Fuji-Joe présage la canicule…

Après avoir accordé des concerts pendant un an à Paris et accompli un passage en Angleterre en début d'année, Fuji-Joe sort son premier Ep, « Soleil brûlant ». À travers 3 titres, Fuji-Joe revendique être à l'origine du meilleur Ep de ‘post-punk noisy french…

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Philippe Blackmarquis

Philippe Blackmarquis

 

 
Electric Wizard, le groupe anglais de doom metal, vient de publier une nouvelle vidéo, "SadioWitch", pour annoncer son prochain album : "Time To Die", à paraître le 29 septembre prochain chez Spinefarm. Le combo existe depuis 1993 et a enregistré sept albums complets, dont deux sont considérés comme des chefs d'oeuvre du genre : Come My Fanatics... et Dopethrone. Le style d'Electric Wizard incorpore des éléments stoner et sludge, avec des paroles basées sur l'occultisme, la magie noire, H.P. Lovecraft, les films d'horreur et le cannabis.
 
La nouvelle vidéo a été réalisée par Shazzula, une musicienne et réalisatrice belge basée à Bruxelles. On y trouve des images filmées en Belgique et en Islande, parmi lesquelles une impressionnante scène orgiaque avec corps dénudés, fouets et masques...
 
L'annonce officielle précise : « Ce film est le premier film promotionnel financé complètement par Electric Wizard. Il comporte des scènes filmées clandestinement qui représentent la déprédation luciférienne que les fans attendaient depuis longtemps... Il documente les plaisirs de la chair, des drogues et du sadisme... Un accouplement visuel de l'occultisme de Kenneth Anger avec les visions monomaniaques de Jess Franco et les excès débridés de Robert Hartford Davies... Bizarre, sexuel, primaire... Le cinéma rejoint à nouveau le rock dans ce rêve perdu de Sade... »
 
Pour regarder la vidéo, c'est ici.
Electric Wizard : Site web et page Facebook
Shazzula : Site web et page Facebook
dimanche, 24 août 2014 01:00

Rock en Seine 2014 : dimanche 24 août

La journée de dimanche du festival est également sold out ; et en pénétrant dans un Domaine de Saint-Cloud ensoleillé, on se réjouit de pouvoir à nouveau découvrir une jolie palette de valeurs sûres et de 'jeunes pousses' prometteuses.

Premier arrêt devant la Grande Scène, où Airbourne chauffe l'ambiance. Ces Australiens sont une véritable copie d'AC/DC. Le chanteur/guitariste, Joel O'Keeffe, cumule Angus Young et Brian Johnson à lui tout seul. Déçus, nous gagnons sans attendre la ‘Cascade’, en perspective d'un concert très attendu...

Celui de Warpaint, très exactement, formation californienne réunissant quatre musiciennes. Le titre « Love Is To Die » les a révélés au public 'indie', en janvier dernier. On est donc étonnés de les voir figurer aussi tôt dans la programmation. Qu'importe, les fans sont très nombreux dès 17h pour encourager leurs 'protégées', au moment où elles prennent possession des lieux. Très jolie brunette, Theresa Becker Wayman s’installe à gauche. Elle se consacre au chant, aux claviers (un magnifique Prophet V) et à la guitare. Emily Kokal se plante à droite. Elle partage les vocaux et se charge également de la six cordes. La bassiste Jenny Lee Lindberg et la drummeuse Stella Mozgawa, se positionnent en retrait.

Difficile de décrire la musique de Warpaint : c'est une sorte d’indie-rock psychédélique, aux accents cold wave, qui évoque tour à tour Austra, Beach House, Bat For Lashes mais aussi parfois Björk. Les harmonies vocales sont fondamentales et l'ensemble affiche un côté très dansant, très funky, notamment grâce au jeu de basse, fort syncopé de Jenny Lee Lindberg.

Malgré quelques petits problèmes de son (Emily Kokal se plaint de ne pas s'entendre dans les retours), Warpaint impose petit à petit son style unique. Sur « Bees », Theresa Wayman, particulièrement souriante, établit un très chouette contact avec le public et tout le monde tape dans les mains. « Undertow » déroule son rythme sensuel et le final est étonnant, bruitiste et tout en accélération. D’une durée moyenne de 5 à 6 minutes, les morceaux impliquent de nombreux changements de rythmes, un aspect un peu 'prog' très caractéristique de Warpaint.

‘You seem a bit shy, we need to dance !’ clame Emily. Warpaint enchaîne donc par le hit « Love is to Die », qui recueille un franc succès. Après « Disco//Very » et « No Way Out », le set se termine sur un très beau « Elephants ». Le quatuor allonge la compo en improvisant un final fascinant. La formation se retire ensuite sans accorder de rappel, malgré l’insistance des fans. Un superbe concert, qui donne envie de la revoir au plus vite... Tiens, justement, le quatuor est programmé au Cirque Royal, en novembre prochain...

Retour en vitesse vers la Grande Scène, car Selah Sue est sur les planches. C'est la toute grosse foule et il faut admettre que ce petit bout de femme a un punch étonnant. On connaît son style particulier, qui combine blues, soul, rock et ragga... et fait merveille en ‘live’ ! Un peu comme si Marvin Gaye avait eu une fille aux cheveux blonds et aux yeux bleus ! Très à l'aise, l'artiste louvaniste aligne les hits et nous réserve également quelques nouveaux titres ; et notamment le très beau « Stand Back ». Son prochain elpee devrait sortir en février prochain sur le label français Because : le rendez-vous est pris !

Nous abandonnons (honteusement) notre compatriote, car il faut 20 minutes pour rejoindre la ‘Pression’, où Thurston Moore va se produire. Le fondateur et chanteur de Sonic Youth y présente en avant-première son prochain album, « One More Day », qui sortira en octobre sur le label Matador. Délaissant les escapades acoustiques (voir son dernier elpee solo, « Demolished Thoughts »), il renoue avec ses premières amours, soutenu pour la circonstance, par son acolyte Steve Shelley, ex-batteur de Sonic Youth. A leurs côtés, la présence de la bassiste de My Bloody Valentine, Debbie Googe, et du guitariste James Sedwards (Nøught, Guapo, Chrome Hoof) illustre la consistance du projet.

La prestation de ce 'super groupe' sera franchement excellente. Les nouvelles compos sont superbes et on se régale vraiment ! Le concert commence par une longue séquence 'shoegaze' constituée de sons de guitares saturés, chargés d'effets 'larsen'. Ensuite, les rythmiques répétitives, psychédéliques, obsédantes vont inévitablement évoquer Sonic Youth, période « Murray Street », mais aussi Swans.

