‘Blue Velvet’ c’est le titre d’un film réalisé par David Lynch. Mais c’est également le patronyme choisi par un groupe issu de la Cité Ardente. Ou plus exactement un duo réunissant Mirco Gasparrini (chant, guitare, bruitages) et Phil Henrion (guitare, sitar, choeurs). Entre parenthèses, deux adeptes des bidouillages. Avant de graver « Blood + Rain », ils avaient déjà publié deux Eps et un album (« Level II »), ce dernier en 2010. Pour enregistrer ce nouvel opus, ils ont reçu le concours du bassiste Dominique Huynen et du claviériste Jy Eph Ruttens. Les sessions se sont déroulées aux Studio 5 de Liège et Equus de Bruxelles.
Blue Velvet reconnaît pour influences majeures, My Bloody Valentine, Tom Waits, Bauhaus et Dead Man Ray. Ce qui ne transparaît guère dans sa musique. A mon humble avis, les références sont plutôt à chercher du côté d’Archive. Parce ce que l’expression sonore évolue à la croisée des chemins du prog rock et du post rock, même si parfois on y décèle l’une ou l’autre trace de punk. Surtout lorsque agressives, carrées, enlevées ou basiques, les guitares macèrent dans le cambouis.
Dépassant les 5’, « Time » ouvre la plaque. Caractérisée par des percus incisives et des cordes atmosphériques, il s’agit de la plage la plus longue du disque. Et l’envol entre dans la stratosphère dès « Never And Ever ».
Cool, « Game » est plutôt taillé pour la bande FM. Nerveux, « Jail » adopte un profil davantage punk, mais classique, old school si vous préférez ; ce qui n’empêche pas le morceau de s’avérer particulièrement radiophonique. D’ailleurs, vocodée, la voix est à peine perceptible lors des passages les plus paisibles.
« Sac Of Bones » conjugue parfaitement claviers, percus et guitare. Psychédélique, « Tonite » nous plonge au cœur des 60’s. A cause de la présence d’un sitar. Enfin, post rock, « When The Sun » brille de mille feux…