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Ozark Henry

Birthmarks (20th Anniversary Edition)

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Plébiscité par Bowie himself qui voyait en lui un artiste novateur, Piet Hendrik Florent Goddaer, dit Ozark Henry, fête le 20ème anniversaire de la sortie de son album « Birthmarks ».

Un opus tout particulier dans la carrière de l’artiste, puisqu’il va se traduire par un succès commercial retentissant en squattant l’Ultrapop 90 semaines consécutives et lui permettre de décrocher un double disque de platine dont une kyrielle de singles radiophoniques seront extraits ; et notamment « Rescue », « Sweet Instigator », « Seaside », « Word Up » et « Intersexual ».

Popularité paradoxale puisque ce disque va aussi connaître non seulement les affres des attentats des tours jumelles à sa sortie en 2011, mais également celles de la Covid lors de sa réédition qui devra même être repoussée d’une année.

Un format né certes sous le signe de la résilience, mais qui constitue surtout un hommage vibrant aux deux femmes qui ont le plus compté dans sa vie. Sa mère, Andréa, décédée d’un cancer de la peau alors qu’il n’était qu’un adolescent et sa femme qui partage sa vie depuis maintenant trente années d’amour et de complicité.

Musicien surdoué, touche-à-tout et perfectionniste, Ozark Henry se plonge, sur « Birthmarks », dans des souvenirs lointains et remet au goût du jour des chansons pop-rock caressées par sa voix si particulière, nappées de claviers qui semblent émaner de fonds sous-marins, mais surtout qui glissent facilement dans le creux de l’oreille.

Si en 2001, son opus était paru alors que le hip hop et le néo r&b commençaient à concurrencer la pop et le rock, il faut reconnaître que 20 ans plus tard, « Birthmarks » n’a pas pris une ride. Preuve qu’Ozark Henry est toujours en phase avec son époque. En en traversant le temps, il en devient intemporel.

Le long playing recèle donc le tracklist initial remasterisé, des inédits, des remixes et des versions ‘live’. Sans oublier, un sublime duo que Piet partage en compagnie de l’actrice et chanteuse batave Ellen ten Damme qu’il avait rencontrée lorsqu’il bossait dans un théâtre aux Pays-Bas.

Ne voyez pas en « Birthmarks » un condensé de belle musique, mais un hymne ultime à la vie et à l'amour inconditionnel porté par les êtres qui nous entourent.

Ozark Henry

Ma vie d’artiste était dans l’ombre et Bowie m’a donné la lumière…

Écrit par

Plébiscité par Bowie himself qui voyait en lui un artiste novateur, Piet Hendrik Florent Goddaer, alias Ozark Henry, se produit ce 14 octobre à Braine-le-Comte pour y célébrer le 20ème anniversaire de son album a succès, « Birthmarks ».

Certifié disque de platine et né sous le signe de la résilience puisqu’il va connaître non seulement les affres des attentats des tours jumelles à sa sortie, mais également celles de la Covid lors de sa réédition.

Ozark se livre comme jamais sur sa vie, sa musique. Mais pas que puisque l’écologie s’invitera dans un débat qui restera riche et dense. Sans oublier la politique dans laquelle il n’a plus confiance.

Enfin et surtout, un album hommage aux femmes fortes de sa vie : sa maman et son épouse dont il se confie avec bienveillance, amour et sincérité !

Décryptage !

Piet, « Birthmarks » a un vécu peu ordinaire. Il est sorti le 11 septembre 2001, lors des attentats des tours jumelles. Et 20 ans plus tard, au moment où tu souhaites célébrer l’anniversaire de sa sortie, la COVID s’invite entraînant un arrêt brutal du secteur culturel. Pourtant, cet opus signe ton premier gros succès commercial, se maintient 90 semaines dans l’Ultratop et est certifié double disque de platine. Alors, « Birthmarks », œuvre de la malchance ou de la résilience ?

Il s’agit de mon premier succès commercial, mais je ne crois pas qu’il s’agisse du plus important. « Birthmarks » constitue mon troisième album. Les deux précédents ont connu de bons retours auprès de la presse spécialisée, comme les Inrockuptibles. C’est à cette époque qu’on m’a donné le sobriquet de jeune Bowie flamand. Mais, ils n’ont pas obtenu le succès commercial escompté. Mon deuxième opus affichait beaucoup d’ambitions car je devais tourner en compagnie de Zazie, Tricky ou encore Moby. Hasard des événements, le label sur lequel j’avais signé est tombé en faillite. Le disque n'est donc jamais atterri dans les bacs. On m’avait annoncé un délai supplémentaire de 9 mois. Une période creuse et pourtant, paradoxalement, je ressentais des ondes positives. C’est alors que Sony me contacte et me propose de reprendre les choses en main et de réaliser un album. J’accepte évidemment, mais en pensant qu’il s’agirait du dernier essai, parce que j’avais l’impression que le public n’adhérait pas à mon univers. Mais la manière de travailler était différente puisque j’ai pu compter sur des instruments à cordes dans un studio à Londres. Ce qui a forcément influencé la direction artistique de l’enregistrement. Et si je n’avais pas eu le soutien d’un label, c’est un projet qui aurait été impossible de concrétiser. Mes deux premiers albums ont été fabriqués à la maison. J’étais seul et je n’avais besoin de personne. Ici, le défi était tout à fait différent. Alors, oui, « Birthmarks » est le disque de la résilience.

La résilience s’est aussi invitée dans le combat mené par ta mère face à la maladie. Elle a aussi influencé quelque part cet elpee…

Ma mère, Andréa, est décédée d’un cancer de la peau alors que je n’avais que 15 ans. Le titre du disque y fait effectivement directement référence. J’ai en tête cette image d’une tache petite et innocente, mais qui peu à peu va devenir énorme. Avec toutes les conséquences que l’on connaît. Qu’elles soient négatives ou positives. Oui, c’est aussi une histoire de résilience.

« Sweet Instigator » est une compo écrite pour ta femme. Pour l’interpréter, Ellen Ten Damm t’accompagne au chant dans la réédition de l’album. Pourquoi le choix du duo et comment s’est opérée la rencontre ?