Affichant un look débonnaire d'éternel étudiant, Moore est l'anti-star parfaite. Ici, aucune esbroufe, tout est frappé du sceau de la sincérité la plus totale. Dans la setlist, on reconnaît « Forevermore » mais aussi « Detonation », qui a déjà été publié en single par Blank Editions. Debbie Googe trouve parfaitement sa place au sein du line up et sa complicité avec Steve Shelley fait plaisir à voir. Bref, un superbe concert ! Gageons que la prochaine fois, Moore aura droit à une scène plus en vue et une place plus avantageuse dans la programmation.

Après ce grand moment, le public de la ‘Pression’ repart comme un seul homme vers la Grande Scène pour le concert de Lana Del Rey. Arrivés un peu tard, il nous est impossible d'approcher de l’estrade ; car la foule est tout simplement ahurissante. Comme on a déjà pu voir l'artiste américaine, à Forest National, nous nous rabattons sur l'espace VIP, où l'on peut suivre le concert sur l'écran vidéo. Vêtue d'une jolie robe rose fuchsia, Lana Del Rey va accorder une prestation prévisible, mais sans faille. Rappelons que, contrairement aux calomnies, elle chante vraiment en live et dans l'ensemble, correctement. La setlist est une succession de hits, repris en choeur par les fans en délire. Le plus touchant chez Lana Del Rey, c'est l'attention qu'elle porte précisément à ses fans. Après le tout premier titre, « Cola », elle descend déjà les marches et rejoint les aficionados du premier rang pour signer des autographes et accorder des 'selfies'. A la fin du dernier morceau, « National Anthem », rebelote : elle replonge dans la fosse et recommence à s'adresser à son public. Et quand ses musiciens quittent l’estrade, elle s’attarde encore là, pendant de longues minutes. Etonnant !

Enfin, le festival se termine en apothéose par Queens Of The Stone Age (QOTSA). Issue de Palm Desert, en Californie, la formation emmenée par Josh Homme est un 'act' incontournable en festival. Les organisateurs savent que QOTSA est un rouleau compresseur efficace et qu'il n'a pas son pareil pour mettre une ambiance festive et rock'n’roll.

Que ce soit sur le hit « No One Knows », le funky « Smooth Sailing » ou l'irrésistible « Sick, Sick, Sick », les Américains impressionnent. Un point d'orgue idéal pour ce Rock en Seine, qui, une fois de plus, aura été un succès total. Vivement l'année prochaine !

(Organisation : Rock en Seine)

 

samedi, 23 août 2014 01:00

Rock en Seine 2014 : samedi 23 août

Pour sa 12ème édition, le festival Rock en Seine proposait une affiche très variée. A l’instar des années précédentes, il a investi le superbe domaine boisé de Saint-Cloud, au sud-ouest de Paris. En constante progression depuis sa création, il a fait le plein, totalisant quelque 120 000 visiteurs sur trois jours. N'ayant pu nous déplacer le vendredi, c'est donc le lendemain que nous rejoignons la capitale parisienne.

Au programme du samedi, une belle brochette de formations confirmées, surtout Portishead, dont le retour est très attendu, mais également quelques autres très prometteuses, qui opèrent presque leurs débuts dans un festival d’envergure.

Ce qui frappe tout d'abord à Rock en Seine, c'est l'excellent accueil réservé aux journalistes. En véritables VIP, nous avons accès à un vaste espace privé, avec bar, resto, transats et des écrans projetant les images des concerts. Idéal pour se relaxer entre deux spectacles ! Lorsque nous débarquons, il fait plein soleil et Sean Lennon accorde une interview sur le stand de France Inter... Sympa !

Première halte près de la Scène 'Pression', à flanc de colline, pour découvrir un trio de sirènes issues du Danemark : Giana Factory. Louise Foo, Lisbet Fritze et Sofie Johanne ont fondé Giana Factory en 2008. Evoquant Austra, Bat For Lashes ou encore Marscheaux, leur 'dark pop' est intrigant et les harmonies vocales, très jolies. Rien de vraiment révolutionnaire, mais un set bien agréable pour entamer notre journée.

Sur la Scène de la ‘Cascade’, la deuxième en importance, on découvre ensuite une formation suédoise, Junip. Emmenée par José González (voix, guitares) et Tobias Winterkorn (orgue, Moog), elle pratique un rock psychédélique aux accents folk. Fleet Foxes et Grizzly Bear ne sont pas très loin. Mais ce qui singularise leur musique, c'est la voix très douce et suave de José González, mais aussi les arrangements très psyché, voire même parfois kraut. Mention spéciale à « Line of Fire », un superbe titre extrait de « Junip » (2013), qui recueille un joli succès en fin de parcours. Une belle découverte !

Après une courte pause, nous revenons au même endroit pour Thee Oh Sees, qui a décidé de tout fracasser à coup de riffs psyché/punk. En short et la guitare serrée très haut contre sa poitrine, John Dwyer, le chanteur/guitariste, a la même dégaine qu’Angus Young. Mais la musique lorgne plutôt vers les Sex Pistols alors que les voix oscillent entre cris aigus et grognements rauques. Fun mais de quoi rester sur sa faim. J’ignore si le band californien est responsable, mais il commence à pleuvoir ; et on en profite pour opérer un détour par le Village du Disque, où sont dressés les stands de Born Bad Records, Ground Zero, etc.

Nous décidons de faire l'impasse sur Cheveu, la nouvelle sensation française, que nous avons vus en février dernier, à l'Atelier 210 de Bruxelles. Gageons que leur electro-punk dévastateur aura mis le feu à la Scène de l'‘Industrie’. On me rapporte que le chanteur a, de nouveau, terminé le concert debout sur son synthé. Attention au gimmick ! 

Pendant ce temps, sur la Grande Scène, Sean Lennon et sa compagne, Charlotte Kemp-Muhl, présentent leur projet créé en 2008 : The Ghost of a Saber Tooth Tiger (oups, quel patronyme) ! L'Anglais arbore un look très sixties et la ressemblance avec son père est frappante. La musique, également ! Par moments, on croirait entendre les Beatles, période psychédélique, un peu comme si Georges Harrison avait modernisé « Tomorrow Never Knows ». Tout est bien en place, et particulièrement lors de « Xanadu » et « Animals », malgré un côté un peu caricatural. Qu'importe, le son est excellent et on en conclut que le 'revival' psyché pourrait offrir au 'fils de...' une opportunité de come-back. Sur l’estrade, la très belle Charlotte Kemp-Muhl se réserve la basse et chante même quelques titres. Un projet à surveiller !

