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Les échos intergalactiques de Mr. Bison…

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Shaka Ponk - 14/03/2024
Shaka Ponk - 14/03/2024
Concerts

James Vincent McMorrow

Une valeur sûre de l'électro/folk indie…

Écrit par

Il y a trois ans, James Vincent McMorrow se produisait en première partie de Thomas Dybdahl, au Botanique. Et en début d'année, il faisait son retour à l'Orangerie, devant un auditoire comble. Huit mois à peine se sont écoulés et le songwriter revient déjà à Bruxelles. Mais pour la circonstance, au Cirque Royal. Et si la salle n’est pas comble, elle est bien garnie, preuve que le succès de l’Irlandais est en pleine phase ascendante. Un succès entièrement mérité, lorsque l'on écoute son deuxième album intitulé "Post Tropical", sorti il y a peu.

Pour assurer sa première partie, le natif de Dublin a fait appel à l’un de ses compatriotes, Rhob Cunningham, un artiste qui a déjà assuré, dans le passé, le supporting act de Lisa Hannigan et d’Alela Diane. Son folk est assez classique et plutôt sympathique. Idéal avant d’accueillir le maître de cérémonie. (Pour les photos, c'est ici)

James Vincent McMorrow monte sur l’estrade 20h45. Il est accompagné de trois musiciens : une bassiste (qui double aux claviers et aux guitares), un drummer et un claviériste (également préposé à la flûte traversière). Le podium est parsemé de petits cônes lumineux qui évoquent symboliquement la forêt. Arborant comme à son habitude une barbe, vêtu d’une chemise au col ouvert pour accentuer son allure plutôt décontractée, il se plante derrière ses claviers et entame le concert. Quand il n’en joue pas, il se consacre à la gratte, qu’il change de temps en temps. Dès les premières notes, on se rend compte que cet individu transpire la classe. Le son est parfait et lorsque les premières paroles sortent de sa bouche (ou gorge), on ne peut que succomber sous le charme. Plusieurs démonstrations vocales seront d’ailleurs chaleureusement applaudies par le public. Le décor et l’éclairage permettent aux titres de son dernier elpee de prendre une dimension davantage lyrique (« Red Dust », « Post Tropical », ...) McMorrow s’autorise l’un ou l’autre exercice de style en solitaire. Et à la perfection (« And if my heart should somehow stop »). Au bout d’une heure et demie, il termine le spectacle par une nouvelle démonstration vocale, sans avoir avant oublié de présenter ses musicos.

Après avoir publié deux albums, James Vincent McMorrow nous a démontré qu'il est déjà devenu une valeur sûre de électro/folk indie. Et au vu de la performance accordée ce soir elle ne peut que monter en flèche... (Et pour les autres photos, c'est )

(Organisation Botanique)

 

Adam Cohen

Quelle belle soirée !

Écrit par

Ce samedi 11 octobre, l’Orangerie du Botanique accueille le fils de Léonard Cohen, Adam. La salle est en configuration assise. A ce jour, il a publié quatre elpees, dont le dernier, « We go home », est paru ce 15 septembre. Initialement, le spectacle devait se dérouler à la Rotonde. Vu le succès des réservations, il a été transféré dans la grande salle. Et le supporting act est assuré par la Belgo-suisse Stéphanie Blanchoud, dont la sortie du prochain opus est prévue pour le début 2015.

Dès 2005, Stéphanie Blanchoud s’était illustrée en gravant un premier LP intitulé « A Coeur Ouvert », un disque bien accueilli par la critique musicale, en Belgique. La jeune artiste décroche de nombreux prix et tourne pas mal. Elle participe notamment au ‘Coup de Cœur Francophone’ à Montréal, aux ‘Francofolies’ de Spa, aux ‘Découvertes’ à Mautauban ainsi qu’aux ‘Jeux de la Francophonie’ à Niamey. Elle rencontre Jean François Assy, le violoncelliste d’Alain Bashung, qui lui écrit la plupart des titres de l'album, « Insomnies », long playing qui paraît  en 2009. Ce deuxième essai lui ouvre de nouvelles perspectives et lui permet d’assurer les premières parties de Benabar, Yodelice, Jane Birkin et Maurane. Cette dernière l’invite à participer à son périple ‘Nougaro’ pour plusieurs dates, dont celle de l’Olympia à Paris, en mai 2010.

Stéphanie part ensuite aux Etats-Unis, l’année suivante, pour mettre en boîte un Ep, dans le cadre de son projet ‘Blanche’, sous la houlette du producteur Jack Johnson. Et début 2015, elle devrait livrer un nouvel elpee davantage imprégné des sonorités anglo-saxonnes. Empruntées, notamment à T-Bone Burnett. Pour le concocter, elle a bénéficié du concours de Marcello Giuliani (Sophie Hunger, Erik Truffaz, Lou Doillon) à la mise en forme. Et puis du chanteur Daan, lors d’un duo.

Le set de Stéphanie baigne au sein d’un climat feutré. Elle est épaulée par deux musicos. Un guitariste/mandoliniste/percussionniste (David Piedfort) et un violoncelliste/bassiste (David Piedfort). Elle possède une très belle voix, chaude, sensuelle, passionnée, qu’elle souligne de sa gratte électro-acoustique.

En une demi-heure de prestation, elle va nous dispenser quelques jolies chansons dans la langue de Molière, pistes qui figureront sur son prochain long playing. Et une dans celle de Shakespeare, vraiment superbe. Manifestement, la musique de l’artiste a pris une coloration nettement plus anglo-saxonne ; et l’instrumentation n’est pas étrangère à ce phénomène.