Il s’agissait d’une chanson qui se prêtait naturellement à l’exercice du duo. Je devais dénicher la partenaire pour l’interpréter, car je l’avais écrite pour mon épouse. J’ai donc mis un peu de temps. Je me rends compte qu’après vingt ans, le message résonne de la même manière. J’ai contacté Ellen, car avant de me lancer dans la musique, je bossais au sein d’un théâtre, à Amsterdam, comme scénographe. C’est une grande dame de théâtre aux Pays-Bas. Je lui ai proposé ce projet de collaboration et elle a immédiatement accepté. Parallèlement à sa carrière de comédienne, elle bénéficie d’une expérience dans la chanson. 

Puisqu’on parle de collaborations, tu n’en es pas à ton premier coup d’essai. Je pense notamment à l’immense succès de « I’m Your Sacrifice »…

Oui, tu as raison ! Ce titre est une ode au sentiment vécu par tous les couples au début d’une relation, le moment pendant lequel tout semble permis et imaginable. Une invitation à retrouver cette sensation, cet engagement de se renouveler, de tout faire l’un pour l’autre.

Vu le nombre de séparations et de divorces, cette chanson aurait-elle encore le même écho dans nos sociétés contemporaines ? Excuse-moi, mais ton message me paraît utopique, replacé dans ce contexte…

Si tu te sens bien auprès de l’être aimé, ce n’est pas un sacrifice ! Je vis avec la même femme depuis trente ans. Nous n’avons, elle et moi, jamais eu l’impression de réaliser des sacrifices.

Pour la réinterprétation de « I’m Your Sacrifice », tu as choisi de l’interpréter dans la langue de Molière. Alors que la version de « Sweet Instigator » figurant sur la réédition de « Birthmarks » l’est, dans celle de Shakespeare. Le français n’aurait-il pas pu apporter davantage de subtilité dans le texte ?

« I’m Your Sacrifice » n’a pas été écrite en français, il s’agit d’une traduction. Je ne crois que cette adaptation était meilleure que l’originale. Il s’agissait d’une demande du label pour pouvoir exporter la chanson vers la France. Même si le français reste une très belle langue.

Proposer cette chanson, certes en duo, mais dans son jus original, est peut-être aussi une manière de minimiser les risques et de rester dans sa zone de confort. A moins, qu’il ne s’agisse d’une approche purement commerciale, l’anglais s’exportant d’autant plus facilement. Quel est ton point de vue à ce sujet ?

L’anglais est le plus proche du flamand, de mon dialecte. En tout cas au niveau des sons ; ce qui aide beaucoup. Et puis, je maîtrise mieux l’anglais que le français tout simplement.

Tiens, est-ce que tu as écrit d’autres compos en français ?

Effectivement, j’ai écrit des chansons en français. Malheureusement, je ne les ai jamais enregistrées ni sorties.

Certaines d’entre elles ont un parcours atypique. Je pense ici tout particulièrement à « This One’s For You », une chanson initialement écrite pour Robbie Williams. Est-ce que tu pourrais nous en dire davantage ?

Oui, c’est exact ! Tout comme « Sweet Instigator » ! Je séjournais à New York en compagnie de Boots Ottestad, un des compositeurs de Robbie Williams. Il préparait l’enregistrement d’un album et cherchait des chansons. Je lui en ai proposées trois. Mais comme il souhaitait changer de direction artistique, elles n’ont pas été retenues. Pour ce disque, j’ai aussi travaillé en compagnie de Martin ‘Youth’ Glover, qui a été le bassiste de Killing Joke. Je l’ai rencontré à Londres. Je cherchais un ingénieur du son pour les sessions et j’avais un rendez-vous avec un manager.

Martin Glover était présent lors de cette entrevue. Il me demande des démos. Deux années plus tard, il me passe un coup de fil pour m’annoncer que Martin souhaitait produire l’opus. Il venait de décrocher un ‘Award’ pour « Urban Hymns » de The Verve. A cette époque, il travaillait avec Paul McCartney. Je n’avais pas les moyens financiers d’assumer un producteur de renom.

Mais il semblait tellement intéressé de collaborer que le volet financier l’importait peu. Cette idée me paraissait difficile dans la mesure où je produisais moi-même mes albums et je n’avais jamais travaillé jusqu’alors sous la houlette d’un producteur. Il m’a proposé de venir chez lui durant trois jours en emportant une sélection de septante titres, des compos originales et des titres écrits pour d’autres artistes. Le deal était d’interpréter en live les morceaux sélectionnés le matin, de les enregistrer en compagnie d’un groupe, de me positionner par rapport à mes envies artistiques et enfin de lui laisser quartier libre, ce qui me convenait tout-à-fait. C’est lui qui a sélectionné « This One’s For You ».

Si ton premier long playing, « I'm seeking something that has already found me », n’a pas eu un succès retentissant, il t’a non seulement permis de recevoir quelques bonnes critiques dans les Inrocks, mais surtout de toucher David Bowie. Ce qui n’est pas rien quand même…

Effectivement, Bowie aimait beaucoup mon premier album. Lorsqu’il s’était déplacé à Ostende pour assurer la promo de son disque, il m’a demandé de le rencontrer. A l’époque, ma vie d’artiste était dans l’ombre et lui m’a donné la lumière.

Nous avons beaucoup parlé et tout à coup j’avais l’impression que nous étions devenus des amis. J’étais jeune et plein d’ambition. Lors de notre entrevue, il avait l’âge que j’ai aujourd’hui. Lorsque je me rendais à Londres ou New York, s’il était disponible, nous allions prendre un café. La dernière fois que j’ai eu l’occasion de le voir, c’était juste deux mois avant son décès.

Il aimait chez toi particulièrement tes méthodes non conventionnelles puisqu’à l’époque, ne disposant que peu de moyens, tu produisais un son tout à fait particulier à l’aide de bandes magnétiques Revox…

C’est exact. Je m’amusais à créer des loops grâce à une sampling machine.

Il avait cette sagesse aussi en te conseillant de continuer à travailler en fonction de ce qui te semblait juste…

Le secteur de la musique est un monde fait de hauts et de bas. Il m’a inculqué de toujours garder la tête haute quoiqu’il advienne.

