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M83

Sidéral et... sidérant!

Il y existe peu de groupes contemporains susceptibles de fédérer les générations. Muse, Coldplay, MGMT, Radiohead, sans doute. Et bien, M83 appartient à cette catégorie. Créé par Anthony Gonzales, originaire d'Antibes, M83 combine judicieusement l'héritage du passé et le temps présent. Le passé, ce sont les références au rock progressif (Pink Floyd, Rush, J.-M. Jarre), au krautrock (Kraftwerk, Schulze, Ash Ra Temple) et à la new-wave (Talk Talk, Tears For Fears). Le présent, ce sont les sonorités électropop, voire trance et les voix hyper-trafiquées. On n'est donc pas étonné de rencontrer dans le public de l'AB un mélange de teenagers et de quadragénaires, pour le troisième passage du combo en Belgique en un an, après les Pias Nites en février et les Ardentes en juillet.

En lever de rideau, les Gallois de Man Without Country ont dispensé un set trempé dans un électro-pop-shoegaze de toute bonne facture. Au menu : synthés puissants, guitares cinglantes et vocaux aériens. Contrairement à de nombreux 'supporting acts', Men Without Country a pu bénéficier d’un 'gros son', celui de M83. Un concert intéressant. Leur premier album, "Foe", a été produit par Ken Thomas, qui a aussi mis en forme le "Saturday = Youth" de M83. Un groupe à suivre!

Lorsque retentissent les premières notes, solennelles, du concert de M83, on assiste à la première référence faite au rock progressif. Morgan Kibby, la chanteuse/claviériste, entre seule sur scène vêtue d'une longue robe noire. Elle porte un masque animalier, qui n'est pas sans rappeler la tête de renard arborée par Peter Gabriel chez Genesis. Une référence étonnante! Ensuite, les autres musiciens montent sur les planches ; Anthony Gonzales en tête, suivi de Loïc Maurin aux drums et du tout jeune Jordan Lawlor aux guitares ainsi qu’aux claviers. Lors du morceau judicieusement intitulé "Intro", Morgan prend parfaitement en charge les voix signées originellement en studio par Zola Jesus. Le décor est cosmique, quasi floydien. A cause de ce tapis d'étoiles et des rayons de lumières oniriques. Bref, on est prêt pour un voyage dans l'espace. Direction la galaxie Messier 83 (d'où le nom du groupe). L'AB est sold-out et le public, super chaud!

Après "Teen Angst", un titre électro réminiscent de Fischerspooner, le show prend véritablement son envol. Soit au moment de "Reunion", le deuxième single extrait de "Hurry Up, We're Dreaming". Une plage dont l'intro rappelle immanquablement Rush, un groupe canadien de prog-rock. Lors du refrain, Gonzales a déjà le public en poche ; et pour cause, il parvient déjà à lui faire reprendre en chœur ses ‘Oh oh oh’... Petite surprise ensuite, présentée sous la forme d'un break electro-house et s’achevant par un final grandiose… Regardez ce moment, filmé depuis les balcons ici.

"Sitting" est le premier long instrumental 'psychélectro' du set, une des marques de fabrique de M83. Place alors à "Year One, One UFO", une compo dont les sonorités folk lorgnent tour à tour vers Yes et MGMT. "We Own The Sky" est un autre grand moment : le rythme est plus calme et les voix, aériennes. La fin du morceau a été réarrangée pour la scène. Le rythme accélère soudain, soutenu par le chant répétitif de Morgan Kibby. Inattendu ! "Steve Mc Queen" est un autre exemple de hit électro dominé par les cris de Gonzales et les changements de dynamique. Superbe ! "Wait" constitue leur "Us And Them". Tant les harmonies que la structure du morceau évoquent clairement ce chef-d’œuvre de Pink Floyd. On pense aussi aux œuvres récentes d'Anathema. La fin du morceau est majestueuse, drapée dans des nuages de claviers et traversée par un beau solo de guitare, que Gonzales exécute à genoux, au-devant de la scène. Vidéo: http://youtu.be/UN2XwQB2UXc.

