongé dans les photographies de Weegee, un artiste qui avait immortalisé sur pellicule les fameuses scènes de crime perpétrées dans le New-York des années 40 et 50.

Toujours signé sur l’excellente maison Domino, « Tonight » confirme tout le bien que l’on pense des Franz Ferdinand. L’œuvre est une réussite même si elle n’atteint pas la quintessence du tout premier elpee. Et je crains fort que le combo ne parvienne plus jamais à reproduire une telle performance. Serait-ce le coût à payer pour un chef-d’œuvre ? La question reste posée…

Franz Ferdinand

Parfaitement sous contrôle

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Ce jeudi 12 mars, les Franz Ferdinand se produisaient à Bruxelles pour présenter leur dernier album. Question : davantage électro que les deux premiers et précédents premiers opus, "Tonight : Franz Ferdinand" allait-il tenir la route dans la salle chauffée à blanc de l'Ancienne Belgique ?

Le public venu ce soir s’était, bien entendu, rallié à la cause des Franz. Il suffisait de voir la file devant les portes encore closes de l'AB pour s'en rendre compte. Seule absence au tableau : les revendeurs de places au marché noir ; la police bruxelloise s'étant enfin décidée à agir, face à ces spéculateurs croisés à chaque concert.

Arrivé bien à l'heure, je parviens à me faufiler au 2ème rang, à la droite de la scène. Je pourrai donc ramener quelques clichés malgré l'absence de frontstage pour les photographes. Ouvrant timidement par "Come On Home", dans une quasi-obscurité, le set prend sa vitesse de croisière dès le deuxième titre, "Do You Want To". S’ensuit un premier extrait du dernier album, "No You Girls". Une véritable bombe qui passe en continu sur les stations radiophoniques. Nick, le guitariste/claviériste en profite déjà pour s’allonger sur les mains tendues des premiers rangs. Le light show se réveille et l'écran géant sis derrière le groupe affiche maintenant quelques images fixes. Alex et ses acolytes n'hésitent pas à effleurer les spectateurs de leurs guitares... L’ambiance a maintenant atteint une bonne température. Les Franz attaquent "Matinée". La salle saute, les balcons dansent, les Franz sont ovationnés. "Twilight Omens" et "Walk Away calment un peu l’ardeur de la foule, mais "The Fallen" la fait repartir en vrille et de plus belle ! Le son de la basse et des deux guitares est tout simplement exceptionnel. Pas le temps de souffler que Franz Ferdinand nous balance l'intro de "Take Me Out". Dès les premières notes du morceau, les candidats au ‘crowd surfing’ se manifestent. "Turn It On" permet de reprendre quelque peu ses esprits avant que les guitares ne se déchaînent à nouveau. Et en particulier lors du psychédélique et hypnotique "40' ". Chaussé de souliers à pointes démesurément longues, Alex est toujours aussi maniéré quand il esquisse un pas de danse. Le combo nous livre ensuite une version bien musclée de "Bite Hard" ; encore un extrait du nouvel album ; et embraie par "Michael", morceau au cours duquel les deux guitaristes se retrouvent presque dans le public, alors que Bob, le bassiste, demeure impassible sur la droite de la scène. Alex lance des regards hystériques en direction des premiers rangs, à quelques centimètres à peine des visages des spectateurs… Curieusement, une version un peu molle, à mon goût, d' "Ulysses", premier single extrait de "Tonight : Franz Ferdinand", clôture le set principal, au terme duquel Alex nous gratifie enfin de quelques mots.

Un rapide nouveau sound check, et les Ecossais reviennent sur scène après deux petites minutes d'absence. La prestation reprend en force par le lourd "Lucid Dreams", suivi d'une version de "What She Came For" dont la fin est réellement hallucinante ; deux autres extraits du denier elpee. Alex glisse au synthé pour assurer l'intro d'"Outsiders" ; mais il reprend vite sa guitare afin de se livrer à quelques duels avec son complice Nick, alors qu'un roadie est monté sur les planches pour renforcer Paul à la batterie. Le titre s’achève d’ailleurs en présence de quatre drummers et d’un joueur de maracas, sous les cris de joie de l'AB. Alex présente rapidement chaque membre du groupe qui y va de son petit solo. Le rappel est clôturé en beauté par un "This Fire" particulièrement énergique. Alex frôle tellement le premier rang des spectateurs, que quelques heureux parviennent à gratter les cordes de sa guitare. Les dernières notes tombent. Nick jette sa râpe dans la salle (NDR : les roadies éprouveront toutes les difficultés du monde à la récupérer), avant de descendre dans la fosse, en compagnie d’Alex, pour serrer les mains de spectateurs… qui n'en reviennent toujours pas !