Après une pause bibitive bien méritée, nous décidons de 'zapper' Emilie Simon afin de nous placer idéalement pour le concert de Portishead. L'artiste française a apparemment fait fort en bénéficiant, pour la circonstance, du concours de l'Orchestre National d’Ile-de-France.

Devant la Grande Scène, l'attente est écourtée par la projection d'un film sur les intermittents du spectacle. On sent la pression monter, car le retour des petits génies anglais est très attendu. Portishead a marqué les années 90 et 2000 en créant un style mariant à merveille la voix très 'bluesy' de Beth Gibbons et les arrangements trip-hop, voire kraut, de Geoff Barrow et Adrian Utley. Leur retour coïncide d'ailleurs avec la réédition de leur premier opus, « Dummy », paru il y a juste 20 ans.

Dès les premiers samples de « Silence », on a la conviction qu'on va assister à un concert unique. Beth Gibbons s'avance sur le podium et c'est le délire dans le public. Elle est habillée chaudement d'un imperméable à capuche ; et, suivant son habitude, restera très discrète tout au long de sa prestation. Mais l'essentiel est dans sa voix, et quelle voix ! Elle est empreinte d'une sensibilité déchirante qui vous glace le sang. Après un magistral « The Rip », « Wandering Stars » constitue le premier moment d'absolue magie. Geoff Barrow quitte son espace synthés/percussions et s'assied à côté de Beth Gibbons pour jouer de la basse. Une basse, une voix et quelques sons de guitare sont suffisants pour nous flanquer la chair de poule. « The blackness of darkness forever... » atteint les tréfonds de la noirceur de l'âme ; et comme pour faire écho à ces paroles, la nuit s'installe doucement sur le domaine de Saint-Cloud.

« Machine Gun » marque un changement radical d’orientation. Les basses mitraillent littéralement l’auditoire ; surtout les spectateurs qui sont placés aux premiers rangs, juste devant les énormes woofers ! Le très célèbre « Glory Box » nous plonge ensuite dans son ambiance soul. La foule est aux anges. La fin du set est tout simplement géniale : caractérisé par sa rythmique hypnotique très kraut/wave, « Chase The Tear » fait mouche, alors que « Threads » constitue l'apothéose finale par excellence. La composition est obsédante, lourde, presque 'doom', et gagne progressivement en intensité. A la fin du morceau, Beth Gibbons vide ses tripes et crie comme une possédée ‘I am One, Damned One’, pendant que les écrans vidéos projettent des images hallucinantes. Un final extraordinaire, qui atteint selon moi le niveau de Nine Inch Nails (le 'nec plus ultra' en live, à mon humble avis)...

En rappel, Portishead continue sur sa lancée et délivre un excellent « Roads », marqué par les sons vibrants de Fender Rhodes et enfin, « We Carry On », extrait de « Third ». Une prestation en tous points excellente, qui a véritablement illuminé le festival. Vivement un 4ème elpee !!

Retour à l'espace VIP pour se remettre de ses émotions en suivant distraitement sur l'écran vidéo le concert électro du jeune australien Harley Edward Streten, aka Flume. Mais peut-on vraiment appeler ‘concert’ la prestation d’un musicien qui passe son temps à activer des 'patches' sur un contrôleur tout en affinant le son sur un égaliseur ? 

Cap ensuite vers l’'Industrie’, pour assister au show de The Horrors, une formation anglaise que nous suivons depuis ses débuts, en 2005. Après avoir publié deux albums 'culte', l'un très post punk (« Strange House ») et l'autre cold wave (« Primary Colours »), la bande à Faris Badwan a malheureusement viré vers la 'pop', pour ne pas dire la britpop, à partir de 2011. En ‘live’, il y a bien longtemps que The Horrors tourne ‘en pilote automatique’, accordant des prestations professionnelles mais sans véritable spontanéité. Mention quand même à l'excellent « Sea With A Sea », qu'on ne se lasse pas d'entendre. Le public est assez mou, dans l'ensemble, ne réagissant que pour le très mainstream « Still Life ». Mission accomplie pour The Horrors, mais sans aucun éclat.

En repassant devant la Grande Scène, on a l'occasion de suivre de loin la fin du set de The Prodigy, les pionniers anglais du 'Big Beat' qui a marqué les années '90. Un spectacle très puissant, accordé devant une foule enthousiaste. Mais hanté par les mélodies de Portishead, nous reprenons la route vers l'hôtel...

(Organisation : Rock en Seine)

Ca n'arrive pas souvent, ça, de découvrir un projet musical bruxellois qui recèle un potentiel vraiment important, au point qu'on croit, en l'écoutant, qu'il s'agit d'une production internationale. The Bipolar fait partie de ces 'exceptions belges'. Il a été formé l'année passée par un chanteur, compositeur et claviériste du nom de Pat Rice, qui s'est ensuite associé à trois musiciens, Greg Devisé (guitare, voix), Pierre Bertens (batterie) et Nofel Tiani (basse).
 
La formation vient de réaliser un EP en auto-production: "One More Day" et c'est vraiment 'bluffant'. D'abord, il y a la voix, profonde, chaude et sensuelle de Pat Rice, qui fait penser à Bryan Ferry. Ensuite, il y a la musique, très prenante et très cinématographique, qui oscille entre rock indie (Radiohead) et postpunk (Interpol, Editors), le tout combiné avec des touches de 'prog' (façon Anathema) et de power rock (NIN). Le single, "Angel Comes", est un hit en puissance, hypnotique et très efficace.
 
Un groupe à découvrir de toute urgence. La formation cherche un deal pour sortir un album complet. Si j'étais le responsable d'un label, je m'intéresserais au plus vite à The Bipolar! Une chronique en bonne et due forme sera publiée dans les prochaines semaines, avec des extraits de l'interview que Pat et Greg ont bien voulu nous accorder.
 
