Yuksek revisite Laurent Voulzy…

Le musicien, compositeur, réalisateur et producteur de musique électronique Yuksek revisite « Cocktail chez mademoiselle », le titre de Laurent Voulzy paru en 1979 sur son album « Le cœur grenadine ». Il en propose une relecture retro futuriste, groovy et…

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Pearl Jam

vs. & Vitalogy 3 CD Deluxe Edition (CD, Box set)

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Superbe coffret incluant le deuxième et le troisième album de Pearl Jam (« vs » et « Vitalogy », tous deux produits par Brendan O’Brien) ainsi qu’un elpee immortalisé en public, à Boston, le 12 avril 1994, « Live at the Orpheum Theater ». Le tout enrichi de photos et de ses inévitables bonus tracks.

« vs » est le deuxième premier elpee de la bande à Eddie Vedder. Il fait suite à « Ten ». Trois plages supplémentaires sont incluses : une adaptation acoustique de "Hold on", "Cready stomp" et la cover du "Crazy Mary" de Victoria Williams. Première constatation, les influences ne sont plus exclusivement ‘grunge’, mais tout en conservant son intensité sauvage et métallique, elles embrassent un format davantage rock. Ce qui n’empêche pas le groupe de concéder l’un ou l’autre morceau plus paisible…

« Vitalogy » remonte à 1994. Une véritable claque. Ce qui était loin d'être prévisible. Parce que l'ensemble était encore, quelques mois plus tôt, au bord de la rupture. Entre-temps, Kurt Cobain s'était donné la mort. Un choc terrible pour Eddie Vedder, qui au fil du temps, s'était lié d'amitié avec le leader de Nirvana. Cette tragédie avait donc quelque peu remis Pearl Jam sur les rails. Pourtant, l’enregistrement de "Vitalogy" ne s’était pas déroulé dans une bonne ambiance. Parce que le spectre de Kurt continuait à planer tout au long de ces sessions. D’ailleurs on ressent très fort cette impression sur les quatorze chansons de cette œuvre, partagée entre compos percutantes et ballades émouvantes. Un opus pas toujours très abordable cependant, il est vrai. Mais chargé d'un feeling incroyable. Eddi Vedder y vomit sa colère et sa douleur avec une rage et une férocité désolée, sinistre et traumatisante. Les guitares se chargeant d'entretenir l'intensité malveillante, profanatrice, sanglante et vitale au rock de Pearl Jam !

Trois morceaux complémentaires également : une version alternative de "Better man", une autre de "Corduroy" et la démo de "Nothingman".

Venons-en à l’elpee live. Chargé d’intensité électrique, il reflète toute la fureur et le potentiel dont est capable de dispenser Pearl Jam, en live. Que ce soit les musicos ou Eddie Vedder, à travers sa performance vocale ou ses lyrics engagés. En outre, il épingle une superbe cover du "Sonic reducer" des Dead Boys, au cours de laquelle Mark Arm de Mudhoney vient les rejoindre sur les planches. Mais bien sûr, une sélection idéale puisée au sein du tracklisting des trois premiers opus.

Un nouvel album est donc bien en préparation. Et on l’attend impatiemment…

Pearl Jam

Live – On ten legs

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De l’époque ‘grunge’, ne subsistent plus aujourd’hui qu’Alice In Chains et Pearl Jam. Les autres cherchent à survivre ou ont totalement disparu de la circulation. Ces deux formations sont aussi celles qui sont parvenues le mieux à faire évoluer leur musique, même s’il faut reconnaître, qu’elles ne sont plus très prolifiques.