Setlist : "Tout au bout du monde", "A quoi ça rime", "Oops" (cover de Britney Spears), "Les beaux jours", "Perdre la douleur", "Mes bonnes manières". Rappel en solo : "Déjà ça"

Adam Cohen s’était produit, il y a un peu plus de deux ans, dans le cadre du Brussels Summer Festival, sous le dôme du Magic Mirrors. L'artiste était parvenu à charmer son auditoire, grâce à des compos issues de son troisième long playing, « Like A Man ». Un disque qui me fait penser à deux formations que j’apprécie énormément, Mumford And Sons et The Lumineers. A l’instar d’Adam, ils pratiquent une folk dépouillée, illuminée par des instruments à cordes, et dont les mélodies vous prennent carrément aux tripes. Des chansons à savourer devant un bon feu de bois, par une froide soirée d'hiver. J'étais donc impatient de revoir le fils de Léonard en concert…

Il est venu défendre son quatrième LP, « We Go Home ». Il présente chacune de ses chansons, tantôt en anglais, tantôt en français. Sur les planches, il est soutenu sur sa gauche par la guitariste Trish Robb ainsi que son ami et multi-instrumentiste (percussions, piano, basse et guitare) Michael Chaves. Et deux charmantes violonistes ainsi que la violoncelliste Mai Bloomfield, circonstanciellement préposée aux claviers, s’installent derrière lui. Adam est âgé depuis peu de 42 ans. Il ressemble à son père. C’est frappant ! Et puis il ne se prend pas la tête et semble prendre son pied sur scène. Il a un excellent contact avec le public, un contact qu’on pourrait qualifier d’interactif.

Le spectacle s’ouvre en douceur par « Too Real ». Trish a placé sa guitare horizontalement et en joue en mode 'pedal steel'. Adam possède des inflexions vocales proches de celles de son paternel. Aussi chaude, sa voix peut se faire grave et légèrement rocailleuse. Et il la maîtrise parfaitement. A la gratte, il tire parfaitement son épingle du jeu. Il existe une grande complicité entre l’artiste et ses musicos, principalement de sexe féminin. A l’instar du dernier opus, les compos sont généreusement enrichies d’instruments à cordes et de chœurs. Le sens mélodique est irrésistible. Les textes sont soignés. A plusieurs reprises, Adam demande aux spectateurs la raison de leur présence. Les réponses sont empreintes d’émotion, ce qui aura le don de toucher le poète au grand cœur. A l’écoute de « Put Your Bags Down », on ne peut que fermer les yeux. Contagieux, le titre maître du dernier LP incite la foule à reprendre le refrain en chœur. « What Other Guy » est un extrait de « Like A Man », une chanson douce, soulignée de chœurs, qu’Adam interprète d’un timbre paisible. Il embraie par « Don't Crack », tiré du dernier long playing, et « Like A Man », titre maître de l’opus paru en 2011. Le duo échangé entre Tris et Adam pour « Sweet Dominique » constitue un moment fort du concert. La connivence entre les deux musicos est totale. Le public le ressent. Pour « What Kind Of Woman », issu du nouvel opus, Adam utilise un cornet de téléphone vintage, afin de nous transmettre son message positif. Un titre de toute beauté, bercé par des cordes omniprésentes…  

Adam siège derrière le piano pour « Love Is ». Les musiciens claquent des doigts et l’auditoire embraie, avant d’applaudir généreusement. On sent une parfaite communion entre ce public et les artistes. Le set s’achève par « Beautiful », un dernier morceau du long playing précédent. Mais cette belle soirée, chargée d’émotion, intense et intimiste à la fois, ne peut se terminer ainsi. La foule en redemande. 

Après tant d’acclamations, la troupe revient sur l’estrade et le rappel va nous réserver des instants comme je les apprécie tout particulièrement. Plus de micro. Plus d’électricité. Et c’est totalement ‘unplugged’, que le band nous réserve trois perles, « So Much To Learn », « Uniform » et en finale, « Fall Apart ».

Le temps est passé trop vite. Mais quelle belle soirée !

(Organisation : Botanique)

Allah-Las

Le passé recomposé

Écrit par

Arrivé plus tôt que prévu, j’assiste à une scène pour le moins intrigante : Miles Michaud et Matthew Correia, soit respectivement le chanteur et le batteur du groupe, font le mur pour passer du côté rue du Botanique.
Un mur de deux mètres cinquante surplombé d’une barrière hérissée de pointes acérées. Les fugitifs sont chargés d’encombrants bagages en tout genre (vieilles valises, sachets en plastique et autres sacs à dos de randonnée).
Ciel ! Les Allah-Las se feraient ils la malle ?
Alors que je m’interroge, le reste du groupe arrive paisiblement par la porte principale, et après avoir rangé leur joyeux bordel dans le van, ils reviennent tranquillement et me saluent poliment.
Fausse alerte ! Peut être un manque d’exercice. Cependant, pas décidés à se dérober, les jeunes Californiens s’éclipsent pour mieux revenir quelques heures plus tard.
Profitant de cette fin de journée ensoleillée, prémisse à un voyage dans le temps, je m’arrête devant la vitrine d’une boutique, sise juste en face.
Truffée d’objets des années 50, 60, et 70, elle fleure bon le vintage.
Une petite jeune fille aux escarpins rouge à pois vient déposer dans ma main une carte de visite. Au verso, la typo me renvoie à un site web.
Je réfléchis au contraste amusant entre l’aspect rétro de ces objets et leur immersion heureuse dans le monde actuel. Et j’établis le corollaire avec les Allah Las, qui eux, recyclent à leur manière le patrimoine musical en y incorporant une subtile dose de modernité.
Levant les yeux au ciel, un oiseau passe et me demande :
- ‘Alors, voyageur du temps, es-tu en place ?’
- ‘Et comment !’

Petits protégés de Nick Waterhouse, les Allah-Las peuvent paraître passéistes (le son, le style, voir même la dégaine de ses membres), ils n’en restent pas moins un groupe novateur à sa façon.

Par touches délicates, ils ont ce talent, cette facilité déconcertante de rendre hommage à une époque sans tomber dans la révérence nostalgique.

De fait, le public ici présent est loin de se limiter à des Bobos quadragénaires (il y en a bien sûr), mais brasse dans différentes catégories d’âge.