C'est donc à un set parfaitement rôdé que nous avons assisté ce soir. Même si personnellement parfois leur son un peu trop mou à mon goût (comme si les morceaux étaient légèrement joués down tempo), le public présent dans la salle de l'Ancienne Belgique ne semblait pas partager mon avis. A les écouter, il était tout simplement époustouflant et l'enchaînement des titres absolument parfait. Une chose est sûre, les morceaux les plus dance du dernier album ont soigneusement été tenus écartés, la moitié des titres de cet opus joués ce soir passant avec mention l'épreuve de la scène au milieu des bombes tirées des deux premiers elpees du groupe.

Parfaitement sous contrôle, je vous disais...

Organisation Live Nation

 

Franz Ferdinand

You could have it so much better

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Cet album porte bien mal son nom… Attendus au tournant après le carton de l’éponyme « Franz Ferdinand », les Ecossais auraient en effet difficilement pu faire mieux que ce deuxième opus au titre décidément bien étrange. Ne reniant pas le trip binaire disco–punk de leur première œuvre, les sociétaires de Glasgow ont cependant eu le bon goût de se diversifier, de tenter d’offrir plus de variété musicale à un cercle de fans devenu énorme. Et le résultat est à la hauteur des espérances. S’appuyant sur une production irréprochable, Franz Ferdinand passe la surmultipliée, enchaînant morceaux efficaces proches de leurs précédentes productions et plages trempées dans une pop rock plus classique mais diablement bien faite. Si l’on excepte « Do you want to », single solide mais menaçant d’exploser sous l’effet des anabolisants, le groupe semble en effet avoir également atteint une maturité mélodique que l’on ne trouvait que de manière plus diffuse sur son premier album. Alliée à une énergie pure assez impressionnante, cette nouvelle aptitude fait mouche et des morceaux comme « This boy », « Evil an a heathen » ou encore « You’re the reason I’m leaving » (qui aurait sûrement fait un single plus original que « Do you want to ») marquent directement les esprits. On mentionnera aussi « Outsiders », disco crapuleux à la rythmique de galères romaines, et le cliché rock and roll jubilatoire de « You could have it so much better ». Egalement parsemé de sympathiques petites chansons pop éthérées comme « Fade together » et « Eleonor put your boots on », ce deuxième album de Franz Ferdinand à décidément tout pour plaire…

Franz Ferdinand

Pour nous, le Rock n Roll c est de la Pop !

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En mai 2002, un petit groupe issu de la banlieue de Glasgow choisit le salon d'une copine pour y interpréter ses premiers morceaux, jouer un concert initial historique, point de départ d'une formidable ascension. Epoustouflante et foudroyante, la musique de nos quatre Ecossais aurait comblé à elle seule notre année 2004. D'ailleurs, leurs noms placarderont bientôt les pages du dictionnaire du rock, imprimés entre Aretha Franklin et Free. Mais à ce jour, ils sont là. Alex Kapranos, Bob Hardy, Nicholas McCarthy et Paul Thomson demeurent la meilleure preuve de notre humanité, notre présent. En 2004, mes amis, nous y étions. Franz Ferdinand était tout. Tout sauf le mirage, l'illusion d'avoir croisé, ici bas, l'avenir du rock'n'roll. Pour fêter dignement Noël, la maison de disque (Domino) de notre quatuor bien coiffé se propose de rééditer l'album fédérateur, premier couperet responsable du changement de statut soudain de Franz Ferdinand. En bonus, un deuxième disque agrémenté de trois nouvelles chansons et de deux introspections musicales. Cinq titres imparables, tirés à quatre épingles, prêts à décoincer l'embourgeoisement généralisé de notre jeunesse. Bref, à l'image de tous les projectiles de pop balancés par le groupe en 2004. Le temps d'une entrevue de début d'année, Alexander - le charismatique chanteur/guitariste de la formation - et Bob - le bassiste à la sympathique allure de môme joufflu - nous confiaient leurs premières impressions. Sensations.