Pour fêter ses 20 années d’existence, Pearl Jam a donc décidé de publier un album live. 18 titres puisés parmi 250 concerts accordés entre 2003 et 2010. Le tout remasterisé par leur ingé du son, Brett Eliason. Parmi le tracklisting figurent la plupart des classiques du groupe, "Alive", "Animal", "I Am Mine", "Jeremy", "Nothing As It Seems", "Spin The Black Circle", "World Wide Suicide", etc., et quatre titres du dernier opus, “Backspacer” ("Just Breathe", "The Fixer", « Got some », « Unthought known »), paru en 2009. Sans oublier les deux covers. Soit "Arms Aloft" des Mescaleros, le groupe du défunt ex-Clash, Joe Strummer, et "Public Image" de l’inévitable P.I.L. Bon, tout ça c’est bien beau, mais il s’agit déjà de leur 7ème elpee ‘live’. Et si l’ensemble tient parfaitement la route, on aimerait quand même que la bande à Eddie Vedder nous ponde un nouveau cd studio. Ca nous manque…

Pearl Jam

Pearl Jam

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Sortir un album éponyme après quinze années de carrière, c’est carrément proclamer avoir enfin atteint le sommet de son art. Quatre ans après « Riot Act », le groupe-phare de Seattle semble donc avoir trouvé un second souffle après la tragédie de Roskilde 2000 qui l’avait fortement affecté et teinté les deux disques précédents d’un trop-plein de pessimisme. Cette fois, la formation met les poin(g/t)s sur les ‘i’ dès les premières secondes de « Life Wasted ». ‘I have faced it, I’m never going back again’ s’exclame le Vedder. Le quintet annonce qu’il a tourné la page et qu’il revient à ses premières amours : des guitares acérées surplombées de vocalises agressives. Certes, les thèmes sont toujours aussi politiques (« Unemployable », « Army Reserve ») mais la passion est de nouveau à l’ordre du jour (les urgents « Comatose » et « Severed Hand »). Bien que cet opus est, dans son ensemble, le plus corrosif depuis « Yield », le son du groupe reste quelque peu inchangé et n’éblouira que difficilement les fans les plus exigeants à ce niveau. Les autres devraient en avoir pour leur compte puisque la qualité irréprochable des titres tels que « Come Back », « Gone » ou « Inside Job » justifient effectivement le titre éponyme. Les cinq gaillards ont donc bel et bien relevé la tête, cessé de s’auto flageller et décidé de reprendre les choses en main. Le contenu de « Pearl Jam » étant impeccable, on évitera de mentionner quoi que ce soit à propos de l’affreuse pochette et des photographies nazes qui l’illustrent…

Pearl Jam

Eddie Vedder : gloire immense mais esprit torturé ?

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Dans le sillage de Nirvana et en compagnie de groupes comme Soundargen ou Alice In Chains, Pearl Jam restera, à coup sûr, un combo dont l'aura sera associée à celle de la vague 'grunge'. Même si le groupe mérite sans doute plus que cela. Son vocaliste, Eddie Vedder, n'a eu de cesse de vouloir 'casser le moule'. La preuve encore aujourd'hui via un nouveau cd éponyme tranchant à tous les points de vue... 

Alive ! 