Après "Graveyard Girl", on entend le riff vocal de "Midnight City". Une énorme clameur envahit l'AB. Par ce riff, Gonzales a trouvé un 'hook' universel, qui entre parfaitement en résonance avec notre époque. Il lui suffit de lever les bras en l'air en criant ‘Bruxelles!’ et la foule chante à l'unisson les six célèbres notes, avant qu'un saxophoniste ne vienne quelque peu gâcher cet événement, en balançant un solo bien trop criard. Voir la video ici.

Le corps du spectacle prend alors fin tout en douceur lorsque le paisible "My Tears Are Becoming A Sea" est interprété un demi-ton plus haut que sur disque. Mais le groupe revient bien vite pour interpréter l'excellent "A Guitar And A Heart", un de mes morceaux préférés, tiré de "Before the Dawn Heals Us" (2005). Cette longue progression évoque le célèbre "One Of These Days" de Pink Floyd (paru sur "Meddle" en 1971). Elle est d’ailleurs jouée dans le même ton. Le rythme est martelé sur un tapis de sons synthétiques et enfle petit à petit avant de culminer dans une explosion de drums et de guitares.

Le concert se clôture enfin par le très solennel "Outro" et le tour de force que constitue "Couleurs". Ici, à nouveau, on retrouve une longue construction électronique de plus de 8 minutes. Sur le riff de base dispensé aux synthés, viennent se greffer les rythmiques et les guitares. Le groupe se déchaîne véritablement sur ce morceau, qui se termine dans un orgasme sonore.

C'est incontestable, au vu de leur prestation, M83 est devenu un groupe majeur et peut maintenant jouer dans la cour des grands... Seuls petits bémols, le son un peu trop brut des drums et le problème du playback, malheureusement inévitable de nos jours. Il est difficile d'identifier la véritable participation des musicos. Les seules contributions à 100% live se résument aux voix et à la batterie. Mais ne boudons pas notre plaisir, la setlist était impeccable, les musiciens parfaits, le son énorme et le light show époustouflant. Un concert stellaire, sidéral et... sidérant! 

Setlist

Intro
Teen Angst
Reunion
Sitting
Year One, One UFO
We Own The Sky
Steve McQueen
Wait
Graveyard Girl
Midnight
City
My Tears Are Becoming a Sea

Encore

A Guitar And A Heart
Outro
Couleurs

 

M83

Hurry Up, We’re Dreaming

Écrit par

Quatre ans se sont écoulés depuis le jour où M83, alias Anthony Gonzalez, a commis l’immense, le grandiose, le luxueux « Saturdays = Youth ». La suite, on l’attendait bien évidemment de pied ferme. C’est donc un sourire jusqu’aux oreilles qu’on a accueilli l’annonce de la sortie d’un double album de l’enfant prodige. Un sourire qui s’st allongé de quelques centimètre de plus à l’écoute de l’excellent premier extrait de la plaque, « Midnight City ». Gonzalez est donc bien de retour, dans une forme olympique.

Publier un double album est toujours un pari osé. Il y a ceux qui, commercialement, se cassent les dents dans l’exercice (Ryan Adams & The Cardinals, Scott Weiland, The Knife, …) et ceux qui décrochent le jackpot (Pink Floyd, The Smashing Pumpkings, Outkast, pour ne citer qu’eux). En publiant « Hurry Up, We’re Dreaming », M83 se place définitivement dans la seconde catégorie. L’opus réunit 22 pépites divisées en deux galettes indissociables. Réfléchi, bien dosé, cohérent, ce nouvel ouvrage aidera les sceptiques à se faire une idée de l’étendue du talent de Gonzalez.