Preuve s’il en faut que le combo n’est pas une caricature du genre.

Pendant une heure quart, il revisite donc la côte ouest en version Instagram, filtre ‘Earlybird’ vissé à la caméra 8mm et guitare en bandoulière.

Difficile de résister.

Les pieds dans le sable, le regard accroché au soleil, on s’évade en (bonne) compagnie de ces jeunes gens fort sympathiques.

Nettement plus surf que Psyché à mon sens, la musique des Allah-Las séduit et semble mettre tout le monde d’accord.

« Catamaran » et « Tell Me (What’S On Your Mind) » avaient tracé la route du succès pour le groupe de Los Angeles.

Il est fort à parier que leur second album, « Worship The Sun », sorti en mai dernier, ne fera qu’enfoncer le clou dans le bitume qui les mène doucement vers un semblant de notoriété.

Finalement, il est sage de voir le groupe préparer ses chansons dans une vieille marmite, parce que la sauce prend vraiment bien !

Du coup, tout, tout le monde semble heureux d’être (Allah) là.

S’échangeant de temps à autre les rôles derrière le micro et les instruments, chacun des éléments apporte son équilibre à un ensemble séduisant.

Nettement plus à l’aise que quand je les avais vus la première fois (Pukkelpop 2013), alors qu’ils m’avaient déjà séduits, ils enchaînent les titres comme autant de perles sur un collier.

Un rappel plus tard, ce sont eux qui remercient l’auditoire pour l’enthousiasme non feint dont celui-ci fait montre au final de la dernière note.

En quittant la salle, on aperçoit les musicos hilares qui observent le public s’échapper par les portes de sortie, le sourire figé aux dents.

Voici donc un groupe sur lequel on peut compter.

Ce soleil là n’étant pas près de se coucher !

(Organisation : Botanique)

 

 

Caribou

Le déluge sonore a brisé mon élan…

Écrit par

Le Botanique a pris une coloration canadienne ce soir. Aussi bien à la Rotonde qu’à l’Orangerie. La grande salle devrait vibrer aux sonorités électro de Caribou. Et la Rotonde trembler sous les décibels de Death From Above 1979. Votre serviteur remplace au pied levé un collaborateur empêché pour le concert de Daniel V. Snaith et sa bande. Il y a énormément de monde pour les deux concerts. Ils sont même sold out. La soirée sera donc chaude, mais pas exceptionnelle.

Jessy Lanza est également canadienne. Elle sert de supporting act pour Caribou. Elle va sauver ma soirée. Née en 1985, cette chanteuse/musicienne est issue de Hamilton, dans l’Ontario. Elle est considérée comme une des découvertes les plus marquantes, au pays de l’érable, en 2013. Perso, je la découvre également. Elle a reçu une formation jazz, mais avoue pour influence majeure, le r'n'b. Et apprécie notamment des artistes comme Missy Elliot et Timbaland. Son premier elpee, « Pull My Hair Back », est paru en 2013. C’est d’ailleurs des extraits de ce disque qu’elle va interpréter lors de son set. Elle est seule sur les planches, entourée de ses synthétiseurs et machines. Douce, troublante et sensuelle, sa voix colle parfaitement à son électro. Jessy est cependant timide et ne communique guère avec le public, pourtant attentif à sa prestation. Le son est presque parfait. Et à l’issue de son show, d’une durée de 30 minutes, elle est chaleureusement applaudie. Malgré le bref laps de temps qui lui a été imparti, il faut reconnaître que l’artiste a laissé entrevoir un énorme potentiel. A revoir certainement, mais en tête d'affiche. Quelque part, elle me fait penser à M'Michèle, véritable surprise électro, lors des dernières Francos…

Caribou, c’est le projet de Dan Snaith. Un multi-instrumentiste, producteur, chanteur, arrangeur et compositeur qui fait un véritable tabac sur la scène contemporaine. L’animal doit être beau et impressionnant pour recueillir un tel crédit. Faut dire qu’il compte –en tenant compte de ceux de Daphni et Manitoba– 7 albums à son actif. Précédé par le single « Can't Do Without You », son dernier LP, « Our Love », est paru ce 6 octobre. Et en ‘live’, il est soutenu par 3 collaborateurs.

Les quatre acolytes sont disposés en cercle, un peu comme chez BRNS, pour démontrer leur cohésion. Dan se charge des percus et des synthés. Deux batteries se font face. Les autres musicos se partagent machines et autres synthétiseurs. Lorsqu’il monte sur l’estrade, Smith est acclamé par une foule venue spécialement pour lui. Mais dès le départ, je constate que le son est de qualité médiocre. Les synthés saturent et les retours de basse sont excessifs. J’ai beau changer de place, le résultat est identique. Même près de la table de mixage. C’est peut-être un choix du leader qui souhaite probablement noyer l’auditoire dans son déluge sonore. Mais perso, je préfère rester la tête hors de l’eau. Dès que le son est de piètre qualité, je suis mal à l'aise et je finis par vider les lieux. Avant même la fin du concert. Comme ce soir. Une seule chanson fera exception à la règle, plus paisible également, et paradoxalement celle au cours de laquelle Dan va inviter Jessy à le rejoindre sur le podium.