Pour écouter et commander l'EP (CD): c'est ici .
Pour regarder la vidéo de "Angel Comes": ici

Nous en sommes déjà au troisième jour du festival et on se prépare à une nouvelle soirée passionnante sur la Place des Palais. Pour l'instant, les grands vainqueurs sont Suede et Patti Smith : tous deux ont éclaboussé le festival de leur énergie et surtout leur intégrité…

Ce soir, je débarque trop tard pour assister au set de la formation danoise Go Go Berlin mais juste à temps pour découvrir sur scène la nouvelle sensation venue d'Albion.

Il a gagné le concours X-Factor outre-Manche. Je m'attendais donc au pire ; mais en fait, j'ai été agréablement surpris par James Arthur. Le jeune chanteur 'dégage' un max! Tatoué sur les bras, il affiche un look de rocker. Sa casquette vissée à l'envers lui donne un look plus 'moderne', plus hip-hop. Et puis, il affiche un petit côté beau gosse à la Gary Barlow. Mais ce qui frappe, c'est sa voix : chaude, profonde, aussi à l'aise dans les hurlements que dans les notes très aigues. Son pop/rock à l’anglaise est de toute bonne facture. On pense tour à tour à Joe Cocker, Robbie Williams ou encore Ed Sheeran. Il passe aisément du rock endiablé (“Lie Down”, “Emergency”) à la ballade sentimentale (“Suicide”, “Recovery”). La Place des Palais n'est pas encore remplie, mais le chanteur peut compter sur sa horde de jeunes fans, qui crient et chantent toutes les chansons qu’elle connaît par coeur. Comme on s'y attendait, ce sont ses deux plus grands hits, “You're Nobody 'til Somebody Loves You” (caractérisé par une allusion à “Cry Me A River” en milieu de parcours) et “Impossible” (une reprise d'un titre de Shontelle), qui clôturent joliment le show. Cette musique n'est pas ma tasse de thé (anglais), mais il faut reconnaître qu'on a assisté à une prestation en tous points convaincante.

Dans la foulée, on installe sur le podium une table de DJ et des ballons NRJ. De l’électro dégoulinante et agressive envahit alors la Place. Quelle faute de goût, surtout dans un festival organisé par le service public!! Heureusement, cette farce ne dure qu'un quart d'heure et l'infâme Disk-Jacquette se retire pour laisser la place à la formation suivante : Arsenal. Issu du Nord du pays ce duo jouit d’une belle notoriété. Il y a 10 ans, John Roan (chant et guitare) et Hendrik Willemyns (claviers) avaient créé la surprise en proposant une musique electro-rock aux influences exotiques. Après avoir fréquenté pratiquement tous les festivals de l'été 2014 (Werchter, Suikerrock, Lokerse Feesten, Cactus,...), ils débarquent à Bruxelles pour présenter leur dernier opus: “Furu”, devant une foule maintenant bien compacte.

C'est précisément par un titre extrait de “Furu” que débute le concert : “Termul”. Lydmor, la chanteuse 'guest' qui figure sur l'enregistrement studio, est bel et bien présente, pour mon plus grand bonheur. Mystérieuse et envoûtante, elle est vêtue d’une minirobe noire et d’un grand châle noir et blanc. La Danoise (elle vient des Iles Féroé) évoque Björk évidemment, mais aussi Nina Persson (Cardigans) et Natasha Khan (Bat For Lashes). Un grand moment! Lydmor reviendra plus tard sur le podium pour chanter “Evaporate”. Une artiste à découvrir!

Au cours de son show, Arsenal enchaîne une série de chansons électro-rock assez variées, rehaussées d'influences brésiliennes (“Saudade“) ou asiatiques. L'ambiance est estivale, colorée, multiculturelle ; et on remarque aux côtés de John Roan une chanteuse de couleur particulièrement efficace : Léonie Gysel. Plus tard, au moment où on commence à se lasser du format, Arsenal relance la machine en proposant une salve finale de hits, dont le plus marquant est sans conteste “Melvin”. Le rythme irrésistible et le refrain “Turn It Up...” font mouche et la foule toute entière chante et danse. Petit bémol : Arsenal prolonge le morceau un peu trop longtemps et y introduit une inutile allusion à “Shout” de Tears For Fears. Le concert se termine par “Lotuk”, issu de l'album éponyme. En conclusion : une bonne prestation, surtout marquée par la découverte de Lydmor ; en ce qui me concerne en tout cas...

Le temps de boire une bonne bière et on passe au plat de résistance de la soirée : Texas. Emmené par la jolie Sharleen Spiteri, la formation écossaise est née en 1989 et s'est taillé, au fil du temps, une bien belle réputation scénique. Le choix du patronyme ‘Texas’ constitue un hommage au film “Paris, Texas”, de Wim Wenders. Et il y a un peu de la musique originale du film, composée par Ry Cooder, dans les premières notes dispensées à la slide guitar par Ally McErlaine, qui résonnent en ce début de concert. Tout le monde reconnaît bien évidemment l'intro de “I Don't Want A Lover”, leur fabuleux hit qui remonte à 1989. Une belle manière de rentrer dans le vif du sujet. Sharleen Spiteri apparaît sur le podium, souriante et rayonnante comme d'habitude. Elle porte une marinière aux rayures blanches et noires ainsi qu'un pantalon gris : un look tout en simplicité et en discrétion. Le public lui réserve un accueil triomphal, qui provoque même une réaction d'étonnement chez elle, qui a dû pourtant en voir, des publics enthousiastes!

Sharleen Spiteri est très en forme et après “Halo” et “Detroit City”, tiré de son dernier opus “The Conversation”, elle enchaîne “Once In A Lifetime”, qui provoque à nouveau une très belle réaction du public. Le pop-rock de Texas est agrémenté de touches de blues et de soul, un cocktail reconnaissable entre mille. Entre les morceaux, elle adresse toujours quelques mots dans un anglais glaswégien parfois difficile à comprendre. Elle a cette capacité de générer la sympathie et de mettre tout le monde dans sa poche. Quand elle ne joue pas de la guitare, elle arpente continuellement l’estrade. Sa présence est vraiment remarquable.

En introduisant “So Called Friend”, elle remarque avec plaisir la présence de nombreux jeunes dans les premiers rangs. “Black Eyed Boy” et “Summer Son” amorcent l’assaut final. La pression monte progressivement jusqu'au paroxystique “Say What You Want”. La formation se retire dans un vacarme assourdissant, le public réclamant un rappel...