Ta carrière musicale est jalonnée d’opus très différents, oscillant de la pop au classique, sans oublier l’électro avant-gardiste. Comment se construisent-ils ?

Pour être franc, je ne sais plus exactement combien j’en ai réalisé. Je suis curieux de nature et j’aime travailler de manière différente. Je regarde le monde, j’absorbe ce qui se passe autour de moi et cela conditionne la réalisation du disque. Je n’ai aucun postulat de départ. Je place le décor et j’y conte une histoire. J’ai toujours eu de la chance de jouir de pas mal de liberté sur le label.

Le fait de disperser les directions musicales te permet-il d’éviter que l’on te catalogue dans un genre particulier ?

C’est évidemment plus compliqué de coller une étiquette en multipliant les genres. Et ce n’est pas nécessairement un avantage !

Je me suis laissé dire que tu écrivais une chanson par jour ?

C’est presque ça ! J’adore ça ! Mais je ne compose pas dans un but purement commercial. Chaque chanson correspond à une histoire. Lorsque tu la partages, elle plait ou déplait en fonction.

Ce qui doit représenter un bon paquet de compos…

A mon avis quelques milliers.

Comptes-tu en faire quelque chose un jour ?

Je n’en sais rien ! il y a cinq ans que mon album et paru. Si je sors toutes les chansons que j’ai réalisées, ça va devenir compliqué. Mais, il est vrai que parfois l’idée me tente. Cependant le format actuel ne s’y prête pas nécessairement.

Si je comprends bien, celles que tu as écrites il y a quelques années ne sont pas ou plus dans l’air du temps ?

Si je devais établir une liste des morceaux que j’aimerais partager, on en arriverait à 6 disques. Je te jure que si c’était possible, je les sortirais. Mais, je crois que mon label me prendrait pour un fou (rires).

Je sais que tu apprécies le mois de septembre. A ce stade de l’interview, j’ai pu me rendre compte à quel point tu aimais bosser. Mais cet amour inconditionnel de ce mois ne correspond-t-il pas à une période où la dynamique du travail reprend son cours normal après les deux longs mois de congé ?

Non, pas du tout. Lorsque j’étais à l’école, vers l’âge de 11-12 ans, ma mère était déjà très malade. Mes parents m’avaient inscrit à l’internat. Lorsque les vacances se terminaient, je ne voulais pas retourner à l’école. A la rentrée scolaire, dès que je rentrais en classe, je me rendais aux toilettes pour ensuite mieux prendre la poudre d’escampette. C’était ma tactique. J’aime l’idée d’avoir toujours le choix. Plus tard, lorsque je travaillais dans le théâtre, j’ai emboité le pas. Si j’avais une réunion en septembre, il m’arrivait le matin de me réveiller et de me dire que je ne m’y rendrais pas.

Ce sont des décisions courageuses, mais risquées…

Il faut juste accepter les conséquences de ses actes. Lorsque je n’ai pas envie de faire les choses, je ne les fais pas, peu importe les conséquences. Je m’en fous complètement…

Tu pourrais donc ne pas te produire ce soir...

Ne crains rien, septembre est derrière nous (rires) !

Piet, tu as été le premier artiste non classique à être invité par l'Orchestre National de Belgique. Ton père, Norbert Goddaer, était compositeur de musique symphonique et une sommité dans le milieu. Être le fils de ne t’a-t-il pas offert davantage d’opportunités ?

Non, pas du tout ! Mon univers musical n’est pas le classique. Il faut savoir que dans ce monde et celui du jazz, il existe une forme de snobisme. La pop et l’urban ne sont pas des références dans ce milieu. J’ai simplement prouvé qu’en maîtrisant mon sujet, je pouvais travailler en compagnie de l’ONB.

Tu as défendu de nombreuses causes durant ta carrière. Je pense ici tout particulièrement à la campagne choc de l’IBSR qui t’a demandé d’écrire une chanson pour rendre hommage à deux jeunes, Maxime et Kevin, tués dans un accident de la route. Elle s’intitule « 21 grams short ». Au fond, la musique constitue-t-elle le meilleur média pour communiquer d’une manière optimale ?

Oui, je pense ! Lorsque j’ai l’ai composée, j’avais en tête une image bien précise et je voulais y intégrer ces deux jeunes gens morts, à l’issue d’un accident de la route. Je reste persuadé que la musique peut avoir un impact retentissant. Je mène des recherches dans le cadre du son 3D, ainsi que de la manière dont le cerveau perçoit la musique et comment elle s’y connecte.

Justement, puisque tu abordes le sujet, l’album « Paramount » (2015) avait été sorti en ‘Auro-3D immersive sound’. 90 musiciens de l’Orchestre national de Belgique y avaient participé en cercle autour du public, ce qui donnait l’impression que le son provenait de toutes les directions.

J’ai consacré beaucoup de contenu à ce format. Je ne peux pas le partager, c’est sur mon bureau. La technologie est là, mais les outils doivent suivre. Pour utiliser une métaphore, c’est comme si nous étions passé du mono à la stéréo. Un monde de différence ! Lorsque j’ai réalisé « Paramount », j’ai été un des premiers à utiliser cette technologie. J’ai d’ailleurs été invité chez Google afin d’y présenter mon travail. Les interlocuteurs avaient été impressionnés par la manière dont j’appréhendais le son 3D. Cette démonstration m’a permis de voyager un peu partout dans le monde. Je me suis ainsi rendu, notamment, à San Francisco. Je suis convaincu qu’écouter de la musique sous cette forme deviendra la norme, mais cette adhésion prendra du temps. J’ai d’ailleurs construit un studio uniquement pour construire un son 3D. J’y réalise des démos et des concerts pour des petits groupes. Il y même des gens qui y sont venus du Japon, de Corée ou encore de Chine. J’estime que l’accès à cette technologie doit rester totalement démocratique.

Avant la Covid, il y avait une volonté d’y parvenir, mais depuis, la dynamique s’est un peu estompée. Aujourd’hui, c’est Apple qui domine le marché grâce à son Dolby Atmos System.