Notre rédac’ chef néerlandophone assistait au concert de Death From Above 1979 à la Rotonde. Il a débarqué à l’Orangerie à deux reprises, me signifiant que la musique de Caribou était superbe. Sur disque, certainement. Bon, comme le justifiait Johan, elle n’est peut-être pas adaptée aux petites salles et prend, paraît-il, une autre dimension lors des festivals. C’est à vérifier…

(Organisation : Botanique)  

Voir aussi notre section photos ici

 

 

Clap Your Hands Say Yeah

‘Clap Your Hands’ ! Sans ‘Yeah’…

Écrit par

Clap Your Hands Say Yeah (CYHSY) est une formation pionnière en matière de diffusion et de promotion sur le net. Des précurseurs qui ont exploité le potentiel de la toile, au lieu de transiter par un label. Une formule devenue aujourd’hui habituelle. Ces ex-stars des blogs sont également les premiers à avoir causé des ravages sur MySpace (NDR : vous vous en vous souvenez encore ?). Le combo se produisait, ce mardi 7 octobre, à l’Orangerie du Botanique. Et il n’était donc pas étonnant d’y croiser un public de trentenaires, relativement clairsemé, accueillir ces Philadelphiens qui étaient parvenus à faire chavirer les cœurs des fans d’indie, en 2005, grâce à leur irrésistible premier album…

Les lumières sont toujours allumées dans la salle, lorsque les 4 musicos montent sur le podium. Au premier instant, on imagine qu’il s’agit de roadies encore occupé à régler le matos. En fait le band, évolue à des années-lumière du star-system. Les artifices ne les intéressent pas. Et encore moins le racolage. Le show sera donc épuré. Le combo est venu défendre son dernier et quatrième opus, « Only Run », paru il y a quelques mois. Du line up initial, il ne reste plus que le bassiste/producteur Matt Wong et le chanteur/compositeur/guitariste Alec Ounsworth. Ce dernier est manifestement le leader ; et son emprise sur la bande est indiscutable.

Clap Your Hands Say Yeah débute pied au plancher. Le son est puissant et dense. Pas besoin de réglage ni de rodage. Nasillarde, la voix d’Ounsworth, me fait penser à celle de Gordon Gano (Violent Femmes), mais circa 2000. C’est également le principal atout de la formation. Cependant, la solide ligne de basse, le drumming aride et rigoureux, la surprenante boîte à rythmes ainsi que les claviers à coloration 80’s, apportent une autre envergure aux compos, pas toujours évidentes à cerner sur l’elpee. Dommage que le chef de bande manifeste aussi peu de sympathie et donne l’impression de n’accomplir que son job –si l’on excepte un morceau interprété seul sur l’estrade– car ses acolytes sont à la fois souriants et énergiques… Néanmoins, le set de CYHSY regorge de perles indies, telles que « Satan Said Dance », « Maniac », « Over and Over Again », « Upon This Tidal Wave of Young Blood », « Is This Love » ou leur hit incontournable, « The Skin of My Yellow Country Teeth », tout en surfant imparablement sur la mélancolie allègre. Après un peu plus d’une heure de show, les Américains quittent la scène sous les applaudissements du public, avant de revenir pour un court rappel exécuté, malheureusement, sans passion ni enthousiasme. Malgré l’évidente qualité de leurs compos, il manque au band ce petit grain de folie qui permet de passionner les foules. ‘Clap Your Hands’ ? Mais sans ‘Yeah’ !

(Organisation Botanique)

Détroit

D’étroits liens noués à jamais…

En préambule à la messe de ce soir, première des deux soirées dévouées au culte d’un homme devenu à la fois ange et démon, se déroule à l’étage une séance d’écoute de l’album « Tostaky ».
Ici, loin du brouhaha médiatique, nous demeurons presque solennellement assis dans une nef, face à un autel où trône une platine.
Comme une chapelle ardente dont le chœur vibre d’une même voix.
Celle de la musique.
Car ici, il n’est question que de ça.
Loin de tout parti pris, nous nous retrouvons dans cette pièce pour la meilleure des raisons qui soit.
Tout à la dévotion d’une œuvre, plutôt qu’à un homme, tout dieu soit-il.
Le son rêche des cordes qui s’extirpent de la masse. « Here It Comes Slowly ».
C’était en 1992.
L’album n’a rien perdu de sa superbe.
Hors du temps, hors contexte.
Frondeur et saillant sous tous les angles.
Là, sous la voûte, un ange passe.

Revenus comme autant d’Ulysse, sombres héros de l’amer, de cette salvatrice immersion, prêts à pénétrer serein le détroit qui sépare les mers de l’oubli, nous voici plongés à présent dans la fosse, emportant comme seul bagage notre foi sacrée en l’immortalité de nos cœurs jouvenceaux.

Imprégnés d’une aura électrique, scintillants d’excitation.

Tout autour, se répand l’effervescence d’un public impatient.

C’est une de ces nuits mémorable qui s’avance à grands pas !

Puis pénétrant la lumière, le groupe s’installe sur scène.

Pratiquement tous les yeux sont alors braqués sur un seul homme.

Celui qui a appris à vivre avec ces regards, et les autres aussi.

Celui qui a appris à vivre avec lui-même, aussi.

Puis, presque timidement, le groupe avance et se faufile dans chaque interstice.

« Ma Muse » en éclaireur, défrichant doucement le nouvel « Horizon ».

Peu à peu, l’atmosphère échange ses ions de chagrin et glane ici et là quelques électrons libres sous haute tension.

Le ciel se déchire, mais se refuse à pleurer.

« Ernestine » est le premier titre de Noir Désir interprété ce soir.

Passent les nuits.

Le chant des cimes est accessible ou pas.

Mais impossible de résister à l’appel de cette voix, charriant d’indicibles douleurs et d’éternels combats.

S’enchaînent les titres d’hier et ceux d’aujourd’hui, effaçant la frontière invisible que dessine la cicatrice du temps. Juste l’espace d’un instant. Mais un instant renouvelé chaque soir, comme un baume  contre le mauvais souvenir, tel un remède opiacé où se réfugier.

Comme une attelle aidant Bertrand Cantat à progresser, à se relever, à se révéler à nouveau.

Car il ne fait aucun doute que cette étincelle de vie retrouvée, cette joie réelle de partager, de se trouver là, sur scène, parmi les siens, devant nous, il la doit à cette muse qu’on nomme création et qui s’exécute docilement sous ses doigts, se glissant dans sa voix.

Sans elle, Cantat ne serait plus. Et depuis longtemps déjà.

Mais cette force, elle est belle et bien présente.

Tangiblement ancrée comme des fers à ses poignets.

Sensiblement nouée au creux de sa gorge.

La première partie touche à sa fin. On croit approcher l’apothéose.