Texas revient sur les planches pour interpréter le nouveau titre “The Conversation”, qui ma foi, passe plutôt bien la rampe. Très peu d'artistes peuvent se targuer de pouvoir toujours composer des hits, 25 ans après avoir débuté leur carrière! Texas embraie par “Inner Smile”, une compo caractérisée par ses accents soul. Lorsque la formation quitte à nouveau l’estrade, on imagine que leur prestation est définitivement close. Mais pas du tout, car le public parvient à obtenir un second rappel. Pour une superbe version du “River Deep, Mountain High” d'Ike & Tina Turner, clôturant définitivement ce remarquable concert !

A plus de 46 ans, Sharleen Spiteri tient toujours une forme d'enfer! Fatigués après trois soirées de festival, nous zappons la soirée Electro-City qui se déroule au Mont des Arts et nous rentrons nous ressourcer en prévision des jours suivants...

Setlist (tbc): I Don't Want a Lover, Halo, Detroit City, Once in a Lifetime, If This Isn't Real, When We Are Together, Big World, Dry Your Eyes, In Demand, So Called Friend, Summer Son, Black Eyed Boy, Say What You Want

Rappel: The Conversation, Inner Smile

2e rappel: River Deep Mountain High (reprise de Ike & Tina Turner)

(Voir aussi notre section photos ici)

 

 

lundi, 11 août 2014 12:04

Un espace pour rêver…

Quel bonheur de voir des artistes issus de la nouvelle génération puiser leurs inspiration dans les 70’s et les 80’s afin de remettre cette époque au goût du jour, tout en créant un concept totalement neuf. A l'instar de Gesaffelstein, Led Er Est et autres KVB, David-Alexandre Parquier (aka DA), celui qui se cache derrière le projet bruxellois Luminance, propose une musique rappelant clairement la new wave. Pensez à Depeche Mode, John Foxx ou OMD. Après avoir publié un premier Ep intitulé ‘The Light Is Ours’, distribué sous forme de cassette en 2013 et diffusé via Internet, DA a mis le turbo cette année en présentant pas moins de 3 sorties : un nouvel Ep (‘Icons & Dead Fears’), un 7” (‘Obsession/Viper Smile’), que votre serviteur considère pour l’instant comme le  single de l'année, et un split Ep que partage Acapulco City Hunters (‘The Cold Rush’). L'occasion était donc idéale de rencontrer ce musicien très prometteur… en sirotant une bonne bière à la terrasse du Plattesteen...

Les premiers souvenirs musicaux de DA remontent à son enfance vécue à Paris. Il était alors fasciné par le ‘Carmina Burana’ de Carl Orff. « J'étais très réceptif à cette œuvre ; mais aussi emporté par sa puissance, un véritable mastodonte pour un gamin de 5-6 ans ».

Et il n’en a que six lorsqu’il entre au Conservatoire, pour y apprendre à jouer de la contrebasse, formation qu'il honorera jusqu'à son terme. Huit années plus tard, il découvre des musiques plus obscures, et notamment Marilyn Manson. Il s’intéresse d’abord à la basse, puis se tourne vers la guitare et les synthés.

A 18 printemps, il découvre Soror Dolorosa, un groupe français de rock gothique ; et à travers lui, un nouveau pan de la musique 'dark' : le postpunk, la new wave et l'EBM. Son premier projet, très orienté 'black metal', il le baptise Taliesin. Une allusion au ‘Book of Taliesyn’ de Deep Purple ? « Non, le mot 'Taliesin' se réfère à un dieu barde dans la mythologie celte. Je n’ai découvert l'album de Deep Purple que plus tard, et je le considère aujourd’hui comme un de mes préférés... » Après avoir réalisé quelques démos, le combo se sépare (NDR : en octobre prochain, il renaîtra de ses cendres, afin d’accorder un concert unique à la Flèche d'Or de Paris...)

En 2009, DA débarque à Bruxelles et approfondit son intérêt pour la musique des années 80. Il est alors âgé de 20 ans. Les grosses productions 'mainstream', il les connaît déjà depuis pas mal de temps : Sandra, Kim Wilde, Dead Or Alive et l'italo-disco en général. Mais il s'intéresse surtout et de plus en plus à la new wave 'synthétique', que ce soit OMD, Human League, Depeche Mode, etc. Il apprécie moins la Minimal Synth (aussi appelée Minimal Wave, en référence au label new-yorkais). « Je déteste les bidouillages électroniques sans âme. J'apprécie lorsqu’il il y a du relief, de l'émotion, et des moments où tout explose. J'aime emprunter les codes de cette musique mais pour les transformer en quelque chose de dynamique, de foisonnant. »

De même, DA avoue ne pas être un fétichiste des synthés 'vintage'. « Ce qui m'intéresse, c'est le son, peu importe qu'il ait été produit par un clavier vintage ou par un 'plug-in' sur ordi. Je joue pas mal sur mes claviers pour rechercher des idées, mais lorsque je passe à la production, c'est principalement sur l'ordinateur. Encore une fois, je ne suis pas fan du bidouillage. Je préfère les sonorités simples ; mais le plus important, c'est la composition : il faut qu'elle puisse se suffire à elle-même. Comme dans les premiers albums d'OMD... »

Mais venons-en aux productions de Luminance. Le premier Ep, ‘The Light Is Ours’, a tout d'abord été mis en ligne sur Soundcloud et distribué sur une cassette autoproduite. Ensuite, le label texan d’Austin, Young Cubs, en a gravé 300 exemplaires. Enfin, DA vient de le publier sur un vinyle limité à 200 spécimens, à nouveau en autoproduction... Le contenu de cet essai, on le connaît bien maintenant : ce sont 6 perles de musique Synth-Pop éthérée, des plages très accessibles, mais en même temps extrêmement riches en textures sonores. Dans la chanson ‘Les Loups’, DA enrichit même le cadre électronique de sa musique en intégrant des éléments plus organiques, comme la guitare.

Le second Extended Play, ‘Icons & Dead Fears’ est paru il y a quelques mois, mais il est déjà épuisé. Il s’inscrit dans la même lignée mais marque aussi une évolution vers des sons plus bruts, intégrant de légères touches d’EBM voire de Krautrock. « 'Walk' constitue, pour l’instant, le titre le plus représentatif de Luminance », précise DA. On perçoit également l’influence d'Agent Side Grinder, dans ‘R / W / M’, une formation suédoise que DA apprécie au plus haut point.

