The Cleopatras est un quatuor féminin qui nous vient de Toscane, en Italie. Il avait ouvert le dernier festival ‘Roots & Roses’ de Lessines. Ses débuts remontent à 1998, et « Bikini Grill » constitue son cinquième elpee. Mais son premier, « Dame tu amor », il ne l’a enregistré qu’en 2008. En fait, jusqu’alors, il n’avait gravé que des singles et des Eps. Et puis, le line up s’est stabilisé.
Le son des Cleopatras est influencé par le punk, le garage rock, le pop punk, le glam, le surf, l'indie et la new wave ; des Ramones aux Cramps, en passant par Devo, Blondie, New York Dolls, Buzzcocks, etc., tandis qu'au niveau de l'attitude, ils sont inspirés par d'innombrables groupes et artistes féminins (Joan Jett, Bikini Kill, The Bangles, The Trashwomen, The GoGos, etc.) Le titre de ce long playing adresse d’ailleurs un clin d’œil au groupe de riot grrrl, Bikini Kill.
La formation aime les reprises. Dans le passé, elle avait adapté « Amoureux Solitaires » de Lio, « Can Your Pussy Do The Dog ? » des Cramps, « Real Wild Child » d'Iggy Pop et « Walk Like An Egyptian » des Bangles. Sur cet LP, elle propose trois covers. En l’occurrence, « You're Standing On My Neck » du band américain Splendora, « Maldito » de l'artiste mexicaine Jessy Bulbo et « Kiss Kiss Kiss » de Yoko Ono. C’est ce dernier titre qui est paru en single avant la sortie du long playing. Et la vidéo qui traite de l'amour, l'égalité des sexes, la redécouverte de l'art produit par les femmes et la paix, a été partagée sur les médias sociaux par Ono en personne.
Sur cet LP, le band opère cependant des incursions dans la dream pop (« The Unicorn »), le surf contemporain (« Laura Palms »), la new wave (en adaptant le thème de l'émission ‘MTV Daria’ dans un style réminiscent de Devo), le pop punk (« Cabot Cove ») ou même l’expérimentation, à l’instar du fameux « Kiss Kiss Kiss » ou de « Dai Dai Dai ». Il y a aussi de la place pour des questions plus sérieuses, comme l'autonomie des femmes (« We Strike ») et le paradigme bien connu du rock ‘féminin’ opposé au rock « masculin » (« We Don't Play Like Men »). Il y a aussi une dimension d'autodérision (le groupe plaisante sur le manque de préparation athlétique dans « (I'm) Fit Like Mick Jagger » et l'hypocondrie dans « Traveling Drugstore » …