Mais celle-ci s’offre généreusement pendant près d’une heure.

Une heure de rappels !

Détroit bouscule l’organisation sans faille de l’AB.

Ses organisateurs sentent le moment historique, ce moment où décidément, il se passe quelque chose qu’on n’est pas en passe de revivre avant longtemps.

Et dont on parlera encore longtemps.

Bertrand Cantat inflige une gifle, musicale et magistrale, oublie ses détracteurs, oublie même d’oublier, car il n’est plus qu’un magnifique Icare qui tutoie le soleil et plonge droit sur lui.

Ce trou béant de lumière au milieu du noir et du désir.

De ce mariage improbable naît un Phoenix qui, en pleine renaissance, entre en communion presque charnelle avec la foule, cette foule, sa foule.

Cette masse compacte de chair et d’os, de larmes et de sueur qui s’agite ici bas.

Détroit n’est pas pour autant un simple faire-valoir.

C’est une entité à part entière.

Plus que la suite de Noir Désir, c’est une des ramifications de Noir Désir.

On croyait l’arbre mort, et soudain surgit le mystère.

Puis, le bourgeon a éclos, jusqu’à devenir fleur.

Et quelle fleur !

Fragile, et couverte d’épines.

Les nouveaux arrangements de « Un Jour En France » ou de « Tostaky » peuvent sembler gonflés à l’hélium, ils n’en restent pas moins des fers de lance incontournables.

Relecture audacieuse d’un répertoire non figé, qui lui aussi peut encore évoluer.

Symphonie syncopée d’une certaine histoire de la révolution made in Rock.

Échos de la rage contenue, flagellant la désolation, fustigeant la réaction.

Enfin, au second rappel, vient l’heure de l’union sacrée entre le public et le band.

Où l’émotion prend la place qui depuis le début, lui est octroyée.

Et quand se termine « Comme Elle Vient », comme la vague irrésolue, les paroles du refrain, reprises par l’assistance, viennent s’échouer sur le devant de la scène, emplissent l’espace et gonflent le cœur de Bertrand Cantat, encore et encore.

Comme en mai dernier, comme chaque soir peut-être, mais toujours avec autant de foi et d’amour fusionnel entre cet artiste qu’on dit poète maudit, et son public.

Un public, qui l’a compris, vient de passer un moment unique.

C’est simplement beau et grand, et il y a des lustres que nous n’avions pas vu pareille ovation.

Et si aujourd’hui n’a sans doute pas la force d’effacer hier, dans chaque instant, infiniment présent, il dessine les contours de demain.

(Organisation : Live Nation)

(Voir aussi notre section photos ici)

 

Asking Alexandria

En panne d’inspiration?

Écrit par

Asking Alexandria, mon groupe de métalcore favori, se produisait, ce lundi 6 octobre, au 110 du Boulevard Anspach, endroit idéal pour ce genre de soirée. C'est la troisième fois que votre serviteur assiste à un de leurs concerts. En 2013, ils avaient eu le bon goût d’entraîner, dans leur sillage, d’excellentes formations comme While She Sleeps, Motionless In White et Betraying The Martyrs. Et la grande salle était comble. Mais des problèmes vocaux rencontrés par Danny Worshop avaient réduit le set à 45 minutes. Compréhensible. Aujourd’hui, l’auditoire est en mode box, mais n’est rempli qu’aux trois-quarts. Le band souffrirait-t-il d’une perte de notoriété ou alors les trois ‘supporting act’ sont-ils un peu trop anonymes ? Quoiqu’il en soit, le périple est baptisé 'From Death To Destinity'.

Secrets ouvre les hostilités à 18h30. Originaire de San Diego, il pratique du post hardcore particulièrement énergique. Le line up réunit le chanteur Aaron Melzer, le guitariste Richard Rogers (également préposé aux vocaux), le drummer Joe English, Michael Sherman à la seconde gratte et Tim Trad à la basse. Le combo dispose de très peu d’espace. Il est même confiné à l’avant-scène. Faut dire que le matos de la tête d’affiche est plutôt envahissant. Le combo est venu présenter son dernier elpee, « Fragile Figures », paru l’an dernier, un disque qui fait suite à « The Ascent », publié en 2012. Les deux plaques sont sorties chez Rise Records et ont bénéficié du concours de l’ex-gratteur de A Day To Remember, à la production. On attendait donc un solide cocktail de metalcore mélodique, souligné par des voix claires et sucrées. Un peu dans l’esprit de Sleeping With Sirens voire de Pierce The Veil.

Le set s’ouvre par « The Oath », extrait du premier long playing. Les guitaristes et le bassiste sont alignés face au public. Tous les musicos se démènent sur les planches. Y compris le chanteur, Aaron. Gros problème, on n’entend pas sa voix. J’ai beau changer de place, rien n’y fait. Secrets embraie par cinq plages issues de son second elpee, « Ready For Repair », « Artists Vs. Where? », « Dance Of The Dead », « Fragiles Figures » et achève le show par « Live Together, Die Alone ». La majorité du public est constituée de jeunes adolescents. Ils pogotent ou amorcent de timides round circles. Trente minutes, c'est un peu court pour évaluer les aptitudes un groupe. D’autant plus que le son est exécrable…

Petit changement de matériel et les planches de la vénérable institution accueillent le deuxième combo de la soirée : Crown The Empire. A ce jour, leur discographie épingle un Ep sept titres, gravé en 2011 (« Limitless ») et deux albums ; « The Fallout » en 2012 et « The Resistance : Rise Of The Runaways » en 2014. Sur l’estrade ils sont six. Originaire de Dallas, le line up réunit les vocalistes Andy Leoau et David Escamilla, les guitaristes Brandon Hoover et Benn Suede, le bassiste Hayden Tree ainsi que le drummer Brent Taddie. Le set s’ouvre par un morceau tiré de leur nouvel opus, « Call To Arms (Act1) ». Malheureusement, les deux chanteurs ont beau gueuler dans le micro, on les entend à peine. Et le son est toujours aussi déplorable. Après « Initiation », je m’éclipse…  