Alors que le balancier rock amorçait son mouvement de retour, au tout début des nineties, secouant au passage des ténors tels que Simple Minds ou The Cure, Eddie Vedder (de son vrai nom Edward Louis Seversen, né le 23 décembre 1964 à Evanston, dans la banlieue de Chicago) bossait comme pompiste dans une station service à San Diego, en Calfornie. Un pote à lui avec lequel il vide des verres, Jack Irons, par ailleurs batteur de Red Hot Chilli Peppers (NDR : le monde est p'tit, hein ! Surtout qu'on le retrouvera plus tard chez Pearl Jam), lui file une cassette d'un type nommé Stone Gossard et lui dit sans doute quelque chose du genre : "Tiens mec, ça c'est bon pour tes insomnies !" (car Vedder souffre déjà de ce mal chronique). Vedder écoute la bande, qui contient cinq instrumentaux, dont un certain 'Dollar Shot' l'inspire plus particulièrement. Il colle un texte dessus, y plaque sa voix et renvoie le truc à Gossard, dont le groupe, Mother Love Bone, vient de splitter, suite à la disparition de son vocaliste, Andrew Wood, décédé des suites d'une overdose. De 'Dollar Shot', Vedder a fait 'Alive', en racontant son histoire, à savoir celle d'un gosse qui apprend sur le tard qui est son vrai père (un ami de la famille qui s'est tiré sans demander son reste) et voit ce père biologique mourir (d'une sclérose en plaques). Un gosse sur lequel sa mère reporte toute son affection car la ressemblance entre le fils et le père est énorme. En entendant "Alive", Gossard tombe de son sofa et appelle illico cet inconnu providentiel, Eddie Vedder, pour lui demander de rappliquer aussi sec à Seattle. Vedder accepte mais prévient qu'il n'a pas beaucoup de temps à perdre et qu'il viendra directement au local de répet'. Une semaine plus tard, Pearl Jam est devenu un vrai groupe et Gossard, le bassiste Jef Ament, l'autre guitariste Mike McCready et le batteur Dave Kruse, flanqués de Vedder donc, se mettent au boulot. En quelques mois, le groupe s'est taillé un album et a fait 'flamber' quelques clubs. A Seattle, un label, Sub Pop, fait solidement parler de lui. Evidemment attentives, les 'grosses pointures' suivent 'l'affaire' et Epic fait rapidement les yeux doux à Pearl Jam. Mi 91, le groupe sort son premier album, 'Ten', sur ce label.  Au début, le succès commercial n'est guère au rendez-vous. Il faudra, en fait, qu'un certain Nirvana sorte son 'Smells Like Teen Spirit' pour que la vague grunge se transforme en raz de marée véritable et qu'elle emmène Pearl Jam dans son sillage.  Du coup, début 92, "Alive" se retrouve catapulté dans les charts et, dans la foulée, 'Ten' se met à cumuler les ventes pour finalement culminer à près de treize millions d'exemplaires ! 

L'histoire de Pearl Jam a commencé ainsi. La suite sera à l'image du groupe : remarquable, inégale, sincère, faite de luttes et de combats. En 93, Pearl Jam est un groupe énorme. Son second cd, 'VS', se vend à plus d'un million d'exemplaires dès sa sortie, aux States, en une... semaine ! Tout lui réussit et même Kurt Cobain semble jaloux de ce succès (il allume Pearl Jam dans la presse, lui dont le 'In Utero', sorti quasi en même temps, n'a guère marqué les esprits). Par contre, "No Code", paru en 96, passe (relativement) à travers, comme on dit.   

'I fought the business and...' 

A ses débuts, en tout cas, Pearl Jam a, immédiatement, voulu prendre ses distances avec certains aspects du business qui ne cadraient pas avec sa philosophie (quand il parle de l'évolution du groupe, Vedder met toujours en avant le fait que "Ce band est sincère et que c'est ça qui compte !"). Depuis quelques années, il semble s'être 'un peu calmé', à ce propos; on le sent en tout cas moins vindicatif et rebelle concernant certaines pratiques... Il a, en tout cas, clairement, trouvé sur sa route, plus fort que lui !  Découragé ?  

- les abus du business 

Pearl Jam n'a jamais apprécié les abus commerciaux qui eurent lieu dans son dos. Ainsi, en pleine gloire, en 94, le groupe annule sa tournée US d'été et poursuit la société Ticketmaster, initialement en charge de la tournée, en justice parce que celle-ci profite de manière abusive, selon le groupe, de son statut pour faire pression sur les promoteurs locaux pour qu'ils augmentent le prix des tickets. Le combat est beau, mais la justice américaine refuse, un an et demi plus tard, de condamner Ticketmaster pour ses pratiques commerciales. N'empêche, Pearl Jam a clairement affirmé sa philosophie. "Je suis un fan de musique, moi aussi, et je n'ai pas toujours eu du fric. Je sais ce que c'est de devoir sortir vingt dollars pour acheter un ticket de concert" (Vedder). 