Mais la 'bombe' incontestable de cet Ep est née de sa rencontre avec Nathalia Bruno, l'ex-chanteuse de Phosphor (aujourd'hui chez Leave The Planet et M!R!M). Pour la plage ‘Obsession’. Elle marie à la perfection l'univers sonore de DA et l'émotion sombre et gothique suscitée par la voix de Nathalia Bruno. Une pure merveille... qui a d'ailleurs éveillé l’intérêt de Weyrd Son Records, le perspicace label bruxellois. Il a ainsi décidé de publier ‘Obsession’, sous la forme d'un superbe vinyle 7 pouces.

On épinglera également la sortie d’une cassette 'split' partagée entre Luminance et Acapulco City Hunters, intitulée ‘The Cold Rush’, éditée sur le label gantois Wool-E Tapes Records. Les cinq titres de Luminance y figurent, « Plus EBM, plus 'rentre dedans' », indique DA. 

Quand on demande à DA quels sont les thèmes abordés dans ses compos, il distingue deux périodes. Tout au long du premier Ep, il a clairement privilégié la nostalgie et la glorification du passé. « J'ai toujours été passionné par les grandes mythologies et les civilisations anciennes ; et, plus récemment, par les années 50, 60, 70 et 80. L’histoire, comme les rêves d'ailleurs, constituent un refuge par rapport à l’indifférence manifestée par la société contemporaine ; mais aussi un terrain de découverte de mes origines, des fondements de l'existence. »

Sur le second Ep, DA a décidé de poser un pied dans le présent. « J'ai dû apprendre à vivre dans le monde actuel, par instinct de survie. Sur ce disque, je me montre donc un peu plus critique par rapport à la civilisation moderne en la confrontant au passé et en essayant de panser mes blessures grâce à la matière onirique.»

Et quid des projets pour l'avenir ? « Je travaille déjà sur un nouvel enregistrement de Luminance, qui sera sans doute un elpee. Il devrait sortir, d’ici la fin de l'année. Ce sera un retour aux sonorités plus organiques. Donc moins brutes et moins squelettiques. Plus proches du premier Ep. Revenir aux paysages sonores brumeux, aux atmosphères profondes, marécageuses, épiques... Je n'y peux rien : mon coeur reste irrésistiblement attaché aux musiques éthérées, qui offrent un espace pour rêver... »

Pour écouter et acheter les albums de Luminance :

         EP « The Light Is Ours » : http://luminannce.bandcamp.com/album/the-light-is-ours

         EP « Icons And Dead Fears » : http://luminannce.bandcamp.com/album/icons-dead-fears

         7'' « Obsession / Viper Smile » : http://weyrdsonrecords.bandcamp.com/album/obsession-viper-smile-7

         Split EP « The Cold Rush » avec Acapulco City Hunters : http://luminannce.bandcamp.com/album/the-cold-rush-luminance-acapulco-city-hunters-split

Luminance logo by Anaïs Mims

La 13ème édition du Brussels Summer Festival a démarré en force ce vendredi 8 août. Plus de 11 000 spectateurs avaient rallié la Place des Palais pour participer un festival qui rythmera pendant 10 jours l'été bruxellois. Eclectique et riche, l’affiche bénéficie d’un cadre historique unique –c’est-à-dire le coeur de la capitale européenne– et surtout d’un prix extrêmement démocratique (50 € pour le pass de 10 jours).

La volonté du 'BSF' de proposer un patchwork inédit de genres est démontrée par la programmation de la première soirée. C'est The Feather, le projet belge de Thomas Medard, le chanteur de Dan San (NDR : dont la chevelure argentée est très abondante), qui a l'honneur d'ouvrir les hostilités dès 18h. La foule n'est pas encore compacte mais la formation se taille un beau succès d'estime en proposant un rock indie aux accents folk. Derrière Thomas Medard, un groupe complet se charge des guitares, batterie, claviers, vibraphone et percussions. On pense à Midlake, Fleet Foxes ou encore Crosby, Stills & Nash. C'est beau, sensible, joliment ciselé. Après les Ardentes, les Francos, Dour et le BSF, The Feather s'embarquera pour le Canada : un groupe belge à suivre!

Dès 19h, la toute grosse foule attend la sensation lilloise : Skip The Use. Soyons clairs : la Place des Palais offre vraiment ses avantages et ses inconvénients. Le cadre est superbe pour un concert ; mais lorsque l'on entasse 11 000 personnes dans un long couloir, que la sonorisation est d'une qualité moyenne et les écrans cruellement petits, on ne peut pas parler de confort. En outre, les files sont interminables aux ‘ticket shops’ et aux bars à bière. Enfin, ne nous plaignons pas, car l'ambiance et la bonne humeur sont au rendez-vous ; et les gars de Skip The Use ont décidé de casser la baraque! Leur patronyme se traduit par ‘Changer les habitudes’ et c'est vrai qu'ils ont quelque chose de nouveau, de rafraîchissant, ces voisins du Nord de la France. Mat Bastard, le 'frontman' du groupe et ses acolytes, Yann Stefani à la guitare, Jay Jimenez à la basse, Lio aux claviers et Manamax à la batterie, libèrent une superbe énergie sur les planches.

Musicalement, ils mélangent funk, rock, metal, disco, reggae, ska et brit-pop. Notamment. Une sorte de fourre-tout ou d'hydre à 10 têtes, si vous préférez, évoquant tout à tour Rage Against The Machine (auxquels ils rendent hommage en reprenant “Killing In The Name Of...” en plein milieu de leur titre “You Are”), Bloc Party, Madness voire encore Blur. Le concert file à 100 à l'heure grâce à des titres puissants comme “30 Years”, “Nameless World” et “Give Me Your Life”. Mat Bastard se fend même d'une imitation de Brian Johnson, d'AC/DC. En général, on a quand même l’impression qu’il en fait parfois un peu trop. Plus tard, leur hit “Ghost” récolte évidemment un énorme succès. L'ombre de Gorillaz plane sur l’estrade... A la fin, la compo vire complètement électro et c'est la folie chez les fans. “The Bastard Song”, devenu un classique, clôture tout naturellement leur prestation, et Mat Bastard adresse au beau milieu du morceau, un clin d'oeil à “Quand La Musique Est Bonne”, de JJ Goldman... En conclusion : un concert qui, malgré un côté un peu foutraque et très démagogue, aura quand même méchamment réussi à faire bouger la foule.

Setlist : 30 Years, Nameless World, Give Me Your Life, The Story of Gods and Men, Gone Away, People In The Shadow, Birds Are Born To Fly, You Are, Ghost, Être Heureux, Bullet, Bastard Song.