A l’issue du concert, je tergiverse. Je ferai bien l’impasse sur The Ghost Inside. Par correction pour les artistes, je retourne au charbon. The Ghost Inside est responsable d’un metal hardcore lourd mais mélodique. Un quintet qui a commis trois elpees à ce jour : « Fury And The Fallen Ones » en 2008, « Returners » en 2010 et « Get What You Give » en 2012, paru chez Epitaph. Les deux premiers avaient été publiés chez Mediaskare. Le line up du band californien implique le chanteur Jonathan Vigil, les deux guitaristes Aaron Brooks et Zach Johnson, le bassiste Jim Riley et le batteur Andrew Tkaczyk. Le son est encore toujours aussi médiocre. C’est même de pire en pire. J'écoute « Faith Or Forgiveness », puis quitte à nouveau la salle.

Asking Alexandria a pris de la bouteille. Pas de nouveau cd en chantier, cependant. Leur troisième, « From Death To Destiny », est paru en 2013. Le line up est inchangé, soit Danny Worsnopau au chant, Ben Bruce et Cameron Liddell aux guitares, Sam Bettley à la basse et James Cassells aux drums. Danny est vêtu d'une veste à franges et coiffé d'un chapeau de cow-boy. De là à proposer du country & western… J’ai pris la bonne initiative de ne pas vider les lieux. Le son est bien meilleur. Le changement d’ingé-son y est manifestement pour quelque chose…

« DonT Pray For Me » et « Killing You », figurant sur l’LP « Death To Destinity », ouvrent le bal. Une bonne mise en jambes pour une soirée qui prend enfin une autre tournure. La setlist embraie par « The Final Episode (Let's Change The Channel) », un extrait de l’excellent « Stand Up and Scream », deuxième opus gravé en 2009. La foule commence à remuer et à pogoter. Sur l’estrade, les musicos s’agitent généreusement ; et tous les gratteurs arpentent le podium de long en large. Quoique distant (NDR : et pas seulement, parce qu’il est en retrait), le drummer ne ménage pas sa peine sur ses fûts. Il est même plus que percutant ; à cause de la seconde grosse caisse qu’il pilonne à l’aide d’un de ses pieds. Le répertoire aligne des plages tirées de leurs quatre long playing, dont « Someone, Somewhere », « Moving On », « Break Down The Walls », « Poison », « Not American Average », « To The Stage » et pour terminer, « A Lesson Never Learned ». Pas la moindre nouvelle compo. Et 50 minutes de set en tout et pour tout. Asking Alexandria serait-il en panne d’inspiration ?

Bref, j’espérais passer une excellente soirée. C’est raté. Peut-être la prochaine fois. Quand il y aura un nouvel opus ; et je l’espère, pour y vivre une soirée plus réussie, quand même…

(Organisation : Ancienne Belgique)

Joe Bonamassa

Restez assis !

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Joe Bonamassa semble apprécier tout particulièrement la Belgique. Il y passe en tout cas, au moins deux fois par an. Ce remarquable guitariste est de la trempe des Clapton, Satriani et Beck (Jeff, of course) ; une fameuse référence ! Le show sera divisé en deux parties. Une première en mode acoustique ou si vous préférez en électro-acoustique. Et une seconde en format électrique. Pour l’événement, le Lotto Arena d’Anvers est sold out.   

Joe Bonamassa a commencé à jouer de la guitare vers 4 ans. Son père, Len Bonamassa, tenait un magasin d’instruments, à Utica, dans l'état de New York. Dès son plus jeune âge, il a donc vécu au milieu des grattes. Vers 10 ans, le musicien de country Danny Gatton lui donne quelques cours. La country, le blues et le jazz n’ont cependant plus guère de secrets pour lui. A 11 ans, il assure la première partie de BB King ; et ce dernier ne tarit pas d'éloges le petit prodige. Joe en a actuellement 37. Et ce maître de la guitare a déjà accompli un fameux parcours…  

La première partie est introduite par la bande sonore du « Highway To Hell » de Hayseed Dixie. Les musicos montent sur l’estrade avant Joe. Ce dernier s'installe sur un siège au centre du podium. Il est entouré de 10 guitares électro-acoustiques. Il n'a a qu'à se servir. Le line up implique également le percussionniste Lenny Castro, qui se chargera des congas, djembé, cajon, tambourin arabe et celte. Il s’installe à la gauche du leader. Lenny a notamment accompagné Elton John, Fleetwood Mac et les Rolling Stones. Le producteur suédois Mats Wester se place juste à côté de Lenny. Il va notamment se consacrer à la mandoline et la nyckelharpa, un instrument de musique traditionnel à cordes frottées d'origine suédoise. Il appartient à la même famille que la vielle à roue et la vièle. Il existe depuis le Moyen-âge (ses premières représentations datent du seizième siècle, sous différentes formes, et connaît aujourd'hui un regain d'intérêt depuis les années 1970, en Suède et même ailleurs). A la droite de Joe, Derek Sherinian siège derrière ses claviers. Derek a notamment côtoyé Van Halen, Dream Theater, Alice Cooper et participe à l’aventure, tout comme Bonamassa, du super groupe Black Country Communion, à l’instar de Jason Bonham et de Glenn Hughes. Et devant Derek, campe Gerry O'Connor, un banjoïste/mandoliniste/violoniste irlandais aux racines celtiques.