Le groupe avait aussi refusé que le moindre 'single' soit extrait de l'album 'VS', avant la sortie du disque, en 93. Il avait aussi insisté pour jouer dans des salles de taille raisonnable, début 94, troquant même des concerts dans des stades contre des shows organisés sur des campus universitaires ! 

- la surexposition médiatique 

Contrairement à un paquet d'autres, les mecs de Pearl Jam n'ont jamais cherché à défrayer la chronique, à profiter de leur gloire pour prendre des attitudes de divas. Au contraire, même. "J'en ai vraiment marre de voir ma tronche partout  et je suis certain que plein de gens partagent ce sentiment. Ce business ne devrait pas se focaliser autant sur les personnalités mais plutôt se concentrer d'avantage sur l'apport musical des groupes. C'est cela qui compte. On ne devrait pas vénérer des personnalités. Malheureusement, certains fans sont déçus lorsque je leur dis que je ne suis pas un messie" (Vedder) ou encore "Je suis un fan absolu des Who, mais il ne me serait jamais venu à l'idée de demander un poil du nez de Pete Townsend ! " 

Le groupe semble même entretenir une sorte de relation amour/haine avec son propre succès. "J'aurais préféré que nos vidéos ne soient jamais passées sur MTV", assène Vedder, en 94. Quelques semaines plus tôt, le groupe avait obtenu quatre MTV Videos Awards, au cours d'un grand show, à Los Angeles.

Vedder s'en est même pris à Bono, de U2, sur scène, lors d'un concert à Rome, en support-act des Irlandais.  Agacé par le 'gigantisme' de l'organisation, Vedder était monté sur scène affublé d'un tee-shirt sur lequel il était écrit 'Paul Is Dead' (Paul est le vrai prénom de Bono qui, parait-il, n'a pas trouvé cela drôle !). 

Près de quinze ans après l'avènement de Pearl Jam, le business a encore accentué sa 'pression commerciale' sur les fans de musique (le prix d'un ticket de concert n'a cessé d'augmenter, le prix des cds est resté élevé), MTV reste un must pour se payer une tranche de succès et le culte de la personnalité des musicos n'a certainement pas diminué. Seul le MP3 et le piratage dans son ensemble font trembler le business de la musique, aujourd'hui. Les efforts du groupe n'ont donc pas été payants. Mais, au moins, il a dit ce qu'il avait à dire...

Torturé, Vedder ? 

Le rock des années nonante a été plutôt sombre; normal puisque les leaders de la scène ont tous - ou presque - bouffé du malaise sans ketch up ! Trent Reznor, Jonathan Davis, Eddie Vedder, pas vraiment des 'foldinguos' et on sait ce qui est arrivé à Kurt Cobain. A croire que distribuer les décibels, ça rend vraiment malheureux ou névrosé...  

A Encinitas, son bled, Vedder était connu comme 'the man who doesn't sleep'. Insomniaque chronique, Vedder a passé, ado, énormément de temps à développer sa culture et son âme musicale. Fan des Jackson 5 quand il était gamin, il a découvert le rock via les Who et est toujours resté un énorme admirateur du groupe.  Par la suite, il s'est tourné vers des personnages comme Henry Rollins ou Ian MacKaye (Fugazi) qu'il respecte énormément pour leur volonté à sortir des sentiers balisés du business musical. Il apprécie aussi beaucoup quelqu'un comme Neil Young, avec lequel, faut-il le rappeler, Pearl Jam œuvra en véritable partenariat pour l'abum "Mirror Ball". Ses potes l'ont souvent d'écrit comme un type ayant deux facettes bien distinctes : l'une assez cool du gars timide, réservé, qui s'exprime en parlant très bas ; l'autre version âme torturée, supra-réaliste, incapable de supporter l'injustice et qui n'hésitera pas à affronter des moulins de face s'il le faut (on a pu le constater !). 

