Après avoir publié un premier LP, sobrement éponyme (1997), Louise Attaque récolte un succès fulgurant. Totalement inconnue du grand public, la bande à Roussel finit par envahir toutes les ondes radio. Elle lui aura toutefois fallu du temps pour trouver sa place dans l’univers musical, mais l’album finit par s’écouler à 2,5 millions d’exemplaires, promu par une tournée nationale de deux ans.
En 2001, le quatuor se sépare une première fois pour laisser la place à deux projets parallèles : Tarmac, réunissant Gaëtan Roussel et Arnaud Samuel ainsi qu’Ali Dragon, impliquant Robin Feix et Alexandre Margraff. Pour se reformer en 2005 en gravant un troisième elpee, et de splitter à nouveau en 2007, ouvrant ainsi la voie à la carrière solo de Roussel.
En 2015, le combo remet le couvert et décide d’enregistrer « Anomalie », son quatrième elpee, sous la houlette d’Oliver Som.
Arborant fièrement les 25 ans de son premier elpee, la formation décide de marquer le coup à travers une captation live dans l’enceinte du Accor Hotels Arena.
« Amours » et ses paraboles universelles constituent ainsi le synoptique parfait d’une ribambelle de titres qui tourne dans la tête des auditeurs depuis maintenant ¼ de siècle.
Un opus sans réelles surprises, mais d’une qualité indéniable. De « Les Nuits Parisiennes », en passant par « Léa » ou encore « Ton invitation », les chansons rappellent, s’il en est, l’étendue du talent d’un combo qui aura marqué toute une génération. Sans oublier, la voix remarquable et éraillée de son leader qui procure une richesse absolue dans la recherche d’émotion.
Au-delà de la signature vocale, il y a la plume également : unique, incisive, touchante, légère et accrocheuse. Autant de qualificatifs qui procurent à l’ensemble des compos une beauté simple, mais tellement sincère.
Archet à l’épaule, Arnaud Samuel apporte un vent de fraîcheur aux compositions, comme sur cette longue intro « Cracher nos souhaits » rappelant ainsi que l’instrument à cordes occupe une place de choix dans l’identité du band.
La basse de Robin Feix vient, quant à elle, envelopper les compositions de sons graves et francs. Si cette dernière se révèle, la plupart du temps, plutôt discrète, elle prend une dimension toute particulière sur « Si l’on marchait jusqu’à demain ».
L’album est enregistré comme si l’auditeur devenait spectateur. On découvre ainsi un Roussel particulièrement communicatif et amuseur lorsque, accompagné de ses musiciens, il joue en boucle une même suite d’accords jusqu’à ce que l’impulsion du public soit suffisante pour passer à l’accord suivant (« Fatigante »).
Influencé par la musique anglo-saxonne, c’est dans la langue de Voltaire que GR dispense ses incantations jubilatoires. Et comme frontman, il raconte perspicacement le quotidien, ses joies et ses travers.
Le long playing est un condensé de 18 titres d’une carrière jubilatoire, dont un duo inédit avec Matthieu Chedid pour une reprise électrique et vraiment percutante du « Encore et Encore » de Francis Cabrel.
Mais ce que l’on retiendra le plus, c’est la nuance, la subtilité et l’intensité du format. Sans en faire des tonnes, l’artiste aux multiples facettes et son team parviennent (encore) à fédérer.
Aucun doute, avec « Amours », Louise … contre-attaque !