Originaire de Cleveland, dans l'Ohio, Bobby BlackHat Walters a passé 27 ans de sa vie dans l'armée. Ce bluesman vit aujourd’hui en Virginie, où il a entamé une nouvelle carrière comme compositeur, chanteur, harmoniciste, producteur, acteur et comédien. Il puise ses sources majeures à Chicago, Memphis, dans le blues du Delta et le Piedmont, dans un style fingerpicking, proche du ragtime.
Son sixième opus affiche 4 profils de son répertoire. "Something old" se consacre à de nouvelles versions d'anciennes compos, "Something new" s'intéresse à de nouvelles chansons, "Something borrowed" nous réserve ses adaptations de classiques et "Something blues" nous plonge, évidemment, dans le blues...
Les sessions se sont déroulées près de chez lui en Virginie, en compagnie de son backing group. "I smell another man on you" ouvre la plaque, une plage qui augure une suite intéressante. Ce blues d’excellente facture met en exergue des musiciens chevronnés qui se partagent harmonica, piano, orgue et guitare. "Travelling lady" nous entraîne dans le Chicago southside, une piste bien rythmée au cours de laquelle Bobby se distingue par sa voix chaleureuse, lorsqu’il ne souffle pas dans son harmo. Passionné de southern rock, Larry Berwald se charge de la pedal steel, sur "This grey beard", un blues chargé de feeling, balisé par les cordes acoustiques. Et son instrument pleure littéralement, tout au long du poignant "May I have this dance". Le titre maître nous entraîne au cœur de la Nouvelle Orléans. Funky, "Put on your red shoes" se nourrit des percus de Michael Behlmar. Tout comme "Back to Cleveland", un morceau caractérisé par les interventions très recherchées aux ivoires de Lucy Kirkpatrick, mais également les envolées de Tom Euler aux cordes et de Bobby à l’harmonica. Du grand art ! Guitare et piano se réservent des billets de sortie, tout au long du rock’n’roll très énergique "Baby Mama Drama blues". Le long playing recèle deux covers. D’abord le "Hallelujah" de Leonard Cohen, une plage instrumentale chargée de feeling, puis le "You got me runnin" de Jimmy Reed, une compo imprimée sur un rythme incomparable. Mais encore deux longs blues lents empreints de mélancolie, "Grim reaper" et "I hear Mama's voice", une plage royale qui figurait déjà sur son premier opus, gravé en 2007, et au cours de laquelle Tom Euler laisse éclater les derniers sanglots de ses cordes…