Pour le morceau « Intro », M83 a convié la non-moins talentueuse Nika Danilova, plus connue sous le nom de Zola Jesus (dont le nouvel LP « Conatus vaut également le détour) à lui prêter ses chœurs. Une mise en bouche qui renoue avec le son énorme, cinématographie, eighties et éthéré des œuvres du Français. « Hurry Up, We’re Dreaming » n’est pas foncièrement différent de la discographie antérieure de ce dernier mais permet a Gonzalez d’aller plus loin dans la matérialisation de ses idées. Des idées qu’on accueille les oreilles bien dressées, et particulièrement lorsqu’il délivre des morceaux de la trempe de « OK Pal », « Midnight City », « New Map », « Intro » et « Splendor » (pour lequel il a reçu la collaboration de Brad Laner). Des rêves de cette trempe, c’est toutes les nuits qu’on en veut.

 

M83

Saturdays=Youth

Écrit par

A l’écoute d’une telle plaque, il est difficile de saisir la relative résistance du public face à Anthony Gonzalez, alias M83. Alors que celui-ci devrait l’aduler, le Français semble tout simplement ignoré (NDR : le concert accordé dans une AB à moitié vide en est la plus belle illustration). Il est vrai que le départ en 2005 de Nicolas Fromageau, bras droit de Gonzalez, a donné du fil à retordre à ce dernier qui semblait avoir du mal à réinventer le projet. Les deux ouvrages précédents étaient en effet loin d’être passionnants. Mais ce « Saturdays=Youth » devrait changer la donne pour Gonzalez et ses deux musiciens, Loïc Maurin et une certaine Morgan Kibby, impliquée déjà au sein de The Romanovs.

Contemplatif à souhait, ce cinquième recueil marie pertinemment shoegaze, pop et electronica. Toutes guitares en avant depuis « Before The Dawn Heals Us » (2005), les compositions de la formation conservent l’atmosphère ambient des travaux précédents à laquelle vient se greffer une nostalgie étonnante. En effet, Gonzalez, à peine âgé de 26 ans, évoque l’adolescence avec une maturité incroyable et la transpose dans un univers 80s extraordinairement précis. Un peu comme s’il avait véritablement vécu cette période de sa vie durant cette décennie.

En plus de constituer une agréable ode à l’adolescence, « Saturdays=Youth » célèbre également l’été à l’aide d’hymnes estivaux terriblement envoûtants, tels que de grandioses « Couleurs », « Too Late », « You, Appearing » et des époustouflants « Kim & Jessie » et « Graveyard Girl ». A ceux-ci s’ajoutent « Skin Of The Night » et « We Own The Sky », deux jolies complaintes interprétées par Morgan Kibby dont les vocalises rappellent incontestablement celles de Kate Bush. Mais c’est également à la dame que l’on doit le fragment le moins intéressant de la plaque, un « Up! » trop plat pour susciter un quelconque intérêt. « Saturdays=Youth » sur un « Midnight Souls Still Remain » intriguant et semblant tout droit issu de la bande son de la série Twin Peaks. Une belle réussite.

 

M83

Before The Dawn Heals Us

On les avait interviewés à Dour il y a deux ans et ils n’étaient pas loquaces. Jeunes. Et fans de Judas Priest. L’un est parti, l’autre est resté. Anthony Gonzalez seul à la barre, on aurait pu croire à un changement quelconque, dans le son, dans la musique. Rien n’a vraiment changé, si ce n’est que l’axe John Carpenter-My Bloody Valentine-Suicide se resserre. Des suicides de vierges, tant ces nappes éthérées, ces riffs fantomatiques, ces soupirs de tendresse nous inspirent une vision : celle d’un rêve filmé par Sofia Coppola, au ralenti et poché au pastel. Du 10CC shoegazing ? Sur la piste de danse les filles s’électrisent et leur blondeur s’affole. Tout autour les garçons sont timides, leurs épaules en cadence avec le beat acide. A l’aube ils seront las. Qui pourra les guérir ? Une lettre, deux chiffres, c’est la formule magique.