Eddie Vedder s'est méfié du succès, tout de suite ! "Ce n'est pas facile d'avoir de l'argent", a-t-il expliqué; "Cela peut être tentant d'en donner à des amis pour les aider, mais tu ne peux pas donner comme ça, sans quoi tu finis par entretenir une centaine de personnes qui arrêtent de se débrouiller par eux-mêmes et comptent seulement sur toi. L'argent peut créer davantage de problèmes qu'il en résout". 

Vedder reconnaît qu'il n'est pas quelqu'un qui est 'facilement heureux'. "Et la popularité n'aide pas", a-t-il expliqué; "Tu restes le même et tu n'es certainement pas mieux dans ta peau parce que tu es connu. Les autres membres du groupe parviennent à tirer profit de la situation, d'une certaine manière, c'est bien plus compliqué pour moi". 

Le drame de Roskilde 

Cet épisode là de la vie du groupe n'a évidemment rien amené de positif. Neuf morts dans une bousculade, en plein festival, cela ne peut évidemment pas laisser indifférent. Le groupe a très mal vécu cette tragédie. On se souvient que, à l'époque, il a annulé son passage prévu au Rock Werchter, deux jours plus tard. Au moment des faits, des rumeurs de responsabilités du groupe dans l'incident avaient été largement répercutées dans les médias.  Les conclusions tirées par la justice danoises balayeront tout cela. Mais il est évident que le 'Roskilde' aura, à jamais, marqué l'esprit du groupe. Dans "Love Boat Captain", sur "Riot Act" (sorti en 2002), Eddie Vedder a écrit ces mots : "Its an art to live with pain / Mix the light into grey / Lost 9 friends well never know / 2 years ago today / And if our lives became too long / Would it add to our regret ?" 

Engagé 

Eddie Vedder supporte activement diverses causes à travers diverses associations. Et notamment "Not In Our Name", qui mène un combat contre la peine de mort, "Surfrider Foundation USA", qui milite pour des plages propres aux Etats Unis, ainsi que "Home Alive" qui forme les femmes à l'autodéfense. 

Discographie 

Pearl Jam a sorti huit albums studio : 

"Ten" ("Alive", "Jeremy", "Black") en  1991 (Epic)

"VS" ("Go", "Animal") en 1993 (Epic)

"Vitalogy" ("Spin the Black Circle", "Not For You") en 1994 (Epic)

"No Code" ("Sometimes", "In My Tree") en 1996 (Epic)

"Yield" ("No Way", "Faithfull") en 1998 (Epic)

"Binaural" ("Breakerfalls", "Light Years") en 2001 (Epic)

"Riot Act" ("Ghost", "You Are") en 2002

et "Pearl Jam", donc, qui vient tout juste de sortir 

Citons encore quelques sorties annexes comme un très bon EP quatre titres ("Oceans"), paru en 92 et comprenant trois titres live (dont "Alive") enregistrés au Pinkpop); le live "Dissident", enregistré à Atlanta en avril 94, une collection d'inédits ("Lost Dogs", toujours chez Epic, en 2003) et le double best of "Rearviewmirror", paru en 2004. 

 

 

 

 