Joe empoigne sa première guitare. Et il attaque brièvement le « Seagull » de Bad Company. Sa technique est vraiment irréprochable. Le groupe relaie alors son leader et colore la compo de teintes celtiques qui s’anime grâce aux percussions de Lenny. La cover du « Jelly Roll » de Charles Mingus est plus classique. Plus jazz aussi. La version est totalement différente de l’originale, le banjo et la guitare vous convertissant le tout en blues du Delta. Place ensuite au titre maître de son dernier elpee, « Different Shades Of Blues ». La guitare et la voix de Joe ne font qu’un. Le blues parfait de ses amours. Changement de gratte pour Joe qui nous propose « Black Lung Heartache » de l’elpee « Dust Bowl », un disque publié en 2011 auquel avaient participé John Hiatt, Gleen Hughes et Vince Gill. Mais en format acoustique, la compo évoque plutôt le Led Zep. Banjo, mandoline et guitare guident Joe sur les plaines verdoyantes de l'Irlande ou de l'Ecosse. Il ne manque plus que l'harmonica de Charlie Musselwhite pour atteindre le Nirvana.

« Happier Times » figure sur le long playing « The Ballad Of John Henry ». Paru en 2009, c’est un de mes opus préférés. L’adaptation est plus paisible sans électrification ; et le piano Hammond marque quand même le pas. Une intro aux ivoires balise la voix de Joe pour la cover de Tom Waits, « Jockey Full Of Bourbon», un morceau sculpté par les accords de guitare flamenco. Blues électrique, « Dislocated Boy » figure sur « Driving Towards The Daylight », un elpee gravé en 2012. La version ‘live’ est évidemment plus paisible.

Jolie ballade, « Ball Peen Hammer » est une cover de Chris Whitley incitant les 10 000 spectateurs à investir le dancefloor. Un objectif irréalisable, car ils sont tous coincés dans leur fauteuil. D’une durée de 60 minutes, la première partie s’achève par « Athens To Athens », extrait de « Black Rock », un LP concocté en 2010. Lenny se sert d’une ancienne râpe de lavoir qu'il triture à l’aide de deux cuillères à soupe, pendant que le violoniste concède des accents country & western…

Cinq minutes de pause et le second acte peut commencer. Il sera bien électrique. Et s’il est du même tonneau, on risque fort de prendre à nouveau son pied. Changement de backing group, puisque la basse est confiée à Carmine Rojas, les drums à Tal Bergman et les claviers à Derek Sherinian. Seul Lenny Castro conserve son poste de percussionniste. 

La technique de Joe est toujours aussi précise. Ses solos sont recherchés et copieux et il les dispense à la manière des 'guitar heroes'. « Dust Bowl » démontre qu’il est encore et toujours un maître dans l’univers du blues. Sa voix est empreinte d’une grande sensibilité. Tiré du dernier elpee, « Oh Beautiful! » opère un retour dans les 70’s. Signe distinctif : les interventions du Hammond rappellent John Lord. Faut dire que la deuxième tranche du set est bien plus musclée. Plus rock. On pense régulièrement au Led Zep, et tout particulièrement à son soliste Jimmy Page, tant les riffs de gratte sont audacieux et puissants. « Who's Been Talking » est une reprise de Howlin' Wolf que Carlos Santana a rendu célèbre. A la sauce Bonamassa, elle prend un aspect plus hard rock blues. Pas mal du tout ! On a même envie de danser. Mais c’est irréalisable ! L’adaptation du « Blues Deluxe » de Jeff Beck permet à Joe de développer un solo aussi long que minutieux. Un régal pour les amateurs du genre.

Le band attaque ensuite « I Gave Up Everything For You, 'Cept The Blues » et « Love Ain't A Love Song » deux autres extraits du dernier long playing, une œuvre qui pour la toute première fois n’inclut aucune reprise. Joe a tout écrit tout de 'a' à 'z'.

Et la guitare de Joe est de nouveau mise en exergue sur le « Sloe Gin » de Tim Curry. Pour clore le concert, nous aurons droit à « The Ballad Of John Henry » (NDR : le titre de l’album rend hommage au héros folklorique américain John Henry), un morceau sublime, issu du septième LP studio de Joe. Le set s’achève par un show à l'américaine…

Au cours des 180 minutes de spectacle, seules quatre plages du dernier opus ont été interprétées. Etonnant quand même. De quoi rester quelque peu sur sa faim…

Le rappel va nous réserver « Django », qui figure sur « You and Me », publié en 2006, suivi de l’inévitable « Mountain Time » qui, en général, achève les concerts de Joe Bonamassa. Merci le virtuose ! On se revoit dans 6 mois ?

(Organisation : Greenhouse Talent)

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My Little Cheap Dictaphone (MLCD)

My Little Cheap Dictaphone nous a fait Tournai, la tête aussi…

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C'est à la Maison de la culture de Tournai, dans la chaleureuse salle Frank Lucas, qu'il fallait prendre place, ce soir, pour assister au concert de My Little Cheap Dictaphone. MLCD est en tournée pour défendre « The Smoke Behind The Sound », paru en janvier dernier, une œuvre pour laquelle le groupe a reçu le concours de Luuk Cow (Girls In Hawaï, Stromae) à la mise en forme et bénéficié des Studios ICP ainsi que sur du mythique Abbey Road pour l’enregistrer.

"Change in my heart" et "You are not me", du dernier essai, sont les deux premières chansons d'un set qui en comptera dix-neuf au total.

Une entrée en matière requiert toujours beaucoup d'énergie. Les 800 bornes parcourues pour nous revenir d'Annecy (France), où ils ont joué la veille, semblent avoir entamé, en partie, celle-ci. Je ressens, donc, une certaine fébrilité chez l'un ou l'autre.

La cohésion de l'ensemble et l'expérience préviennent cependant de tout faux pas. C'est au pied du mur que l'on reconnaît le maçon.

Les quatre compos suivantes, issues du précédent opus, "The Tragic Tale Of A Genius", délivrent le groupe, le public et les fans. Respectivement : "He's not there", "My holy grail", "What are you waiting for" et "Slow me down".

Le moment est venu pour Red Boy de changer de guitare. Intervalle durant lequel il remercie Tournai, se gargarise la gorge d'un petit coup de rouge avant d'attaquer une ligne droite, principalement dédiée au petit dernier ; sauf "Shine on" et "Devil".