On connaît l’artiste, mais on connait moins l’homme soucieux de l’écologie et de la nature. On peut citer le DVD « Ecotone ». Mais aussi, les rénovations d’une ancienne maison bourgeoise à Oostdunkerque afin de la rendre quasi passive, sans oublier cette obédience pour favoriser les écosystèmes naturels. Si aujourd’hui, vu la crise que nous traversons, tout le monde s’accorde à dire que l’idéologie a fait place à la nécessité, tu restes en quelque sorte un précurseur en la matière. Tout comme dans la sphère musicale finalement…

J’ai été en effet un des premiers à installer des panneaux solaires en Belgique. Le matériel provenait d’Allemagne. J’étude les possibilités de l’updater. Je me souviens que le technicien à qui j’avais fait appel était assez surpris. Perso, c’est une évidence, il est grand temps que nous fassions un geste. Kyoto a quand même aujourd’hui 20 ou 25 ans.

D’une manière générale, tu restes en phases avec la nature…

Je reste en phase avec mon environnement tout simplement ! Tout comme ce qui m’entoure ! Lorsque je me rends aux Etats-Unis, par exemple, pays où les opportunités ne manquent pas et où tu peux rêver, j’ai un peu de mal vis-à-vis de certains comportements. On parlait tantôt de ma passion pour le monde immersif. Eh bien, c’est justement l’endroit qui te permet de rêver sans limite et d’expérimenter cette pratique. Tu essaies. Si ça marche, tant mieux, si pas, tant pis, tout le monde s’en fout. C’est aussi le pays du paradoxe. Si tu passes en rue et que quelqu’un est en train de crever, le premier réflexe serait de lui porter secours. Mais là, on te fait limite comprendre que si le gars est dans cette situation, c’est son choix. On ne fait plus attention à rien ni à personne. Lorsque je me suis rendu en Inde, c’était pareil. Je trouve cette attitude immonde. Pour la nature, c’est exactement le même topo. On peut ignorer et faire semblant. La situation s’aggrave de jour en jour. Il suffit de se remémorer ce qui s’est produit en Wallonie, tant au niveau de la sécheresse que lors des inondations. Tout le monde s’insurge, mais nous restons tous témoins de la situation. J’ai pris quelques jours de vacances avec des amis et nous nous sommes rendus à Las Vegas. Nous étions sur un bateau et on voyait très bien que le niveau du lac était très bas. On nous a expliqué qu’au début, la sécheresse était peu marquée, alors qu’aujourd’hui, elle prend des proportions importantes. Si j’établis le parallèle avec l’homme sur le point de mourir en rue, tu peux ignorer la situation sans essayer de comprendre son origine. Pour la nature, c’est la même chose. A force d’ignorer, nous allons tous droit dans le mur. On se souviendra longtemps de cet été.

J’habite à la côte où il ne manque pas d’eau et pourtant, il y avait pénurie, alors qu’ailleurs, des trombes s’abattaient. Vu que le climat belge est modéré, les écarts se creusent de plus en plus souvent et de manière de plus en plus conséquente entre ces deux extrêmes. Il faut réagir, mais les actions prennent trop de temps. Les politiques doivent prendre des décisions.

Prendre des décisions politiques est un acte qui nécessite du courage. La seule question n’est-elle pas de se demander si les politiques en ont suffisamment…

Je pense que le système est mal adapté. Les hommes et femmes politiques sont élus pour une période courte. Si cette situation présente l’avantage de les évaluer rapidement, le système ne permet pas d’avoir une vision à long terme. Et puis, il est conçu d’une telle manière que même si les gens votent pour quelqu’un et ses idéaux, ce ne sera peut-être pas lui qui sera en poste. Est-ce que les spectateurs présents ce soir accepteraient d’assister au spectacle d’un autre artiste, même si celui-ci est plus populaire et talentueux ? Bien sûr que non ! Ce n’est pas leur choix ! Nous ne vivons pas totalement dans un système démocratique. Alors est-ce que les politiques ont besoin de courage ? Bien sûr que oui !

Ozark Henry

Ozark Henry et Ellen ten Damme en duo…

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Ozark Henry a enregistré une nouvelle version de « Sweet Instigator » avec la chanteuse et actrice néerlandaise Ellen ten Damme. Le titre original figurait sur « Birthmarks », l’album le plus vendu par Piet Goddaer. Cet opus était paru, il y a déjà 20 ans. Pour célébrer cet anniversaire, cet LP paraîtra sous une version enrichie de remixes inédits, d’enregistrements ‘live’ et le single en compagnie d’Ellen ten Damme.

Le titre fait référence à la mort de sa mère, décédée d'un cancer de la peau, mais c'est avant tout un hymne à la vie, à l'amour inconditionnel et à l'insoutenable légèreté de notre existence.

Le 10 mars 2023, Ozark Henry se produira à l'AB de Bruxelles, où il interprétera « Birthmarks » dans son intégralité.

Le clip de « Sweet instigator » est disponible

 

 

Ozark Henry

La force tranquille d Ozark Henry...

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Responsable d’un nouvel album (« The sailor not the sea »), Ozark Henry est donc reparti en tournée. Un périple qui sillonne généreusement la Belgique et qui transitait par Lessines. Après avoir passé la porte de la salle du centre culturel, l’univers devient fascinant. D’une couleur bleue, semblable à la mer et à l’océan, si chers à l’artiste.