Pearl Jam

Rearviewmirror

Il fût un temps où Pearl Jam incarnait, pour les jeunes, le groupe de rock ultime, indépendant et droit dans ses bottes, alternatif mais pas trop, osant se dresser contre l’establishment musical en portant des chemises de bûcherons tout en refusant le jeu promotionnel. C’était l’époque du grunge… mais cette époque semble aujourd’hui bien loin. Si Pearl Jam continue son bout de chemin sans se soucier des modes, il s’est aussi grossièrement assagi, jusqu’à ressembler au backing band de Tom Petty. Finie la rage sonore de « Once » et « Spin The Black Circle » : en 2005 Pearl Jam ressemble davantage aux groupes qu’il répugnait il y a plus de 10 ans, en enchaînant les ballades à la Neil Young mais sans les tripes. C’est de l’histoire ancienne, pratiquement : un vieux souvenir sentant la naphtaline, quand en pleine puberté on croyait encore qu’Eddie Vedder remplacerait (non sans mal) Kurt Cobain dans nos cœurs. Par dépit on aura même continué à acheter tous les disques… pour se rendre compte assez vite que toute cette histoire, finalement, n’avait rien d’exceptionnel. Pearl Jam aujourd’hui, pratique du rock ennuyeux qui se mordille la queue. Un truc conventionnel et daté, alors qu’à 15 ans on était sûrs d’être les seuls à comprendre. Parce qu’à ce moment-là déjà Pearl Jam n’inventait pas la poudre, et ce ‘best of’ nous le rappelle avec une certaine véhémence. Il y a des bons titres, certes (ceux des trois premiers albums, en gros) ; mais en prenant du recul, on se dit que Pearl Jam n’était qu’un petit groupe de passage (à l’âge adulte, au rock indé, aux chemises quand même plus classes). Ce n’est ni critiquable ni honteux : c’est juste dans l’ordre des choses, et c’est très bien ainsi. On en a même la nostalgie ; et parfois (mais pas trop) c’est nécessaire. Maintenant : aller de l’avant.

Pearl Jam

Riot act

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Il faut reconnaître que Pearl Jam compose toujours les mêmes types de chansons. Mais, à quelques exceptions près, elles sont toujours de bonne facture. " Riot act ", septième plaque, ne déroge pas à la règle, confirmant ici de fort belle manière la reconquête mélodique du groupe entamée depuis " Yeld " et poursuivie par " Binaural ". Avec pour seule petite nuance, que ce nouvel opus nécessite une imprégnation plus profonde et plus lente, avant d'être apprécié à sa juste valeur. Vedder y humanise sa voix d'une façon nouvelle, perdant paradoxalement au passage son côté le plus caractéristique : la rage. Plus posé, le chant se démarque par son (relatif) apaisement, mais demeure suffisamment ample pour accrocher. Musicalement par contre, l'impression globale laisse perplexe. N'oublions pas que Pearl Jam est un groupe américain (moyen supérieur quand même) et que ses origines n'ont jamais été aussi palpables qu'aujourd'hui. Les titres rapides restent d'une redoutable efficacité ; par contre lorsque le tempo se ralentit, d'amers relents de " redneckisme " transparaissent : folk poussiéreux, solos ridicules et j'en passe. Les musiciens transpirent le gras(souillant), la musique s'efface, perd sa consistance et de sa substance. Malgré ce portrait somme toute mitigé, " Riot Act " conserve bizarrement un réel attrait. Mais où se situe donc la part de nostalgie ?

 

Pearl Jam

Bercy Paris France

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Tout le monde connaît plus ou moins l'objectif de cette série de’ lives’ enregistrés lors de la dernière tournée européenne du groupe : couper l'herbe sous le pieds des bootleggers. En effet, Pearl Jam s'étant fait plus que rare en Europe, Vedder et sa bande ont décidé d'enregistrer chaque date, avec un tracklist différent et de manière professionnelle, afin de ne pas voir fleurir des concerts pirates de mauvaise qualité. Mouais… Ceux qui ont déjà eu l'occasion d'entendre certains de ces pirates devraient partager mon humble avis : il en existe de meilleure qualité. Les fans les connaissent ou les ont déjà, parfois payés le prix fort. Conclusion, l'argument avancé par Vedder me semble un peu faible… Maintenant, ces mêmes fans devaient, pour la plupart, être présents ce soir-là à Bercy ! Et là quel bonheur ! Ils peuvent presque s'entendre reprendre le refrain d'Alive ou applaudir à la fin de chaque morceau… Mais là encore, le fan (car c'est surtout à lui que s'adresse ce double CD) va se retrouver face à un cruel dilemme : cette série de " live " devient par la force des choses des " collectors "… Et pour ceux qui souhaiteraient s'en procurer l'intégrale, la note risque d'être salée… Même si cette tournée s'est interrompue de manière tragique avec le décès de 8 personnes pendant la prestation du groupe au festival de Roskilde, Bercy est " classé " sous le numéro 10. A vos calculettes !