M83

Les paysages sonores cinématographiques de M83

En prélude à leur concert aux Nuits Botanique (le samedi 27 au Cirque Royal), nous avons rencontré les deux jeunes gens de M83, fans de noisy rock mais aussi d'Iron Maiden, auteurs d'un album excellent, " Dead Cities, Red Seas & Lost Ghosts ", mélange improbable d'électro, de shoegazing, de krautrock et de cold wave. Bizarre, mais jouissif : imaginez-vous sur une plage déserte battue par un vent glacial, perdu dans ce coin de terre où votre écho se noie, à des milliers de kilomètres de la moindre âme qui vive. Imaginez-vous sur une autre planète, rouge et sulfureuse, à dormir dans votre caisson en attendant la délivrance. Au dehors, des bruits lointains ricochent sur votre sarcophage. Il fait chaud, et des voix sans corps vous bercent de leurs ululements craintifs. Rêve ou cauchemar ? C'est ça, l'effet M83.

Qu'est-ce qui a changé pour vous entre la sortie de votre 1er album et de ce deuxième ?

Nicolas : Le premier album (M83) était quand même différent. Il était beaucoup plus ambient. Sur celui-ci on a essayé un truc plus noisy, plus rock.

Avez-vous du faire face à une certaine pression ?

N. : Ouais, mais juste dans le sens de vouloir faire mieux, tout simplement ! C'est une pression positive, constructive : on voulait essayer de garder le même son tout en le faisant évoluer.

Combien de temps avez-vous travaillé sur cet album ?

Anthony : Pareil que pour le premier : un an, de la composition au mixage puis à l'enregistrement. Ce n'est pas énorme…

Comment vous êtes-vous rencontrés ? Est-il exact que vous êtes issus de la Côte d'Azur ?

N. : Ouais ! D'Antibes. On s'est rencontrés au lycée. Et on est devenu potes parce qu'on écoutait le même style de musique. On a alors fondé un petit groupe de noisy rock qui a vécu pendant 2-3 ans, et puis après on s'est mis à l'électro.

Antibes, c'est un peu la ville ennuyeuse, où les jeunes se mettent à la musique parce qu'il n'y a rien d'autre à faire, pour créer leur propre amusement ?

N. : Je ne sais pas… Moi je fais de la musique depuis que je suis super jeune, donc je ne me suis jamais posé cette question ! (rires)

A. : On ne s'ennuie pas à Antibes ! C'est cool, il y a la mer, le soleil. C'est sympa !

On a du mal à déceler vos influences : ok, il y a le noisy rock, la pop, l'électro,… Mais du métal aussi, non ?

N. : (agréablement surpris) Ca fait plaisir que tu parles de métal, parce qu'on est des fans de Judas Priest ! (rires) Même si on écoute aujourd'hui plus de noisy, de pop, d'électro et de krautrock… Je pense que notre musique mélange le tout.

Comment composez-vous ? Exclusivement par ordinateur ou bien utilisez-vous également des instruments live ?

A. : En fait, pour la composition, on n'utilise pas d'ordinateur… On utilise que des machines, des synthés, des boîtes à rythmes, des trucs ainsi… De la guitare aussi. Mais on n'a pas de logiciels.

Et en live ?

N. : En live, on a maintenant un batteur et un bassiste, et donc c'est un peu plus noisy, plus rentre dedans, plus rock en fait… Et puis on voulait montrer autre chose. En fait, je pense que cette nouvelle tournure colle mieux au deuxième disque.

Votre musique est un peu fantomatique, comme le suggère le titre de l'album… On dirait qu'elle a été composée sur les " ruines d'une civilisation perdue ". Les voix, par exemple, sont comme fossilisées.

A. : Ouais ! C'est notre son à nous. On voulait incorporer un peu plus de voix par rapport à notre premier disque, et les utiliser de façon originale, " fantomatique ", comme tu dis. Ca fait partie de notre son : empiler des synthés, des boîtes à rythmes, de la batterie, et les mixer comme un mur de sons.