Ozark Henry ne pouvait plus se faire attendre. Venu en masse, le public était impatient d’entendre la voix mélodieuse du Courtraisien. Les morceaux qui s’enchaînent ressemblent à des poésies. Envoûtants, ils nous entraînent tantôt à planer, tantôt à remuer. Mais une chose est sûre, on ne contrôle plus rien. La qualité du timbre ne trompe pas, il est bien unique et pur, même si parfois il est comparé à celui de Chris Martin, chanteur du groupe Coldplay. Armé d’un synthé, Piet Goddaer s’appuie sur des musiciens friands de sonorité jazz-rock ou trip hop ; mais surtout bénéficie du concours d’une excellente choriste, Nina Babet. Une chanteuse dont le timbre très présent se fond cependant à merveille à celui du charismatique Piet. Bref, un concert magistral et à la force tranquille, au cours duquel, il a étalé tout son talent. Si vous avez manqué l’événement, il reste heureusement encore quelques dates. Et pour en savoir plus, je vous invite à consulter notre agenda. A moins que vous ne préfériez vous contenter du nouvel opus ; mais là, ce sera sans les images…

 

Ozark Henry

Ce soir, c’est Laura Groseneken qui a volé la vedette à Piet Goddaer…

Écrit par

Le projet de Piet Hendrik Florent Goddaer, Ozark Henry, remonte déjà à 1995. Considéré comme un des artistes les plus talentueux sur la scène belge, le Courtraisien se produisait, ce samedi 29 avril, à l’Ancienne Belgique. C’est la date de son anniversaire. Aujourd’hui, il fête ses 47 balais ! Le concert est sold out. Pas de supporting act. L’artiste est venu défendre son nouvel opus, « Us », paru il y a tout juste un mois. C’est déjà son huitième…
Pour enregistrer cet elpee, Piet a reçu le concours du producteur Tim Bran (London Grammar, Birdy, The Verve). Une œuvre au cours de laquelle il a cherché à combiner son timbre vocal unique aux accents élecro/pop contemporains. Tout en véhiculant des lyrics qui traitent de l’actualité en condamnant, notamment, l'injustice, le mensonge et le racisme. Il ne faut pas oublier, que particulièrement engagé, l’artiste est ambassadeur des Nations Unies…

La scène de l’AB est immense. Les deux claviers sont placés de biais et se font face. Celui de Laura Groseneken est planté à l’extrême-gauche et de Piet, de l’autre côté. Une estrade disposée en arrière-plan accueille le drummer et un troisième claviériste.

D’une durée de 8 minutes, « Elliot » ouvre le show. Très électro, ce morceau commence lentement avant de monter en puissance pour atteindre un premier sommet. Et « A Hop A Skip And A Jump » est de la première trempe. Manifestement, la set list va nous permettre de découvrir son nouveau long playing. La voix est souvent vocodée. Pieds nus (NDR : il sont longs !), l’artiste a revêtu sa rituelle tenue de couleur noire. Particulièrement concentré, il communique peu avec son public, qui le retrouve sous un nouveau visage. Mais quand il devient enfin interactif, c’est pour sautiller et solliciter l’auditoire afin de frapper dans les mains. De quoi provoquer alors chez les aficionados, sis aux premiers rangs, une réaction enthousiaste. Il faut dire que les beats dispensés par les machines et les percus imprimées sur un tempo métronomique incitent le spectateur à remuer le popotin et à transformer l’AB en immense dancefloor. L’artiste nous propose une version revisitée de « Tatoo » (« Easter Sunday »), un morceau qu’il avait immortalisé ‘live’, dans cette même salle, en 2006. Tout au long de « Mapped Out For Me » –encore du nouveau matos– il chante sans trafiquer sa voix. A cet instant, en fermant les yeux, on a l’impression de planer dans la stratosphère...

C’est à partir de « Happy days », qu’on se rend compte du potentiel de Laura. Jusqu’alors elle s’était surtout contentée d’assurer le backing vocal. Une voix qui se conjuguait –parfois en couches mais toujours en hamonie– avec celle de Piet. Et impeccablement ! Mais, soul, puissante, capable de monter dans les aigus, cette voix commence alors à prendre une autre dimension, évoquant même tantôt Tina Turner ou Beth Hart.

Après l’électro-viscéral « Intersexuel » (« Birthmarks »), place à « Where’s The Love ». Qui a changé d’intro. Les percussions sont plus légères, hawaïennes même ; mais dès le refrain, on reconnaît la chanson. Pendant « Word Up », Laura tire une nouvelle fois son épingle du jeu. D’ailleurs, la star de la soirée ne sera pas Piet Goddaer, mais bien Laura Groseneken, tellement discrète, mais terriblement efficace. Cette multi-instrumentiste, votre serviteur l’avait découverte, il y a quelques années, lors d’un concert accordé par le vieux briscard du blues, Roland Van Campenhout. Et elle s’était encore illustrée, au Lotto Arena d’Anvers, en compagnie de Piet, au cours d’un concert accordé en compagnie de l’Orchestre National de Belgique (voir review ici

Avant le premier rappel, des roadies installent une autre estrade sur le podium. Elle accueillera 3 violonistes et un violoncelliste. Qui vont se lancer dans un ‘happy birthday’ de circonstance, et en totale communion totale avec la foule. Piet est ému, et la remercie. Un rare moment de communication. Le Duke flamand aborde alors le « We Can Be Heroes » de Bowie. Les cordes enchantent, les voix sont aériennes, le public est conquis. Et le band est au grand complet, quatuor à cordes compris, pour interpréter « Africa ».

Ozark Henry va même nous accorder un deuxième rappel de 3 titres, que ponctue le brûlant « Achilles ». L’auditoire est ravi. Votre serviteur aussi. N’empêche, ce soir, c’est Laura Groseneken qui a volé la vedette à Piet Goddaer…

(Organisation : Ancienne Belgique + Live Nation)

Setlist :

« Elliot »
« A Hop A Skip And A Jump »
« Tatoo »
« Mapped Out For Me »
« A Dream That Never Stops »
« Happy Days »
« Intersexuel »
« Where’s The Love »
« Word Up »
« Blindspot  »
« La Donna E Mobile »
« Inhaling »
« Indian Summer »
« This One’S For You »
« At See »

Encore 1 :

« We Can Be Heroes »
« Africa »
« I’m your Sacrifice »

Encore 2 :

« Sweet Instigator »
« Walking The Dead »
« Achilles »

Ozark Henry

Une dimension presque magique…

Écrit par

Quel bonheur de pouvoir assister de nouveau à un concert ! Confiné chez lui depuis une grosse semaine, sevré de son addiction musicale, votre serviteur tournait en rond…

En débarquant au Lotto Arena, on constate la présence de deux militaires armés. Ils sont chargés de notre sécurité. Avant de pénétrer dans l’arène, la plupart des spectateurs les saluent poliment. En se rendant au stand marchandising, on reçoit un pin’s en forme de coeur bleu. La responsable me signale –et en français SVP– qu’il est nécessaire de se l’épingler en soutien à Ozark Henry qui milite pour l'association 'Blue Heart Campaign against Human Trafficking'. L'ONUDC est le gardien de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et des protocoles y afférents. Elle apporte également son aide aux Etats dans leurs efforts pour mettre en œuvre ces conventions, afin de prévenir, réprimer et punir la traite des êtres humains. La campagne ‘Cœur Bleu’ cherche à sensibiliser le public à ce problème tout en incitant les dirigeants à intervenir pour changer le cours des événements.