L'ambiance est à son paroxysme, les kilomètres au compteur effacés. Les guitares électriques s'en donnent à coeur joie et s'allument mutuellement, jusqu'à en faire perdre l'équilibre des protagonistes.

Cinquante-cinq minutes ont passé, les musiciens quittent la scène le temps d'une salve d'applaudissements.

Le rappel revisitera les trois derniers albums, en cinq chansons, qui auraient toutes leur place dans un best of. En l’occurrence “Not Hype”, “Piano Waltz”, “Fire, Hope You're Back” et “Feather Smile”.

Le succès confirmé et croissant de MLCD, qui roule sa bosse depuis plus de 10 ans, n'est pas le fruit du hasard, mais celui de la persévérance, du travail et des synergies réinventées au fil du temps.

Le groupe vous informe ici 

(Organisation : Maison de la Culture)

 

Von Durden

Des Loups aux dents longues…

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Nous sommes le 1er octobre 2014, et la température est printanière en ce début d’automne. L’été indien est bien au rendez-vous. Bref, sous le dôme des découvertes, ou si vous préférez la Rotonde du Botanique, se déroule ce soir la ‘Release party’ de Von Durden ; c’est-à-dire la présentation officielle de son nouvel album intitulé tout simplement « III ». Un événement qui devient traditionnel pour les artistes ou formations pop/rock. Il faut cependant admettre que l’endroit est parfaitement adapté à ce type de mise en vitrine. Et tout particulièrement parce que les conditions de sonorisation sont optimales. Mais aussi car le cadre est intimiste. Ce soir le concert est sold out. Pas étonnant vu l’excellente promo dont a bénéficié le spectacle…

Le support act est assuré par The Whylanders, un duo bruxellois réunissant Maxime Simon à la guitare et au chant ainsi que Nicolas Scaillet aux drums et aux backing vocaux. A ce jour, le tandem a publié deux Eps. Découpé en 4 plages, « So Simple » était paru en 2011. Et un second, baptisé « Try », vient de sortir. La selist épingle deux extraits du premier Ep, « I Was Away » et « Dream Song ». Et le reste est consacré à des compos récentes, dont « You Knew I Want You », « Try », « Box », « Ending A Part », « Breathing » et « Never See Me Again ». Je découvre la paire en ‘live’. Et ma foi, pour une première, leur set, bien que limité à une trentaine de minutes, passe bien la rampe. A revoir, c’est une certitude...

Le line up de Von Durden réunit Elliott Charlier au chant, Kevin Dochain à la guitare, Nicolas Scamardi aux drums, Fabrice Giacinto à la basse et la jolie Marie Gladys  aux synthés. Un quintet louviérois, dont la plupart de musicos participe à des projets parallèles. Leader du band louviérois, Nico milite également chez Jane Doe & The Black Bourgeoise et Melchior, alors que Fabrice sévit aussi au sein de Romano Nervoso. Pour défendre son dernier long playing, bien reçu par la critique, Von Durden ne dispose que de trois mois, car Elliott Charlier part faire le tour du monde, début 2015.

Au sein de l’auditoire, on croise de nombreux ‘Loups’. Le leader de Romano Nervoso, Giacomo Panarizi, ainsi que son drummer Lucas Lepori. Ils sont peut-être venus repérer les lieux avant leur ‘Release party’, programmée ce 22 octobre. Puis les frères Chainis d'Abel Caine.

Après une petite intro, le combo entre immédiatement dans vif du sujet, en proposant « Third Beat », issu du dernier LP. Un titre, comme le dirait Nico, brut de décoffrage. L’interaction entre le public et le band est excellente. Elliott y contribue largement. « Don't Let Me Down » et le single « Dead Queen » sont deux autres titres tirés du dernier long playing. Normal finalement, car le combo est venu le présenter ; et un troisième essai est toujours un tournant dans sa carrière. Etrange comme la voix d'Elliott me fait penser à celle de Lenny Kravitz. « Devil In Me » est un morceau qui me surprend toujours ; issu de l’album « Dandy Animals », il permet aux aficionados des débuts de retrouver leurs jeunes. Charlier est capable d’emprunter des inflexions plus métalliques, histoire de communiquer un max d’énergie aux compos.

Après « In The Room », « Attraction» et « Kick Outta Me », trois nouvelles chansons, place au titre maître du deuxième elpee, « Dandy Animals ». Moment choisi par Fabrice pour démontrer tout son talent sur ses quatre cordes. On a également droit à deux plages soustraites du tout premier opus, « Color Of The Shape » et « Money Cash ». Elliott remercie Christine Verschorren, présente dans la salle pour le travail de mise en forme de « III ». Duquel Von Durden nous réserve encore « Creatures Above The Law » et « World On Top ». Mais en ‘live’, les versions sont diablement plus percutantes.

« Hey Beauty est un autre extrait de « Death Discotheque », leur premier elpee. Gladys est nouvelle dans le groupe ; et elle apporte une sensibilité féminine aux compos. Elle acquiert de plus en plus d’assurance. Et sa participation aux vocaux ainsi que ses interventions aux synthés constituent manifestement un plus dans leur musique. Les riffs de guitare dispensés par Kevin, sont précis, incisifs et plutôt ravageurs. Tout en martyrisant ses fûts, Nico semble prendre son pied. D’une durée de 60 bonnes minutes, le set est très électrique. Von Durden ose une version étonnante du « The Hand That Feeds » de Nine Inch Nails, un extrait de « With Teeth », opus que le groupe américain de rock industriel avait commis en 2005. C’est également le dernier morceau du concert. Avant le rappel, bien sûr. Un ‘encore’ festif, puisqu’il permettra, lors de « Dance To The Music », au public de monter sur l’estrade. Un peu à la manière de Boxer Rebellion. Un scénario qui rend une fin de spectacle, magique. Et très interactive, je l’avais déjà souligné. Von Durden a les dents longues, mais ne croquera pas  « Jimmy Fallon ». Quoique prévu sur la setlist, il a purement et simplement été zappé…

(Organisation : Botanique)

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