Et le concert alors ? Pour tout vous avouer, c'est là que le bât blesse… Ceux qui y étaient ont probablement trouvé ça génial. Pour ma part, l'émotion qu'a pu dégager ce concert passe très mal sur ma chaîne ! Tout au long des 16 titres du premier CD, Pearl Jam a vraiment toutes les peines du monde à mettre le feu ! Et ce n'est pourtant pas le répertoire qui est en cause, car les fragments choisis sont tirés de chaque album. Par contre, je n'étais pas présent lors de l'enregistrement unplugged d' MTV, ce qui ne l'empêche pas d'être excellent. Non, mon principal reproche s'adresse plutôt, d'un point de vue général, à l'interprétation. Le son manque globalement de puissance, la basse est trop discrète, la batterie pas assez, les guitares trop étouffées… Seul Vedder tire plus ou moins son épingle du jeu. Et ce ne sont pas les 10 autres titres du deuxième CD qui arrangent les choses. Mis à part " Rear View Mirror ", coincé avant le premier rappel (!), Pearl Jam donne une image boursouflée, vidée de son énergie. Et le reste n'est plus guère brillant. Enfin presque. C'est à dire si on ne tient pas compte des deux dernières chansons. Les plus intéressantes. En l'occurrence " Fuckin up ", une reprise de Neil Young et " Yellow Ledbetter ", titre composé en son temps pour la b.o. du film " Singles ". Ironie du concert, une des rares fois où Vedder ose (?) s'exprimer au public, c'est pour remercier toutes les personnes présentes ce soir-là, et plus particulièrement, les 3 premières rangées qu'il qualifie de ‘survivors’…

Pearl Jam

Binaural

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Pearl Jam... Voilà un groupe qui ne peut attirer que la sympathie de par son attitude. Le David contre Goliath du monde musical tente de se situer dans la ‘philosophie’ promotionnelle de l'industrie du disque, et en l'occurrence, d'une major. Les actions menées par le groupe depuis plusieurs années ne lui ont pas toujours réussies. Même si la sortie d'un nouvel opus est toujours attendue par une poignée de fans irréductibles, il faut avouer qu'il a fallu patienter presque 2 albums pour que l'originalité du groupe refasse surface (avec Yield). Non pas que " Vitalogy " et " No code " soient foncièrement mauvais, mais force est de constater que Vedder et sa bande s'étaient un peu perdus dans le dilemme de leur position. Pactiser avec le diable, ou survivre. La réponse donnée par le groupe fut tout autre, bien pire, la musique fut sacrifiée et l'attitude défendue bec et ongles. Voilà que Yield débarque et l'on se met à espérer. Le disque est bon, voire très bon, d'un bout à l'autre. Dégagé de ce combat, pour ne plus se concentrer que sur la musique, le groupe semble avoir trouvé un juste équilibre. L'espoir renaît alors. Deux ans plus tard, " Binaural " plonge, aux premières écoutes, dans le doute. Comme si " Yield " n'avait été qu'un chant du cygne, laissant la formation moribonde. Une nonchalance, un dépit, un renoncement parcourent cet opus. Un goût amer de défaite. Mais là où la magie Pearl Jam opère, c'est qu'on y revient à ce nouveau disque. Car le combat se situe également au niveau de l'auditeur. Et il faut bien admettre que passé le stade de l'adaptation auditive, les nouvelles compositions font mouche. Et sans atteindre des sommets, ce sixième disque entre quand même dans le top trois du groupe. Après tout, est-ce que, par exemple, Neil Young, a toujours sorti d'excellents albums ?