Piet Goddaer, alias Ozark Henry, est né à Courtrai, mais il vit aujourd’hui à Oostduinkerke. Depuis février 2014, il est soutenu en ‘live’, par Laura Groeseneken. Jolie, sympathique, elle a une solide voix. Votre serviteur l’avait découverte lors d'un concert de Reena Riot (Naomi Sijmons, fille de Fons, guitariste de The Scabs), accompagnée pour la circonstance du vétéran Roland Van Campenhout, un bluesman respecté dans le milieu…

Outre Laura et Piet, la scène est occupée par l’Orchestre National de Belgique, un des meilleurs ensembles symphoniques du monde. Il réunit 29 violonistes, 6 violoncellistes, 4 contrebassistes, deux percussionnistes, une harpiste et une vingtaine de cuivres. Le tout sous la direction de Stéfan Blunier. Ozark Henry est venu défendre son dernier elpee, « Paramount », enregistré en compagnie de 90 musiciens de l'ONB. Une collaboration qui n’est pas neuve, puisqu’elle avait vu le jour en 2012, lors du septante-cinquième anniversaire de cet orchestre, auquel il avait apporté son concours à quatre morceaux. Pour ce ‘live’, les compos ont dû être réarrangées. Et c’est Arnould Massart qui s’est chargé de cette tâche.

Le Lotto Arena est sold out. Le public est composé de mélomanes de tous les âges. Et après une petite cacophonie nécessitée par l’accordage des instrus classiques, Stéfan monte sur le podium, suivi de Piet qui vient saluer la foule. Il est vêtu de cuir noir (pantalon et veste) et a conservé ses chaussures aux pieds (NDR : il fait sans doute trop froid pour jouer pieds nus). On est donc parti pour 75 minutes de spectacle. Qui s’ouvre par « At Sea ». Le Courtraisien mime de ses mains les accords d’ivoires, un peu à la manière de feu Joe Cocker. Epaulé par les violons, ses cordes vocales son chargées d’émotion.

A deux reprises, il va se promener dans la fosse en serrant un max de mains.

« Godspeed You » est un titre empreint de douceur. L’orchestre est impressionnant, mais lorsque les cuivres entrent dans la danse, c’est le bonheur. Le morceau s’achève en force au cœur des percus.

La célèbre reprise du « We Can Be Heroes » du tandem Bowie/Eno est géniale. Et pour cause, Laura vient de débarquer sur l’estrade et épaule Mr. Goddaer aux vocaux. Cordes et ivoires se chargeant d’étoffer l’ensemble. De quoi en avoir la chair de poule…

L’ingé son est balaise. Le son est cristallin. Pas besoin de bouchons.

Pour « Plaudite Amici Comedia Finita Est » (« Stay Gold »), ce n’est pas Amaryllis Uitterlinden qui se charge du backing vocal, mais bien Laura. Ce qui n’empêche pas, comme sur l’album, d’appréhender Ozark Henry sous un angle différent.

L’artiste flandrien balance régulièrement les bras au rythme de l’orchestre et particulièrement tout au long de « Love Is Free To Interfere ». Les cuivres cherchent à semer la terreur, mais Laura et Piet nous rassurent.

Si ce dernier est capable de pousser sa voix dans les graves, elle élève son timbre davantage en douceur, et surtout par paliers.

L’intégralité du nouvel opus (« Plaudite Amici Comedia Finita Est ») sera interprétée ce soir. Un projet à la fois audacieux et surprenant.

Cordes et hautbois soulignent « Maybe ». Laura transforme son chant en cri. Et dans ce contexte, les six violoncelles font merveille.

« Vespertine » est bercé par les flûtes et le hautbois, mais sous la conduite des ivoires et du vocal de Piet.  

Et en apothéose, « I'M Your Sacrifice » clôt le show. Or on aurait tant voulu que le spectacle se poursuive. Il est si beau et passionnant. Malheureusement toute bonne chose a une fin…

On aura quand même droit à trois titres en guise de rappel : « Sweet Instigator », « We are Incurable Romantics » et, cerise sur le gâteau, « This Is All I Have », c'est-à-dire la plage qui ouvre « Paramount ». Franchement sous cette configuration Ozark Henry apporte une autre dimension à sa musique, une dimension presque magique…

(Organisation : Live Nation)

Pour la section photos, voir ici

 

 

 

 

Ozark Henry

Live 2014 : The Journey Is Everything

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Piet Goddaer, alias Ozark Henry, a pris un nouveau virage depuis la sortie de son album studio, « Stay Gold », en 2013. En intégrant une voix féminine à son expression sonore, le compositeur a voulu élargir son horizon sonore pourtant déjà très large. Un choix certainement payant sur son dernier elpee mais pas forcément convaincant en live.

Laura Groeseneken a accompagné le Courtraisien, lors de cette tournée 2014. Ce qui explique pourquoi les anciens titres ont été adaptés en fonction de la vocaliste.

S’il est agréable de constater que l’artiste flamand essaye toujours d’offrir de nouvelles expériences à son public, les puristes risquent de regretter légèrement les nouvelles versions de certains morceaux. Car, même si Goddaer est un excellent compositeur, beaucoup de personnes sont aussi conquises par sa voix si particulière. Et la voir parfois mise en retrait pour celle de Groeseneken s’avère assez frustrant.

Il y a quand même des exceptions qui confirment la règle. « At Sea » en est le parfait exemple car Laura semble répondre à Piet. Ce qui rend le morceau interactif et vivant. L’enchaînement de ce titre avec « These Days » et « I’m Your Sacrifice », dans la deuxième partie de l’album, est d’ailleurs le meilleur passage de celui-ci. Toute la palette d’Ozark Henry est mise en avant par ces trois chansons.