Vous semblez vous connaître depuis toujours. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Alexander : Nous sommes originaires de Glasgow. A l'origine, nous étions tous potes ! Enfin, non (rires) : pas tous ! Pour Nick (Nicholas McCarthy) le cas est un peu particulier. Nous l'avions rencontré lors d'une soirée…

Bob : Ce soir là, Alexander venait d'acheter une bouteille de vodka. Une espèce d'imbécile (Nick) s'est pointée et lui a piqué notre précieux breuvage…

A. : Evidemment, nous nous sommes battus. Pourtant, à la fin de la soirée, nous étions devenus les meilleurs amis du monde ! (NDR : aaahh l'alcool…) Au cours de cette fête bibitive, je lui avais demandé s'il savait jouer de la batterie. Le plus naturellement du monde, Nick m'avait assuré qu'il était très bon batteur. En réalité, il ne savait pas en jouer, c'était une véritable catastrophe. Le pire batteur de l'histoire du rock (rires) Aujourd'hui, c'est Paul qui se charge de frapper sur la batterie de Franz Ferdinand. Comme vous le savez, Nick chante et joue de la guitare !

Une question que tout le monde se pose : 'Que signifie Franz Ferdinand ?'

B. : Avant même de former officiellement le groupe, nous avions toujours rêvé d'un nom de groupe profond, débordant de significations. Bon, pour la petite histoire : nous étions affalés dans le fauteuil, devant la télé, occupés de regarder une course hippique. Dans cette course, un des chevaux s'appelait 'l'Archiduc'. C'est à partir de ce moment que nous avons réellement commencé à parler de Franz Ferdinand…

A. : C'est vrai ! D'abord, ce nom sonnait bien. Ensuite, d'un point de vue historique, la mort de ce personnage a véritablement changé la face du monde. Pour nous, c'était tout trouvé !

A vos débuts, que pensiez-vous des incessantes comparaisons aux Strokes ?

A. : Rien à foutre ! Nous aimons bien ce groupe…Ces gars là font vraiment de très chouette chansons…

B. : Mais notre musique sonne vraiment différemment ! Ce qu'ils font, c'est une chose. Mais nous, nous ne jouons pas cette musique parce que nous aimons les Strokes ! Quand, nous feuilletons toutes ces comparaisons dans la presse, nous ne sommes ni flattés ni énervés,… On s'en balance complètement !

A. : Le plus amusant, c'est lorsqu'on nous compare avec des groupes dont nous n'avions jamais spécialement écouté les disques comme Gang Of Four ou XTC. Comment pourrions-nous copier leur musique sans les connaître ? Pour nous cette situation ne durera pas… Quand un groupe débarque, je pense sincèrement que les gens ont besoin de toutes ces comparaisons. Bientôt le public parlera simplement de Franz Ferdinand !

Depuis trois ans, une 'nouvelle vague Rock'n'Roll' déferle sur la planète. Vous sentez-vous concernés par cette tendance ?

A. : Sur cette question, il convient de se pencher sur l'histoire de la musique. Dans les années 60, il y avait beaucoup de chanteurs et de formations merdiques. Puis les Beatles sont arrivés. Il s'agissait une révolution musicale. Une multitude de groupes formidables sont apparus dans leur sillage. Ensuite, nous avons eu droit à une période un peu plus vide jusqu'à l'arrivée des Sex Pistols et du punk en général. De même, à la fin des années 80, nous entendions de la variété sur toutes les ondes. Subitement des gars de Manchester et de Seattle sont arrivés, porteurs d'un nouvel idéal. Nous assistions aux premiers pas du grunge, aux balbutiements d'un genre nouveau. La musique fonctionne ainsi ! Par accumulation de vagues. Parfois, elles sont très intéressantes, parfois pas du tout…

B. : Nous venons de la scène alternative mais nous aimons énormément la musique pop. Notre souhait le plus cher est de faire de la pop et non de la musique manufacturée. Sérieusement, je pense que Blondie, les Stooges, les Ramones ou le Velvet Underground, c'est de la pop ! Mais une pop très intelligente, celle qui su conserver son côté indépendant. Pour nous, le Rock'n'Roll c'est de la Pop !