 

Pearl Jam

Yield

On aurait pu être tenté, voici quelques années, de taxer Pearl Jam de groupe opportuniste. Profitant, il est vrai, du succès commercial de Nirvana, les mauvaises langues ont même présagé la disparition de cette formation avec la mort du mouvement grunge. Or, en 1998, ce quintette vient de réaliser son cinquième album, " Yield ". Toujours produit par Brian O’ Brian, il est à la hauteur de ses prédécesseurs. Il faut croire que Pearl Jam a quelque chose en plus. Comme si une âme habitait sa musique, et lui permettait de produire une émotion d’un degré exponentiel que peu d’artistes parviennent à atteindre. " Yield " traduit encore cette impression. Traversant tour à tour les galaxies de feu Jeff Buckley, des Pixies (mais oui !), de Live (évidemment…), de Neil Young et même d’un REM au faîte de sa hargne, clôturant même l’œuvre par les sulfureux " Pull me push me " et " All those yesterday ", deux compositions fort proches du style pratiqué par (st)Eels. Paraît que sur scène, ils sont encore plus éblouissants. Nous n’en doutons pas. Mais nous ne demandons qu’à voir. Alors croisons les doigts pour qu’ils soient à l’affiche des prochains festivals estivaux…

 

Pearl Jam

No code

Depuis que les musiciens de Pearl Jam ont enregistré un album en compagnie de Neil Young (" Mirror Ball "); et puis surtout ont suivi le Canadien, l'an dernier, pour mener à bien une tournée mondiale, la presse spécialisée porte un regard totalement différent sur la formation de Seattle. Assimilé, à tort, au mouvement grunge, le quintette réussit même aujourd'hui à défier le temps et la mode. Sur ce " No code ", seuls les popcore " Mankind " (Sugar? Hüsker Dü? Green Day?) et le crazyhorsien " Smile " transpirent des références plus ou moins nettes. Le reste nous entraîne dans un périple âpre, malveillant, angoissant, au sein d’un rock déchiré par la fureur et la passion. Un périple au sein duquel Eddie Vedder, redevenu maître à bord, charge chaque mot, chaque syllabe, chaque phrase d'émotion, d'amertume et de tourment...

 

Pearl Jam

Vitalogy / Dissident I, II, III

Juste avant de publier son nouvel album, le groupe de Seattle décidait de sortir trois CDs ‘live’. Vendus séparément, ces trois morceaux de plastique épinglent vingt-quatre titres enregistrés à Atlanta en avril dernier. Autant le dire tout de suite, cette trilogie s'adresse surtout aux inconditionnels ; les enregistrements ne nous paraissant pas d'une qualité exceptionnelle. Par contre, avec "Vitalogy", nous venons de prendre une véritable claque. Ce qui était loin d'être prévisible. Parce que l'ensemble était encore, voici quelques mois, au bord de la rupture. Entre-temps, Kurt Cobain s'est donné la mort. Un choc terrible pour Eddie Vedder, qui au fil du temps, s'était lié d'amitié avec le leader de Nirvana. Cette tragédie semble, en tout cas, avoir remis Pearl Jam sur les rails. Pour combien de temps ? Dieu seul le sait ! Maintenant, nous serions de mauvaise foi en vous annonçant que l'enregistrement de "Vitalogy" s'est déroulé dans une ambiance allègre. Parce que le spectre de Kurt a plané tout au long de ces sessions. Et on le ressent très fort sur les quatorze chansons de cette œuvre. Pas toujours très abordable, il est vrai. Mais chargée d'un feeling incroyable. Eddi Vedder y vomit sa colère et sa douleur avec une rage et une férocité désolée, sinistre et traumatisante. Les guitares se chargeant d'entretenir l'intensité malveillante, profanatrice, sanglante et vitale au rock de Pearl Jam...