« The Journey Is Everything » est un live agréable, aucun de doute là-dessus. Mais on peut se demander si depuis « Stay Gold », Piet Godaert n’a pas changé de public. Les compositions sont plus pop et plus lisses. Ce qui rejaillit un peu sur les plus anciennes, en public. Tout en reste néanmoins un ‘must-have’ pour les fans du grand Belge. Mais il leur faudra certainement un petit temps d’adaptation pour pleinement apprécier la nouvelle expérience proposée par celui qui reste une des références musicales dans notre pays.

 

Ozark Henry

Grace

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Ozark Henry est un personnage que j’apprécie beaucoup. Et je ne m’en cache pas. Son nom de scène me plaît pour sa sonorité mais aussi pour sa signification. « Ozark » est une référence à une chaîne de montagne de l’Arkansas et « Henry » incarne un personnage de Junkie, œuvre de l’écrivain William S. Burrough. La classe ! Les autres raisons de mon estime vis-à-vis du chanteur belge sont bien plus terre à terre. Il y a quelques années, lors d’une soirée quelque peu arrosée, j’étais attablé à ses côtés, dans un restaurant asiatique. A Courtrai (NDR : d’où il est originaire). En fin de soirée, j’ai maladroitement et malencontreusement renversé mon verre de vin dans son assiette. L’artiste n’en a pas fait un plat, se contentant d’un sourire et d’un mot sympathique. La classe encore une fois ! En outre, il se procure ses instruments chez le même fournisseur que je fréquentais à l’époque. N’est-ce pas une raison suffisante pour mériter ma considération ?

Ces anecdotes nous éloignent quelque peu du sujet. Piet possède de bons gènes. Il est le fils du compositeur classique Norbert Goddaer. Il a donc été encouragé, très jeune, à se lancer dans la musique. Il a commencé à jouer du piano (NDR : et du saxophone) à l’âge de 6 ans. Ce qui explique sans doute pourquoi il jouit d’une telle maîtrise aux ivoires. Et qu’il est aussi perfectionniste.

« Grace » a été enregistré en studio, mais en prise directe. C’est-à-dire comme un ‘live’. En février 2008. Piet souhaitait réarranger une partie de son répertoire d’une manière plus dépouillée en les focalisant sur le chant et le piano. Et manifestement, à l’écoute de cet elpee, c’est la voix qui impressionne avant tout. Cette voix si caractéristique, empreinte d’une grande pureté domine les compos. Le prince de la pop belge est parfois critiqué pour l’excès de sophistication de ses arrangements ; mais ses versions allégées prennent une toute autre dimension. On y recèle même parfois quelques accents empruntés subrepticement à Coldplay voire à U2. Toutes ses plus belles chansons et tous ses hits sont ici réunis. A l’instar des superbes « Indian Summer » ou encore « Word Up ». Et les plages les moins notoires, comme la bande son du film « To Walk Again », sont aussi réussies. Enfin, sous leur forme épurée, « Vespertine » et « Sun Dance » sont vraiment impressionnants.

Après avoir écouté ce quasi ‘Best Of’, on peut mieux comprendre pourquoi à une certaine époque, David Bowie avait déclaré être devenu fan d’Ozark Henry. Et pas pour rien qu’il est considéré comme un des plus grands mélodistes belge ! Alors, l’état de « Grace » ? Pas tout à fait. A cause de la longueur de certains morceaux. Les sept minutes de « Splinter » finissent même par lasser. Et puis d’une trop grande homogénéité entre les différentes compos. Se farcir l’intégralité de cette œuvre est assez fastidieux. Un brin de folie aurait à coup sûr permis à ce disque de décrocher la timbale. Ce n’est sans doute que partie remise…

 

Ozark Henry

A decade

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Certains le considèrent comme un réformateur visionnaire de la Pop. D’autres comme un représentant en musique d’ascenseur. Adulé ou snobé, Piet Goddaer est un artiste qui a, en tous cas, le mérite de susciter la controverse.

Ce double album tire le bilan d’une période de 10 années au cours desquelles, il a récolté un succès populaire incontestable. A l’échelle nationale, bien sûr. Le premier CD revient sur les morceaux-phares et épingle deux inédits de bonne facture (« Godspeed » et surtout  « Genoa Blue »). Le second propose une série de remixes, offrant une seconde vie plus ou moins convaincante, à toute une série de chansons.

Qu’on aime ou pas, force est de constater à l’écoute de ces morceaux que Piet Goddaer est un perfectionniste. Il soigne tant la forme que le fond. Peut-être parfois trop d’ailleurs ; le maniérisme insufflé par le Gantois à ses compos peut même parfois énerver, et les confiner dans une atmosphère vaporeuse, dont la fadeur se teinte parfois de mauvais goût. En témoignent ces effets sonores incessants, qui se contemplent le nombril ou ces horripilants samplers estampillés ‘World Music’ (« Vespertine »). Ainsi, à force de polir ses diamants, le gentil Piet les prive trop souvent de force vitale, et ce malgré d’excellentes idées dont il a le secret. 

C’est finalement lorsqu’il tend vers plus de simplicité et se contente d’un minimum de moyens que le Belge laisse enfin l’émotion affleurer. En témoigne le très beau single « Indian Summer ». On attend de pied ferme l’orientation que prendra sa carrière.