Quelle est votre définition de la musique Pop ?

A. : C'est très simple : la pop est une musique sur laquelle tu peux danser. Un refrain que tu chantonnes, un rythme pour ton quotidien. En réalité, le problème vient du fait que les médias collent une étiquette 'pop' sur beaucoup de choses, souvent inintéressantes. Les Strokes, les White Stripes, ce sont là des groupes qui jouent de l'excellente musique pop. Pour moi, c'est le genre de Pop à privilégier…

Quelles sont vos influences majeures ?

B. : Elles sont nombreuses. Mais nous pouvons très certainement citer Roxy Music, Sparks, The Smiths, The Buzzcocks ou encore The Clash…

Connaissez-vous des chanteurs ou des groupes belges ?

A. : Oh,… (hésitations) Oui (enchanté) : Plastic Bertrand et son super 'Ca Plane Pour Moi' (NDR : prononcé dans la langue de Shakespeare, c'est quelque chose…) et Jacques Brel ! Je ne vois que ces deux là… Mais y a-t-il des groupes en Belgique ?

Vous ne connaissez pas dEUS ?

A. : dEUS ! Cette formation est incroyable ! Ces gars là sont belges ? Je l'ignorais totalement. Leurs compositions sont excellentes et j'espère vraiment les revoir un jour en concert.

Franz Ferdinand

Franz Ferdinand

Le buzz est énorme. Franz Ferdinand, quatuor art school de Glasgow, serait le sauveur du rock british. On connaît la chanson. Et celle-ci, comme les autres, devrait bientôt être sur toutes les lèvres. On murmure déjà qu’il s’agit du meilleur album pop-rock depuis un certain « Is This It ? », et que Casablancas n’en dort plus depuis qu’il a entendu ce « Take Me Out » à la radio - il est vrai une sacrée claque, un tube énorme ! On a l’habitude de crier au génie tous les six mois. La dernière fois, c’était pour « Elephant »… Le premier album de Franz Ferdinand serait donc l’album rock de l’année. Il commence pourtant à la guitare acoustique, le genre d’intro profil bas qui surprend le quidam rock en quête de sensations fortes. Mais très vite, la basse déboule, rugissante, et c’est parti pour quarante minutes de délires soniques tout bonnement jouissifs. « Franz Ferdinand », l’album, est bel et bien la tuerie annoncée. Comme chez Radio 4 et The Rapture, ces Anglais allient avec grâce et vigueur l’incandescence du rock et le groove du funk le plus torride. On acquiesce de la tête, on remue du bas-ventre. « Tell Her Tonight » confirme : voilà du post-punk qui claque aux genoux, comme si Devo et XTC se collaient des grosses pelles sur le dance-floor. Puis c’est « Take Me Out », qui débute comme un bon morceau des Strokes avant de virer la veste en cuir pour une tenue plus cool, genre jogging eighties XXL pour mieux gesticuler en rythme. Ce n’est que le début : « Matinee », c’est les Jam et Kevin Rowland qui se disputent le volant d’une Jeep punk funk tout terrain. « Auf Asche » se la joue d’abord intello (l’allemand), tendance bon bulletin (rappelez-vous Josef K), juste avant de tomber la cravate et de pogoter sous la boule à facettes. « Cheating on You » accélère encore la cadence, jusqu’à l’explosion extatique, le bonheur festif. C’est con comme un album de rock peut parfois donner la chair de poule. Et ça continue : « This Fire » et sa grosse basse à la Peter Hook, « Darts of Pleasure » (un titre prémonitoire), « Michael »… Il y a du Talking Heads, du Wire, du Buzzcocks, du Gang of Four chez ces quatre Anglais au look d’étudiants des Beaux Arts. Il y a de la classe. Il y a du talent. Ne tournons plus autour du pot : ce disque est formidable. Il donne envie de danser, de hurler, de sauter, de rire. « Things may come and things may go but the art school dance goes on forever ». Album rock de la semaine, du mois, de l’année.