Ces voix, d'où viennent-elles ?

A. : Ce sont de vraies voix. Elles ont été enregistrées en compagnie d'amis musiciens, qui appartiennent plus ou moins au même label que nous, Gooom. Nous avions envie de travailler avec eux, parce qu'on partageait les mêmes affinités musicales. Cela s'est fait naturellement.

Des noms ?

N. : Il y a la chanteuse de Cyann & Ben, Benoît de Villeneuve (qui va bientôt sortir quelque chose sur Gooom), deux copines à lui, et Montag, un Québécois qui fait de la musique électronique. Il s'est chargé des pistes de violon.

Gooom est une structure assez atypique dans le paysage musical français, comme votre musique. Comment vous positionnez-vous par rapport à la scène électro française ?

A. : On ne se pose pas trop la question, en fait… On n'essaie pas de ressembler à tel ou tel groupe ou de faire partie de la même mouvance musicale. On fait juste notre musique comme on la sent.

On parlait d'Antibes tout à l'heure : on a l'impression que votre environnement influence directement votre travail. Votre musique est assez cinématographique, remplie de " paysages sonores ", si vous préférez…

A. : C'est vrai qu'on regarde beaucoup de films, des vieux, des plus récents, des films SF,… Ce côté spatial, atmosphérique vient sans doute de là. Les images évoquent pour nous de la musique.

Vous avez composé la musique d'un film, justement !

N. : Ouais ! D'un documentaire… Sur la PAC, la " politique agricole commune " : c'est vachement excitant, c'est super rock'n'roll ! (rires) Mais c'était un reportage de la BBC. Il colle bien à notre musique, parce qu'il recèle beaucoup de paysages.

Votre musique, en tout cas, est difficile à décrire, mais s'accorde bien en effet à l'élément spatial… Dans quel état d'esprit l'avez-vous composé ?

A. : Dure comme question… Tout dépend du moment, du temps qu'il fait dehors. En fait, c'est assez bizarre.

Bizarre, vous avez dit " Bizarre " ? Nicolas et Anthony nous auraient-ils trompés sur leurs origines terrestres ? Des fans de Judas Priest ! ? Rendez-vous aux Nuits pour en avoir le cœur net, avec à l'affiche également : " rinôçérôse ", The Eternals et Zongamin.

 

 

M83

Dead Cities, Red Seas & Lost Ghosts

D'abord des piaillements d'oiseaux, puis une voix au vocodeur, froide, impersonnelle, mécanique, avant qu'une déflagration sonore pleine d'échos ambient (Eno ? My Bloody Valentine ? Tangerine Dream ?) achève de nous surprendre. M83 ? Un duo français d'Antibes qui s'invente une musique vaporeuse, presque abstraite, construite à base de synthés pénétrants, de rythmes martiens et de riffs étouffés par la calotte glaciaire. Dans cette ambiance de fin du monde, Anthony Gonzalez et Nicolas Fromageau sculptent la matière sonore à coups de scalpel électronique. Parfois, une voix-fossile s'égare dans ces paysages crépusculaires. Peut-être un vestige d'une époque révolue, d'avant les " cités mortes " (le titre) ? Sur " In Church ", un orgue hanté rappelle pourtant à l'ordre tous les fidèles. En vain : il ne reste plus personne, que des fantômes dont on entend à peine les murmures. La musique électro-noisy de M83 semble figée dans le temps et dans l'espace : à l'auditeur d'oser y plonger, même si l'apnée peut s'avérer dangereuse. A la surface, pas une âme qui vive : juste ces bruits blancs et ces réverbs abrasives, derniers reflets d'une quelconque présence humaine… Serions-nous en plein rêve ou victimes d'une expérience hallucinatoire ? Ce disque, c'est un peu comme le monolithe noir de " 2001, l'Odyssée de l'Espace " : on ignore ce que c'est, et ça nous obnubile. SOS Terre : nous voilà pris au piège comme des couillons !