Msn:

http://sib1.od2.com/common/product/Product.aspx?shop=40&associd=4&catno=OD2DI6240011

i-tunes:

http://phobos.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewAlbum?id=268276607&s=143446

Ozark Henry

The Soft Machine

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Après le succès de « The sailor, not the sea » (70000 exemplaires écoulés en Belgique), Piet Goddaer, alias Ozark Henry, nous propose son cinquième album : « The soft machine ». L´artiste n´aurait pu choisir meilleur titre pour cet opus. En effet, la musique pop aérienne mêlée à la chaleur de l´incomparable voix du Courtraisien fait naître en nous un agréable sentiment de douceur et de paix. On y retrouve bien évidemment le piano, instrument de prédilection de Piet Goddaer, mais aussi du synthé, de la guitare, de la basse et de la batterie. Tout un arsenal destiné à donner un coup de fouet à l´ensemble de l´œuvre. Outre son rôle de multi-instumentiste, il endosse également la fonction de producteur. Faut dire qu’il nous a habitués à un travail méticuleux tout au long de sa carrière. Pas étonnant que les arrangements soient de qualité exceptionnelle. D´ailleurs, nombreux sont ceux qui ont déjà fait appel à ce formidable talent, et ce dans tous les domaines. Il a ainsi pu collaborer en compagnie du styliste Dries Van Noten et on a vu son nom s´afficher sur le soundtrack de la série « Sedes & Belli », diffusée sur la VRT. Il sortira également tout prochainement la bande originale d´un long-métrage intitulé « Crusade in Jeans ».

A l’instar de l’album précédent, le thème de la mer est omniprésent. Mais les paroles évoquent également le temps qui passe. Ses influences, qui oscillent entre U2 et Police, y transparaissent fortement et certains titres auraient pu figurer dans le répertoire de Coldplay (« These days », « Christine »). Un très bel album donc, tout en sensibilité et tendresse, qui ressemble à son auteur-compositeur-interprète, sans renouvellement véritable, mais toujours aussi plaisant à écouter.

 

 

Ozark Henry

The sailor not the sea

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Autant le dire tout de suite, le nouvel album d’Ozark Henry ne m’a pas convaincu. J’attendais mieux, beaucoup mieux, du petit prodige flamand. Bien sûr, « The sailor not the sea » n’est pas une daube infecte, loin de là. Certaines chansons, comme le single « Indian Summer » ou encore le nostalgique « Give yourself a chance » sont de belles réussites. Mesurées, retenues, originales du point de vue de la production, elles ne peuvent cependant pas racheter à elles seules un album tout entier qui, pour le reste, sombre souvent dans la banalité. Si « La donna è mobile » et « The sailor not the sea » passent encore, « Free haven », « Cry » ou encore « At sea » étonnent par un côté passe-partout auquel le Courtraisien ne nous avait pas habitués. « Vespertine » et « Jocelyn, it’s crazy we ain’t sixteen anymore » sont quant à elles gâchées par des envolées de guitares franchissant allègrement les limites du mauvais goût… Au final, on hérite d’un album mitigé, sans grand relief. Evidemment, ce n’est qu’une opinion et il s’en manifestera sûrement d’autres pour affirmer que cet opus est une réussite. D’un point de vue personnel, cependant, « The sailor not the sea » est une petite déception…

Ozark Henry

Birthmarks

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En général, les spécialistes s'accordent à dire que le troisième elpee d'un groupe ou d'un artiste, est celui de la maturité. Une conclusion qui prend toute sa signification sur " Birthmarks ". Un album dont vous avez certainement déjà entendu, sur l'une ou l'autre station radiophonique, " Rescue ", " Sweet instigator " ou l'hypnotique " Intersexual ". Et bien, toute l'œuvre est de la même veine. Dix fragments (16 sur l'édition limitée) qui baignent dans une trip hop mâtinée d'électro, de new wave, de jazz, d'indus, d'ambient, et surtout de pop ; une trip hop capable de s'adapter à n'importe quel biorythme. Dix chansons aux mélodies irrésistiblement mélancoliques, gorgées d'émotions, riches en harmonies et complexes dans leurs structures et leurs arrangements partagés entre chœurs gospel, section de cuivres et de cordes. Dix compositions bercées par la voix ample, soul, légèrement nasillarde de Piet Goddaer. Un Courtraisien, qui a conçu son opus comme la bande sonore d'un film qui n'existe pas… Ou peut être à inventer. Une chose est sûre, ce " Birthmarks " est un superbe album…

 

Ozark Henry

This last warm solitude

Il y a deux ans et demi, lors d’un festival d’été, Daniel B (Front 242) nous remettait personnellement le premier opus d’Ozark Henry, " I’m seeking something that has already found me ". En nous invitant à l’écouter attentivement, histoire d’être agréablement surpris. Il ne croyait pas si bien dire, car cet opus, caractérisé par son cocktail de jazz, de jungle, d’ambiant et de pop, traçait un chemin tantôt expérimental, tantôt mélodique, sur un terrain favorable aux arrangements aussi bien à caractère symphonique, électro-synthétiques, qu’aux chœurs opératiques. Tout ceci dans un style qui n’aurait pas dépareillé dans le répertoire des Tricky, Masive Attack, Portishead et consorts.

Evolution radicale pour le deuxième album d’Ozark Henry. D’abord, Pete Goddaer, le personnage central du groupe, ne se contente plus de murmures déclamatoires. Il chante. D’une voix à la fois claire et chargée d’émotion. Il chante des lyrics visionnaires ou autobiographiques sur des compositions toujours aussi recherchées, atmosphériques, mais instantanément contagieuses. Un peu dans l’esprit de Tuxedomoon ou encore de Simple Minds circa " Real to real cacophony ", mais alors revisité tantôt par le sens mélodique d’un Colin Newman ou la sophistication rythm’n blues d’un Steely Dan. Une œuvre qui recèle quelques petites perles qui mériteraient de décrocher un hit single, telles que " Radio  (7.1.23.19.11.5.13.31) ", " Ocean (I’m sleeping away from me) " ou encore " Love is free to interfere "…

 

Ozark Henry

I am seeking something that has already found me

Filip Tanghe et Piet Goddaer ont reçu le concours de Dan Lacksman pour coproduire leur dernier album, un duo flamand qui ne déparerait certainement pas la scène trip hop de Bristol, auprès de Tricky, Massive Attack et consorts. Son cocktail de jazz, de rap, d'avant-garde, de fusion (Zappa?), de jungle, d'ambiant et de pop traçant un chemin tantôt expérimental, tantôt mélodique sur un terrain favorable aux arrangements, aussi bien à caractère symphonique, électro-synthétique, qu'aux chœurs opératiques. Sans pour autant négliger l'instrumentation basiquement rock et les vocaux suavement, étrangement chuchotés...