Changement radical d'ambiance et d'époque et place à Patti Smith, une des légendes vivantes du rock. En 1975, son album “Horses” avait provoqué une petite révolution, grâce à un rock poétique, exécuté dans la tradition des Doors et de Joni Mitchell, mais doté d'une énergie et d'une philosophie 100% punk. Elle en a publié 10 autres depuis. Aujourd'hui, à 67 ans, elle peut se targuer d'avoir inspiré plusieurs générations de musiciens. Après avoir assisté à son set, accordé dans le cadre du Sinners Day, en 2011, je me réjouissais de la revoir en ‘live’ ; et je n’ai pas été déçu. Quelle grande dame ! Tour à tour illuminée, rageuse, sensuelle mais toujours touchante.  

‘I'm glad to be back in Brussels!’: Patti Smith fait d'emblée référence au concert qu'elle avait accordé en 1976, au Cirque Royal. Coiffée d'un bonnet et portant un jean trop large, elle nous hypnotise à nouveau de sa voix grave. Que ce soit “Dancing Barefoot” ou le titre reggae “Redondo Beach”, les chansons sont ralenties comme pour en sublimer la beauté. En intro de “In My Blakean Year”, elle improvise des paroles qui se réfèrent à ce fameux show de 1976, accompli à Bruxelles. Très sympa !

Elle n’oublie évidemment pas “Because The Night”, son plus grand hit, co-composé par Bruce Springsteen, qui déclenche le plus de réactions et marque le passage à la partie la plus musclée du concert. La maîtresse de cérémonie a tombé le manteau, mais également le bonnet ; et maintenant, ça va déchirer! Même les jeunes, qui sont là juste pour boire un coup, tendent l'oreille et confessent : ‘Ouais, je connais cette chanson : Because The Night Belongs To Lovers...!’ “Banga”, extrait de son dernier elpee, maintient la pression. Patti Smith y hurle comme un loup et après une déclamation poétique (‘spoken word’ en anglais), elle enchaîne directement par un “People Have The Power” intense et bouleversant.

‘Jesus Died For Somebody's Sins But Not Mine...’: ces paroles, qui figurent sur sa fabuleuse reprise de “Gloria” (des Them), avaient marqué mon âme d'adolescent, il y a, disons, un certain nombre d'années... Des frissons me parcourent l'échine en écoutant à nouveau cette compo, qui n'a pas pris une seule ride. On est au septième ciel et après un nouveau 'spoken word' étourdissant, Patti Smith entame le tour de force final de tous ses concerts: “Rock'n’Roll Nigger”. Toute la rage de cette activiste se déverse sur scène. Elle éructe ‘Outside of society, that’s where I want to be!’ et ne manque pas de faire une allusion à Edward Snowden. La fin de la chanson est violente et la chanteuse pète une corde de sa guitare. En 2011, elle avait cassé sa corde avec ses dents lors d’un rituel impressionnant. Ici, la finale et plus courte mais tout aussi puissante. La grande prêtresse se retire en criant ‘Bruxelles, je t'aime!’. Nous aussi, on t'aime...

Setlist: Dancing Barefoot, Redondo Beach, April Fool, My Blakean Year, Beneath the Southern Cross, Ain't It Strange, Pissing in a River, Because the Night (Dedicated to Fred "Sonic" Smith), Banga, People Have the Power, Gloria (Them cover), Rock N Roll Nigger

Lourde tâche pour Mathieu Chedid, alias -M-, que de se produire après une prestation aussi consistante. Conformément à nos craintes, le contraste sera malheureusement très cruel pour le chanteur et guitariste français. Ses gros riffs de guitare sonnent trop 'cliché'. Son look faussement 'glam' fait pacotille et nous sommes restés assez insensibles à sa voix et à ses compos. Mais l'homme est une bête de scène et son énergie est très communicative. De plus, il manie très bien les changements de dynamique qui font rebondir un concert en permanence. Le set part un peu dans tous les sens, au risque de virer au n'importe quoi, par moments.

Après quelques titres, dont “Mon Ego”, “Onde Sensuelle”, “Océan” et “A Tes Souhaits”, -M- annonce une énorme surprise... et voilà-t-y pas que Saule déboule sur le podium... Les musicos attaquent alors des extraits de “Little Wing” de Jimi Hendrix et d’“Immigrant Song” de Led Zeppelin, avant de se lancer dans une reprise de “Lucille” assez catastrophique. La séquence karaoké se poursuit par des extraits de MC Hammer, Van Halen, White Stripes et Rage Against The Machine (encore!)...

Mathieu Chedid parvient heureusement à enrayer l'overdose et le final du concert est beaucoup plus intéressant. “Je Dis Aime”, et surtout le très funky “Machistador”, font mouche et le public est aux anges. Après une courte interruption, -M- revient pour interpréter le japonisant “Machine” et le tropical “Bahia”.

En conclusion, une prestation M...itigée de Mathieu Chédid, épinglant quelques très bons moments, libérant parfois une très bonne énergie mais affichant un côté 'gimmick' vraiment horripilant...

Une partie du public s'est ensuite déplacée vers le Mont des Arts pour continuer la fête sur de la musique électro (NDR : Rodriguez Jr devait être aux manettes à ce moment-là) ; mais la pluie m'a vite découragé de rester plus longtemps. C'est donc la tête encore baignée dans la musique sensuelle et poétique de Patti Smith que je suis rentré... Car le festival ne fait que commencer!!  

Les tickets pour le BSF sont en vente sur www.bsf.be , www.yetix.be , www.ticketnet.be ou en exclusivité dans les magasins FNAC.

(Voir aussi notre section photos ici)

«Hante.» est un projet solo féminin plutôt mystérieux. Sur Soundcloud, la seule description disponible est «Haunted Wave from Paris». Jusqu'à maintenant, Hante a publié deux titres très prometteurs sur Internet: «Damages» et «Beyond The Waves». C'est de l'excellente Synth-Pop, dark et minimale, un peu dans le style de Phosphor, Linea Aspera, Minuit Machine, etc. Contrairement à ce que le nom du groupe aurait pu évoquer, la musique ne recèle pas d'accents 'witch-house' ou 'witch-wave'.

