Il y a des groupes qui se contentent de suivre la vague et d’autres qui préfèrent prendre un chemin de traverse, loin des sentiers battus. C’est le cas de Virgin Passages, dont le retour en force s’est opéré à travers un six titres intitulé « Distance ». Tout au long de ses vingt-trois minutes, le disque nous invite à vivre une expérience unique, dans un style à la fois rock, alternatif et expérimental. Le combo y injecte, cependant, une bonne dose de folk psychédélique. Certes, les mots peuvent effrayer un peu, mais n’ayez crainte, il n’y a rien de chinois là-dedans. Mélangeant guitare à la reverb prononcée, cuivres, synthés, percussions et encore d’autres instruments inconnus au bataillon, le sextuor londonien concocte une musique parfaite pour vos soirées d’été, une bière dans une main, une brochette de viande fraîchement cuite dans l’autre.
Planants, parfois exotiques, les morceaux crachés par les haut-parleurs nous rappellent, par leur sensibilité, des groupes comme Mercury Rev, Spacemen 3, Jackie Motherfucker ou encore Sufjan Stevens. Néanmoins, Virgin Passages parvient facilement à s’extraire du lot, en improvisant la plus grande partie de l’album en studio. Et cela se sent. Par exemple, sur “Do You Love Me”, on appréhende aisément la base sur laquelle les musiciens ont échafaudé leur structure. Mais petit à petit, les ouvertures propices aux petits délires personnels se multiplient ; ils sont même parfois suivis par le reste du groupe. Bref, les Anglais signent un nouvel album d’excellente facture. Et il suffit d’écouter les deux titres d’ouverture, “Distance” et “This is not the end of the world again”, pour en être convaincus.