La première fois que j'ai écouté les deux titres, j'ai pensé à un groupe existant bien précis. J'ai contacté l'artiste via Facebook et il s'est avéré que j'avais deviné juste, vu qu'elle joue également dans ce groupe. J'ai demandé de plus amples informations et voici la réponse qu'elle m'a donnée: «Je suis de Paris et je travaille sur un premier EP qui sortira sur le label français Stellar Kinematics. J'ai été et je suis dans différents projets orientés dark wave / coldwave mais je n'ai pas révélé qui je suis pour l'instant parce que je veux vraiment savoir ce que les gens pensent de ma musique. Tout ce que je peux dire, c'est que je tombe très rarement amoureuse de groupes ou d'artistes, mais quand ça arrive, je suis assez obsessionnelle. Pour citer quelques noms: Xeno & Oaklander, Linea Aspera, The Frozen Autumn, CHVRCHES, M83, Depeche Mode, The Human League, Tears for Fears et bien d'autres ... Mes trois derniers coups de foudre sont "Love, French, Better" par Gold Zebra, "Losing Touch" par Empathy Test et "Deliverance" par h ø r d. Je ne me lasse pas de ces chansons! ».

On attend avec impatience ce mystérieux EP! Il devrait être publié à l'automne et comportera 4 titres.

Pour écouter Hante.:
- sur Soundcloud: ici
- sur Bandcamp: ici

Profil Facebook: ici .

jeudi, 29 novembre 2018 12:20

The City That Disappears (a)

Thot est un projet musical créé en 2005 par le musicien bruxellois Grégoire Fray. Il décrit sa musique comme ‘Vegetal Noise Music’ : what's in a word anyway... Je la dépeindrais comme un cross-over entre l'électro-rock industriel (Nine Inch Nails) et le prog/rock/pop (Muse, Radiohead  Porcupine Tree). "The City That Disappears" constitue le troisième elpee de Thot. Mixé par Magnus Lindberg (Cult of Luna), il a été enregistré par Grégoire Fray, qui se réserve la plupart des instruments et des machines.

"The City That Disappears" propose un mélange d'électro et de rock, sur lequel se pose la voix unique de Grégoire Fray, une voix qui rappelle celle de Matthew Bellamy (Muse). Les thèmes abordés sur cet album sont à nouveau consacrés à la dualité entre la nature et le développement humain, entre les réalités organiques et urbaines.

Ce qui frappe le plus sur cet opus, c'est son intensité, son sens de l'urgence. Tout y est tendu et on sent un besoin criant d'exprimer un ‘pathos’, que ce soit la colère, la peur ou la volupté. Le spectre musical est très large : il oscille d'un morceau calme au piano acoustique ("Keepers"), très NIN-esque, à des brûlots electro-indus bruitistes (« Rhythm.Hope.Answers », probablement leur composition la plus percutante).

"HTRZ", le premier single, commence par un chant syncopé et évolue vers un refrain puissant et une superbe partie progressive à la guitare avant l'explosion finale. Morceau instrumental « Dédale » montre la capacité de G. Fray à créer des atmosphères électro-ambient hypnotiques. "Blank Street" me fait penser à « Year Zero » de NIN. A cause des sonorités électro et des accents dystopiques. « Negative Buildings » est une autre composition ambitieuse, riche en éléments divers. "Traces" est probablement mon titre préféré, en raison de sa structure plus progressive. Il évoque clairement Anathema, surtout à la fin, quand Fray et Arielle Moens, la VJ de la bande, chantent à l'unisson. La progression est vraiment étonnante, conduisant à une déflagration finale. Le disque s’achève par "Citizen Pain", un autre single potentiel. Encore une fois, la partie instrumentale finale est impressionnante.

Dans l'ensemble, cet LP est très ambitieux et parfaitement accompli. Le seul aspect négatif vise la production. Elle manque un peu de clarté ; et en particulier dans les parties bruyantes. Si seulement G. Fray disposait d’un budget pour enregistrer dans un studio haut de gamme! Malgré cette réserve, ce disque s’avère d’excellente facture et je vous le conseille vivement. 

Album disponible en édition limitée (300 exemplaires) sur vinyle doré 12" (+ bonus track).

Version numérique sur Bandcamp ici , sur iTtunes & Spotify (entre autres services de streaming)

Video de "HTRZ" : http://vimeo.com/89105609

Video de "Keepers" : http://vimeo.com/98621949

Line up:

Sur scène Grégoire Fray est soutenu par Gil de Chevigné (batterie, electronics), Hugues Peeters (piano, claviers), Dimitri Iannello (basse, claviers) et Arielle Moens (VJ, voix).

 

Richard H. Kirk, le fondateur et leader du légendaire groupe britannique Cabaret Voltaire, publie "Never Lose Your Shadow", un EP de titres tirés de ses archives musicales, sur le label new-yorkais Minimal Wave. Richard H. Kirk s'est fait connaître dans les années '70 en tant que membre des pionniers de la musique industrielle : Cabaret Voltaire. Sa première production comme artiste solo, « Disposable Half-Truths », est sortie en 1980 sur le label Industrial Records de Throbbing Gristle et depuis lors, Kirk a poursuivi une carrière solo en parallèle jusqu'à la dissolution de Cabaret Voltaire en 1994.

Sur le vinyle, Minimal Wave a compilé des titres enregistrés à l'origine entre 1978 et 1987, des titres qui n'avaient jamais été sortis sur vinyle. La plage titulaire, «Never Lose Your Shadow » déchire complètement: c'est un époustouflant cross-over entre musique industrielle, dance music et 'no-wave'.

Les trois autres titres sont plus expérimentaux et reposent sur des idées que Kirk a explorées dans Cabaret Voltaire à l'époque. Selon Kirk, « ces titres ne sont en aucun cas des 'déchets' de Cabaret Voltaire ; ce sont des morceaux solo. Néanmoins, je pense que « Never Lose Your Shadow » a, à maints égard, servi de modèle pour la musique que Cabaret Voltaire a enregistrée pour Virgin / Some Bizarre entre 1983 et 1985. Surtout la combinaison séquenceur et boîte à rythmes. Au niveau des paroles, «Never Lose Your Shadow » s'inspire du 'road movie' "Vanishing Point", entre autres".

Le EP est limité à 999 exemplaires numérotés à la main, les 500 premiers étant pressés sur vinyle gris et le reste sur vinyle noir. Il sera publié le 26 août 2014. Les pré-commandes débutent le 1er août.

Richard H. Kirk jouera sur scène en tant que Cabaret Voltaire pour la première fois depuis 20 ans au 'Atonal Festival' de Berlin le 24 août.

Pour acheter l'EP: ici .

Pour écouter «Never Lose Your Shadow »: ici .

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